Calfirũ

par **Point** le Mer Fév 01, 2017 20:09

Chapitre dernier lu !
C'était bien. Bien. Très bien. J'arrête de critiquer Calfiru ça sert à rien.

Au niveau du sondage:

- " Tranquille, je valide, vas-y continue, j'aime bien la direction que prend Calfitruc " Ah bah, plus tu t'enfonces, plus j'aime. ( Oh, wait.. )
- "Pas lu en une fois, mais je l'ai fait en plusieurs, no problemo "
-" J'écoute pas les musiques, mais si ça te fait plaisir d'en mettre hein " Je sais pas me concentrer sur deux choses à la fois alors je préfère lire d'abord.

ON ATTEND LA SUITE PARCE QUE LA CA FAIT LONGTEMPS FAINÉANT

par **Max** le Mer Fév 01, 2017 20:28

Plopurah

Enfin, d'après ton image... Karen ? =p

Me semble que tu savais plus ou moins ce que je pensais de Calfirue, et ben....
C'est excellent.

Bien écrit, supérieur ou égal à CGS à son meilleur niveau en permanence, drôle, attachant... Honnêtement, voir cette fic publiée pour de vrai, ça me choquerai pas. Et c'est justement ça le problème =p
C'est pas une fic Dragon ball. Tu pourrais appeler Géro Gordon, Yamcha Gérard, ça changerai rien, ou pratiquement, deux lignes de descriptions et de lore à ajouter.

Bon, sur la fic elle même, j'adhère. C'est un peu dispersé (Le tournois, le cataclysme, Gero et la tsundere, Yamcha, Le ruban rouge), on se perd dans des intrigues qui nous paraissent au début secondaires (#Skyrim) mais pas moins interessantes. Ça se lit limite tout seul, et au contraire, deux chapitres d'un coup, j'adore, ça en fait plus =p
Les introspections, psychologisation des personnages sont vraiment sympa aussi, c'est pas un truc qu'on voit souvent dans une fanfic.

Bon, je vais faire court aujourd'hui, car c'est ça ou le pavé de la taille d'un chapitre, j'ai pas vraiment le temps, mais tu gères la fougère là.

Ah, le sondage.
-Encore meilleurs
-Easy les deux chapitres
-J'ai pas vu les musiques en fait, je ferai gaffe la prochaine fois.

Gambatte '-'

par **omurah** le Ven Fév 10, 2017 20:01

Bon, alors, je suis assez dégoûté. Le bordel m'a pris une heure à écrire (au bas mot), et j'étais en train de terminer la réponse à Max quand j'ai perdu 2/5 du texte suite à une fausse manip'. Du coup j'ai perdu les réponses à Broly97, Zaagaan et Max-sensei. Et j'ai VRAIMENT la flemme de tout réécrire, parce que c'était v'la long. Mais du coup par souci d'équité je posterai pas non plus les réponses à Paulemile, Kurama_Senju et Tonay

En tout cas merci à tous les six pour vos commentaires, je me rattraperai à coup sûr aux prochains s'il y 'en a !
Merci pour votre fidélité à cette fic, franchement ça fait très plaisir. J'en dis pas plus mais j'en pense pas moins.
Et aussi merci aux votants de l'ombre !

Cela étant, petit paragraphe en plus pour prévenir qu'il risque bien de ne pas y avoir de chapitre dans les 2 prochaines semaines. J'ai 2 chapitres d'avance là (sur cet arc) mais certaines raisons liées au scénario font que je préfère terminer d'écrire l'acte 1 en entier (il se terminera probablement vers le chapitre 20) avant de le poster sur un rythme soutenu. J'ai tout renvoyé en cuisines parce que les complications et dramas que suscite cet acte 1 (et plus globalement l'arc zéro) m'obligent à faire plusieurs aller-retour entre les chapitres avant de pouvoir balancer le pavé dans le lac ^^

Tout ça pour dire que Calfiru retourne mijoter en cuisines durant le mois de février et sera servi dans vos assiettes dès le mois de mars !

Voilàààà ; je rends l'antenne :p

par **omurah** le Dim Fév 19, 2017 20:34

Wesh 8D

J'ai pas retourné ma veste, Calfiru croupit toujours en cuisines et reviendra en mars, mais pour le chapitre 12 je suis à peu près certain que je ne le modifierai pas, donc qu'il est fin prêt, donc que je peux le poster sans risque ^^
Ps : pour ceux qui l'auraient raté, le tout premier post de la fic comporte – depuis un moment déjà – pas mal d'éléments complémentaires, genre résumés des chapitres parus, fiches de personnages et tout le toutim :p
D'ailleurs, pour ceux qui auraient un peu décroché (ça fait un mois depuis le chapitre 11) petit rappel des faits – ci-dessous – avant d'entamer le chapitre 12 s'il vous en dit ^^

Résumé des deux chapitres précédents :

L'implosion du bâtiment administratif n'aura finalement su avoir raison de l'ahurissante résistance d'une certaine Rouxmobile, dans laquelle Hiéronimus s'était par ailleurs empressé de trouver refuge avant la fin du funeste décompte des 99 secondes. Bien lui en prit. Cela étant, les chasseurs de prime lancés aux trousses de l'adolescent ne perdirent eux-mêmes qu'une fraction de leurs effectifs dans l'explosion. Aussi la partie de chat reprit-elle sur les chapeaux de roues, au propre comme au figuré, débouchant d'ailleurs plus tôt que tard sur une folle course-poursuite au large de l'océan Pacifique, la Rouxmobile ayant été convertie en bateau pour l'occasion. Et bientôt, bateau devint sous-marin, avec à son bord : Gero, ainsi qu'une poignée de passagers clandestins : les quatre meilleurs lieutenants classe 2 de l'Empire. À savoir : la très policée Needira Stark, le très excentrique Tao Zvei Bong, le très beau Lomee Rogdzee et enfin : le très Khayūr Ibn Dragan. À des centaines de kilomètres de là, sur la Terre ferme, Aaron Wheelo & Tao Paï Paï soulevaient triomphalement une certaine coupe en or emplie pour 3 milliards de zenis en liquide sonnant et trébuchant. Ainsi s'achevait la coupe du monde des meuporgs, qu'Hiéronimus Gero n'aura finalement pas su honorer de sa présence.

Dramatis Personae :

Spoiler

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12

Empire en soldes

♪ ♬

20h18.
12300 mètres sous la surface du Pacifique.

Hiéronimus Gero.
Needira Stark.
Tao Zvei Bong.
Lomee Rogdzee.
Khayūr Ibn Dragan.

Tous les cinq en apnée forcée.
Tous les cinq en attente.
Gero dans son fastueux fauteuil… les autres fixés à même la proue du sous-marin.
Hiéronimus était du bord des calmes. Lomee des moins calmes.
En tout cas tous les cinq attendaient, patiemment.
Qu'attendaient-ils ?
Eh bien…

… Probablement de voir qui serait le premier des cinq à flancher.

Hiéronimus prit le parti de se réinstaller dans son canapé, encore plus confortablement qu'il ne l'était déjà. Dans la main gauche, l'étudiant tenait une sorte de gobelet en plastique, saturé de café chaud. Car oui, première nouvelle : la Rouxmobile sait faire le café.

Elle sait aussi faire home cinéma grandeur nature, sachant qu'Hiéronimus, présentement, observait le quatuor à travers l'immense hublot principal, en direct live. Needira semblait taillée dans le marbre. Tao Zvei Bong quant à lui donnait l'impression de vouloir tuer le fils d'Albon du regard. Peine perdue, Gero demeurait calme. Khayūr Ibn Dragan lui aussi semblait calme… voire indifférent, comme Needira. Lomee était de son côté le plus paniqué du lot. Cela se voyait à son regard ; rien qu'à son regard.

Et tous les cinq attendaient.
Alors l'attente se poursuivit, dans le calme, dans le silence, dans la pénombre.
Une pénombre à peine contestée par les plus gros lampions du sous-marin fortifié.
Un silence alourdi par l'austère tic-tac de la montre qu'Hiéronimus avait au poignet.

Le calme – lui - fut rompu par une voix de fille jaillissant soudain du tableau de bord.

— T'es où ?

C'était Bulma.

Gero aurait pu répondre de vive voix, mais s'en garda bien.
Il dégaina plutôt son téléphone, et répondit par SMS.

“Je suis sous l'eau. Je ne peux pas parler. Je dois économiser l'oxygène.”

“Sous l'eau ? Sérieusement ? … Tu es seul actuellement ?”

“Non.”

“Y'a qui d'autre ? Les chasseurs de prime ?”

“Oui.”

“Mais merde détaille bordel…”

“Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ils sont là, en apnée avec moi, c'est tout.”

“En apnée ? Sérieusement ? Ne me dis pas que tu t'es lancé dans un concours d'apnée ?”

“Si. Tu as envie de parier sur celui d'entre nous qui craquera le premier ?”

“Tu t'es sérieusement lancé dans un concours d'apnée avec des putain d'extraterrestres ??”

“… Vu comme ça…”

“…”

“Non mais ça va, j'ai de l'air dans les poumons, et cinq minutes d'autonomie dans la cabine.”

“Non mais déjà, qu'est-ce qui les empêche de te tuer là tout de suite ?”

“Ils sont à l'extérieur du véhicule. Et moi à l'intérieur.”

“Et ils n'ont pas essayé de forcer le sous-marin ?”

“Si, ils ont tout essayé, avant de comprendre qu'ils gaspillaient leurs forces pour rien. J'ai craché v'la du one million dans le renforcement de la carlingue. D'ailleurs je suis à deux doigts de la banqueroute.”

“Purée. Dis-moi merci, Geronimo. Si j'avais pas pensé à la Rouxmobile tu serais déjà en train de te faire laver le cerveau par je ne sais quel meuporg chirurgien affilé à l'Empire.”

“Merci.”

“Au fait on peut savoir comment tu as fait pour survivre à l'explosion de l'entrepôt ?”

“Déstockage_Furtif.”

“Ah…”

“Je te laisse Bulma… ça commence à bouger ici.”

“Ah oui ? Il se passe quoi ?”

“Y'a l'un des quatre qui est en train de péter les plombs et de s'en prendre à ses propres camarades.”

“…… Fallait s'y attendre. La noyade pousse aux pires réflexes de survie.”

“C'est très drôle.”

“Ça te fait rire de voir des gens se noyer, Gero ?”

“Non, ce n'est pas ça qui me fait rire. Ce qui me fait rire c'est que le gars dont je te parle est tellement en panique qu'il s'est jeté sur la fille pour l'embrasser et siphonner ainsi l'air qu'elle a dans les poumons. Or, l'un des autres gars est apparemment le copain de la fille en question, et vraisemblablement, le plan à trois, c'était pas des masses dans son programme. Je te laisse imaginer le drama que j'ai sous les yeux. Dommage que la Rouxmobile fasse le café mais pas le popcorn…”

“Tu as 98% de chances de mourir noyé dans moins de 5 minutes, Gero. Tu penses vraiment que c'est l'heure de papillonner ?”

“Ahahaha… non mais je rêve !”

“… Quoi ?”

“Tu veux que je te raconte la suite de l'épisode d'Amour, Gloire et Apnée que j'ai sous les yeux ?”

“… À ta guise.”

“Alors, tu vois la fille… ? Eh bien contre toute attente, non seulement elle n'a pas repoussé le gars qui l'agresse, mais en plus elle a sciemment transformé l'embrassade mortelle en étreinte amoureuse. Au début l'agresseur lui-même était étonné, puis il a fini par succomber et se laisser prendre au jeu.”

“… Elle a dû se dire que c'était la meilleure manière de le calmer et d'éviter une tragédie.”

“Si c'est ça, alors ça marche très bien. Le gars a complétement oublié qu'il est sous l'eau en train de s'asphyxier. Alors même que leur bisou n'est qu'un bisou chaste, à ce que je vois. N'empêche, le copain de la fille est dégoûté au possib…… attends…… j'y crois pas…”

“Quoi ?”

“Le copain a ragequit.”

“Hein ?”

“Il s'est… déboîté les jambes et là il nage vers la surface, sans même plus s'intéresser à ses camarades restés derrière, avec moi.”

“Alors arrête une seconde de te bidonner et tire sur le fugitif, bordel !”

“Je ne peux pas. Activer les missiles désactiverait par ailleurs la fonction qui retient les trois autres prisonniers de l'embarcation. Je ne peux même pas activer les moteurs, j'ai peur que ça désactive l'aimant, là encore. De toute façon ça m'étonnerait que les torpilles du submersible soient à la hauteur d'un officier Impérial classe 2. Je pourrais essayer, mais je préfère éviter de gaspiller les 19 derniers litres de one million qu'il me reste, si je n'ai pas de garantie de résultat.”

“… Ok. Déboité les jambes ?”

“Ses jambes c'était des prothèses. Ce mec est handicapé de base… et ça l'a sauvé.”

“Tu veux dire que les chasseurs de prime sont retenus par les jambes ?”

“Pour faire court, oui, c'est ça.”

“… Plus que trois alors ?”

“Plus que trois, oui. Mais il y en a encore huit qui m'attendent bien sagement au-dessus de la surface.”

“Huit plus quatre… douze.”

“Oui. Je suis passé de 70 à 12. Et si j'arrive à achever la dernière douzaine… je serai enfin libre.”

“Les douze travaux de Gero…”

“…”

“Rigole.”

“Haha.”

“…”

“Je te laisse Bulma. Je dois réfléchir et tu me déconcentres.”

“Réfléchir à quoi ?”

“Au miracle qui pourrait bien me permettre de m'en sortir.”

