-Les 5 premiers volumes: un simple humain, passe de voir les morts à mec en kimono qui sait se battre au sabre... Explication? Zéro >> ce n'est pas parce que tu absorbes le pouvoir de Rukia que ça te donne des aptitudes de sabreur. Surement l'effet Inuyasha.
-Ce même humain, maintenant shinigami, réalise un jeu contre ce qui semble être son rival qui tire des flèches, en résulte un power up qui détruit un monstre de la taille d'une montagne avec un laser sorti d'absolument nulle part. C'était assez injustifié.
-L'entrainement avec Urahara, 1 semaine et le voila prêt à attaquer les 12 chevaliers d'or, l'entrainement est juste trop facile.
-La suite est très classique, que ce soit contre Abarai et Kenpachi, "je me relève toujours plus fort" pas vraiment de flash back salvateur, non c'est plus "souviens toi, tu peux être plus fort... Ah oui!" >> win.
-Entrainement avec la petite chatte, à courir pour choper le bon sabre, et le voila revenu avec le Bankai. Il ni a rien qui justifie un tel bon d'énergie. C'est comme si Goku était devenu super sayajin après 2 semaines d'entrainement avec Kame Senin.
Là ou tout prends son sens, là où tout devient légitime, c'est la suite, là ou on entre en combat intérieur, là où la noirceur du cœur, le trou dans son âme, le hollow prend une valeur symbolique, l’inconscient émergé (la ville sous l'eau), le masque qu'on porte pour cacher sa douleur, son monstre qui n'est qu'une version de nous même qu'on doit contrôler pour acquérir plus de puissance, un peu comme les étapes du SSJ4 mais en bien plus poétique, poèmes que l'auteur nous offre en chaque début de volume, certains titres de chapitres sont sublimes, je ne suis pas insensible aux références, aux essaies, à la matérialisation des personnalités des différents protagonistes dans leurs pouvoirs, définissant leur personnalité sans y accorder d'explications juste une phrase, plus qu'un stand, un habit qui coïncide avec le découpage de l'auteur.
Mais en ce qui concerne les symboles et la richesse bien plus subtile que dans beaucoup d'autres shonen, je rappelle qu' Urukiora est surement bien plus profond est intéressant que la plupart des Arancar alors que c'est celui qui parle le moins. Certains gestes peuvent donner du sens et faire fonctionner l'imaginaire collectif pour créer un backround et une sensibilité à des dessins, ce n'est pas de la fainéantise, ou autres facilité de l'auteur, c'est juste le même principe de l'art (plus précisément la peinture). S'arrêter à l'image shonen est peut être la plus grande erreur qui puisse exister dans le type de lecteur lambda.
Les résurrections, les full bringers, tout les habits/masques/objets qui coïncident à des douleurs, à différents cas de déprime, de sens du devoir, rien n'est un simple hasard pour faire des gros "booms", c'est une thérapie d'un ado, devenu soldat, qui finit par combattre Dieu. Fin bref il y a deux écoles: ceux qui pensent que Evangelion est une série de combat de robots débiles, et ceux qui pensent à une dépression imagée par des symboles. Pareil pour Bleach, je suis de la seconde école, évidement.
Alors bon, je ne dis pas que Bleach c'est du génie, là où cette série baisse ce sont les enchaînements de combats, c'est pour ça qu'on peut parler de "Mc Do" pour ce genre de procédé, ba ouais "il faut bien manger", l'auteur ne peut pas se permettre de ralentir la cadence, tout simplement parce qu'il est dépendant de popularité des personnages, une bonne partie de son publique achète son manga pour le "boom-boom" et des personnages bien dessinés.
-Concernant les espadas, je n'ai rien trouvé à redire sur le traitement shonenesque des combats qui sont à mon sens, moins creux que certains affrontements des débuts du manga, mon véritable reproche c'est d'en avoir introduit trop, ils avaient tous des choses à dire qui pouvaient clairement apporter une autre dimension à l'aspect purement nekketsu, cela dit des batailles légères ont contre-balancé avec des versus mythiques de l’œuvre, notamment par une mise en scène impressionnante qu'on retrouve dans les affrontements contre Grimmjow et Ulquiorra. Leur version animée était plus qu’intéressante. Le héros s'est tapé un entrainement trop expéditif mais pas plus qu'au début de la série (au contraire), ceci étant cette partie est sans nulle doute l'effet miroir du Gotei 13 avec leur double: Ulquiorra est Ichigo, Nnoitra et Zaraki, Aporro et Mayuri, d'autres simplement avec des rivaux Grimmjow vs Ichigo (il a eu la totale lui; enchaînement du rival/double/boss), Chad vs Gantenbein Mosqueda (le "méchant" prie Dieu, et le gentil l'élimine par ses bras du diable) etc..
