Woohoo !! 2 commentaires d'affilée ! C'est Byzance !! <3
xela26 a écrit:J'ai lu les 3 chapitres dans la foulée.
Le hiatus est total entre les précédentes aventures de Joanna et ses nouvelles, avec sa nouvelle famille loups. j'aime bien ton écriture et l'histoire en général, limite je préfère ça à la première partie ( qui n'était pas mauvaise non plus, c'est juste mon ressenti perso

) ça me fait penser un peu à la BD le pays des elfs. Bref, j'attends de me laisser guider lors des prochains chapitres

Le tome 1/cycle 1 était d'un genre très particulier, il faut dire. ^^
C'est sûr que c'était plutôt déstabilisant, et puis côté aventure... Peut-être pourrait-on dire que le tome 1, en dehors de sa caractéristique "CrossXReality", serait du genre "Slice of Life", terme auquel je n'ai jamais cherché d’équivalent en français, désolée pour ma fainéantise ?
Mais là, un début d'histoire dans un lieu inconnu, perdu au milieu de nulle part... Cela fleure bon l'odeur de sentiers déjà plus connus, non ? Et il y a comme une odeur d'aventure... ?
Merci beaucoup de ta fidélité ! <3
Ah, et je n'avais jamais pensé qu'on puisse utiliser "hiatus" ainsi ! Merci pour cette découverte !!Masenko a écrit:Hiii !
Voilà, je commente enfin le chap 3 !

C'est mon préféré des trois ! xD J'aime bien Anjani, elle me fait penser aux vieilles sorcières farfelues qu'on rencontre régulièrement dans les fictions un peu "naturalistes"

Et j'adore comme le côté chouineuse de notre Jojo n'agace pas que nous

Je trouve que c'est le bon plan d'utiliser ce genre de schéma familier ! J'me demande si un nouveau personnage va surgir où si c'est la sorcière qui va lui permettre de retrouver la mémoire...
Bref, demain chap 4, youhou !

(ça sera ma récompense pour avoir bien avancer dans mon rapport de stage huhum...)
Courage pour ton rapport !! è__éP
Et pour ceux qui sont en examens (poke une certaine personne, qui devrait avoir fini les siens quand elle lira cela

