@ Paulemile.
Winter se posa comme une plume sur le sol terrien, le corps brulant et fumant de la chute libre — pourtant infernale et vertigineuse — qu’il venait d’encaisser ; sans peine aucune néanmoins. Il ne manquerait plus que ça ; les nihiliens avaient été assez ridiculisés comme cela… et à présent, le vent se devait de tourner et la balance du destin peser en toute circonstance en leur faveur, sous peine de favoritisme.
Ce qui allait se vérifier rapidement. La vermine devait payer. Et cette fois Winter n’avait pas laissé au hasard le choix de décider d’un retournement de situation de dernière minute. Il avait fait appel à la “fée des nihiliens”… et cette dernière n’attendait qu’un signal pour en finir avec cette histoire. Mais l’empereur voulait d’abord voir la tête de l’assassin de Chill.
Il voulait surtout la voir détachée de son corps ; l’empereur descendait juste en coup de vent pour récupérer ladite tête en souvenir… avant de retourner rattraper les heures de sommeil perdues à jouer aux échecs avec Sorbet jusqu’au petit matin ; en écoutant les récits soporifiques de ce dernier concernant toutes les années d’histoire impériale loupées sur Cold 444.
La peau de Winter n’était apparemment toujours pas débarrassée de sa teinte dorée… il s’en était assez longuement étonné, au point même de se demander si Sorbet n’était pas dans le vrai en suggérant que cette teinte n’avait rien à voir avec Cold 444… mais venait de lui-même. Pourtant l’empereur s’était rendu compte qu’elle n’était pas “indélébile” ; elle faisait plutôt penser à un vêtement qui se porte et s’enlève. Il l’avait d’ailleurs perdue un beau jour, durant le trajet vers la Terre, lors d’une session d’entrainement des réflexes.
Durant deux semaines entières, l’empereur s’était interdit l’oreiller. Et lorsqu’il tenait plus du mort-vivant qu’autre chose et que le subconscient — terreau fertile des réflexes — submergeait enfin sa conscience ; l’entrainement pouvait commencer. Des robots spécialement programmés pour ce type d’exercices lui en avaient fait voir de toutes les couleurs, tartes et pains à la pelle ; quand une gifle plus copieuse que les autres dérégla subitement sa machinerie interne. Sorbet fit immédiatement tomber tous les robots, catastrophé. L’empereur qu’il avait à cet instant sur les genoux… tenait désormais plus de la lune que du soleil. Sorbet se tint la tête entre les mains. Qu’avait-il fait ?
Deux semaines encore plus tard… à force de tentatives partant de rien, sans base théorique aucune… Winter avait fini par trouver, en tâtonnant à l’aveuglette, la clé et la serrure lui donnant accès à la précieuse et secrète salle au trésor : le divi fleuve de quintessence alchimique ; le soleil miniature caché au plus profond de chaque être vivant.
Son niveau repartit en flèche au point de crever le plafond… mais Winter — pessimiste qu’il était — jubila moins que Sorbet, en cet instant de soulagement absolu. Moins que l'autre car c'est aussi à cet instant que l’empereur avait compris : l’or lui collant à la peau était un prêt du Dieu Soleil, une location de vêtement plus qu’une encre indélébile. Or, un vêtement…… ça se déchire.
Winter — désormais les pieds bien sur Terre — jeta quelques regards curieux un peu partout.
Autour de lui s’étendait la mer à perte de vue ; et à sa gauche : une île au peson naturel bafoué par une ville conquérante, grouillant de monde. Quoi de plus parfait pour un tir d’avertissement. Le dernier des Nihilien concentra un instant son Ki… puis laissa filer une petite lumière violette en direction des habitations, sans même les regarder.
— Je me doutais bien que d’autres viendraient…, fit une voix se substituant au son de l’énorme explosion qui aurait dû se produire.
Winter tourna la tête, avisant la créature aux muscles saillants.
— C’est sans doute toi qui à tué Chill ? questionna le Démon en se tournant vers sa future victime.
— Tu le rejoindras prochainement ! Comme tous ceux qui t’ont précédé et comme tous ceux viendront après toi ! rétorqua Piccolo tandis que son niveau d’énergie en hausse exponentielle faisait monter le mercure.
