Les premières lueurs du jour illuminant les yeux. L'odeur de la mer chatouillant les narines. Le cri des mouettes berçant les oreilles. Oui il n'y avait pas à dire, les levées de soleil au Kamé House n'avaient que peu d'équivalents. C'était en tout cas ce que pensait Marron.
Assise en tailleur dans les airs, la fille de Krilin dégustait un café tout en profitant des premiers rayons de Soleil. Une boisson qu'elle appréciait, voir savourait si on y ajoutait le calme bienveillant de la matinée. Cela lui permettait de mettre de l'ordre dans ses pensées avant d'entamer la journée.
Vêtue d'un ample débardeur ainsi que d'un mini-shirt de maison, Marron était une belle jeune femme aux cheveux blonds mi longs et pourvue de pupilles noires. Son corps mince et élancé, était loin d'être dépourvu de muscles. Muscles qu'elle a rigoureusement acquis grâce à une formation des plus exigeantes.
Une fois le Soleil levé, Marron finit son café et entra par la fenêtre de sa chambre. Par habitude, elle déposa sa tasse sur son bureau, qui était des plus… comment dire ça ?... Bordélique, oui ! Au même titre que la chambre d'ailleurs. En effet, on pouvait voir à terre pèle mêle de manuels traitant de d'éducation physique, d'arts martiaux et de méthode d'étirement. S'y trouvait aussi des petites soucoupes avec des restes de repas, mais aussi d'autres objets plus insolites. Comme ces dispositifs ,en forme de petite barre, dotés d'une gravité artificielle qui jouaient le rôle d'haltère. À la différence que ce n'était pas des kilos que l'on soulevait mais des tonnes. Des petits joujoux conçus par Bulma et mainte fois améliorées par cette dernière et Maïa, la fille d'Upa.
Même si la tentation de laisser la chambre en l'état était des plus tentants, la blonde se devait de ranger ce capharnaüm. Ses parents, sa mère en particulier, ne laisseront pas passer ça et elle aura encore droit à un sermon en revenant au Kamé House, ce qui l'agacerait davantage que d'accomplir cette tâche. Devait-elle utiliser sa supervitesse ? Non, c'était la meilleure façon de déranger sa chambre davantage. Il y avait un moyen bien plus sûr qui lui permettra d'effectuer convenablement et rapidement cette corvée.
La jeune femme croisa ses bras et, suite à une brève concentration, les décroisa. Elle se dédoubla à l'instant. Les deux copies réitérèrent le mouvement et deux autres clones firent leur apparition. Maintenant pourvu de quatre paires de bras, l'esprit collectif qu'était Marron assigna sa tâche à chacun de ses corps qui l'exécuta. Ce pouvoir de dédoublement fort utile s'appelait la "Technique des Quatre Corps". Une des nombreux arcanes développés par Tenshinhan, un des anciens maîtres de la fille de Krilin.
En effet, depuis ses sept ans, cette dernière avait été initié à l'art de la manipulation du ki par Krilin qui lui avait aussi transmis sa passion des art-martiaux. Elle avait donc admiré son père qui ne semblait jamais être à cours de savoir sur les arts-martiaux. Qu'elle ne fût pas sa surprise lorsqu'il lui a appris que presque tous leurs amis saïyens les dépassaient en puissance, lui et les autres humains de la bande. Une révélation qui fût suivit par de la déception, qui laissa bientôt place à une lourde frustration. Un sentiment qui fût l'étincelle de révolte de la jeune fille qui avait dès lors décidé de s'entraîner d'arrache-pied pour accomplir son nouvel objectif : Etre plus forte que n'importe qui. Prouver qu'un humain pouvait être plus fort qu'un saïyan s'il s'en donnait les moyens. Que la fatalité n'existait pas.
Ainsi avait commencé une intense formation. Rythmée par les rigoureux exercices que ses mentors successifs lui avaient imposés. Tortue Génial, Krilin, Upa, Tenshinhan, Yamcha, Chaozu et Piccolo. Tous avaient contribué à l'entraînement de la jeune fille qui s'était considérablement renforcée sous leur férule. Plus d'une fois, elle avait dût lutter contre ses limites et ses doutes. Et ce combat de tous les instants avait finis par payer. A 17 ans, la fille de Mary pouvait se vanter d'être l'humain le plus puissant que la Terre n'ait jamais portée, surpassant ainsi ses professeurs humains. Toutefois, les saïyens n'avaient pas non plus chaumés et s'étaient aussi grandement améliorés, ceux de sa génération en particulier. Marron avait donc continué à s'entraîner toujours plus durement. Seulement ses capacités évoluaient trop lentement pour que l'écart diminue entre elle et les guerriers de l'espace. Alors que le doute avait commencé à s'installer durablement, Piccolo lui avait trouvé un autre moyen pour qu'elle regagne confiance et foi en son but…
Sa tâche terminée, la jeune femme blonde examina le résultat de son travail. Même si des maniaques du rangement auraient trouvés des choses à y redire, la pièce était globalement propre.
-Bon ça devrait aller. À la douche maintenant.
Lavée et habillée d'un sweet à capuche sans manche et d'un jogging, Marron descendit les escaliers, rejoignant du même coup ses parents qui prenaient leur petit déjeuner. Son père, Krilin, était un homme chauve de petite taille et pourvu d'un nez tellement aplatit qu'il en était quasi-imperceptible. Malgré la cinquantaine bien tassé, les traits et la musculature de ce dernier étaient aussi vigoureux qu'à ses jeunes années, sinon plus. Une surprenante vitalité qui s'expliquait par la maîtrise du ki particulièrement pointue dont faisait preuve le petit homme. Il comptait ainsi parmi les meilleurs combattants des Quatre Galaxies, et de loin. Sa mère quant à elle était encore plus incroyable. C'était une magnifique femme avec une courte chevelure blonde, pourvue de pupilles bleus azurs et d'un corps qui la plaçait au sommet des standards de beautés terriens. Cela était d'autant plus impressionnant que son entourage estimait qu'elle était très proche de la cinquantaine. Estimait seulement, car la femme de Krilin avait perdu une grande partie de sa mémoire suite à sa transformation en cyborg-humain à cause des expérimentations du Dr Gero sur sa personne. Elle avait donc été jadis connue comme le cyborg numéros 18. Ce pseudonyme avait depuis longtemps été remplacé par "Mary". Un nom que l'ancienne patronne de l'épicerie qu'elle gérait actuellement avait choisi pour elle. Du fait de son état de cyborg, Mary était dotée d'une maîtrise artificielle du ki, lui conférant d'extraordinaires capacités surhumaines. Même si c'était dans une bien moindre mesure que celles de son mari et de sa fille, et encore davantage lorsque l'on parlait des saïyens.
-Salut les parents, fît Marron tout en prenant trois œufs dans le réfrigérateur afin de les faire cuire au plats.
-Bonjour chérie, salua Krilin avec chaleur.
-Bonjour Marron, fît Mary avec son ton naturellement détaché.
Tout en laissant la poêle chauffée à feu doux, la fille de Krilin se rendit en toute hâte dehors où un vieil homme chauve et barbu était en train de lire, tout en étant allongé sur un transat. Il s'agissait ni plus ni moins de Tortue Génial, aussi appelé maître des tortues, qui fût longtemps considéré comme l'homme le plus fort du monde. C'était bien sûr avant que le grand Mister Satan ne fasse son apparition et ne relègue ce titre au rang de mythe oublié. Le vieil homme restait malgré tout un combattant des plus extraordinaires qui dépassait allègrement les limites standard de l'humain, même s'il était aujourd'hui dépassé par beaucoup, et de très loin. L'observateur moyen aurait tout de même tendance à en douter. Notamment par le fait que le vieillard souriait bêtement devant son magazine qui s'avérait être une revue érotique.
Aussi furtive qu'un courant d'air et aussi rapide que l'éclair, Marron piqua d'un coup le magazine au vieillard, au grand dam de ce dernier.
-Espèce de sale petite voleuse ! Comment oses-tu ?! Demanda l'ermite scandalisé.
-Papy Tortue, papy tortue, soupira Marron avec un sourire malicieux. Lire ce genre de chose de si bon matin, à ton âge.
-Justement, petite sotte, je suis à deux doigts de passer l'arme à gauche ! Comment oses-tu priver un vieil homme à l'agonie de ses derniers plaisirs ?!
-Tit, tit, tit ! Fît Marron en secouant son index et sa tête. Ne me l'a fait pas à l'envers, papy tortue. Tout le monde sait que tu as la vie éternelle. Si tout se passe bien, je serais déjà à six pieds sous terre que tu continueras à lire ce genre de cochonnerie.
-Et alors, ce n'est pas une raison ! Arrêtes de faire ton enquiquineuse et rend-moi ce magazine.
Sous l'impulsion de la rage, Tortue Géniale bondit vers Marron qui l'esquiva facilement en prenant son envol, laissant le vieillard plongé bien malgré lui dans l'eau salée de la mer.
- Voilà qui devrait te réveiller, ha, ha, ha ! S'esclaffa Marron.
Le maître des tortues émergea de l'eau, plus enragé que jamais.
-Sale chipie ! Tu sais très bien que je ne peux pas voler. Redescend pour que l'on règle nos comptes !
Marron transforma son fou rire en un sourire blasé et soupira :
-Pff ! Tu parles. Tu n'as jamais appris à voler parce que c'est la technique de ton vieux rival, le maître des Grues. Et puis, tu sais très bien que je peux t'aplatir quand je veux.
-Quoi ?!! Tu vas voir qu'il me reste encore bien assez de force pour te donner une fessé. Redescend et on verra qui…
-MARRON ! Tes œufs aux plats ce n'est pas moi qui vais te les faire ! Cria Mary en mettant sa tête dehors.
-Oups ! J'avais presque oublié, admit la jeune femme en redescendant.
Une fois à Terre elle lança le magazine vers l'ermite furibond qui le rattrapa aussi prestement que possible.
-Tiens, et n'en abuses pas trop, vieil homme. Un excès de "plaisir" peut-être néfaste pour ton immortalité, prévint Marron.
Ce dernier était toujours aussi agacé que son plus récent disciple lui joue encore ce genre de tour.
-Humph ! Les jeunes d'aujourd'hui aucune considération pour leur aîné. Enfin, je vais pouvoir finir ma lec… HAAAAA, NOOOOON !!! J'AI MOUILLE LES PAGES !!!
Ignorant royalement les cris de désespoir de l'ermite pas net, la petite famille poursuivit son petit déjeuné tranquillement, jusqu'à ce que Krilin n'entame la conversation :
-Du coup, comment se passe ton travail, dans l'entreprise de protection rapprochée de Nappa, Marron ? De nouveaux contrats en vue ?
-Oui, j'en aurais un de prévu dans quatre jours. Un nouveau gros bonnet de l'informatique qui va rester cinq jours dans la Capitale Nord. Rien de bien difficile, on a déjà opéré dans l'hôtel où il va loger.
-C'est bien ça.
-Ouaip, mais bon je ne reçois pas autant de contrat que je le voudrais, rumina Marron.
-Que veux-tu dire par là ?
