Cette fiction présentera les aventures qu'a vécues notre cher Kuririn avant de faire la rencontre de Goku et Kamé Sennin à Kamé House. Pour ceux qui ne le savent pas, Kuririn a passé 9 ans dans ce qu'on appelle le "temple d'Ôrin" où il a été formé aux arts martiaux. C'est donc cette période qui sera traitée.
Voici son histoire.
Chapitre 1 : Kuririn
« Dégage de là, petit ! », « Eh, mais il est passé où ton nez ?! » ou encore « Débrouille-toi tout seul ! », telles étaient les phrases qu’avait dû subir le jeune Kuririn, orphelin de 4 ans, qui avait justement dû se débrouiller seul toute sa vie. Malgré son jeune âge, l’orphelin avait développé une ruse exceptionnelle pour pouvoir survivre, si bien qu’il pouvait désormais se sortir de n’importe quelle situation. Chaque jour, trouver à manger dans la capitale de l’Est ne posait plus trop de soucis à Kuririn, mais ses soucis se trouvaient autre part. Kuririn en avait marre de voir des enfants heureux dans la rue, avec leurs parents à leurs côtés. Il en était jaloux. Lui n’avait pas de famille, personne pour l’aimer, personne pour l’aider. Il ne voulait pas être un vagabond. Ce qu’il souhaitait était d’avoir des amis, des frères, des parents, et qu’ensemble, ils partagent leurs repas autour d’une table, comme une famille.
L’orphelin était noyé dans ses pensées. Il venait de voler un honnête marchand comme à son habitude et s’était installé sur le bord d’un toit, là où personne ne viendrait le déranger. Il avait une vue parfaite sur toute la rue, illuminée par un soleil éclatant. C’était une longue avenue commerçante composée de restaurants, de bars, de petites boutiques, d’hôtels ou encore de terrains de jeux. C’était un lieu de rencontres, où les enfants venaient jouer, les amitiés naissaient, les couples se formaient et les personnes âgées se reposaient.
Mais Kuririn était seul. La seule personne qui lui souriait était une jolie femme aux cheveux bouclés verts, portant une courte jupe de couleur violette, apparaissant sur la grande affiche de pub située sur l’immeuble en face de lui.
Soudain, une grosse voix qui venait d’en bas l’interpella :
« Rends-moi ça, espèce de voyou, ou je vais venir le récupérer de force ! »
C’était le fameux marchand. Il était assez âgé. Son visage était marqué par la fatigue, lui qui avait certainement travaillé toute sa vie dans ce même magasin dont la gérance se transmettait de génération en génération. Malgré son air colérique, qu’il semblait porter en permanence, Kuririn avait un peu de peine pour ce monsieur, après tout, ce dernier n’était pas en tort. Mais le jeune orphelin avait faim.
Puis, le marchand, sachant que Kuririn ne lui rendrait jamais le fruit qu’il lui avait volé en lui faisant des menaces, grommela et prit un air plus calme :
« - Bon, si tu descends et me rends ce durian, je te donnerai 500 zénis.
Kuririn réfléchit longuement. Après tout, avec cet argent, il pourrait s’acheter une bonne dizaine de durians, ce fruit dont personne ne voulait à cause de sa forte odeur, ou encore une casquette pour devenir un garçon populaire. Ce commerçant était tellement généreux !
- D’accord, j’arrive ! répondit le jeune voleur. »
Toujours soucieux de soigner ses arrivées, il plongea du haut de l’immeuble et réussit à faire plusieurs tours sur lui-même avant de tomber la tête la première dans une cagette en bois, où de nombreux habits étaient heureusement rangés. Ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait, mais Kuririn n’était pas du genre à lâcher prise. Il se releva alors et fit mine que sa chute était prévue. Arrivé en face du marchand, Kuririn sourit et tendit le fruit.
Le marchand prit le durian, et s’en alla.
Le jeune voleur s’était fait avoir. Il était complètement dépité. Pourquoi devait-il être si naïf ? À chaque fois, on lui trahissait sa trop grande confiance et pourtant il n’apprenait jamais la leçon. Il était seul, et condamné à rester ainsi pour le restant de ses jours.
