par Satan sama le Mar Mars 07, 2017 9:04
Chapitre 24: L'impossible projet du Grand Guedester.
[Planète Arcose, Etoile Guedester]
_ C’est Zebo ?
18 et Raditz étaient parvenus à éviter les cinq Metal Vegeta restant, s’infiltrant dans la structure avec discrétion et habilité. Mais toute l’attention du Grand Guedester devait être tournée vers Zebo et Piccolo, chargés de détruire son noyau, comme le lui avait révélé Kakarotto. Mais aucune trace du prince saiyan, alors que Piccolo et un guerrier Robot habillé d’une cape étaient visiblement en train de se diriger dangereusement vers ce qui semblait être le centre de l’étoile Guedester.
_ Ouais c’est lui, répondit Raditz, étrange qu’ils soient arrivés sans encombre jusqu’ici.
_ Si Zebo a créé cette machine il doit savoir la contourner, se rendre invisible. Ce n’est pas si surprenant que ça.
_ Lui peut-être mais nous ? Après tout on est arrivé comme lui jusqu’ici et sans se faire attaquer. Peut-être qu’on n’était pas sa priorité et qu’il nous a laissé pour les rechercher eux.
Un éclair de lucidité traversa l’esprit de 18.
_ Ou alors…
_ Ou alors quoi ?
Une explosion retentit et Zebo et Piccolo furent expulsés contre la structure d’un couloir.
_ Ou alors on les a mené jusqu’à eux.
_ Merde !
_ Restons discrets et observons.
Vegeta se présenta, dans ses cinq corps identiques, tous, l’air menaçant, exprimant une volonté certaine de tuer et de détruire.
_ Créateur, hurlèrent-ils d’une même voix.
Zebo se releva et utilisa son attaque sonique pour les neutraliser, ceci n’eut pour effet que de les écarter mais ils se redressèrent pour lui faire face.
_ Qui est-ce qui parle ? demanda Zebo, Vegeta ou ma création ?
_ Tu n’as pas mis au monde le saiyan à ce que je sache, répondit un des guerriers.
_ L’esprit de Vegeta est occupé ailleurs, continua un autre, il s’est étonnement complètement isolé au sein d’un seul même corps.
_ Alors tu commences à perdre le contrôle de ton hôte.
_ Momentanément, une fois Kakarotto mort, il oubliera ses objectifs revanchards et se consacrera, sous ma soumission, à l’anéantissement de ce monde et des suivants.
Le Grand Guedester avait développé une personnalité propre, voilà ce que Zebo redoutait le plus. Jusqu’à maintenant cette machine n’avait pas de conscience propre, juste un programme défaillant la poussant à la destruction. Mais Vegeta l’avait semble-t-il changé, la fusion n’était pas totale, mais chacun avait influé sur l’autre. Il y avait autre chose d’étrange, quelque chose qui prenait son origine il y a des milliers d’années, sa communication particulière qui consistait à utiliser plusieurs de ses clones de métal pour s’exprimer, clairement assimilable à la façon dont parlaient les Arcosiens.
_ Ne vois-tu pas que l’histoire se répète ? Les Arcosiens m’ont créé, j’ai échappé à leur contrôle puis je t’ai créé et tu as échappé à mon contrôle puis tu as façonné Metal Vegeta, et maintenant il te délaisse pour combattre Kakarotto. Il t’échappe lui aussi. Ce qu’il pourrait faire, sera sans doute très différent de ce que tu veux réaliser. Peut-être même qu’il s’accaparera de tes facultés pour, lui aussi, créer quelque chose amené à le dépasser. Et si tout s’arrêtait aujourd’hui ? Qu’on en finisse. Je te détruis, je détruis cette maudite planète et ses ignobles occupants et Metal Vegeta disparaît avec nous.
_ C’est une fin en soi, mais pas celle pour laquelle tu m’as conçu, le vivant est désorganisé, imprévisible, l’univers tout en entier est un chantier éternel, incapable de prendre forme, incapable d’atteindre la perfection que je suis amené à apporter.