-L'ambiance est cool et Nappa et la plupart des gars sont sympas et me font confiance, mais les clients recherchent souvent des gardes du corps qui intimident. Même si je suis de loin la plus forte de la boîte avec Radditz, je fais rarement des contrats en solo. Il faut que je sois au moins avec quelqu'un d'autres.
-Pff ! Ridicule, marmonna l'ex-cyborg 18 entre deux bouchées.
-Je ne te le fais pas dire. Surtout que c'est dans ce genre de contrat que tu gagnes le plus.
-Aïe ! Fît Krilin un peu gêné.
-Enfin, finit par soupirer Marron. Heureusement que Nappa réfléchit à me nommer instructeur en auto-défense.
-Ah, mais c'est encore mieux ça ! S'enorgueillit Krilin. Tu pourras enseigner ce que tu fais de mieux, les arts martiaux.
-C'est sûr, et ça me ferait davantage de pécule. Mais il attend tout de même que j'ai finis l'année de contrat en cours avant de prendre sa décision. Tu sais, histoire de faire taire deux ou trois emmerdeurs qui vivent mal le faite qu'une femme, jeune de surcroit, leur donne des leçons. Humph ! Si seulement je pouvais les attraper et leur montrer ce que je…
-Ne fais pas de vague, Marron, coupa Mary. Tu as l'amitié et le respect de Nappa et des principaux cadres de l'entreprise. Ça ne sert à rien de mettre de l'huile sur le feu. Contente toi de faire impeccablement ton boulot et tu l'auras ce poste d'instructeur.
-Oui je sais m'man, mais… c'est super frustrant de savoir que je suis l'être humain le plus fort de cette planète et d'être possiblement mise sur la touche à cause de quelques abruties misogynes.
-C'est ainsi chérie, fît Krilin. Moi aussi on ne me faisait pas confiance pour les chantiers quand j'étais plus jeune. Il m'a fallu attendre et y aller subtilement pour que l'on me laisse faire mes preuves malgré ma petite taille. Ce n'est pas facile pour la majorité des gens de faire confiance à ceux qui leurs sont différents. Il ne tient qu'à nous de leur montrer ce qu'on vaut. Ceci encore plus vrai lorsque l'on a une voie d'accès plus facile à un poste. Il faut leur prouver à tous qu'on le mérite.
Marron médita les paroles de son père qui lui fît voir son problème sous un autre angle. Elle l'avait beau l'avoir dépassé sur le plan physique, elle s'étonnait chaque jours durant à quel point ses conseils et son expérience comptaient à ses yeux et combien ils impactaient encore sur elle.
- C'est clair papa, je ne l'aurais pas mieux dis moi-même, admit la jeune femme en souriant. Bon allez, il faut que je me dépêche d'aller au Palais Céleste.
Elle avala d'une traite les restes de son petit déjeuner et se rua dans la salle de bain pour se laver les dents. Cela fais, elle prit son sac de sport rapidement tout en passant devant ses parents.
-Bonne chance pour votre boulot, aujourd'hui.
- À plus, ma chérie, fît Krilin au passage de sa fille.
-Bonne journée ma fille, souhaita Mary avant de porter son café à la bouche.
Arrivée à l'extérieure du Kamé House, Marron se tourna vers Tortue Génial qui essuyait en vain les pages mouillées de son journal.
- À plus, papy Tortue !
Le vieux maître se contenta de faire une moue boudeuse qui amusa la blonde.
Alors qu'elle n'était qu'à deux pas de l'eau, elle prit brièvement son élan et effectua sans attendre un bond monstrueusement long qui l'éloigna de plusieurs centaines de mètres de l'île tout en lui faisant culminer des dizaines de mètres de hauteurs. Juste au moment où la fille de Krilin et de C-18 allait entamer la phase descendante de son saut, cette dernière concentra par reflexe une minuscule portion d'énergie sous la plante de ses pieds et… elle effectua un nouveau bond sur du vide !
Loin d'être un tour de magie tiré d'un mauvais manga, il s'agissait de la technique des "Pas de la lune". Une technique mise au point par Yamcha quelques mois après l'attaque de C-21, un peu par hasard. Celle-ci consistait à concentrer rapidement du ki ultra-compressé sous ses pieds afin de se créer un appuie artificielle pour bondir, ou même marché dans les airs. Bien sûr Marron savait voler, mais pour exercer la partie inférieure de son corps, elle avait pris l'habitude d'utiliser cette technique. À tel point qu'elle se déplaçait plus aisément sur de très longues distances avec les Pas de Lune qu'en volant. C'était plus naturel selon elle.
La fille de Mary parcourue ainsi des milliers de kilomètres à travers les cieux. Passant de la mer aux archipels, puis des régions désertiques aux immenses forêts de l'Ouest sauvage. Une demi-heure passa ainsi jusqu'à ce que la jeune guerrière aperçoive la Tour Karine. Arrivée à cent mètres de la bâtisse sacrée, Marron concentra plus d'énergie sous ses deux plantes de pieds et prit suffisamment d'élan pour réaliser un bond gigantesque. Sa phénoménale vitesse d'ascension lui permit de gagner de l'altitude en un temps record. Traversant les nuages en un instant, jusqu'à ce qu'elle atteigne une hauteur de plus de 20 km par rapport au sol. Hauteur lui permettant d'admirer le Palais Céleste, demeure du dieu de la Terre.
Après s'être créé un nouvel appuie, Marron effectua un long saut périlleux avant de se poser prestement sur les dalles blanches parsemant le sol du divin palais.
La fille de Krilin marcha tranquillement vers la grande bâtisse blanche munie de toits jaune placées au centre de la demi-coupole qu'était le Palais Céleste. Un lieu des plus symboliques pour tous les défenseurs actuels de la Terre. Qu'ils soient humain, saïyan ou namek, qu'ils soient jeunes ou vieux, chacun des membres de la bande s'est entraîné à un moment donnée ici. Avec la maison des Briefs, s'était d'ailleurs le lieu de réunion privilégié de l'équipe lors d'une crise. En des temps plus paisible, comme aujourd'hui, c'était un lieu où certains membres de la bande pouvaient venir pour méditer et s'entraîner. C'était le cas de Marron qui y venait à chaque fois qu'elle le pouvait pour s'exercer avec Piccolo, et quelquefois avec Koran qui s'y rendait aussi régulièrement.
Arrivée à dix mètres de l'entrée de la bâtisse, Marron y vît les trois résidents permanents du Palais en sortir. Un trio qui n'avait rien d'humain, car constitué d'un djinn et de deux nameks.
Le plus grand d'entre eux, un des nameks, portait une tenue de combat violette qui allait plutôt bien avec son ensemble blanc composé d'une cape, recouvrant de lourdes épaulières à bout pointu, et d'un turban. Sa taille, dépassant les deux mètres, et son physique des plus robustes indiquaient clairement qu'il était un combattant. Ce qui n'était pas peu dire car il était presque à coup sûr l'un ,sinon le plus grand, des namek combattant de l'histoire. Il s'agissait de Piccolo, ancien rival de Kakarotto et mentor de Goku. Sa sagesse, sa puissance phénoménale et son esprit tactique faisait de lui un précieux atout pour la bande.
Le deuxième namek était bien moins impressionnant que son congénère. Mesurant un peu plus d'un mètre soixante-dix, il était svelte et était habillé d'une ample tenue namek. Il avait pour nom Dendé, un ami de longue date de la bande qui s'était porté volontaire pour devenir le nouveau dieu de la Terre lorsque son prédécesseur avait fusionné avec Piccolo pour combattre les cyborgs.
Le dernier quant à lui n'était pas Namek, mais n'était pas dénué de caractéristiques qui aurait étonné plus d'un. De petite taille, dépourvu de nez, plutôt replet et doté d'une carnation aussi noire que de l'onyx et pourvu de lèvres épaisses, il était vêtu d'un gilet ouvert et sans manche rougeâtre, ainsi que d'un pantalon blanc soutenu par un tissu rouge au niveau de ses reins. Il était chaussé de babouches écarlates et, à l'instar de Piccolo, portait un turban de couleur blanche. Cet homme aux oreilles pointues, ou plutôt ce djinn, n'avait l'air de rien comme ça mais il était ni plus ni moins que le gardien de la coupole céleste, Mister Popo. Vraisemblablement doté de la vie éternelle, il servait depuis des temps immémoriaux les différents dieux de la Terre qui s'étaient succédé. D'après ce que Marron savait, Popo a été créé par l'un des premiers gardiens divins, un magicien d'un empire antique dont elle a oublié le nom.
Arrivée prêt du trio, la fille de Mary les salua comme à l'accoutumée :
-B'jour Dendé et Popo. Salut Piccolo.
Si Mister Popo se contenta d'un sourire avenant et d'un geste poli pour rendre son salut à la jeune femme, Dendé décida de le faire de vive voix.
-Bonjour Marron.
-Salut Dendé. Salut Piccolo.
-Salut petite, fît Piccolo avec son rictus en coin que tout le monde lui connaissait. Alors j'imagine que tu n'attendras pas pour t'exercer l'esprit.
-Et comment ! Acquiesça Marron. Je n'ai pas toute la journée devant moi, commençons tout de suite.
-À ta guise.
Piccolo se rendit vers la cours du palais sur lequel il s'assit à califourchon. Marron déposa son sac et se posa en tailleur juste en face de lui.
-On va chez toi ou chez moi ? Demanda la jeune femme.
-Chez moi. Les deux dernières fois on était allez dans le tien.
-Ça marche.
Les deux combattants fermèrent leurs yeux et commencèrent à se concentrer. Au fur et à mesure qu'ils plongeaient dans un état de stases toujours plus profonds, Piccolo et Marron s'élevèrent du sol. Ils finirent par se stabiliser à un mètre du sol, tandis qu'une mince lueur orangée les parcourait. Tout en synchronisant leur aura et leur esprit, le namek et l'humaine firent en sorte d'abandonner toute sensation de leur environnement. Ce fût d'abord la vue, puis l'ouïe, vînt ensuite l'odorat, le goût, le toucher et enfin leur sixième sens permettant de ressentir les auras. Pendant quelques secondes ils ne ressentirent plus rien, jusqu'à ce que de nouvelles sensations leurs viennent.
Au moment où Marron ouvrit les yeux, elle n'était plus à califourchon au-dessus des dalles du Palais Célestes, mais dans un environnement bien différent. À travers un ciel de couleur bleu turquin, de larges et grandes colonnes, dont le style se rapprochait de celles constituant la Tour Karine, flottaient tout en effectuant lentement des rotations autour de leur axe. Ces structures de taille variable étaient séparées à bonne distance, de telle façon qu'elles ne se touchaient pas. Malgré tout, elles étaient innombrables. Presque infinie, à travers ce ciel sans nuage qui ne semblait n'avoir aucune limite spatiale. Pour parachever la vision de ce lieu fantasmagorique, on voyait comme en plein jour malgré l'absence d'étoile.
