par Satan sama le Ven Avr 15, 2016 14:34
Chapitre 16: Chacun son enquête
Piccolo constata qu’un trône massif était situé au centre du domaine, et d’un côté comme de l’autre, deux sièges plus petits l’encadraient. Au fond de la salle une jeune fille chantait calmement un air harmonieux d’une rare euphonie, en total décalage avec la vue qui s’offrait à lui, cet étrange squelette reptilien posé sur le trône principal.
Le chef Namek s’assit d’un côté et le dragon alla susurrer quelque chose à l’oreille de la gamine avant de s’installer lui aussi. Une main vint se poser sur l’épaule de Piccolo et s’offrit à lui un sourire accueillant lorsqu’il se retourna.
_ Upa ? Que fais-tu ici ?
_ Je suis son protecteur, dit-il en indiquant la jeune fille.
_ Qui est-elle ?
_ Laisse la parler Piccolo. Tu le sauras bientôt.
Elle s’approcha de lui doucement, elle ne souriait pas, avait le teint pâle et un air un peu maladif, mais sa voix était magnifique, presque ensorcelante. Piccolo n’y prêtait guère attention mais fut malgré tout troublé par son étrangeté.
_ Je t’attendais, dit-elle. Je suis content que tu sois venu. Je m’appelle Becky, je suis la fille de Ten Shin Han.
_Tu m’attendais ?
_ J’ai un message pour toi, un message longtemps gardé par mon père, et écris par le tiens.
_ Mon père ? Pourquoi aurait-il confié à Ten Shin Sama ce qu’il aurait pu me confier lui-même, si cela m’était adressé.
_ Pas ce père-là.
_ Ton géniteur, précisa le chef Namek, le fils de Katatts, il t’a conçu dans un but bien précis.
_ Et quel est-il ?
Becky lui confia le petit parchemin, le guerrier Namek le lut et avala chaque mot avec difficulté, on le prédestinait à quelque chose qu’il n’avait ni souhaité, ni prévu, il se sentait utilisé, il se sentait préconçu et programmé pour un rôle lui étant obligatoirement attitré. Piccolo déchira le papier et le jeta auprès de Becky.
_ Mon père n’en a jamais rien dit, lui apprit-elle, c’est le secret que lui avait confié Kami Sama avant de ne faire qu’un avec sa partie maléfique.
_ C’était donc la décision d’un Dieu, mais pas celle de mon géniteur, Piccolo n’a jamais rien exigé de la sorte, ni à Ten Shin Han, ni à Yamcha. La parole de Kami Sama n’a pas plus de valeur que celle de Daimao, je n’aurais pas accepté d’être son successeur comme roi démon, comme je m’interdis d’accepter d’être le nouveau Dieu de la Terre, je suis élève de l’école des loups, fils de Yamcha et de Bulma Brief, je n’ai rien à faire avec Kami Sama, ni avec le peuple Namek, je ne suis Namek que de nom et d’apparence et ça s’arrête là.
_ Il tient peut-être plus du démon que du dieu, grogna le dragon, est-ce bien prudent de le laisser devenir Tout-Puissant ? S’il refuse cette place, nous serions bien avisés de ne pas insister.
_ Il a été désigné comme son successeur, répliqua le chef Namek, nous devons nous fier à la descendance de Katatts.
_ En l’occurrence, ce jeune garçon a raison, répliqua le dragon, cette décision a été prise par Kami Sama, et pas par le fils de Katatts dans son entièreté. Qui plus est, c’est une affaire que nous n’avons pas à régler, ni le peuple de Guilan, ni le peuple Namek, quand bien même un des vôtres était Dieu autrefois.
Le chef Namek l’ignora.
