Oui.
Chapitre 6 : Trahison
Pan regardait la Lune, et la Lune regardait Pan. Bien en sécurité, perchée dans le ciel, elle semblait briller uniquement pour la terrienne. Elle était beaucoup plus grosse que celle de la planète bleue et possédait une teinte légèrement rouge.
Les souvenirs de la soirée défilaient comme un film dans la tête de Pan. Jamais elle n'aurait cru voir Trunks se comporter comme un gentleman, elle l'avait peu connu mais ce n'était pas ce genre de souvenirs qu'elle avait de lui.
Les hanches de Farore rougirent les joues de Pan lorsqu'elle y repensa. Honteuse de penser à des choses pas très saines, elle se remémora le moment le plus important de la soirée : sa rencontre avec Orlando, le roi de la planète Pital.
Le cœur de cet homme semblait inversement proportionnel à sa laideur. Pan pensa à la chance incroyable qu'elle avait eu de tomber sur cet homme au milieu de toute cette foule. Pour la vie de son père, Pan était prête à tout, et s'il s'avérait qu'Orlando parvienne à le guérir, elle ferait absolument tout pour le remercier.
Satisfaite de sa journée, elle ferma les paupières et se laissa tomber dans le sommeil... Encore... Un peu plus...
Tududududu Tududududu
Pan sursauta et se releva d'un coup. Une alarme venait de se déclencher et des bruits de pas se firent également entendre dans le couloir. Des gens marchaient, parlaient, courraient.
Sans se poser de question, elle sortit à l'extérieur de sa chambre, vêtue d'un pyjama dont la tête de Mister Satan était brodée sur l'abdomen.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda t-elle.
Une femme s'arrêta près d'elle et répondit avec un ton qui sous entendait un amusement ou une curiosité malsaine :
- Il y a eu un meurtre dans les chambres VIP ! Il semble qu'un homme important ait été tué !
- Un homme important ? répéta Pan d'un air interrogateur.
- Désolée, je dois absolument aller voir pour rédiger un article dans la gazette galactique.
Et sans se faire attendre, la femme courut, laissant Pan avec ses questions.
Inutile de rester plantée comme une idiote plus longtemps, maintenant qu'elle faisait partie de la Patrouille Galactique, cela la concernait également.
Pieds nus, elle marcha dans la direction où tout le monde se dirigeait, appréhendant un peu de se rendre sur la scène de crime, après tout elle n'avait jamais réellement été confrontée à de telles horreurs auparavant.
Une centaine de pas plus loin, Pan arriva près d'une grande foule réunie autour d'une chambre. Certains se moquaient comme s'il étaient heureux de voir un peu d'agitation donner de la vie à la leur, comme des militaires désensibilisés par le trop plein de mauvaises choses qu'ils avaient vécu.
Une chose attira l'attention de Pan lorsqu'elle regarda au-dessus de la porte de la chambre. Un genre de pancarte publicitaire où était écrit : « Pital, le remède à tous vos maux » décorait le mur.
Le sang de Pan ne fit qu'un tour. Elle se fraya un chemin au milieu de la foule pour en avoir le cœur net. Ses pensées se bousculaient à mesure qu'elle faisait de même aux membres de la Patrouille. Ce n'était pas possible. Pas possible ! Elle ne pouvait pas avoir tant de malchance.
Lorsqu'elle parvint à sortir de la foule, elle vit deux agents de sécurité s'approcher pour l'empêcher de passer, mais elle les repoussa d'un geste de la main. Elle enjamba la barrière jaune qui marquait le périmètre de sécurité et pénétra à l'intérieur de la chambre.
Ses craintes étaient fondées. Devant elle se trouvait une immense marre de sang dans laquelle baignait l'homme en qui elle avait placé tous ses espoirs : Orlando le roi de la planète Pital.
Ses genoux se mirent à trembler et, quelques instants plus tard s'effondrèrent, tâchant son bas de pyjama de sang.
- Vous m'aviez promis... murmura t-elle.
Elle tapa du poing contre le sol baigné de sang. Ses cheveux noirs commencèrent à se relever doucement mais retombèrent aussitôt lorsque une main se posa sur son épaule. Une main d’apparence si fragile appartenant à une énergie douce et apaisante, nul besoin de se retourner pour reconnaître Farore.
