Et comme on continue sur la lancée, voici le chapitre 22 !
J'espère qu'il vous plaira.
Bonne lecture !

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Chapitre 22
Un avenir programmé !
La journée était déjà bien entamée sur la planète Vergas. Le soleil était haut et jusque-là, pas un seul nuage n’était venu assombrir le beau ciel bleu qui s’était installé depuis le début de la journée. Comme à l’accoutumée, les Gardiens Majins chargés de la sécurité, patrouillaient de ville en ville afin de s’assurer qu’aucun incident ne vienne troubler la paix. L’altercation avec les humains avait provoqué une grande agitation au sein du peuple Djinn et les autorités Majin avaient été obligées de se mobiliser afin d’apaiser les plus énervés. Une situation que Tayrun suivait de très près…
— Comment avance votre mission ?
interrogea le Vergassien à l’adresse de ses créatures. — Très bien, maître. Nous avons réussi à calmer tous les habitants qui logeaient non loin du lieu où l’incident s’est déroulé,
répondit un Garde Djinn. — Et qu’en est-il des trois autres démons ?
— Notre équipe est toujours en intervention. Nous les avons isolés et faisons notre maximum pour les apaiser, mais je crains que cela ne serve pas à grand-chose,
indiqua le second Garde. — Je vois…
fit l’homme aux yeux oranges, l’air songeur. Il se leva de sa chaise, contourna son bureau puis s’approcha d’une des fenêtres ovales de la salle. La pièce n’était pas très grande. Elle comportait un grand bureau contemporain en bois blanc et noir, un petit canapé avec table basse et une gigantesque étagère située derrière le bureau. Le Vergassien affectionnait beaucoup l’art abstrait moderne et les nombreux tableaux accrochés un peu partout sur les murs étaient là pour le prouver. Comme dans toutes les salles du bâtiment, cette dernière disposait de plusieurs torches enflammées bleu ciel et roses, dispersées aux quatre coins des murs de briques qui changeaient de couleur au fil des heures de la journée. Le Vergassien observa un instant le paysage à travers la fenêtre d’un air pensif. La présence d’êtres humains en territoire Majin était extrêmement risquée et les conséquences qui en résultaient pouvaient être dramatiques pour les deux peuples... — Dans ce cas nous allons les enfermer,
conclut-il en se retournant vers les deux Majins. — Les emprisonner ? Vous voulez dire… dans une Lampe ou un Bouteille magique ?
insinua le premier Djinn, hésitant. — Oui. Nous ne pouvons pas prendre le risque qu’ils influencent les autres et ne les entraînent dans leur folie destructrice. Cela pourrait nous être fatal à tous.
— Très bien, à vos ordres, nous allons donc…
commença le second démon. Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase que les portes de la salle s’écartèrent brusquement laissant apparaître une silhouette féminine qui s’avança d’un pas décidé à la rencontre du mage. — Je souhaite m’entretenir avec mon frère, laissez-nous je vous prie,
déclara-t-elle à l’intention des deux Majins qui acquiescèrent d’un signe de tête avant de quitter la pièce. — Que me vaut ce plaisir Kera ?
demanda Tayrun. La Magicienne croisa les bras et lança un regard venimeux à son frère. — Qu’est-ce qui t’a pris de faire une chose pareille ?
s’exclama-t-elle furieuse. — Ce que je fais de mes Majins ne te regarde en rien. Il s’agit de mon domaine et non du tien.
— Pardon ? J’espère que tu plaisantes ! C’est toi qui as voulu qu’ils fassent partie de notre peuple, c’est toi qui t’es battu comme un fort sonné pour faire appliquer les lois les concernant que TU avais décidé ! Et maintenant tu leur fais ça ? À quoi tu joues exactement ?
— Je ne voulais pas en arriver là, mais je n’avais pas d’autres alternatives.
— Et le peuple Majin, tu y as pensé ? Crois-tu vraiment qu’ils continueront à te faire confiance et à obéir à nos lois s’ils apprennent que tu es responsable de la mort de leur chef ? Il y aura une rébellion et on se retrouvera avec tous les Djinns sur le dos ! Y compris ceux qui travaillent avec nous !
s’emporta la Magicienne. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Pourquoi agissait-il de cette manière ? Il était censé protéger son peuple et au lieu de cela, il les menait droit à la destruction ! — Tout le savoir et les connaissances qu’il a acquises ne seront pas vains. Cela servira au prochain prince. Ce n’est plus qu’une question de temps à présent,
annonça Tayrun.
— Le prochain Prince … ?
répéta Kera perplexe. Mais de qui parles-tu ?
— De Buu, évidemment.
