Calfirũ

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Sam Juin 03, 2017 15:43

@Heika

Spoiler
Content de voir que le résumé t'a plu ou en tout cas intéressée o/

Pour le retard, ça fait rien, la date d'expiration des chapitres est pour 2018 :mrgreen:

Yup, le résumé tient effectivement lieu de chapitre 18 ^-^

Du coup on va se côtiser pour t'acheter un walla pour ton anniv '-'

Thaaaaanks pour ce com ! ^-^



@Zaagaan

Spoiler
J'avoue que j'avais commencé à psychoter un peu dans mon coin :lol:

Pour la longueur des chaps, j'essaie encore de trouver un juste milieu, c'est pas facile :'(

Pour le coup du Barta McCree, non tu n'es pas dans l'erreur, c'est exactement comme tu dis en fait. ;)

Merci x10 pour les encouragements, et ce com' détaillé :o

Là j'ai un peu le cerveau dans les chaussettes, donc je reviens pas en détails sur tout, par contre j'ai tout lu et tout approuvé ! Par contre j'ai pas pu lire les tous petits caractères, ma vue ne peut pas descendre en dessous de [size == 105], et avec mes lunettes je peux descendre à du [size == 95] maximum :p

Content de voir que tu aimes bien Kat et Barta !
(pour l'anecdote la première devait s'appeler Pesth au départ, pis j'ai préféré Kat loul)



@Kurama

Spoiler
Mot pour mot en plus :lol:
Wallah j'ai pas copié comme Ducobu sur sa voisine, ou alors inconsciemment :o
En tout cas ça me rappelle la discussion avortée entre Hiashi et Hiruzen, hâte de ré-entendre parler de s't'affaire là :D
*
Content que tu aimes ce concept ! Et que tu trouves ce chapitre meilleur que ceux d'avant ! *-*
Si j'étais pas K.O je ferai un long commentaire pour revenir un peu sur l'ambiance, l'univers tout ça, mais là tout de suite tout ce que j'ai dans la tête c'est manger et dormir :lol:
En tout cas ton com' est super! Merci beaucoup !



--------------------------------------------------------------

Chapitre 21 ci-dessous (non jure omurah ?) notons que l'image de l'œil est "cliquable", et ce sera le cas à chaque fois que cette image apparaîtra dans la fic ^^ Bonne lecture j'espère o/ *glups*


21


Le Bureau de l'Empereur



Image
Feuillet de Dwar – Paragraphes 1 à 10



Kat & Barta a écrit:
— Allez Barta ! Je veux juste vérifier si le coup du stylo mortel a marché !

— Tu vérifieras dimanche.

— Non… je veux savoir tout de suite !

— Non.

— Allez quoi !

— Nein.






— Les têtes de qui… si c'est pas indiscret ? questionna Gero eu égard au contenu d'un certain sac de sport.

— Cette voiture est si puissante que ça ? J'avoue qu'elle m'intéresse, notifia Yamcha.
Pas à titre personnel. Mais en support de la bataille finale à venir entre la Terre et l'Empire.

— Tu n'imagines même pas tout ce que tu peux faire avec.
C'est mon trésor de guerre ça. Et j'en suis fier…

— Tu m'en diras tant.

— Tu la veux ?

— La question n'est pas là. Elle est de savoir contre quoi tu serais prêt à me la céder.
En espérant que tu sois raisonnable sur le prix. C'est qu'elle est plus toute neuve ta caisse. C'est une voiture d'occasion là…

— Tu as conscience qu'en l'état, elle ne te servira pas à grand-chose ?

— La guerre n'aura lieu que demain au plus tôt. D'ici là… cette voiture aura eu le temps de faire un petit tour dans les garages du Docteur Brief sur la côte Ouest. Si j'arrive à le faire sortir de prison.

— Il y a eu une descente ?

— Oui.
Soit du Gouvernement, pour intelligence avec les révolutionnaires. Soit de l'Empire, illégalement.

— Je comprends mieux pourquoi Bulma ne me calcule plus quand j'appelle au téléphone…

— Je suis à peu près certain que cet enlèvement tactique est signé Kiwi.
Sur ce coup il m'a bien grillé la politesse. Il fait la course avec moi. Une course à l'armement. Chacun d'entre nous deux essaye de s'arroger les meilleures “cartes à jouer” avant l'ouverture officielle de la guerre. Déjà qu'il a recruté Tagoma hier matin sous mon nez. Voilà maintenant qu'il se paye Lévis Brief avant moi. Mais j'ai bien l'intention de récupérer le vieux. La résistance peut se passer d'un 9 de carreau comme les graines du Champ de Saïbamen marrons, ou d'un 10 de trèfle comme la Capsule rouge, elle aussi capitalisée par l'Empire, mais un roi de pique comme le docteur Brief, on ne peut décemment pas le leur laisser. Quitte à ce que je propose de l'échanger contre ma propre personne.

— Et du coup, tu m'as fait venir ici parce que tu veux récupérer la voiture avant le colonel ? coupa Gero.

— Affirmatif. Cet As de cœur au moins appartiendra au camp Révolutionnaire.
Alors, ton prix ? Que veux-tu en échange des codes d'accès du véhicule ?

— Du coup, on devrait peut-être continuer cette conversation à l'abri des regards…

— Ne t'inquiète pas pour ça.

— … Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué…

— Oui. Je sais. Il y a des Impériaux dans le café.

— …
Pourquoi ils ne t'attaquent pas ?
Ou plutôt, pourquoi ils ne m'attaquent pas ?
Tu as signé un pacte de non-agression avec Kiwi ou quoi ?

— Tu te rappelles de la télécommande niveau 99 dont tu m'avais parlé dans le métro Cogachi ?

— Oui… Pourquoi ?

— L'Empire, le Gouvernement et l'URR se tiennent en respect mutuel, notamment grâce au phénomène plus connu sous l'appellation : “équilibre triangulaire de la terreur”. Cet équilibre qui tient grâce à trois piliers. Trois légendes urbaines. Trois rumeurs plus ou moins étayées. La télécommande est l'une de ces trois rumeurs.

— Était.

— Effectivement. Si on se fie à ton témoignage comme quoi cette télécommande existe pour de vrai, alors on peut supposer qu'il ne reste plus que 2 rumeurs à démythifier. Ou plutôt 3 en fait. Tu devines à quoi je fais allusion pour la troisième ?

— L’existence de l’Empereur ?

— Bingo.

— Je pense qu’il a bel et bien existé. Mais qu’il est déjà mort depuis belle lurette. Sauf que l’Empire nous cache cette mort histoire de nous laisser mariner. Ce faisant, les Impériaux se comportent comme qui n'aurait plus de balles dans son revolver, mais ferait quand même semblant d’en avoir encore. Bluff classique.

— En fait je crois que l’Empire lui-même ignore s’il a encore ou pas des balles dans son chargeur.

— Ah ?

— Tu veux un peu de bacon ? Je te vois lorgner sur mon plat depuis tout à l’heure.

— Peut-être après mon café, souffla Gero, qui croisa posément les jambes, écrasant au passage le mégot tout frais dans le cendrier posé au beau milieu de la table encombrée de tasses à moitié vides.

— Tu sais que tu me fais penser à Gokū ?

— …

— Tu remplaces juste les tasses de café par des assiettes vides.
D'ailleurs je pense que tu le bats d'une courte tête pour ce qui est du compteur de vaisselle.

— …

— Tu n'as pas oublié de commander les plats à emporter pour ta maisonnée ? s'enquit loup blanc.

— Non.

— Ah, excellent ! C'est bien.

— Qu’est-ce qui te fait dire que l’Empire ignore si l’Empereur est encore vivant ou pas ?

— Pas seulement s'il est encore vivant ou pas, mais même par rapport au fait qu’il ait jamais existé.

— Il a existé. C’est certain. Sans lui la seconde guerre mondiale n’aurait pas eu la configuration qu'on peut lui connaître dans les livres d’histoire. S’il n’y avait eu - à l’époque - que Danmarine à la tête de l’Empire, cette guerre aurait été un massacre unilatéral. Les vaisseaux Impériaux auraient été atomisés par les forces conjointes de l’URR et du Gouvernement. Et notre planète n’aurait jamais été colonisée après-coup.

