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Bref, merci à tous, et on se retrouve dans quelques jours pour le cinquième, qui est également un gros pari. Ça doit être le chapitre qui comptabilise le plus d'heures dessus, de la part de chacun, on espère qu'il vous plaira ![/spoiler]
Oyé Oyé, nous sommes vendredi et je suis ici pour livrer le chapitre 5 de Cogito Gero Sum. Ce Chapitre 5 est celui qui nous aura donné le plus de mal tout en étant le peut-être le plus intéressant à rédiger. Etant donné sa taille, nous l’avons coupé en deux afin de faciliter la lecture, et l’un de nous postera la seconde partie dans quelques jours. N’hésitez pas à critiquer notre prise de risque ou la manière dont il est rédigé, bien que cela nous fera probablement cracher du sang (mais faîtes le quand même, c’est important)
Nous remercions ENCORE Abysse pour son magnifique fanart, la petite bande de Nihiliens au complet.

Chapitre 5 (1/2) : Fair play
—Tu vas payer ça ! Je ne te le pardonnerai jamais ! poursuivit le super sayen 2.
Winter ne put suivre le mouvement ; Gohan lui brisa net les deux bras d’un seul coup de poing pour ensuite le rouer de coups encore plus mortifères, laissant bientôt l’empereur dans un état plus déplorable que tout ce dont la tyrannique Cold 444 pourrait se vanter à ce jour. Son bras fermement immobilisé, et ses deux genoux verrouillés par la plante des pieds du métis, Winter ne put rien tenter d’autre, sinon stopper son aggresseur par télékinésie, mais rien n’y fit, rien ne put arrêter le monstrueux coup de genoux qui vint achever son estomac.
— Tu penses avoir gagné ?! beugla le dernier des démons du froid recrachant une gerbe de sang, sans même pouvoir essuyer sa bouche encrassée ; puisqu’ayant les deux bras cassés et ballants. Je me ferai battre par un sayen le jour où Dæbé le phœnix aura des dents !
Gohan haussa un sourcil. L’objet de sa colère — bientôt relativisée par l’existence des boules de cristal, décidément très commodes — était complètement vidé et clairement trop affaibli pour constituer une quelconque menace à présent. Krilin ou n’importe qui d’autre pourrait terminer le travail… et le métis pourrait presque se permettre de retourner en classe avant la fin de la récréation. Alors qu’est-ce que cette loque qui se tenait face à lui pourrait bien faire de plus ?
Un éclair orangé jaillit du néant en réponse, autour du nihilien trois fois grand, trois fois millénaire. Puis un deuxième… ; il déploya son aura, drapé dans un tissu de foudre qui forma bientôt une pelote lui recouvrant entièrement le corps.
La terre commença alors à trembler, et des dizaines de nuages se formèrent en haute atmosphère, recouvrant le ciel d’une teinte funeste. Au loin, des tornades naissaient d’un claquement de doigt, balayant leurs environs. Des milliers de cailloux se mirent à s’élever ; et le démon, toujours caché aux yeux du super sayen, poussa un hurlement depuis l’intérieur de son cocon solidifié. Cocon que Gohan tentait de broyer à la force de ses bras ; pensant même que le hurlement qui venait de l’intérieur… était un hurlement de douleur.
L’air ambiant se réchauffa rapidement, et une intense vapeur se forma aux abords du cocon, brouillant la vue du jeune métis aux mains déjà brûlantes, tellement qu’il lâcha la boule solide avec dans l’idée de l’atomiser d’un Masenko, à demi-chargé vu l’urgence.
Il s’était remis à pleuvoir, une pluie froide, acide, qui n’annonçait rien de bon. Le vent hurlait aux oreilles du défenseur de la Terre, qui se laissait progressivement gagner par l’inquiétude et la réticence.
Un coup de poing monstrueux perfora le cocon, annulant le Masenko en préparation et projetant le super sayen 2 sur des dizaines de kilomètres ; l’onde de choc détruisant tout sur son passage et laissant à la traîne un sillage d'électricité statique ; ou la poudreuse bientôt mortelle pour toute créature ayant eu le malheur de s’en trouver trop près.
Un éclair s’abattit au sol quand un coup de pied vertical projeta le vainqueur du Cell Games loin au dessus des nuages. Gohan se rétablit avec toutes les peines du monde… et avisa son adversaire d’un regard ne s’embarrassant pas de dissimuler la panique qui y valsait.
La métamorphose physique du démon du froid était impressionnante… au point que le métis avait du mal à en détacher ses yeux pour se recentrer sur le combat. La peau de Winter était littéralement en train de fondre. Non… non c’est plutôt sa couleur dorée qui fondait… ou plutôt qui se délavait, comme sous l’effet d’un puissant diluant dans lequel Winter aurait été plongé.
On aurait dit du mascara coulant sous l’effet d’un torrent de larmes ; ou encore de la peinture à l’huile devenue liquide pour ensuite se détacher du corps du nihilien. Ladite peinture dorée s’écoulait jusqu’à la pointe de ses pattes… pour ensuite poursuivre sa course dans le vide et se déverser sur le plancher des vaches. L’espace d’un instant… Gohan se demanda si c’était la pluie acide qui diluait ainsi la teinte dorée de Winter… ou si c’était lié à son passage dans son drôle de cocon opaque.
Le métis finit par supposer que c’était l’infernale vapeur se dégageant du corps du nihilien qui détartrait ainsi sa peinture dorée. En tout cas, quelques secondes de cette étrange scénette plus tard…… Winter était entièrement blanc.
Blanc comme neige. Il ne restait plus une trace d’or, sinon quelques résidus séchés par le vent avant d’avoir pu couler jusqu’au sol. Si la symbolique de l’or était celle de la Quintessence, de l’absolu. Alors…… quelle était celle du blanc ?
Gohan se posait la question, une boule dans la gorge.
Le métis allait se ruer sur l’empereur quand une nouvelle constatation le coupa dans son élan. Voilà autre chose…… Winter était apparemment lui aussi parcouru d’une électricité filamenteuse qui ne semblait déjà plus vouloir le quitter. Gohan n’attendit pas d’autres révélations à son désavantage et mit finalement fin à l’accalmie en libérant toute la puissance que pouvait lui offrir son niveau de super sayen 2, en prévision du prochain assaut, à son initiative cette-fois.
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Piccolo, toujours à ramasser à la cuillère, tentait vainement de suivre le cours du combat qui opposait les deux monstres de puissance. Gohan était parvenu à raviver son état de super sayen 2 en full-power et déployait enfin la puissance dont il avait fait montre face à Cell.
A présent, il ne restait plus à Piccolo que la prière et la gravité dans le regard ; s’illuminant à chaque coup de foudre dans le ciel.