_ Piccolo Junior, tu ne dois pas être égoïste, on ne peut pas aller contre son destin, et sur ce mot que tu as déchiré était écrit ta destinée, la Terre a besoin d’un Namek pour veiller sur elle, la folie des hommes est telle qu’aucun candidat digne de ce nom ne puit être trouvé parmi la race humaine, nous remercions la Terre pour son accueil et nous, Nameks, nous voulons et devons en prendre soin, et c’est pour cette raison que cette question nous tient tant à cœur. Accepte cette place qui est tienne, je t’en conjure.
_ Ca suffit maître Namek, intervint Becky, Piccolo a déjà fait son choix.
Le Namek se tut, déçu mais inapte à la réplique. Becky semblait, malgré son très jeune âge, avoir un avis incontestablement respectée, elle n’était pas assise à la place des chefs mais agissait comme si elle était encore au-dessus de ceux qui avaient été choisi pour représenter le peuple Namek, et celui de Guilan. Piccolo trouvait ça de plus en plus étrange.
_ Il n’a pas besoin d’être Dieu pour résoudre notre problème, continua Becky. Mais cette décision nous n’allons pas la prendre seuls, avant toute chose Piccolo, je dois savoir si tu es prêt à nous aider, ton peuple se trouve dans une grande détresse.
_ Vous m’accueillez comme l’élu sans me connaître, ma venue ici n’est pas le fruit de la providence, mais de ma volonté propre, je voulais rencontrer les miens mais les miens ne sont pas Nameks, ils sont terriens, je ferais mieux de m’en aller, débrouillez-vous avec vos problèmes, je n’ai rien à résoudre qui soit d’ordre divin.
_ Ça veut dire non, énonça le dragon comme une évidence, laissez-le partir, nous n’avons pas besoin de lui.
Piccolo se détourna des deux chefs et de Becky et s’apprêta à s’en aller.
_ Des gens disparaissent Piccolo, insista la jeune fille, des gens meurent.
Piccolo s’arrêta net.
_ Qui meurt ?
_ Laisse tombé, lui pria le fantôme de Baba, ça ne nous regarde pas tout ça, viens on s’en va.
_ Qui ?, répéta Piccolo en l’ignorant.
Sur son trône le Namek s’accorda un sourire
_ Peut-être pas autant de démon en lui que tu ne le présageais, dit-il au chef dragon.
_ Il n’a pas encore dis oui, répliqua celui-ci.
Becky lui apporta un collier de doigts verts peignés de sang séché, un sang violet, du sang de Namek.
_ Des reliques ?, demanda Piccolo.
_ Des trophées, ou du trafic, peut-être est-ce de la xénophobie envers le peuple Namek, peut-être est-ce une sorte de secte aux rituels meurtriers ou peut-être est-ce des malfaiteurs vendant ces doigts comme des porte-bonheur, deux Nameks sont morts, ça c’est une certitude, trois autres ont disparus, tous parmi les plus jeunes, il n’y a plus et n’aura sans doute plus d’enfant Namek pour les années à venir mais une génération entière est en train de se perdre on ne sait où et on ne sait à cause de qui.
_ Vous avez des guetteurs, dans le village ? Des soldats partent-ils à la recherche des disparus ?
_ Nous sommes un peuple pacifique, lui apprit le chef Namek, nous n’avons plus de soldats d’ailleurs depuis le départ de Nail et la bataille de Namek, si ce n’est une dizaine qui se charge de la protection du village.
_ Et qui le protègent mal, grogna le dragon, à la vérité personne n’a su ne serait-ce qu’entrevoir ces agresseurs, et ils ont assez de force pour capturer des Nameks, ce ne sont pas des gens ordinaires.
_ Je vais vous aider alors, mais je dois savoir par où commencer.
_ A vrai dire nous savons déjà où les disparus se trouvent, admit le dragon, en tout cas pour l’un d’entre eux, Baba la voyante a pu observer dans sa boule le cadavre d’un Namek allongé sur un hôtel de pierre dans la Capitale Sud, c’est la seule chose que nous savons.
_ Comment ça Baba ?, s’offusqua le petit fantôme, elle est morte il y a des années à cause des saiyans.