— Si ce que tu dis est vrai alors comment tu expliques le fait que personne ne se souvienne ne serait-ce que du visage ou du nom de cet Empereur qui - à t’entendre - aurait participé très activement à une guerre dont les archives ne font pourtant jamais mention ni de sa personne ni d'aucune de ses interventions militaires ?

— Ça c’est la question à 1000 zenis.

— Et le grand Gero n’as même pas un début de réponse ?

— Tu connais Franklin… Le meuporg qui efface les mémoires ?
Eh bien moi je dirais qu’il y a Franklin sous roche. Du Franklin de haut niveau même. Voire de très haut niveau. C'est du moins mon intuition. Sans plus de certitude que ça. Et pour savoir qui a fait quoi il faudrait en discuter directement avec les Impériaux. Or ces derniers n'abordent jamais le sujet de l’Empereur avec un profane comme moi.

— Ça dépend. Il y en a qui parlent. Suffit de les trouver.

— Tu as des infos sur l’identité de l’Empereur ?

— Oui et non. Mais ce serait long à expliquer.
Parce qu’avant d’en venir au fond de l’affaire, il faudrait déjà que j’aborde le sujet du code Impérial de surveillance Galactique. Et que je t’explique au passage comment fonctionne la politique de conquête, d’annexion et d’exploitation planétaire de l’Empire. On en aurait pour la journée. Or sans ces explications tu ne peux pas comprendre pourquoi ce même Empire est actuellement divisé entre les pros-Danmarine et les pros-Kiwi. Et si tu ne sais pas pourquoi l’Empire est déchiré entre les pros-diplomatie et les pros-guerre, tu ne pourras pas comprendre les tenants et aboutissants de la disparition inexplicable de l’Empereur.

— Attends… j’y pense… en parlant de disparition…
Y’aurait pas du C-X derrière toute cette histoire ? Les plumes noires tout ça…

— C-X ? Non, je ne pense pas. En fait, l’Empereur se trouve actuellement dans son bureau principal, situé au cœur de l’aile Sud du vaisseau-mère. Du moins, il est censé se trouver dans ce bureau. Le problème c’est qu’il n’en sort plus. Et vu que la porte est fermée, personne n’ose la pousser pour vérifier si l’Empereur se trouve encore ou pas dans le bureau en question.

— Et ça fait combien de temps qu’il n’est pas ressorti de son bureau ?

— Bientôt 7 ans.

— …


Non, ce n'était pas une attaque silence pour une fois. Du moins pas de type indifférent.

— Je sais, c'est difficile à croire. Et pourtant…

— Si ça fait 7 ans, alors il est mort. De faim, de soif, d’ennui, de ce que tu veux…

— C’est bien ça le problème. Les soldats de l’Empire n’osent toujours pas ouvrir la porte du bureau pour vérifier. Et pourtant, cette porte n'est même pas fermée à clé…

— Ils n'osent pas ouvrir ?
Alors pourquoi ne pas tout simplement vérifier ce qu'il se passe dans le bureau en utilisant des caméras thermiques ? Par exemple.

— Toutes ces méthodes ont été essayées. Et ça ne donne aucun résultat.
En fait ce bureau est devenu une véritable boîte noire. Et la seule manière d'y jeter un œil c'est tout simplement d’en ouvrir la porte. Or la dernière fois qu’un soldat s'y est osé, il a été retrouvé mort et méconnaissable, sur le pas du même bureau. Depuis lors, les officiers se contentent de glisser des plateaux-repas sous la porte sans jamais l'ouvrir. Le fait particulièrement surprenant étant que ces plateaux ressortent ensuite par la même fente, généralement quelques jours plus tard.

— Vides ?

— Vides.

— Et les scouters Impériaux, ils en pensent quoi de cette affaire ?
Eux non plus ne donnent aucun résultat ?

— C’est là que ça devient vraiment très bizarre.
Les détecteurs perçoivent encore les 530000 unités de l’Empereur, en sondant l’enceinte du bureau.

— 530000 unités ?

— En fait, les Impériaux ne se souviennent plus que de quatre choses concernant l’Empereur : la date approximative de la dernière fois qu’il a été aperçu en circulation dans les couloirs du vaisseau-mère, ses 530000 unités, son amour des vins très rares qui coûtent les yeux de la tête, et enfin : la peur viscérale et inoubliable qu’il inspirait à ses propres hommes. Ces quatre informations-là ont, pour une raison ou une autre, échappé à l’Archivage dans le Néant.

— Les Impériaux ne se souviennent même pas de son visage ?

— Même pas de son visage.
Encore moins de ses directives quant à la gestion administrative de la planète Terre en son absence. Les Impériaux sont à ce jour totalement laissés à l’abandon. Ils ne savent même pas s’ils sont censés faire la loi sur Terre et tout raser jusqu’à se faire entendre, ou s’ils doivent au contraire chercher à occasionner le moins de tensions et de dommages collatéraux possible. D'où cette situation de guerre froide assez bizarre, que tu retrouves d'ailleurs dans ce café à petite échelle. Il y a environ 40 consommateurs dans la salle. Pour à peu près 30% de soldats Impériaux classe plastron jaune. 20% d’officiers Gouvernementaux dont 5 membres de la Team-B. 10 étudiants de l’URR. Et le reste : une poignée de cadres du 4e arrondissement.

— Ajoute à ça une pincée d'hipsters matineux qui doivent certainement être les seuls avec toi à avoir compris le concept métaphysico-dualiste de ce boulevard touristique. D'ailleurs ma main à couper que c'est aussi ces hipsters qui ont demandé la musique d'ambiance coréenne de tout à l'heure. Je te dis pas la torture.

— Euh… ok… je disais donc… Les Impériaux embêtent serveurs, serveuses et civils, de manière plus ou moins ostensible et décomplexée. Les officiers du Gouvernement surveillent tout ça timidement, à coup de regards dissuasifs, tout en faisant parfois semblant de ne rien voir ni entendre, quitte à se chercher - comme moi diras-tu - des excuses dans l'alcool.

— …

— Tes petits camarades de l'URR ne se mouillent pas, mais échappent curieusement aux harcèlements des Impériaux. Harcèlements dont ces mêmes étudiants semblent par ailleurs s'amuser depuis leurs balcons, comme les romains s'amusaient du spectacle de leurs prisonniers enfermés dans une fosse aux lions. Ainsi va l'ambiance dans ce bar. Ce matin comme tous les autres. C'est même devenu une tradition. Le “style de la maison”.

— …

— En bref : les Impériaux sont complétement paumés et, dans le doute, certains d'entre eux préfèrent ne pas trop se mouiller politiquement, ni prendre d’initiatives trop guerrières contre nous, car ils ont peur de perdre leurs têtes au retour hypothétique de l’Empereur. Là où ça se complique, c'est qu’une part importante de l’état-major Impérial pense au contraire que le fait de ne pas prendre d’initiatives martiales est justement ce qui les fera tous décapiter au retour de l'Empereur, qui s’énervera en voyant que ses hommes se sont laissé marcher sur les pieds par la vermine terrienne, en son absence.

— …

— Et bien sûr, il y a les pros-Kiwi qui sont quant à eux persuadés du fait que l'Empereur ne reviendra plus jamais sur le devant de la scène. Chez ces gens-là court d’ailleurs le bruit de couloir comme quoi l’Empereur serait en fait maladroitement devenu alcoolique à force de descendre trois millésimes par jour, et qu’on pourrait même l’entendre se parler à lui-même dans son bureau, parfois, tard la nuit. Bref, plus personne ne sait sur quel pied danser et tout le monde retient son souffle depuis 7 ans.

— Tu es vraiment sûr que tout ça n’a rien à voir avec C-X et la malédiction des plumes noires ?

— Je ne suis sûr de rien Gero. Je pense que le cas “Empereur” et l'affaire “C-X” sont deux droites parallèles qui ne se touchent pas. Mais il n’est pas à exclure que ces deux lignes passent de parallèles à perpendiculaires dans les heures à venir. Tout s'accélère et converge vers je ne sais quel centre depuis ce matin. Je ne sais pas si tu le sens dans l'air… Mais moi je le sens.

— La troisième guerre ?