Winter ressentait à nouveau l’extase du combat de haut niveau, qu’il avait cru effleurer durant les moments forts du combat avec Végéta. De sentir au sens propre chaque dommage qu’il infligeait à son adversaire, ainsi que ceux qu’il recevait. De savoir que cette fois-ci, son combat ne serait gâché par rien ni personne. Qu’il y aurait un vainqueur et un vaincu.
Il avait eu très peur, plus tôt. Mais, heureusement pour lui, sa dernière carte avait à nouveau fait pencher la balance de son côté. Mais ça, pour l’instant, lui seul le savait… ; les autres voyaient juste deux monstres de puissance caractérisés par un champ électrique comparable. Mais Winter savait que Gohan bien que de force égale… n’était plus qu’un moucheron désormais. Alors à moins que le métis ait aussi un dernier Joker à présenter… l’affaire était entendue.
Le dernier coup d’éclat de Winter n’était à proprement parler pas une nouvelle forme d’augmentation comme les précédentes. Pour comprendre ce nouvel état dans lequel l’empereur se complaisait, il fallait remonter aux origines même de son peuple, qui avait dû survivre dans des conditions incroyablement hostiles, bien plus hostiles que tout ce qu’aurait pu connaître l’histoire du peuple sayen ; des conditions sans doute similaires à celles qu’il avait subies sur Cold 444. De là venait la supériorité des nihiliens sur les sayens. De là venait en essence la supériorité d’une quelconque race donnée sur une autre : les conditions de vie, à l’échelle de plusieurs millénaires, et autant de générations.
Certains essayaient bien de tricher sur l’œuvre du temps et sur leurs prédispositions, en soumettant leurs corps à un entrainement simulant ce genre de conditions difficiles, mais ce ne serait jamais-là qu’une contrefaçon du pauvre ; seuls le temps et la génétique étaient artisans et codeurs authentiques de la puissance. Une fois la barre de la sélection naturelle passée évidemment.
La même barre sur laquelle beaucoup d’espèces se cassaient les dents.
Pourtant, sa race à lui avait survécu ; et en nombre. Par quelle astuce ?
La réponse lui était apparue sur l’enfer qu’avait été Cold 444. Pour subsister dans de telles conditions, le code génétique des nihiliens avait fini par intégrer la potentialité de survivre à des mutilations — mortelles pour toutes les autres espèces. En exemple, certains nihiliens parvenaient à rester assez longtemps en vie, même en ayant perdu tout une moitié de leur corps, voire leur tête, paraît-il.
Mais surtout la nature leur avait donné cette capacité toute singulière, rendue innée par les siècles mais latente par le destin, de récupérer à 100% de leurs blessures, à chaque fois qu’ils se transformaient. Aller jusqu’à maîtriser librement cette capacité — hors transformations successives — était certainement l’atout n°1 de la plus puissante race façonnée par la Nature et le Temps. Lors d’un terrible orage magnétique sur Cold 444, il avait éveillé cette aptitude.
En se servant non pas de son Ki périssable mais de son énergie vitale — désormais renouvelable — comme combustible, il parvenait à atteindre une puissance en tous points égale à celle de Gohan mais surtout, il parvenait par ce procédé à maitriser complètement l’absolue totalité des capacités latentes de son espèce.
Il était devenu un nihilien accompli.
Un coup de poing brisa son monologue intérieur.
Peu importait, ses blessures guérissaient dans la seconde même.
Il dévia le kikoha du super sayen par la pensée, avant d’agripper le métis grâce à sa queue, régénérée pour le coup ; Winter mitrailla Gohan de coups de poings invisibles à l’œil nu — même de Piccolo — tout en l’étouffant. Il tracta alors sèchement le métis et lui flanqua un coup de boule suivi d’une balayette pour terminer sur un écrasement du plat du pied venant d’au-dessus ; Gohan se dégagea au moyen d’une subite explosion de son aura qui fit dégringoler puis reculer le roi de l’univers ; le métis poursuivit sans temp mort en fusillant le nihilien d’une infinie myriade de kikohas, lesquels projetèrent l’empereur sur une centaine de mètres à reculons, les bras en croix.
Les avant-bras de Winter finirent carbonisés. Très, très douloureux…
… mais rien de bien méchant, dans l’absolu ; sa capacité unique couvrait ses arrières.
Il libéra à nouveau son aura flamboyante, laquelle différait des émanations de Ki habituelles. Elle semblait moins éthérée, plus pâteuse, et semi-matérielle, mais pas moins colorée et étincelante. Elle l’était même plus que l’aura de KI classique. Et à voir l’intensité de ce fantastique bain à remous qui lui dansait autour, Winter en avait encore très clairement sous la pédale. Ses brûlures se résorbaient à une vitesse folle, alors que le sayen en face en était encore à reprendre son souffle après les coups qu’il avait lui-même portés.
Ce combat prenait un tournant affreusement injuste : Le jeune métis ne pouvait que regarder avec découragement les blessures s’accumuler sur son corps et taper dans ses réserves, là où l’alien pouvait soigner ses plaies les plus lourdes en quelques instants. Le deux poids deux mesures était tout bonnement démotivant. De quoi baisser les bras séance tenante… et lever le drapeau blanc. A moins que la capacité de régénération du nihilien ait une limite quelconque, la victoire avait dors et déjà choisi son camp.
Ce coup-ci, s'il fallait comparer cet affrontement à une partie de jeu vidéo, il s'agirait pour Gohan d'un match à handicap face à un adversaire de potentiel égal mais dont les vies remontent. Un grand classique de l’univers vidéoludique ; Gohan avait déjà affronté pas mal d’adversaires de ce genre sur console, quand Chichi le laissait rejoindre des amis, c’était ceux qu’ils prenaient tout le temps, tel que le Seigneur Boros ou Alucard. Et Gohan — à force d’être confronté à ce dilemme — avait fini par dégager 3 options pour espérer gagner:
1) Paramétrer la partie pour éviter que le temps du match soit infini au risque d'avoir une probabilité de défaite de 100%.
2) Faire baisser les vies de son adversaire plus vite qu'elles ne montent.
3) One-shooter l'adversaire.
Il n’y avait plus qu’à tenter ces options dans la vraie vie…… et prier ; comme Dendé à cet instant-même.
Gohan relâcha le bouton pause et relança la partie. Le corps-à-corps devint rapidement plus intime, et mille fois plus dangereux pour la nature qui en accouchait. D’une pierre blanche serait gravé ce duel ; qui conglutinait les deux plus grandes sources de puissance de l’univers connu, jumelées dans le ventre-même de la troisième plus grande puissance après eux.
Le “décès en couche” de la nature omnipotente n’était plus très loin.
