Du coup, Zhatan, je te renvoie ce que tu me balances assez souvent : au fond, tu n'es pas vraiment démocrate. Tout du moins, j'ai cette impression.
Et donc il me semble que cette élection montre que le type de compromis que nous avons depuis une cinquantaine d'années ne convient plus à grand monde.
D'où le geste de Mélenchon qui consiste à "refonder", le peuple, la démocratie... etc.
"« Lorsqu’un groupe veut arriver au pouvoir par la violence et pour réaliser des changements qui ne peuvent pas être acceptés pacifiquement par d’autres groupes, on sort de la démocratie et on entre dans la guerre civile ou dans la révolution.
Par conséquent, j’arrive à une conclusion très simple : la vertu essentielle de la démocratie, le principe de la démocratie au sens de Montesquieu, ce n’est pas la vertu, c’est l’esprit de compromis."
Zhatan {l Wrote}:Et le compromis n'est ici pas du tout le "marchandage", mais simplement le fait d'accepter que l'on puisse perdre une élection, un vote, ce qu'on veut. Ce qu'absolument personne n'a remis en question. Au contraire. J'accepterais volontiers qu'un vrai candidat gagne. J'ai dit plusieurs fois par exemple que si Fillon avait dû gagner, j'aurais évidemment trouvé cela terrible[...], mais j'aurais accepté de bonne grâce. La signification de Macron, c'est qu'il ne devrait pas être là.
Zhatan {l Wrote}:ceux qui ne veulent pas de la paix ou de la concurrence et qui sortent de la démocratie et entrent dans quelque chose d'autre, c'est bien les représentants du système en place qui, par des hold-ups et des coups de force [...] se maintiennent en place contre toute-évidence.
Zhatan {l Wrote}:le compromis démocratique tel qu'il a été envisagé à la fin des années 50 n'est plus acceptable pour une part croissante de la population.
Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par choix est de celle de l'aristocratie.
Le malheur d'une république, c'est lorsqu'il n'y a plus de brigues ; et cela arrive lorsqu'on a corrompu le peuple à prix d'argent : il devient de sang-froid, il s'affectionne à l'argent, mais il ne s'affectionne plus aux affaires : sans souci du gouvernement et de ce qu'on y propose, il attend tranquillement son salaire.
Ce fut un assez beau spectacle, dans le siècle passé, de voir les efforts impuissants des Anglais pour établir parmi eux la démocratie. Comme ceux qui avaient part aux affaires n'avaient point de vertu, que leur ambition était irritée par le succès de celui qui avait le plus osé, que l'esprit d'une faction n'était réprimé que par l'esprit d'une autre, le gouvernement changeait sans cesse ; le peuple étonné cherchait la démocratie et ne la trouvait nulle part.
Lorsque cette vertu cesse, l'ambition entre dans les cœurs qui peuvent la recevoir, et l'avarice entre dans tous. Les désirs changent d'objets : ce qu'on aimait, on ne l'aime plus ; on était libre avec les lois, on veut être libre contre elles. Chaque citoyen est comme un esclave échappé de la maison de son maître ; ce qui était maxime, on l'appelle rigueur ; ce qui était règle, on l'appelle gêne ; ce qui y était attention, on l'appelle crainte. C'est la frugalité qui y est l'avarice, et non pas le désir d'avoir. Autrefois le bien des particuliers faisait le trésor public; mais pour lors le trésor public devient le patrimoine des particuliers. La république est une dépouille ; et sa force n'est plus que le pouvoir de quelques citoyens et la licence de tous.
Pour lui donc le ressort de la Démocratie est sans élection
La dessus, vous en pensez quoi vous tous ? Même Supaman sera probablement d'accord pour dire qu'il faut effectivement faire en sorte de limiter ce genre de dérives (mais que ça reste anecdotique, que la societé n'est pas construite sur ce genre de cas d'exploitation, que c'est plus compliqué que ça, qu'on est quand même pas malheureux, tu me dis quand j'ai tort hein). Mais quels sont nos moyens d'actions à notre petite échelle individuelle, à part essayer d'adapter notre consommation ? (hélas la demande s'adapte bien plus à l'offre que l'inverse :/ )
Mais oui, il est évident qu'un système "idéal" se situe quelque part être les deux. Les extrêmes c'est jamais bon. [...]
Un autre indice fondamental, c'est quand on peut changer la constitution ans consulter le peuple.
Après, du moment que le peuple n'a aucun moyen légal d'action contre les agissements de ses gouvernants, à mon sens et selon mes valeurs, on ne peut pas parler de démocratie.
Critiquer la légitimité présidentielle de Macron, c'est ne pas accepter qu'il ait gagné et donc ne pas reconnaître sa propre défaite aux élections.
Les primaires, que tu critiquais justement à tort d'être anti-démocratique
Je ne suis pas contre l'idée de base. Mais, comme on l'a déjà évoqué, j'ai peur que cela apporte plus d'instabilité politique à notre pays qu'autre chose.
Cela signifie qu'avec l'introduction du référendum révocatoire, l'assise du pouvoir en place serait extrêmement fragile. Se développerait alors chez les politiques, le clientélisme à outrance afin de rester en poste le plus longtemps possible.
Au fond, je crois que nous avons une perception différente de la démocratie. Je suis plutôt sur une tendance qui se veut équilibrée entre la liberté et l'égalité, là où tu es sur une tendance beaucoup plus égalitaire et donc autoritaire (puisque moins libre).
Mais oui, il est évident qu'un système "idéal" se situe quelque part être les deux. Les extrêmes c'est jamais bon. [...]
C'est bizarre comme définition : du coup interdire purement et simplement l'esclavage, c'est trop extrême ou pas ? En quoi "l'extrémité" est-elle un marqueur des mauvaises directions ?
Enfin, écouter ce n'est pas forcément reconnaître que la cause de l'autre est juste et mérite qu'on y réponde de la façon dont il veut qu'on lui réponde. Je crois que c'est vraiment la grande erreur de la politique du compromis. Il me semble qu'il faut substituer au compromis la notion d'acceptabilité.
Au contraire, je ne vois pas pourquoi il faudrait s'interdire par principe une position très tranchée. Sans compter que les positions très tranchées ont souvent le mérite de montrer toute la cohérence et la puissance d'une argumentation. Si le végétarisme a tellement progressé en quelques années, c'est sans doute aussi grâce à des extrémistes convaincus (des véganes quoi).
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