— Hm.
Je ne sais pas d'où elle va venir. Mais j'entends ses pas de plus en plus clairement.
Et j'ai la désagréable sensation qu'il y aura infiniment plus que 2 camps, quand les tambours de guerre retentiront.

— C'est pour aujourd'hui ?

— Plutôt demain. Ou dimanche.

— …
Quand tu dis “plus de 2 camps”… tu sous-entends que le Ruban Rouge serait capable de ne pas faire front commun avec le Gouvernement contre l'Empire ? Même si ça commence à chauffer sérieusement pour la Terre ?

— En fait… Là tu es en train de me parler de la pointe visible de l'iceberg.
Donc des trois camps les plus débiles. C’est-à-dire les trois dont on connait déjà identité, intentions et alignement, avant même l'ouverture du bal écarlate. Moi je te parle pas de ces trois-là. Je te parle des 7 ou 8 autres factions - unipersonnelles ou pas - qui ont été assez intelligentes jusqu'ici pour ne pas décliner leur identité avant l'heure. Ces mêmes 7 ou 8 qui attendent sagement la toute dernière minute avant de venir fracasser la porte d'entrée pour saboter la fête, façon Légendes Vivantes 2 si t'as déjà vu le film.

— Tu fais référence à C-X ?

— Pas que.
Pas que…

— …

— Purée… Avec tout ce bordel j'ai même pas pu trouver le temps de m’entraîner un minimum avant le prochain Tenkaichi Budōkai, soupira abondamment l’enfant du désert, qui reprenait enfin une posture à peu près décente, tandis que ses pupilles pas bien sobres surfaient déjà sur les dunes.


Pas bien sobres pour ne pas dire noyées dans l'ébriété.
Et pourtant, combien de flammes dansaient encore dans les yeux de Wolfgang.

Preuve que le feu sait éclore sous l'eau.

Pas un feu de joie, non.

Car dans cet apparemment tranquille regard de jais, tant de flammes muettes, tristement attisées par la perspective des batailles à venir. Et surtout d'une guerre. À nulle autre pareille. Dont les pas se faisaient entendre. Enfant du désert l'aurait juré. Des pas qui depuis hier n'étaient plus ceux d'un marcheur blanc, car la mort s'habille en blanc. Plutôt ceux d'un coureur.

— La prochaine édition du tournoi est pour quand ? s'enquit l'étudiant, entre deux bouchées de bacon.

— Demain normalement. Demain soir. Dans les docks en bordure du port Yasuhiro'Yoiiteh.

— Tu penses que tu pourras enchaîner directement sur ça… après la tour du muscle ?

— Il le faudra bien. C'est important, comme je te l'ai dit dans la voiture ce matin.
Les boules du dragon valent As de trèfle - que dis-je - Joker. Et si on arrive à en gagner au moins une au tournoi de demain, pour le compte de la Résistance, c'est parfait de chez parfait. En priant pour que l'Empire n'en gagne pas de son côté…
Mais compte sur Kiwi pour envoyer ses meilleurs hommes s'inscrire au tournoi de demain…

— Tu seras trop K.O après la tour du muscle pour enchaîner sur le tournoi. Tu dois choisir.

— Pas le choix justement.
Le projet de Red est aussi grave que le projet d'invasion Impériale. Si je m'occupe de l'un sans m'occuper de l'autre, bah c'est cet autre qui va nous tomber sur le coin de la gueule dans la nuit. Je vais devoir jouer sur les deux tableaux en gérant au mieux mon emploi du temps. Donc après la tour… j'enchaine sur le tournoi pour gagner les œufs. Au moins un.

— Tu seras trop K.O après la tour du muscle pour enchaîner sur le tournoi.

— Pas le choix. Je vais juste devoir me rebooter avec un senz…

— …

— …

— Désolé pour ça, fit Gero.

— Ça ne fait rien. Ta vie est quand même plus importante que la récompense d'un tournoi d’arts martiaux.

— Ok…

— T'inquiète pas, gamin. Y'a pas de souci.

— Ok.

— …

— C'était ton dernier ? Tu ne pourrais pas en demander un autre à Tenshinhan ?
Quoi qu'il m'ait semblé comprendre que monsieur-trois-yeux est porté disparu…

— J’ai pas dit “porté disparu”. J’ai dit “injoignable”. C’est pas pareil.
C’est devenu une sorte d’ermite qui s’est totalement détaché des affaires du bas monde et se suffit de cultiver du riz à Pétaouchnock. Mais il ressortira de sa grotte en temps et en heure. Ne t’en fais pas pour ça.

— Ah mais moi je m’en fous, hein. J’ai pas l’intention de suivre ce tournoi-là.
Ni en direct ni à la télévision. J’aurais mieux à faire ce samedi soir, à supposer déjà que ce ne soit pas la fin du monde avec un jour d'avance.

— …

— C’était ton dernier ?

— Hahaha… tu sais quoi ?

— …

— Finalement je crois que je vais même pas me présenter à cette nouvelle édition du Tenkaichi Budōkai. Même pas en tant que spectateur. C'est plus sage de faire comme ça. Parce que même si je change d'apparence, les émissaires de Kiwi pourraient me reconnaître s'ils suivent le tournoi à la télévision, ou s'ils y participent eux-mêmes. Non tu sais quoi, toi et moi, on sera loin d'ici, et loin des caméras, à l'heure du tournoi. Tant pis pour les œufs du dragon.

— …

— Hey, haut les cœurs, on prend la vie comme elle vient, hein ! Pas vrai ? Hahaha !


Le loup blanc évitait de répondre à la question du “dernier senzu”. Gero le comprit avec quelques secondes de retard. Il comprit que le sujet fâcheux avait été contourné. Il comprit que si Yamcha tirait un trait sur le tournoi, et donc sur les boules de la récompense, ce n'était pas par peur d'être repéré, mais simplement parce qu'il se savait n'avoir aucune chance de gagner la compétition sans senzu. Autrement dit : le haricot offert à Gero dans la nuit du vendredi était bien le dernier que possédait Yamcha. Et l'enfant du désert avait au final gaspillé ce même senzu pour sauver la vie du génie le plus idiot qui soit.

Tu seras trop K.O après la tour du muscle pour enchaîner sur le tournoi.


Gero ne perdit pas plus de temps à demander s’il serait possible d’aller quémander un haricot de remplacement auprès des autres membres de la GN. Ou chez n'importe qui d'autre. Il ne posa plus la question car il la savait stupide. Tout le monde sait que les senzu c’est pas les bonbons à 0,5 zeni la demi-douzaine, qu’on se traîne dans la poche au point de les y oublier. Non, les senzu tiennent plus de la médaille d’or, le genre qui se mérite et qui ne se partage pas.

— Tu ne finis pas ton café Gero ?

— Il est froid.

— … Tu veux mon bacon ?

— … Passe.

— Tiens, finis tout, moi j’ai assez.

— 'k.

— Haha ça t’écorche vraiment la bouche un “merci” ?

— Je ne dis merci qu’à ceux que je vois comme des vaches à lait que je prévois de traire un jour.

— …
Ok, là je t'avoue que je ne sais pas comment je suis censé prendre ça, hahaha !

— …


Attaque silence. De type “continue de parler, je te prie, ça fait un bruit de fond sympa”.

Ou pas.

Car ce qui semblait au départ une attaque silence, s'apparenta bien vite à une attaque cardiaque.

Gero s'agrippa la poitrine. Et sembla bientôt étouffer, sous le regard halluciné du loup blanc.

Hiéronimus se mit à tousser de plus en plus grassement, de plus en plus frénétiquement.

— Wh… Qu… Mais qu'est-ce qui t'arrives ?! Tu… Tu veux un médecin ?! Dis-moi ce que je peux faire ! s'alarma Wolfgang.

— L… L… C… Cod… D'Accè… 654… 32… B9…
Je… Je… Va… Mon… mon petit-f… Protège… mon… pet…


Gero s'écroula face contre table.

Une bave épaisse s'écoula bientôt vers les rebords du meuble, avant d'aller heurter les carreaux.

Le regard de l'adolescent se fit alors plus vitreux que celui d'un poisson congelé de longue date.
Yamcha se leva brusquement de table, et se mit à reculer… puis à avancer… puis à reculer…
… comme sans plus de boussole interne.