Poing contre poing, pied contre pied, tête contre tête ; de chaque impact jaillissait une pluie d’étincelles, de vapeur et d’électricité dispersée par cette autre pluie glaciale qui laissait les corps glissants et la vue difforme. Leurs auras se mêlaient à leur sueur, à leur sang… et entre elles-mêmes, tentant chacune de prendre symboliquement le dessus sur l’autre ; parfois le bleue dominait, parfois le violet ; souvent le mélange était trop complexe et hétérogène pour vraiment savoir.
La vue de Gohan se divisa soudain en deux écrans dissemblables. Celui de droite était flouté par la pluie. Celui de gauche était flouté par la pluie et rouge. Son arcade avait été ouverte. De toute façon… ces deux écrans-là n’étaient pas les plus consultés à cet instant du combat.
Dans le marbre de l’histoire serait gravé ce duel. La race des sayens avait été anéantie par un empereur nihilien, et celle des Démons du froid avait été exterminée par un super sayen. Le présent choc des titans était celui de deux avatars incarnant le développement du potentiel respectif de leur race à la perfection. La providence qui s’ennuyait avait entremêlé le fil de leurs destins, et regardait le match depuis les tribunes, en compagnie de leurs étoiles respectives.
De même taille, les étoiles. La providence avait tout prévu. Winter en se transformant aurait très bien pu se découvrir une puissance inférieure à celle de gohan, que ça aurait été logique. Il aurait très bien pu se découvrir une puissance peu ou prou supérieure à celle de Gohan, que ce serait resté admissible. Au lieu de quoi, il avait reçu exactement le même niveau. Le hasard n’avait plus sa place.
Providence et les deux étoiles contemplaient donc le match depuis les tribunes. L’un des deux camps était vide, le joueur s’était fait attaquant. L’autre était quant à lui protégé avec conviction. D’un coté du terrain : le Démon blanc électrique, l’attaquant ; qui déployait toute son énergie pour l’excitation du jeu ; et de l’autre : le garçon presque ordinaire, qui se battait pour préserver ses cages, son quotidien.
— Il faut que je te remercie, Super Sayen…, interrompit brutalement Winter, en plaçant sa main sur le visage de Gohan qui lui donnait un coup de tête. Après avoir survécu à l’enfer de Cold 444… je ne pensais vivre d’aventure à la hauteur de mes fantasmes. Et je pense qu’après toi… tout ce que je vivrai me paraîtra bien fade en comparaison. Parmi la myriade d’êtres que j’ai rencontrés dans ma longue existence… Tu es le premier à avoir résisté aussi longtemps !
Ce n’était toutefois pas tout à fait vrai. A une certaine époque, il avait rencontré un immortel sur une planète lointaine et s’en était dégagé très rapidement, comprenant le danger. D’autres êtres, comme la Magicienne du Chaos, ou la Bête d’Elundra étaient parvenus à survivre à leur rencontre avec lui.
Winter reprit l’affrontement exactement là où il l’avait laissé et porta le visage de Gohan à son genou avant de faire à nouveau éclater son aura ; laquelle bouillonna à travers tous les pores de sa peau. Gohan tituba en arrière. L’écran gauche n’était plus seulement flouté et rouge. Il était maintenant cassé. Le dernier des nihiliens quant à lui avait déjà récupéré de ses blessures, et présentait à nouveau une peau immaculée ; le sang et la sueur s’évaporant immédiatement au contact de son épiderme brûlant.
Le sang et la sueur de Gohan, évidemment.
S’il ne fallait retenir qu’un seul signe physique témoignant de l’état de santé du métis, ce serait le fait que les arcs électriques qui le parcouraient se faisaient de plus en plus rares. La Déchéance du héros était en marche et la Destination Finale à quelques pas seulement.
Winter aux bras croisés s’arrêta à nouveau subitement et para — en se couchant à l’horizontale — les deux poings de Gohan, par la plante de ses deux pattes griffues ; qui enserrèrent rapidement les deux mains fermées, histoire d’immobiliser totalement le métis.
— Je ne te ferai pas l’affront de t’inviter à rejoindre l’empire… Qui ne m’intéresse pas plus que ça. En revanche, en récompense pour m’avoir diverti à ce point, je t’accorderai une mort rapide… Et sois assuré que ta planète restera intacte, ainsi que tous ses habitants, apparemment aussi pacifiques que toi. Mais pour ça il faudrait qu’on s’arrête un instant et que tu me laisses le temps d’aller avertir la “fée des nihiliens”… autrement vous êtes tous fichus, proposa Winter d’un ton plutôt calme.
En guise de réponse, Gohan fit exploser deux Kikohas dans ses poings, décrochant immédiatement les pattes d’un Winter déboussolé ; le métis avait par là même sacrifié l’intégrité de ses mains et c’est amèrement qu’il porta ce qu’il en restait à son front pour enchainer sans temp mort avec un Masenko à bout portant ; lequel creusa l’écart entre les deux adversaires de plusieurs centaines de mètres en quelques secondes. Gohan n’avait utilisé ce Masenko intermédiaire qu’afin de prendre suffisamment ses distances pour ensuite convertir cette même longueur d’écart en temps de répit ; et charger aussi profusément que possible un ultime Kaméhaméha.
Malheureusement le Masenko qui se perdait vers le coucher du soleil ne poussait que le vide ; tout à l’autre bout. Le nihilien s’en était déjà détaché et se trouvait dans le dos du métis qui le pensait être encore éjecté vers l’horizon. Le nihilien lui flanqua un coup de boule à l’arrière du crane, suivi d’une balayette pour terminer sur un écrasement venant d’au-dessus de la tête sonnée de Gohan ; qui vit l’ombre du pied de la mort fondre sur son visage ; le coup fut pourtant paré ; uniquement parce qu’il correspondait à une séquence d’enchainement déjà utilisée par Winter quelques instants plus tôt ; qui ne s’en souvenait déjà plus, contrairement à Gohan.
Ce dernier avait amorti la patte du nihilien avec son avant-bras ; le second coup de pied, venant aussi d’en haut, fut paré avec moins de délicatesse : Winter y perdit la jambe tandis que Gohan n’encaissa “que” de très violents tremblements ; dans un souffle qui balaya les gouttes de pluie pendant quelques secondes. Au bout d’intenses crépitements énergétiques, le membre perdu s’était déjà reconstitué tout seul, et Gohan ne le savait pas encore puisque ça se passait au dessus de sa tête embrouillée.