Les deux chefs se regardèrent et interrogèrent du regard Becky.
_ Devons-nous le leur dire chère enfant ?
_ Je vais plutôt leur montrer. Si nous avons pu parler à Baba c’est grâce à un mort, un mort qui ne l’est plus toujours depuis mon arrivée ici.
Elle monta jusqu’au trône principal et toucha le squelette qui y était assis et que Piccolo avait été étonné de voir tout à l’heure. Becky posa sa main sur les côtes du cadavre et s’enveloppa soudain dans une aura d’un bleu transcendant et qui dégageait une formidable source de vie, Piccolo le ressentit jusqu’à dans son âme, il se passait quelque chose de surnaturel. L’aura s’enroba autour du monstre squelettique et des muscles se structurèrent sur les os, puis la peau, bleue et beige, écaillée, seul un bras manquait au puzzle de cette renaissance, mais le ressuscité était connu pour avoir perdu l’un des deux bien avant sa mort.
_ Guilan, s’estomaqua Piccolo.
Des yeux blancs le fixèrent et le grand dragon haussa un sourcil en le voyant. Il serra la main de Becky en tremblant.
_ Qui est ce garçon Becky ?, il a l’air de me connaître.
_ Que de réputation monseigneur Guilan, il va nous aider à sauver les Nameks capturés.
_ Est-ce vrai ?, demanda-t-il.
_ Ou…oui, bien sûr.
_ Alors je donne mon aval, va et sauve les, Becky je veux m’en aller maintenant, je souffre affreusement.
_ Oui monseigneur, je ne vous dérangerais pas avant que cette histoire ne se termine je vous le promets.
Elle lâcha Guilan et aussi soudain qu’il était revenu à la vie, il reprit la forme d’un squelette.
_ Maintenant tu sais qui commande, lui dit le chef Namek, cela fait quelques mois que Guilan a repris autorité sur son territoire, même depuis le royaume des morts.
_ C’est incroyable.
Piccolo dut s’assoir une seconde pour digérer ce qu’il venait de voir.
_ Il a pu parler à Baba dans l’au-delà, lui apprit le dragon, c’est pour ça que nous savons que tout se déroule à la capitale Sud. Il n’a exigé qu’une seule chose en échange de son aide.
_ Et quelle est-elle ?, demanda Piccolo qui avait deviné en posant la question.
_ Reprendre le pouvoir qui lui est dû.
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Cette cérémonie ne plaisait guère à Kakarotto, les pirouettes politiciennes, les compliments sous couvert des ambitions de chacun, se confrontant nécessairement aux siennes. La complaisance des uns, le mépris des autres à peine masqué ou complètement assumé par de prétentieuses allégations. On ne le prenait pas encore au sérieux, le fait qu’il ait vaincu le super saiyan légendaire s’était rependu comme une trainée de poudre dans toute la galaxie, mais plusieurs dirigeants considéraient ce fait d’arme comme un heureux concours de circonstance, ou une occasion inespérée qu’il s’était empressé de saisir.
Beaucoup attribuait son exploit à la chance, il avait pourtant plongé sa main dans son corps pour lui arracher le cœur, ce n’était pas un acte de lâcheté, il lui avait fait face et l’avait regardé droit dans les yeux, avant de lui prendre la vie.
Kakarotto aurait bien évidemment souhaité tué au moins la moitié des dirigeants qui venaient lui porter fidélité mais c’est qu’ils n’étaient déjà pas très nombreux.
La coalition détenait 95% des territoires de l’ancien Empire, ce qui ne leur laissait pas grand-chose pour affirmer leur crédibilité. Il n’avait même pas osé se déclarer comme Empereur, de peur que ça n’en devienne des plus ridicules. Il se contentait de gouverner une petite confédération de mondes acceptant pleinement ou bien malgré eux une domination saiyan.
