Articles 421-1 et suivants du Code pénal:
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCod ... e=20111204
Reez a écrit:Moi ce qui me triture le ciboulot, c'est de penser à foutre ça dans la constitution en fait.
Un député est élu sur la base de son affiliation à un parti : il n’est pas expert en droit, il n’est pas expert en intérêt général. Tout son mérite est de manifester un engagement pugnace dans une direction politique définie.
Bon déjà, si on cumule les avocats, notaires, magistrats et professeurs de droit élus à l'AN, on arrive a un petit dixième.
Après sur le fond, je trouve qu'il y a quelque part un manque de légitimité a tirer au sort les parlementaires qui pourraient, aussi, ne défendre que leur petit intérêt personnel.
Bon maintenant, ça donne le tournis si on regarde n'importe quel autre texte d'un Code technique comme celui de l'urbanisme ou de la sécurité sociale.
De plus, quand on sait que 85% des lois votés proviennent de projets de loi (http://www.lepetitjuriste.fr/droit-cons ... it-la-loi/), il faut s'assurer que les parlementaires amenés à les discuter au parlement soient aptes à le faire et ne tombent pas dans les pièges que le gouvernement pourrait être tenté de faire passer en douce.
Après sur le fond, je trouve qu'il y a quelque part un manque de légitimité a tirer au sort les parlementaires qui pourraient, aussi, ne défendre que leur petit intérêt personnel.
La légitimité d’une assemblée de citoyen ne provient ni du fait qu’elle serait mandatée par le peuple (elle ne l’est pas), ni du fait qu’elle « représente » le peuple ou les divers secteurs de la société, sur le modèle des échantillons représentatifs (un groupe de citoyens n’a pas vocation à représenter, mais à rendre présents les intérêts qu’ils ont).
Qu’on place un tel pouvoir entre les mains de l’assemblée de citoyens ne se justifie donc pas du fait qu’elle aurait pour fonction de « représenter » notre « volonté » ou nos « particularités » mais seulement du fait des profits épistémiques qui doivent en découler, l’intérêt public étant modelé sur toutes les fractions et les aspérités des intérêts particuliers engagés par la loi en délibération ; la « volonté générale » des citoyens, pour parler avec Rousseau, étant déclarée par prise en considération des intérêts de toutes les parties. La légitimité de cette assemblée provient seulement de ce que les citoyens ont de grande chance de viser l’intérêt public qui n’est que leur propre intérêt passé au crible du principe d’acceptabilité – ce que la délibération et le vote de lois exige.
niicfromlozane a écrit:
Après, je te comprends : il est clair que quand on est juriste, il paraît dingue de voir des gens qui n'y percutent pas grand chose manipuler des lois.
Après, bon, on peut imaginer plein de limites aux problèmes que tu soulèves, à commencer par :
— le droit de referendum populaire.
— une consultation des lois par un groupe d'experts indépendants et renouvelé pour chaque occasion.
— des lois plus simples avec des détails réglés par les secteurs d'activité, ou des ordonnances gouvernementales limitées dans le temps jusqu'à entérination législative (qui permettraient de "tester" les règles en pratique, voire les limiter pour un temps à certaines régions).
niicfromlozane a écrit:Après sur le fond, je trouve qu'il y a quelque part un manque de légitimité a tirer au sort les parlementaires qui pourraient, aussi, ne défendre que leur petit intérêt personnel.
Non, mais tu les as bien regardés, vos "élus" ?
Mitterrand est arrivé au pouvoir endetté, il en est sorti 4è fortune de France. Et encore, c'était un "soft". Thévenouz, anyone ?
Au moins, si des intérêts particuliers sont privilégiés, ce ne sera pas toujours ceux des mêmes…
Zhatan a écrit:Je trouve ton objection assez étrange Lalilalo. Déjà, il n'y a effectivement pas besoin d'être juriste pour être député. Et heureusement ! La loi ne contient pas en elle-même de principe politique. S'il y a effectivement des questions techniques qui se posent, elles peuvent être résolues en audition, pendant le débat et du reste, il n'y a pas spécialement de raison pour qu'il n'y ait aucun juriste dans les tirés au sort.
Zhatan a écrit:Bon maintenant, ça donne le tournis si on regarde n'importe quel autre texte d'un Code technique comme celui de l'urbanisme ou de la sécurité sociale.
Je ne vois pas le problème. Les Parlementaires ne sont pas eux-mêmes spécialistes et tous les assistants parlementaires ne sont pas non plus spécialistes. Du reste, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas y avoir un corps d'assistant parlementaire (deux par députés par exemple, admettons) qui serait chargé de l'aspect juridique des choses. Je ne vois pas comment on peut penser qu'une compétence technique qui n'est de fait pas remplie par tous les députés actuellement pourrait être exigée pour tout le monde.
C'est-à-dire? Chaque député d'un jour aurait deux assistants parlementaires qui seraient des fonctionnaires qu'il ne connaitrait pas et qui se chargeraient de mettre en forme ses propositions ?
Et donc ? Tout système électif amènera des corrompus au pouvoir et le tirage au sort serait la seule solution ?
Et donc ? Tout système électif amènera des corrompus au pouvoir et le tirage au sort serait la seule solution ?
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