“Comment ça “miracle” ? Tu m'avais l'air plutôt confiant jusqu'ici. Il y a une donnée qui vient de s'ajouter à l'équation au point de te faire subitement douter de toutes tes chances de survie ?”

“Oui.”

“Quoi ?”

“L'un des trois qui restent ne présente toujours pas le moindre signe de fatigue.”

“Tu veux dire que…”

“Il est capable de respirer sous l'eau.”

Du rire aux larmes. Brutale transition. Brutale mais surtout incompréhensible. D'ailleurs Lomee cherchait encore à s'expliquer le pourquoi du comment. Pourquoi et comment se faisait-il qu'une seconde plus tôt… les pulpeuses lèvres de l'avion de chasse nommé Needira n'étaient que caresses, chaleur, douceur et volupté. Puis là… tout d'un coup, le goût du sang. Un goût sucré, ce ne pouvait donc être que le sang de Rogdzee, qui en fut le premier étonné, au point de n'en pas croire ses papilles.

Pourtant la douleur aigüe suffisait à elle seule comme preuve, car provenant de la langue un peu trop aventureuse du beau garçon, et non de la bouche d'une certaine Tsundere. Elle qui avait mordu Lomee tout d'un coup, façon de lui dire “tu me pompes l'air”. Rogdzee sortit aussitôt de sa transe euphorique, et se rappela du même coup qu'il était en train de se noyer.

La panique revint à la charge, trois fois, dix fois plus fort qu'avant. Tout se passa très vite ensuite : d'abord la génération d'une lame d'énergie au moyen de laquelle l'amoureux éconduit se sectionna net les deux jambes. Après quoi, Lomee tenta de “nager” vers la surface, désespérément, résolument, alors même que son corps estropié laissait à la traîne le plus macabre des sillons de couleur. Bien entendu, Lomee Rogdzee n'atteignit jamais la surface de l'eau. Il sombra dans l'inconscience – hémorragie oblige - après avoir parcouru quelques dizaines de mètres à peine. Et alors que l'officier tombé dans les vapes se vidait encore de tout son Fluide par les jambes… Needira et Khayūr débattaient maintenant entre eux, à la seule force du regard, tandis qu'Hiéronimus – lui - envoyait déjà par SMS : “Plus que 2.”

La conversation par regards interposés suivit son cours, ponctuée ci et là de gestes éclairants.

“Donc… tu es capable de respirer sous l'eau, Khayūr ?”

“Oui. Mes branchies se trouvent au niveau des pommettes, sous le masque.”

“C'est vrai que je ne t'ai jamais vu sans ton masque…”

“Ouais.”

“…”

“Et toi, tu respires par la peau, non ?”

“Uniquement quand je dors.”

“Ah.”

“Tue-moi.”

“Je refuse. Ce n'est pas à moi de faire ça.”

“S'il te plaît.”

“…”

“L'air commence à me manquer… et je ne veux pas savoir de quoi j'aurais l'air une fois que l'instinct de survie prendra le pas sur ma lucidité.”

“Tu n'es pas capable de garder ton self-control ? Tu n'as pas suivi le module de résistance à la douleur et à la torture, l'année dernière ?”

“Non, tout comme toi je l'ai séché. J'aurais pas dû. Lomee non plus, vraisemblablement.”

“Et merde…”

“Ce qui est fait est fait. C'est comme ça. Tue-moi. Je suis finie.”

“Non. Les autres ne vont pas tarder à venir nous tirer de là. Juste… tiens aussi longtemps que tu le peux. Je vais signaler notre position exacte en tirant vers le ciel.”

“Les autres sont trop loin. Leurs énergies approchent d'ici à la vitesse d'un escargot. Ces crétins – sauf votre respect, chef - ont mis trop d'énergie dans la propulsion des boucliers. Ils n'ont même plus de quoi voler normalement. Tous les huit se ramènent actuellement sur je ne sais quel meuporg métamorphe transformé en pirogue de fortune poussée à l'arrière par Zvei qui les a rejoints. Une pirogue, tu te rends compte. Le temps qu'ils arrivent ici, j'aurai déjà déchanté.”

“Tant pis. Je ne regarderai pas. Il n'y aura guère que Gero pour contempler ta décadence. Et lui, il va bientôt se faire laver le cerveau, donc ça fera zéro témoin au bout du compte.”

“Il n'y aura pas que Gero comme témoin. Il y aura Gero… et moi-même.”

“…”

“Allez…”

“Non. Tu as peur de te faire dessus ou quoi ?”

“Je n'ai pas cette fonction là…”

“Haha, tu dis ça par pudeur ou c'est vraiment vrai ?”

“Vas-y Khayūr, fais-le, je suis prête. Fais vite, je sens déjà que je perds pied dans ma tête.”

“Désolé, mais non. Quel que soit le comportement honteux que tu pourrais bien tenir dans les secondes à venir, tu y survivras. Ta fierté, de toute façon, tu l'as déjà piétinée en t'obligeant à embrasser Lomee sous les yeux de Tao.”

“C'était pour que Zvei parte. Il serait resté, sinon. Et il serait mort bêtement, par solidarité.”

“Je sais.”

“Khayūr, je t'en supplie ! Je n'en puis plus, je vais bientôt me lâcher…”

“Je ne regarderai pas. Et si réellement tu préfères le trépas au déshonneur, la mort à la disgrâce, alors tue-toi toute seule comme une grande. Je n'ai pas envie d'avoir ton décès sur la conscience.”

“Tu sais bien que ma religion interdit le suicide…”

“Alors souffre.”

Il tenta pour la énième fois de se dégager les poignets.
Peine perdue. Les carcans inviolables refusaient de céder.

Il avait les bras ballants, jetés par-dessus la petite chaise sur laquelle son postérieur avait été posé de force. Ses poignets le brûlaient ô combien. La raison : il les avait trop frottés contre les menottes d'énergie qui lui entravaient les mains. De l'eau coulait encore le long de son torse puissant, parcourant sa peau nue, ravivant les mille et une blessures qui se dressaient sur le chemin des coulées. Mille et une car la peau et la chair du jeune homme n'étaient plus que blessures, ecchymoses, écorchures, morsures et contusions. D'ailleurs, le liquide cristallin qui ruisselait à l'instant-même le long du corps exténué… provenait des trop nombreux seaux d'eau qui furent tous jetés au visage du prisonnier en question, sans courtoisie aucune.

Un visage constellé d'hématomes, de crachats visqueux, d'épaisses plaquettes de cire tiédie.

Du reste, il faisait noir.

Plus noir encore que dans un four. Plus chaud aussi. Mais la pénombre – elle – était particulièrement singulière ; à couper au couteau, tant elle était dense, étouffante. Presque aussi étouffante que l'insoutenable odeur ammoniacale qui – librement - gambadait un peu partout, ci et là, au large de cette petite salle perdue au cœur de l'immense vaisseau-mère Impérial, littéralement kilométrique.

Le bourreau du prisonnier n'avait eu de cesse de se soulager la vessie à même le sol, aux quatre coins de la pièce, tout au long de l'interminable “interrogatoire”. D'où la très forte odeur ; justifiée par la seule paresse du monsieur impudique, lui qui avait la flemme de se rendre jusqu'aux WC, lui dont le bras rose - couvert d'épines - surgit bientôt de l'épaisse pénombre…

… pour alors se poser tout doucement sur l'épaule de Wolfgang Yamcha.

— Hé, réveille-toi petite Lucette aux longs cheveux de jais, j'en ai pas fini avec ta gueule d'ange, cracha l'imposant Dodoria.

Yamcha battit des paupières. Ou plutôt, d'une paupière, l'autre étant désormais afonctionnelle.

— Il se réveille ?

Ces derniers mots n'étaient pas le fait du ventripotent Dodoria. Pour autant, Yamcha ne sut - de prime abord - identifier le ou la propriétaire de la voix qui s'exprimait de la sorte. Le meilleur ami de Plume ne savait pas identifier grand-chose de toute façon, quant à son environnement immédiat, tant il était sonné. Il lui semblait bien qu'ils étaient 3 en tout dans cette pièce calfeutrée, lui y compris. 3 ou 4, Wolfgang ne savait pas…

— Oui, il se réveille. Enfin, je crois. J'y suis peut-être allé un peu fort, souffla Dodoria.

— Red…… Red va…… Red va…

— Qu'est-ce tu dis, camarade ? lança le réputé increvable guerrier rose, en tendant l'oreille, tout en comprimant, de sa lourde main gauche, l'épaule déjà fragilisée de Yamcha.

— Red… il va… il va tous nous…… tous nous…… balayer……

— Mais parle plus fort, j'entends rien ! scanda le bourreau.

— Bravo Dodoria, tu l'as tellement amoché qu'il ne peut même plus s'exprimer correctement. On fait comment pour lui soutirer des infos maintenant ?

— Pff ! De toute façon il avait déjà dit tout ce qu'il était disposé à nous communiquer sur l'affaire “Guldo”. Le reste, c'est du bonus, se défendit Dodoria.

Yamcha crut alors entendre le bruit qu'aurait fait un crachat atterrissant sur le sol étonnement pierreux de la pièce. Crachat dont Wolfgang ne saurait même pas dire s'il était l'œuvre de Dodoria… ou de l'interlocuteur non identifié. Qui n'était autre qu'une interlocutrice, dont Yamcha ne tarda pas, d'ailleurs, à entendre prononcer le nom, de la bouche de Dodoria.

— Sauf ton respect, qu'est-ce tu fous encore là, Tagoma ? Tu n'as pas reçu la demande expresse d'aller récupérer la Cible n°2, par hasard ? Le gamin court toujours dans la nature, à la minute où je te cause, tu sais.

— Au moment où j'ai reçu l'appel dont tu parles, j'étais en train de prendre mon bain. Je n'allais quand même pas me rendre sur le terrain en petite serviette avec de la mousse dans les yeux.

— Ton bain ? Ta douche tu veux dire. Ça se saurait si madame le Maréchal prenait des bains…, éclata le grand gaillard, dans un rire tonitruant.

— J'ai déjà cette réputation là ? tiqua Tagoma. Alors que je ne suis de retour sur cette planète bleue que depuis cinq jours ?

— Ton éducation militaire te précède.

— Parce qu'un militaire se néglige ?

— Bah je sais pas, je connais pas beaucoup de gens - dans ce vaisseau - capables de supporter l'odeur de cette salle plus de 3 minutes sans broncher. Tu m'impressionnes. Toi, et aussi notre ami le chien de la garde nationale, héhé…

— …

— Calmos Tagoma, je te critique pas. Moi tu sais, je me douche au désinfectant, et à rien d'autre.

— Pendant…… que vous… parlez… de shampooing et de pipi……… Red…… Red…… lance… le… projet…… Tsu…

— J'y vais Dodoria. Je vais descendre sur Terre pour te chercher le deuxième garçon. Alexander Hiéronimus Gero, je crois.

— Oui, je crois que c'est ça son nom. Emmène-le moi, j'ai hâte de pouvoir… causer pluie et beau temps avec lui, susurra l'énorme guerrier rose, dans un sourire qui se devinait aisément malgré l'impénétrable pénombre. Et… je ne t'ai pas dit, mais au fait, je suis content de te savoir de retour, madame. Ça fait plaisir depuis le temps. T'avais disparu de la circulation. Et ça manquait de haut-gradés qui ne se prennent pas au sérieux, par ici. Donc, ouais, je suis content de te revoir. J'avais presque oublié ce que ça faisait de tutoyer un supérieur.

— Tu n'as jamais vouvoyé personne… Dodoria. Raison pour laquelle tu n'as toujours que le grade de simple troufion d'infanterie, alors que tu avais tout pour être numéro 2 de l'Empire en mon absence…, s'exaspéra l'aliène, en sortant pour de bon de la pièce, qui fut illuminée - l'espace d'une seconde - par les puissants néons du dehors.

— À nous deux, morpion ! J'espère que tu as su reprendre des forces pendant que je causais avec l'aut' Maréchal anorexique, parce qu'on est repartis pour un tour de piste, toi et moi ! lança l'épineux Dodoria.

Yamcha entendit deux paires de phalanges craquer sinistrement. Deux secondes plus tard, l'haleine atypique du guerrier rose se faisait sentir d'un peu trop près, sous le nez de Wolfgang, signe que Dodoria s'était approché du prisonnier au point que leurs visages se touchaient presque, désormais.

— Ça a dû te faire un choc, hein, d'entendre le nom de Tagoma ? susurra le soldat Impérial, en tapotant sur la joue du révolutionnaire déchu. Tu la croyais très loin d'ici je parie.

— Red… il va… nous balayer… tous autant… que nous sommes… comme… une maison… de paille…

Le bruit d'un coup de poing rebondit sur les quatre murs de la salle.
Celui de trois gouttes de sang chutant au sol, suivit presque aussitôt.

— Parle plus fort, j'entends rien, lâcha Dodoria, en se curant l'oreille droite, l'air de ne pas réaliser que taper sur Yamcha n'était peut-être pas la meilleure manière d'aider ce dernier à hausser le ton.

D'ailleurs Yamcha répondit sur une voix naturellement plus tassée qu'avant.

— Libére-moi… je dois… absolument…… aller prévenir mes amis… de ce que… Red s'apprête à…

Le bruit d'un coup de genou rebondit sur les quatre murs de la salle.
Celui d'une molaire roulant au sol, suivit presque aussitôt.

— Articule, mon ami. Je n'entends vraiment rien. Je dois être dur de la feuille.

— Vous allez…… tous… y passer… crétin fini. On…… va tous… y passer. Le système solaire… entier… sera cueilli… comme une pomme mûre… par……

— Par qui ? Red ? Le petit porcelet à la tête du Ruban Rouge ?