La puissance dégagée par ce démon du froid lui donnait pour une fois le crédit de son impudence. Le combat s’annonçait difficile… Piccolo en venait presque à regretter avoir réagi plus promptement que Gohan et Végéta. Peut-être aurait-il dû la jouer comme les terriens, sur ce coup, façon
« j’avais piscine ». Non franchement… il était toujours le premier sur le terrain, il n’avait pas de vie certes… ; mais qu’on ne vienne pas lui dire que c’était un hasard.
Enfin, bon. Piccolo se fendit quand même d’un sourire. Tant mieux s’il était encore arrivé le premier. Il n’allait pas cracher sur la lumière des projecteurs et sur l’occasion de grimper dans le classement des meilleurs tableaux de chasse de la bande, vampirisé par Goku jusqu’à peu.
Un poing lancé à pleine puissance sur la gauche pénétra l’imagerie mentale puis la garde du namek ; les brisant toutes deux comme une rangée de fenêtres plus belles que solides. Piccolo fut éjecté sur une dizaine de mètres ; et avant même que le bang sonique ne parvienne à ses oreilles sifflantes… le nihilien était parvenu à le rattraper, l’envoyant cette fois loin au dessus des nuages.
Le mentor de Gohan esquiva d’un cheveu le coup de pied retourné du nihilien subitement apparu au dessus de sa tête ; lequel nihilien retrouva malheureusement trop bien l’équilibre perdu et enchaina immédiatement par un combo stylisé à base de cinq coups de poing dévastateurs ; occasionnant autant de petites ondes de choc sous lesquelles les os du namek craquaient sordidement.
Winter stoppa net son offensive et toisa son opposant, étonné.
— Ah parce que tu respires encore ? Pour avoir au moins survécu jusqu’ici, je te félicite. Mais tu n’en as plus pour longtemps, pas vrai ? Piccolo peinait à reprendre son souffle. La puissance de son adversaire avait augmenté entre le premier coup du combat et le dernier en date ; il ne suivait déjà plus le rythme. C’était frustrant de voir approcher si dangereusement le plafond de ses propres capacités… quand l’autre en face faisait tranquillement craquer ses doigts comme s’il appréciait un petit exercice de routine.
Le bras gauche du namek pendouillait ; et son attirail d’entrainement avait été complètement désagrégé.
Mais même couvert de blessures, il restait confiant. Certes, le banc de touche lui faisait déjà de l’œil… mais ce n’était plus qu’une question de secondes avant que les renforts n’arrivent, et Piccolo aurait ce lot de consolation d’être le premier à pouvoir leur annoncer la bonne nouvelle : ce monstre doré était loin du niveau de Cell. Tant pis pour le tableau de chasse. S’il parvenait à tenir jusqu'à l'arrivée de la cavalerie, cette histoire pourrait se boucler sans que personne ne meure. Même pas lui.
— La pause est terminée. Reprenons, si tu le veux bien, se moqua le pupille de Sorbet.
Winter se volatilisa, pour réapparaître dans le dos de Piccolo et lui asséner un coup de pied surpuissant. A vitesse égale, il sembla se déporter de l’autre coté du corps meurtri — avant même que le choc n’ait eu le temps de le projeter sur plus d’un centimètre — pour l’abattre d’un autre coup surpuissant. En quelques secondes, la scène se répéta des dizaines, des centaines de fois, en faisant pratiquement du surplace ; Et un dernier impact projeta la fusion en diagonale, suffisamment loin et rapidement pour qu’il touche une plage qui n’était pas en vue quelques instants plus tôt. Winter ne faisait que s’amuser…
… mais le jouet était apparemment déjà cassé.
— Il s’éteint…, marmonna le nouveau seigneur de l’univers. Ça valait bien la peine de descendre personnellement. La bague de Sorbet aurait aussi bien fait l’affaire. Ah…, bon…, on dirait que cette planète ne compte aucun combattant valable, en fin de compte.
— Parle pour toi. Le meilleur vient juste d’arriver, s’exclama une nouvelle voix dans son dos.