_ Tu veux créer un monde qui ne peut pas exister, hurla Piccolo. Sans vie c’est le néant, pas la perfection.
Un des Vegeta le fit taire avec un rayon d’énergie brutal, Piccolo s’écroula, du sang violet s’écoulant de sa bouche.
_ Ces paroles ne font pas sens pour moi, faible créature.
_ A la vérité Grand Guedester, répliqua Zebo, même si tu lui donnes tort, ton objectif ne pourra jamais être atteint, tu veux détruire tout ce qui vit dans l’univers, mais ta propre puissance dépend elle-même d’un être vivant. Si tu réussis Vegeta sera le dernier ennemi qu’il te reste, mais si tu le détruis tu es détruit toi aussi. Piccolo a raison sur un point, tu cherches la perfection, mais tu n’obtiendras que le néant. La fin de toute vie, mais aussi la fin de ton royaume mécanique et parfait, les machines ne domineront jamais l’univers. Parce qu’elles dépendent toujours des vivants, jusqu’à leur existence même.
Le Grand Guedester ne répliqua pas, incapable de répondre à ce paradoxe.
_ Depuis le début tu pensais que ton seul point faible était ton noyau, tu n’avais pas tort, mais je n’avais pas à le détruire pour t’atteindre, je devais simplement te faire comprendre que tu n’es qu’un programme défectueux, une machine ratée, détraquée. Tout ton plan est voué à l’échec, ta mission est impossible à réaliser. Ta perfection une utopie. Alors ma décevante création ? Que feras-tu à présent ? As-tu un but ? Tu n’en as plus aucun. J’ai mis fin à ton rêve, tu es vaincu.
Les guerriers de Metal furent comme parcourus de spasmes incontrôlables et l’étoile tout entière trembla.
_ Que lui as-tu fais ?, demanda Raditz.
Il s’était décidé de sortir de sa cachette, soucieux de comprendre par quel étrange phénomène Zebo était parvenu à créer ce bug.
_ Je l’ai déjà dit saiyan, je l’ai vaincu.
_ Il faut sortir d’ici, hurla 18, tout va exploser.
_ Pas avant de les avoir éliminés, contra Raditz.
_ Pas le temps crétin, dépêches toi.
La cyborg s’empara du saiyan et ils fuirent le spectacle apocalyptique qui débutait dès lors. Zebo prit Piccolo sur ses épaules et s’en alla à son tour. Au cœur de ce désastre, de cette autodestruction inattendue, un esprit luttait encore pour empêcher Guedester de disparaître complètement. Vegeta, noyau de puissance, décharné, mutilé, démembré, parcouru de câbles là où se tenaient avant un corps de guerrier, luttait pour reprendre le contrôle.
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_ Pourquoi t’en es arrivé là au juste Vegeta ? Tu sais bien que ce n’est pas toi, tu sais bien que le Vegeta que j’ai connu ne se serait jamais lancé dans une quête aussi stupide.
_ N’est-ce pourtant pas ce que les saiyans ont toujours fait ? Massacrer des peuples entiers, détruire les planètes, décimer toute une race, en commençant par nos propres voisins les Tsufurs.
_ C’est ce que nous faisions oui, tu connais mieux notre peuple que moi, mais nous savons tous les deux que nous sommes passés d’un peuple isolé et primaire à un groupe de mercenaires au service d’un tyran qui nous méprisait et qui nous a massacré à son tour. Quelle est la prochaine étape selon toi ? Nous sommes une race de guerriers, amenés à combattre mais aussi à diriger. Aucun peuple dans l’univers ne mérite d’être au-dessus des autres, si ce n’est les saiyans.
_ La prochaine étape pour les saiyans, c’est moi, gouvernant un monde sans vie. Tu vois nous partageons les mêmes objectifs.