Le métis bondit à l’aveuglette, au petit bonheur la chance et en ligne droite, poing dressé ; bien lui en prit, il décrocha la mâchoire du nihilien qui le surplombait ; Winter anticipa néanmoins — par habitude et expérience — la seconde moitié de l’attaque, en rebond latent dans son dos ; et bien qu’incapable de refreiner son irrésistible ascension verticale… pivota assez sur lui-même pour éviter la chute de Gohan qui ne rencontra que le vide avant d’encaisser un obus incendiaire pile entre les omoplates… immédiatement et simplement pulvérisées. Gohan se retrouva à plus de trois cent mètres du point d’impact en l’espace d’un battement de cil.
Il ne prit cette fois ni le temps de retrouver son souffle coupé sec, ni celui de crier de douleur, ni celui de pétrir et chauffer correctement son énergie … ni même celui de se redresser de sa position mal fichue ou encore celui d’attendre que la projection dont il avait fait l’objet s’estompe ; il profita simplement de l’élan miraculeux avant de se le voir à nouveau confisqué.
— Kaaa… meee… haaa…, frissonna pathétiquement le métis au souffle cruellement manquant.
Winter toisa du regard le jeune garçon qui formait une décharge bleutée entre ses petites mains adolescentes, aux doigts encore tâchés de l’encre d’un stylo bleu ; l’empereur écarta les bras, les traits de son visage passant instantanément de flammes chiffonnées à lac platement gelé ; une large poche de vapeur se libéra soudain de son corps, aux veines bientôt excessives.
— Meee…. haaaaaaaaaaa !! hurla Gohan au bord de l’asphyxie.
L’empereur fixa du regard la vague monumentale lui fondant dessus… puis libéra un immense canon de gauss dans un écrin de plasma blanc qui faisait au bas mot la taille de son propre corps ; lequel canon dissipa l’énorme Kaméhaméha juste après l’impact, comme s’il s’était agi d’un courant d’air déconstruit par un avion lancé à pleine vitesse. Dans sa position de tir déjà très inconfortable, Gohan n'avait aucune chance d'esquiver le faisceau flamboyant bardé d’électricité ; et effectivement, le rayon s'écrasa sur sa cible ; s’en suivit une immense explosion, sans doute visible depuis l’espace.
Mortellement atteint, le super sayen chuta comme une pierre, englouti par les nuages.
L’alien haletait en se redressant très fièrement, un brin de panique résiduelle dans le regard. S’il avait été touché par la dernière attaque du métis, sa capacité de régénération ne lui aurait alors été d’aucun secours… puisqu’il aurait été entièrement englouti de la tête aux pieds. Or il ne pouvait pas se régénérer à partir de rien.
La vague qu’il venait de libérer pour contrer le baroud de sa némésis n’était pas constituée de Ki, mais principalement d’une matière à la densité supérieure : le plasma. Lequel coûtait facilement trois fois sa valeur destructrice, en termes d’énergie. Une frappe au plasma faite dans les règles de l’art était aussi plus lourde à supporter pour son corps, étant un élément instable pouvant facilement le détruire de l’intérieur — et demandait un temps de charge très conséquent, à moins d’en payer le prix en énergie brute pour accélérer ledit temps, puisqu’il était question de chauffer l’énergie à blanc.
En contrepartie, une telle attaque dissipait aisément le Ki et n’importe quelle protection énergétique, au contact. En réalité Winter, en manque de temps — et connaissant ses limites — avait dû traficoter le tout en fourrant le cœur de l’attaque au moyen d’une charge magnétique répulsive, pour compenser le plasma manquant. Il n’empêche qu’il venait de faire exactement ce que Végéta avait fait contre lui. A savoir miser gros — très, très gros — niveau dépense d'énergie, dans une seule attaque, en pariant sur le fait que ce serait la dernière.
Et ce coup-ci, le calcul était bon. Sans bouclier en béton armé préparé à l’avance, Gohan était cuit comme une dinde et raide comme un bout de bois. Winter de son côté accusait la folle dépense d’énergie. Après ce genre de déferlante plasmatique, sa forme finale — tout de blanc vêtu — lui devenait très pénible au maintien.
Son état d’intouchable avait été pensé par la nature pour échapper à un cataclysme d’échelle planétaire s’étalant sur la durée, pas pour un combat court et nerveux. Bien que ses facultés de guérison atteignaient désormais théoriquement tous les sommets… elles étaient dépendantes de sa concentration, laquelle n’était pas un long fleuve tranquille… puisqu’elle-même dépendante de ses émotions et de son état énergétique. Autant de paramètres beaucoup plus fluctuants durant un combat à mort que durant une sécheresse ou la hausse brutale de la température à la surface d’un monde.
Autrement dit… ses capacités de régénération puisaient dans son stock énergétique. S’il épuisait ce même stock dans des attaques trop gourmandes… il lui faudrait alors en contrepartie un plus long temps de concentration pour se régénérer entièrement. Il en était à une seconde pour une régénération complète… avant sa précédente attaque de plasma. Il tombait donc maintenant à dix.
De par son nouveau statut général, ses muscles se voyaient aussi saturés d’électricité, les rendant certes plus destructeurs, mais aussi beaucoup plus fragiles — outre nouvelle dépense d’énergie pour amortir au premier plan — lui valant donc de lourds dégâts au premier coup reçu, voire au premier mouvement un peu trop brusque. C’est pour toutes ces raisons… qu’il aurait maintenant peur d’un simple coup de poing bien placé…… s’il n’était pas déjà certain d’avoir mis K.O son adversaire.
A présent, il tremblait ô combien et ses jambes se dérobaient, il était vide, totalement vide d'énergie ; n’empêche, il lui suffirait de se reconcentrer une seconde pour retrouver un état suffisamment potable pour pouvoir se déplacer ; et dix secondes pour redevenir comme neuf. En attendant, il se sentait bien. Paradoxal, mais le fait est qu'il avait vraiment apprécié cet échange de coups avec le Super Sayen.
Après mille années d’ennui, c’était bien là le plus beau cadeau qu’on aurait pu lui faire. Il hésita un instant entre l’option de se régénérer d’abord totalement… et celle de s’assurer avoir définitivement terminé le sayen déchu. De toute façon il n’y avait plus de guerriers à combattre en dehors de ce dernier, Végéta étant définitivement mort. La victoire était actée. Winter choisit donc la seconde option, celle de vérifier la mort de Gohan avant de se régénérer.
Il descendit lentement… cherchant à repérer son adversaire pour s’assurer de sa mort de visu. Il esquiva de justesse un rayon perforant qui aurait clairement pu le terminer, dans son état actuel. Encore le namek ! Il l’avait totalement oublié !
— Je vois, tu es revenu… étais-tu même jamais parti ? En tout cas… tu aurais dû rester caché ! haleta Winter.
Six kikohas carrés le heurtèrent de plein fouet dans le dos.
Il chuta de tout son poids avant de se stabiliser à l’envers aussi sèchement que possible ; pour ensuite se retourner, furieux.