__________________________________________________________________

Le Bureau de l'Empereur


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Spoiler
Anéfé Tonay, je t'avais filé une version alternative de la fin pour pas te spoiler ^-^
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Re: Calfirũ

Messagepar Heika le Sam Juin 03, 2017 23:53

Non, je n'ai pas rattrapé mon retard. J'en ai honte.
Mais j'ai cliqué
1) sur ton sujet malgré tout
2) sur l'oeil

et...
Spoiler
Okéééé, j'ai pigé pourquoi le titre de ma fic t'interpelle autant. XD
La date du 7/13/699 était correcte. La planète-sans-nom avait simplement posé un lapin inexplicable. Elle ne s'était pas présentée au rendez-vous. Et n'apparaissant plus sur les radars, elle fut rayée des cartes.

Le "OMFG" que j'ai lâché en buggant, là !!
"Wait, je suis sur quel sujet, là ?? Ha non, ce n'est pas le mien..."
Non mais... Non mais non... Mais... Non, quoi ! XD Rooooh !!!
Trop bien !! XD
Il ne manque plus que la livraison du Walla en Mars prochain, et...
Mes yeux ont quand même noté la présence du terme "licorne" dans un des derniers chapitres, alors que je faisais défiler les textes rapidement. Je l'ai vu, pas la peine de me mentir.
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Dim Juin 04, 2017 0:07

Ehmeudéérrr :lol:

Oui, le monde des idées est vraiment petit :mrgreen:

Pour le coup l'idée me vient d'un certain Antarka, depuis un certain chapitre 7 de CGS (merci de ouf Imate pour le dernier com si tu passes par là ♥) et j'avais promis à Antarka que je trouverai un moyen de réutiliser son idée, du coup ça fait des mois que j'attends patiemment le moment de caser le truc de la planète-sans-nom et forcément quand j'ai vu ton titre, je me suis dit "les grands esprits se rencontrent :lol:" en l’occurrence le tien et celui d'Antarka :mrgreen:

Mais omg comment j'ai ri en voyant que ton radar avait réussi à repérer le mot licorne dans l'immense tas de mots ! :lol:
Purée, j'ai pas intérêt à me louper sur ce coup-là ! :o

(Walla édition golden collector incoming) :mrgreen:
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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Dim Juin 04, 2017 8:56

Une fin comme je les aime !
Je l'avais senti venir en plus ce coup là, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'être heureux de voir cette soudaine et merveilleuse conclusion.
Death Note a frappé. :twisted:

L'ambiance était top, avec une discussion sympathique entre Gero et Yamcha sur le merdier les entourant qui vire brutalement au cauchemar (ou au rêve).

Ladite discussion apporte d'ailleurs son lot de mystères également : t'as un paquet d'éléments à gérer mine de rien, entre tous les camps connus et inconnus, les Dragon Ball, C-X, le Tsunami, tout ce qui tourne autour de l'Empereur, la fin du monde, les imprévus de parcours (coucou Gero), la team Z, le Tenkaichi Budōkai, le monde de Barta, la transfo de Kat, l'Énergie Primordiale... Bref, je vais pas tout citer, mais c'est le bordel !
Et j'ai hâte de voir où tu vas nous mener avec tout ça.
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Sam Juin 10, 2017 12:20

@Kurama
Spoiler
Kurama_Senju a écrit:Une fin comme je les aime !
Je l'avais senti venir en plus ce coup là, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'être heureux de voir cette soudaine et merveilleuse conclusion.
Death Note a frappé. :twisted:

Content que cette fin t'ait plu !
Les problèmes liés à l'Energie Primordiale viendront, mais pour l'instant, c'est open-bar et Kat s'en prive pas :lol:

Kurama_Senju a écrit:L'ambiance était top, avec une discussion sympathique entre Gero et Yamcha sur le merdier les entourant qui vire brutalement au cauchemar (ou au rêve).

Le cauchemar arrive avec l'ombre de la guerre :twisted:

Kurama_Senju a écrit:Ladite discussion apporte d'ailleurs son lot de mystères également : t'as un paquet d'éléments à gérer mine de rien, entre tous les camps connus et inconnus, les Dragon Ball, C-X, le Tsunami, tout ce qui tourne autour de l'Empereur, la fin du monde, les imprévus de parcours (coucou Gero), la team Z, le Tenkaichi Budōkai, le monde de Barta, la transfo de Kat, l'Énergie Primordiale... Bref, je vais pas tout citer, mais c'est le bordel !
Et j'ai hâte de voir où tu vas nous mener avec tout ça.

Haha, j'avoue que ça a l'air de faire beaucoup à ce stade du récit, mais vu que tout est lié, je devrais m'en sortir normalement :mrgreen:

Merci beaucoup pour ce commentaire très motivant !
(j'ai lu ton dernier chapitre, je passerai dans la journée, il était v'la court (1700 mots), mais comme on dit c'est pas la taille qui compte et tu viens de le prouver une fois de plus avec ce chap :lol: *tousse* Sennin *tousse*)


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22


Gero Jr.






L'odeur du petit-déjeuner abandonné dans un coin du dōjō achevait d'emplir tout l'espace disponible tandis qu'une radio posée en équilibre sur le cadre d'une fenêtre ouverte diffusait quantité de titres rétro auxquels personne dans la salle ne faisait l'honneur d'un silence contemplatif.

Kat eut beau insister auprès de Barta pour que ce dernier accepte de la déposer en faisant un petit crochet sur Terre, elle essuya refus sur refus. N'en menant plus large, Boucle d'Or accepta enfin d'essayer de comprendre la raison pour laquelle Barta se montrait si intraitable.

Zeon eut alors la courtoisie de rappeler à lady Lysandre qu'elle avait elle-même révélé à Madame Zeon, la veille au soir, qu'il existait un détecteur Impérial de troisième génération - type “E.o.T” - installé sur le toit du vaisseau-mère à peine deux ans plus tôt. Ce détecteur - mesurant la taille d'une petite maison - une fois braqué sur la planète Terre avait pour vocation d'afficher la somme arithmétique des puissances émanant de la belle bleue. Dixit Lupanar.

La dernière mesure officielle eut fait ressortir le chiffre astronomique de 9,5 millions d'unités. Ce qui était proprement aberrant dans la mesure où même en réunissant tous les membres de la Team-Z, ainsi que l'élite des officiers de l'Empire, ainsi que les meilleurs éléments du Ruban Rouge, le compteur n'aurait dû dépasser les 400000 unités. Alors d'où pouvaient bien venir les 9,5 millions ? Cette question justifiait à elle seule les réserves de Barta, qui n'aimait pas particulièrement l'idée de se voir retourner sur une planète où traînait on ne savait qui se trimballant plusieurs millions d'unités sur lui.

Kat tenta maladroitement de justifier le chiffre par l'existence de l'Empereur. Elle laissa donc entendre qu'il se trouvait peut-être encore sur Terre, quelque part. Stanis balaya l'hypothèse, arguant que l'Empereur, quand bien même serait-il encore vivant, ne possédait “que” 530000 unités, aux dernières nouvelles. Ce qui laissait donc - par soustraction - plusieurs millions qui n'appartenaient toujours à personne. C'est alors que Lupanar souleva l'hypothèse d'une transformation de l'Empereur, pour expliquer les millions restants. Stanis n'objecta rien, sans pour autant faire secret de son scepticisme.

Et leur conversion roula sa bosse, sur le même élan empreint d'arguments contre-argumentés…

“Barta… l'important c'est de savoir que ces millions ne viennent pas de la Team-Z. Ça vient peut-être d'un meuporg non encore découvert. Qu'est-ce qu'on s'en fout. L'important c'est que ça ne vienne pas de notre adversaire direct : la Team-Z. Les rapports de la commission de surveillance Impériale sont formels : le niveau de la Team n'a que très peu évolué ces 5 dernières années. Le reste on s'en fiche…”

“Les rapports de la commission se basent en partie sur des données Gouvernementales.
Qui vous dit que le Gouvernement n'a pas volontairement laissé fuité des données fausses pour vous endormir ? Ça se trouve, ces millions appartiennent bel et bien à la Team-Z, dont les membres auront certainement appris à cacher leur puissance avec le temps. Ce qui fait qu'ils ne laissent désormais apparaître sur vos détecteurs portatifs que ce qu'ils veulent bien vous montrer. L'Empire est devenu bien naïf depuis le départ des anciens.”

