par Antarka le Dim Oct 23, 2016 17:02
J'ai vu GhostBusters hier, le remake des anciens, sorti y'a moins d'un an.
Par ou je commence... Bon je suis un grand fan des deux anciens, le troisième on m'en a globalement surtout dit du bien (tout en me disant "mefie toi du méchant", "prepare toi au méchant"). Le fait que les actrices principales soient que des nanas, je m'en tape plutôt pas mal. Le fait que le film ait été annoncé comme un remake, ça m'a déja bcp moins plu, j'aurais preferé une suite.
Bon alors... j'ai pas aimé plus que ça, sans detester. Et je vois pas trop par ou commencer par en parler.
Bon y'a que deux niveaux de lecture à ce film, le film fantastique, et le film ultra-féministe (ou plutôt anti-macho). Le second point m'emmerde, c'est quelque chose que j'ai du mal à critiquer sans avoir peur de passer pour un gros connard misogyne, mais essayons quand même.
Le film fantastique dans ce film, je l'ai trouvé plutôt mauvais. Actrices qui cabotinent beaucoup (très bonnes potes dans la vie réelle me dit on, possible), problèmes de rythmes, le gros soucis c'est surtout que ce film n'apporte rien de nouveau aux deux premiers à ce niveau. En gros c'est du déja vu, et pas mieux fait qu'avant (enfin si, y'a du numérique et tout, mais bon, c'est pas fou).
Le film féministe maintenant... ou plutôt anti-patriarcal. Déja me suis demandé 5 secondes, pourquoi se venger de GhostBuster à ce niveau la ? Puis me suis rappelé que dans les premiers, si Sigourney Weaver n'était pas une cruche, ça restait la demoiselle incapable, à sauver, et qu'elle se galochait quand même avec Bill Murray (qui jouait un immense connard, objectivement, si si) à la fin.
Dans ce remake, c'est l'inverse. Les nanas ont des personnalités de nanas sans trop trop en faire, les hommes sont soient stupides, soient méchants, soient stupides. Ils sont à chaque fois les ennemis de l'équipe, sont directifs avec eux. En fait ce qui m'a le plus frappé c'est que :
- Les anciens acteurs apparaissent pour un clin d'oeil, s'opposent à l'équipe puis meurent (sauf Dan Akroyd bbizzarement)
- Le rôle de Chris "Thor" en gros débile, VRAIMENT débile, beau gosse, même pas capable d'utiliser un téléphone...
- la faiblesse psychologique du méchant, et ses complexes ("j'aurais du faire plus de muscu")
- Le fait qu'à la fin du film, elles affrontent le logo des anciens films (comment faire plus explicite que ça ?)
Bon en fait, j'ai trouvé que tout ça était plutôt très bien foutu. Certes c'est clairement pas subtil (carrement grossier même), et un peu trop "anti-mecs" dans ce féminisme, mais pourquoi ça me gêne dans ce film et que l'inverse me genait pas dans les GhostBusters originaux ? J'en ait pas la moindre idée, et les protestations qui me viennent à l'esprit sont... de mauvaise foi en fait ("j'étais gamin je me rendais pas compte" ou "il était drôle quand même Bill Murray")? Je dirais qu'a cette époque, j'étais pas choqué par beaucoup de choses parce qu'elles étaient carrement dans les moeurs (raison pour laquelle à 8 ans, un cliché de demoiselle incapable, qu'il faut sauver, me genait pas). L'inversion de ce cliché, je l'ai jamais constaté depuis dans la vie réelle (et tant mieux, vive l'égalisation, mais pas le "machisme féminin", donc dans un film ça fait vraiment surjoué je trouve. Bon ce film n'est pas "macho au féminin" non plus hein.
Je dirais aussi que sur les 4 heroines, y'en a que deux que j'ai trouvé vraiment attachantes : la rouquine qui a écrit le bouquin, et sa pote d'enfance rondouillette. La blonde geek un peu goth sert à rien, et la dernière n'est pas un personnage féminin noir, mais une black de service (qui parle fort, fait des blagues de cul, et est un peu conne d'ailleurs), je trouve d'ailleurs ce personnage curieux, détonnant avec le reste du film.
L'heroine principale, j'aime bien son coté vieille fille depressive de 25 ans, et certaines de ses réactions comme sa scène de totale hysterie quand elle veut prevenir le maire ("soyez pas le maire de Jaws"---> "ne me comparez JAMAIS au maire de Jaws" = lol), alors qu'elle avait promis de rester calme 2 min avant m'ont fait rire. Je regrette un coté Bridget Jones trop prononcé chez elle, mais au moins elle sort du schéma en ce sens qu'à la fin du film, elle n'a pas besoin d'un homme pour etre heureuse. Quitte à voir une Bridget, je suis content de la voir s'emanciper.
Le méchant, sincèrement, je le trouve nickel. Okay il a un charisme d'huitre, mais c'est voulu (au fond, c'est un minable), et il fait super bien le mec totalement cinglé qui te fait changer de trottoir quand tu le vois arriver, en fait il m'a rappelé pas mal de vrais malades psy que j'ai pu frequenter/voir (au boulot ou quand je vivais en grande ville). Dans le fond ça reste un petit minable frustré qui décide d'utiliser son talent pour se venger sur le monde, mais voila. Tout le monde m'a dit du mal du méchant de Ghostbuster, et franchement je trouve pas ça mérité, mais pi etre que depuis Star Wars 3 je suis devenu immunisé contre les poncifs de méchant moisi.
Bref. J'ai pas l'impression d'avoir matté un GhostBuster. J'ai l'impression que quatres potes actrices avaient envie, lors d'une fois de soirée ou z'étaient cuites comme des muffins, de faire un docu où elles parodiaient une oeuvre populaire ultra-sexiste, que leur choix s'est arreté sur Ghostbuster, et que j'ai matté cette parodie. Plutôt bien foutue. Mais qui loupe sa partie Ghostbuster la ou elle réussit mieux en tant que satyre sur le sexisme, ou le patriarcat en général.
Et je sais pas trop quoi penser de ce film. L'impression finale est mitigée, et je me suis fait chier par moment. Je met autour de la moyenne (10-11) mais je pense qu'un revisionnage me sera necessaire, tant c'est pas le film que je m'attendais à voir. J'aurais voulu une suite en fait, pas un remake, tout en concervant si ils veulent toute la satyre patriarcale. Opposer Bill Murray dans son personnage des années 80 à cette équipe, ça aurait été génial, ou mettre l'ancienne équipe dans la position des gens à sauver (en victimes) qui resteraient bouche bée devant la competence des nanas, ça aurait été bon aussi.
Du coup voila, suis mitigé :/
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.