— Tu peux parler…

Dodoria ne répondit rien, cette fois.
Yamcha le vit s'éloigner pas à pas ; puis l'entendit s'en revenir une minute plus tard.

— Quand tu m'as entendu partir, tu n'as quand même pas espéré que je sois allé prendre la porte ? Désolé mais on en a encore pour un bon moment, toi et moi. Non, j'étais juste allé chercher un truc pour toi. Regarde dans ma main droite.

— …

— Quoi ? Ne me dis pas que tes yeux ne se sont toujours pas habitués à la faible luminosité. Une lampe à pétrole ne te suffit donc pas pour y voir clair ?

— …

— Ah, ok, je vois, les coups t'ont brouillé la vue… ; désolé mais je n'ai jamais trop su contrôler ma propre force.

— …

— Bon alors, puisque tu ne peux pas le voir, je vais te dire ce que j'ai dans la main. Un manuel universitaire. Je viens de le prendre sur la table juste derrière moi. Oui, je sais, Dodoria avec un manuel scolaire dans les mains, comme c'est bizarre ! Mais tu sais ce qui est encore plus bizarre ? Dans ce manuel terrien, ils expliquent - sur 14 pages bien remplies - les raisons pour lesquelles l'Empire n'a pas encore su conquérir entièrement la planète Terre. Et sur la dernière de ces 14 pages, ils résument les 11 raisons principales. Parmi ces 11 raisons… 3 sont politiques, 2 historiques, 2 éthiques, et 4 sont militaires.

— …

— Tu y crois toi… à ces 11 raisons ? lança le soldat rose, en déchirant le manuel, qu'il laissa ensuite tomber au sol.

— …

— Je vais te dire une chose, petit chien du Gouvernement. Ouvre bien tes oreilles. Il n'y a qu'une seule et unique raison pour laquelle nous n'attaquons pas la Terre. Et cette raison c'est…, entama l'épais Dodoria, en approchant ses lèvres violacées à moins d'un petit centimètre de l'oreille gauche de Wolfgang. Les boules de cristal.

Le soldat rose se détacha alors du prisonnier, puis s'en alla faire quelque pas dans la salle.

— Mais je ne t'apprends rien, fit Dodoria, tandis que les pas aléatoires de ce dernier transbordaient toute sa masse adipeuse un peu partout aux quatre coins de la trop sombre pièce. Toi dont l'employeur est celui qui a inventé de toutes pièces cette histoire de boules de cristal, pour s'assurer que nous n'attaquions pas la Terre avant d'avoir trouvé ces dernières. Car attaquer la Terre avant d'avoir mis la main sur les boules, c'était risquer leur disparition dans la foulée de la guerre entre vous et nous, puisque cette guerre aurait mis la planète à feu et à sang, donc pas sûr que les boules de cristal auraient survécu aux bombardements, où qu'elles soient. Mais la question ne se pose plus… puisqu'elles n'existent pas, ces boules. Depuis le début.

— Les boules de cristal existent…

Dodoria poursuivit sa petite marche, mais cette fois en direction de Yamcha.
Et bientôt, les deux lèvres du soldat furent à nouveau en quasi contact avec l'oreille gauche de Wolfgang.

— On s'en fout.

Dodoria se redressa, et reprit sa marche là où il l'avait laissée.

— On en a marre de chercher, compléta-t-il au passage.

— Donc…… vous n'avez plus… aucune raison……… de ne pas…… attaquer la Terre ? … C'est ça ?

— …

— Donc… vous allez… attaquer la Terre ?

— La question n'est pas “allons-nous attaquer la Terre”. Mais “quand”.

Deux mots qui firent plus de mal à Yamcha que tous les coups reçus jusqu'alors.

— D'ailleurs, à ton avis, petit chien du Gouvernement, quand allons-nous sonner l'assaut final, hein ? sourit – dans le noir complet - le soldat qui faisait encore les 100 pas autour de la salle.

— …

— Dans un mois ? proposa Dodoria.

— …

— Non ? 15 jours alors, peut-être ? souffla le guerrier rose, dont le sourire s'élargissait dans le secret du noir ambiant.

— …

— 10 jours ?

Le sourire de Dodoria s'agrandit encore, tandis que sa marche le portait quelque part dans le dos de Yamcha.

— 4 jours ?

— …

— 2 jours ? fit le guerrier rose, dans un sourire si grand, et pourtant si imperceptible, avec tout ce noir.

— …

— Il y a une question que tu pourrais te poser, cela dit. La plus importante, en réalité.

— …

— Pour mener une guerre, il faut un chef de guerre. Une armée sans chef, c'est la débâcle assurée. L'histoire en témoigne.

— …

— Alors à ton avis, qui sera bientôt érigé en chef des armées Impériales ? Qui sera celui qui mènera l'Empire à la sacro-sainte glorieuse victoire contre toutes les forces terriennes conjuguées ? Qui dans l'Empire a les épaules assez large et puissantes pour endosser ce rôle sanctifié ? Il ne t'aura pas échappé que le fauteuil d'Empereur est actuellement vide… et ne demande qu'à être occupé par un futur grand héros de guerre, auréolé de gloire à n'en plus savoir quoi foutre. Lui qui sera vouvoyé par tout le monde, et tutoyé par personne. Alors, à ton avis, qui sera ce futur héros de guerre ? Autrement dit : qui est le plus proche du fauteuil d'Empereur ?

— …

— Tu ne sais pas ? Allez, je te balance des noms, et tu m'arrêtes quand c'est bon.

— …

— Le colonel Kiwi.

— …

— Non ? Le gouverneur Danmarine alors ?

— …

— Non plus ? Alors, peut-être, madame le Maréchal Tagoma ?

— …

— Non plus ?? Mais bon sang, si ce n'est aucun de ceux-là, alors qui donc ? sourit Dodoria.

— …

— Allez, je te le dis. Celui qui est le plus proche du fauteuil d'Empereur n'est autre que…

Bouche contre oreille, une fois de plus.

— Toi.

Abandonnant Yamcha au lourd écho qui suivit, Dodoria repartit en “promenade”.

— Oui, toi.

— …

— Tu connais parfaitement leurs techniques respectives. Tu connais même ces gens-là personnellement. Donc tu n'auras aucun mal à les approcher, je parle de tous tes petits copains là, Son Gokû et consorts. Quant au Gouvernement, tu connais ses infrastructures, sa logistique, son arsenal de meuporgs, ses procédures militaires, son mode d'emploi, son matériel, ses méthodes. Camarade, tu es la personne la plus qualifiée pour le poste de futur chef des armées Impériales. Et entre le fauteuil de chef des armées et celui d'Empereur, il n'y a qu'un pas, c'est évident.

— …

— La puissance ? Oh, mais ne t'inquiète pas pour ça. La puissance, on saura t'en trouver. Ce n'est pas un problème. Des meuporgs ? Tu en auras autant que tu veux autour de toi. De grands conseillers-stratèges pour t'épauler ? Justement, l'étudiant que Tagoma est allée pêcher va te servir de Premier Conseiller. On sait, pour son intelligence, nous prenez pas pour des billes.

— Je… j'ai…… c'est un piège… c'est un pi…

Yamcha n'arrivait plus à articuler. Ses forces l'abandonnaient.
À pas de velours, Dodoria s'approcha de l'ex-brigand, au point que leurs visages se touchèrent presque, encore une fois.

— Tu somnoles ? constata le colosse Impérial. Bien, c'est très bien. Laisse-toi aller au sommeil, d'ailleurs je vais t'y aider tout de suite, tu as besoin de repos avant les moments d'anthologie guerrière et les trop lourdes responsabilités qui t'attendent au réveil. Dors ; endors-toi en bon petit chiot fragile du Gouvernement, et réveille-toi en Empereur.

Le bruit d'un coup de poing rebondit sur les quatre murs de la salle.

Et ce coup de poing fut le dernier.

__________________________________________________________________

Empire en soldes

par **Kurama_Senju** le Mar Fév 21, 2017 21:50

Que dire...

Bon, à la base, ta fic m'intriguait.
Déjà, parce qu'elle venait de toi, je ne te le cache pas. Tes commentaires sur ma propre fic étaient toujours construits, donc autant dire que je partais déjà avec un bon a priori concernant ton niveau.
Ensuite, la forme était splendide, que ce soit dans la présentation ou dans les tournures de phrases, avec bien sûr une orthographe impeccable. Et ça, ça compte.
Enfin, le monde créé était assez WTF mais suffisamment bien présenté pour créer l'intérêt.

Et maintenant ?

Maintenant, je me rends compte que malgré le fait que j'en attendais beaucoup de toi, tu arrives à me surprendre.
Cette fic est un pur chef d'oeuvre, et le fond qui, à l'origine, m'apparaissait encore assez obscur, s'est érigé à un niveau assez dingue.

En fait, on part de quelque chose d'assez fou mais de ce drôle d'univers se construit quelque chose de logique.

Le chapitre dernièrement posté est sublime.

J'ai adoré le passage sous l'eau, mention spéciale pour l'échange SMS. Je déteste Gero. D'autres te diront sûrement qu'ils l'adorent pour les mêmes raisons. Là, c'est juste du goût, mais quoi qu'il en soit, pour qu'un personnage ne laisse pas indifférent, c'est qu'il est vraiment bien fait. 8)

La scène de torture, là encore t'as envoyé du lourd. En plus, Dodoria est parfait pour ça. Son aspect dégoûtant, son physique de bourreau et son air arrogant font de lui le tortionnaire parfait. Quant à Yamcha, le rôle de la victime lui sied à merveille.
Et la fin... Est une vraie fin !

par **Max** le Mar Fév 21, 2017 22:37

Comme je l'avais déjà évoqué, c'est rassurant de voir que l'erreur sur le sexe de Dodoria n'en est pas une mais un simple gender swap avec Tagoma. Je me demande si son apparence est différente de la magnifique créature que l'on voit dans le manga du coup.

Encore un chapitre signé Omurah, de par son style bien particulier.

Je sais pas trop quoi dire en fait sans faire redite avec mon précédent com.

Oh, et juste une remarque

la tsundere pas si tsun tsun a écrit:“L'air commence à me manquer… et je ne veux pas savoir de quoi j'aurais l'air une fois que l'instinct de survie prendra le pas sur ma lucidité.”

Khayūr ce petit coquin, refuse de la tuer car il a vu ce qu'elle faisait à Lomee quand elle 'perdait pied'. ( ͡° ͜ʖ ͡°)

par **Masenko** le Mar Fév 21, 2017 22:57

Yaaayy !

ça fait un booon moment que je n'étais pas venue commenter ton histoire... Mille excuses

J'ai eu une baisse de mou dans ma lecture, voir une baisse de goût. En effet, ton univers est tellement riche et à 100 à l'heure dans les chapitres 9-10-11 que j'en avais un peu le tournis, pour tout t'avouer. J'avais besoin de toute ma concentration pour vraiment m'immerger dans ton monde WTF et tellement contrôlé à la fois.
J'en étais un peu triste... J'me disais que je perdais la flamme et que je n'allais plus pouvoir te faire de commentaires enthousiastes à cause de mon manque de mots à identifier ce qui "clochait" en moi.

Puis je viens de finir ton chapitre 12 ! D'abord, excellent timing pour le résumé, on aurait dit que tu sentais que certains en avaient besoin ! Comme moi...

... et donc là tout s'éclaire ! je sais expliquer ce que j'aime et ce qui me perd dans Califru ! (oui, il manque des accents, je suis une feignasse

)

J'OVERKIFFE tes dialogues... C'est vraiment ce qui m'accroche (et me gardera accrochée jusqu'au bout !) dans ton monde. Tout y est, du rythme, de la précision, du fond, de la forme, de la tension, du sérieux, de l'humour, du détail, de la globalité ... Rien n'est jamais à jeter et je les dévore !!

... et en contrepartie, j'aime moins les looongs pavés descriptifs et successions de scènes expliquées. C'est tout à fait subjectif car objectivement ils ont les mêmes qualités que les dialogues. D'ailleurs, quand ils sont moins successifs, je les apprécie tout autant et ils complètent à merveille les dialogues. J'ajoute que tu ne tombes pas souvent dans l'excès d'ellipses ou de métaphores et que ton vocabulaire est très pertinent et précis. (C'est vraiment moi qui cloche hein, ne change rien...)

J'ai aussi parfois l'étrange sensation que ça me bombarde d'infos et que j'avance moins dans la compréhension de l'histoire...

Puis il y a des chapitres parfaits à mon sens comme ce chapitre 12 ! Mais purée ce chapitre 12, quoi !!!

Il a TOUT, selon moi. De l'avancée dans le scénar, des dialogues qui déchirent leur race (rhaaan les sms et rhaaaan la torture ...), des descriptions et des événements WTF (la rouxmobile...), il donne du corps a certains personnages (Dodoria, Yamcha, Gero, les "agents" ...) et même de l'émotion ! ('tit moment d'amour et de stratégie et Yamcha...)

Le 9 aurait pu être parfait aussi à mon sens si il n'y avait pas eu tant de longs pavés descriptifs avec la voiture, par exemple. Et c'en était frustrant parce que les événements sont super et important !! Je préfère seulement quand c'est légèrement plus succinct (pfff alors que je sais que tu as déjà du faire beaaaucoup de sacrifices pour pas que ça soit trop dense, tu dois me trouver dure

) mais je sais oooh combien c'est dur d'être équilibré pour tous les lecteurs et au vu des commentaires, je suis bien la seule à faire cette remarque-là donc t'occupe pas...