_ Il n’y aura plus rien à gouverner, tu n’as jamais été communautaire c’est vrai. Tu détestais, méprisait et ignorait tout le monde. Même Nappa, même Raditz que tu as côtoyé pendant des années et qui étaient tes seuls liens sociaux. Je suppose que tu es resté de marbre, quand tu as appris la destruction de Vegeta, quand tu as appris la mort de ton père le roi, pourquoi pas. C’est en tout cas ce que mon frère sous-entendait. En fait tu n’étais déjà qu’un esprit esseulé et marginal avant de devenir ce que tu es aujourd’hui, mais désormais tu es aussi un esprit malade et dépourvu de raison.
Vegeta se jeta sur Kakarotto et le martela de poings. Dans sa forme de super saiyan, le Destructeur encaissait bien les coups, mais face à cette créature de métal, chaque assaut reçu était ressenti comme le coup fatal. Il n’en fallut pas plus à Kakarotto pour réagir, l’approche de la mort le menaçait déjà et le combat n’avait même pas débuté. Il devait continuer de l’attaquer sur le plan psychologique mais pour ça il avait besoin de temps. Le saiyan s’écarta assez pour gagner la seconde qu’il lui fallait pour projeter un Kikoha d’une puissance suffisante sans doute pour ravager la moitié de la planète. La boule de feu n’annihila cependant qu’un bon quart de Metal Vegeta. Kakarotto en profita pour enchaîner sur le Kamehameha. Plus puissante encore l’attaque pouvait même lui permettre de reprendre l’avantage mais Vegeta l’arrêta d’une seule main. Un mur d’énergie s’étant déployé devant sa paume. Absorbant même l’onde de choc de la déflagration. Quand ce fut terminé, son adversaire s’était déjà régénéré.
_ Je comprends. Une telle puissance ça doit monter à la tête. J’ai combattu et tué un adversaire plus fort encore que toi, et plus fou surtout. Ce n’est peut-être pas naturel de dépasser certaines limites de puissance. Ça vous grille les neurones.
_ Les saiyans deviennent plus forts à chaque fois qu’ils reviennent de peu de la mort, notre nature c’est de dépasser ces limites.
_ Et quel est le mérite lorsque toute notre force dépend d’une machine de 1000 ans complètement détraquée ?
_ Je me fiche de ta morale Kakarotto, tu t’es toujours cru au-dessus des autres, déjà prêt à te rebeller contre Freezer quelques minutes après avoir appris son existence, tu n’as même pas daigné massacrer tous les terriens par pur sentimentalisme, ne masquant même pas la dégoutante affection que tu leur portes. Tu t’es démarqué par ta différence avec les tiens. Mais tu n’arrivas ni à me convaincre, ni à me raisonner. Arrête ton cinéma. Ce n’est pas un combat d’idée, ce n’est pas un combat pour protéger l’univers ou le détruire, c’est un combat pour le gouverner. Tout ce que tu souhaites c’est conserver ta précieuse place confortable sur le trône d’un Empire naissant. Et moi établir un monde où il n’y aurait que moi à la tête du néant. Alors arrêtons de philosopher et allons y sérieusement. Celui qui remporte le combat, remporte l’univers.
Kakarotto sourit et se mit en position de combat.
_ Vu comme ça, je suis d’accord, arrêtons le blabla, et place au massacre.
[Capitale Sud – Terre]
Bulma se hasardait dans le lieu le plus dangereux qui soit sur Terre, une ville peuplée de monstres et de criminels. Une ville où les folles règles du Roi Piccolo faisaient encore lois. Il était si facile de rentrer dans la Capitale Sud qu’elle eut l’impression que les portes de l’enfer lui étaient grandes ouvertes. Mais quel besoin d’y créer des frontières, y laisser entrer des visiteurs inconscients, c’était des victimes en plus pour les clans de démons et de tueurs qui vivaient dans ses rues. En sortir par contre, elle doutait que ce soit possible, ou en tout cas pas sans y risquer sa vie. Mais elle n’avait pas le choix, elle avait besoin de son fils, besoin de le voir, besoin de son soutiens.