Leur réputation ne leur rendait pas non plus service, ils étaient le peuple conquérant, si Freezer obtenait planète sur planète par la force, c’est parce que la majorité d’entre elles étaient débarrassées de leur civilisation par les saiyans. En tout et pour tout, les saiyans massacraient des centaines de peuples pour permettre à Freezer d’avoir un trône sur lequel s’assoir sur toujours plus de monde, les saiyans tuaient, détruisaient de vastes territoires à travers la galaxie et l’Empire s’installait sur les vestiges de ces mondes, pour les reconstruire à la bonne volonté du fils du Roi Cold.
Aussi l’annonce qui fut faite, la vérité que Paragus avait insisté pour qu’on éclate au grand jour, comme quoi Freezer avait détruit la planète Vegeta, fut pris par la plupart des habitants des galaxies comme un juste retour des choses. Seuls les peuples opprimés par Cooler montraient un semblant de dévouement et de reconnaissance aux saiyans pour la bataille qu’ils avaient mené contre lui sur 52, renommé Broly depuis peu. Et il se comptait sur les doigts de ses mains. Vingt planètes seulement étaient sous sa bannière et les dix prochaines n’étaient pas acquises malgré cette cérémonie calamiteuse, où Kakarotto devait écouter bavasser des rois et autres monarques en qui il n’avait absolument pas confiance.
Paragus se mit à sourire à l’approche du prochain, il était devenu seigneur pirate à la mort de Thalès mais sans équipage il ne lui restait que son titre de prince, et désormais son titre de roi, Daïzu.
Son père qui était beaucoup plus proche de la coalition et même un de ses précurseurs avait fini par rendre l’âme, une crise cardiaque disait-on, il n’arrivait apparemment pas à supporter la mort de son fils adoptif, Tarble le traître. Mais Kakarotto soupçonnait Paragus d’avoir planifié son assassinat par empoisonnement, il n’aimait pas beaucoup ces procédés mais celui qu’il avait nommé seigneur et qui se faisait son ultime et premier conseiller, savait ce qu’il faisait.
Kakarotto lui laissait la politique, et tachait de s’en préoccuper au minimum, même si Paragus tentait de lui enseigner toutes les ficelles. En vérité il détestait rester assis à ne rien faire, l’action lui manquait et il avait terriblement envie de retourner sur Terre. En soit il enviait beaucoup son frère, Raditz le faible, Raditz le fou, et maintenant Raditz l’infirme, il n’était plus tout à fait faible et encore totalement fou mais ce nouveau surnom marquait d’avantage les esprits car bien visible à sa façon de boiter sans cesse. Ses deux rencontres avec Broly lui auront valu ses deux derniers surnoms.
Quel terrible sort que fut le sien, physiquement et psychologiquement impacté et probablement à jamais, par ce monstre. Pourtant Kakarotto l’enviait car il était en première ligne sur tous les fronts, sans autre grade que celui d’avoir un frère aux commandes. Kakarotto l’aurait bien nommé général ou autre titre quelconque, juste pour la forme, mais étant donné son état, Paragus lui avait formellement déconseillé. Il était alors devenu un commando d’élite à lui tout seul, qu’on envoyait ici et là régler le sort des rebellions qui naissaient chaque jour sur leurs propres territoires. Des révoltes que Paragus supposaient en voie de s’éteindre très bientôt étant donné l’efficacité de Raditz, et surtout sa façon bien particulière de régler le problème. Pas de prisonniers et pas nécessairement des morts rapides, généralement il se montrait plus cruel qu’autre chose, mais Kakarotto craignait que ce ne soit pas très bon pour leur image.
Daïzu se présenta donc à Kakarotto et déposa une épée assez simple et sans ornement.
_ Une offrande, que c’est inhabituel, ironisa Kakarotto.
_ Cette épée appartenait à Edrag Edlih avant de revenir aux mains de votre oncle monseigneur.
Kakarotto la saisit et se leva pour la tester.