“Si la GN était aussi puissante que tu le dis, et avait réussi à s'entraîner en cachette sans jamais attirer l'attention de la commission de surveillance, alors elle aurait déjà vaporisé l'Empire. Si elle ne l'a pas fait, c'est que ces millions d'unités ne lui appartiennent pas ! Ils appartiennent à quelqu'un d'autre !”

“À qui ?”

“Mais qu'est-ce qu'on s'en branle ! Du moment que ce n'est pas notre ennemi direct ! C'est peut-être même un ou plusieurs alliés ! Ou un élément neutre ! Ça vient peut-être de D., ou de ###, ou de je ne sais quel meuporg profondément endormi au centre de la Terre !”

“Mam'zelle, si toi ça t'inspire d'aller te baigner dans une mer que tu sais infestée de requins, grand bien te fasse, mais ne me demande pas d'être aussi stupide que toi. Je n'ai aucune honte à dire que je ne joue pas de matchs perdus d'avance. Et si ton estime quant à ma personne s'étiole pour ça, sache que je ne saurais moins m'en émouvoir.”

“En attendant, moi ça me dérange pas d'y retourner, mais j'ai besoin que tu me déposes ! Au fait… tu sais pas la dernière ?”

“… Quoi ?”

“GULDO EST MORT ! Tu sais Guldo… ton pote et tout.”

“…”

“Et devine c'est la faute à qui ?”

“…”

“Gero.”

“…”

“Tu verrais ta tête…
J'aurais dû commencer par ça en fait…”

“Effectivement.”

“Alors on y va ?”

“Dans deux jours. Je te l'ai déjà dit…”

“Puuuuréééée ! Non mais en fait c'est bon j'ai compris, t'assume juste pas en fait ! T'es pas - et t'as jamais été - et tu seras jamais capable de nous pondre du Mach 10 ! Si c'est ça alors avoue tout de suite et arrête de me faire perdre mon temps…”

“Tu es vraiment sûre que Guldo est mort… ?”

“T'entends ce que je te dis sinon ?”

“Il était si jeune…”

“C'est quoi ces veines sur ton front ?

Eh ho tu m'écoutes quand je te parle gras-du-bide ?”

“… On la fait comment notre danse maintenant ?”

“Dis ça t'embêterait de répondre à ma question ?
Et après tu continues de délirer comme tu veux, ça me dérange pas le moins du monde.”

“Quelle question ?”

“Peux-tu ou pas atteindre Mach 10 ?”

“… Mais évidemment…”

“Prouve-le. Sors-moi ta carte Impériale, ou n'importe quel document officiel qui pourrait prouver que tu avais au sein de l'Empire un grade suffisamment élevé pour que je sois tentée de te croire.”

“Une carte ? Ma position au sein de l'Empire était je suppose trop mobile pour nécessiter une carte.”

“Quoi… ?”

“J'étais sur un siège éjectable. Comme tous les membres de mon commando.”

“Hein ?”

“Je faisais partie d'un commando qui se distinguait par le fait qu'on y gagnait sa place en étant le meilleur dans une discipline donnée. Et si on trouvait meilleur que toi bah tu étais remplacé. Ils ont d'ailleurs remplacé l'un des nôtres une fois, et on a tous quitté le commando par solidarité. Puis finalement les négociations ont permis de trouver un terrain d'entente. Nous n'étions pas seulement des collègues… Nous étions de vieux amis. Et cette cohésion avait un poids - en matière de management - plus lourd qu'une compétence individuelle. Il y a un terme technique pour qualifier ce poids. Mais je l'ai oublié…”

“Ta compétence c'était la vitesse c'est ça ?”

“Bien vu Watson.”

“Et c'est quoi ta vitesse de pointe ?”

“Ma vitesse max ? J'en sais rien.”

“Tu te fous de ma gueule ? Tu n'as jamais essayé de mesurer ta vitesse ?”

“Comment tu mesures quelque chose dont tu ne connais pas la limite ?”

“Tu te fous de ma gueule ?”

“Il dit que sa limite ne se trouve pas dans ses jambes… mais dans son cœur. Il ne sait pas jusqu'où ses jambes peuvent aller, car le cœur abandonne toujours avant les jambes.”

“Ah…
Tu sais… Le cœur aussi ça s'entraîne.”

“C'est précisément ce que je suis en train de faire.
D'ailleurs la pause est finie, faut que je retourne à mon tapis de course.”

“Tu n'as jamais entraîné ton cœur du temps où tu bossais pour l'Empire ?”

“Je n'avais pas besoin d'entrainement avant. Ni même d'être particulièrement fort. Tout ce qui comptait, c'était d'être le numéro 1 dans ma discipline. Dans mon couloir. Et tant que c'était le cas, mon salaire tombait tous les mois. Et je pouvais continuer à voir les copains… Et à boire au Casino.”

“Est-ce que tu accepterais de me déposer si en échange j'acceptais de retaper ta boule du dragon ?”

“Pardon ?”

“La boule du dragon qui est dans votre salon. Papy Densno a dit qu'elle était avariée.”

“… J'ai cru autre chose…”

“La rétro-ingénierie magique, c'est dans mes cordes. Je suis capable de retransformer un poisson frit en poisson cru. Mort… mais cru. Donc je devrais aussi être capable de redonner à ta boule sa fraîcheur d'antan, ce qui la rendra comestible et te permettra alors de faire n'importe quel vœu avec. Comme celui de ressusciter Guldo par exemple.”

“Tu es vraiment pas capable de patienter deux jours ?”

“Sérieusement ? Ma proposition ne t'intéresse pas ?
Mais t'as du vomi de lama dans le cerveau ou quoi ?”

“Réfléchis un peu. Tu me proposes d'échanger un risque contre un autre…”


Kat n'écoutait plus.

Elle avait déjà repris sa position de statue de marbre plantée sur les dalles.

— Sage décision, opina Stanis. Au plus tôt tu te souviendras de comment te transformer, au plus tôt tu pourras quitter ce bled et aller faire sa peau à Gero. Parce que si tu comptes sur moi, franchement tu es encore là pour quelques jours, parce que moi je suis pas pressé.

— …

— Au fait… pour Gero. Je te demanderai bien de m'en laisser un morceau, mais je suppose que tu veux te le faire toute seule, et vu que j'ai déjà fort à faire ailleurs niveau vengeance, celui-là je veux bien te le laisser du coup. Quand tu le trouveras, colle-lui une German suplex de ma part et de celle de Guldo.


Sur ce, Barta le faux enrobé s'en retourna à sa machine, et reprit ses exercices sur les chapeaux de roue.
Une subite et énorme déflagration dans son dos attira son attention au bout de 130 secondes.
Et lorsque Stanis Barta Zeon se retourna, les bras lui en tombèrent, littéralement.
Ses écouteurs se décrochèrent de ses “oreilles”… et se mirent à pendouiller.
Tout comme sa lèvre inférieure.


“Tu…… tu as réussi…”


“Non…”



Non quoi ?
Barta ne voyait pas en quoi ce n'était pas réussi.
D'ailleurs, c'est à peine s'il n'allait pas devoir fermer un œil sur deux, tant les raies de lumières jaillissant des interstices quadrillant les grosses dalles de marbre sur lesquelles Lupanar se tenait bien droite étaient éblouissantes, presque aussi éblouissantes que l'aura de la jeune fille. Elle qui baignait désormais tout le dōjō dans un océan de couleurs chaudes dans tous les sens du terme.

— J'ai raté une marche…, s'agaça Lysandre.

Barta mit un moment à comprendre ce que Boucle d'Or entendait par là. Effectivement, si impressionnante que fut la présente transformation de la jeune fille, ce n'était pas le stade doré dont il était question. Pas d'yeux verts. Pas de cheveux dressés en piques épaisses. Juste une aura de feu, aux effluves d'or un peu trop vagues. Des cheveux illuminés de reflets carmin… au lieu de la teinture blond très clair tant attendue.

— Quand tu dis “j'ai raté une marche”… tu veux dire que tu t'es mal transformée ?

— J'en sais rien. En tout cas cette transformation-là pue la merde. C'est pas ce que je visais.