Debout sur l'un de ces constructions flottantes, Marron n'était nullement surprise par ce nouveau paysage. Et pour cause, cela faisait plus de deux ans et demi qu'elle s'y rendait régulièrement avec le namek au turban. Elle vît d'ailleurs ce dernier debout sur une autre colonne placée à vingt mètres en face d'elle. Enfin "debout dessus", s'était vite dis. Du point de vue de la jeune femme, Piccolo était tête en bas sous la colonne. Et pourtant aucun pli de sa tenue ne tendait vers le bas. De toute évidence, ce lieu était soumis à des lois physiques bien singulières. Un état de fait qui arracha un rictus à Marron
-Hé, hé ! Il n'y a pas à dire, je ne me lasserais jamais des trucs bizarres de ton monde antérieur, Piccolo.
La remarque ne perturba nullement le namek qui se contenta de lui renvoyer son sourire et d'enlever sa cape, avec les poids qui allaient avec.
-Je pourrais en dire autant du tien, gamine. Maintenant arrête de fanfaronner et prépares-toi.
-Comme vous voudrez votre seigneurie. Aussitôt dit…
Une brève concentration de la jeune femme lui permit de troquer comme par enchantement sa tenue contre le kimono de l'école des Tortues, avec bien sûr le t-shirt bleu qui allait avec.
-… aussitôt fait ! Finit Marron tout en se mettant en garde.
S'avisant l'un de l'autre, le namek et l'humaine attendirent que leur colonne respective soient parfaitement parallèle entre-elles pour bondir l'un sur l'autre. Les poings parés au combat…
26 heures astrales plus tard.… Le crochet de Piccolo finit par trouver la joue de son adversaire, repoussant Marron au loin qui traversa l'une des structures, pulvérisée à l'impact. Un peu avant que l'humaine ne vienne percuter une seconde construction, Piccolo apparut derrière elle en hyper-vitesse, la jambe prête à frapper.
Au moment où la fille de Krilin fût à sa portée, le combattant au turban enclencha un mawashigeri, qui ne toucha rien si ce n'est l'air de son propre monde astral. L'ancien namek sans nom se tourna in-extremis pour dévier le coude de Marron avec son avant-bras. La guerrière lança sans tarder un crochet du gauche, aussitôt esquiver par son opposant qui lança une contre-attaque, prélude d'une nouvelle joute des plus soutenue…
73 heures astrales depuis le début.… D'un uppercut sur la joue de Piccolo, Marron parvînt à prendre l'ascendant dans l'échange de coups. Elle profita de cet avantage pour compresser le torse de son opposant d'un kiaï, le faisant perdre son souffle et glisser le long de la grande colonne qui servait d'arène improvisée.
Malgré ce manque d'air passager, Piccolo parvînt à se reprendre juste à temps pour se préparer un tant soit peu contre le nouvel assaut de Marron qui s'était déjà élancer vers lui, stimulée par la fougue que lui procurait son avantage.
Mais surprendre un namek aussi entraîner que Piccolo n'était pas chose aisée, surtout lorsqu'on faisait preuve de la plus petite trace d'imprudence. C'était le cas de Marron, qui avait légèrement ouvert sa garde. Une occasion que Piccolo ne manqua pas.
Juste au moment où la blonde envoya son coup de poing, le mentor de Goku l'esquiva en se baissant tout en saisissant l'avant-bras droit tendu de la jeune fille, ainsi que la jambe homonyme. Profitant de l'élan de la jeune fille, Piccolo se redressa rapidement tout en faisant basculer ses épaules de façon à la projeter au loin dans le sens de sa course. Un kata-guruma parfaitement exécuté.
Marron roula alors sur le sol jusqu'à arrêter sa course à quatre pattes. Un coup d'œil vers le haut lui confirma que Piccolo avait entretemps bondit pour enclencher une attaque descendante…
196 heures astrales depuis le début du combat.… D'une roulade, la fille de Krilin esquiva le coup de talon de Piccolo qui scinda en deux le cylindre constituant le nouveau terrain de jeux des deux protagonistes depuis cinq bonnes minutes déjà.
La fille de Krilin mît en branle l'ensemble des réflexes qu'elle avait adoptés et aiguisés au cours de ses quinze années de formations. Treize ans et demi réelles et un ans et demi dans la salle de L'esprit et du Temps. Treize années au cours desquelles elle a retenue trois grands principes essentiels :
Anticiper les coups et les feintes de son adversaire.
Profiter de ses erreurs.
Se créé des ouvertures et frapper.
Voilà ce que Marron devait faire. Voilà ce qu'elle faisait. Cependant, ses trois principes, son adversaire les connaissaient également et avaient eu beaucoup plus d'occasion de les appliquer lui-même au cours de sa vie. Acquérant l'expérience pour feinter Marron qui se vît gratifier d'un magistral direct, la faisant tomber à la renverse.
À peine la blonde avait-elle commencé à se relever que Piccolo lança un coup de pied sauté dans sa direction. Une opportunité que Marron allait saisir au sens figuré comme au sens propre du terme.
Tout en effectuant un rapide pas de côté, la fille de Krilin attrapa la jambe du namek de ses deux mains et tourna sur elle-même tout en maintenant sa prise, qui tournoya telle les bras d'un manège à sensation. Un manège qui prit fin au moment où Marron lâcha un cri guerrier, tout en balançant le namek plusieurs dizaines de mètres plus loin…
248 heures astrales depuis le début du combat.… La formidable course du mentor de Dendé prit une douloureuse tournure lorsque son dos percuta l'une des colonnes avec une violence inouïe. La construction ne tînt pas le choc et se brisa de suite en mille morceaux, laissant le namek poursuivre son vol planée. Deux, quatre, huit, treize ? Piccolo avait perdu le compte du nombre de blocs qu'il avait éclaté sur son passage. De toute façon, un tel détail avait perdu tout intérêt au moment où les deux poings joints de Marron, entretemps apparut en hyper vitesse, s'écrasèrent sur le dos du namek qui lâcha un cri étouffé, un peu avant d'effectuer un nouveau vol planée…
394 heures astrales depuis le début du combat.… Grâce à une incroyable résistance, le combattant au turban parvînt à ralentir assez sa chute pour se poser bon an mal an à quatre pattes sur une colonne, dont le poing d'atterrissage se retrouva craquelé. De sa position, le fils de Katas (ou petit fils, c'est selon) ne manqua de ressentir que son adversaire le rejoignait à pleine vitesse. Faisant mine d'avoir accusé le coup plus gravement qu'il ne l'était en réalité, Piccolo attendit le bon moment et lorsque la blonde fût à portée il lança son assaut. Un assaut sous forme de deux pieds joints qui percutèrent de plein fouet le menton de l'humaine. Additionné ce double coups à la vitesse de déplacement de Marron, il n'aurait été surprenant pour personne de savoir qu'elle était groggy. Sans se départir de l'appuie que lui apportait ses deux mains, Piccolo les déplaça de façon à ce que son pied fouette la joue de la jeune fille, l'envoyant s'écraser en vrillé sur la colonne voisine.
À peine la fille au kimono orange avait-elle reprit conscience à moitié que le pied de son opposant s'écrasa sur son abdomen, la forçant à pousser un cri de douleur. Un cri qui s'évanouit aussitôt que la jeune fille traversa la colonne, emportée par un kikoha bleu lancé à bout portant par le namek…
451 heures astrales après le début du combat.…Tant bien que mal, Marron arriva finalement à repousser la boule d'énergie jaune de l'ex dieu de la Terre grâce à ses bras, se stabilisant ainsi dans les airs. Elle n'eut pas le temps de s'enorgueillir de cet exploit, car déjà Piccolo la rejoignait. Prêt à frapper.
Tel un torero, Marron esquiva le poing du namek, en prenant un peu d'altitude, juste avant d'écraser son talon sur le sommet de son crâne enturbanné, le repoussant au passage en plus de lui laisser un bon mal de crâne. Malgré cette déconvenue, Piccolo parvînt à atterrir tel un félin sur ses mains et ses pieds, et même à se propulser d'un salto vers l'arrière, esquivant du même coup le poing de la fille de Krilin qui s'enfonça sur la surface de la colonne.
La blonde retira en toute hâte son poing et s'éloigna tout en se mettant en garde, à l'instar du guerrier à la tenue violette. Tout en reprenant leur souffle et essuyant la sueur perlant sur leur front, les deux adversaires tentèrent de se remémorer combien de fois ils s'étaient retrouvés dans cette situation. Cent fois ? Deux cent fois ? Cinq cent ? Peut-être même mille? Ils avaient perdu le compte depuis longtemps. Et puis à bien à y réfléchir, ils n'en avaient cure. Seul le combat importait maintenant.
D'un commun accord tacite, humaine et namek foncèrent à l'assaut. Entamant ainsi un autre corps à corps. Un parmi les centaines d'autre qu'ils avaient effectuée depuis le début de ce duel dans le monde intérieur du namek…
527 heures et 58 minutes astrales depuis le début du duel.… Finalement, leur joute amena les deux protagonistes à enclencher simultanément un coup de pied fouetté. C'est dans un bruit surhumain que les jambes respectives de nos deux protagonistes se cognèrent, provoquant une brève mais violente onde de choc qui endommagea les constructions à proximité. Cela ne déstabilisa aucunement les deux combattants qui gardèrent leur jambe parfaitement tendues, tout en se maintenant dans le plus parfait des équilibres grâce à leur second pied, fermement planté au sol. Pendant quelques secondes Marron et Piccolo restèrent immobiles, jusqu'à ce que l'environnement du monde intérieur ne tende légèrement vers le vert. Ce changement de couleur était, à l'instar du ciel du monde physique, un moyen de se repérer temporellement dans cet univers astral. À ce point, le fond du monde intérieur de Piccolo est devenu vert pour la vingtième fois depuis leur arrivé. Le namek fît rapidement le calcul.
-Ça fait presque vingt-deux jours que l'on est là, remarqua Piccolo. Tu veux que l'on arrête ?
-… Oui, ce serait préférable. La matinée doit être presque achevée et cet après-midi je dois aller à l'entraînement de protection rapprochée de l'entreprise.
-Très bien.
D'un même mouvement, les deux guerriers posèrent leur jambe sur le sol abimé de la colonne. En se regardant l'un l'autre, Marron et Piccolo purent se faire une idée de l'ampleur de leur dernière phase de combat. Ils présentaient chacun de multiples blessures et leur tenue respective étaient trouées et déchirées. Le haut orange de Marron avait été brûlé depuis longtemps et il manquait la moitié du haut de la tenue de Piccolo. Toutefois, ils ne se firent pas de mauvais sang pour ses détails. Il s'agissait d'un monde intérieur, donc ils supportaient mieux la douleur. De plus en se concentrant les choses se résoudraient d'elles-mêmes. Et en effet, lorsqu'ils pensèrent à la sensation que leur procurait un objet de soin, comme un senzu par exemple, leurs blessures disparurent peu- à peu et leur vêtement se remirent à neuf tout seuls. Au bout de deux minutes ce fût comme-ci ils n'avaient pas disputé la moindre bataille.
Satisfaite, Marron avisa ses mains avec satisfaction.
-Hé, hé ! C'est pour ça que j'aime bien combattre dans les mondes intérieurs. Non seulement on se fatigue bien moins vite que dans le monde physique, mais nos vêtement et notre "corps" se réparent d'eux-mêmes. Franchement, c'est le pied de faire trois semaines de combat dans ses conditions. À chaque fois je me sens plus forte.