Bon ben voilà, je suis repartie dans la full ambiance !

Perso c'était Yamcha qui m'énervait dans les précédents chaps... Mais là, il entre dans mon coeur <3 Mais comme dit précédemment, tout ce qui compte c'est qu'aucun personnage ne passe inaperçu !

Gero est vraiment unique comme personnage, jamais vu ça ! C'est super plaisant ! Et je l'ai déjà dit mais j'en reviens toujours pas comme j'avais la sensation au début que c'était pas lui le héros mais plutôt Willow... Quel revirement de qualité ! (qui m'incite à me dire qu'on en a quand même pas fini avec Aaron

)

J'ai également grandement hâte à la suite ! J'ai la sensation que les événements se précisent et "se rejoignent" (peut-être juste temporairement !

)

Continue bien dans la "Omurah's kaliteit" !

Bon, je vais m'arrêter là ^^

Heureuse de revenir dans le bon rythme de lecture chez toi ! Je serai plus rigoureuse pour les suivants, promis !

par **Tonay** le Mer Fév 22, 2017 20:59

Bon bon bon. C'était excellent. Voilà, au revoir :p
...

Bon, plus sérieusement je vais faire un retour plus complet mais, ô rage, ô désespoir, il va y avoir du négatif. Mais commençons par le positif.

Alors la première partie est super, genre vraiment. L'ambiance sous marine et surtout la discussion entre Gero et Bulma. C'était parfait et tellement prenant qu'on continuait sans pouvoir faire pause. T'as un don pour les conversations captivante. Et pour mettre tes personnages dans des situations pas possibles.

L'alien qui respire est une très bonne idée mais je pense que tu aurais gagné à ne pas le laisser sous entendre lorsque Bulma suggère que c'est une hypothèse. La surprise à la fin aurait vraiment gagné en puissance.

Bonne manipulation de la part de ''l'avion de chasse'' du groupe, bien vu de ta part et intelligemment employé. Le coup de la religion était vraiment intelligent aussi, je ne l'avais pas vu venir. Il faut avouer que ce n'est pas un thème véritablement abordé dans DBZ.

Et Dodoria en guise de bourreau, prêt à la torture. C'est un rôle tailler sur mesure pour ce ''porc rose élastique''.

Maintenant pour ce qui m'a le plus gêné.

Alors pour le début du texte, tu as essayé de faire traîner la scène en longueur. Et du coup tu as employé le mot long assez souvent Trop souvent. Tu as finalement rendu le début lourd à défaut de long. Je pense qu'une idée de lenteur aurait été bien meilleur avec un Gero qui ne bouge même plus, droit comme un I, craignant de faire ne serait-ce qu'un mouvement trop brusque comme si il se trouvé dans une bulle de savon qui pourrait exploser à tout instant. Une bulle entourée de requins et de piranhas, cela va sans dire.
Bref, c'était seulement un peu gênant.

Maintenant au sujet du passage sous l'eau. J'estime à environ 1000 unité le quatuor qui a rejoint Gero dans les Abysses. Pour résumé : le groupe est bloqué par la ''colle'' de la rouxmobile. Ok, pourquoi pas. Il résiste à la monstrueuse pression de 12 300 mètres sans soucis aucun. Ok, je le conçois.
Le soucis est le suivant : Pourquoi Lomee est mort si vite ? Même à court d'air, je le vois mal mourir aussi brutalement à mi-chemin. Enfin, pas comme ça, pas avec une perte de sang. Goku, qui était bien plus faible, à gagner un combat contre Piccolo avec un gros trou dans le torse -avec tout les problèmes que ça implique- et sans tomber dans les pommes. Par contre, Lomee aurait pu tomber dans les pommes en montant : une dépressurisation trop rapide en s'éloignant lui aurait mis un coup suffisamment violent pour le stopper dans son élan, le gêner ou même lui faire perdre connaissance. Je ne pense pas que la perte de sang était suffisante pour le tuer aussi vite, même sous la panique et en manque d'air. Il aurait du remonter très rapidement mine de rien.
Ceci n'est que mon avis, bien sûr.

Maintenant, dernier point, le twist final. Pas si twisté que ça. Bon c'est peut-être un peu trop personnel mais je l'ai vu venir de loin, de très loin. Le Yamcha qui devient l'empereur, c'était visible comme pas possible. Pourquoi ? Tu en a fais un peu trop. C'était évident que Dodoria allait lui faire la plus grosse révélation possible, et seule celle de Yamcha empereur aurait été la ''pire'' possible pour le personnage. Par contre un Son Goku empereur, j'aurais été sur le cul, surtout que ça impliqué des traîtres à l'intérieur de tout ce joyeux bordel.

Bref, mine de rien, ça reste un très bon chapitre, j'ai passé un bon moment et j'attends la suite avec plaisir

par **omurah** le Jeu Fév 23, 2017 1:59

Merci à tous les 4 ! *-*

@Kurama_Senju

Spoiler

Kurama_Senju a écrit:Que dire...

Bon, à la base, ta fic m'intriguait.
Déjà, parce qu'elle venait de toi, je ne te le cache pas. Tes commentaires sur ma propre fic étaient toujours construits, donc autant dire que je partais déjà avec un bon a priori concernant ton niveau.
Ensuite, la forme était splendide, que ce soit dans la présentation ou dans les tournures de phrases, avec bien sûr une orthographe impeccable. Et ça, ça compte.
Enfin, le monde créé était assez WTF mais suffisamment bien présenté pour créer l'intérêt.

Je suis très content et reconnaissant de voir que tu as trouvé la force de continuer ta lecture malgré le côté laborieux des débuts ^-^

Kurama_Senju a écrit:Maintenant, je me rends compte que malgré le fait que j'en attendais beaucoup de toi, tu arrives à me surprendre.
Cette fic est un pur chef d'oeuvre, et le fond qui, à l'origine, m'apparaissait encore assez obscur, s'est érigé à un niveau assez dingue.

En fait, on part de quelque chose d'assez fou mais de ce drôle d'univers se construit quelque chose de logique.

Le chapitre dernièrement posté est sublime.

C'est franchement trop d'honneur que tu me fais là, mais ça fait aussi franchement très plaisir de lire ça :cry:

J'essaierai autant que je peux de ne pas te décevoir pour la suite !

Kurama_Senju a écrit:J'ai adoré le passage sous l'eau, mention spéciale pour l'échange SMS. Je déteste Gero. D'autres te diront sûrement qu'ils l'adorent pour les mêmes raisons. Là, c'est juste du goût, mais quoi qu'il en soit, pour qu'un personnage ne laisse pas indifférent, c'est qu'il est vraiment bien fait. 8)

Gero est un gros p'tit con irascible, clairement, du coup je peux te comprendre :p

Kurama_Senju a écrit:La scène de torture, là encore t'as envoyé du lourd. En plus, Dodoria est parfait pour ça. Son aspect dégoûtant, son physique de bourreau et son air arrogant font de lui le tortionnaire parfait. Quant à Yamcha, le rôle de la victime lui sied à merveille.
Et la fin... Est une vraie fin !

Merci !!
Oui, pour Dodoria je ne pouvais pas imaginer quelqu'un d'autre que lui dans la position du bourreau :mrgreen:

Et Yamcha en victime, c'est limite un pléonasme :twisted:

Merci encore pour ton passage et le fait que tu t'accroches encore ! o/
On arrive bientôt à la partie DBZ-esque de l'acte 1 ^^

@Max

Spoiler

@Masenko

Spoiler

@Tonay

Spoiler

++ et à très bientôt pour le prochain chapitre, merci encore à tous les 4 !

par **Point** le Jeu Fév 23, 2017 21:14

Wallah t'as cru j'allais pas poster un comm !?

Zbrah, je suis là !
Bon bah bon chapitre encore, comme d'hab. La première partie était très bonne, même si la relative passivité de Gero a je trouve un peu cassé le rythme de malade qu'il y avait dans les chapitres d'avant. Après on s'en fout, c'est cool les pauses, mais j'avais l'habitude de pas respirer - comme cinq loleux certains - dans les chaps précédents, d'où mon étonnement. Bulma on la verra un jour physiquement ? Si c'était une IA ça m'étonnerait même pas au final ( Une théorie sans AUCUNE preuve ou élément qui pourrait emmener à cette idée ).

Pour la partie Dodoria-Yamcha...dafuq. Toute la première partie semblait presque trop " banale " et prévisible dans le déroulement pour que la fin en a été sublimée. Ouai, il se prend des beignes, Dodo fait le méchant, pi bam Omurah nous écrase en rigolant à pleines dents...Parce que moi je suis pas Tonay ok je devine pas à l'avance grumbl

Hâte de lire le prochain !

par **omurah** le Sam Fév 25, 2017 23:16

Zaagaan Protecteur a écrit:Wallah t'as cru j'allais pas poster un comm !?

Zbrah, je suis là !

Zaagaan Protecteur a écrit:Bon bah bon chapitre encore, comme d'hab. La première partie était très bonne

Merci beaucoup ! Comme dirait Lyne : c'est bon ça ! xD

Zaagaan Protecteur a écrit:même si la relative passivité de Gero a je trouve un peu cassé le rythme de malade qu'il y avait dans les chapitres d'avant. Après on s'en fout, c'est cool les pauses, mais j'avais l'habitude de pas respirer - comme cinq loleux certains - dans les chaps précédents, d'où mon étonnement.

Huhu ouais, c'était le chapitre "pause café", d'ailleurs j'ai hésité sur le titre :3
Voyons ça comme une séquence relativement utile pour poser le rythme, varier un peu les saveurs de la course-poursuite, et générer un contraste avec l'avant et l'après, comme quand dans un film t'as une course-poursuite où soudain le poursuivant et le poursuivi sont bloqués dans un énorme bouchon :lol:

ou encore dans une course-poursuite où y'a le passage incontournable où les méchants prennent l’ascenseur, la musique devient une musique d’hôtel, les bad-guys comptent les mouches au plafond pis bim la porte de l’ascenseur s'ouvre et la musique épique reprend la où elle s'est arrêtée !

Zaagaan Protecteur a écrit:Bulma on la verra un jour physiquement ? Si c'était une IA ça m'étonnerait même pas au final ( Une théorie sans AUCUNE preuve ou élément qui pourrait emmener à cette idée ).

Hahaha, j'aime cette question ! :mrgreen:

J'espérais bien qu'elle soit posée un jour, vu que je me posais la même pour Wallace dans Kim Possible, si tu connais

Zaagaan Protecteur a écrit:Pour la partie Dodoria-Yamcha...dafuq. Toute la première partie semblait presque trop " banale " et prévisible dans le déroulement pour que la fin en a été sublimée. Ouai, il se prend des beignes, Dodo fait le méchant, pi bam Omurah nous écrase en rigolant à pleines dents...Parce que moi je suis pas Tonay ok je devine pas à l'avance grumbl

Zaagaan Protecteur a écrit:Hâte de lire le prochain !

Anytime soon !
Merci beaucoup pour ton com et ta fidélité et tout ça, c'est vraiment cool !

par **omurah** le Mer Mars 01, 2017 19:43

Je…… ne sais pas quoi dire, à part voilà, nouveau chap toussa loulouloul
ps : pour ceux qui écoutent les musiques, oubliez pas de couper la première au moment de lancer la deuxième :3
#captain_obvious
#thanks obamurah

13

Grand Theft Auto III

♪ ♬

“Khayūr, s'il te plait !”

“Tu dis que ta religion interdit le suicide. Mais du coup, si je te tue, le péché capital me reviendra à moi, aux yeux de ton Dieu, non ? Et toi tu t'en sors blanche comme neige dans cette affaire de suicide maquillé en meurtre ? Sympa de ta part…”

“Ce Dieu auquel tu ne crois pas, je te rappelle. Alors il n'y a pas de problème.”

“Ah mais oui, suis-je bête. Je n'y crois pas, donc ça va, il n'y a aucun problème…”

“Khayūr, arrête, je n'ai pas le temps de t'expliquer comment ça marche, là-haut. Tue-moi…”

“Non.”

Voilà bien quatre minutes déjà que le sous-marin se trouvait immergé dans les profondeurs. Gero avait cessé de retenir son souffle depuis un certain moment. Il respirait désormais l'air ambiant. Celui contenu dans la cabine. Deux minutes d'autonomie en matière d'oxygène, voilà tout ce qu'il restait à l'adolescent. Ce qui était toujours mieux que Needira. Elle qui d'ailleurs avait d'ores et déjà débuté sa descente aux enfers de la honte, implorant Gero mains jointes, tambourinant inutilement sur le hublot. Stark se fendit même d'une séance de mimes déplorables. Hiéronimus tenta bien d'interpréter les nombreux messages que la jeune tsundere cherchait à faire passer au moyen de ses gesticulations suppliantes, et autres signes plutôt sibyllins, mais l'étudiant ne comprit vraiment rien aux mimiques énigmatiques de Needira, sinon qu'elle avait apparemment des parents très pauvres, qui n'avaient guère qu'elle comme viatique. Ce à quoi s'ajoutait un bébé à charge. Et tant d'autres balivernes ridicules, entrecoupées de séquences très vaguement lascives. Trop vaguement, pour les standards de l'époque. Paye ton racolage. Même à 12000 mètres de profondeur, même à moitié folle, Stark restait apparemment une enfant de bonne famille. Non par l'éducation, mais bien par l'ADN. C'est d'ailleurs tout ce qui la sauva. Car l'ADN surclasse hiérarchiquement l'instinct de survie.

Du reste, comme promis, Khayūr ne regardait pas. Pudeur et respect.
Hiéronimus – lui - ne répondit jamais rien, et laissa le temps faire son affaire.
Vingt secondes plus tard, l'étudiant sortait son téléphone portable, pour alors envoyer un nouvel SMS.

