Mais ta théorie n'est justement pas théorique : elle est fausse car incomplète, parce qu'elle se passe de l'examen des conditions de possibilité d'une démocratie. Or, ces conditions de possibilité ne sont pas réunies en entreprise et d'abord parce qu'il y a une relation asymétrique entre le patron et les employés mais également parce que la "communauté de travail" dépend des frontières juridiques de l'entreprise et pas des réalités d'un site. L'employeur peut à loisir éclater les processus de production et faire jouer les salariés les uns contre les autres ou morceller les luttes pour les rendre inefficaces. Il n'y a qu'à voir les usines smart en Moselle par exemple. Le morcellement des enjeux et l'individualisation des luttes place les salariés devant des dilemmes cornéliens où ils sont sommés de baisser les salaires ou perdre leur emploi. Dans ces cas là, évidemment le choix n'existe pas. Et il faudrait en plus qu'ils consentent à leur déchéance.
On pourrait parler de Fiat (pas smart, coquille) en Italie, aussi.
Je maintiens que mettre dans les pour des gens qui sont contre, c'est n'importe quoi. Je n'ai jamais dit que 70% des Français soutenaient la CGT... Mais faire comme si la majorité des députés était pour la loi alors qu'ils ont voté contre... pour quelqu'un qui estime que les députés sont légitimes, je trouve ça assez incroyable.
Je n'aime ni les sondages ni le référendum. Et puisque tu parles de "relativement" faire confiance aux députés et bien on leur a fait "relativement" confiance, maintenant qu'ils ont trahi leur parole, leur légitimité s'étiole. Ce n'est pas un hasard si la contestation arrive à ce moment du mandat. Lorsqu'on s'éloigne autant de son programme et donc, a priori, de ce pourquoi on a été élu, la moindre des choses c'est de retourner à la source de la légitimité. En France il n'y a que le référendum pour faire ça, malheureusement. Mais ainsi soit-il.
Pour moi, il n'y a pas de questions trop compliquées pour le peuple. Si les questions sont trop compliquées pour le peuple, elles le sont pour ses représentants et si elles sont trop compliquées tout court, alors il a tout à fait raison de les rejeter.