_ Je ne suis pas du genre à posséder des armes, mais elle m’a tout de même l’air redoutable, je ne te cache pas que je la préfère déjà à tous ces joyaux et autres babioles inutiles qu’on ne cesse de me présenter comme des biens inestimables, au moins ceci est de l’ordre de l’utile.
Kakarotto remarqua une inscription sur le manche de l’arme.
_ Tapion, est-ce le nom de l’épée ?
_ Je suis désolé nous aurions dû l’effacer, c’était le nom de son ancien propriétaire, c’est ainsi que se prénommait Edlih avant de devenir seigneur pirate.
_ Peu importe, je ne te promets pas de l’utiliser mais soit, c’est un cadeau convenable, jures tu fidélité à notre confédération, et promets tu de participer à l’ascension du prochain Empire et à me reconnaître comme Empereur et blablabla, blablabla ?
Paragus s’offusqua.
_ Kakarotto… !!!
_ Bah quoi il m’a entendu le répéter aux autres pendant une heure, il connait la chanson, allez, dis je le jure et allons manger, j’ai la dalle et j’en ai assez de rester sans bouger.
_ Je le jure, répéta Daïzu.
Kakarotto regarda Paragus.
_ Content ?! Maintenant à table.
C’était un immense banquet avec de nombreuses victuailles et assez à manger pour le triple des invités. Sans retenu Kakarotto enchaînait plat sur plat pendant que les autres se mettaient à discuter des plans à mettre en place et de politique.
_ La coalition a constitué de solides institutions, ils forment une armée d’envergure et envisage l’affiliation d’autres mondes dans les mois qui viennent, il semblerait que leur politique diplomate de négociation fonctionne bien mieux que notre politique de conquête.
Le bavard était un insectoïde de la planète Arlia, un roi sans aucune valeur, avec une armée très déséquilibrée en terme de forces. Elle comprenait une petite unité d’élite, attachée à la sécurité du souverain et le reste n’était qu’un essaim de cafards bon pour servir de chair à canon. Kakarotto guetta du regard le dictateur qui appelait à une stratégie moins ancrée sur la violence, à l’image de la coalition, alors que c’est exactement par la violence qu’il avait contraint son peuple à la monarchie, quand aucun gouvernant n’avait jamais commandé Arlia.
Cela fit presque ricaner Kakarotto, le Roi Moai était un incompétent qui ne faisait que répéter le discours déjà entretenu par une partie des membres de la confédération. Moai s’était empressé de lui jurer fidélité dès les premières semaines, sans doute de peur que la paisible et démocrate Coalition ne le destitue au profit d’un des rares contestataires rejetant encore son autorité.
Paragus prit quand même la peine de répondre.
_ Les saiyans ne se rachèteront pas de plusieurs siècles de massacres sur des milliers de populations, inutile d’engager le dialogue, il ne passera auprès de personne, c’est en montrant notre force que nous assiérons notre domination. La stratégie de la Coalition s’avère pour le moment payante, mais à terme elle finira par leur retomber dessus, à vouloir mettre chaque monde sur un pied d’égalité et les laisser participer aux grandes décisions, ils vont ralentir leur champ d’action, faire face au rejet du conflit, au rejet d’une armée commune, chacun ira de son égoïsme et ses intérêts particuliers et si la Coalition se décide à se montrer plus ferme, plusieurs mondes risquent de se laisser tenter à l’indépendance. En clair cette Alliance Galactique comme la Coalition va certainement bientôt se renommer, ne tiendra pas dix ans, voir moins avant qu’elle n’implose, mais d’ici là nous aurons déjà les moyens de la faire plier. N’est-ce pas professeur Gero ?
Gero était assis non loin de Kakarotto, toujours à méditer et murmurer derrière sa moustache des calculs incompréhensibles. Il détestait dîner, c’était comme une perte de temps insoutenable pour lui, mais sa présence était exigée par Kakarotto, il aimait l’avoir de temps en temps sous les yeux, pour veiller à ce qu’il ne prépare pas de mauvais coups mais aussi et surtout pour lui poser toutes sortes de questions sur l’avancée de ses travaux quand l’envie lui prenait.