Winter se retourna et avisa le nouvel arrivant, un humanoïde aux cheveux noirs, portant une combinaison semblable à celle des impériaux. Un sayen peut-être ? En tout cas l’assurance qu’il dégageait parut rapidement surfaite : son énergie était au premier regard plus faible que celle du namek. Faux espoir, fausse alerte. L’ascenseur émotionnel valut une grimace d'agacement à Winter.
La voix de l'apparent sayen vibra alors dans l'air avant que Winter n'ait eu le temps de se présenter, ce qui lui valut une nouvelle grimace.
— Je ne te demande pas ton nom… puisque tu vas mourir. Je te donne quand même le mien… et uniquement pour te permettre de comprendre comme moi l’ironie de la présente situation… et que tu saches qui est-ce que le destin vient de choisir pour mettre un point final à votre race d’embourgeoisés. Celui qui va t’ôter la vie dans trois secondes chrono… apprend, étouffe-toi et souffre qu’il s’appelle Végéta, lança l’inconnu avant de laisser éclater son aura, ses cheveux virant au blond clair et ses yeux au vert émeraude.
— Le…
Super Sayen
Winter ressentit un frisson lui courir l’échine tandis que de vieux souvenirs lui revenaient doucement. Des cheveux dorés et une aura assortie ; le pouvoir du singe libéré au maximum. Son sourire s’élargit. Ça lui revenait maintenant… le roi Végéta premier, assujetti au Kaiser Ice. C’était probablement Végéta arrière petit-fils qu’il avait désormais face à lui. Le dernier des sayen face au dernier des nihiliens. Tous deux parés d’or, la plus noble des matières, la Quintessence. Deux élus du Dieu Soleil se tenaient l’un face à l’autre. Effectivement, le destin l’avait fait exprès. En attendant, la peur, l’incertitude, le pari d’une vie… Winter allait pouvoir retrouver ça à nouveau !
L’empereur libéra à son tour son potentiel maximal avant de faire sus ; Végéta se mit consciencieusement en position de garde. Le premier coup fut paré… ainsi que le deuxième… et tous ceux qui suivirent. Le style de combat de Winter, basé sur la submersion, ne fonctionnait plus.
Un coup de poing le stoppa net dans sa septième offensive, l’obligeant à reculer. Il riposta de par son appendice caudal, frappant le Super Sayen aux côtes ; qui lui même agrippait déjà fermement ledit appendice tout en enfonçant son pied dans l’abdomen du Nihilien, chacun des coups respectifs générant une onde de choc. Les combattants ne vacillèrent pas… tout en continuant de se porter coups sur coups, sans craindre ni fuir la proximité de l’autre. La puissance des percussions était dévastatrice, mais l’orgueil l’était semble-t-il plus encore. Ils restaient collés comme des amoureux…
… Et finalement le moins orgueilleux des deux rompit sèchement le corps à corps sanglant, à dessein de mitrailler son ennemi de fins lasers violets aussi vifs qu’assassins ; tous parés d’une seule main. Entre deux ou trois kikohas mal ajustés, le démon du froid fit soudain face à une sphère énergétique bleutée — beaucoup plus vicieuse — et parvint laborieusement à la dévier, renvoyant le kikoha dans l’océan. Il n’avait pas anticipé, ses réflexes avaient été salutaires… mais il n’appréciait pas l’idée. Aussi banal que semblait ce dernier échange de politesses… Winter n’avait pas besoin de plus que ça pour savoir que la supériorité de Végéta ne faisait plus aucun doute… et que — s’il y avait bien un suspens sur le court-terme — le moyen-terme, lui, venait déjà de choisir son camp.
Ils firent une pause, déjà essoufflés.
— Je reconnais que tu te débrouille bien, Super Sayen ! Très bon crochet du droit !
— Peuh ! On l’a vu tous les deux. Ce n’est qu’une question de temps avant que tu ne tombes ! Regarde-toi, tu es déjà fatigué ! se moqua le rival de feu Goku, quand bien même son état n’était pas des masses plus glorieux.
L’explosion du Big Bang de tout à l’heure germa à cet instant du fond des eaux, provoquant une énorme giclée qui les arrosa tous deux copieusement. Avant que l’eau de mer ne soit entièrement retombée ; celle du ciel avait pris le relai… comme un signe.