Pan frotta sa joue contre la main, comme un enfant le ferait avec sa peluche pour se rassurer.
- Trunks vient de me raconter pourquoi cela te tient à cœur, chuchota Farore. Je suis désolée pour ce qu'il vient d'arriver.
Le silence fut sa seule réponse. Évidemment, il était inutile de s'énerver car elle ne savait pas à qui revenait la faute. Cela en était d'autant plus frustrant.
Pan se releva et sans regarder Farore dans les yeux, l'enlaça. Elle ouvrit les yeux et vit Trunks regarder avec une pointe de regret dans les yeux.
Il s'approcha de la dépouille d'Orlando, s'accroupit et de ses doigts soignés, ferma les yeux de l'homme crapaud.
- C'était un homme bon, dit-il. Il a consacré sa vie à la médecine et ses découvertes étaient sensationnelles... Je ne pourrais pas donner une estimation de toutes les vies qu'il a sauvé, même si je le voulais.
À l'entente de ces mots, Pan se sentit égoïste. Égoïste de penser avant tout à ses propres problèmes au lieu de penser au grand homme qui venait de s'éteindre. Elle libéra Farore de son étreinte et regarda Trunks se diriger vers la porte de la chambre, dans son habituelle posture droite.
Il balaya la foule curieuse du regard et se racla la gorge.
La foule se tut.
- Prévenez tous les hommes présents dans la base et dîtes leur que vous êtes tous convoqués à l'amphithéâtre.
Le groupe se dispersa en commençant à chuchoter et à se demander ce qui allait se passer maintenant.
- Je ne sais pas qui est le traître, dit Trunks sans se retourner. Mais je le trouverai et lui infligerait la peine qu'il mérite.
Sur ces mots, il s'éloigna avant de disparaître complètement dans le couloir.
- Nous nous occuperons de son corps en revenant de l'amphi, dit Farore. Le chef va faire un discours, nous devons y aller.
Pan suivit Farore dans le silence. Elle repensa à cette légende des Dragon Balls selon laquelle un dragon pouvait exaucer tous les souhaits. Si seulement l'une des boules n'avait pas disparue, il aurait été possible de soigner son père ou même de rendre la vie à Orlando. Même Baba la voyante n'avait pu trouver la localisation de la boule, de plus, la planète Namek qui possédait des boules similaires était introuvable depuis longtemps.
Sans même voir le temps passer, Pan se trouvait déjà dans l'amphithéâtre. Lorsqu'elle rentra, elle vit des centaines de soldats assis sagement sur chacun des étages, face à Trunks qui semblait concentré sur son ordinateur portable sur l'estrade, en attendant que tout le monde se mette en place. Il leva les yeux de l'écran et montra deux sièges vides au premier rang pour que Pan et Farore s'asseyent.
- Bien, tout le monde est là on dirait.
Ce n'était pas tout à fait vrai car Goten et Athéna manquaient à l'appel, mais il ressentait leur énergie et savaient qu'ils se trouvaient dans la salle d’entraînement. Vu leur état il y a quelques heures, il n'avait aucune envie de les voir.
- Comme vous le savez, Orlando Second a été assassiné ce soir.
La foule se mit à chuchoter bruyamment mais Trunks n'eut besoin que de taper du poing sur la table pour faire taire tout le monde.
- Orlando était un homme bon, continua t-il. Un bien meilleur homme que moi, et certainement que vous tous. Il a dédié sa vie à la médecine et rien que pour cela, je l'estimais énormément.
Trunks fronça les sourcils.
- Je suis très en colère ce soir, et j'ai assez de preuves pour savoir que le traître se trouve parmi nous. Je vais ouvrir une enquête, vous êtes tous des suspects potentiels.
Des contestations se firent entendre de toute part.
- Mais ne vous inquiétez pas ! reprit-il. Si vous n'avez rien à vous reprocher, vous ne risquez rien. Le coupable quant à lui... Recevra la peine capitale. Et s'il a des complices, ce sera le même chose pour eux.
Un silence de mort régna dans l'amphithéâtre.
- Ceci étant dit, vous pouvez rejoindre vos chambres.