“Plus qu'1. Mais celui-là… c'est le mode difficile.”

“Et tu vas faire quoi ?”

“Je ne sais pas. Je pensais à plonger plus bas, histoire que la pression lui broie les os.”

“Tu comptes sur la résistance supérieure du submersible ? Pas mal. Ben écoute… ça m'a l'air bien comme plan. C'est quoi le problème ? Tu n'es pas sûr que la géographie des lieux te permette de descendre suffisamment bas ?”

“La carte marine n'est pas le problème, je suis au niveau du carré des Bermudes là, et la plupart des radars me donnent actuellement le feu vert pour descendre aussi bas que je veux. Non, le problème c'est les choses des abysses.”

“Les choses des abysses ?”

“Les rois des profondeurs.”

“Mec, tu l'as dit toi-même, tu es au niveau du carré des Bermudes, autrement dit l'antichambre de l'Enfer, alors tu t'attendais à quoi ? Tu vois des trucs bizarres sur tes radars ?”

“Oui, je vois des ombres. Certaines font la taille de…… de je ne sais même pas quoi purée…”

“Bah écoute, à toi de voir…”

“…”

“Sinon tu peux aussi tenter le coup de l'ascenseur mortel. Donc tu montes au lieu de descendre, et avec un peu de chance ton ami le chasseur masqué mourra d'embolie gazeuse. Ou alors il implosera…”

“… Il dit quoi mon horoscope du jour ?”

“T'es scorpion c'est ça ?”

“Oui.”

“Ok, attends je vérifie.”

“Mais fais vite, Masked-Man n'arrête pas de me regarder sans mot dire. Il me stresse.”

“Donne-moi une minute. (façon de parler, ne panique pas)”

“Au fait, tu continues de suivre les infos ? Yamcha, il s'en sort comment de son côté ? Vu la merde noire dans laquelle je suis moi-même - alors que je ne suis que la Cible n°2 - j'ose pas imaginer de quoi il retourne pour l'autre loup solitaire.”

“J'en sais rien de comment il s'en sort. Tu me prends tout mon temps de cerveau disponible. Je ne sais pas être au four et au moulin. Bon, pour ton horoscope, ça dit : “les problèmes sont en surface. Les solutions, au fond.””

“… Tu ne l'as pas inventé ?”

“Nop.”

“…”

“Bon alors, décide-toi, tu descends ou tu montes ?”

“Je descends. Coupe et rappelle dans une minute. Si je ne décroche pas, c'est que les étoiles ont menti.”

“Bonne chance…… purée moi aussi je commence à stresser maintenant…”

“Je suis intouchable. Wheelo lui-même l'a remarqué. Il m'a dit un jour que j'étais le souffre-douleur des dieux. Puis il m'a fait remarquer que les morts ne souffrent pas. Stresse pas. Bon à plus.”

Et la minute passa.

Bulma eut toutes les peines du monde à recomposer le numéro d'Hiéronimus. Non qu'elle ait oublié le numéro en question, mais les mains de l'adolescente tremblaient d'appréhension, alors difficile de composer quoi que ce soit. Bulma y parvint pourtant. Suivit alors l'insoutenable tonalité d'appel en cours… qui s'étira en longueur… 1 seconde… puis dix… puis vingt. Pas de vingt et unième seconde, néanmoins. Car, à l'autre bout du fil, on décrocha enfin.

La voix ne fut pas celle que Bulma se serait attendue à entendre.

Elle s'était attendue à une voix adolescente, suintant le soulagement d'être encore en vie.
Bulma n'entendit pourtant que la voix de qui semblait juste attendre la mort, passivement.

— Gero, ça va ?

— Non.

— Raconte.

— Version longue ou version courte ?

— Je ne sais pas. Comme tu veux.

— La Rouxmobile peut dorénavant être considérée comme une espèce en voie d'extinction.

— Comment ça ? Qui a réussi à la démolir ?

— Les créatures des profondeurs.

— …

— Putain d'horoscope.

— … Et le chasseur de prime scotché sur le nez du submersible ?

— Il a été bouffé. Ses pieds sont encore aimantés au capot. Sans le corps qui va avec.

— … La fille ?

— Pareil. Les pieds sont encore là.

— …

— Purée…

— Tu es actuellement dans l'eau ou hors de l'eau ?

— Hors de l'eau. J'ai fait repasser le sous-marin en mode voiture.

— Une voiture ? Sur l'eau ?

— C'est une longue histoire.

— Tu es seul ?

— Non.

— Mais encore… ?

— Après avoir quitté les abysses en catastrophe, j'ai crapahuté directement vers la surface. Mais juste avant d'atteindre cette dernière, je me suis rendu compte que le comité d'accueil m'attendait déjà, en suspension au-dessus de l'eau. À ce moment-là j'étais encore en mode sous-marin, et j'avais quand même un peu la confiance, vu que le submersible était très salement amoché, oui, mais pas au point de ne plus du tout pouvoir avancer. J'ai alors profité du bout extrêmement pointu de la proue… pour faire jaillir le sous-marin hors de l'eau comme un harpon, et embrocher prioritairement le meuporg capable de rendre l'eau transparente. Donc, après avoir embroché le meuporg visé, j'ai atteint le pic de mon saut en hauteur, et je m'apprêtais - du coup - à chuter pour retourner fissa me cacher au fond de l'océan, mais les Impériaux ont réagi plus vite que moi. L'un des leurs a tapissé la surface océanique d'une épaisse couche de glace sur laquelle le sous-marin s'est crashé à l'atterrissage.

— … Puis tu as fait passer le sous-marin en mode voiture… et tu as essayé de démarrer ?

— Oui.

— Puis tu t'es rendu compte que tu ne faisais que patiner sur la glace, à cause des roues.

— Voilà.

— Et maintenant les Impériaux te tirent dessus. Et toi, tu es en position stationnaire…

— C'est ça.

— …

— J'ai activé le bouclier de la voiture. Mais sa durée de vie est limitée.

— Tu ne peux pas faire passer la Rouxmobile en mode avion ?

— J'ai cherché mais je n'ai pas trouvé cette fonctionnalité.

— Utilisateur, souhaitez-vous activer le mode avion ?

Gero sursauta. Ce n'était pas Bulma qui avait parlé.

— Qui… qui va là ? bafouilla l'étudiant.

— Rizi-TaS. Pour vous servir.

— Risitas ?

— Rizi-TaS. Mais vous me connaissez plus certainement sous l'appellation : Siri. J'en suis, disons, une version 2.0. à tirage unique, en droite provenance des laboratoires Espresso-3-Go Ltd. ISSOU.

— ISSOU quoi ?

— ISSOU.

— Tu te fous de ma bouche ?

— Utilisateur, souhaitez-vous activer le mode avion ?

— Activez, activez !

— Mode avion activé. Toutes les connexions réseau sont maintenant coupées. Bravo.

— … Tu te fous de ma gueule, c'est ça ?

— Affirmatif.

— …

— ISSOU.

— Bordel…

— Utilisateur, souhaitez-vous que Risi-TaS vous confie un secret ?

— Accepte, Gero.

— Bulma ? C'est toi ?

— Oui. Je suis encore là, et j'interviens avant que tu ne fasses une grosse bêtise. Comme insulter gratuitement la mère de notre nouvel ami, par exemple.

— …

— Accepte la demande de cette I.A.

— …

— Vas-y. Tu n'as plus rien à perdre.

— …

— …

— Oui, Rizi-TaS, je veux bien que tu me confie un secret, siffla l'étudiant, entre ses 28 quenottes scellées.

— D'accord, utilisateur. Saviez-vous que le bouclier de la Rouxmobile dispose de plusieurs niveaux ?

— …… Non, je ne savais pas ça.

— Le niveau 1 est actuellement actif. Il sert majoritairement à dévier les projectiles.

— Et au niveau 2, il fait quoi ?

— Il les absorbe. Et les projectiles énergétiques, une fois absorbés, sont convertis en one million.

— …… Oh. Et, juste pour savoir, le fait de passer au niveau 2 me coûterait combien en one million ? Il ne me reste plus que 8 litres, là, pour info.

— Il vous en coûtera 5 litres.

— 5 litres ? C'est négociable ? C'est quoi l'arnaque ?

— Aucune. Si ce n'est le risque de surchauffe du champ de force. Mais je vous préviendrai suffisamment tôt, le cas échéant.

— Quid de la possibilité que les Impériaux finissent par comprendre d'eux-mêmes que tirer sur la voiture ne fera jamais plus que recharger les batteries de cette dernière ? Ma main à couper qu'ils se mettront alors à cogner à mains nues sur le bouclier, sans utiliser une once de “Ki”. Il se passera quoi, dans ce cas-là ?

— Les coups de poing sont générateurs d'énergie cinétique. Laquelle ne sera pas absorbée, mais dispersée, tout comme comme les freins d'une voiture dispersent l'énergie du véhicule sous forme de chaleur.

— Bien. … Procèdez-donc, lâcha Gero, arquant un sourcil.

— Voilà. Bravo, utilisateur.

— Ça a marché, Gero ? s'enquit l'informaticienne en herbe.

— J'en sais rien. En tout cas les secousses ont cessé à la seconde où il a dit “voilà”.

— Si les secousses ont cessé, ça veut dire que la Rouxmobile n'encaisse plus les tirs de plein fouet… mais les absorbe. Bon écoute Gero, ça fait plusieurs minutes que je me retiens mais là j'en peux plus, il faut que j'aille au petit coin, j'ai bu trop de jus de fruit. Je reviens tout de suite. Je ne peux pas déplacer le téléphone, il est fixé à mon lit.

— Ok. Je bouge pas, littéralement… vu que la voiture est toujours immobilisée sur la glace. D'ailleurs, t'aurais pas un tuyau ou quoi, pour nous faire quitter la banquise, Rizi-TaS ?

Bulma n'entendit pas la réponse de l'I.A, puisque déjà partie assiéger la salle d'eau.
Elle en revint deux minutes plus tard, et reprit place sur son lit, téléphone en main.

— Allô ? Gero ? T'es encore vivant ?

— Ouais.

— Du nouveau ?

— Ouais.

— Alors… t'as réussi à quitter la “banquise” ?

— Ouais.

— Sainte maman ! Mais c'est génial !

— Ouais…

— Purée t'as fini avec tes “ouais” ou merde ??

— …

— Bon, ça en est où alors ? Et comment t'as fait pour quitter la glace ?

— Des roues plus… adaptées. En vrai, tu tombes bien. Je te passe les détails mais là il se trouve que c'est moi qui ai le lead de la partie. Et j'ai actuellement plusieurs options pour terminer définitivement le jeu. Mais je ne sais pas laquelle choisir. Et y'a Rizi-TaS qui me prend la tête aussi.

— Si tu ne me résumes pas ta situation, je ne peux pas t'aider…

— Pose-toi devant ta télé, ou ton PC. Tu saurais pas avoir accès aux drones de Wiizel News ?

— Les rebus militaires H4 qui planent au-dessus de vos têtes ? Ouais, ça peut se faire rapidement.

— Alors vas-y, tu verras par toi-même.

Aussitôt dit, presque aussitôt fait.

— Ok, je te vois. C'est bien toi sur le bateau décapoté qui file à 100 à l'heure ?

— Oui, c'est moi sur la Rouxboat.

— Les Impériaux qui te poursuivent ont l'air beaucoup plus fatigués qu'au début…

— Normal, ils n'ont pas arrêté de se vider progressivement de leur énergie depuis l'engagement de la course-poursuite. Puis rien que le fait de voler ça consomme. Tu remarqueras d'ailleurs qu'ils ne me tirent plus dessus.

— Ah oui, c'est vrai…, comment ça se fait ?

— C'est un arbitrage. S'ils me tirent dessus, ils risquent de ne bientôt plus avoir assez de jus pour voler. Or, on se trouve au cœur de la nuit au beau milieu de nulle part. Ça fait long à la nage jusqu'aux rives continentales.

— Alors tu es en train de me dire… que tu es sur le point de gagner pour de vrai ?

— Oui et non. Il reste encore le bouquet final. Et c'est justement là que j'ai besoin de tes conseils, parce que je ne dois surtout pas me rater. Le coup de poker que je m'apprête à jouer – ou pas – risque bien de me coûter la totalité du one million que j'ai en stock. Il ne me restera plus une goutte après ça. Or je n'ai plus aucun moyen de recharger la voiture, désormais, puisque je me servais - pour ce faire - dans ce que les Impériaux voulaient bien me donner comme énergie convertible. Or ils sont eux-mêmes à sec, dorénavant. Donc je n'ai plus de fournisseur…

— Ok. Je comprends pourquoi tu dis que c'est la fin de la partie.

— Oui. On en est à la séance de tirs au but là. Dernier tir au but, d'ailleurs. Je me loupe, ils gagnent. Je ne me loupe pas, ils perdent.

— Je t'écoute.

— J'ai cinq options préférentielles. Lâcher un essaim XXXXL de moustiques explosifs. Investir tout le one million dans un boost de vitesse qui me permettra de semer les Impériaux en débarquant avant eux dans la zone brumeuse que Rizi-TaS et moi avons repéré sur la carte que j'ai actuellement sous les yeux. Troisième option : renforcer le bouclier au maximum du possible… et attendre que les Impériaux s'usent complétement dessus, d'eux-mêmes. Quatrième option : l'option Agar.io.

— … L'option Agario ?

— Rizi-TaS ne veut pas me dire de quoi il s'agit. Tout ce qu'il m'a dit c'est que la victoire est garantie si je choisis cette option.