)
Fictions naturalistes ? °x° Faudra que je bouge ma flemme pour chercher ce qui est sous-entendu par ce terme ! ^^
Je t'avais dit que tu ne serais pas la seule désespérée par Joanna ! ^___^
Et Anjani la trouvait niaise bien avant que tu ne lises le tome 1. :p
Par contre, si après tu es traitée de vieille sorcière ronchonne, je plaide innocente...
Après, pour ta question sans point d'interrogation, je ne peux rien dire sans spoiler, donc... ^x^
Samedi prochain, il est très fortement probable que je ne puisse publier le chapitre, mais il le sera le dimanche, donc pas de panique ! ^^
...
Et croisez les doigts pour que le chapitre 6 veuille bien se laisser lui aussi réécrire. Il fait son rebelle. >.<
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-4-
Les temps qui suivirent ne furent pas de tout repos pour la sorcière et sa disciple, loin de là…
On aurait pu croire que l’apprentissage avec un semblable aurait été plus facile pour la jeune fille que celui des loups, mais il n’en était rien.
Aux yeux de la vieille femme, Deux-Pattes n’était qu’une enfant feignante, indolente et pleurnicheuse qui aimait voir les choses déjà faites, et de préférence faites par les autres.
Selon Anjani, ce n’était pas quelqu’un pour lui apprendre à vivre que la fillette avait cherché, mais une personne pour s’occuper d’elle et de toutes les tâches ingrates, pour qu’elle puisse ainsi passer son temps à jouer. Pourquoi avait-il fallu qu’elle tombe sur une petite princesse pourrie-gâtée ?
C’est avec beaucoup de pleurs vexatoires et de grincements de dents que l’enfant apprit que la vaisselle, la lessive et le ménage ne seraient faits par personne d’autre qu’elle, et que si elle ne faisait pas sa part de travail, il n’y avait aucune raison pour qu’elle ait sa part de nourriture et un endroit où dormir auprès du feu.
En ce qui concernait les repas, ils furent préparés par la sorcière dans un premier temps, car elle n’avait pas envie de laisser la petite empotée faire et risquer de se retrouver à jeûner face à des plats immangeables. Mais Deux-Pattes devait l’aider pour ramener les matières premières, et dut apprendre quelles plantes il lui fallait glaner et… Tuer pour avoir de la viande.
Ce fut la leçon la plus difficile de toutes.
La jeune fille venait de revenir avec sa première proie. Elle pleurait. « Grand-mère… Le collet a tué le lapin…
-Encore heureux ! Que croyais-tu donc que ça allait faire, ma pauvre fille ?
-Vous aviez dit que c’était pour les lapins…
-Pour tuer les lapins, oui ! » La vieille femme jeta un regard condescendant à sa disciple. « Ne me dis pas que tu n’avais jamais tué en vivant avec tes loups ? » Elle se passa les mains sur le visage quand elle la vit nier. « Qui m’a fichu une empotée pareille ? Pleure autant que tu veux, et rend hommage à la Vie, car c’est en tuant que tu peux vivre. Les animaux pour la viande, les plantes pour les légumes. Allons, dépèce-le que je le fasse cuire. Ha, tu ne sais pas faire ça non plus. Empotée. Donne-moi ça. » Grommelant, elle s’était donc finalement occupée de la préparation du repas. Elle avait dû attendre près d’un an avant d’apprendre à chasser à l’arc et à la lance à la jeune fille. Quelle déveine… Sans les loups, ça avait failli être régime lapin durant un moment.
Anjani avait menacé bien des fois l’enfant de la mettre à la porte et de la laisser se débrouiller seule sans jamais mettre sa menace à exécution, car la fillette était étrange à plus d’un niveau, et cela la fascinait.
Il y avait pour commencer ce lien peu commun entre le loup et l’enfant : ils se comprenaient.
La vieille femme n’avait peut-être pas de grands pouvoirs magiques, mais elle avait malgré tout quelques dons qui lui avaient valu ce surnom de sorcière. Le plus impressionnant était de pouvoir toucher l’esprit des animaux pour se faire comprendre grossièrement d’eux.
Au début, elle avait cru que Deux-Pattes avait un don similaire au sien, mais il y avait des détails qui clochaient : pourquoi n’arrivait-elle à communiquer qu’avec Feu du Ciel, et pas avec Louve ou les petits ? L’entente entre l’humaine et la meute était pourtant suffisante pour qu’elle eut pu le faire avec chacun…
De même elle aurait pu se faire comprendre de chaque singe, mais seul celui qui l’avait mordu un jour comprenait l’enfant un peu mieux que ses congénères.