-Ne t'emballe pas. Dois-je te rappeler que pour que cet entraînement soit payant il faut que tu t'entraînes aussi dans le monde physique.
-T'inquiète namek, ça fait deux ans et demi que l'on pratique avec cette méthode. Ça fait un moment que c'est rentré.
La fille de Krilin craqua l'articulation de son cou avant de demander.
-Au fait, à quel point tu t'es retenu ?
-J'ai utilisé moins que les deux-tiers de mes capacités. Mais tu te défens bien mieux qu'il y a trois mois.
-Je vois, répondit Marron, visiblement déçue.
-Ne soit pas trop exigeante avec toi-même, rassura Piccolo. Je pratique cette méthode depuis un peu plus longtemps que toi et j'ai bien plus d'expériences. Ça me donne un avantage. Et puis tu ne démérites pas. Tu progresses plutôt rapidement et tu grignotes petit à petit du terrain. Je suis sûr que tu peux déjà vaincre Cell.
-C'est clair, mais ce n'est pas suffisant. Presque tous nos amis saïyens peuvent aisément vaincre Cell aujourd'hui. Ça ne suffira pas. Il faut que j'intensifie un peu plus les sessions dans mon monde intérieur.
-N'en fait pas trop. Même si ça fais des millénaires que les dieux de la Terre se transmettent le moyen d'entrer dans les mondes intérieurs, ils ne l'on jamais beaucoup utilisé. Donc je ne connais pas les limites et les dangers d'une telle méthode. Il y a peut-être un risque que tu restes prisonnière de ton propre esprit, ou que tu en deviennes dépendante.
-… Oups ! Ouais dans ces conditions il faut ptête mieux évité d'en abuser. Je ferais attention.
Piccolo acquiesça.
-Bon, on revient au monde physique. Rupture !
Alors qu'il arrosait les plantes du palais, Popo remarqua que Piccolo et Marron émergèrent de leur transe. Le djinn noir interrompit donc sa tâche pour aller rejoindre les deux combattants qui s'étaient relevés. Comme à l'accoutumée, ils étaient très essoufflés et suaient à grosse goutte. Même si d'un point de vue physique on ne passait pas beaucoup de temps dans un monde intérieur, maintenir la concentration et le ki nécessaire pour réaliser un tel exercice épuisait beaucoup à terme.
-Haa… Haa… Combien de temps on a… Haa… passé à s'entraîner, Popo ? Demanda la fille de Mary.
-Presque trois heures et demie.
-Haa… Je vois… Haa…Merci… Haa… En prenant… Haa… compte des différences d'horaires… Haa… je dirais que j'aurais… Haa… une heure pour me préparer… Haa…Ce sera suffisant. Tu… Haa… as un senzu, Popo ?
-Oui j'en ai préparé en sachant que tu viendrais, confirma le djinn tout en tendant déjà un haricot magique aux deux guerriers.
Ces derniers le partagèrent et se sentirent tout de suite beaucoup mieux, même s'ils avaient toujours un léger étourdissement et que leur réserve de ki était environs à la moitié de leur maximum.
Ces petits tracas n'empêchèrent pas la fille de Krilin de ressentir les effets bénéfiques de la séance d'aujourd'hui. Elle sentait qu'elle pouvait aller encore un peu plus loin.
En effet, s'entraîner dans un monde intérieur n'augmentait pas directement la puissance, mais "préparait" plus facilement le corps et l'esprit à évoluer vers un niveau supérieur. Ce n'était pas une méthode miraculeuse qui permettait d'énormes sauts de puissance comme une transformation, une fusion ou une capacité d'évolution innée, mais à moyen et long terme cela permettait d'augmenter plus efficacement ses capacités. En tout cas beaucoup plus que si on se cantonnait à un entraînement physique standard, aussi éprouvant soit-il. Une aubaine pour un combattant d'une race lambda, comme un humain par exemple. Encore fallait-il connaître la technique et avoir la volonté et la patience de suivre un rigoureux programme fait d'entraînements psychiques et physiques. Ce qui était très loin d'être donné à l'ensemble des habitants des Quatre Galaxie et au-delà.
Marron reprit son sac et s'apprêta à repartir lorsqu'elle constata qu'il y avait un absent.
-Il est où Dendé ?
-À la bibliothèque du palais. Tu veux le rejoindre.
-Non ça va, je ne vais pas le déranger. Vous lui transmettrez mon "au revoir" pour moi.
-Très bien, passe une agréable après-midi.
-Merci Popo, toi de même. Et merci aussi pour l'entraînement Piccolo. C'était extra.
-Pas de problème, mais rappelle-toi de ma mise en garde.
-Pas de probs Piccolo, je vais faire gaffe. Allez, il est temps d'y aller.
Marron colla son majeur et son index l'un contre l'autre avant d'y déposer leur phalange sur son front, s'apprêtant ainsi à pratiquer le Déplacement Instantané. Une technique que lui a transmise Tenshinhan. En effet, lors de son retour sur Terre, Baddack avait fait une démonstration de ce moyen de locomotion à toute la bande et en avait expliqué le fonctionnement. Si certain lui avait demandé de leur apprendre, comme Kakarotto et Ryack, d'autre ont préféré ne pas en entendre plus parlé que ça. Soit par fierté, comme Végéta, soit par désintérêt, comme Eléria. À l'instar de Kakarotto, Tenshinhan avait mesuré toute les opportunitées que cette technique pouvait offrir, mais par fierté personnel il s'était gardé de demander directement de l'aide à Baddack. En s'appuyant uniquement sur les explications de ce dernier, il avait donc entrepris de maîtriser la téléportation par lui-même et y était arrivé au bout de quinze ans de réflexion et de pratique. Juste à temps pour l'utiliser contre un des sbires de C-21, Crazy Raven.
Lorsque Marron s'était entraînée avec le triclope, il lui avait appris le Déplacement Instantanée en quelques semaines.
Une fois la balise de l'entreprise de Nappa détectée, Marron fît un bref signe d'au revoir à ses hôtes et se téléporta.
***
… Les études anthropologiques et les nombreux témoignages de l’époque laissent fortement penser que les civilisations ayant vécus dans l’actuelle zone Sud du supercontinent, généralement appelée “Nyumbani” par ces peuples, furent en avance sur leur temps, tant du point de vue architectural, militaire, culturelle, sociétale et dans les sciences fondamentales – j’entends par-là la maîtrise de l’écriture, des mathématiques et de la médecine.
Il va sans dire que les nations dominantes de l’époque : l’Empire du Zazimbwé, le royaume de Khongau, l’Etat de Danhumey-Oyo, la Nation du Kwazulu, le Royaume d’Akhsum et le plus ancien et plus puissants d’entre tous, l’empire de Nubs, rivalisaient, voire surclassaient leurs voisins dans nombre de domaines, notamment les arts et architectures.
Qui n’a jamais vu ou même entendu parler des pyramides construites par les talentueux architectes Nubsians ?
Qui n’a jamais admiré de ces grandes têtes de bronzes représentant des différents souverains du Danhumay-Oyo, les Obas ?
Qui n’a jamais été impressionné par le Grand Zazimbwé, cet antique palais où avait demeuré le Monomatopa, le souverains absolu de l’empire zazimbwéen, dont les fondations ont résistés aux ravages du temps ?
Qui est resté de marbre devant les gigantesques obélisques akhsumite ornant les stèles des négus, les chefs d’états d’Akhsum ?
Qui n’a jamais été conquis par la complexité des tapisseries Kwazulu ?
Et que dire de leurs forces militaires. À l’image de leur société bien structurée, de nombreux témoignages de voyageurs et de célèbres philosophes, mêmes de ceux venant des archipels de la zone Ouest que l’on considère comme les piliers de notre érudition, faisaient état d’armées bien organisées et bien équipées assurant la sécurité des principales cités de leurs territoires.
Certains laissèrent trace des solides capacités martiales des officiers de ces armées. Au point de leur attribué des aptitudes fort étonnantes, comme nous l’affirme d’Horéadote :
« Au cours de mes pérégrinations dans la cité de Thébas, la principale ville de Nubs, je fusse témoin d’une scène des plus fantastiques. Alors que je circulais à travers sa principale avenue, l’un des chariots amenant des pierres pour la construction du tombeau de la souveraine de l’empire, la khandisa, se cassa et le gigantesque bloc s’écrasa par terre. Bien que les convoyeurs fussent soulagés que le bloc soit intact, ils fussent bien embêtés pour son transport, à juste titre. Alors que tous les passants, moi compris, se demandaient comment les malheureux allaient pouvoir transporter l’objet de plusieurs tonnes, un haut officier en permission qui passait par là s’approcha et, à ma grande stupéfaction, leva le bloc de pierre à main nue. Comme si c’était la tâche la plus aisée du monde. Il informa aux convoyeurs de ne pas s’alarmer et qu’il amènerait la pierre au chantier. Sa parole donnée, il partit aussitôt, nullement gêné par sa lourde charge.
Si tout cela fût un quelconque mirage des dieux, je ne m’en suis toujours pas réveillé. »
(Voyage à Nubz, II, 234)
Ainsi, il serait pertinent de nous demander ce qui aurait pu causer la disparition soudaine de ces empires un peu plus de 3000 ans auparavant. Toutefois nous nous y attarderons au chapitre 4… Le fils de Radditz, fît un break sur la rédaction de son rapport afin de s’étirer un peu, gratter sa tête chevelue et réajuster ses lunettes. Habillé simplement d’une chemise à carreau et d’un jean quelconque, Baddack Jr, ou tout simplement Junior, n’accordait pas tellement d’importance à son aspect extérieur, même s’il s’arrangeait pour se rendre présentable. Il faisait ainsi juste assez d’efforts pour ordonner sa chevelure hirsute noire lui arrivant au sommet du dos. Et pourtant il ne payait pas de mine, car ces vêtements amples dissimulaient une silhouette sportive et musclée et ses traits réguliers étaient quelque peu dépréciés par ses lunettes ainsi que par sa chevelure semi-longue.
Toutefois, pour son stage d’anthropologie on n’était pas très exigeant sur le style, la plupart du temps tout du moins. En effet, la voie pour devenir anthropologue était semée d’embûches et au final il y avait très peu de places à l’issue des entretiens finaux qui nécessitaient que l’on soit aussi brillant dans l’esprit que dans sa présentation, et cela incluait l’apparence. Dans ces moment-là, le saïyan y mettait davantage du sien pour se mettre en valeur.
L’anthropologie, ou plutôt l’Histoire, avec du recul cela lui paraissait logique qu’il se soit engagé sur cette voie.
Petit, les histoires que son grand-père, Baddack, que ses amis Ryack et Nappa racontaient à propos du peuple saïyens l’ont intéressé au plus haut point. Malheureusement, l’histoire de ses ancêtres extraterrestres n’excédait pas la mémoire du trio, à sa grande déception. Quand bien même les saïyens n’avaient été capables d’édifier que des civilisations primitives, Junior aurait tout de même voulu en savoir plus. Ce fût cette frustration qui l’a encouragé à poursuivre cette voie, car il ne la souhaitait à personne. En effet, le savoir de son passé était l’un des piliers essentiel à la construction de son futur et le fils de Radditz voulait fournir ce fameux pilier au plus grand nombre. Une motivation certes naïve, mais c’était plus fort que lui, il fallait qu’il accomplisse coûte que coûte cette ambition.