— Mais vous êtes combien à la fin ?! Et pourquoi vous arrivez aussi tard ?! Vous cachiez vos énergies ou quoi ?! Vous êtes donc tous si pressés de mourir ?! hurla-t-il au triclope qui venait de l’attaquer et qui perdait déjà de l’altitude en même temps que Winter, tous les deux exténués ; l’un juste un peu moins que l’autre.
Les yeux de l’empereur rougeoyèrent encore une fois, alors qu’une colère sourde et implacable l’envahissait.
Winter ne put suivre le mouvement ; Gohan lui brisa net les deux bras d’un seul coup de poing pour ensuite le rouer de coups encore plus mortifères, laissant bientôt l’empereur dans un état plus déplorable que tout ce dont la tyrannique Cold 444 pourrait se vanter à ce jour. Son bras fermement immobilisé, et ses deux genoux verrouillés par la plante des pieds du métis, Winter ne put rien tenter d’autre, sinon stopper son aggresseur par télékinésie, mais rien n’y fit, rien ne put arrêter le monstrueux coup de genoux qui vint achever son estomac.
— Tu penses avoir gagné ?! beugla le dernier des démons du froid recrachant une gerbe de sang, sans même pouvoir essuyer sa bouche encrassée ; puisqu’ayant les deux bras cassés et ballants. Je me ferai battre par un sayen le jour où Dæbé le phœnix aura des dents !
Gohan haussa un sourcil. L’objet de sa colère — bientôt relativisée par l’existence des boules de cristal, décidément très commodes — était complètement vidé et clairement trop affaibli pour constituer une quelconque menace à présent. Krilin ou n’importe qui d’autre pourrait terminer le travail… et le métis pourrait presque se permettre de retourner en classe avant la fin de la récréation. Alors qu’est-ce que cette loque qui se tenait face à lui pourrait bien faire de plus ?
Un éclair orangé jaillit du néant en réponse, autour du nihilien trois fois grand, trois fois millénaire. Puis un deuxième… ; il déploya son aura, drapé dans un tissu de foudre qui forma bientôt une pelote lui recouvrant entièrement le corps.
La terre commença alors à trembler, et des dizaines de nuages se formèrent en haute atmosphère, recouvrant le ciel d’une teinte funeste. Au loin, des tornades naissaient d’un claquement de doigt, balayant leurs environs. Des milliers de cailloux se mirent à s’élever ; et le démon, toujours caché aux yeux du super sayen, poussa un hurlement depuis l’intérieur de son cocon solidifié. Cocon que Gohan tentait de broyer à la force de ses bras ; pensant même que le hurlement qui venait de l’intérieur… était un hurlement de douleur.
L’air ambiant se réchauffa rapidement, et une intense vapeur se forma aux abords du cocon, brouillant la vue du jeune métis aux mains déjà brûlantes, tellement qu’il lâcha la boule solide avec dans l’idée de l’atomiser d’un Masenko, à demi-chargé vu l’urgence.
Il s’était remis à pleuvoir, une pluie froide, acide, qui n’annonçait rien de bon. Le vent hurlait aux oreilles du défenseur de la Terre, qui se laissait progressivement gagner par l’inquiétude et la réticence.
Un coup de poing monstrueux perfora le cocon, annulant le Masenko en préparation et projetant le super sayen 2 sur des dizaines de kilomètres ; l’onde de choc détruisant tout sur son passage et laissant à la traîne un sillage d'électricité statique ; ou la poudreuse bientôt mortelle pour toute créature ayant eu le malheur de s’en trouver trop près.
Un éclair s’abattit au sol quand un coup de pied vertical projeta le vainqueur du Cell Games loin au dessus des nuages. Gohan se rétablit avec toutes les peines du monde… et avisa son adversaire d’un regard ne s’embarrassant pas de dissimuler la panique qui y valsait.
La métamorphose physique du démon du froid était impressionnante… au point que le métis avait du mal à en détacher ses yeux pour se recentrer sur le combat. La peau de Winter était littéralement en train de fondre. Non… non c’est plutôt sa couleur dorée qui fondait… ou plutôt qui se délavait, comme sous l’effet d’un puissant diluant dans lequel Winter aurait été plongé.
On aurait dit du mascara coulant sous l’effet d’un torrent de larmes ; ou encore de la peinture à l’huile devenue liquide pour ensuite se détacher du corps du nihilien. Ladite peinture dorée s’écoulait jusqu’à la pointe de ses pattes… pour ensuite poursuivre sa course dans le vide et se déverser sur le plancher des vaches. L’espace d’un instant… Gohan se demanda si c’était la pluie acide qui diluait ainsi la teinte dorée de Winter… ou si c’était lié à son passage dans son drôle de cocon opaque.
Le métis finit par supposer que c’était l’infernale vapeur se dégageant du corps du nihilien qui détartrait ainsi sa peinture dorée. En tout cas, quelques secondes de cette étrange scénette plus tard…… Winter était entièrement blanc.
Blanc comme neige. Il ne restait plus une trace d’or, sinon quelques résidus séchés par le vent avant d’avoir pu couler jusqu’au sol. Si la symbolique de l’or était celle de la Quintessence, de l’absolu. Alors…… quelle était celle du blanc ?
Gohan se posait la question, une boule dans la gorge.
Le métis allait se ruer sur l’empereur quand une nouvelle constatation le coupa dans son élan. Voilà autre chose…… Winter était apparemment lui aussi parcouru d’une électricité filamenteuse qui ne semblait déjà plus vouloir le quitter. Gohan n’attendit pas d’autres révélations à son désavantage et mit finalement fin à l’accalmie en libérant toute la puissance que pouvait lui offrir son niveau de super sayen 2, en prévision du prochain assaut, à son initiative cette-fois.
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Piccolo, toujours à ramasser à la cuillère, tentait vainement de suivre le cours du combat qui opposait les deux monstres de puissance. Gohan était parvenu à raviver son état de super sayen 2 en full-power et déployait enfin la puissance dont il avait fait montre face à Cell.
A présent, il ne restait plus à Piccolo que la prière et la gravité dans le regard ; s’illuminant à chaque coup de foudre dans le ciel.
Winter ressentait à nouveau l’extase du combat de haut niveau, qu’il avait cru effleurer durant les moments forts du combat avec Végéta. De sentir au sens propre chaque dommage qu’il infligeait à son adversaire, ainsi que ceux qu’il recevait. De savoir que cette fois-ci, son combat ne serait gâché par rien ni personne. Qu’il y aurait un vainqueur et un vaincu.