-Quand aux combats sur les toits de la fausse ville de Karakura, les Vizards "renégats", les fuyards, les mentors, bref les anciens du Gotei 13 donnent du sens à leurs interventions, et nous avons des combats qui allient "pouvoir à conditions", contre autres puissances pures. C'était excellent jusqu'à.... Aizen.
La fin m'a semblé catastrophique, parce que Gin a eu un dénouement suicidaire, et Aizen est devenue un papillon japonais, (tentaculaire), remarque c'est cohérent avec Tosen la mouche, qui lui, m'a profondément déçu, ce n'est pas que son traitement est mauvais c'est juste un ressenti qui fait que j'ai détesté l'idéologie qu'il revendique, l'idéal d'un aveugle qui veut retrouver la vue à tout prix, c'est horriblement triste pour Komamura que je trouve beau comme tout en vérité (et son doubleur Tetsu Inada est cool), bref Aizen hurle les mêmes phrases de méchants en perdition, alors qu'il disait être un dieu, j'ai beaucoup rigolé quand on le voit faire le malin sur la chaise. Ce qui sauve le final c'est la classe absolue du dénouement. Le design d'Ichigo est un millésime exquis qui me laisse un sentiment d'accomplissement ultime. Le meilleur adieu possible.
-Et le nouveau départ des full bringers est très prenant. Déjà que ce soit pour Yuyu Hakusho, je préfère l'arc avec Sensui (des confrontations d'humains à humains), que toutes sortes de récits fantastiques, je ne dis pas que l'un est meilleur que l'autre, je dis juste que j'aime les histoires d'un homme qui, après avoir traversé les enfers au loin, est en prise aux dangers près de chez lui: un voisin, un nouvel élève en cours, un barman, un gamer, un voyous, etc...(exactement comme les personnages de l'arc Sensui dans yuyu en vérité). Je n'ai pas dit que l'arc full bringer était révolutionnaire, mais ce n'est pas ça qui m'importe, c'est la manière dont est racontée l'intrigue. Et c'est là que j'ai trouvé que l'auteur pouvait faire quelque chose de monstrueux, le final est impressionnant, intégrer un souvenir, est bien plus puissant contre le héros que la force brute. J'ai senti un désespoir avec une thématique très subtile où ni la force ni les mots n'avaient leurs places. Fuir était sa seule solution (c'est à peu prêt la même réponse que celle de Thorfinn face au roi Knut) enfin bon, retourner sur le champ de bataille demeure la seule solution, car malgré tout, c'est un shonen et évidement Ichigo est gentil mais ses potes le sont moins.
Le coup de poker revient à Ginjo, déjà je trouve que sa trahison a bien plus d'impacte que celle d'Aizen, je m'explique avec ma vision très personnelle sur le sujet (ne veuillez pas prendre ça comme une provocation), je trouve que la révolte d'Aizen était sans impacte, un retournement de situations sans saveurs. En effet, je ne peux pas me sentir impliqué dans le complot d'un personnage à peine présenté, qui trahit d'autres personnages qu'on ne connait pas, l'identification du lecteur se faisant sur le groupe principal des héros, à ce moment là, Aizen méchant ou pas, était un ennemie à passer pour sauver Rukia (à la base). J'ai vécu ce moment scénaristique comme si j'intégrais un groupe à vaincre d'inconnus dans une ville inconnue où un des inconnues trahit des inconnues, ba j'en avais rien à faire.
Pour les Full Bringer, tu intègres un groupe d'inconnue, qui t'aide dans une ville que tu connais, pour vaincre un mec qu'on nous présente comme faussement lié à mes potes, que ce soit en classe ou par un pouvoir inconnue. Quand il s'avère que mon nouveau collègue Ginjo, me la faite à l'envers alors que j'ai clairement séché mes cours, et démissionné de mon job d'étudiant pour y voir en lui une porte de sortie; c'est une trahison aussi impactant que si un mec avait tout fait pour rendosser mon entreprise (les pouvoir d'Ichigo) pour me la piquer (absorption du pouvoir).
Se sentant tout aussi trahi que le héros (car implication), il était temps de renverser ce traitre, la vérité c'est qu'il voulait être comme Ichigo, et que le taper parait difficile, à ce moment du manga nous ne sommes pas dans une phase de peur pour le héros, mais dans le choix de la correction, il ni a absolument aucun jeu égale, le verdict était sans appel: notre héros lui laisse donner tout ce qu'il a, et le termine en le regardant à terre plein de tristesse, comme le dernier regard de Goku à Freezer sur Namek. Une mort emplie de mélancolie. Des phrases fortes, une rédemption pour les ennemies qui finissent par s'intégrer, et surtout s'aider à l'être. Un peu comme l'équipe des 7 de Sensui. Chacun avec un vice différents bien plus ancré dans notre quotidien que des problèmes de samouraïs dans un monde spirituel. Cette fin d'arc est original, touche juste, et se termine de la meilleur des façons: Ichigo a trouvé un sens à sa vie.