Le saïyan relut encore une fois son dernier paragraphe et réfléchit à ce qu’il devrait écrire ou pas. En fait, il savait ce qui était arrivé à ces peuples du Sud antique autrefois si puissants et dont les guerriers, ou tout du moins une certaine élite, savaient manipuler le Ki.
Ce n’était ni une épidémie, ni une famine soudaine, ni une série de guerres civiles qui les ont fait disparaître. Non, la vérité était tous autres. Ces fameux empires avaient en fait lutté contre une secte de puissants sorciers qui ont voulu libérer d’effroyables démons sur Terre. Une guerre apocalyptique qui a causé la chute de ces nations et fait des millions de victimes.
Comment Junior le savait-il ? Tout simplement parce que quelques mois après leur victoire sur Cell, ses aînés de la z-team ont lutté face à l’un de ces sorciers, Chikulu. À l’issue de la guerre d’il y a 3000 ans, ce dernier s’était retrouvé scellé et a survécu jusqu’à l’époque moderne avant de ressurgir pour tenter de libérer lesdits démons sur Terre. Il fût sans conteste un des plus redoutables ennemis auxquelles la z-team n’a jamais eu affaire. Un ennemi qui a utilisé Upa pour assouvir ses sombres desseins…
Enfin, tout cela c’était du passé et Junior avait son rapport sur les bras. Il n’avait pour l’instant aucune preuve à fournir sur ladite guerre et il devait en conséquence choisir son approche avec soin. Il ne fallait surtout pas qu’il falsifie ses dires.
— Hum ! Je peux au moins partir sur la base d’une lutte armée. Oui, je pense que c’est une bonne pis…
— Ton rapport se passe bien, Junior ? Demanda un homme à la voie grave.
Le saïyan aux lunettes tourna le dossier de sa chaise pour aviser un homme âgé, mince et de grande taille. Pourvu d’une carnation ébène, il avait une courte chevelure sombre avec quelques zones blanches en son sein et portait une moustache finement taillée de même coloration. Les traits de son visage amaigri laissaient entrevoir un naturel rigoureux et strict qui n’avait que peu de patience pour l’indolence et l’inaptitude. Il s’agissait de C.A Diop, un anthropologue qui s’est mondialement fait connaître pour ses études sur les civilisations antiques du Sud, et il était accessoirement le maître de stage de Junior.
— Oui ça avance, professeur Diop, assura tranquillement Junior. C’est juste que je réfléchis à ce que je pourrais mettre d’autres.
— Hum ! Je vois. Puis-je vérifier ce que tu as écris ?
— Je vous en prie, fît Junior tout en laissant son siège au vieil homme.
Le difficile parcours de Diop et les considérables efforts qu’il avait dût déployer pour convaincre ses pairs et le monde de la véracité de ses travaux ont développé en lui un sens aigu du travail. Quiconque collaborait avec lui, du simple étudiant au plus illustre des scientifiques, se devait faire preuve d’une rigueur à toute épreuve. Si nombre d’étudiants avaient craint sa réputation d’homme pointilleux, cela n’avait nullement découragé Junior. D’un parce que le sujet l’intéressait au plus haut point, et de deux c’était la sévérité qu’il recherchait. Si le professeur Diop était satisfait de son travail alors il pourra se considérer beaucoup plus comme un anthropologue accompli. Et puis même si ce dernier était exigeant et assez avare en compliment il avait le mérite d’être franc.
— Hum ! À part les fautes d’accord, cela m’a l’air pas mal. Toutefois, tu ne donnes pas assez de précision sur l’organisation familiale. La partie qui y traite est clair, je te l’accorde, mais il manque des choses. Regarde par exemple, pour les Kwazulu…
Trente minutes durant le saïyan et son maître de stage discutèrent sur les modifications à apporter au rapport. Finalement, Diop arriva au dernier paragraphe écrit par Junior. Il le relut tout en cogitant activement dans un mutisme songeur. Devinant que son maître de stage avisait sa phrase, Junior soupira.
— Ah ! Je vois. Je pense que j’ai fait preuve d’un peu trop de zèle lorsque j’ai incorporé cette partie. Je vais la retirer, ce sera… Professeur Diop, ça va ?
— Hum ? Oui, oui ! Désolé, c’est que ce témoignage d’Héroadote me laisse… pensif.
— Que voulez-vous dire ? Demanda Junior intrigué.
— Eh bien lorsque j’ai préparé mon mémoire pour le sommet de la Capitale de l’Est, je suis tombé sur quelques sources de même nature. Des textes faisant état d’hommes et de femmes pouvant parcourir des centaines de stades en un temps inhumainement court, d’autres qui pouvaient sauter si haut qu’ils disparaissaient dans le ciel ou encore certains qui lâchaient des jets de lumières pouvant raser des paysages entiers. Bien sûr, j’ai conclu que les auteurs avaient cette fois-ci exagérés leurs propos et je me suis abstenu de les inclure dans ma présentation, mais tout de même. Ces écrits venaient de voyageurs de différents horizons et réputés pour être des sources parfaitement fiable. Je dois avouer que c’est… curieux.
Même s’il ne laissa rien paraître, Junior était un peu mal-à-l’aise. Il était pratiquement sûr que le secret de sa famille et de ses amis ne serait pas éventé à cause de quelques textes antiques, mais il n’aimait pas trop quand quelqu’un mettait le doigt sur l’existence du Ki. Quand bien même s’il ne savait pas ce que c’était.
Finalement, le professeur Diop soupira, avant de se lever.
— Bon, continue comme ça. Par contre retiens bien ce que je t’ai dit. Particulièrement, pour les pages 78, 89 et 96. Et puis pour ce témoignage d’Héroadote, tu devrais effectivement le retirer. Les compétences de l’armée de l’empire de Nubs ont déjà été prouvé mais au point de leur attribuer quelques pouvoirs fantastiques, cela te décrédibiliserait à coup-sûr. Et ce serait vraiment dommage.
— Effectivement, ce serait dommage, acquiesça Junior tout en camouflant son soulagement.
— Ah ! Dernière chose, Junior, quand tu auras le temps, pourras-tu, s’il te plaît, demander à ton cousin généticien s'il serait disponible pour le 16 du mois. C’est à cette période que l’on va recevoir la momie de Manéthon 1er.
— Très bien, je demanderais à Goku.
— Merci, fît l’anthropologue avant de sortir.
Junior tapa son rapport quelques heures durant avant de regarder sa montre. 17h30. Bientôt l’heure de partir. Une demi-heure durant il vérifia ce qu’il avait écrit et nota les choses à approfondir et à modifier avant de fermer son ordinateur.
En sortant, le saïyan salua le professeur Diop et les autres chercheurs et sortit du centre de recherche. Ce dernier était disposé dans une zone un peu reculée de l’Université de Satan City. De ce fait, Junior n’avait pas longtemps eu besoin de faire preuve de prudence pour s’assurer qu’il n’y ait personne aux alentours. Par sécurité il se rendit dans un lieu encore plus isolé, avant de placer ses deux doigts sur son front. Il repéra la balise à bioénergie des Son et se téléporta à l’aide de la technique que son père lui a appris.
Arrivé devant de la maison de son oncle et celle de son cousin, Junior se rendit vers la deuxième sans attendre. Quelques secondes après qu’il eut toqué la porte, celle-ci s’ouvrit, laissant apparaître Videl. Joli trentenaire brune aux yeux bleus, la femme de Goku était, malgré sa silhouette fine, une combattante surpassant de très loin les standards de forces terriens. Surtout après l’entraînement que son mari et Kaïoshin lui ont dispensé. De ce fait, elle aidait plus que jamais les autorités à combattre les malfrats à travers le monde. Enfin c’était le cas d’habitude, mais son ventre proéminent laissait présager un heureux évènement qui la dispensait d’effectuer son devoir.
— Salut Videl, fît le neveu de Kakarotto.
— Oh ! Salut Junior ! Répondit son interlocutrice. Entre donc, tu seras plus à l’aise
— Merci, fît Junior tout en pénétrant dans le domicile. Alors, comment vous vous portez les jumeaux et toi ?
— Ils sont un peu agités ces temps-ci, mais je tiens le coup. D’après le médecin, ils devraient naître aux alentours de deux semaines.
— J’ai hâte de les voir sortir.
— Pas autant que moi. À force de gigoter ces deux sacripants commencent à faire un peu mal à leur maman.
— Ha, ha, ha ! Je ne peux que te croire. Tiens, la maison est bien calme. Pan n’est pas là ?
— Non, elle est allée s’entraîner avec son arrière-grand-père, puis Suno et Upa m’ont prévenu qu’elle s’est rendue chez eux avec Maïa, Cole, Koran et Bra pour l’après-midi.
— Ah ok.
— Du coup, j’imagine que tu es venu voir Goku, n’est-ce pas ?
— On ne peut rien te cacher. En effet, je suis venu lui demander un service qui pourrait bien aider toute l’équipe avec laquelle je travaille.
— Ne t’inquiètes pas, il est bien là. Il ne devrait plus tarder, surtout s’il a ressenti ton aura.
— Très bien, j’attendrais.
— En attendant qu’il ne vienne, ça te dirait un peu de chocolat Yardrat ?
— Ah, avec plaisir !
Deux ans après, la bataille contre C-21, les sondes de la Capsule Corporation disposés au-delà du système solaire avaient pris contact avec la Fédération Galactique. Cette organisation extraterrestre pacifique, enquêtait sur la disparition subite de Cold et de sa famille des années auparavant, et leurs pérégrinations les ont menés sur Terre. Une réunion secrète entre les grandes instances de la Terre et les émissaires de la Fédération avaient eu lieu peu après. Au cours de cette rencontre Bulma avait révélé que c’était des saïyens vivant sur Terre qui avaient tué les démons du froid. Soulagés que la menace de l’Organisation de Cold avaient bel et bien été écartées, et conscient qu’il serait de leur intérêt de se faire des alliés de cette envergure, les agents de la Fédération s’étaient empressés de proposer une place de choix pour la Terre dans leur organisation et une série d’accord commercial qui arrangerait les deux parties. Bulma s’était bien sûr arrangée pour que personne ne divulgue la vérité sur les saïyens. Un accord que la Fédération et que le roi ainsi que les gouverneurs des quatre capitales ont respecté. Ces derniers étant reconnaissant envers le garçon qui les a sauvés du démon Piccolo il y a si longtemps auparavant.
Si la connaissance d’une vie extraterrestre avait dans un premier temps été un choc pour l’ensemble des terriens, la situation était redevenue calme quelques années plus tard. Ainsi, la Terre effectuait lentement mais sûrement son chemin vers la modernité.