Un bruit retentit au fond de la salle. Un homme aux cheveux longs avec une moustache touffue venait de taper du poing contre le mur. Ses rides semblaient encore plus voyantes avec cette expression de colère sur le visage.
- Comment pouvez-vous avoir un doute ?! s'écria t-il. Le seul drame de l'histoire de la patrouille surgit au moment où le guerrier doré arrive sur Lescure ! Ne tournez pas autour du pot et dîtes nous la vérité !
Trunks mit ses lunettes pour mieux apercevoir l'homme qui criait.
- Tu fais partie de l'équipage d'Athéna, non ? demanda Trunks. Quel est ton nom déjà ?
- Austin... ! Grogna t-il.
Trunks hocha la tête pour signifier qu'il avait compris.
- Très bien Austin, répondit-il. Sais-tu que tu es en train de faire quelque chose de très grave en accusant le « guerrier doré » de cette façon ? Cela s'appelle de la diffamation.
- Non ! répliqua t-il. J'ai vu de quoi ce fumier était capable ! C'est déjà une honte qu'il soit intégré à la pat...
- La ferme ! Ordonna Trunks. JE suis celui qui décide de ce genre de chose, et je sais très bien pourquoi il a rejoint nos rangs. Ce que tu dis mon cher... hum Austin ? Ce ne sont que des mensonges. Le guerrier doré n'a été recherché que pour des délits, et principalement des vols. S'il a rejoint nos rangs, c'est parce qu'il le mérite. Comme vous tous ici, il n'est pas irréprochable mais ce n'est pas le monstre que tu décris.
- Des mensonges ?! S'indigna Austin. DES MENSONGES ?!
Trunks tapa du poing sur la table.
- Tu vas descendre un petit peu mon cher ami, conseilla t-il. Tu oublies que tu t'adresses à ton président.
Austin grinça des dents. Il aurait tellement voulu dire ce qu'il avait sur le cœur mais aucune preuve ne pouvait appuyer ses propos. Il se rassit et se tut.
- Bien, maintenant que cette histoire est réglée, dispersez-vous.
La salle se vida rapidement dans le silence. Austin jeta un dernier regard furieux avant de quitter la pièce à son tour.
Seuls Trunks, Pan et Farore n'avaient pas bougés. La fille de Gohan sourit.
- Merci d'avoir défendu Onc' Goten, dit-elle avec un ton plus joyeux que tout à l'heure.
- C'est normal, répondit-il. Goten n'est pas quelqu'un de mauvais, il regrette bien assez ses crimes pour ne pas qu'on vienne le lui rabâcher.
Le président de la Patrouille s'assit également sur le siège adjacent à celui de Farore et posa son ordinateur sur ses genoux.
- Il est clair qu'il y a un complice dans la salle des commandes, constata Trunks, les yeux fixés sur l'écran. Toutes les caméras ont été coupées avant le drame.
- Nous devrions les interroger, dit Farore.
- Oui mais demain. Actuellement mes neurones ne sont pas en état de réfléchir.
Trunks se leva et ébouriffa les cheveux de Pan.
- T'en fais pas petite, rassura t-il. Nous sommes toujours en bon lien avec la planète Pital... Avec un peu de chance ils accepteront d'aider Gohan.
C'est sur ces mots que Trunks quitta la pièce, laissant les deux femmes seules.
- Il a raison tu sais, il ne faut pas désespérer.
- Vous êtes gentille.
- Commence par arrêter de me vouvoyer, pour le reste ça ira.
Farore passa une main dans les cheveux de Pan.
- En sachant qu'il y a un traître dans nos locaux, commença Farore, je ne serai pas rassurée de dormir seule. Tu voudrais venir dans mon appartement ?
Surprise par cette proposition soudaine, Pan déglutit. Pourquoi est-ce que Farore la troublait autant ? Ne pas se faire d'illusion, elle demandait simplement ça pour ne pas dormir seule.
- B... bien sûr, répondit Pan. Mais ne crois pas que je pense que tu penses à des choses bizarres... Enfin je veux dire, non ! Enfin oui, mais voilà... Je ne suis pas celle que tu croi... Euh, pardon je m'égare... Je veux bien !