_ Tout à fait, dit-il, mon équipe de scientifiques basée sur Terre a décidé de m’envoyer un élément très prometteur qui pourrait fort bien changer la donne dans les semaines à venir.
_ Qui est donc cette personne ?, demanda Kakarotto. Je la connais ?
_ C’est une nouvelle tête de la science, une jeune femme, le docteur Naïn, le Dr Willow s’est empressé de requérir ses services à la mort du Dr Collie qu’elle assistait jusque-là.
_ Et quelle est sa spécialité ?
_ A vrai dire elle reprend les travaux du Dr Collie, qui, lui, travaillait sur une technique de clon…..
_ Ah la voilà, hurla Kakarotto qui l’interrompit brusquement.
Une jeune femme aux cheveux blonds se pavana jusqu’aux genoux de Kakarotto où elle s’installa assez longtemps pour lui poser un baiser sur la joue.
_ Comment me trouves-tu ?
Elle se leva et fit tourner sa robe devant le saiyan, tout sourire.
_ Tu es parfaite comme toujours.
Gero tapa du poing sur la table.
_ Un peu de tenue numéro 18. Vas t’assoir nous avons des invités.
_ Vous grognez sans cesse professeur, prenez un peu le temps de respirer.
_ Et cesses de l’appeler constamment 18, répliqua Kakarotto, son nom c’est Eva. Ta mauvaise humeur me déplait, va donc à tes machines, nous parlerons plus tard du Dr Naïn.
Gero se leva, frustré.
_ A votre guise Kakarotto.
Il s’en alla d’un pas rapide, visiblement très énervé.
_ Veuillez excuser le professeur, rajouta Paragus, il n’aime pas beaucoup la compagnie, c’est un rat de laboratoire.
Les invités acquiescèrent, compréhensifs.
_ Ce n’est pas un problème, susurra l’un deux.
C’était le cardinal, étrange créature toute vêtue de noir, à l’aspect humanoïde à ceci près qu’il avait la peau d’un blanc immaculé et une longue barbe bleue. Contrairement au Roi Moai, c’était un nouvel allié, fraichement acquis aujourd’hui même, en même temps que le Roi Daïzu. Il était l’ancien dirigeant d’un culte qui succombait progressivement dans une folle autodestruction, entre suicides collectifs et autres rites sanguinaires au bénéfice d’un Dieu imaginaire, quoi que probablement réel, beaucoup de planètes isolées fonctionnaient encore sous les lois de l’au-delà, un peu comme la Terre. Le Cardinal avait une puissance misérable mais il était opportuniste et intelligent, entouré par des milliers de moines guerriers, immenses créatures de deux mètres, assez malingres, faciles à tuer mais disposant d’une énergie proprement stupéfiante, une sorte de magie qu’ils matérialisaient en flammes aux couleurs mauves voir rosâtres. Très différentes des techniques énergétiques de base qu’on voyait parmi les guerriers de la plupart des mondes. Le Cardinal avait repris le culte en main et avait assis son autorité sur les trois mondes occupés par son espèce, un petit système donc, riche en cristaux utiles à la construction des vaisseaux.
_ Le professeur Gero est un homme admirable et inestimable, préservez son amitié ou tout de moins gardez le comme allié aussi longtemps que possible.
_ Le professeur et moi sommes alliés depuis des années Cardinal, ses travaux je les ai encouragés activement et c’est grâce à ça qu’il a pu sauver Eva de la mort. N’est-ce pas Eva ?
_ Tu m’as sauvé, Gero, lui, m’a, disons, refaite un peu différente. Assez de politique je m’ennuis.
_ Avons-nous encore des prisonniers à faire combattre ?, demanda Kakarotto. Histoire de nous divertir.
_ Aucun je le crains monseigneur, lui répondit Paragus.
_ Des exécutions en prévision ?
_ Pas une seule.
Kakarotto souffla.