Winter était réellement impressionné — plus par la puissance que par la technique, mais quand même. Dire qu’il était devenu infiniment plus fort qu’aux heures de gloire de l’empire ; malheureusement ou heureusement, ce Super Sayen était aussi plus puissant que celui qu’il avait rencontré en ces mêmes heures antiques. La douleur… Il n’avait plus connu ça depuis ses premiers siècles sur Cold 444 ! Grisant.
L’adrénaline. Peut-être était-il le seul à posséder cette molécule dans le sang, parmi les autres mutants, allez savoir. Il ne s’expliquait vraiment pas ce fait d’être le seul de son espèce à pouvoir, à l’occasion, apprécier une défaite. Rarement certes, comme tout le monde, il préférait gagner ; il était même de ceux qui pensaient une victoire sans mort du perdant n’être d’aucune valeur. Oh ça ne valait pas un bon blackjack au César… mais les combats comme celui-ci, franchement, c’était pas loin. L’extinction de la race des sayens était objectivement un réel gâchis, s’ils étaient vraiment capables de produire de tels combattants.
— Végéta, c’est ça ? Ecoute…
L’amant de Bulma ne comprit à cet instant vraiment pas pourquoi la main du nihilien était tendue en face de lui ; non… vraiment pas.
— L’histoire des sayens et celle des nihiliens est semblable à deux lianes enroulées, fit Winter en mimant un entrelacs avec ses doigts. La Belle et la Bête, voilà le titre qu’aurait eu cette histoire ; une très belle histoire, tragique… ; apparemment tellement passionnante que, tu le vois bien, le destin lui-même s’y intéresse de très près.
Végéta sourit… et croisa les bras.
La main resta pourtant tendue vers lui.
— Tu imagines l’honneur que te fait le destin ? Faire de toi, singe primitif, le personnage principal d’une histoire… sur le même pied qu’un nihilien. Végéta… cette histoire dépasse nos petites personnes et nous n’en sommes qu’acteurs. Et en homme de goût… tu sais que la beauté d’un récit ne se mesure qu’à sa chute. Le chemin pavé de haine que nous ont tracé nos familles… nous ne sommes pas obligés de boucler la boucle avec ça. Je ne suis pas Freezer et toi tu n’es pas ton père.
— Tu peux abréger et en venir à la partie où tu me demandes d’être ton bras droit le mercredi, pour me planter dans mon lit le Jeudi.
— Ou alors c’est toi qui me mettras un couteau dans le dos au soir du mercredi. Tant qu’on s’amuse… ; souffla Winter en haussant les épaules, nonchalant. Ce n’est pas un hasard si le dernier des nihiliens et le dernier des sayens…
Végéta sourit à cet instant précis, d’un air suffisant… mais ne coupa pas l’empereur ; qui — l’étonnement passé — poursuivit.
— Ce n’est pas un hasard si nous nous ressemblons autant. Tu me rappelles moi avant mon passage sur Cold 444. Jusqu’à la manière de t’exprimer ! Tu n’es pas un sédentaire bedonnant… tu mourrais d’une vie trop banale. J’ai raison ? Végéta je ne te propose pas du tout de devenir mon bras droit… je te propose de devenir mon compagnon de voyage. C’est un honneur immense que je te fais, tu ne le mérites même pas. Je me fiche bien de l’Empire… je détruirai ce qu’il en reste, pour toi, si tu veux. Crois-moi sur parole : l’univers est un terrain de jeu bien plus excitant.
— Et moi tu sais qui tu me rappelles ? Moi-même…… il y a deux ans. Tu aurais dû venir plus tôt… j’aurais peut-être mieux reçu ta proposition.
— Et qu’est-ce qui a changé… en seulement deux années du cycle terrien ? fit l’empereur en retirant sa main pour croiser les bras à son tour.
— Rien de spécial. Sinon que j’ai une touche là, dernièrement, avec une petite terrienne justement. Que je travaille au corps depuis un bon moment. J’aime finir ce que j’ai commencé. Reviens plus tard.
— Plus tard quand ? Ça va finir en gosse braillard, cette histoire, végéta. Fais Attention.
— Je crains que ce ne soit déjà fait.