Il avait eu très peur, plus tôt. Mais, heureusement pour lui, sa dernière carte avait à nouveau fait pencher la balance de son côté. Mais ça, pour l’instant, lui seul le savait… ; les autres voyaient juste deux monstres de puissance caractérisés par un champ électrique comparable. Mais Winter savait que Gohan bien que de force égale… n’était plus qu’un moucheron désormais. Alors à moins que le métis ait aussi un dernier Joker à présenter… l’affaire était entendue.
Le dernier coup d’éclat de Winter n’était à proprement parler pas une nouvelle forme d’augmentation comme les précédentes. Pour comprendre ce nouvel état dans lequel l’empereur se complaisait, il fallait remonter aux origines même de son peuple, qui avait dû survivre dans des conditions incroyablement hostiles, bien plus hostiles que tout ce qu’aurait pu connaître l’histoire du peuple sayen ; des conditions sans doute similaires à celles qu’il avait subies sur Cold 444. De là venait la supériorité des nihiliens sur les sayens. De là venait en essence la supériorité d’une quelconque race donnée sur une autre : les conditions de vie, à l’échelle de plusieurs millénaires, et autant de générations.
Certains essayaient bien de tricher sur l’œuvre du temps et sur leurs prédispositions, en soumettant leurs corps à un entrainement simulant ce genre de conditions difficiles, mais ce ne serait jamais-là qu’une contrefaçon du pauvre ; seuls le temps et la génétique étaient artisans et codeurs authentiques de la puissance. Une fois la barre de la sélection naturelle passée évidemment.
La même barre sur laquelle beaucoup d’espèces se cassaient les dents.
Pourtant, sa race à lui avait survécu ; et en nombre. Par quelle astuce ?
La réponse lui était apparue sur l’enfer qu’avait été Cold 444. Pour subsister dans de telles conditions, le code génétique des nihiliens avait fini par intégrer la potentialité de survivre à des mutilations — mortelles pour toutes les autres espèces. En exemple, certains nihiliens parvenaient à rester assez longtemps en vie, même en ayant perdu tout une moitié de leur corps, voire leur tête, paraît-il.
Mais surtout la nature leur avait donné cette capacité toute singulière, rendue innée par les siècles mais latente par le destin, de récupérer à 100% de leurs blessures, à chaque fois qu’ils se transformaient. Aller jusqu’à maîtriser librement cette capacité — hors transformations successives — était certainement l’atout n°1 de la plus puissante race façonnée par la Nature et le Temps. Lors d’un terrible orage magnétique sur Cold 444, il avait éveillé cette aptitude.
En se servant non pas de son Ki périssable mais de son énergie vitale — désormais renouvelable — comme combustible, il parvenait à atteindre une puissance en tous points égale à celle de Gohan mais surtout, il parvenait par ce procédé à maitriser complètement l’absolue totalité des capacités latentes de son espèce.
Il était devenu un nihilien accompli.
Un coup de poing brisa son monologue intérieur.
Peu importait, ses blessures guérissaient dans la seconde même.
Il dévia le kikoha du super sayen par la pensée, avant d’agripper le métis grâce à sa queue, régénérée pour le coup ; Winter mitrailla Gohan de coups de poings invisibles à l’œil nu — même de Piccolo — tout en l’étouffant. Il tracta alors sèchement le métis et lui flanqua un coup de boule suivi d’une balayette pour terminer sur un écrasement du plat du pied venant d’au-dessus ; Gohan se dégagea au moyen d’une subite explosion de son aura qui fit dégringoler puis reculer le roi de l’univers ; le métis poursuivit sans temp mort en fusillant le nihilien d’une infinie myriade de kikohas, lesquels projetèrent l’empereur sur une centaine de mètres à reculons, les bras en croix.
Les avant-bras de Winter finirent carbonisés. Très, très douloureux…
… mais rien de bien méchant, dans l’absolu ; sa capacité unique couvrait ses arrières.
Il libéra à nouveau son aura flamboyante, laquelle différait des émanations de Ki habituelles. Elle semblait moins éthérée, plus pâteuse, et semi-matérielle, mais pas moins colorée et étincelante. Elle l’était même plus que l’aura de KI classique. Et à voir l’intensité de ce fantastique bain à remous qui lui dansait autour, Winter en avait encore très clairement sous la pédale. Ses brûlures se résorbaient à une vitesse folle, alors que le sayen en face en était encore à reprendre son souffle après les coups qu’il avait lui-même portés.
Ce combat prenait un tournant affreusement injuste : Le jeune métis ne pouvait que regarder avec découragement les blessures s’accumuler sur son corps et taper dans ses réserves, là où l’alien pouvait soigner ses plaies les plus lourdes en quelques instants. Le deux poids deux mesures était tout bonnement démotivant. De quoi baisser les bras séance tenante… et lever le drapeau blanc. A moins que la capacité de régénération du nihilien ait une limite quelconque, la victoire avait dors et déjà choisi son camp.
Ce coup-ci, s'il fallait comparer cet affrontement à une partie de jeu vidéo, il s'agirait pour Gohan d'un match à handicap face à un adversaire de potentiel égal mais dont les vies remontent. Un grand classique de l’univers vidéoludique ; Gohan avait déjà affronté pas mal d’adversaires de ce genre sur console, quand Chichi le laissait rejoindre des amis, c’était ceux qu’ils prenaient tout le temps, tel que le Seigneur Boros ou Alucard. Et Gohan — à force d’être confronté à ce dilemme — avait fini par dégager 3 options pour espérer gagner:
1) Paramétrer la partie pour éviter que le temps du match soit infini au risque d'avoir une probabilité de défaite de 100%.
2) Faire baisser les vies de son adversaire plus vite qu'elles ne montent.
3) One-shooter l'adversaire.
Il n’y avait plus qu’à tenter ces options dans la vraie vie…… et prier ; comme Dendé à cet instant-même.
Gohan relâcha le bouton pause et relança la partie. Le corps-à-corps devint rapidement plus intime, et mille fois plus dangereux pour la nature qui en accouchait. D’une pierre blanche serait gravé ce duel ; qui conglutinait les deux plus grandes sources de puissance de l’univers connu, jumelées dans le ventre-même de la troisième plus grande puissance après eux.
Le “décès en couche” de la nature omnipotente n’était plus très loin.
Poing contre poing, pied contre pied, tête contre tête ; de chaque impact jaillissait une pluie d’étincelles, de vapeur et d’électricité dispersée par cette autre pluie glaciale qui laissait les corps glissants et la vue difforme. Leurs auras se mêlaient à leur sueur, à leur sang… et entre elles-mêmes, tentant chacune de prendre symboliquement le dessus sur l’autre ; parfois le bleue dominait, parfois le violet ; souvent le mélange était trop complexe et hétérogène pour vraiment savoir.