Dans cette époque de grand changement, Junior avait longtemps hésité entre faire des études pour devenir diplomate et l’histoire. Il avait au final choisi cette dernière voie car à l’aube d’une rencontre majeure avec d’autres peuples, il serait encore plus utile aux terriens de connaître leur passé afin de le préserver. Les spectres de l’acculturation et de l’assimilation n’étant jamais bien loin lorsque deux civilisations se rencontraient, surtout pour le peuple le moins avancé technologiquement. Peut-être dans une autre vie aurait-il fait un bon diplomate intergalactique, sait-on jamais.
Videl revînt avec une boîte de chocolat et invita le fils de Radditz à se servir. Ce dernier ne se fît pas prier et piocha une friandise qu’il dégusta avec bonheur. Les chocolats Yardrat étaient appréciés à travers la galaxie du Nord et la Terre ne faisait pas exception. Pour l’instant, c’était une denrée chère que seuls quelques privilégiés pouvaient s’offrir sur Terre. Les relations aidant, les z-fighters recevaient chaque année une boîte de Bulma qui était toujours la première à s’en procurer.
Outre le fait d'être reconnus à travers toute la galaxie Nord, les talents de chocolatiers des Yardrat les avaient également sauvé dans un passé pas si lointain. En effet, Freezer et sa famille avaient jadis eu l'intention d'exploiter leur savoir-faire au lieu de les exterminer afin de se faire une place de choix sur le marché énorme du chocolat. Cet ambitieux projet avait cependant tourné court suite à la mort de Freezer sur namek.
Videl qui avait elle aussi prit un chocolat son tour, finit de le mastiquer avant d’engager de nouveau la conversation.
— Au fait, comment se passe ton stage ?
— Il y a du travail à ne plus savoir qu’en faire, mais c’est passionnant ! Tiens l’autre jour, on a…
Junior raconta avec entrain différentes anecdotes lié à son stage dix minutes durant jusqu’à ce que son cousin Goku n’apparaisse en bas des marches menant à l’étage. Fils aîné de Kakarotto, Son Goku était, comme tous les membres de sa famille, pourvu d’un physique musculeux et parfaitement adapté pour le combat. Il possédait des cheveux noirs hirsutes mi-longs lui arrivant à la base du cou et des yeux aux pupilles de mêmes couleurs. Il possédait des traits harmonieux semblables à ceux de son père, quoique pas aussi marqué que ceux de son frère cadet pour ce dernier point.
Son Goku était le cousin préféré de Junior. Non pas à cause de sa puissance qu’il a perfectionnée au cours des décennies, mais par son érudition qui lui permet de soutenir des sujets assez complexes avec le fils de Raditz qui avait été initié très tôt à la culture par sa mère, Ryoko. Ainsi, Junior admirait beaucoup son cousin et sa réussite scolaire l’avait encouragé à poursuivre des études longues, même si ce n’était pas dans la même branche.
— Salut cousin ! Firent les deux saïyens d’une même voix.
Après les mondanités d’usage, Goku s’assit à son tour sur un des fauteuils du salon et redémarra la conversation.
— Alors, est-ce que votre théorie sur l’unification des royaumes du Zazimbwé s’est révélée exacte ? Demanda Goku avec un certain enthousiasme.
— Eh bien, même si on l’avait espéré, il semble finalement que non, tempéra Junior.
— Ah mince, Fît Goku embarrassé.
— Ne sois pas désolé, car les investigations n’ont pas été inutiles, loin de là. Comme je commençais à l’expliquer à Videl, on a peut-être la preuve que les trois royaumes précurseurs du Zazimbwé ont été unifiés par un guerrier Abamba !
— Abamba, abamba ?… Oui ! Je m’en souviens, il s’agissait d’un peuple de guerriers et d’éleveurs semi-nomade. C’est bizarre alors, si je me souviens bien de ce que tu m’avais expliqué les clans Abamba et ces trois royaumes étaient des ennemis séculaires. Je ne vois pas comment un guerrier abamba aurait pu les unifier.
— Eh bien en fait nous avons théorisé que…
Junior se lança alors dans de longues explications, ne manquant pas de détailler chacune des théories que lui et l’équipe du professeur Diop avaient élaborées pour expliquer ce pan de l’histoire. Même si Videl avait plus de difficulté à se passionner à ce genre de sujet, elle arrivait tout de même à suivre.
L’échange entre les deux cousins lui rappelait les grandes réunions annuelles avec les membres de la bande. Ceux que certains appelaient « l’Equipe des Grosses têtes » voyait toujours leurs “membres” (soit Goku, Bulma, Junior, sa mère Ryoko, Maïa et occasionnellement Trunk), finir par se réunir pour parler de haute technologie ou de choses pouvant en découler. Et ça pouvait durer comme ça deux heures durant. Enfin, Videl n’allait pas leur jeter la pierre, car lorsque Natchi, Eléria, Marron, Kakarotto, Ryack, Baddack et un peu Végéta, commençaient à parler de combat c’était tout aussi interminable.
Au bout d’une heure de discussion, Junior finit par se souvenir du but de sa visite et en fît part à Goku qui lui promit qu’il allait faire le nécessaire pour être libre pour examiner la momie. Conscient de l’heure, Junior décida de prendre congé. Il fut accompagné au pas de la porte par Videl et Goku.
— Dis bonsoir à Raditz et à Ryoko de notre part, fît Videl.
— Je n’y manquerais pas. Et dites bonsoir à Pan pour moi. Salut !
Tout en leurs adressant un au revoir, Junior disparu.
Le fils de Raditz se matérialisa à côté de la balise à bioénergie installée derrière la maison familiale, pour des raisons évidentes de discrétion. Lorsque le jeune saïyan entra chez lui, il aperçut ses parents en pleine discussion. Ces derniers n’étaient vraisemblablement pas d’accord sur quelque chose. En apercevant le salon, Junior comprit le sujet du trouble. Les meubles étaient agencés différemment de ce matin et sa mère avait installé de nouveaux rideaux.
— Puisque je te dis que c’est mieux, Radditz, soupira Ryoko. Regarde, et ose me dires que ce n’est pas mieux éclairé et plus spacieux.
Tout en imitant son père qui avisait la pièce de mauvaise grâce, Junior vît qu’en effet les rayons du soleil passaient mieux avec cet espace dégagé.
— Mouais ! Je ne vois pas la différence par rapport à avant, mentit Radditz.
— Oh ! Mais quelle mauvaise foi ! Se désespéra la compagne du saïyan tout en se tournant vers son fils. Junior, viens là et donne-nous ton avis.
Le métis saïyan avisa de nouveau la pièce pour être sûr de son jugement. Il dut tout de même avouer que c’était mieux qu’avant.
— C’est vrai que c’est plus ensoleillé.
Ryoko leva ses bras en signe de victoire.
— Eh bien tu vois, même ton fils est d’accord avec moi.
— Pff ! Il prend toujours pour sa mère de toute façon.
— Han ! Et voilà, j’étais sûre que tu allais me la sortir celle-là. Lorsque Junior n’est pas de “ton” avis tu ressors toujours l’argument ultime « il prend toujours pour sa mère ». Cela ne fait que prouver que "j’ai" raison.
— Si ça te plaît de le penser. En tout cas, je retiens encore une fois que tu as fait tes petites modifications sans m’en avertir.
— Radditz, si je t’avertissais à chaque fois que je faisais une de mes » petites modifications » on aurait vécu dans des conditions spartiates.
À court d’argument, Radditz se contenta de ronchonner et effectua un repli stratégique. Ryoko soupira une nouvelle fois avant de s’adresser à son fils.
— Au fait Junior, tu rentres assez tard de ton stage, dis-moi.
— Oui, je suis allé faire une petite visite à Videl et Goku afin de lui demander s’il pouvait effectuer une analyse sur une momie pour nous.
— Oh ! Je vois, fît Ryoko avec un sourire entendu. J’imagine que vous avez discuté pendant des heures.
— Non, pas à ce point… enfin bon oui, presque deux bonnes heures. Ah ! Et Videl m’a apprise qu’elle va accoucher aux alentours de deux semaines.
— Ah bon ! Mais c’est génial ça ! Comment se porte-elle ?
— Comme elle me l’a dit, elle tient le coup. En tout cas mieux que la première fois si je m’en souviens bien.
— Je ne pense pas que ça soit si extraordinaire. De façon générale les mères gèrent bien mieux leur second accouchement.
— Ah oui, et c’est mieux avec des jumeaux ? Demanda Junior, sceptique.
Ryoko se contenta d’hausser les épaules tout en souriant.
— Je pense que oui. En tout cas, je ne peux pas te le garantir vu que je n’en ai jamais eu de jumeau.
Rendant son sourire à sa mère, Junior finit par hausser les épaules à son tour, avant de partir dans sa chambre.
À peu près une demi-heure plus tard Junior revînt dans le salon, vêtu d’habits décontractés. Alors qu’il était sur le pas de la porte, il vît ses parents en train de rire ensemble devant un film. Visiblement la dispute avait été oubliée et son père semblait s’être rapidement accommodé du nouvel agencement du salon.
— Au fait, ne m’attendez pas pour manger, je vais aller rejoindre Séléa et Marron ce soir.
— Très bien. Fait attention à toi, intima Ryoko.
— De quoi a tu peur Ryoko ? Demanda Radditz avec un air amusé. Si Junior peu botter les fesses de Freezer, ce ne se sont pas quelques petits délinquants qui vont lui faire peur.
— Je sais chéri, mais c’est un vieux réflexe que mes parents m’ont transmis. Ça me rassure.
— Si tu le dis. En tout cas passe une bonne nuit, fils, et amuse toi bien.
— Ok p'pa !
***
L’école de Commerce Centrale des archipels du Sud était sans aucun doute l’une des plus réputées et des mieux équipées de la zone Sud du supercontinent. Il était donc normal que des centaines d’étudiants affluent du monde entier pour vouloir s’instruire dans ce grand et prestigieux établissement.
Comme dans toute autre institution, les profils étaient variés : des gens réservés, des crétins puérils, des êtres cultivés et même des individus extraordinaires. En fait, seule une personne pourrait entrer dans cette dernière catégorie. Séléa, la fille de Nappa.
Belle et grande jeune femme aux longs cheveux blonds avec des yeux bleu-vert, Séléa était pourvue d’un corps robuste. Elle portait un t-shirt blanc serré et son jean bleu mettant en valeur son physique sans la rendre vulgaire. Si sa beauté et la richesse de son père la cataloguait directement au rang de petite princesse superficielle par certains esprits obtus, Séléa était loin de faire partit de cette catégorie. Ses parents et certains de leurs amis s’en étaient assurés. Sa mère lui a enseigné l’art et la manière de se tenir en société et comment réagir de façon intelligente selon les situations, tandis que son père lui a appris l’art du combat, la fierté du guerrier saïyan et une certaine rigueur du corps bien utile à l’esprit. Une éducation auquel venait s’ajouter une rude formation dispensée par Eléria, son mentor. Tout cela a fait de Séléa quelqu’un de pragmatique avec un sang-froid certain. Cela lui servait énormément à la fois pour ses études de commerces et pour les art-martiaux.