— ……… Excuse-moi alors, je crois qu’il y a eu erreur sur la personne. Je me suis apparemment trompé d’interlocuteur, termina calmement l’empereur sur un ton pourtant méprisant, le regard endurci, pire : indifférent. Oubli tout ce que j’ai dit… ça ne s’adressait pas à toi.
— Ça aussi c’est déjà fait.
Winter en était maintenant certain : ce Super Sayen — dont il avait déjà oublié le nom — devait mourir, comme tous ceux qui constituaient un danger inintéressant pour son existence. Winter se fit néanmoins le devoir de ne plus insulter la puissance de ce combattant sans visage en prenant des pincettes. Ce serait gâcher un combat de ce calibre. Aussi allait-il déballer l’entièreté de sa véritable force. Il n’avait de toute façon pas vraiment le choix, en l’occurrence. Végéta étant actuellement le plus fort… et d’assez loin, parure dorée ou pas.
Le neveu du roi Cold croisa alors les bras, tout en prenant une grande inspiration pour ensuite la bloquer et se concentrer. Pouvoir se métamorphoser ainsi était un privilège qui n’était offert qu’à ceux de son espèce ayant maitrisé leur potentiel et ayant cherché à le développer, de gré ou de force. De force, pour ce qui concernait Winter. Il ignorait même si d’autres que lui étaient parvenus à pousser le curseur aussi loin, au cours du millénaire perdu sur Cold 444. Cooler peut-être…
La peau de l’empereur s’épaississait tandis que de petites excroissances poussaient le long de ses bras et de sa tête. Une collerette s’élevait autour de son crâne, et des plaques osseuses lui recouvraient progressivement le corps tandis que ses muscles passaient en un clin d’œil du simple au double. Cette transformation, Goku l’aurait reconnue. Elle était aux nihiliens qui y avaient accès ce qu’était le niveau Dai San Dankai aux super sayens. Freezer et ses 100% s’étant à ce jour tenu au niveau Dai ni Dankai, pour le meilleur ou pour le pire. Cooler quant à lui n’avait pas eu le temps de regretter sa gourmandise ; il n’avait même plus été capable de porter un seul coup de poing à Goku depuis sa transformation. Et Winter, sans le savoir, empruntait le même parterre de roses séductrices…
Et alors qu’il finalisait à peine sa transformation… l’empereur perçut un pic d’énergie provenant de son adversaire.
Le dernier des nihiliens déploya instinctivement un bouclier de verre en y mettant toutes ses tripes. L’immense rayon flavescent surchargé d’électricité heurta la sphère d’une brutalité inconcevable ; l'obligeant à trembler au point de rendre ses contours imprécis… et bientôt, le globe fut emporté en arrière. Soumis à d’intenses vibrations, le regard affolé de Winter pouvait embrasser la mort lui fondant dessus. Son bouclier translucide se fissurait déjà de partout, sous le poids de la chaleur et de la puissance écrasante du rayon colossal.
— Non… Non ! soufflait-il péniblement, tandis que les premières vaguelettes d’énergie éthérée commençaient à l’atteindre, pénétrant sa défense poreuse. Il avait concentré toute la résistance du bouclier vert pomme sur l’hémisphère avant … et un soudain choc à l’arrière de la tête lui fit ipso facto perdre toute concentration.
L’empereur empêtré jusqu’au cou se retourna subitement, une veine pulsant à son front. Le namek ! Il pouvait le voir ! À des centaines de mètres de là, le bras encore fumant du kikoha concentré qui venait de quitter sa main. Seul l’arbitrage de Piccolo entre temps de charge de son Kikoha et estimation de la fenêtre de tir valait à l’empereur nihilien d’avoir le crâne encore en un seul morceau.
Ses yeux s’injectèrent de sang.
— Soit maudit ! ragea-t-il, tentant de rétablir l’équilibre de la résistance de sa sphère protectrice, à tous les pôles cette fois…
… Mais peine perdue. Le bouclier était magnétique pour moitié… psychique pour ce qu'il restait. Aussi le Final Flash avait-il facilement percé la défense mentale, éventrée par Piccolo ; qui avait ouvert un véritable boulevard à Végéta. Le canon doré engloutit totalement l’extraterrestre aux hurlements de douleur étouffés par l’orage grondant dans le ciel.
