Fillon a un programme tellement à droite que Juppé pourrait presque passer pour un libéral de gauche (ce qu'il n'est pas). Oui, je sais, "libéral" et "gauche" sont des concepts antinomiques pour toi. Mais pas pour moi.
J'avais vu le "qui fait passer". Mais je persiste : je crois pas.
Tu n'as pas compris. Notre système démocratique a évolué avec l'introduction des primaires ouvertes à droite et à gauche. Chaque électeur peut avoir une influence sur le candidat désigné des gros partis, ce qui n'a jamais été le cas avant les primaires de gauche. C'est une évolution récente.
Au vu de la popularité du PS, et avec la division de la gauche au sens large, il est évident que les élections présidentielles de 2017 se jouent aux primaires de droite. C'est un contexte très particulier qui ne s'est encore jamais vu en France. Sarkozy, en 2012, était populaire à droite et avait une base électorale suffisamment solide (malgré son bilan) pour potentiellement gagner.
Oui j'ai compris que c'était une évolution. Et c'est de la daube. L'élection présidentielle se joue donc avant les élections présidentielle. En free style. Tous ces gens méritent de perdre. Et en tout cas j'irai pas voter. Le système a suffisamment de faille pour ne pas encore le pourrir avec des primaires nase aux possibles où on prend le corps électoral en son entier en otage.
Plutôt entre une angine et un cancer.
Bah paye ton angine, hein ?
Tu sais très bien, au fond, que la gauche ne gagnera pas en 2017. C'est bien d'avoir la foi. Peut-être, je peux éventuellement l'admettre, que la gauche arrivera à convaincre d'ici là (retournement économique avec une importante création d'emplois notamment), mais si rien ne change d'ici là, les électeurs voteront l'alternance. S'il y avait une côte de pari concernant la victoire de la gauche, elle serait de 1 pour 1000 tellement cela paraît improbable.
Bon. Je crois que je peux pas être moins d'accord, et en plus ça m'énerve prodigieusement qu'on s'amuse à Madame Soleil.
Parce que qu'est-ce qui va se passer, quel que soit le résultat des présidentiels : on tournera un oeil rétrospectif sur les palanquées de commentaires et on trouvera toujours quelqu'un pour dire qu'en fait ç'avait été prévu par tartempion, ce qui ne changera pas du tout le fait que la méthodologie est nase et que faire des prédictions justes par un moyen inadéquat ça ne rend pas votre moyen adéquat. En réalité on fait juste des projections sur un état du présent, sauf qu'à l'heure actuelle on est encore loin de la présidentielle. Et je rappelle qu'il y a 2 mois, personne ne donnait Fillon gagnant. Et les hérauts de l'apocalypse de chanter les louanges de Juppé, le mec de gauche de droite (lol). C'est risible.
En réalité rien n'est joué parce que : le PS n'a pas de candidat et certainement pas de candidat crédible (pour l'instant) et que d'ailleurs Macron veut faire cavalier seul.
L'alternance ça peut très bien être une alternance de gauche (Chirac/Sarkozy, ça rappelle rien à personne ? c'était pourtant il y a moins de 10 ans).
L'élection peut s'analyser en terme de mobilisation différentielle, c'est un classique de ce mode de scrutin. Donc si la gauche parvient à mobiliser ses électeurs, elle peut tout à fait s'imposer (il suffit d'être deuxième au premier tour, je rappelle).
Du reste c'est le pari de Mélenchon : s'ancrer fortement à gauche, en rupture avec la gauche au pouvoir (raison pour laquelle il a pas voulu aller aux primaires notamment) ; aller chercher les abstentionnistes (caravane des insoumis), faire bouger les lignes, regrouper, donner la parole et la distribuer, faire des groupes d'appuis pour que la campagne parte du bas. Alors oui bah c'est sûr, il a pas encore gagné. En attendant il y a une dynamique de ce côté là et pas trop du côté du PS. A tel point qu'on voit même le parti médiatique commencer à parler autrement de Mélenchon. Qu'on se rassure, ce parti là est toujours nase et se retournera au premier coup de semonce. N'empêche.
Enfin, reste l'orientation des problématiques de la campagne. Évidemment si c'est la sécurité, la droite aura l'avantage. Si c'est la pauvreté, Mélenchon a quelque chose à dire.
Plusieurs erreurs donc : "la" gauche, comme s'il n'y en avait qu'une, "futur de l'indicatif" au lieu du "présent de l'indicatif" ou du "conditionnel".
Donc, non, c'est pas de la foi. Faut juste arrêter de conjuguer au futur des verbes qui devraient être au présent.
Et si Fillon finit par être élu président, bah tu auras quand même eu tort.