Et de toute façon, la relation entre le singe et la fille était loin d’égaler celle du loup : ils se comprenaient tout juste, alors que Deux-Pattes parlait à Feu du Ciel, et Feu du Ciel comprenait tout ce qu’elle lui racontait. Elle utilisait les mots avec lui comme elle le faisait avec Anjani, et la façon dont répondait le canidé avait un sens pour l’enfant. Ils pouvaient échanger sur des idées compliquées ou abstraites aussi bien que deux Humains pouvaient le faire.
Quand elle parlait aux autres animaux, Deux-Pattes utilisait le langage corporel appris avec sa Meute, mais quand elle parlait à l’Alpha, cela semblait relever de la télépathie.
Quoique… Le plus stupéfiant sur ce point était peut-être la bêtise de la fillette, qui s’étonnait de voir la vieille femme comprise de façon égale par tous les animaux mais pas de voir qu’elle-même avait un lien étrangement privilégié avec le loup…
L’autre surprise majeure était survenue trois semaines après l’arrivée de la jeune fille chez la sorcière.
Elles s’étaient éloignées pour ramasser des racines pour le repas, lorsque Deux-Pattes s’était retrouvée au centre d’un étonnant phénomène…
« Ne cueille pas ça, empotée ! » Tança-t-elle la préadolescente pour la millième fois. « C’est de la ciguë, pas de la carotte ! Tu veux donc nous empoisonner ?
-Mais les feuilles se ressemblent… » Se plaignit la fillette, faisant soupirer la femme pour la énième fois de la journée.
« Je t’ai dit de mieux regarder : la ciguë a des feuilles trop grandes et trop fournies. Et puis si tu as un doute, tu en cueilles un peu et tu la froisses. Si ça sent la carotte, c’est de la carotte. Si ça pue, c’est de la ciguë. En tout cas je te préviens : tu as intérêt à retenir enfin ce que je viens de te dire, sans quoi tu vas finir par te retrouver avec de la salade de ciguë dans ton assiette, et j’aurai enfin la paix. »
Cette déclaration créa quelque inquiétude à la cible. Même si elle ne croyait pas la vieille femme capable de l’empoisonner, elle se doutait qu’elle saurait se montrer suffisamment retorse pour mettre une dose suffisante pour la rendre bien malade… Elle redoubla donc de vigilance. Ciguë, ciguë… Y avait-il seulement le moindre brin de carotte sauvage dans le coin ? Elle commençait à en douter sérieusement. Plus loin, elle trouva des sortes de petites baies rouges. Elle en cueillit une, l’écrasa et l’approcha pour la renifler.
« Attends ! » L’arrêta la sorcière.
« Mais je n’allais pas la manger ! Je voulais juste la sentir ! » Se défendit-elle immédiatement.
La vieille dame la regardait d’un air grave tout en s’approchant. Elle pointa son bâton vers le bras gauche. « Ca. Qu’est-ce-que c’est ? »
La jeune fille regarda le membre désigné. La cicatrice était devenue brillante. « Oh non… Il faut que je retourne immédiatement auprès de Feu du Ciel ! » Commença-t-elle à paniquer.
Le bâton de la femme la fit tomber.
« Que t’ai-je appris, il y a quinze jours ? Tu me dois respect et politesse. Crois-tu que t’enfuir sans rien me dire, alors que je t’ai posé une question, soit une preuve de l’un ou de l’autre ? » La réprimande n’altéra en rien l’air paniqué de son élève, pour une fois.
« La dernière fois que ça s’est produit, on a été très malades, Feu du Ciel et moi ! Il faut absolument que je vois s’il va bien ! Je vous en prie, Grand-Mère ! »
Cette dernière grommela que visiblement elle n’avait pas le choix, que la gamine n’était qu’une écervelée sans jugeote, et que visiblement elle n’en tirerait rien tant qu’elle n’aurait pas vu son loulou chéri, et qu’avec tout ça, c’était une journée de récolte de perdue.
Et elle continua de grogner lorsque, une fois rentrées, la jeune fille ne put se calmer et passa près de deux heures à tourner en rond devant la cabane, à attendre la Meute partie chasser.
La cicatrice, de son côté, avait perdu son brillant depuis longtemps.
Et la vieille femme sortit une nouvelle salve de grognements au retour des canidés, lorsque la jeune fille, bouleversée, se suspendit au cou du mâle qui ne comprenait rien à son émoi, comme la chasse avait été bonne et sans incident d’aucune sorte.
« Maintenant que tu as retrouvé un semblant d’esprit, tu vas enfin m’expliquer ? »
La sorcière avait vissé ses yeux bleu délavé dans les yeux noisette de la fille assise en face d’elle.
« C’était au moment du Solstice, » commença à raconter son élève, très mal à l’aise. « Ma cicatrice s’est mise à briller, un peu comme tout à l’heure… Et tout à coup je me suis sentie très mal, comme si on venait de m’arracher quelque chose dans le cœur… Et Feu du Ciel a failli mourir. Il est tombé à terre et il avait des spasmes, et la langue qui pendait, et de l’écume aux babines. Et il y a eu… Je ne sais pas comment l’expliquer… C’était long, très long… Mais c’est passé, et mon Père s’est relevé. »