L’explosion qui suivit fit naître un nuage de fumée en forme de champignon électrisé, convertissant l’épicentre du choc en un cumulonimbus paroxysmique, que Manyfiait le grondement de mille tonnerres.
Végéta haletait comme une centrifugeuse, tandis qu’une partie de la cendre pleuvant du ciel échouait sur ses mains gantées, fumant encore de la formidable puissance qui s’en était échappée. Le prince avait profité du temps mort occasionné par la transformation de son adversaire pour charger tranquillement sa meilleure technique. Et ça avait marché. L’empereur Winter n’avait rien compris au moment d’ouvrir les yeux ; lui qui s’attendait à un nouveau Big-Bang. Végéta exultait, son imbuvable entrainement post-Cell avait payé ! Le zèle Paye !
Oui, il l’avait finalement atteint, il avait atteint le full power du niveau de super sayen, quelques mois plus tôt… et là, Winter en payait le prix fort. Il serait venu quelques mois en avance… que la situation aurait été tout autre.
Une seule chose retenait encore les bras de Végéta le long de son corps : la victoire était partagée. Sur ce dernier acte plutôt théâtral, c’était 50/50. Winter n’avait pas prévu le Final-Flash. Mais il avait quand même prévu un Big-Bang ; et s’était déjà programmé pour générer mécaniquement une sphère protectrice. Or si Végéta s’était permis de tout donner dans le Final-Flash… c’était uniquement dans l’optique que ce soit un coup à bout portant, le premier et le dernier. Il venait donc tout simplement de taper un sprint dans ce qui s’avérait finalement être un marathon.
Et c’est quand il en prit pleinement conscience que l’esprit de Végéta redescendit un peu ; la joie irrationnelle d’avoir remporté une bataille fut de courte durée, mais légitime. Le prince attendit tranquillement que le nihilien émerge du nuage, crevant de curiosité par rapport à l’étendue des dégâts. Dans l’idéal, l’empereur aurait au moins perdu sa parure d’or, que Végéta devinait être plus qu’une parure. Et qu’il pensait fonctionner comme l’état de Super Sayen : un coup un peu trop brusque, et pouf. Il faut ensuite relancer la machine manuellement… si l’adversaire est assez stupide pour vous en laisser le temps. Le rival de feu Son Goku obtint bientôt toutes les réponses à ses questions.
Winter était charcuté de partout et couvert de brûlures plus ou moins intenses, un morceau de sa queue avait été arraché et son bras gauche reposait en paix. Son œil gauche était scellé et un mince filet de sang mauve s’en écoulait ; son niveau d’énergie global avait aussi considérablement dégringolé, il n’était plus qu’à 50% de son plein potentiel, à la louche. Mais ces 50% étaient paradoxalement supérieurs à ses 100% d’avant transformation.
Freezer aurait assurément été vaporisé suite à ce Final Flash.
Mais Winter n’était pas Freezer ; un peu moins de talent naturel… beaucoup, beaucoup plus de logique dans le jeu. Il avait réussi à se transformer sans en mourir. Et c’est en réalité tout ce qu’il avait cherché. Son actuelle ressemblance avec la forme ultime de feu Cooler en témoignait désormais. Il perdait beaucoup d’énergie de la main gauche… et gagnait le triple en force de frappe brute, de la droite. En bonus… il n’avait apparemment pas perdu la Quintessence, dans le dernier acte sanglant ; l’or le couvrant encore de la tête aux pieds. Il s’en étonna lui-même… dans ses prévisions, il perdait l’or sacré — pourvoyeur, garant et symbole de l’équilibre parfait qu’il avait atteint — pour gagner les gros muscles beaucoup plus lents mais plus fiables. Apparemment il s’en sortait avec le beurre et l’argent du beurre. L’or lui garantissant une indexation de sa vitesse et de son endurance sur sa nouvelle puissance.
— Je dois te féliciter, encore une fois, Super Sayen ! hurla Winter, en bandant énergiquement tous ses nouveaux muscles, grisé… et maintenant complètement à fond dans le jeu. Tu es le troisième être à m’avoir sérieusement blessé dans ma vie, le premier étant une femme fatale et le second étant une planète ! Cela étant dit… j’espère pour toi que ce n’était pas ton va-tout, autrement tu es échec et mat ! Je ne m’y laisserai plus prendre et tes poings seuls ne me font pas peur !!