Face à la crise que leur famille subissait, se rassembler était la meilleure option qui soit. Elle espérait, plus que tout, pouvoir ramener Junior à la maison pour y rejoindre ses frères. Et avec l’influence que Piccolo avait acquis dans cette ville, peut-être qu’elle allait y trouver de nouveaux soldats, des héros respectés, pour continuer son combat contre le gouvernement de Mai.
Hors de question qu’elle ne laisse son ex alliée détruire sa famille, peu importe leur responsabilité, peu importe ce meurtre commis par Muten, et le nombre de prisonniers qu’il a laissé s’échapper pour la sauver. Peu importe la disparition de Videl, la mort de Satan, où l’implication de Yamcha dans le combat que Kakarotto avait orchestré contre l’Empire. Peu lui importait tout ça, et les raisons qui allaient pousser Mai à se détourner d’elle pour de bon. Personne ne pouvait gâcher sa vie, ni la sienne, ni celle de ses enfants.
Bulma était l’intelligence incarnée. C’est ce qu’on disait d’elle dans son foyer, la Capitale Ouest. Les gens l’admiraient pour son ingéniosité et son coté aventurière. C’était surtout ce dernier point qu’elle mettait à l’épreuve aujourd’hui. L’aventure. Comme dans sa jeunesse, ce temps où elle parcourait la planète aux cotés de Kakarotto, ce temps où l’insouciance l’avait vacciné contre la peur, où le danger n’était qu’un élément contrariant dans sa quête stupide de jeune fille soucieuse de son bien être sentimental.
La ville était grande et les gens malveillants ou craintifs, son allure et sa propreté attiraient les regards, elle vit des yeux briller dans la pénombre. Il faisait nuit noir et la capitale était à peine éclairée là où elle s’était aventuré. Elle était probablement en territoire démon.
Bulma ne céda pas à la panique et s’arma de son tout dernier prototype, le genre de jouet que ces diables pouvaient craindre. Son fusil d’assaut avait été conçu avec de la technologie impériale, le type d’armes que portaient les soldats de Freezer trop faibles pour créer leur propre attaque énergétique, mais bien sûr avec un certain nombre d’améliorations.
Des démons s’approchaient. Elle sortit un autre gadget de sa ceinture, une montre qu’elle porta à son poignet et qu’elle régla sur 30 cm. Comme elle s’y attendait, deux démons surgirent pour s’en prendre à elle, le premier gouta du puissant flux énergétique de son fusil, transpercé au niveau du torse. L’autre surpris, s’écarta rapidement, et lui envoya une de ses propres attaques énergétiques. Un bouclier se forma autour d’elle et la déflagration ne l’atteignit pas. Protégée, elle s’écarta à son tour, éteignit son bouclier et visa la tête de son adversaire. Le crâne du démon éclata et son corps tomba mollement sur le sol. Le bruit allait probablement en attirer d’autres. Elle revint à sa montre et l’actionna. Soudain Bulma disparut aux yeux de tous les prédateurs qui l’avaient pris en chasse. Sa taille s’était réduite à seulement 30 centimètres.
_ Je savais que ma montre réductrice me servirait un jour, et papa qui disait que ça n’avait rien de révolutionnaire. Tu parles.
Même avec cette taille, elle pouvait être encore visible, mais plus petit l’exposerait à d’autres prédateurs, et elle n’avait pas le temps de fuir des chats, ou mêmes des insectes. Elle devait être discrète mais rester attentive.
_ Alors Junior, où te caches-tu ? Voyons voir.
Elle alluma sa carte holographique de la Capitale Sud.
_ Bon sang, la ville ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était, certaines rues ont même disparues. Je dois scanner les environs.