— Bah coupe le contact et réessaye ! C'était peut-être juste une fausse manip…, encouragea Stanis, qui cessa pour le coup de sprinter sur tapis et s'approcha de Boucle d'Or en deux bonds. Réessaye…… comment tu as fait pour atteindre ce stade déjà ?

— Quel stade… Celui que je visais ou le tout pourri là ? murmura Kat, qui n'avait toujours pas rouvert les yeux.

— Le stade de super saïyan.

— Qu'est-ce que tu appelles “stade de super saïyan” ? souffla Lupanar, sur un ton désincarné.

— Celui dans lequel tu te trouves actuellement. L'autre on va l'appeler hyper saïyan.

— J'ai retenu ma respiration.

— Hein ? … Et c'est comme ça que tu t'es transformée ?

— J'ai bloqué ma respiration sans m'autoriser à la débloquer. Même lorsque j'ai atteint ma limite… j'ai continué de bloquer. Et lorsque j'ai atteint mon extrême limite… mon corps a eu cette réaction…

— Une sorte d'instinct de survie déclenché automatiquement ?

— Peut-être… je sais pas. En tout cas, c'est pas avec ça que je vais pouvoir quitter ce bled.
C'était pas la bonne clé. J'ai trouvé une clé… mais c'est pas la bonne. Bordel de merde……

— Tu n'as même pas essayé… Ça se trouve tu es déjà assez forte pour taper du Mach 10. Attends… je vais chercher le détecteur pour mesurer ton niveau, proposa Barta, qui se dirigea vers le plateau repas sur lequel avait été reposé le scouter du Stanis.

— Pas la peine. Ma puissance en “hyper saïyanne” était de 50000 selon Zvei. Alors ma puissance actuelle, si j'en crois mon corps, ne dépasse pas les 18000. C'est définitivement insuffisant pour atteindre la vitesse de pointe qui m'intéresse.


Barta freina subitement sa course et faillit tomber au sol, taclé par la surprise.

50000 ? Il avait bien entendu ?


— Tu es sérieuse ? Ta puissance en hyper saïyanne atteint les 50000 ? Bafouilla-t-il.

— Il parait, confirma mollement Boucle d'Or, qui avait commencé à faire les cents pas en se mordillant le pouce.

— Et tu dis ça comme ça sans pression ?
Tu te rends compte qu'avec une puissance de 50000 tu peux très facilement jeter en l'air les Kiwi et Danmarine que je connais… avec un bras dans le dos ? Et avec ça tu me dis n'être qu'une classe 2 ? … C'est quoi le niveau moyen dans l'Empire depuis que je suis parti ? termina Stanis, yeux ronds, bras ballants.

— Le niveau moyen n'a plus rien à voir avec celui que tu as connu. De ton temps l'entraînement ça n'existait pas. C'était pour les schlags. Vous croupissiez dans votre suffisance comme des cochons dans la boue. Alors qu'aujourd'hui, tous les officiers - des moins gradés aux plus décorés - se tuent à la salle toutes les semaines.

— Ils s'entraînent à cause du Tenkaichi Budōkai ? Pour gagner les boules du dragon ?

— Oui. Chaque semaine l'Empire présente au moins 10 candidats à l'édition hebdomadaire.

— Laisse-moi deviner…
Vous n'avez jamais réussi à gagner ne serait-ce qu'une seule fois. Pas une fois en 7 ans.

— Affirmatif. ### se met toujours en travers de notre route et nous élimine avant la finale.
Après je dis ça mais moi je n'ai rejoint l'Empire que l'année dernière. Donc je suis pas la mieux placée pour te renssss…


Kat étira le mot sans l'achever, quand elle réalisa que dire à Zeon à quel point les pontes de l'Empire avaient progressé depuis son bannissement… n'était peut-être pas la manière la plus intelligente de le pousser à accepter de faire un rapide saut sur Terre. Elle tenta maladroitement de rectifier le tir…

— Euh… Euh… mais bien sûr… comment on s'en fout… parce que toi, 50000 c'est de la petite monnaie - pour toi - n'est-ce pas ?

— Evidemment qu'à mon niveau d'antan j'étais au-dessus de 50000, confirma Zeon, visage fermé.
Après, c'est sûr que quand t'entends 9,5 millions, tu relativises un peu ta propre puissance.
Par contre si Danmarine, et Zâbon sont au-dessus de 50000, ça va pas le faire.

— Ah non non, ils en sont HYPER loin ! assura Lupanar, agitant les mains, trépignant sur place.


Kat s'empressa de matérialiser un échiquier virtuel, dont les pièces avaient la forme de différents personnages allant de Krilin à Red en passant par Kiwi et C-17. La taille des pièces était variable, dépendamment du pouvoir d'influence des gens ainsi représentés. Barta remarqua bien vite que trois pièces en particulier se distinguaient de par leur taille au-dessus du lot : Son Gokū, Piccolo et le général Red. Ces trois figurines-là dépassaient les 40 centimètres. Mais ce qui intéressait plus particulièrement Stanis, c'était de savoir quelle était la taille de la pièce d'échec qui le représentait lui. Il chercha donc sa propre effigie sur l'échiquier… sans jamais la trouver.

— Et moi… Je suis où sur ton échiquier ??

— Regarde sous tes pieds.


Zeon fit comme demandé, et réalisa alors qu'il se trouvait lui-même sur une case de l'échiquier géant.

Barta sourit, lorsqu'il comprit enfin où Lupanar voulait en venir.

— 185 centimètres la figurine. C'est pas mal, en effet.
Mais c'est un peu trop tard pour essayer de me brosser dans le sens du poil.

— Ah non non non, mais pas du tout !

— …

— … Tu veux que je te brosse en sens inverse ? Parce que je peux faire ça aussi si tu veux, gras du bide…


Mille fois supris par tant de bipolarité, Barta se tourna vers Lupanar pour scruter l'expression faciale de cette dernière. Il vit alors, comme pressenti, que cette expression dépareillait du tout au tout avec le ton très second degré de la dernière intervention. Car l'expression faciale de Boucle d'Or était totalement premier degré. Voire degré zéro de l'humour.

Apparemment, Kat en avait désormais assez de montrer patte blanche.

Une minute passa, sans qu'aucun des deux ne baisse les yeux.

Quatre yeux dépourvus de pupilles.

L'un par nature ; l'autre car transformation oblige.

Trois courants d'air passèrent par les quelques fenêtres ouvertes.

Zeon avait oublié ses mains dans les poches de son bermuda. Boucle d'Or avait oublié de décroiser les bras.
Les prémisses d'embonpoint du Stanis lui donnaient un air massif plus qu'elles ne le grossissaient.
L'aura rouge-dorée de Lupanar montait en colonne jusqu'à s'écraser sur le plafond savamment décoré.
Celle blanc crème de Zeon alla bientôt s'entartrer sur les mêmes fresques décoratives.


— On va sur le toit ? lança Kat, la première. Je commence à étouffer ici.

— Le toit du dōjō ? Tu veux qu'on se tape dessus ?

— Si je te bats… tu acceptes de décoller avec moi. Et on va direct défoncer la gueule de Gero.

— Et si je te bats ?

— Je répare ta putain de boule du dragon.

— Ok.

— …

— …

— Barta… Tu as refusé exactement la même proposition il y a deux minutes.

— Il y a deux minutes ta gueule j'avais pas envie de l'exploser sur le tarmac.




Image


Yamcha végétait mollement sur le siège conducteur de la Rouxmobile.
La voiture était à l'arrêt, garée dans l'un des nombreux hangars de la Résistance à travers le pays.
L'habitacle était saturé par la fumée. Yamcha s'était pourtant promis de ne plus toucher à une cigarette.
Mais ça… c'était avant de voir en direct le corps d'Hiéronimus Gero chuter grossièrement sur une table en cristal.

La voix cassée de feu l'orphelin asocial vibrait encore dans les tympans du loup solitaire.
Leurs dernières conversations tournaient en boucle dans sa tête saturée d'idées noires.

— Tu ne t'es jamais demandé qui avait construit le château-fantôme ?