La vieille femme resta silencieuse quelques instants, puis se leva et fit le tour de la table. Elle prit le bras de la jeune fille et palpa la cicatrice en tous sens.
« Tu ressens quoi, quand je te fais ça ?
-Rien de particulier…
-Ce n’est pas du tissu cicatriciel. Tu ne t’es jamais blessé à ce bras de façon à avoir une cicatrice de cette forme.
-Je n’en sais rien, Grand-mère, je ne me souviens de rien…
-Ce n’était pas une question, petite idiote. »
La jeune fille se tut, vexée.
« C’est de la peau normale. En quelque sorte décolorée. » La petite femme retourna s’asseoir. « Ça t’est donc déjà arrivé, au Solstice. Et ça s’est mal passé. Mais là, il ne t’est rien arrivé.
-Non, c’est vrai… Pourquoi ?
-Qu’est-ce-que tu veux que j’en sache ?? » Elle se caressa le menton pensivement. « Qu’est-ce-que tu as ressenti, quand c’est arrivé ? En dehors du moment où vous avez été malades, ton loup et toi.
-Euh… Rien, en fait… Si Feu du Ciel et vous-même ne me l’aviez pas signalé, je ne m’en serais pas rendue compte… »
La sorcière se passa une main sur le visage. « Donc en fait ça a pu arriver plein de fois et tu ne t’en seras même pas rendue compte parce qu’il n’y aura eu personne pour te le signaler. Tu peux être rassurée.
-Ha ? Pourquoi ?? » La naïveté de son élève était pesante…
« Parce que tu n’as eu un problème qu’une seule fois !! Tu as quoi, dans ta tête ? De la courgette bouillie ? »
La jeune fille ne répondit rien, renfrognée. Mais la vieille, plongée dans ses pensées, n’en avait cure. Elle finit par dire, plus pour elle-même : « A moins que son amnésie ne soit elle aussi en rapport avec ce phénomène… Fillette, la prochaine fois que ça arrivera, essaie de ne pas paniquer. » Elle se leva et sortit, laissant la jeune fille à la mine piteuse assise à table.
Ce récit avait confirmé ce que la sorcière soupçonnait déjà : le loup et l’enfant étaient indéniablement liés, sans quoi elle aurait dit que la meute s’était sentie mal, pas juste le mâle.
Ses pas l’avaient amenée à la clairière où les loups s’étaient installés. Pourquoi être venue les voir ? Ce n’était pas vraiment ça, la question, mais plutôt : que s’était-il passé pour que ce loup, Feu du Ciel, ait décidé de s’occuper de cette enfant ? … Pourquoi semblait-il changé ? Elle avait pu toucher son esprit bien plus facilement que celui des autres animaux. Il avait une façon de penser à mi-chemin entre l’Homme et l’Animal.
Elle regarda les jeunes jouer à se battre en simulacres des combats qu’ils auraient à livrer dans un proche avenir ; leur mère posa son regard sur la visiteuse avant de reprendre son somme attentif, classant la femme dans la catégorie ‘sans risque immédiat’ ; et le mâle, l’alpha de ce groupe, assis sur une butte, était attentif à tout ce qui se passait dans les alentours. Elle le vit poser ses yeux jaunes sur elle. Un regard
soucieux. Depuis quand les loups avaient-ils un regard soucieux ?
« Tu l’as deviné, je suis là pour la fillette, » lui dit-elle en s’installant sur son bâton. Cela ne plut pas trop au loup, qui se retrouvait dominé malgré son positionnement en hauteur. Mais la sorcière savait que même s’il avait un esprit un peu humanisé, il n’en restait pas moins un animal sauvage, et qu’elle devait constamment rappeler par ce genre d’actes qui dominait dans la région. En plus elle comptait utiliser une technique risquée : elle avait l’intention de plonger dans son esprit, et pour cela elle devait le regarder longtemps droit dans les yeux, ce qui risquait d’être interprété comme une menace. « Dis-moi tout. »
Ils restèrent de longues minutes les yeux plongés dans ceux de l’autre, sans sourciller. L’air sembla épaissir, autour d’eux ; les insectes et les oiseaux se turent.
Louve les regardait sans savoir quoi faire, incapable de déterminer si son compagnon était en danger ou non.
Même les louveteaux cessèrent leurs joutes pour observer.
Feu du Ciel éternua, et la vieille femme se laissa tomber au sol. Tandis qu’elle s’éloignait, pensive, les bruits de la vie se ravivèrent.
« Intéressant… Très intéressant. » Fut tout ce qu’elle marmonna sur le chemin du retour. Elle savait désormais comment il l’avait trouvée, mais cela générait plus de questions que ça en résolvait…