Deux capsules déployées, deux drones en sortirent. Les petits robots s’envolèrent immédiatement recouvrir la zone pour fournir un nouveau plan détaillé à la fille du Dr. Brief. La carte holographique se remodelait au fur et à mesure. Les quartiers les plus éclairées devaient appartenir aux gangs ou des clans dominants regroupés en communautés. Par contre les plus sombres appartenaient sans aucun doute aux démons. Mais si Piccolo et son groupe de repentis devaient rester discrets, et ils le devaient pour pouvoir continuer leurs actions, ils ne se risqueraient pas à côtoyer les quartiers de gangsters, c’était pourtant là qu’ils pouvaient passer le mieux inaperçus, se mêlant aux petits criminels, et s’éloignant de l’hostilité des résidents démoniaques.
_ C’est impossible, cette organisation ne peut être viable si elle est constamment mêlée à ceux qu’elle combat, il y a trop d’indics, trop d’agressivité, il y a forcément un endroit sûr dans cette capitale. Junior où te caches-tu bon sang ?!
Autour d’elle, elle sentit des créatures sortir de la pénombre, les locaux n’avaient pas tous disparus de ces quartiers, elle aperçut plusieurs esclaves enchaînés, surtout des femmes et des enfants. Etonnement ils n’étaient aucunement gardés par des démons, mais des hommes, deux exactement, bien armés et un peu paniqué. Bulma réduisit sa taille de dix nouveaux centimètres pour être sûr de ne pas être visible, elle s’installa sur un bolide miniaturisé et suivit le groupe d’esclavagiste. C’était typiquement le genre de cible que les repentis prenaient en chasse, mais vu qu’il était monnaie courante dans cette capitale de céder quelques vies d’esclaves pour quelques mètres de territoires, elle n’était pas certaine que son fils et ses compagnons s’en étaient fait une priorité. Elle ne gagnait peut-être rien à le suivre, mais une belle pagaille pourrait attirer l’attention des repentis.
_ Les démons sont sur le qui-vive Yoko, murmura l’un des esclavagistes, on les entend plus gronder que d’habitude.
_ Ça doit avoir un rapport avec les coups de feu qu’on a entendu tout à l’heure.
_ Ouais, affirma l’autre, je maintiens que ce n’était pas un genre d’arme que je connais, et pourtant j’ai l’oreille fine pour ça. Tu peux être sûr que c’est un coup des repentis.
Bulma n’avait pas fait qu’attirer l’attention des démons, ces esclavagistes avaient visiblement entendu son assaut de tout à l’heure. Une dizaine de personnes les suivaient, la tête baissée. Ils étaient terrifiés, frigorifiés mais ils n’osaient ni pleurer, ni se plaindre, ni même lever les yeux.
_ Quel genre d’hommes offrent les siens en pâture à des démons ? Quels monstres !
Que cela lui serve ou non, Bulma décida qu’elle finirait quand même par intervenir. Quitte à risquer sa vie, elle pouvait toujours se réfugier avec sa petite taille. Et si son plan fonctionnait, elle était certaine de voir venir les repentis.
_ C’est quand même dommage toutes ces jolies pépettes qu’on donne aux démons, et dire qu’ils vont juste les bouffer ou les enfermer dans un coin pour des conneries de rituels ou je ne sais quel autre bizarrerie de démon.
_ Ceux à qui on va les échanger, répondit Yoko, ils vont juste les bouffer.
_ Si les démons doivent dévorer de l’humain pour vivre, pourquoi ils sont restés si longtemps en profondeur ? Ils auraient dû crever de faim là-dessous, y’a pas un humain.
_ T’es idiot ou quoi, ils bouffent pas parce qu’ils en ont besoin, mais par pur plaisir, ils adorent croquer dans la chair fraîche d’une victime encore vivante. Ahah si tu voyais ta tête.
_ C’est pas drôle, on sait jamais comment ça pourrait se passer, si ça se trouve, ils vont nous bouffer nous aussi. T’as jamais remarqué que les mecs qui font les échanges, on finit toujours par les envoyer dans tel ou tel autre quartier hyper éloigné. Moi je dis qu’on les envoie nulle part, parce qu’ils reviennent pas c’est tout. Et maintenant c’est notre tour, t’avais pas réfléchi à ça hein.