— Quoi ? Attends, tu es en train de me dire que tu as sacrifié ce Majin uniquement pour transférer ses connaissances et ses pouvoirs à ce démon ? Tu es tombé sur la tête, ma parole ! Le peuple n’acceptera jamais une chose pareille !
— Oh ! Je ne pense pas qu’il aura de grandes difficultés à les convaincre.
La Vergassienne regarda le Mage l’air pantois. Jaï était un excellent chef. C’est lui qui avait permis au peuple Majin de former une civilisation telle qu’ils la connaissaient. Pourquoi Tayrun mettait-il tout cela en péril pour un Djinn qui n’avait que faire de ses semblables ? Cette histoire la révoltait au plus haut point ! — Je ne te comprends vraiment pas ... qu’a-t-il de si spécial à tes yeux pour que tu le choisisses lui plutôt qu’un autre ?
— Lorsque j’ai fait des recherches pour aider Maëllyss, lorsqu’elle est était entre les mains de Darkon, je suis tombé par hasard sur un vieux document que j’avais écris à l’époque. Le nom de Buu y figurait. J’ai pensé au début que c’était juste mon imagination qui me jouait des tours, car ce nom me semblait étrangement familier. Alors j’ai mené mon enquête en espérant qu’elle me conduirait jusqu’à lui. Et au moment où je l’ai vu, des images me sont apparues. Je me suis souvenu de lui. De ce qui s’était passé. De ce qui aurait dû se produire si cette maudite verrue verte n’était pas intervenue et ne me l'avait pas volé ! Je me suis rappelé du rôle qu’il avait à jouer et de ce qu’il aurait du accomplir. C’est là que j’ai compris qu’il fallait à tout prix que je le ramène parmi auprès des siens ! Traite-moi de fou, de rêveur ou d’inconscient, si tu le souhaites, mais les faits sont là. Nous avons besoin de lui pour remporter cette bataille. Darkon ne nous fera pas de cadeaux et…
— Je commence à en avoir assez de cette querelle de famille !
coupa sèchement Kera. Cela va beaucoup trop loin. Il faut que cela cesse !
— Et cela cessera une fois que Darkon sera vaincu,
répliqua le Mage. Je ne le laisserai pas prendre notre héritage et détruire tout ce que nous avons durement reconstruit durant toutes ces années !
— À qui la faute ? Je te rappelle que c’est toi qui as lancé les hostilités ! Si tu n’avais pas fait autant de mal autour de toi nous n’en serions pas là ! Jamais Darkon ne serait devenu ce qu’il est si tu n’avais pas contribué à son tourment en tuant sa femme et fille ! Et maintenant à cause de toi, il se venge sur des milliers de personnes ! Dont une à qui tu es extrêmement attaché…
— Crois-tu que je ne le sache pas ? Chaque matin je me lève avec cette insupportable boule à l’estomac, à l’idée que la vie de Maëllyss a été détruite et ce, parce que mon cousin a décidé de me faire payer tout le mal que j’ai fait. Et ce n’est pas la seule vie qu’il a anéantie et qu’il continue de briser. Je fais de mon mieux pour réparer les fautes que j’ai commises. Et le fait de voir tous ces gens souffrir ou s’allier à lui sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, suffit à mon châtiment. Alors, si je peux mettre un terme à tout ça, je me dois de saisir cette occasion. Même si cela implique de devoir prendre des décisions difficiles. Je tiens trop cette nouvelle vie pour laisser un psychopathe prendre possession de cette planète et du reste de l’univers.
Le Vergassien tourna dos à sa sœur puis fit quelques pas, les mains jointes dans le dos. Aucune action ne pourrait effacer tout le tort qu’il avait causé. Trop de sang avait coulé. Et même s’il faisait tout pour se racheter, il était condamné à vivre avec cette culpabilité que le consumait chaque jour un peu plus et qu’il ne parvenait pas à atténuer… Kera fixa un instant son frère cadet. Même si elle lui en voulait encore après tant d’années, elle savait qu’il n’était pas l’unique responsable de tout ce qui s’était passé. Leur mère n’était pas innocente quant au changement brutal et radical du comportement de Tayrun et de son cousin. Et bien que les agissements de cette dernière ne justifiaient pas les crimes que son frère avait commis, elle se devait de croire en lui. Elle n’avait pas le choix. Lui et ses Majins étaient les seuls capables de les sauver du sort funeste que leur réservait le Mage Obscur. Mais les décisions de Tayrun l’inquiétaient de plus en plus. Son attitude l’effrayait et elle craignait qu’il ne replonge dans les ténèbres une nouvelle fois. Elle savait que si une telle chose venait à se produire, leur planète serait définitivement condamnée…