— Bah alors ?

— J'ai déjà pesé le pour et le contre de chaque option. Et ma préférence va finalement à celle consistant à faire péter la nitro pour gagner rapidement la zone brumeuse marquée d'une croix sur la carte.

— Et c'est quoi le problème ?

— Réfléchis un peu. Quatre des cinq options que propose Rizi-TaS réclament - comme par hasard - la quasi-totalité sinon l'entièreté du one million qu'il me reste dans le bateau. C'est trop gros comme coïncidence. Cet enfoiré de Rizi-TaS roule pour Carla Mendés. Tout ce qu'il cherche… c'est à faire en sorte que le bateau tombe en panne de carburant le plus vite possible, histoire de me couper l'herbe sous le pied. Moi le méchant voleur de voiture. Même la carte que j'ai en main je suis sûr que c'est du chiqué.

— ISSOU.

— Ouais, ouais, c'est ça, ISSOU.

— Geronimo, écoute, tempéra la jeune fille à l'autre bout du fil. Si tu commences à virer parano, ça va pas le faire du tout. À l'heure de maintenant tout de suite tu n'as pas le choix, tu dois faire confiance à Risitas pour le bouquet final, comme tu dis. Laisse tomber le coup de la zone brumeuse. Prends directement l'option Agario.

— …

— Prends l'option Agario, insista l'adolescente.

— Rizi-TaS a trouvé le moyen de synthétiser ta voix et c'est lui qui me parle en ce moment-même, c'est ça ?

— Gero… arrête.

— D'abord dis-moi quelque chose que seule Bulma pourrait me dire.

— Même si je fais ça, tu me diras ensuite que Risitas a infiltré je ne sais quelle database Illuminati du Gouvernement, pour y pêcher son info…

— Dis-moi quelque chose que seule Bulma pourrait me dire !

— Gero ! Attention !

— Quoi ?!

— Regarde droit devant toi, au-dessus !

Mains solidement ancrées sur le volant, Hiéronimus se mit debout d'un seul coup, pour mieux y voir, malgré l'indicible violence du vent. Son visage se décomposa aussitôt. Un peloton Impérial en approche… non par derrière… mais bien par devant !

Ainsi le frère protecteur d'Ali Stanley se trouva-t-il pris entre le marteau et l'enclume : des chasseurs de prime venant du Sud… et d'autres en provenance directe du Nord.

— Utilisateur, que faîtes-vous ?

— Je transforme le bateau en sous-marin, t'en as de bonnes toi ! Il n'y a rien d'autre à faire que ça ! Ces enfoirés ne m'auront pas vivant ! De toute façon j'ai tué le meuporg qui leur permettait de rendre l'eau transparente. Ce même meuporg qui nous sert d'ailleurs de figure de proue à la seconde où je te parle, alors si je plonge, ils n'auront plus aucun moyen de me pister !

— Et qu'est-ce qui vous dit qu'ils n'ont pas ce meuporg en double, dans leurs poches ? Utilisateur, si vous plongez, vous n'aurez plus assez de carburant pour activer l'option Agar.io. Le passage en sous-marin consomme de l'énergie.

— Tu vas la fermer ouais ?!

— Poursuivez tout droit, utilisateur.

— Pour me faire becqueter par les Impériaux “nordistes” qui me foncent dessus ? Ah ça t'arrangerait bien, hein ?

— Utilisateur, ce que vous voyez au Nord n'est que le reflet des poursuivants au Sud.

— …… Quoi ?

— Il y a un miroir gigantissime devant vous, et ce miroir ne fait que refléter le groupe des poursuivants qui se trouvent… derrière vous.

— … Un coup des meuporgs Impériaux “sudistes” pour que je m'arrête délibérément d'avancer ?

— Certainement.

— Et comment je fais pour savoir que ce n'est pas un piège de ta part ?

— Dénombrez les sudistes et les nordistes. Vous trouverez exactement le même compte.

— Ce qui ne veut exactement rien dire.

— Bon Gero ça suffit ! Maintenant tu fais ce qu'on te dit ! Continue tout droit !

Hiéronimus aurait sué à grosses gouttes, n'eut été l'ire du vent.
L'orphelin décida finalement de ne pas contrarier la fille cadette du Dr. Brief.

Si tant est que ce soit bien elle, à l'autre bout du fil.

12 secondes plus tard, le fils d'Albon traversait l'immense miroir transparent, qui se brisa alors en mille morceaux aux dix mille couleurs. Les bris de “verres” ne causèrent cela dit aucun dégât. Ils étaient visibles… mais semblaient immatériels. Autrement dit : tout le contraire de la décharge d'adrénaline qui se déversait encore, par citernes métaphysiques entières, dans les veines pulsantes du jeune et squelettique Gero.

— Ok, vas-y, c'est bon. Lance l'option Agar.io., souffla Hiéronimus, désormais convaincu de la probité de Rizi-TaS.

— ISSOU. Bien, utilisateur.

Dix secondes s'écoulèrent, suite à ces mots.

— Et maintenant ? relança Gero, surpris qu'il ne se soit encore rien passé de spécial.

“Patience” fut alors le mot de Rizi-TaS.

— Va dire ça aux Impériaux, ISSOU, cracha l'étudiant de première année, lui qui hasardait, dans le même temps, son trentième et unième coup d'œil du jour au niveau du rétroviseur gauche de la Rouxboat. Et merde… v'là aut' chose…

La chose en question : un meuporg Impérial “sudiste” qui faisait des siennes, pour le plus grand malheur d'Hiéronimus, lui qui d'ailleurs reconnut bien vite l'animal : Zouss Tornado, éminent organique type air, niveau 7. Top 50 au classement mondial. Des airs d'oie humanoïde bodybuildée, au torse blanc hypertrophié, barré d'un éclair bleu électrique.

Zouss se laissa subitement perdre en altitude, jusqu'à pouvoir frôler le tapis océanique du bout des pattes. L'oie mythique tourna alors sur elle-même, au point de bientôt parvenir à générer un début de vortex à fleur d'océan ; et ce à la seule force de ses palmes. Zouss réitéra l'opération plusieurs fois, en plusieurs endroits différents. Si bien qu'en moins d'une minute, treize bébés cyclones furent formés ci et là, à même le derme océanique. D'ailleurs, la Rouxboat ralentissait déjà sensiblement, sous le coup de la force d'attraction des typhons, et ce malgré la distance on ne peut plus conséquente qui séparait le véhicule des nombreux vortex, autant de signes que les bébés cyclones n'étaient petits que par la taille. Et puis, un jour, l'oiseau, fatalement, quitte son nid. En l'occurrence, c'est ni plus ni moins que treize “oisillons” tourbillonnants qui prirent la tangente, pour aussitôt faire sus à la Rouxboat.

— Elle a piscine ou quoi, ton option Agar.io., Rizi-TaS ?! mugit Gero.

— Agar.io. est un meuporg. Top 20. Aussi, monsieur Zouss Tornado ne va-t-il pas tarder à se faire Zousser en règle. N'ayez crainte, utilisateur.

— Top 20 ? Impossible.

— Rien n'est impossible pour la Rouxmobile.

— Et qu'est-ce qu'il attend pour sortir, ton meuporg top 20 ?!

— Il est déjà sorti. Nous l'avons largué dans l'eau, sur votre ordre.

— Oui, et ? Il prend le thé avec Lenny le dauphin ? À quoi diable auront finalement servi tous les litres de carburant investis ?

— Rizi-TaS n'a pas tout investi dans l'option Agar.io. Sinon vous ne seriez déjà plus capable de faire avancer l'embarcation, à la seconde où nous conversons.

— Tu avais dit que ça prendrait tout.

— Tout ce qu'il faut, oui.

— Je ne te suis plus.

— Agar.io. s'avère être un meuporg dont l'évolution s'opère en temps réel. Au départ, sa taille ne dépasse pas celle d'une tortue. Mais une fois immergé dans l'océan, Agar.io. se gorge d'eau et prend du volume. La vitesse à laquelle se fait la “prise de masse” dépend alors de la quantité d'énergie injectée en Agar.io. au moment de son initialisation. Ce dernier peut en outre accélérer sa propre croissance en consommant les poissons et autres fruits de mer qui lui tombent sous la dent. Au départ, ses proies poissonneuses sont de faible gabarit, tout comme lui. Mais plus Agar.io. grandit, plus il entre dans la cour des grands. Il est d'ailleurs actuellement aux prises avec l'une des créatures que vous nommiez tantôt “rois des profondeurs”.

— Qui des deux est la proie ? Qui est prédateur ?

— Agar.io. prédateur.

— Rizi-TaS, j'espère que tu as remarqué que le bateau s'est arrêté pour de bon ?

— Cela ne m'a pas échappé.

— J'espèèèèèère… que tuuuuu aaaaaas…… remaaaarquééééé qu'ooooon est aaaactuuuuueeeellemeeeent priiiiis… daaaans…… uuuuun… voooorteeeeex…… quiiiii noooous faaait tooourneeer…… pluuuus… viiiiite…… queeee… tooooonnnn…… pèèèèère…… aaaaauuuu… Baaaaahaaaaammaaaa…… Paaaapaaaaas !!

— Utilisateur, veuillez vous intéresser au terminal E3 du tableau de bord. Vous y trouverez le radar indiquant la position de chacun des 13 vortex.

— Qu'eeeessssst-ceeeee queeeeeee çaaaaaaa peeeeeeeut meeeeee faaaaaaaaiiiiireeeee ????

— Le terminal E3 est tactile. Déplacez les vortex avec vos doigts sur l'écran, et ces mêmes vortex suivront exactement les mêmes trajectoires, dans la réalité véritable.

— Queeeeelleeeee eeeeeesssst ceeeetteeeeee soooooooooooorceeeeeelleeeeeeriiiiiiiie ?!

— Ce n'est pas de la sorcellerie. C'est Agar.io. Il est sous l'eau, opérationnel, et prêt à déplacer les colonnes d'air partout où vous le désirerez. ISSOU.

— Coooolooooonnnneeeees d'aaaaaiiiirrrr ?? Ceeeeee n'eeeeeesstttt pluuuuuus deeeeeeees tooooooouuuuurbiiiiillooooooonns suuuuuur l'eaaaaauuu ??

— Gero, les vortex n'ont pas arrêté de grossir et d'évoluer en toute autonomie depuis leur création, fit remarquer Bulma. Actuellement ils ont déjà la forme de trombes tornadiques colossales, dont le sommet se perd dans les nuages, et la base au fond de l'océan. Si tu voyais ce que je vois de mon point de vue, tu péterais les plombs, je te jure. Même les statistiques que j'ai sur écran se contredisent entre elles. Ça n'a aucun sens. La tempête s'est levée alors que le ciel est complétement dégagé, l'orage gronde en rafales et il pleut déjà des cordes épaisses comme un poing.

— Jeeeeee suuuuuuiiiiiisss aaaaauuuuuu coooooouuuuurraaaaaant meeeeeerciiiiii ! railla l'étudiant dont la chemise servait déjà de seconde peau, tant elle était trempée.

Une seconde peau sur ses os.
Une seconde peau luisant, de nuit, sous l'immense coupole aux milliards d'étoiles rouges, jaunes et bleues.

— Par contre… il y a un gros problème “technique” avec ce que dit Risitas. Je ne sais pas s'il l'a fait exprès ou si c'est un oubli, mais le fait est que même si tu utilises ta tablette pour déplacer la tornade qui vient d'accrocher la Rouxboat… tu ne feras logiquement que te déplacer toi-même avec cette même tornade ! Ça ne te fera pas décrocher de sa zone d'influence ! Or tu as intérêt à décrocher au plus vite parce que là, toi tu ne le vois pas, mais moi je le vois, et je peux te dire que tu es dangereusement en train de te rapprocher du mur de l'œil du cyclone ! Même la Rouxmobile n'en réchapperait pas, elle va se faire déchiqueter comme du papier !

— ISSOU.

— eeeeennnnnnfooooooooiiiiiiiiirrÉÉÉÉÉ !

— Fais quelque chose, Gero !!

— MeeeeeeeeerrrrrrrrddddEEEEE !

— Gero !!

— Caaaaaaaauuuuuuuse aaaaaveeeeeec Riiiiiziiiii-TaaaaaaS ààààà maaaaaaaaa plaaaaaaace ! Moooooiiiii jeeeeee neeeeeee suuuuuuuuuiiiiiiissss paaaaaaaaas eeeeeeeennnn éééééétaaaaaaat deeeeee leeeeee faaaaaaaaaiiiiiire !

— Risitas, vous serait-il possible d'émuler le terminal E3 au niveau de mon téléphone fixe ? Je vous donnerai toutes les informations et tous les codes d'accès utiles à cet égard.

— Oui. ISSOU. La Rouxmobile est liée en permanence à un trio satellitaire quasi-omniscient et omnipotent, ancré sur la Lune. Je peux déjà me connecter à votre téléphone.

— Faites donc, s'il vous plaît. Je me charge de déplacer les tornades jusqu'au voisinage des Impériaux. Il est temps de leur faire goûter à leur propre médecine.

— Autre chose ? ISSOU.

— Oui. Le plus important : on fait comment pour aider Gero à rapidement décrocher ?

— Activer les turbos serait une solution. Solliciter Agar.io. pour qu'il nous tracte en arrière en serait une autre.

— … Mais ?

— Pour l'option Agar.io., ce dernier est à nouveau en train de se battre sous l'eau, donc indisponible. Pour ce qui est d'activer les turbos… il se trouve qu'il n'y a déjà plus une goutte de carburant disponible dans le véhicule. D'ailleurs Rizi-TaS est présentement en train d'utiliser tout le one million restant, à dessein d'aller un tant soit peu à contre-courant de la tornade.