Kuririn s’assit contre un mur, et se prit la tête entre les mains, pleurant. Il pouvait entendre les passants murmurer, et les enfants se moquer. Il sentait les regards se porter sur lui. Il était le centre de l’attention, mais on lui portait si peu d’intérêt. Tout ce qu’il souhaitait à ce moment-là était un minimum d’attention.
C’est alors qu’une personne s’approcha de Kuririn, et l’accosta d’une voix douce :
« - J’ai vu la scène avec le marchand de fruits tout à l’heure. Il n’aurait pas dû te faire ça. Tu es jeune, et tu as besoin d’aide de la part de tes aînés. Dis-moi, comment t’appelles-tu ?
Kuririn n’avait aucune envie de regarder cette personne en face. D’une part, il était très timide, et n’osait pas lever la tête. Encore moins quand il pleurait. De plus, s’il levait la tête, c’était comme si le soleil lui mordait les yeux. Il répondit alors, toujours la tête entre les bras :
- Kuririn.
- Tu as quel âge, Kuririn ?
- 4 ans.
- Tu as 4 ans, et tu es tout seul dans la rue ? Où sont tes parents ?
- Je n’en ai pas.
- Ah ! Je vois… répondit l’inconnu, gêné, avant de continuer :
Écoute, Kuririn… Si un jour, tu te sens vraiment seul, n’hésite pas à venir nous voir au temple d’Ôrin. Là-bas, nous t’accueillerons comme un frère, et le Maître Bú Dà comme un fils. Tu recevras un enseignement monastique et on te formera aux arts martiaux. Crois-moi, c’est la meilleure école de tout le pays, et les élèves viennent des quatre coins du monde pour recevoir les enseignements de Bú Dà.
- C’est vrai ? s’étonna Kuririn.
- Absolument. Mais toi, tu as de la chance d’habiter ici. Le temple se situe seulement au sommet du mont Gons. Tu as juste à monter quelques petits escaliers, mais ça devrait aller.
Kuririn n’en était pas si sûr. Mais il laissa l’inconnu continuer :
- Sur ce, ravi de t’avoir rencontré, Kuririn. J’espère que tu nous rejoindras d’ici peu. Pour te remercier d’avoir discuté avec moi, j’ai un cadeau pour toi. »
L’étranger lui tendit quelque chose. Kuririn se laissa guider par la forte odeur du cadeau pour le prendre, toujours la tête baissée. Il n’eut pas le courage de remercier le bienfaiteur. C’était, à vrai dire, une situation nouvelle pour lui.
Quelques jours plus tard, Kuririn avait beaucoup réfléchi à cette discussion. Il ne savait pas vraiment pour quelle raison un inconnu lui viendrait en aide. C’était quelque chose qui le perturbait. Il ne savait pas s’il devait faire confiance à cette personne, qui lui avait promis une famille, une éducation et un avenir. C’était tout ce dont Kuririn avait toujours rêvé, et il était difficile de croire que sa vie changerait ainsi, grâce à une rencontre.
Mais après tout, il n’avait pas grand-chose à perdre.
L’orphelin avait décidé alors de se diriger vers le mont Gons, là où se trouvait le temple selon son bienfaiteur. Il marcha près de trois heures à travers la Capitale de l’Est qu’il connaissait dans les moindres recoins, rencontrant au passage certains marchands qu’il avait volés. Il se rendait alors compte du nombre de personnes à qui il avait fait du mal, ce qui le réconfortait dans son choix de démarrer une nouvelle vie.
Kuririn arriva enfin au pied du mont Gons, et put voir le temple d’Ôrin au loin. Il était tard le soir. Pour accéder au temple, il fallait d'abord gravir les marches de plusieurs longs escaliers blancs, qui paraissaient interminables aux yeux de celui qui avait déjà marché un bon moment pour arriver ici. Il ne savait pas combien de temps ça lui prendrait pour arriver en haut, mais il regrettait déjà de pas avoir pris de provisions sur le chemin.
Son ventre gargouilla mais il était trop tard pour aller chercher de quoi manger, les boutiques et restaurants étant déjà fermés. Il devait donc se dépêcher de monter les escaliers pour pouvoir enfin se nourrir au temple.
