Foenidis a écrit:Dans une histoire, tout doit être utile, le moindre détail doit servir soit l'intrigue, soit le développement des personnages, de l'univers... bref, la charpente narrative.
Si on peut enlever un élément sans qu'il manque en aucune façon, c'est qu'il n'a rien à faire dans le récit.
Dès lors qu'on a bien compris ce principe, il devient plus facile de maîtriser des aspects tels que le développement des personnages ou la place des descriptions.
Pour les personnages, il faut que chaque action, chaque anecdote apporte sa pierre à l'édifice de ses évolutions ou de son évolution au sein de l'histoire.
Tout le monde a très bien compris qu'un filler qui montre Goku et Piccolo passant leur permis de conduire, par exemple, ne rentre pas dans ce cadre. Cette anecdote est aussi inutile à l'histoire qu'aux personnages, c'est du mauvais remplissage qui casse le rythme narratif et expose au désintérêt... un peu comme le mauvais morceau choisi pendant une soirée dansante qui vide la salle alors que l'ambiance battait son plein.
En revanche, le passage sur la chemise rose de Vegeta, outre son rôle comique, sert à montrer les efforts du personnage pour intégrer le groupe qui l'accueille.
Deux intermèdes comiques insérés dans l'intrigue, l'un sert l'histoire, l'autre pas. C'est à ça que vous devez penser quand vous avez envie d'ajouter une scène.
On a tous des scènes qui nous viennent en marge des récits qui nous hantent sans y avoir de vraie place, si on a vraiment envie de leur donner vie, on se défoule en leur consacrant un récit à part. Il y a toujours moyen de partager ensuite en mettant ces passages en bonus.


Non.
Non.
Et
non.
Du tout.
Cela m'étonne un peu, de te voir confirmer avvec tant d'ardeur, Niic, toi qui disait dans un autre topic considérer "de bons présages" comme le meilleur livre que tu ais jamais lu (choix défendable, au demeurant). Ce livre est bon, même si il a des dééfauts, il est écrit par deux génies, qui font une fois de plus étalage de leur talent.
Un détail récurrent, dans ce livre, est le fait que, peu importe le CD que Rampa (ou Crowley, en VO) -l'un des protagonistes- met dans le lecteur de sa voiture, celui-ci deviendra irrémédiablement un "best-of de Queen" au bout dd'eenvirons deux semaines. C'est à la fois complètement absurde, très drôle (car bien amené) et parfaitement inutile. De l'inutilité de premier degré, aucun intérêt à aucun moment de l'intrigue. Mais c'est drôle. L'athmosphère absurde du roman en est renforcée, tout comme l'impression d'homosexualité latente entre les deux héros.
Et ça marque.
ça me rapppele pas mal l'une des premières scènes de H2G2, grand liivre lui aussi, où on a une longue explication comme quoi le petit fonctionnaire colérique auquel le héros est confronté se trouve être à son propre insu le descendant direct de Genghis Kan, et est fréquemment hanté par les visions de hordes de pillards mongols massacrant les gens qui le contrarient (le héros, en l'occurence). Le moment est d'une rare absurdité, et ce petit homme ne jouera plus aucun rôle. Mais c'est sacrément drôle, et on est dans l'ambiance, une fois de plus.
Tout ce qu'a écrit notre très regretté Pratchett est constellé de ce genre d'anecdotes. On en retrouve aussi un grand nombre dans des tas d'autres livres qui m'ont beaucoup plu; Pas toujours dans le registre comique, qui plus est. Toutes les descrptions de maisons et de concurrences politiques, dans le trône de fer ne sont pas indispensables, loin de là. Mais une fois encore : elles mettent dans l'ambiance.
L'ambiance, c''est ce qui persistera une fois qu'on aura oublié l'intrigue et les personnages. C'est ce qui différencie un travail d'une oeuvre.
Alors, si écrire un chapitre entier sur du dispensable peut être en effet, dispensable, autant bien y réfléchir. Si il est naturel, stylé et/ou drôle, il serait idiot de se priver de l'occasion de rajouter une petite brique à sonn univers. Surtout si ça te fait plaisir. Il y en a, dont je fais partie, pour trouver l'univers (et surtout l'ambiance) plus important encore que l'histoire.
En fait, Foe, je crois que tu es en train de conseiller aux gens de faire exactement ce que Inikisha ne souhaitait plus reproduire.
Sinon, pour les descriptions, je plussoie globalement. Juste à un détail près, et là je vais me répéter.
L'ambiance.
Réfléchissez bien à ce que vous voulez faire passer. Vraiment. Se représenter le personnage avec la tenue, les couleurs, l'allure et les traits que vous vous figurez... Le lecteur n'y arrivera pas. Quoi que vous fassiez, il l'interpètera, et ne "verra" pas ce que vous vouliez lui montrer.
Ce qu'il faut transmettre, c'est ce que vous "ressentez" l'esprit de la description plus que ses détails. Je vais encore citer Pratchett, mais cet exemple est juste inégalable.
En gros, l'auteur cherche à décrire la ville d'Ankh-Morpork, une immense capitale
Terry Pratchett a écrit:Des poètes ont tenté de décrire Ankh-Morpork. En vain. Peut-être à cause de la vitalité franchement débridée de la ville, à moins qu'une agglomération d'un million d'habitants sans égouts ne les rebute, eux qui préfèrent les jonquilles, ce qui se comprend. Contentons-nous donc de dire qu'Ankh-Morpock est aussi animée qu'un vieux fromage par une journée de grosse chaleur, aussi bruyante qu'un juron dans une cathédrale, aussi brillante qu'une marée noire, aussi colorée qu'une ecchymose et aussi agitée, industrieuse, grouillante, exubérante qu'un chien crevé sur une termitière.
Cette description est
parfaite. Tout ce qu'il voulait nous faire passer sur la ville, il l'a fait passer, en un temps record, et sans la moindre explication esthétique. La Ankh-Morpork de chaque lecteur est différente, faite à partir des repères géographiques, sociaux et architecturaux qui nous sont propres, et cela n'augmente qu'encore l'immertion. L'auteur a ici transformé l'absence de visuel en avantage, là où nous cherchons tous à obtenir ou faire nous-même des dessins à même de représenter nos idées.
Ce n'est pas forcément exactement à ceci qu'on doit aspirer, mais l'idée est là : laisser le lecteur se charger des détails, il faut l'envoyer précisément dans la direction voulue, lui transmettre l'idée, et roule ma poule. L'ajout de détails visuels n'est utile que dans la mesure où il est révélateur de quelque chose sur l'esprit général du personnage (et bien sûr si ces mêmes détails s'avèrent utiles à l'intrigues)
Une description peut être longue, tant qu'elle reste bien formulée, et surtout, qu'elle s'acharne plus à transmettre un esprit qu'un visuel.
Voilà ce que j'en dis.