Le prince des sayen se remit calmement en position de garde, toujours essoufflé. L’issue était incertaine, il était vidé aux ¾ … ayant tout bonnement misé 80% de son énergie totale dans une seule attaque. L’autre avait beau avoir gagné en force brute il ne respirait pas pour autant la bonne santé et était handicapé par la perte de son bras et de son œil gauche ; mais ce n’était pas encore assez pour que Végéta pronostique une victoire. Oh, la victoire de la Terre était à ce stade déjà assurée — et probablement déjà en route aussi — depuis Satan City. Mais sa victoire personnelle à lui, son tableau de chasse à lui, pas vraiment, pas encore. Il tenta de déployer sa force mais ne parvint qu’à émettre de faibles “flammichettes” ; et ses bras tremblaient encore du contrecoup du Final Flash.
Le nihilien aux jambes dorénavant trois fois plus puissantes lui tomba dessus de tout son poids ; pour le projeter vers la côte en un puissant enchainement de trois coups du même pied. Jusqu’ici situés en pleine mer, les combattants atteignirent rapidement le rivage. Winter agrippa alors la tête de son adversaire et d’un lancé rotatif l’envoya s’écraser brutalement dans le sol ; creusant, sous la couche de sable blanc, un profond cratère de roche rouge.
Il écarta alors ses mâchoires, générant puis relâchant un rayon à la portée cette fois définitivement mortelle pour Végéta.
À sa grande frustration, une fois encore, on l’empêcha de finir ce qu’il avait commencé. Et surtout, il venait pour le coup de gaspiller inutilement pas mal d’énergie alors qu’il avait déjà sacrifié une bonne moitié de ses réserves pour survivre au Final Flash. Un autre Super Sayen, plus jeune — mais dégageant une énergie au moins aussi impressionnante que l’autre au début de leur combat — s’était montré.
— Encore un sayen…?! Concentré qu’il était, le métis n’avait senti Winter que depuis le Final Flash ; là où Végéta l’avait bien senti depuis le combat de Piccolo. Et vraisemblablement Gohan n’arrivait pas à dépasser le premier stade du Super Sayen d’entrée de jeu… ; manque d'entrainement, même de routine. La faute au brevet du collège. Piccolo hallucinait.
Alors que le duel au corps à corps s’engageait, Winter ne put s’empêcher de ressentir une pointe de déception. Si l’autre sayen n’avait pas utilisé toute sa force en pensant l’achever d’un seul coup, ces deux-là auraient bien pu lui offrir un magnifique combat en duo. Là maintenant, l’empereur était certes énergiquement et physiquement diminué, mais sa puissance brute lui permettait de ne plus se prendre de coups et de rééquilibrer, lentement mais sûrement, le bilan des dégâts. C’était comme commencer une partie de jeu vidéo avec une seule barre de vie mais en mode facile. Quel gâchis !
En plein milieu d’une prise, il décocha un laser de son œil encore valide, blessant Gohan au front. Profitant de l’ouverture, Winter — ayant à cœur de ne plus taper dans son réservoir de KI brut — recourut illico à ses capacités psychiques innées pour immobiliser — de son seul bras encore existant — le dernier rempart de la Terre et le mitrailler d’innombrables rayons.
Végéta rassembla à nouveau toutes ses forces, luttant contre lui-même en esprit pour maintenir sa forme de Super Sayen malgré sa vue trouble. Il avait utilisé 80% de son énergie dans le final flash, soit. Il lui restait quand même 20%, qu’il accumula entièrement en un seul point dans sa main droite. Pas question de faire à nouveau reposer le destin du monde sur les petites épaules du gamin !
—Ne me sous-estime pas…
Il se volatilisa et reparut à deux mètres du Démon, la main chargée d’une lumière destructrice.
—Big B…
— Tu es fou toi, deux fois la même ?! hurla le roi de la galaxie qui ne l’avait pas quitté des yeux une seule fois depuis la fin de leur combat.