La vue de Gohan se divisa soudain en deux écrans dissemblables. Celui de droite était flouté par la pluie. Celui de gauche était flouté par la pluie et rouge. Son arcade avait été ouverte. De toute façon… ces deux écrans-là n’étaient pas les plus consultés à cet instant du combat.
Dans le marbre de l’histoire serait gravé ce duel. La race des sayens avait été anéantie par un empereur nihilien, et celle des Démons du froid avait été exterminée par un super sayen. Le présent choc des titans était celui de deux avatars incarnant le développement du potentiel respectif de leur race à la perfection. La providence qui s’ennuyait avait entremêlé le fil de leurs destins, et regardait le match depuis les tribunes, en compagnie de leurs étoiles respectives.
De même taille, les étoiles. La providence avait tout prévu. Winter en se transformant aurait très bien pu se découvrir une puissance inférieure à celle de gohan, que ça aurait été logique. Il aurait très bien pu se découvrir une puissance peu ou prou supérieure à celle de Gohan, que ce serait resté admissible. Au lieu de quoi, il avait reçu exactement le même niveau. Le hasard n’avait plus sa place.
Providence et les deux étoiles contemplaient donc le match depuis les tribunes. L’un des deux camps était vide, le joueur s’était fait attaquant. L’autre était quant à lui protégé avec conviction. D’un coté du terrain : le Démon blanc électrique, l’attaquant ; qui déployait toute son énergie pour l’excitation du jeu ; et de l’autre : le garçon presque ordinaire, qui se battait pour préserver ses cages, son quotidien.
— Il faut que je te remercie, Super Sayen…, interrompit brutalement Winter, en plaçant sa main sur le visage de Gohan qui lui donnait un coup de tête. Après avoir survécu à l’enfer de Cold 444… je ne pensais vivre d’aventure à la hauteur de mes fantasmes. Et je pense qu’après toi… tout ce que je vivrai me paraîtra bien fade en comparaison. Parmi la myriade d’êtres que j’ai rencontrés dans ma longue existence… Tu es le premier à avoir résisté aussi longtemps !
Ce n’était toutefois pas tout à fait vrai. A une certaine époque, il avait rencontré un immortel sur une planète lointaine et s’en était dégagé très rapidement, comprenant le danger. D’autres êtres, comme la Magicienne du Chaos, ou la Bête d’Elundra étaient parvenus à survivre à leur rencontre avec lui.
Winter reprit l’affrontement exactement là où il l’avait laissé et porta le visage de Gohan à son genou avant de faire à nouveau éclater son aura ; laquelle bouillonna à travers tous les pores de sa peau. Gohan tituba en arrière. L’écran gauche n’était plus seulement flouté et rouge. Il était maintenant cassé. Le dernier des nihiliens quant à lui avait déjà récupéré de ses blessures, et présentait à nouveau une peau immaculée ; le sang et la sueur s’évaporant immédiatement au contact de son épiderme brûlant.
Le sang et la sueur de Gohan, évidemment.
S’il ne fallait retenir qu’un seul signe physique témoignant de l’état de santé du métis, ce serait le fait que les arcs électriques qui le parcouraient se faisaient de plus en plus rares. La Déchéance du héros était en marche et la Destination Finale à quelques pas seulement.
Winter aux bras croisés s’arrêta à nouveau subitement et para — en se couchant à l’horizontale — les deux poings de Gohan, par la plante de ses deux pattes griffues ; qui enserrèrent rapidement les deux mains fermées, histoire d’immobiliser totalement le métis.
— Je ne te ferai pas l’affront de t’inviter à rejoindre l’empire… Qui ne m’intéresse pas plus que ça. En revanche, en récompense pour m’avoir diverti à ce point, je t’accorderai une mort rapide… Et sois assuré que ta planète restera intacte, ainsi que tous ses habitants, apparemment aussi pacifiques que toi. Mais pour ça il faudrait qu’on s’arrête un instant et que tu me laisses le temps d’aller avertir la “fée des nihiliens”… autrement vous êtes tous fichus, proposa Winter d’un ton plutôt calme.
En guise de réponse, Gohan fit exploser deux Kikohas dans ses poings, décrochant immédiatement les pattes d’un Winter déboussolé ; le métis avait par là même sacrifié l’intégrité de ses mains et c’est amèrement qu’il porta ce qu’il en restait à son front pour enchainer sans temp mort avec un Masenko à bout portant ; lequel creusa l’écart entre les deux adversaires de plusieurs centaines de mètres en quelques secondes. Gohan n’avait utilisé ce Masenko intermédiaire qu’afin de prendre suffisamment ses distances pour ensuite convertir cette même longueur d’écart en temps de répit ; et charger aussi profusément que possible un ultime Kaméhaméha.
Malheureusement le Masenko qui se perdait vers le coucher du soleil ne poussait que le vide ; tout à l’autre bout. Le nihilien s’en était déjà détaché et se trouvait dans le dos du métis qui le pensait être encore éjecté vers l’horizon. Le nihilien lui flanqua un coup de boule à l’arrière du crane, suivi d’une balayette pour terminer sur un écrasement venant d’au-dessus de la tête sonnée de Gohan ; qui vit l’ombre du pied de la mort fondre sur son visage ; le coup fut pourtant paré ; uniquement parce qu’il correspondait à une séquence d’enchainement déjà utilisée par Winter quelques instants plus tôt ; qui ne s’en souvenait déjà plus, contrairement à Gohan.
Ce dernier avait amorti la patte du nihilien avec son avant-bras ; le second coup de pied, venant aussi d’en haut, fut paré avec moins de délicatesse : Winter y perdit la jambe tandis que Gohan n’encaissa “que” de très violents tremblements ; dans un souffle qui balaya les gouttes de pluie pendant quelques secondes. Au bout d’intenses crépitements énergétiques, le membre perdu s’était déjà reconstitué tout seul, et Gohan ne le savait pas encore puisque ça se passait au dessus de sa tête embrouillée.
Le métis bondit à l’aveuglette, au petit bonheur la chance et en ligne droite, poing dressé ; bien lui en prit, il décrocha la mâchoire du nihilien qui le surplombait ; Winter anticipa néanmoins — par habitude et expérience — la seconde moitié de l’attaque, en rebond latent dans son dos ; et bien qu’incapable de refreiner son irrésistible ascension verticale… pivota assez sur lui-même pour éviter la chute de Gohan qui ne rencontra que le vide avant d’encaisser un obus incendiaire pile entre les omoplates… immédiatement et simplement pulvérisées. Gohan se retrouva à plus de trois cent mètres du point d’impact en l’espace d’un battement de cil.