Même si ses traits de caractères intimidaient certains prétendants, elle en attirait davantage qui étaient aussi séduit par sa beauté. Cela lui avait permis d’avoir quelques petits copains qui ne restaient néanmoins jamais trop longtemps. Soit à cause d’une lassitude mutuelle, soit parce qu’elle voulait accorder plus de temps à son entraînement ou soit à cause de Nappa qui jouait quelquefois le rôle du père surprotecteur. Même si cela avait déjà exaspéré la jeune femme, elle n’avait jamais en voulu longtemps à son père qu’elle respectait plus que tout au monde.
Ses cours étant terminés depuis quelque temps, la métisse s’était précipitée vers le portail de l’établissement pour rentrer chez elle le plus vite que possible. Son brightphone vibra. Un SMS.
" Slut Sélé !
Sa te diré 1 verre et une virée en boîte cte nuit avc les copines ?
Bisoux Elo ! "
La métisse commença à manipuler les touches virtuelles apparaissant sur son écran.
" Sorry, jserais pas dispo pr ce soir
. Ap mn entraînement jdois rejoindre Marron et Jr pr boire un coups Désolé Elo L
Bisou Sélé ! "
Il ne fallut pas longtemps pour que la fille de Nappa ne reçoive la réponse de son ami.
" Mince ! C vrai que c ljour de la réunion d’votre trio
. L. Pas grave, se sra pr une prchaine fois
Ps : Souhaite bonjour à Jr pr moi et dis moi qd il srais dispo pr une soirée.
Bisoux, ta meilleure pote qui le sra encor plus si tu fais ce ptit service
"
Séléa ne pût s’empêcher de pousser un soupir amusé. Comme elle l’avait deviné, son amie avait flashé sur le fils de Radditz, lorsqu’elle avait invité ce dernier à une fête qu’organisaient ses camarades de l’École Centrale. Finalement cette séance de shopping éclair qu’ils avaient fait tous les deux n’avait pas été vaine finalement. Enfin c’était bien tout ça, mais il faudrait peut-être qu’elle prévienne son amie que Junior ne sacrifierait jamais son anthropologie pour une quelconque relation amoureuse. Chose que comprenait et respectait la fille de Nappa qui n’allait sûrement pas faire le contraire avec son entraînement. Enfin, sait-on jamais elle n’était pas vraiment dans l’esprit de son ami d’enfance, il pourrait bien être intéressé. Elle essayera de lui en toucher un mot.
Arrivée dans une ruelle isolée, la métisse vérifia une nouvelle fois que personne ne regardait avant de prendre son envol vers le domicile de ses parents.
Malgré leur cadre idyllique et une population globalement accueillante, les îles du Sud n’avaient pas toujours bonne réputation. Les vols et le chômage par exemple étaient plus élevées que n’importe où ailleurs, sans parler des gangs et autres mafia qui y étaient établis. Même si ce n’avait pas découragé certains investisseurs, cela était tout de même dommageable de faire avec. Il arrivait toutefois que les choses évoluent dans le bon sens.
Prenons pour exemple l’une de ses îles qui avaient hébergé jadis l’une des mafias les plus puissantes et impitoyables de l’archipel. Il y a plus de vingt-cinq ans de cela, elle a été reprise en un tour de main par un seul étranger qui en a tué ses dirigeants. Six mois durant, il a dirigé à son tour l’organisation mafieuse d’une main de fer et, contre toute attente, il a soudainement mis un terme à toutes les activités criminelles du groupe qu’il a convertis en une entreprise protection rapproché. Si dans un premier temps personnes, y compris certains membres de la famille, n’avait cru à ce soudain volte-face, le nouveau chef avait été on ne peut plus sérieux et l’avait fait savoir, des fois assez brutalement. Il avait ainsi usé de la réputation de son gang ainsi que de l’indémodable bouche à oreille pour faire de la publicité à sa nouvelle entreprise, qui, ironie du sort, protégeait ses anciennes victimes contre les autres gangs et autres malfrats. Au fil des années, la Nappa Family, puisque tel était son nom, s’est ensuite fait connaître à travers les autres îles de l’archipel et au-delà de par la qualité de ses services. Les investissements du parrain n’avaient donc pas été vains et il était toujours aussi fortuné, en plus d’avoir vu sa réputation lavée de par les emplois créés et en aidant à la réinstallation de la police. Un vrai miracle. Un miracle nommé Nappa, ledit parrain.
Les habitants de ladite île n’avaient donc plus peur de passé devant la grande propriété du saïyan, qui abritait son immense manoir. À côté de cette grande bâtisse se trouvait une structure arrondie plus petit mais de la taille d’une maison normale. Il s’agissait d’une des salles d’entraînements de Bulma, presque aussi sophistiquée que celle de la Capsule Corporation. Un petit bijou que Séléa utilisait presque tous les jours et quelle utilisait d’ailleurs depuis plus de deux heures déjà.
Les mains gantées accrochées à une barre de traction adapté aux fortes gravité, la fille de Nappa, vêtue d’un soutien de sport bleu et d’un legging noir, sollicitait les muscles de son dos, ses bras et ses épaules pour effectuer sa série de traction. Le tout à une gravité 200 fois plus importante que celle de la Terre et lestée d’une masse de 25 kg accroché à une ceinture spéciale autour de sa taille. Du point de vue d’un humain normal, cet exercice serait tout bonnement impossible à effectuer, et même impensable en sachant que la métisse avait commencé ses tractions depuis dix bonnes minutes. Pour Séléa, il s’agissait d’un exercice routinier parmi d’autre servant généralement à conclure sa séance de musculation, que beaucoup auraient qualifié d’infernale. Un moment qu’elle chérissait. Outre le fait de travailler sa force physique, cela la détendait, car les mouvements étaient routiniers. Ainsi ils ne demandaient pas autant de concentration que si elle répétait des mouvements de combat. C’est pour cela qu’elle pouvait se permettre travailler tout en écoutant la musique délivrée par la stéréo de la salle. Ses oreilles vibraient donc au rythme d’une de ses musiques favorites, qu’elle avait programmé pour qu’elle joue en boucle :
-Beats-Des durs, des bosses, des tueurs à gages, des bandits
Des médisants, et soi-disant dans l’biz depuis qu’ils ont dix ans
Des dombis, vivent dans palaces, parlent de taudis
S’font passer pour des as alors que la misère les maudits…Alors que le refrain se répétait, la jeune femme continua à monter et à redescendre son buste baigné de sueur. Pliant puis déployant ses bras crispés par l’effort. Contractant et détendant successivement ses muscles qui se fatiguaient peu à peu sous la pression de la gravité et de la fatigue.
— 1466… Huf, Huf… 1467…
… Entrée dans l’rap, j’pensais pouvoir y trouver la paix
Un apport, la sécurité, la sincérité
Des frères sincères qu’opèrent en quête de vérité
Des types authentiques mais pas ceux qu’on trouve à la télé
Pas des acteurs, des auteurs, des interprètes
Mais l’interprétation qu’j'me fais du son, j’te jure qu’elle prêteà confusion.
Devant moi c’est l’effusion de rimes bidons (soupir) concours des plus cons.
Des MC's, qui font la guerre sur des maxis
Parlent d’avoir du cash, n’ont pas assez de cash pour prendre des taxis
Des mythomanes, qui jouent les pyromanes aux Bains-Douche
Parlent de crimes pour la rime et se font passer pour…
Sous le rythme du refrain, Séléa poursuivait ses efforts, mais à ce point chaque parcelle de son corps, déjà bien alourdis par la gravité, s’ankylosait à mesure que les secondes s’écoulaient. Ainsi, chaque geste défiant la gravité apportait son lot d’engourdissement et de souffrance à ses muscles toujours plus sollicités.
— 1479..1480… Huf… Huf… 1481…
… Le Hip-Hop est plein de gangster en toc
Qui vivent dans des pavillons, nous prennent pour des couillons
Parlent de crime mais ne tuent que des papillons
Parlent de la rue mais ne connaissent que ses stations…
De métro, MC qui en fait trop, j’ai une idée
Laisse la place à ceux qui consciencieux, n’ont aucun
Contentieux à régler, laisse faire les experts
J’laisse la guerre du rap aux enfants, tout l’monde rit quand ils jouent…Pour la deuxième fois, le refrain suivit le couplet, alors que toujours plus de gouttes de sueurs tombaient du corps de la saïyenne. Des gouttes d’eau 200 fois plus lourdes que la normale et qui se comptaient en centaines sur tout le corps de Séléa. Bien sûr pour un combattant à la force surhumaine de la trempe de la jeune femme, ce n’était pas plus compliqué à portée qu’un feuille en temps normal, mais si l’on mettait en compte un corps éreinté par 2 heures de musculation intensive, ce détail avait son importance. Au moins psychologiquement.
— 14… 89 ! Huf, Huf, Huf… 14… 90 ! Huf…
… Sa musique m’use, confuse est l’info qu’ils diffusent
Les faux kiffent ça, pendant ce temps je m’installe sur le net
Lêve la tête : t’es beau en star-co, dommage que tu tla pètes
C’est un fait, je vais pas t’en faire un roman-photo
C’est tellement bas qu’pour en parler, faudrait que je me fasse mal au dos
(Claquements de langue)…Une seconde. Pendant une seconde, l’instrumental s’arrêta. Une seconde salvatrice durant laquelle Séléa, les bras pendant, força ses poumons à inspirer une bouffé d’air, avant de repartir, au même titre que la chanson.
Il ne fallait pas qu’elle faiblisse maintenant. Elle était dans la dernière ligne droite.
-… 14… 91 !… Huf !… 14… 92…
… Combien de M.C réfléchissent avant de donner leur avis ?
Apparemment pas beaucoup, apparemment
Et même évidemment, y'en a vachement qui réfléchissent pas du tout
Des boss, des tueurs à gages, des bandits
Des médisants, et soi-disant dans l’biz depuis qu’ils ont 10 ans
Des dombis, les extrêmes s’attirent dans la connerie
Les faux M.C chacun sa guerre, jsuis pas dans celle entre…Chaque petit mouvement, chaque effort, même le plus insignifiant, était toujours plus dur que le précédent. Toujours plus interminable. Une véritable torture. Mais une torture qui n’était pas destinée à fragiliser et encore moins à tuer. Ainsi, elle ne pouvait que la rendre plus forte. Il fallait qu’elle aille jusqu’au bout.
— Huf, huf, Huf… 14… 96… Huf, Huf…
… Des durs, des bosses, des tueurs à gages, des bandits
Des médisants, et soi-disant dans l’biz depuis qu’ils ont dix ans
Des dombi, vivent dans palaces, parlent de taudis
S’font passer pour des as alors que la misère les maudits.
C’est la mode des yo des “cheks” des mecs qui s’appellent « nigger
Je trouve cette mode moche comme la face Jerry Reaper…— 14… 97.. Huf… Huuuf ! 14… Huf… 98 ! Huf, Huf…
… C’est la mode des yo des “cheks” des mecs qui s’appellent « nigger…— 1… 14… Huf !… 99 !
… Je trouve cette mode moche comme la face Jerry Reaper.— 1… 1500 !! Ha… Ha… Ha… Ha… Fin… de… session.