Le château-fantôme. Celui qui se trouvait à quelques poignées de mètres du mythique Baobab, aussi nommé “arbre à senzu”. La question avait été posée par Yamcha. Et Gero l'avait vue venir depuis un bon moment. Pour cause…

— Tu fixes cette bâtisse depuis deux bonnes minutes. À croire que tu viens de découvrir son existence…

— …

— Je n'en sais pas plus que toi concernant ce château. Sinon qu'il est aussi colossal que moche.

— Vraiment rien ? Même pas une anecdote ? Une hypothèse ? Un trait d'esprit ?

— Dans mon ancienne guilde de dresseurs… il se disait que ce château fut conçu et habité par le Grand-Horloger. Jadis.

— Merci, mais là tu ne m'apprends rien, sourit Yamcha, en masquant tant bien que mal sa déception.

— Il se dit aussi que le Grand-Horloger montait au sommet du Baobab tous les dimanche matin pour guetter le retour de son fils aîné : C-0. Ce dernier étant supposé se faire recracher un beau jour par le désert d'Ouroboros, pour ensuite débarquer ici en se détachant de l'Ouest dunaire, s'avançant vers Lomekatt à pieds, sous le soleil naissant d'un dimanche matin.

— Tu en parles comme si tu croyais en cette prophétie.
Ça m'étonne beaucoup d'un esprit cartésien comme toi…

— Ah bon ? Je te rappelle que dans deux jours c'est justement dimanche.
Je rigole si C-0 tombe subitement du ciel et met fin à votre Guerre en mode “la Loi, c'est Moi !”

— Ha. Ha. Ha. Ha !
Ok, du coup si je comprends bien, je peux me les ranger DANS LE CUL mes questions SCIENTIFIQUES sur le paradoxe du désert d'Ouroboros…… hein ?

— T'es encore bourré ?

— …… Aucune idée.
Quoi j'ai dit un truc qui n'avait aucun rapport avec la conversation c'est ça ?

— Ce matin, pendant que tu t'étais absenté pour passer ta petite série d'appels téléphoniques, j'en ai moi aussi profité pour contacter Tao Feï Long par téléphone, et par l'intermédiaire de son frère. J'ai proposé un truc à Feï Long. Et il a accepté.

— Heu… il y a un rapport avec le paradoxe du désert d'Ouroboros ?

— Tu me parles encore une fois de ce désert et c'est ta queue à toi que je te ferai bouffer.
On verra si t'atteins l'illumination avec ça.

— Oui…
Bon, tu vas te calmer un peu, peut-être.
Tu commences à te prendre pour Hiéronimus Gero je crois.


L'adolescent tiqua. Puis grinça des dents.
Ses paroles malheureuses avaient devancé sa pensée. Il s'était senti trop en confiance, et avait baissé sa garde pour alors lâcher des mots pervers et orduriers qui, s'ils seraient passés comme une lettre à la poste auprès d'un Wheelo, n'avaient à contrario aucune chance d'être pris à la légère par un adulte responsable comme Yamcha. Ainsi Gero venait-il de se prendre un carton jaune pour un tacle trop appuyé qui aurait bien mérité le rouge. En contrepartie, le fils d'Albon savait qu'il se prendrait désormais un rouge pour toute entorse qui objectivement aurait mérité un simple jaune.

Tant pis. Les mots s'envolent.

— Tu veux savoir ce que j'ai proposé à Tao Long ?

— Haha, évidemment ! Fais-moi rêver !

— Pour 7 millions de zenis, il a accepté de te laisser passer le sous-sol dont il a la garde. C’est-à-dire le n°4. Il te suffira de l'y retrouver et de lui remettre les 7 millions. Il te laissera passer.

— …… C'est pas vrai ?!

— Si. Il n'y aura aucune passe d'armes entre vous deux si tu acceptes de payer cette somme.

— Un peu que je vais accepter, l'ami… Passer d'office un sous-sol pour seulement 7 millions, ça ne se refuse pas !

— Tu sais où trouver cet argent ? Il a demandé que tu le lui apportes en liquide.

— Oh… Je me débrouillerai…

— Ok.

— Non ce qui m'étonne surtout c'est que Feï Long ne demande que 7 millions.
Je ne le savais pas si mauvais en affaires, haha.

— Le truc c'est qu'il en a - je cite - rien à faire de la protection du sous-sol n°4. Et qu'il va accessoirement rater l'épisode 65 de The Running Dead s'il s'attarde trop dans la tour du muscle. Du coup il t'a fait un prix d'ami.

— Pffaaahaha ! Comme on dit, chacun ses problèmes hein !

— …

— Bon, Gero, parlons de ta voiture.

— …

— Aboule les clés.

— …

— Il me reste 20 minutes de métamorphose, à tout casser. Après quoi, nos corps à Plume et à moi vont se désolidariser, et je perdrai alors ma couverture, signant aussitôt mon arrêt de mort.

— Qui veut ta tête ?

— Ça irait plus vite de compter ceux qui ne veulent pas ma tête.

— …

— Bon… Je n'ai plus de temps à perdre, Hiéronimus Gero. Quel est ton prix ? ponctua Yamcha, fatigué de tourner autour du pot.

— Je veux une info.

— Quelle info ?

— C'est les têtes de qui dans ton sac ?

— Je ne veux pas te le dire.

— Pourquoi les Impériaux dans le café ne nous attaquent pas ?

— Je ne peux pas te le dire. Car c'est long à expliquer. Or il ne me reste que 20 minutes.

— Qu'est-ce que tu as vu au sous-sol n°11 de la tour ?

— Je ne peux pas te le dire. Je suis sur “écoute”.

— Si tu ne veux ni ne peux rien me dire, alors nous avons comme qui dirait un problème.

— Apparemment, confirma Yamcha, durcissant le regard.
Tu pourrais faire un effort, je t'ai déjà communiqué beaucoup d'informations sensibles.

— Soit. Voici donc mon dernier prix…

— …

— Mon petit-frère……… promets-moi.

— Que… ?

— Que tu t'occuperas de lui si je disparais.


L'enfant du désert se gratta bientôt vigoureusement la tête ; à la manière d'un Son Gokū parlant de sexe.

— Ne me demande pas pourquoi, car je ne saurais honnêtement pas t'expliquer, mais j'ai la sensation qu'il ne me reste que très peu de temps à vivre. Alors je te le demande, quand je ne serai plus là, occupe-toi de mon frère. Ce n'est qu'un enfant. Lui aussi a le droit d'atteindre l'adolescence. Il a le droit de goûter au fruit de la vie… Noël approche. Si je ne suis pas là le 25 décembre, je te le demande, sois son père Noël. Il ne demande pas grand-chose comme cadeau. Juste de continuer à respirer…

— …

— “On” veut ma peau Yamcha. “On” n'en dort plus.

— Gero.

— …

— Regarde-moi droit dans les yeux.

— …

— Si tu tiens vraiment à la vie. Et si tu as la sensation que la tienne est réellement menacée d'une manière ou d'une autre.

— …

— Alors ne me quitte plus d'une semelle. Reste avec moi. Où que j'aille, dans quelque endroit que je me trouve, débrouille-toi pour me suivre comme mon ombre… et tu verras, tant que tu seras avec moi, sous ma responsabilité, il ne t'arrivera rien.

— Tu ne comprends pas. “On” n'est pas ton égal.

— “On” n'a qu'à aller voir ailleurs si j'y suis.



Yamcha commença à tousser.

Il ouvrit la fenêtre pour évacuer la fumée.

Wolfgang fit passer son bras par l'ouverture.

Puis agita deux doigts, pour faire tomber la cendre.

Il resta ainsi. Coude en appui sur la vitre à moitié descendue.

C'était le bras gauche. Un bras dont la raideur avait de quoi rappeler celle d'une statue de glace.

“Protège mon petit-frère”

Statue de glace.

“Protège mon petit-frère”

Statue de glace.

“Protège mon petit-frère”

Statue de marbre.

“Prends-le sous ton aile”

Statue de bois.

“Guéris-le. Enseigne-lui ce que tu sais. Tout ce que tu sais. Apprends-lui vos arts”

Statue de cire.

“Guide-le sur la voie de la vengeance”

Statue de sucre.


__________________________________________________________________

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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Sam Juin 10, 2017 15:47

Chapitre riche !