_ Et quand mon frère est-il sensé revenir ?
_ Que dans une semaine. Mais j’ai peut-être de quoi vous occuper après dîner.
_ Ah oui ? Quoi donc ?
Paragus fit signe à un de ses soldats qui déposa une pile de dossiers sur la table.
_ Les rapports de mission du commandant Zeeun.
_ Tsss, tu les liras pour moi et tu me raconterais sans t’éterniser sur les détails. Je m’en vais m’entraîner. Ramène-toi Eva et enfile une tenue de combat.
Sur ces mots Kakarotto laissa ses invités et partit pour la salle d’entraînement, accompagné de C-18.
_ Combien de temps tiendra-t-il d’après vous avant de vouloir retourner au combat ?, demanda le Cardinal.
_ Pas longtemps, admit Paragus.
Le saiyan feuilleta rapidement les rapports de Zeeun et s’arrêta subitement sur l’une des pages.
_ Qui a-t-il ?, demanda Daïzu qui le voyait inquiet.
_ Il a retrouvé Yamcha.
_ C’est plutôt une bonne nouvelle.
_ Pas vraiment, il n’est pas retourné sur Terre, il conduit des troupes de la Coalition.
_ Et où se dirigent ces troupes ?
_ Vers Arcose, pour combattre je cite, « un guerrier fait de métal ».
Paragus posa le dossier sur la table.
_ Un guerrier fait de métal, répéta-t-il, je n’y comprends rien. Zeeun ne précise pas ses sources et nous ne pouvons pas engager le contact avec lui, il est sur un territoire ennemi, la Coalition pourrait capter nos conversations.
_ Arcose est un territoire neutre non ?
_ Isolée surtout, mais effectivement, elle n’a plus de bannière, peut-être que les Arcosiens sont encore fidèles à la Reine, après tout la mort de Cold ne les avait pas détourné de l’Empire, en tout cas il s’y passe quelque chose. Et quelqu’un ou quelque chose pose problème à la Coalition là-bas on va peut-être pouvoir l’exploiter.
_ Cette fois Kakarotto voudra s’y rendre, affirma Daïzu.
_ Il est hors de question qu’il se mette en danger, mais je ne peux pas non plus le lui cacher, messieurs, le moment est parfait pour prouver votre dévouement et votre fidélité, envoyez prestement un vaisseau de vos armées respectives pour rejoindre le commandant Zeeun, Cardinal, vous serez le médiateur en charge, observez ce qu’il se passe, tentez de nouer un contact avec Arcose et ouvrez leur la voie à une entrée dans la Confédération. Et vous ferez transmettre cet ordre au Commandant Zeeun, je veux que ses troupes tendent une embuscade sur les troupes de la Coalition, et que Yamcha soit capturé ou tué s’il le faut.
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_ Je sens quatre personnes très proches, et sans doute une vingtaine d’autres à proximité des ruines de la Tour Blanche, elle est encore très bien gardée. Hope fait moi une carte virtuelle avec leur position.
Le compagnon robotique de Trunk laissa échapper deux petits drones sphériques qui s’élevèrent à bonne distance et captèrent les informations demandées. Une carte holographique se matérialisa au-dessus de la tête de Hope, avec plusieurs petits points blancs désignant les soldats du général Kranz, et un point rouge le désignant lui.
_ On ne pourra pas enquêter sur place sans s’en prendre à eux. J’aurais sans doute le temps de tous les assommer. J’ai environ une seconde pour avoir les quatre premiers, et dix autres secondes pour les autres, sans ça l’armée rapplique, si un seul d’entre eux arrive à communiquer avec une base on est bon pour foutre le camp, ou combattre contre toute l’armée de Kranz, et tu sais ce que ça ferait de nous ?
Hope émit un petit sifflement aigu.
_ Tout à fait, des criminels recherchés. Et si ça arrive, dans le meilleur des cas, maman me tue et te désactive, dans le pire… je suis sûr qu’elle pourrait trouver pire que ça. Allons-y Hope.
