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Buu : La quête d'un nouveau destin
À quelques pas de la maison des Son, une fine silhouette vêtue d’un long manteau couleur ébène aux bordures dorées venait de faire son apparition. L’ombre peinte de noire demeura immobile un instant tout en contemplant son environnement.
Le ciel chargé de nuages sombres parsemé d’éclairs grondait à réveiller un mort. Les nombreuses flaques d’eau éparpillées sur le chemin orné de briques témoignaient de l’abondance de la pluie tombante, et les feuillages des arbres dansaient sous la tempête glaciale aux abords de l’habitation. Une atmosphère bien différente de celle qui régnait sur sa planète natale où un soleil de plomb régnait en quasi permanence. La mine inquiète, la silhouette scruta le paysage de gauche à droite, espérant ne pas être aperçue. Elle vérifia que personne ne la suivait, puis emprunta l’allée de briques avant de s’arrêter et de frapper à la porte de la demeure familiale.
Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit laissant apparaître le fils cadet de Gokû.
— Genïe ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il quelque peu surpris.
— Bonsoir. Je suis désolée de débarquer ici sans prévenir, mais… est-ce que je peux entrer ?
— Oui, bien sûr !
Goten s’écarta afin de laisser passer la jeune femme qui entra un peu timidement dans la maison. Elle retira son manteau, puis avança de quelques pas. Genïe était une femme de taille moyenne, plutôt fine. Elle arborait une peau rose chewing-gum et des yeux noirs avec des pupilles rouges. Son crâne dépourvu de cheveux était « coiffé » d’une longue crête faisant office de queue de cheval et quelques « mèches » retombaient de chaque côtés de son visage.
— Genïe ? Genïe ! s’écria la voix de Chichi, qui se précipita hors de la cuisine pour rejoindre la jeune femme. Comme je suis contente de te voir !
— Merci, moi de même madame Son ! répondit la Djinn rose en inclinant légèrement la tête et le haut de son corps en gage du respect qu’elle vouait à la maîtresse de maison.
— Donne-moi ton manteau, je vais le faire sécher ! continua la femme de Gokû en souriant. Elle saisit ce dernier, puis alla le suspendre sur le porte-manteau situé à l’entrée avant de se retourner vers la Majin.
Sa tenue était composée d’un petit haut noir à bordures dorées, muni d’une bretelle du côté droit et une manche courte du côté gauche. D’un pantalon bouffant blanc muni d’un petit tissu noir relié à sa taille et une ceinture noire et dorée sur laquelle était gravé un « M ». Elle portait un collier serré au cou sur lequel était accrochée une petite pierre améthyste, deux boucles d’oreilles argentées en forme d’étoile, deux gros brassards noirs et dorés aux avant-bras ainsi que des chaussures marron clair.
— Je suis désolée de vous déranger à cette heure-ci, mais je viens vous parler parce que… commença-t-elle un peu hésitante. Elle n’eut pas le temps de continuer sa phrase, que la porte s'écarta à nouveau laissant apparaître le père de famille.
— Genïe ? Content de te voir, ça faisait longtemps ! Qu’est-ce qui t’amène ici ? demanda Gokû tout en s’approchant d’elle en souriant.
La démone afficha une moue avant de reprendre :
— Je suis venue car il faut que je vous parle, c’est très important. C’est à propos de ma maîtresse. Enfin… Maelyss.
— Quoi ? Il lui est arrivé quelque chose ? Ne me dis pas qu’elle est blessée ! s’excita Chichi en s’agrippant aux épaules de la jeune femme.
— Non rassurez-vous, elle n’a rien. Mais…
— Mais… répéta Gokû quelque peu inquiet.
— La situation commence à dégénérer et elle devient dangereuse. Elle a même tué deux Vergassiens il y a quelques jours...
— Quoi ?! s’exclamèrent Chichi, Gokû et Goten les yeux écarquillés.
— Elle n’a pas fait ça … continua Goten choqué.
Un air triste s’étala sur le visage de la Majin tandis qu’elle baissait les yeux.
— Elle ne se contrôle plus. Je ne parviens pas à la raisonner. Elle a vraiment besoin d’aide…
Un sentiment de honte et de culpabilité gagna peu à peu la Majin tandis que son visage s’assombrissait. Son rôle de Gardienne auprès de Maelyss était de la protéger et de tout faire à présent pour qu’elle recouvre une vie aussi normale que possible. C'était le pire des affronts de devoir annoncer à sa famille qu’elle faillait à sa tâche. Elle était très proche de leur fille. Cette dernière était bien plus qu’une simple maîtresse à qui elle devait obéir. Elle était devenue une amie. Sa meilleure amie… Et la simple idée de ne pouvoir l’aider comme elle le souhaitait plongeait la Djinn dans tous ses états. Mais elle devait tenir bon. Maelyss avait besoin d’elle. Elle comptait sur elle. Tout comme Tayrun, son créateur et les autres…
— Oui, je l’avais déjà remarqué la dernière fois… déclara Gokû d’un ton grave.
— C’est affreux… ma petite fille ! gémit Chichi aux bords des larmes.
— Je veux bien, mais que veux-tu qu’on fasse ? lança Goten, à chaque fois qu’on essaie de discuter, elle se braque et refuse de nous parler de ce qui lui ait arrivé. Même moi je n’arrive pas à lui parler alors que je suis aussi mes cours sur Vergas. Elle se montre distante et fuit tout le temps dès que je tente de m’approcher d’elle...
— Eh bien, je me disais que... tu pourrais peut-être tu pourrai m'aider en te servant de tes visions.
— J'ai déja tenté, répondit Goten à l'intention de la Majin. Mais je n’y arrive pas. Je ne peux pas utiliser ce pouvoir sur commande...
— Et si tu essayais de te concentrer pour les provoquer ? Je peux t’y aider.
La Gardienne s’approcha du frère cadet de son amie et posa ses mains sur les siennes. Quelques secondes plus tard, une aura rose pâle enserra son corps puis, anima celui de l’adolescent. Ce dernier ferma les yeux et inspira profondément. Malheureusement, plus il tentait de se concentrer, plus l’aura qui l’entourait s’affaiblissait. Après quelques secondes, Goten ré ouvrit les yeux tandis que des gouttes de sueurs glissaient le long de ses tempes.
— Je suis désolé. Je… je ne vois rien… déclara-t-il à bout de souffle.
— Ce n'est rien, ne t’inquiète pas, fit la Djinn en retirant ses mains alors que son aura rose s’estompait à son tour. Après tout, ça ne fait que quelques mois que tu as ce don.
— Tu ne peux vraiment rien nous dire sur ce qu’il s’est passé ? Pourquoi toutes ces cachoteries ? C’est notre sœur quand même !
— Je vous assure que si cela ne tenait qu’à moi, je l’aurais fait depuis longtemps. Mais ce ne serait pas lui rendre service que de le faire à sa place. C’est à elle de vous le dire. Je sais que ce n’est pas facile pour vous. Mais peut-être que si l’on s’y met tous ensemble, ça l’aidera à se libérer. Je suis consciente qu’elle n’a pas toujours été très gentille avec vous, surtout ces derniers temps. Mais… on ne peut pas la laisser dans cet état-là. Il faut faire quelque chose…

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