— Et tu ne pourrais pas… je ne sais pas… activer une turbine hydraulique ?

— ISSOU. La seule turbine disponible est à axe horizontal. Donc incompatible avec l'angle actuel du bateau, par rapport au sens de rotation du vortex. Rizi-TaS peut éventuellement bidouiller à l'emporte-pièce une turbine à axe vertical, par contre Rizi-TaS est sceptique quant au rendement d'un système fondé sur l'idée de retourner l'énergie d'une tornade contre la tornade elle-même. Cette approche du problème ne saurait mener qu'à un match nul.

— C'est déjà pas mal. Profite justement du statu quo pour recharger la Rouxboat. Et, une fois les batteries pleines, tu cales les turbos à fond… puis tu décroches. Et si même avec les turbos à fond, ça ne suffit pas, alors active les graines de Lune. Tu sais ce que c'est ?

— ISSOU. Des graines d'une certaine sorte de meuporgs organiques rarissimes, qui tous les hivers s'envolent en direction de la Lune pour aller s'y planter et germer là-bas. Quiconque se met en travers du chemin de ces graines, au moment de leur ascension céleste, prend le risque de se retrouver lui-même sur la Lune, sachant que rien ni personne ne peut freiner leur envol. Rien à part les feuilles d'or.

— Oui, alors je te cache pas qu'au vu de la situation, un “oui, je sais ce que c'est” aurait suffi, mais merci pour le rappel. Bon, on est en hiver, et il y a trois graines de Lune dans la Rouxboat, si je ne m'abuse. Plus une feuille d'or. Utilise tout cela à bon escient. Surtout la feuille d'or, Gero n'a pas son brevet de cosmonaute, pour info, alors autant éviter de l'envoyer trop haut. Au fait, le meuporg que vous nommez Agario, il sert à quoi… à part déplacer des tornades et se battre contre des poissons ?

— Je peux lui ordonner de sortir de l'eau, si tel est votre souhait. Il vient d'en finir avec sa dernière bataille de territoire.

— Maaaaaaaaaaaiiiiiisssss eeeeellllleeeeeee t'aaaaaaaaas diiiiiiiit : iiiiiiiiiiiiillllll feeeeeeeraaaaaaaaaa quuuuoooooooiiiiii, uuuuuuuuneeeee fooooooooiiiiiis hoooooors deeeeeee l'eeeaaaaaaaauuuuu ?? Siiiiiiinnoooooon, tuuuuuu gèèèèèèèèèreeeees, Buuuuuuuulmaaaaaaaaa !!

— Ce qu'il vous plaira, utilisateur.

— Comme terminer les derniers chasseurs de prime encore en vie ? hasarda l'adolescente. Non parce que là j'ai beau essayer de tous les pécher avec les tornades, je me rends compte qu'il y en a de sacrément increvables, dans le lot. Et avec la tempête qui s'intensifie de secondes en secondes, ma visibilité commence à tendre vers le quasi-nul. Donc pour casser du méchant, comptez pas trop sur moi dans les secondes qui viennent. Surtout concernant le type handicapé qui ressemble à Tao Paï Paï en plus bronzé, chier, lui j'arrive toujours pas à l'avoir ! admit la jeune fille, dont la dernière chips cédait sous l'étau de ses canines adolescentes.

— Agar.io. saura en faire son affaire, certifia Rizi-TaS. Il mettra fin à la “partie”. Bon appétit, invitée.

— Bien. Alors il est grand temps pour Agario de faire son entrée en scène. Qu'on en finisse une bonne fois pour toutes.

— ISSOU.

♪ ♬

Yamcha ouvrit un œil, s'extrayant ainsi de sa torpeur.
Son cerveau redémarra doucement.

“Où suis-je ?”

La réponse prit la forme de gros ronflements, provenant d'un coin reculé.

Ces ronflements étaient ceux du soldat Dodoria.

Yamcha réalisa alors sa situation. Il se trouvait toujours au cœur de la “chambre noire”, en attente du moment où la cohorte d'un certain meuporg-chirurgien viendrait le chercher pour l'emmener au bloc et lui retourner copieusement le cerveau. Dodoria s'était justement endormi sur une chaise dans un coin de la pièce, assommé par l'attente. Il ronflait grassement, à en faire vibrer les tympans.

Yamcha tiqua.

Il tiqua lorsqu'il comprit qu'ils n'étaient pas seulement deux dans la salle… mais trois.

Cette information, Wolfgang ne la tenait pas de ses yeux, puisqu'il faisait toujours aussi sombre, partout dans la pièce. Il la tenait plutôt d'une sensation persistante. Celle que quelqu'un - dans son dos – jouait apparemment avec les menottes que Wolfgang se souvenait avoir aux poignets.

Les questions affluèrent alors dans la tête de l'éternel célibataire.

Quelle est cette personne qui s'amuse ainsi avec mes menottes ? Est-elle là depuis le tout début ? A-t-elle profité de la pénombre pour rester incognito durant tout l'interrogatoire ? Est-elle entrée en même temps que moi dans la salle ? Ou alors après ? Alliée ou ennemie ? Dodoria est-il au courant de sa présence ? S'agit-il d'Hiéronimus Gero ? Alors ils l'ont eu finalement…

Wolfgang cessa de se poser toutes ces questions lorsque les souvenirs lui revinrent d'un coup d'un seul. Il se sentit alors stupide de ne pas avoir percuté plus tôt. Non, ce n'était pas Gero. C'était Plume. Ça ne pouvait être que Plume. Seul le “chat” métamorphe aurait pu entrer dans la salle au même moment que Yamcha… sans être repéré par les Impériaux. Ces derniers avaient bien dépossédé le futur Empereur de son sabre, de son téléphone, et de tout autre objet litigieux. Mais quelle raison avaient-ils de s'intéresser à une barbe de trois jours ?

Pourtant… cette barbe de trois jours était fausse, et son porteur aurait désormais de quoi se féliciter d'avoir – dans la précipitation - ordonné à Plume de prendre l'apparence d'une chose éminemment innocente, au moment où l'Empire en était encore à perquisitionner l'hôpital dans lequel Yamcha et C-17 avaient été placés d'urgence à la suite de leur cuisante déconvenue au cœur de l'opaque Muscle Tower.

Wolfgang se serait félicité de son idée, en d'autres circonstances moins graves.

Du reste, Plume ne jouait pas avec les menottes de Yamcha. Il tentait plutôt de les faire sauter. Wolfgang s'en rendait compte désormais, autant qu'il réalisait tout le cœur que son camarade à poils courts mettait à l'ouvrage, se transformant en tenaille par ci, en étau par là. La ferveur de Pu'erh émut Yamcha ; lui qui - de ce fait - mit trop longtemps à trouver la force de prononcer les mots durs que le “chat” ne voulait pas entendre, mais qu'il devait entendre… et qu'il allait entendre.

— Plume…

— Jamais ! chuchota le meuporg métamorphe, l'air de crier en larmes, lui qui avait déjà deviné la suite.

— Plume…

— …

— Ça ne sert à rien. Arrête, murmura Wolfgang.

— …

— Laisse tomber, Pu'erh. Merci d'avoir essayé.

— Attends, s'il te plaît, peut-être qu'en me transformant en chalumeau…

— Le bruit et la lumière que font les chalumeaux réveilleraient Dodoria.

— …

— Plume. Fais-le. Tout de suite.

— Jamais ! pleura le simili-chat, en s'excitant de plus en plus désespérément sur les menottes du captif.

— Ce n'est pas au meilleur ami que je m'adresse. C'est au membre titulaire de la garde nationale. Fais ton devoir.

— Jamais ! Jamais ne te tuerai !

— Si tu ne le fais pas… alors tu joues contre la Terre, et pour l'Empire. On ne peut pas permettre que je tombe au creux des mains Impériales… avec toutes les informations que j'ai dans la tête, et avec tout le mal que je pourrais faire à nos amis.

Un énorme grognement s'interposa entre la requête de Yamcha et la réponse de Plume. Ce grognement guttural, c'était Dodoria qui – en proie à l'apnée du sommeil – se fendait d'un premier micro-éveil. Dix secondes s'écoulèrent alors dans le silence le plus total. Un silence sciemment prolongé par Yamcha, qui laissa ainsi à Plume le temps de prendre toute la mesure du fait que Dodoria pouvait se réveiller d'un instant à l'autre.

D'un instant à l'autre et pour de bon.

Au bout d'une minute de silence, le bruit caractéristique d'un chien de revolver actionné se fit entendre pour qui tendait l'oreille. Wolfgang sourit alors. Plume avait pris son temps… mais la logique et l'urgence avaient fini par le rattraper. Yamcha sentit la pointe d'une arme à feu se poser doucement sur l'arrière de son crâne.

— Compte jusqu'à 5, souffla Pu'erh.

— Non, je préfère la roulette russe.

— Très bien. Baisse ton niveau d'énergie et de vigilance au maximum.

— C'est déjà fait.

— …… Alors on y va.

— Merci.

Plume s'équipa d'un barillet à cinq chambres.
Cinq chambres pour une seule balle.

Le premier tir partit sans sommation.
Le second suivit aussitôt.
Le troisième mit plus de temps à venir, mais vint quand même.
Le quatrième mit deux bonnes minutes à partir…
… Mais partit quand même, et fit chou blanc comme les précédents.

Le cinquième tir n'avait aucune chance de louper.
Dix secondes passèrent, puis le double, puis le triple.
Yamcha cessa de serrer les dents… et se serait bien foutu une claque s'il avait pu.

Il regrettait ô combien d'avoir demandé à Plume d'y aller à la roulette russe. Wolfgang n'aurait jamais cru la Providence suffisamment de son côté pour réserver la balle mortelle au nom du cinquième tir. Or ce tir étant garanti, Plume avait d'autant plus de mal à le laisser partir.

Certes, Yamcha pourrait tout bêtement demander à son camarade de lancer une nouvelle “partie” de roulette russe, mais l'artiste martial savait que cette requête n'avait déjà plus aucune chance d'aboutir. Tirer quatre fois sur son meilleur ami… c'est une chose qu'on ne peut faire qu'une fois.

Pas deux.

Plume avait mis ses propres nerfs en pelote épaisse, au cours des quatre tirs précédents. Le “chat” n'aurait certainement pas la force - mentale - de repartir pour un nouveau tour de piste. C'était déjà un miracle que son esprit brutalisé soit encore en un seul et unique morceau.

Yamcha scella furieusement ses propres paupières ; dépité.

Et lorsqu'il rouvrit les yeux, l'ex-brigand eut la surprise de constater que Plume n'était déjà plus un revolver… mais un laptop posé à même le sol, sous le nez du loup solitaire, à quelques pas de ce dernier. La luminosité de l'écran avait vraisemblablement été réduite de beaucoup. Du reste, Yamcha ne prit pas la peine de poser la question “pourquoi t'es-tu transformé en ordinateur portable ?” ; d'autres mots lui brûlaient les lèvres…

— Plume, je sais que je t'en demande beaucoup, mais fais cet ultime effort… et tue-moi.

Un fichier bloc-notes s'ouvrit sur l'écran 14 pouces. La page blanche se mit alors à se remplir toute seule, tandis que les touches du clavier s'enfonçaient d'elles-mêmes, comme sous le coup d'une main invisible.

“Non, je préfère encore que tu sois lobotomisé… et vivant.”

— Si je finis lobotomisé, je ne serai plus la même personne. Je n'aurai plus la même personnalité. Ce qui revient à mourir, tu me l'accorderas. Donc quitte à mourir, autant que je meure en étant utile aux miens…

“Tu mens. J'ai entendu ce que Kiwi a dit tout à l'heure. Tu garderas 95% de ta personnalité.
Même ta peur des femmes tu la garderas.”

Yamcha ne répondit rien sur le coup. Son esprit était occupé ailleurs, à tenter de comprendre – sur le petit écran d'ordinateur - ce que pouvait bien faire Plume. Apparemment, le “chat” se connectait à un réseau qui n'avait pas grand rapport avec internet. L'accès standard à la toile était probablement verrouillé ou contrôlé par la sécurité informatique du vaisseau-mère, à laquelle Plume n'avait pas envie de se frotter, vraisemblablement.

— Qu'est-ce que tu fais, Plume ? murmura Wolfgang, dont les forces tutoyaient le zéro absolu au point de l'obliger à faire l'impasse sur la prononciation des consonnes.

— J'essaye de contacter C-17 pour qu'il vienne nous tirer de là.

Un nouveau grognement signé Dodoria surgit.
Dix secondes filèrent ensuite, dans un silence de cimetière, comme la première fois.
Yamcha reprit finalement la parole en baissant le son de sa voix au maximum tandis que Plume lui-même réduisait la luminosité du laptop au point que Wolfgang ne parvint bientôt plus à percevoir tout ce qu'il se passait sur l'écran.

— Tu essayes de contacter C-17 ? Pour quoi faire ? Plume tu ne comprends pas qu'à l'heure qu'il est, il y a déjà 99% de chances que C-17 soit actuellement présent avec nous, dans le même vaisseau ? Retenu prisonnier dans une autre pièce ? L'Empire a réussi à me mettre la main dessus parce que j'étais déjà extrêmement affaibli suite à ma descente furtive dans les sous-sols de la tour du muscle. Et devine qui d'autre a terminé sur une civière pour avoir participé au même raid clandestin ?