_ Et à ton avis gros malin, pourquoi les chefs de clan continueraient encore à faire ce genre d’échange, si au final ça leur ne rapporte rien, à part des esclaves en moins et des hommes morts ?
_ Et si… et si on faisait partie de l’échange ? Tu vois comme un cadeau bonus. C’est pas comme si le gang des quartiers Sud manquait d’hommes, par contre on manque de nourriture, et vu qu’on donne presque rien à bouffer aux esclaves, c’est de nous que le chef veut se débarrasser. Yoko, j’suis sûr, on s’est fait avoir, faut qu’on se casse.
_ Arrêtes de dire des conneries, bordel. Toi je veux bien t’es pas une lumière, mais moi j’ai butté deux démons. J’peux te dire que le chef prendrait pas le risque de se débarrasser d’un tueur de démons. Des gangs entiers s’entredéchirent pour nos services. Tu le sais ça ?
_ Ouais, dis voir, t’as pas fait l’erreur d’accepter une proposition d’un autre clan en douce.
Yoko leva les bras et resta sur la défensive.
_ Wow wow wow, c’est des « on dit » ça. Et puis t’es mal placé pour la ramener, tout le monde sait que t’as échangé pas mal de munitions pour de la bouffe avec le clan des Insoumis.
_ Putain Yoko, et ça fait pas « ding dong» dans ta tête, on va être puni pour nos conneries, on vient pas échanger un festin, on fait partie du festin.
Une des esclaves releva soudain la tête, la capuche qui cachait son visage délivra une magnifique chevelure blonde. En une seconde elle se détacha les poignets, et se débarrassa de ses chaînes. Trop longs à réagir, les deux esclavagistes en déroute furent désarmés par deux habiles tirs de pistolet. Un petit modèle qu’elle avait bien caché dans sa cape boueuse et décharnée, le déguisement parfait.
_ Nan mais vous plaisantez ? hurla-t-elle. Vous voulez dire que y’a pas d’échanges ?
_ Mais t’es qui bordel ?
Ils n’en savaient rien mais Bulma l’avait reconnu et elle ne put s’empêcher de sourire. Elle les avait trouvés finalement, c’était Lunch.
_ Ferme là Yoko, et laisse ton pote parler, sinon je te bute. Pourquoi il n’y aurait pas d’échange ?, hurla-t-elle à l’autre.
_ On s’est fait pigeonné, on est dans le même bain maintenant, alors fout nous la paix.
_ Rien du tout, il faut absolument qu’il y ait cet échange, ces démons sont à la solde de Garlic, je devais les infiltrer, vous avez tout gâché, alors vous avez intérêt de vous arranger pour que tout ait bien lieu.
_ T’as rien compris ma parole, hurla Yoko, Renzi et moi on est des parias maintenant, le chef nous a chargé de l’échange pour qu’on se fasse bouffer avec les esclaves, on va nous sauter dessus à tout moment et nous dévorer tel quel, vous ne pouvez pas les infiltrer, ils vous dévoreront dès qu’ils vous auront entre les pattes.
Lunch ressortit son arme et tira dans la tête de Yoko. Son corps tomba sur le sol et Renzi commença à paniquer, se levant d’un coup et prenant la poudre d’escampette.
_ Il va attirer leur attention un moment, dit-elle aux esclaves, je vous libère et on va essayer de s’en sortir vivants. Je suis un membre des repentis, vous n’avez rien à craindre, j’ai déjà appelé quelqu’un pour nous secourir. Et il sera là dans… maintenant.
_ Lunch, l‘interpela le nouveau venu, qu’est-ce qui a capoté ?
Piccolo n’était jamais très loin, il lui fallait à peine cinq minutes pour se rendre d’un endroit à un autre dans cette ville, et au point les plus éloignés. Il gardait une rapidité incroyable, tout en évitant d’être vu et en esquivant les nombreux quartiers et camps adverses.