Il ne prit cette fois ni le temps de retrouver son souffle coupé sec, ni celui de crier de douleur, ni celui de pétrir et chauffer correctement son énergie … ni même celui de se redresser de sa position mal fichue ou encore celui d’attendre que la projection dont il avait fait l’objet s’estompe ; il profita simplement de l’élan miraculeux avant de se le voir à nouveau confisqué.
— Kaaa… meee… haaa…, frissonna pathétiquement le métis au souffle cruellement manquant.
Winter toisa du regard le jeune garçon qui formait une décharge bleutée entre ses petites mains adolescentes, aux doigts encore tâchés de l’encre d’un stylo bleu ; l’empereur écarta les bras, les traits de son visage passant instantanément de flammes chiffonnées à lac platement gelé ; une large poche de vapeur se libéra soudain de son corps, aux veines bientôt excessives.
— Meee…. haaaaaaaaaaa !! hurla Gohan au bord de l’asphyxie.
L’empereur fixa du regard la vague monumentale lui fondant dessus… puis libéra un immense canon de gauss dans un écrin de plasma blanc qui faisait au bas mot la taille de son propre corps ; lequel canon dissipa l’énorme Kaméhaméha juste après l’impact, comme s’il s’était agi d’un courant d’air déconstruit par un avion lancé à pleine vitesse. Dans sa position de tir déjà très inconfortable, Gohan n'avait aucune chance d'esquiver le faisceau flamboyant bardé d’électricité ; et effectivement, le rayon s'écrasa sur sa cible ; s’en suivit une immense explosion, sans doute visible depuis l’espace.
Mortellement atteint, le super sayen chuta comme une pierre, englouti par les nuages.
L’alien haletait en se redressant très fièrement, un brin de panique résiduelle dans le regard. S’il avait été touché par la dernière attaque du métis, sa capacité de régénération ne lui aurait alors été d’aucun secours… puisqu’il aurait été entièrement englouti de la tête aux pieds. Or il ne pouvait pas se régénérer à partir de rien.
La vague qu’il venait de libérer pour contrer le baroud de sa némésis n’était pas constituée de Ki, mais principalement d’une matière à la densité supérieure : le plasma. Lequel coûtait facilement trois fois sa valeur destructrice, en termes d’énergie. Une frappe au plasma faite dans les règles de l’art était aussi plus lourde à supporter pour son corps, étant un élément instable pouvant facilement le détruire de l’intérieur — et demandait un temps de charge très conséquent, à moins d’en payer le prix en énergie brute pour accélérer ledit temps, puisqu’il était question de chauffer l’énergie à blanc.
En contrepartie, une telle attaque dissipait aisément le Ki et n’importe quelle protection énergétique, au contact. En réalité Winter, en manque de temps — et connaissant ses limites — avait dû traficoter le tout en fourrant le cœur de l’attaque au moyen d’une charge magnétique répulsive, pour compenser le plasma manquant. Il n’empêche qu’il venait de faire exactement ce que Végéta avait fait contre lui. A savoir miser gros — très, très gros — niveau dépense d'énergie, dans une seule attaque, en pariant sur le fait que ce serait la dernière.
Et ce coup-ci, le calcul était bon. Sans bouclier en béton armé préparé à l’avance, Gohan était cuit comme une dinde et raide comme un bout de bois. Winter de son côté accusait la folle dépense d’énergie. Après ce genre de déferlante plasmatique, sa forme finale — tout de blanc vêtu — lui devenait très pénible au maintien.
Son état d’intouchable avait été pensé par la nature pour échapper à un cataclysme d’échelle planétaire s’étalant sur la durée, pas pour un combat court et nerveux. Bien que ses facultés de guérison atteignaient désormais théoriquement tous les sommets… elles étaient dépendantes de sa concentration, laquelle n’était pas un long fleuve tranquille… puisqu’elle-même dépendante de ses émotions et de son état énergétique. Autant de paramètres beaucoup plus fluctuants durant un combat à mort que durant une sécheresse ou la hausse brutale de la température à la surface d’un monde.
Autrement dit… ses capacités de régénération puisaient dans son stock énergétique. S’il épuisait ce même stock dans des attaques trop gourmandes… il lui faudrait alors en contrepartie un plus long temps de concentration pour se régénérer entièrement. Il en était à une seconde pour une régénération complète… avant sa précédente attaque de plasma. Il tombait donc maintenant à dix.
De par son nouveau statut général, ses muscles se voyaient aussi saturés d’électricité, les rendant certes plus destructeurs, mais aussi beaucoup plus fragiles — outre nouvelle dépense d’énergie pour amortir au premier plan — lui valant donc de lourds dégâts au premier coup reçu, voire au premier mouvement un peu trop brusque. C’est pour toutes ces raisons… qu’il aurait maintenant peur d’un simple coup de poing bien placé…… s’il n’était pas déjà certain d’avoir mis K.O son adversaire.
A présent, il tremblait ô combien et ses jambes se dérobaient, il était vide, totalement vide d'énergie ; n’empêche, il lui suffirait de se reconcentrer une seconde pour retrouver un état suffisamment potable pour pouvoir se déplacer ; et dix secondes pour redevenir comme neuf. En attendant, il se sentait bien. Paradoxal, mais le fait est qu'il avait vraiment apprécié cet échange de coups avec le Super Sayen.
Après mille années d’ennui, c’était bien là le plus beau cadeau qu’on aurait pu lui faire. Il hésita un instant entre l’option de se régénérer d’abord totalement… et celle de s’assurer avoir définitivement terminé le sayen déchu. De toute façon il n’y avait plus de guerriers à combattre en dehors de ce dernier, Végéta étant définitivement mort. La victoire était actée. Winter choisit donc la seconde option, celle de vérifier la mort de Gohan avant de se régénérer.
Il descendit lentement… cherchant à repérer son adversaire pour s’assurer de sa mort de visu. Il esquiva de justesse un rayon perforant qui aurait clairement pu le terminer, dans son état actuel. Encore le namek ! Il l’avait totalement oublié !
— Je vois, tu es revenu… étais-tu même jamais parti ? En tout cas… tu aurais dû rester caché ! haleta Winter.
Six kikohas carrés le heurtèrent de plein fouet dans le dos.
Il chuta de tout son poids avant de se stabiliser à l’envers aussi sèchement que possible ; pour ensuite se retourner, furieux.
— Mais vous êtes combien à la fin ?! Et pourquoi vous arrivez aussi tard ?! Vous cachiez vos énergies ou quoi ?! Vous êtes donc tous si pressés de mourir ?! hurla-t-il au triclope qui venait de l’attaquer et qui perdait déjà de l’altitude en même temps que Winter, tous les deux exténués ; l’un juste un peu moins que l’autre.
Les yeux de l’empereur rougeoyèrent encore une fois, alors qu’une colère sourde et implacable l’envahissait.
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