“C-17” répondit Pu'erh, moins pour donner le change que par excès de respect et de considération envers Yamcha, qui avait formulé une interrogation que Plume ne saurait se permettre de laisser sans réponse, quand bien même la question n'en attendait-elle évidemment aucune.

— Non, Plume, si réellement tu devais contacter quelqu'un, ce serait plutôt Tao Paï Paï. Et encore, je pense q…

“Tao Paï Paï ? Parle-m'en ! À quoi tu pensais le concernant ?”

“Non mais laisse tomber, lui il est faible… il se fera arrêter par la sécurité aux portes du vaisseau-mère, si ce n'est avant. Il n'arrivera jamais jusqu'à nous, on est au 4e étage…”

“Tao Paï Paï l'humain… est faible. Tao Paï Paï l'autoproclamé meuporg immortel, j'en suis déjà moins sûr. Et puis au départ c'est un assassin professionnel. L'infiltration de bâtiments, de systèmes informatiques, de psychés et cætera, c'est son sacerdoce ! Ça peut marcher Yamcha !”

— …

“Mais comment puis-je le joindre ? Ce n'est pas C-17, je n'ai pas ses contacts personnels…”

— Tu te souviens du réseau informatique que le Gouvernement tente désespérément de faire démanteler depuis des années sans jamais y parvenir ? Vas-y, retrouve l'adresse, rejoins la plateforme et réponds proprement aux questions qui te seront posées. Quand ils te demanderont le nom de ton “parrain” tu tapes “Good10”. Une fois que tu auras eu les deux pieds dans la plateforme, va dans le catalogue… puis cherche la section “assassinats”.

“… Tu veux dire que Tao Paï Paï est inscrit sur cette officine du marché noir ?”

— Oui. …… Alors ça y est ? Tu es dans la section “assassinats” ?

“Non, pas encore. Je suis sur la page d'accueil.”

Yamcha patienta l'espace d'une minute ou deux.

“Oui voilà, ça y est, j'y suis !”

— Alors maintenant, regarde en haut à gauche de la page. Tu verras une liste déroulante avec marqué au-dessus : “personnalités publiques”. Déroule la liste et cherche le nom de Dodoria.

Dix secondes s'écoulèrent sans plus de nouvelles, et puis soudain…

“Ça y est, j'ai trouvé la fiche « Dodoria Van Goth »”

— Dis-moi combien d'assassins inscrits sur le site se sont rendus disponibles pour un “contrat” concernant Dodoria. Normalement, vu le niveau de l'animal dont on parle, il ne devrait pas y avoir beaucoup de candidats potentiels.

“Il n'y en a qu'un seul. Et il s'appelle Hit.”

— Parfait. Envoie-lui un message privé… et fais lui un petit topo, qu'il sache qui l'emploie. Puis tu cherches l'onglet “bid” et tu tapes le montant : 5 milliards de zenis. Un menu contextuel s'ouvrira ensuite pour te permettre de fixer un délai d'expiration du contrat. Tape : 50 minutes. Ou plutôt, non, mets 40 minutes, parce que si je me fie à ce qu'a dit Tagoma au moment d'entrer dans la salle… alors la clique du chirurgien devrait être là dans moins d'une heure. Donc 40 minutes c'est correct comme délai.

“C'est qui… Hit ? Un meuporg humanoïde ? Tu penses qu'il a le niveau ? On devrait pas plutôt contacter Tao Paï Paï ?”

— Hit c'est le pseudonyme de Tao Paï Paï. … Alors c'est bon ? La requête est lancée ?

“Oui. Ça y est.”

Yamcha - qui avait fermé les yeux pour se reposer - fit l'effort de les rouvrir, à dessein de scruter l'écran d'ordinateur. Les pupilles noires de l'enfant du désert trouvèrent bien vite – sur l'interface du site - l'emplacement d'une certaine coche grisée aux apparences de “V” stylisé. La couleur grise signifiait que l'offre n'avait pas encore été consultée par l'assassin à qui elle avait été adressée. Le moment où le gris céderait la place au vert marquerait – lui - le constat que consultation s'était bel et bien faite. L'attente dura 30 bonnes secondes, et puis le verdict tomba. L'espèce de “V” s'illumina en vert, tandis qu'en dessous s'affichaient les deux plus belles lettres que Yamcha pouvait espérer lire en ces circonstances :

“Vu.”

Un semblant de sourire trouva le moyen de s'esquisser sur le visage du loup solitaire. Une banane éphémère… puisqu'elle s'évanouit sitôt les deux narines de Wolfgang chatouillées par une certaine odeur fétide. Celle d'une haleine charriée par un souffle chaud qui d'ailleurs caressa bientôt la nuque du camarade de Pu'erh.

Yamcha, ravalant un frisson, orienta aussitôt son regard catastrophé en direction de la chaise de Dodoria…

… Vide.
Personne.

Deux pleines minutes s'évaporèrent alors sans que Wolfgang ne trouve la force de bouger une oreille, un cil, un neurone. Il fallut une minute de plus pour que l'enfant du désert comprenne - en voyant Dodoria faire les cent pas dans une démarche de pantin désarticulé - que l'ogre rose, en plus de l'apnée du sommeil, souffrait apparemment de somnambulisme aggravé.

— Tu en es où Pu'erh, murmura bientôt un Wolfgang éreinté, tandis que Dodoria vadrouillait encore.

“Pour Tao Paï Paï, ça y est, il m'a répondu qu'il sera là dans les temps ; qu'il n'a jamais échoué à remplir un “contrat” depuis qu'il exerce le métier ; qu'il joue sa réputation, sa note générale et son taux de réussite officiel sur le site ; que notre offre sera l'occasion pour lui de tester son immortalité en situation réelle, et peut-être aussi d'enfin découvrir sa capacité spéciale en sa qualité de meuporg. Dixit.”

— Entendu. … Et c'est tout ?

“Non. Pour C-17, j'ai pu le joindre lui aussi. Il est sur Terre, cloîtré dans un chalet sous haute surveillance, avec sa sœur jumelle qui l'y a rejoint pour le soutenir moralement. Le chalet est surveillé sur 1 km à la ronde par plusieurs batteries de meuporgs composées pour partie des quelques révolutionnaires ayant survécu à la dernière tentative de coup d'État, pour autre partie : d'une petite poignée de meuporgs du Gouvernement, et pour le reste… il s'agit de la centaine d'immatriculés gracieusement dispensée par Lévis Brief qui a vraisemblablement accepté de mouiller Capsule Corp. dans toute cette affaire.”

— …

“Et puis C-17 a réussi à faire dépêcher une voiture de la Présidence qui nous attendra aux abords de l'ambassade Impériale située à 200 mètres du Clinton Gate. Une fois qu'on aura réussi à quitter le vaisseau-mère et qu'on se sera rendus au point de rendez-vous, la voiture nous conduira - toi, moi et Tao Paï Paï - jusqu'au chalet de C-17. Ne me demande pas pourquoi la voiture s'est postée à proximité d'une ambassade, C-17 m'a dit de lui faire confiance. Au fait Yamcha, tu as promis 5 milliards à Hit. Où comptes-tu les trouver ? Autre chose, dois-je aussi mettre un contrat sur la tête de Tagoma, histoire de donner un coup de pouce à Gero là où il se trouve ? Apparemment, Hit accepte de prendre 2 contrats en même temps. À croire qu'il est capable de se dédoubler…”

Plume s'étonna de la réponse qu'il reçut en retour de toutes ces lignes.
Car il ne reçut pas de mots ; juste des rires étouffés par la fatigue.

“Qu'est-ce qui te fait rire, Yamcha ?”

— Trois fois rien. Tu sais, Red veut ma peau. Maintenant que j'ai vu ce qui se tramait au sous-sol n°11 de la tour, il n'a plus qu'une obsession : me faire taire avant que je ne foute tout son projet en l'air rien qu'en l'ébruitant trop fort et trop tôt.

Yamcha ne s'épancha pas davantage, distrait par la ronde qu'effectuait Dodoria.

“Oui, et donc ?” relança Plume.

— Et donc il se trouve qu'au moment où Gero et moi nous trouvions encore dans une cabine du métro Cogachi, Hiéronimus m'a raconté que Tao Paï Paï avait déjà réussi une fois à descendre jusqu'au sous-sol n°11. Ce qui veut dire que Tao fils est lui aussi au courant du projet Tsunami. Pourtant, il n'en a jamais parlé à personne, ni au Gouvernement ni aux médias. Je ne sais pas toi, mais moi je n'y vois qu'une seule explication : il bosse pour Red, asséna Wolfgang, dans un sourire. Et si Tao Paï Paï roule pour Red, alors tu peux être sûr qu'au moment où notre cher assassin national en finira avec Dodoria… il se tournera vers moi. Et pas pour me libérer. Plutôt pour me faire taire à jamais.

— Tu m'as piégé ! Comment as-tu pu me faire ça Yamcha ?! scanda Plume, lui qui – catastrophé - venait déjà de reprendre sa forme originelle sans trop s'en rendre compte.

— Désolé plume, murmura Wolfgang, sans se départir de son sourire éminemment défaitiste. Tu ne voulais pas me tuer… alors il fallait bien que je trouve quelqu'un d'autre pour le faire.

— Tao Paï Paï n'arrivera jamais à monter jusqu'au 4e étage du vaisseau-mère ! Il se fera arrêter par la sécurité avant ça ! Il n'arrivera jamais jusqu'ici ! psalmodia - en boucle et en larmes - la boule de poil déjà bouffie d'autosuggestion.

— Tu en es sûr ? souffla Wolfgang. Je prends le pari, termina l'enfant du désert, tout sourire.

Porté par il ne sut quel réflexe nerveux, Plume s'orienta subitement vers la porte de la “chambre noire”. Le métamorphe eut alors une vision d'horreur. Celle de Tao Paï Paï passant cette lourde porte en métal, sans bruit, tel un loup faufilé dans une bergerie, pour ensuite se tapir dans la pénombre de la pièce. Et attendre.

Le “chat” pria tous les dieux du répertoire pour que cette vision ne soit que paranoïa.

Pour que le battant métallique - actuellement rabattu - le reste ad vitam æternam.

Pour que la pointe du nez de Tao Paï Paï ne se glisse jamais par l'entrebâillement de la porte.

… Celle-là même que Plume n'arrivait déjà plus à quitter du regard.

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Grand Theft Auto III

par **Point** le Mer Mars 01, 2017 22:21

La première partie était cool, comme d'hab. Ce truc que t'as toi, à créer des persos, leur donner un nom, une histoire, une personnalité, des relations, et à les faire bouffer par un monstre random juste après. Très bien, ça n'a aucun sens, donc c'est normal. Laaaaaaaaaaaaa secooooonde paaaaaaaartiiiiiiiiiiiiiiiiiiie deeeeeeeeeee ceeeeeeeeeeeeelleeeeee - ciiiiiiiiiii m'aaaaaaaaaa faaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiit toooooooooouuuuurneeeeeeeeeeeeer laaaaaaaaa têêêêêêêêêêêête ( maaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis c'éééééééééétaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiit gééééééééééééniaaaaaaaaaaaal ). Plus sérieusement, Risitas est bien marrant, le Agar.io n'a aucun sens, la Rouxmobile/ boat / sous marin / tondeuse à gazon / magasin de farces et attrapes qui possède assez de fonctionnalités pour faire palir le corps de l'inspecteur gadget, pleins de détails qui sont si intéressants alors que ça n'avait, n'a et n'aura jamais aucun putain de sens...j'aime beaucoup ta fic parce que ça me fait économiser: Omudealer.

La seconde partie est d'autant plus intéressante que rehyprice ( ça me redonne la hype, néologisme, tmtc ). La partie Yamcha est ma partie préférée du chapitre, juste pour l'ambiance. Plume qui se déguise en poils de barbe, c'était du génie. J'ai juste été déçu de l'atmosphère pas assez pesante de la présence de Dodoria, on ressent plus le drame autour de Yamcha et Plume en fait.

Sinon, c'est bon je sais, j'anticipe, je prévois, j'ai vu dans ma boule de cristal qu'il n'y aurait un Grand Theft Auto IV et V juste pour le lol. J'ai vu clair dans ton jeu. Alors, c'est qui le plus malin !?

par **Heika** le Jeu Mars 02, 2017 13:24

Ne me demande pas pourquoi j'ai décidé d'aller jeter un oeil sur les derniers commentaires sur Calfiru, hein.
Maintenant, j'ai lu le premier et le treizième chapitre, c'est malin.
Mais qu'est-ce-que c'est bon, quoi.
Même en ayant quasiment rien comme infos essentielles, quoi.
Et l'angoisse qui monte, à chaque intervention de Dodoria !! Surtout la 2e... @__@
*tremble pour la suite*
Je dis que Tao Pai Pai ne va pas tuer Yamcha, s'il doit mourir, ce sera avec un meuporg Saibaman.

par **Kurama_Senju** le Jeu Mars 02, 2017 13:27

Encore top !

Cette fois j'avais du temps, du coup la longueur du chapitre ne m'a posé aucun problème puisque j'ai pu tout lire d'une traite. Et quel chapitre !

Gero, c'est vraiment le surdoué chanceux par excellente. Champion de bataille navale... Mais, plus que tout, j'admire sa vitesse d'écriture de SMS over 9000 avec Bulma. Ils se tapent quand même tout un échange de romans dignes d'une dispute de couple dans la minute.

Bon, et j'ai hâte de voir le Meuporg...

Spoiler

Concernant Yamcha et Plume, j'ai adoré le coup de roulette russe. Bordel, tes persos ont une chance monstrueuse !
Et du coup, Dodoria va se faire buter par Hit Tao, puis Yamcha ? ...

Vivement la suite !

Calfirũ

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