_ Les esclavagistes devaient aussi servir de repas, on n’aurait pas pu les infiltrer, on nous aurait attaqué directement, s’ils ne s’en étaient pas rendu compte par eux-mêmes, je serais peut-être morte en plus d’avoir failli à ma mission.
_ On est surement repéré, je vais être obligé de combattre les démons, on ne peut pas fuir, je ne peux pas transporter tout le monde. Bon sang on va perdre toute trace de Garlic, il va encore s’éclipser comme la dernière fois, ça va nous prendre des mois.
Son fils ! Bulma avait retrouvé son fils. Ce n’était plus un hasard, c’était le destin qui lui souriait. Elle se décida à apparaître en reprenant sa taille normale. Surprise Lunch manqua de lui tirer dessus, mais Junior était toujours très réactif, et l’en dissuada. Il la regarda comme un si elle était un mirage et afficha sa stupéfaction.
_ Maman ?!
[Planète Arcose]
La puissance de Vegeta dépassait tout entendement, c’est une réflexion que Kakarotto s’était déjà évoqué mentalement. Lorsque Broly l’avait plongé dans un désespoir profond et avait annihilé toute sa volonté et toute sa combattivité. Jusqu’à ce que la chute de son frère ne le réveille dans sa forme sublimée. Mais désormais il n’y avait plus d’étape à franchir, son niveau actuel avait suffi à vaincre le super saiyan légendaire, alors qu’il était devenu une créature mourante, écroulée sous une masse d’adversaires et vulnérable assez longtemps pour trouver l’opportunité de l’abattre. Vegeta était moins puissant mais bénéficiait d’un énorme avantage, il savait combattre, n’avait que lui comme adversaire et ne pouvait aucunement être blessé. Et malgré sa folie apparente, le prince des saiyans restait le même, combattant pour sa fierté, bien plus sans doute que par goût du pouvoir.
Cette rivalité de l’ombre se concrétisait aujourd’hui. Vegeta n’avait pas peur du sacrifice, s’il ne lui était pas propre, et la mort de ses frères saiyans, si elle put être utile, ne l’aurait en aucun cas dérangé. Mais avec lui c’était différent. Kakarotto était un saiyan de basse classe, mais qui surpassait constamment ses limites et en peu de temps, quand Vegeta était resté au même niveau des années durant. L’avantage d’être faible, c’est qu’on ne peut que progresser, et même lorsque l’on devient plus fort on sait comment progresser d’avantage. Vegeta lui n’en avait pas bénéficié, il était un mercenaire très estimé, qui réglait rapidement les problèmes de Freezer en matant de misérables rébellions mais pendant des années aucun adversaire de sa taille ne s’était présenté pour le mettre à l’épreuve. Il était entouré de gens redoutables qui auraient pu lui permettre de dépasser ses limites, mais ils venaient de son propre camp, le commando Ginue, les lieutenants et commandants de Freezer.
Vegeta avait attendu des années avant de se rebeller, il ne s’était décidé qu’en apprenant l’existence des Dragon Ball avec l’assurance donc d’une vie éternelle sensée les protéger.
Mais lui, Kakarotto, et Vegeta s’était vexé de la constater, il avait déjà décidé de se rebeller avant même de ne serait-ce que savoir à quoi il s’attaquait. Vegeta le détestait parce qu’il voyait en lui le courage et la superbe qui lui ont fait défaut jusqu’alors.
Cependant, ce combat ramenait peu à peu Vegeta, non pas à la raison, mais à sa nature profonde. Il disait combattre pour servir les desseins du Grand Guedester, alors qu’au fond, sa seule ambition actuelle, c’était de tuer Kakarotto.
Et pour ce combat, Vegeta y allait sérieusement. Faisant preuve d’une technique absolument parfaite, une habileté des arts martiaux presque aussi performante que l’art de la maîtrise terrienne. Couplé avec une puissance extraordinaire, et sans oublier sa résistance nouvelle et son pouvoir de régénération, Vegeta était une machine de guerre. Et Kakarotto n’avait pas les cartes en main pour contrer cette perfection presque militaire.