Au cœur même des ruines de la Tour Blanche, des soldats du général Kranz sortaient des caisses entières d’armement et d’approvisionnement de grands camions portant le sigle de la Capsule Corporation.
_ T’es de garde cette nuit Naka ?, demanda l’un deux.
_ Ouep, mais vient voir deux secondes, y’a un truc qui cloche sur le détecteur, source d’énergie anormalement élevée, je crois qu’il déconne.
_ Tu rigoles ? On a changé tout le matos il y a trois mois, dernière génération, pas moyen que ça plante.
_ Alors on a un gros gros problème.
L’officier observa l’écran du détecteur.
_ Merde ! Je veux une image satellite dès maintenant, il me faut un rendu visuel de l’individu et envoyez le directement au QG numéro un. Armes et approvisionnements, dans les camions, ne laissez rien paraître, ce n’est pas un simple curieux, ce gars est trop puissant pour être arrivé ici par hasard.
_ Chef s’il attaque on ne pourra rien faire.
_ On…..
_ Image captée, en cours d’identification, l’interrompit un soldat, je l’envoie au QG.
_ Alors de qui s’agit-il ?
_ Le fils de Bulma Brief, il est….
Le soldat ne put prononcer un mot de plus, il s’effondra sur le sol et en moins de quelques secondes les autres le rejoignirent dans un sommeil très profond, le silence gagna les lieux.
_ C’est fait Hope, ils n’ont pas eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait.
Trunk parcourut les lieux, de plus en plus intrigué par ce qu’il voyait.
_ Ça ressemble plus à une caserne militaire qu’à un lieu de fouilles bien protégé, bizarre tout ça.
Trunk passa au crible tout le camp, et l’intérieur des camions. Des milliers de caisses d’armement et de ravitaillement, trop pour une trentaine d’hommes, toutes ces caisses ne leur étaient pas destinées mais alors à qui ? Le demi saiyan s’installa au poste de commande, la sécurité devait être importante mais tous les programmes étaient déjà allumés, il n’eut aucun mal à afficher les dernières actions effectuées.
_ Ils m’ont repérés, et ils ont envoyé mon image à leur QG, merde Hope je suis foutu, maman va vraiment péter les plombs.
Hope émit un bip interrogatif.
_ J’en sais rien, l’info n’est pas passée par une des bases militaires connues, sans doute un QG secret, ça ne m’étonnerait pas de la part de Kranz, ce type magouille en permanence, il faut s’en méfier. En tout cas aucune recherche sérieuse n’a été effectué ici ou plus depuis longtemps, ce qui explique pourquoi personne n’a su trouver trace de Gero, c’est simple Kranz n’a jamais cherché à le trouver.
Trunk aperçut un immense poste de commande, à proximité des ordinateurs.
_ Le matériel est un peu obsolète, mais je paris que tous ces engins servent à ouvrir quelque chose.
Quand on avait vécu au sein de la Capsule Corporation, aucune mécanique n’était inconnue. Même la plus moderne, alors de si vieux engins ne lui posaient aucun problème. Il actionna quelque leviers, appuya sur un bouton et un immense sas s’ouvrit sur le sol même, laissant une sphère de métal bien apparente au milieu des ruines et de la neige.
_ Ca alors, à ton avis qu’est-ce que les soldats de Kranz cachent là-dedans ?
Hope fit apparaître un hologramme de Gero.
_ Tout à fait, on aurait dû s’en douter, Gero et Kranz étaient de mèche depuis le début. Envoie un message à la Capsule Corporation pour prévenir maman, nous on va s’occuper du professeur.
Trunk explosa le sas d’une puissante attaque d’énergie. Comme il s’y attendait un gigantesque tunnel était visible en contre-bas.
_ Ca va nous mener tout droit à lui, tout est parfaitement clair désormais, allez Hope, prends moi en vidéo, je vais montrer toutes ces preuves à maman.