Farore haussa un sourcil l'espace d'un instant mais laissa finalement tomber. Elle sortit de l'amphithéâtre et Pan lui emboîta le pas.
Après avoir traversé tout le bâtiment, elles arrivèrent devant une porte où le nom de Farore était inscrit en lettre capitale. L'adjointe de Trunks chercha la clé de son trousseau et la porte s'ouvrit.
Lorsque Pan pénétra à l'intérieur, elle sentit une agréable odeur de vanille lui titiller les narines. La moquette était bleue comme la robe de Farore, et les murs tous entièrement tapissés de rose. Un véritable appartement, rien de comparable avec la petite chambre de Pan.
Farore se laissa tomber sur son canapé rouge et retira ses talons avant de se masser les pieds.
- La prochaine fois j'irai en baskets... plaisanta t-elle.
Pan balayait l'appartement des yeux. La seule fois de sa vie où elle avait pu voir un endroit aussi luxueux, c'était à la Capsule Corporation.
- Tous les membres importants ont ce genre d'appartements ? demanda t-elle.
- Oui, répondit Farore. Tu ne l'a peut-être pas bien vu car il n'y avait pas beaucoup de lumière mais l'appartement d'Orlando était également comme celui-ci. On commence à attribuer une chambre comme celle-ci à ceux qui deviennent capitaine.
- Donc Athéna en possède également un ? Génial...
- Toi aussi tu pourras en avoir si tu travailles dur.
Pan s'assit aux côtés de Farore.
- Nous n'avons pas vraiment fait connaissance pour le moment, dit Farore.
- C'est vrai, répondit Pan.
- Tu as un petit copain ?
Les joues de Pan devinrent soudainement écarlates. Était-ce réellement la première chose que l'on demande à quelqu'un ?
- Euh... Non... Je... euh... Et vou... Pardon. Et toi ?
- Non, répondit Farore. Je n'ai pas le temps pour ça.
- Je vois.
Farore rabattit l'une des mèches de cheveux de Pan derrière son oreille.
- Tu me rappelles moi, quand j'étais plus jeune.
- Pourquoi ?
La vice présidente désigna une photo encadrée sur la table basse sur laquelle une jeune fille et une plus grande souriaient.
- C'est ma grande sœur et moi, dit-elle. Je l'ai longtemps vue dans un lit d'hôpital, entre la vie et la mort. J'aurais également espéré qu'un médecin comme Orlando puisse l'aider.
- Elle est... ?
- Oui, elle est morte.
Pan ne sut pas quoi répondre à part :
- Désolée... Comment est-ce arrivé ? Si ce n'est pas trop indiscret.
- Personne ne sait... répondit Farore avec une rare amertume qui trahissait son ton habituellement neutre. En vérité quelqu'un l'a mise dans cet état. Elle faisait également partie la Patrouille Galactique.
- C'est pour cette raison que tu es ici ?
- J'espérais savoir qui a fait ça, mais j'ai fait mon deuil. Je ne le saurai sans doute jamais.
Pan prit les mains d'une Farore surprise.
- Ne perd pas espoir ! Je suis certaine qu'on saura qui a fait ça... Et je t'y aiderai.
Farore se fendit d'un sourire.
- Merci beaucoup Pan... Et je ferai de mon mieux pour t'aider à soigner ton père.
En disant cela, Farore sentit son cœur se pincer.
- Bref ! dit-elle. Ca ne me dérange pas que tu lorgnes sur mes seins mais tu pourrais le faire plus discrètement.
- Hein ?! se scandalisa Pan. Mais c'est archi faux !
- Petite menteuse, j'ai bien remarqué la façon dont tu me regardais pendant la soirée tout à l'heure.
Pan rougit, ce qui provoqua un rire retenu de Farore.
Mais pendant ce temps, bien loin de la planète Lescure... Un vieil homme tapait les dernières lignes d'un programme sur son ordinateur. La lumière des écrans rendait presque son visage bleu lumineux.
- J'attends ton armée de pied ferme Trunks... chuchota t-il à lui-même. Je vais décimer le plus puissant de tes équipages...
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C'était la dernière partie du second chapitre, les choses devraient commencer à bouger dans le prochain