Kuririn se lança alors à toute vitesse, enchaînant les marches d’escaliers. Mais son corps lui rappela bien vite ses faibles capacités physiques: arrivé à environ une cinquantaine de marche, le garçon s’effondra, perdant connaissance.
Le lendemain matin, Kuririn ouvrit ses yeux. Il était dans une belle chambre traditionnelle avec des murs beiges et des meubles en bois marrons et blancs. Il y avait sur les murs des posters de grands combattants, le seul qu’il reconnut au premier coup d’œil était Chapa, qui avait gagné un grand tournoi d’arts martiaux il y avait de cela quelques décennies. Lui était allongé dans un grand lit qui était très bas et situé au centre de la pièce. Il ne savait pas ce qu’il faisait là, mais pour rien au monde il ne quitterait cette chambre.
Soudain, quelqu’un ouvrit les panneaux coulissants sur sa gauche. C’était une belle femme brune d’une trentaine d’années. Elle portait une longue robe violette qui descendait jusqu’à ses genoux et portait des getas à ses jolis pieds. Elle avait dans ses mains un plateau avec des fruits - pas de durian - une tasse de thé et des viennoiseries. Elle commença:
« - Bonjour, tu t’es bien reposé ?
- Heu… oui. Pouvez-vous me dire où je suis et ce que je fais là ?
La femme rigola et répondit :
- Tu n’as aucun souci à te faire. Tu es ici chez moi, entre le pied du mont Gons et son sommet. J’imagine que tu te rendais au temple d’Ôrin pour te former aux arts martiaux avec le grand maître Bú Dà. Tu as de la chance de pouvoir le rencontrer ! Moi, je suis trop vieille pour entrer dans le temple, mais je me suis installée ici, à deux pas du temple. J’adore les arts martiaux ! Mon combattant préféré, c’est Chapa ! Tu savais qu’il a déjà remporté le Tenkaichi Budokai sans se faire toucher une seule fois ? Mais je suis sûre que Bú Dà pourrait lui mettre une sévère correction s’il le voulait et participait au championnat. Après tout, on dit que c’est le plus grand maître en arts martiaux du monde… Mon plus grand rêve serait qu’il vienne chez moi boire un thé.
Kuririn, ne portant pas un grand intérêt à son discours, la stoppa :
- Pouvez-vous me dire ce que je fais là, dans ce lit ?
Son interlocutrice ne perdit pas son sourire et enchaîna :
- Je t’ai retrouvé inconscient au pied du mont en rentrant chez moi. Je me suis dit: « Pauvre chou, il a dû glisser sur une marche et se cogner la tête en retombant ! », alors je t’ai porté jusqu’à chez moi. Bon sang, qu’est-ce que tu étais lourd ! Je me suis donc dit que tu étais tombé dans les pommes par excès d’effort. Je ne sais pas si tu aurais pu monter sans mon aide !
Kuririn ne savait pas comment réagir, mais il ne voulait pas vexer la femme qui l’avait aidé, il répondit alors :
- C’est très… gentil de votre part, madame. Mais pourquoi m’avoir aidé ?
- C’est tout à fait normal de tendre la main aux autres. Et aussi, parce que tu es un mignon petit garçon.
À entendre cette phrase, Kuririn commença à transpirer. C’est alors que la femme se précipita sur lui pour lui taper les joues, sans quoi il serait tombé dans les pommes.
- Tu es sûr que tu vas bien ? demanda la femme.
- Oui, oui… C’est juste que… j’ai un peu faim, mentit Kuririn.
- Justement, je t’ai ramené à manger.
Elle lui mit le plateau sur le torse, avant de demander:
- Au fait, comment tu t’appelles ?
- Kuririn. Et vous ?
- Oh, c’est tellement craquant comme nom ! Moi, c’est Norma. Enchantée de te rencontrer, Kuririn.
- De même. Mer… Merci pour le petit-déjeuner.
- Pas de quoi. Ça me fait plaisir d’avoir quelqu’un chez moi ! Tu sais, on ne me rend pas souvent visite ici. Je suis un peu coupée du reste de la population à cette hauteur.