Winter, laissant Gohan se dépatouiller dans ses liens psychiques, avait déjà tendu sa main fonctionnelle vers Végéta, et — plus rapide que ce dernier — généra une immense vague sombre. Végéta eut un mouvement de recul mais c’était déjà trop tard. Le Big Bang fut engloutit… et lui avec. Hurlant de douleur, de rage et de honte, le prince partit en fumée, dévoré jusqu’à la dernière goutte de sang par le bleu tsunami.
— Ahaha ! C’est tout ce que tu mérites, stupide singe !
Il fut interrompu dans sa célébration par un coude s’enfonçant dans son ventre, lui coupant la respiration et le pliant en deux.
— Comment as-tu osé…
— H… Hey, doucement, c’est lui qui est venu me chercher… apparemment il se sentait de trop ici et voulait se faire libérer…… je l’ai délivré…Le dernier des nihiliens ne put à nouveau esquiver le coup de poing qui le heurta à la tempe, le faisait tourner quatre fois sur lui-même.
— Qu’est-ce que … ? balbutia-il, encore une fois pris de court par la soudaine montée de puissance en face.
Le petit super sayen lui semblait gagner en force de secondes en secondes. Il semblait même… presque plus grand.
L’empereur reçut à cet instant un coup de poing porté à une vitesse trois fois supérieure à son meilleur temps de réaction ; lequel coup crevassa son armure osseuse, laquelle s’enfonça ô combien douloureusement dans sa chair. Avant même qu’il ne puisse se rétablir, un uppercut au menton l’assommait et un second coup au ventre le paralysait.
L’espace d’un instant, le nihilien conquérant se surprit à regretter avoir achevé Végéta, devinant maintenant le retour de bâton de l’autre sayen. C’était peut-être son père ? Winter regretta plus encore lorsqu’il saisit au vol une lueur vrillant les yeux verts de l’adolescent. Il semblait… il semblait à un cheveu d’exploser dans tous les sens du terme… ; Comment était-ce seulement possible ?
Il n’y avait pas de légende pour un niveau au-delà du super sayen… tellement c’était impossible.
L’empereur tenta d’opposer une sphère de Ki, mais le jeune métis était déjà passé dans son dos, lui assenant un coup suffisamment violent pour lui atomiser un paquet de vertèbres. Un coup de plus, droit dans l’épaule, puis deux autres simultanés, profondément dans la joue, et Winter faisait maintenant pitié à voir. Il ne pouvait même plus réagir. Vraiment ? La personne qui lui faisait désormais face n’avait plus rien à voir avec le garçon d’apparence gentillette de tantôt. Le Jour et la nuit.
Le propre d’une légende était d’élever l’imagination des vivants au-delà du terre-à-terre quitte à mentir un peu. Mais là… aucune histoire au coin du feu n’oserait mentir à ce point, même les plus sots n’y croiraient pas. C’était un être au-delà de toute légende… un avatar à la présence écrasante, au regard fascinant. Le genre à transformer les jambes en guimauve, le genre à croiser au moins une fois dans sa vie… pour pouvoir dire
« je l’ai vu, j’y étais ».
Les yeux de l’empereur statufié courraient nerveusement sur ce corps au barbelé électrique dansant sous la lune au crépuscule ; tandis que le soleil, trainant encore dans le coin, sublimait ce qu’il pouvait de la musculature valant acier trempé de visu ; l’aura du garçon avait proprement doublé, en intensité et en volume ; et ses cheveux s’étaient redressés sur sa tête en pointes querelleuses…… ; Vraiment ?
— Es-tu vraiment un super sayen ? articula péniblement le nihilien. Cette puissance… ça ne se peut pas … !
— Végéta… Végéta avait une famille ! Il avait enfin une famille ! hurla soudain le fils de Goku, plus pour lui même que pour le monstre qu’il combattrait désormais avec l’énergie du mépris. Il avait enfin acquis un peu d’humanité ! Tu es un monstre ! Je te déteste !L’extraterrestre, qui avait encore de la peine à garder les yeux ouverts sous la déferlante énergétique, fixa un instant son opposant, totalement éberlué ? …… Sérieusement ?
Qui était le monstre entre les deux ?
Nda : Niic ta vanne sur la piscine, tu t’en souviens ? C’était juste trop drôle pour passer à côté =p