Aussitôt la gravité artificielle cessa, au même titre que la lumière rouge inondant la pièce. Considérablement soulagé par le retour à la gravité normale, Séléa ne retint plus longtemps ses doigts et laissa tomber ses deux pieds sur les dalles blanches de la salle. Elle retira sa ceinture tout en reprenant son souffle, alternant avec peine expiration et inspiration. Comme à l’accoutumée sa séance de musculation n’a pas été des plus reposantes mais, encore une fois, elle a pût atteindre son objectif. La satisfaction et le bien être que cela lui procurait en était les premières récompenses.
Sa ceinture défaite, Séléa partit chercher la deuxième : sa bouteille d’eau, qu’elle trouva dans le frigo placé dans la pièce d’à côté. Elle vida d’une traite son contenu de 2 litres, tellement la soif la tenaillait. Une deuxième suivit tout de suite après. Une fois désaltérée, Séléa réalisa combien elle était mal à l’aise avec la sueur qui s’était refroidi puis collée à sa peau. Il était temps de prendre sa troisième récompense : Un bain.
Baignée, essuyée et les cheveux parfaitement séchés, la saïyanne s’assit devant son miroir pour se peigner. Pour ne rien changer sa chevelure ne lui facilitait pas la tâche. Elle était en pagaille et entremêlée. Un véritable sac de nœud qui si, on ne faisait pas attention, cassait les cheveux et donc abîmait le cuir chevelu à coup sûr. Pour se coiffer les cheveux convenablement, les filles avaient chacune leur technique à elle, et Séléa ne faisait pas exception. Bien que sa méthode était des plus… singulière.
Un bref instant de concentration plus tard, les cheveux blonds de la jeune femme se dressèrent et pâlirent au point de devenir presque blanc. Ses yeux d’ordinaire bleu-vert prirent une coloration émeraude. Elle avait activé sa transformation en super saïyanne. Outre le booste de puissance certain que cela lui procurait, sa transformation avait l’avantage de démêlés la plupart de ses cheveux. Elle n’avait donc plus qu’à brosser pour les coiffer et les lisser. Une tâche qui n’excédait pas la dizaine de minutes en utilisant cette méthode. Comme quoi, être descendante d’un extraterrestre donnait parfois des capacités très utiles. Ainsi il ne lui suffit que d’une poignée de minutes pour qu’elle arbore une coiffure agréable. Une bonne chose de faite.
Après s’être habillée, parfumée et maquillée convenablement, Séléa descendit. Elle vit alors sa mère, Loua, assise devant la table du salon où était disposé pêle-mêle de papiers. Physiquement parlant, cette dernière possédait des traits semblables à sa fille à quelques différences près, incluant ses yeux qui étaient de couleurs azur. Même si elle était proche de la cinquantaine, Loua avait su parfaitement s’adapter au contrainte de l’âge en ne se laissant pas aller et en usant avec parcimonie et habilement des produits de soin et de beauté. Elle avait aussi adapté sa garde-robe qui était un peu plus ample et plus simple qu’avant. Tout cela fait que l’éclat de son visage n’a pas diminué, ou pas de beaucoup, au grand bonheur de son mari qui pouvait aussi compter sur ses compétences de comptables. Compétences qu’elle a aiguisées au cours des décennies et dont elle se servait en ce moment.
— Salut maman ! Tu t’en sors ?
— Ah ! Ma chérie, oui ça va. J’imagine que tu vas sortir ce soir.
— Oui, je vais rejoindre Junior et Marron. Au fait, il est où papa ?
— Il s’entraîne. Il voulait profiter de la salle tout seul cette fois. J’imagine qu’il n’a pas vraiment envie de se laisser distancer par sa petite fille chérie, plaisanta Loua.
Séléa soupira. Elle qui avait toujours admiré son père l’avait dépassé lorsqu’elle avait eu quatorze ans, âge à laquelle elle avait accédé au stade 2 du super saïyan. Au début elle avait tenté de le cacher car elle ne voulait pas blesser son père et, il fallait qu’elle se l’avoue, elle avait trouvé ses avantages à être le disciple, la moins forte. En effet, lorsque l’on était le plus faible on avait toujours un modèle à suivre, et on avait le luxe de ne pas en devenir. C’est ce que Séléa a réalisé lorsqu’elle a dépassé son père. Le mensonge a ainsi duré des mois, jusqu’à ce que Marron le découvre durant l’un de leur entraînement en commun. Lorsque l’humaine avait pris conscience que son amie et rivale cachait ses véritables capacités, cela l’avait mis hors d’elle et elle l’avait fait réaliser, à grand renfort de hurlements, combien elle était ridicule.
Honteuse, la saïyanne avait finalement tout avoué à son père qui, loin d’être frustré ou en colère, avait été profondément ravie que sa fille soit devenue aussi forte en si peu de temps.
Bien qu’elle ait été heureuse de ce dénouement, la honte de Séléa ne l’avait jamais vraiment quitté, et elle avait juré de devenir toujours plus forte pour expier cette bêtise. Par respect pour son père, ses mentors et Marron.
La fille du vétéran saïyan finit par sourire à sa mère.
— Je suis sûre qu’il fait ça pour ne pas que je me laisse aller. Je ne vais pas le décevoir alors. L’écart se creusera, qu’il le veuille ou non.
Loua gloussa un peu avant de répondre.
— On a beau dire que tu me ressembles physiquement, tu as le caractère de ton père. Il n’y a aucun doute à cela.
— Hé, hé ! Dans ce cas, je tiens le bon bout alors.
— Allez, bonne soirée à toi chérie.
— Toi aussi m’man, souhaita Séléa tout en embrassant la joue de sa mère et de se rendre vers la sortie du manoir.
***
À peu près une heure plus tard.Circulant à travers la foule du quartier des bars de la Capitale Sud, Séléa avait finis par trouver l’établissement auxquelles elle avait pris rendez-vous avec ses amis, qui s’y trouvaient déjà. Contrairement à ses habits très masculins et amples qu’elle portait d’habitude, Marron portait un jean, un débardeur et un blouson mettant en valeur ses courbes féminines. Junior quant à lui avait fait un effort pour éviter de mettre les grandes chemise qu’il portait à l’université et avait opté pour un col en V à manche longue et un jean serré assez tendance.
Séléa les rejoignit et s’assit tout en les saluant.
— Vous avez déjà commandé quelque-chose ?
— Non, on t’attendait le rassura Junior.
— Ouaip ! Étant donné que t’es arrivée la dernière, tu payes la tournée comme promis, informa Marron, le sourire aux lèvres.
Abasourdie dans un premier temps, Séléa finit par se taper le front. C’est vrai que la dernière fois ils avaient fait le pari que celui qui arriverait le dernier payerait les premiers verres. La fille de Napa tenta tout de même de se tirer de ce mauvais pas.
— Humph ! Je suis sûr que vous avez utilisé le Déplacement Instantané.
— Mais oui, c’est ça. Pour que tout le monde nous remarque. Je pensais que tu auraistrouvé une meilleure excuse.
— C’est vrai qu’elle marque un point, renchérit Junior.
— Ok, ok ! Je vais payer. Mais c’est vous qui porterez les verres.
— Pas de problèmes, ma grande, acquiesça Marron satisfaite. Ce sera avec grand plaisir. Je peux même porter le jeu de cartes si tu veux.
— Non, ça ira. Je peux bien le faire, assura Séléa tout en se levant.
Leur collation prise et leurs cartes distribuées, les trois amis partirent pour une longue partie de "Huit de l'Ouest". Pour ne pas rendre cela ennuyeux, ils discutèrent de tout et de rien et Séléa se souvint finalement d’une certaine promesse.
— Ah oui, Junior, j’aimerais bien savoir quand-est-ce que tu seras libre pour une soirée ?
— Pourquoi ? Carte ! Fît Junior tout en déposant son avant-dernière carte.
— Coupez ! Cria Marron
— Je l’ai dit avant, se défendit le saïyan.
— Menteur.
— Il l’a dit avant toi, Marron, trancha Séléa tout en posant une carte.
— Humph !
— Pour en revenir à ce que tu m’as dit. Pourquoi tu veux le savoir ? Demanda Junior
— Parce que d’un j’aime bien venir avec vous deux, mais aussi Elo a… insisté.
— Autrement dit, elle voudrait lui mettre le grappin dessus, précisa Marron tout en posant une carte.
— Je dirais plutôt qu’elle a envie de discuter avec Junior.
— Ouais, en d’autres mots elle veut lui mettre le grappin dessus.
— Oui, si tu préfères.
Après que ses deux amis aient chacun pioché une carte, Marron regarda ses trois cartes, puis ses deux amis. D’un geste super-rapide, elle en prit deux qu’elle déposa sur le tas.
— Car…
— COUPEZ !! Firent les deux saïyens en même temps.
— Merde ! Fît la fille de C-18 tout en prenant deux cartes dans la pioche.
La main fût à Junior, mais celle-ci ne fût pas heureuse et le saïyan fût forcé de piocher une carte dans le tas.
— Oui enfin bon, je suis flatté que tu m’invites et qu’elle soit intéressée par moi, mais… je ne sais pas. Ça ne me dit pas grand-chose. Et puis, j’ai du travail.
— Allons Junior, viens. Au pire, tu n’as qu’à lui parler comme une personne lambda. Et puis si tu ne le sens vraiment pas tu lui dis carrément. Une petite sortie de temps en temps ne fait de mal à personne.
-… Franchement je ne sais pas. J’y réfléchis…
— Carte ! Annonça Marron à qui il ne restait qu’une seule carte à la main.
Fière d’elle, la fille de Krilin entra dans la conversation.
— Je suis d’accord avec Séléa. Même si je pense qu’il y a une grosse part de con dans son l’école…
— Mes camarades seraient ravis d’entendre cela, Marron.
Sans répondre à la remarque la fille de Mary continua.
-… Ce serait bien que tu sortes de temps à autres de tes bouquins et de tes époques antiques, Junior. Et puis qui sait, avec un peu de chance cette Elo n’est pas une cruche.
— Elle ne l’est pas, Marron, soupira Séléa. Elle est timide c’est tout. Mais sinon, c’est une fille tout à fait charmante.
— Je n’ai pas dit le contraire.
— Ah ouais ? Tu m’excuseras, mais des fois je n’ai pas l’impression que l’on parle la même langue.
La fille de Nappa posa un as sur la table, bientôt suivit par Junior, au grand dam de Marron qui dût piocher quatre cartes.
— Merci beaucoup, fît Marron avec ironie.
— Il n’y a pas de quoi, répondit Séléa qui piocha une carte à son tour.
Aussitôt que la fille de Nappa a tiré sa carte que Junior posa à une vitesse surhumaine l’ensemble de sa main sur a table.
— Carte, fin de jeu ! Annonça le fils de Radditz qui n’avait plus de carte, preuve qu’il a remporté la partie.
— Mince ! Firent les deux jeunes femmes tout en déposant leur jeu avec dépit.
— Concernant ta proposition Séléa, j’y réfléchirais… Vraiment.
— Tant mieux. Mais ne prends pas trop longtemps, ok, précisa la concernée tout en reprenant le jeu de carte. Une autre partie ?
— Et comment ! Acquiesça Marron, tout en prenant une gorgée de bière. Je sens que la prochaine est pour moi.
Note de l'auteur à suivre