Kuririn étonné, demanda:
- Votre maison est si haut que ça ?
- Oh que oui ! On est à plus de 1000 mètres d’altitude, tu sais. Je mets bien 2 heures pour monter jusqu’à chez moi, et le double avec un enfant sur le dos.
Elle regarda l’horloge sur le la table de chevet à côté du lit, et s’exclama :
Bon allez, je te laisse, parce que je dois aller faire les courses en ville. Bon appétit, et bonne chance pour entrer chez les bonzes ! Tu me ramèneras un autographe de Bú Dà, d’accord ?
- Oui, oui… Bien sûr… »
Satisfaite, Norma s’en alla.
Une vingtaine de minutes plus tard, Kuririn sortit de la maison, le ventre plein. Son premier réflexe fut d’aller vérifier les dires de Norma concernant la hauteur à laquelle la maison se trouvait. Et elle n’avait pas menti. La Capitale de l’Est était minuscule vue d’ici. Kuririn aurait mis la nuit entière pour arriver jusqu’ici.
Il se retourna ensuite en direction des escaliers menant au temple d’Ôrin :
« Il ne reste qu’un seul escalier ?! » s’exclama Kuririn.
En effet, encore une centaine de marches et il aurait terminé son périple. Décidément, il devait une fière chandelle à cette Norma.
Après cet unique escalier, il ferait la rencontre de ses frères, du plus grand maître en arts martiaux du monde et du gars qui lui a donné un fruit quelques jours plus tôt. Kuririn était à la fois excité et nerveux à cette idée. Et si le maître ou les bonzes le trouvaient bizarre, qu’ils se moquent de son physique ?
Il fit disparaître ces pensées négatives. Après tout, il n’y avait aucune raison que ça se passe mal. Il n’était pas un méchant garçon, et tous étaient là pour l’accueillir. Il se dirigea alors vers les escaliers.
Enfin monté en haut des escaliers, Kuririn écarquilla les yeux au moment où il constata l’immensité du temple d’Ôrin. C’était une structure gigantesque dont l’entrée était une grande porte en bois noir qui, sans aucun doute, avait traversé les siècles. Au-dessus de cette porte étaient inscrits « 多林寺 », caractères kanji pour désigner le nom du temple, signe qu’il était arrivé au bon endroit. Pour accéder à cette porte, il fallait encore monter de hauts escaliers blancs dont les bords étaient ornés de magnifiques bougies dorées. Leur taille atteignait une cinquantaine de centimètres de hauteur, soit à peine moins que la taille de Kuririn.
Il aperçut alors un enfant qui se tenait debout juste à côté d’un arbre. C’était probablement un bonze du temple. Comparé aux bougies, le supposé bonze n’était pas bien grand non plus. Il était enrobé et avait le dos plutôt bossu. Il était de plus vêtu d’un kimono doré qu’il portait incroyablement bas et d’une ceinture… noire. Kuririn savait que la ceinture noire était la meilleure que pouvait convoiter un expert en arts martiaux, et cet enfant en portait déjà une.
Il n’y avait aucun doute, le temple d’Ôrin était la meilleure école du pays.
Kuririn arbora un large sourire et s’approcha de l’enfant. Il se gratta les cheveux et, pour démarrer la conversation, demanda :
« - Heu… salut. Dis-moi, c’est… c’est bien ici le temple d’Ôrin ?
L’interrogé sursauta et releva son pantalon, avant de répondre :
- Oui, tu es arrivé au bon endroit. Je te souhaite la bienvenue.
Il se retourna alors, et dévoila un crâne complètement dénudé qui fit pouffer Kuririn :
- Eh, mais ils sont passés où tes cheveux ?! Ta tête ressemble à une bille de pachinko !
C’était bien vrai. Mis à part ses sourcils, la tête du moqué était démunie du moindre poil. La victime de la blague, dont le visage chétif devint rouge de colère, fronça alors ses yeux bridés et explosa :
- Comment oses-tu me traiter comme cela ?! Je suis Bú Dà, le maître du temple d'Ôrin, espèce d’imbécile ! »
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