_ Ce combat est ennuyeux, déclara Vegeta, tu ne fais que subir.
_ J’aurais aimé combattre contre un saiyan, un vrai, pas une machine.
_ Je t’aurais vaincu malgré tout, ne te cherches pas d’excuses.
_ Arrêtes de parler comme si je n’avais aucune chance Vegeta, de super saiyan à super saiyan, tu ne m’aurais pas survécu, mais je suis obligé de me battre contre une saloperie de machine qui se régénère et qui a une dizaine d’autres clones identiques en réserve ou que sais-je encore.
_ Je comprends ta déception Kakarotto, ce sentiment de frustration, cette certitude de la défaite, certes tu peux tenter de m’atteindre en te plaignant de mes nouvelles facultés, tu peux pleurer ton fantasme de combat irréalisable. Mais bon sang, tu es un saiyan, peu importe l’adversaire, tu devrais te donner à fond.
_ Ferme là, tu sais très bien que c’est impossible, tu me pousses à rester combattif, à espérer, pour satisfaire ton petit plaisir. Je vais retirer ce sourire prétentieux de ta face de métal.
Vegeta, pour toute réponse, déploya un Ki formidable qui brula presque les avants bras de Kakarotto alors qu’il se protégeait le visage avec.
_ Tu vas mourir Kakarotto, et il n’y aura plus personne pour entendre ou raconter tes exploits ou ta mort héroïque.
_ Je vais te réduire en miettes, hurla-t-il en attaquant Vegeta de front.
Ravivé par le moteur de la rage, Kakarotto étendit à son tour, une aura d’or significative d’une montée en puissance extraordinaire. L’Empereur déversait toute sa hargne en attaques énergétiques dévastatrices et le paysage de la planète se transforma, le feu, les roches, il avait déjà vu ça à Namek. Le même parcours apocalyptique s’enchaînait maintenant sur Arcose, la planète n’y survivrait peut-être pas, Kakarotto n’en avait cure. Il n’avait que Vegeta en tête.
Dans ses yeux, un feu ardent brûlait, le feu de la haine ou le miroir métaphorique des flammes qui jaillissaient du sol. Ses poings se fracassaient sur le torse de métal de Vegeta, compactant sa structure, la transperçant même. Ses attaques d’énergie atteignaient enfin le prince. Il se décomposait, se rétractait, puis se régénérait, et c’était un cycle qu’il pouvait tenir mais que Kakarotto ne pouvait pas faire perdurer indéfiniment. Il n’y réfléchissait pas cependant, savourant sa domination, quand bien même serait-elle passagère. Puis elle prit fin, de façon aussi brutale que le heurt qui marqua son coup d’arrêt. Les bras tremblants, Kakarotto lâcha prise, et constata le désastre.
La main de Vegeta l’avait transpercé. Au niveau du bas ventre. Le sang s’écoulait à n’en plus finir. Son aura s’estompa et sa tignasse noire revint remplacer ses cheveux d’or.
_ Que… ? Comment ?
_ Je te surpassais d’avantage, je voulais juste faire durer un peu le combat. Tu t’es donné à fond Kakarotto. Tu te fais honneur.
_ Va… va te faire foutre avec ton honneur.
Puis soudainement l’étoile Guedester explosa, dans un bruit assourdissant et un spectacle de feu saisissant. Vegeta se retourna, troublé par ce spectacle et plus perdu que jamais.
_ Je suis encore en vie, dit-il, quelque part dans les décombres.
Il aida Kakarotto à se relever et cautérisa sa plaie.
_ As-tu la force pour une dernière attaque ?
_ Pas que tu ne saurais éviter.
_ Je ne bougerais pas.
Il prit Kakarotto par les épaules et le regarda.
_ Détruit ce corps de malheur et promet moi que tu m’achèveras.
Kakarotto acquiesça et rejoignit ses paumes.
_ Adieu Vegeta ! KAMEHAMEEEHAAA !