9,5 millions d'unités sur la Terre ? (ouais, on commence avec ça :P )
Donc, pour revenir à ta question sur ma fic, concernant les unités de "masses" :
omurah a écrit:Je me demande qu'elle est ta position idéologique (ou pragmatique) par rapport à la querelle de chapelle : "deux personnes qui à elles-deux pèsent 1200 unités sont elles aussi fortes ou moins fortes ou plus fortes qu'une personne qui à elle seule pèse 1200 unités"

Faut-il en déduire que pour toi, deux personnes ayant respectivement X et Y unités sont inférieures à une personne de X+Y unités ?
Ou alors, y'a pas beaucoup de monde sur Terre. :P

Au passage, le son est top, suffisamment adapté pour que j'en oublie de l'arrêter à la fin...

Le retour sur Kat et Barta est excellent, j'adore vraiment leurs interactions !
Le petit délire sur la vitesse avait un côté "Flash" qui n'était pas pour me déplaire... 8-)
La demi-transformation Super Saiyanne (d'ailleurs, il pense à qui Barta en parlant de ce nom ? :twisted: ) est sans doute inspirée du film contre Slug, en tout cas c'est l'image que j'en avais, et visuellement mon esprit trouvait ça beau.

Quant au retour sur Yamcha avec son flash-back concernant Gero... En gros, y'a un Gero Jr qui va envoyer du pâté en prévision ?!
Sinon, l'allusion "mythologique" au Grand Horloger attendant son fils C-0 enrichit encore davantage ton univers.
C-0 m'intrigue terriblement du coup.
Et me fait repenser aux 9,5 M d'unités. :evil:

Juste un détail technique qui me semble améliorable : dans les dialogues, à un moment, une tierce personne intervient, non ?
Calfirũ a écrit:“Il dit que sa limite ne se trouve pas dans ses jambes… mais dans son cœur. Il ne sait pas jusqu'où ses jambes peuvent aller, car le cœur abandonne toujours avant les jambes.”

J'aurais bien vu une précision (c'est peut-être aussi voulu, mais ça m'a fait tiquer perso). ;-)

J'aime beaucoup la façon dont évolue ton récit. La suite est difficile à prédire et c'est très bien comme ça, mais les chemins que tu prends ne font que renforcer mon intérêt...
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Sam Juin 10, 2017 21:01

Merci les gars, votants, lecteurs, commentateurs, ou les trois à la fois :P

@Max
Spoiler
Nufufu j'ai pas oublié de te répondre :mrgreen: :mrgreen:

Max a écrit:D'ailleurs, le grand Horloger, c'est pas une allégorie pour Dieu ? :mrgreen:

Yup, mais c'est surtout un clin d’œil à toi ^-^
Un passage de CGS que tu as écrit, avec Shinki, si tu t'en souviens :p

Max a écrit:Pas mal aussi l'aspect Barta Allen qui doit atteindre Mach 10 pour retourner dans le passé et... Ah, pas la bonne histoire.
Mais ça me rappelle un com que j'tavais fais un moment plus tôt, le portail est bien vachement dangereux pour les membres un peu trop long =p

Rocco Siffredi, for your own safety, stay back ! :o

Max a écrit:Bon courage pour la suite de Call6rues !

Merci beaucoup :cry:


@Kurama
Spoiler
Wesh bud' ! :mrgreen:

Kurama_Senju a écrit:Chapitre riche !

:cry:

Faut-il en déduire que pour toi, deux personnes ayant respectivement X et Y unités sont inférieures à une personne de X+Y unités ?
Ou alors, y'a pas beaucoup de monde sur Terre. :P

En fait le détecteur s'intéresse en premier lieu aux signatures énergétiques et ne peut pas capter les puissances en deçà d'un certain seuil (sinon il exploserait sur laggle du vaisseau-mère, non je déconne il exploserait pas (j'ai vu Lamantin sauter de son fauteuil au fond de la salle), mais il planterait), en réalité les EoT de troisième génération (qui ont été conçus précisément pour surveiller la Team-Z sans pour autant être embêtés par la première coccinelle haltérophile venue) ont le grand avantage de pouvoir calculer des sommes de puissance à échelle planétaire, tout en passant outre les capacités de dissimulation (il y avait un chapitre qui s'attardait sur la question, mais il a été coupé au montage, il reparaîtra certainement sous forme de bonus type “chapitre perdu” à la fin de l'arc), mais ont l'inconvénient du coup de ne pas permettre de distinguer ces puissances, ni même de les localiser, il te donne juste la somme ^^

Sinon, pour répondre à la question sur X et Y, en général (mais je n'ai pas d'idées arrêtées sur la question) je souscris plutôt au point de vue d’Aristote : le tout est plus que la somme des parties ^^ (mais je conçois les limites de ce raisonnement, car au final en face de XY il y a deux corps, deux cerveaux, et une synergie potentielle).

Kurama_Senju a écrit:Au passage, le son est top, suffisamment adapté pour que j'en oublie de l'arrêter à la fin...

Ça me fait vraiment plaisir de lire ça :cry:
Les musiques sont super importantes pour moi, et ça fait d'autant plus plaisir de lire ça de la part de quelqu'un qui assure comme une bête en matière d'incrustation musicale !

Kurama_Senju a écrit:Le retour sur Kat et Barta est excellent, j'adore vraiment leurs interactions !
Le petit délire sur la vitesse avait un côté "Flash" qui n'était pas pour me déplaire... 8-)

Wut, tu m'en voies éminemment ravi ! *-*

Kurama_Senju a écrit:La demi-transformation Super Saiyanne (d'ailleurs, il pense à qui Barta en parlant de ce nom ? :twisted: ) est sans doute inspirée du film contre Slug, en tout cas c'est l'image que j'en avais, et visuellement mon esprit trouvait ça beau.

C'est effectivement ça :mrgreen: (et effectivement y'a un petit bris du 4e mur qui s'est tapé l'incruste :P)
Pour le coup je ne suis pas un pionnier en la matière, d'autres sommités (là comme ça j'en ai deux en tête mais en réfléchissant bien je devrais pouvoir en trouver un(e) 3e certainement) de la fic ici s'y sont essayé avant moi avec grand succès je dois dire :o

Kurama_Senju a écrit:Quant au retour sur Yamcha avec son flash-back concernant Gero... En gros, y'a un Gero Jr qui va envoyer du pâté en prévision ?!

C'est pas impossible :twisted: !

Kurama_Senju a écrit:Sinon, l'allusion "mythologique" au Grand Horloger attendant son fils C-0 enrichit encore davantage ton univers.
C-0 m'intrigue terriblement du coup.
Et me fait repenser aux 9,5 M d'unités. :evil:

Je tiens ma langue mais je suis content de voir que C-0 a su attirer ton œil :cry:

Kurama_Senju a écrit:Juste un détail technique qui me semble améliorable : dans les dialogues, à un moment, une tierce personne intervient, non ?

En fait c'est toujours Barta qui parle mais je conçois parfaitement que ce soit perturbant de voir quelqu'un parler de lui-même à la troisième personne :lol:
^^
Kurama_Senju a écrit:J'aime beaucoup la façon dont évolue ton récit. La suite est difficile à prédire et c'est très bien comme ça, mais les chemins que tu prends ne font que renforcer mon intérêt...

Voilà qui va sacrément me faire avancer sur l'écriture du chapitre 25!
Merci pour toute cette motivation en barre!
Au fait, y'a un ersatz de combat mano a mano dans le prochain chapitre, il était temps qu'on y vienne :twisted:

Merci encore !
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Re: Calfirũ

Messagepar Max le Mar Juin 13, 2017 14:31

Partna a écrit:
Max a écrit:D'ailleurs, le grand Horloger, c'est pas une allégorie pour Dieu ? :mrgreen:

Yup, mais c'est surtout un clin d’œil à toi ^-^
Un passage de CGS que tu as écrit, avec Shinki, si tu t'en souviens :p
[/spoiler]


Waw, tu te souviens de ça ? :shock: même moi, j'avais oublié, pour te dire... x)
Si le grand horloger est bel et bien une entité Shinki-like ou du même calibre (Démigra dans le canon CGS, peut-être pas ici ..? Un Dieu de la destruction ? Zen-ô ? La mère de Bulma ?), ça risque d'envoyer du paté ! J'ai quand même du mal à voir sa possible implication dans l'hypothèse d'un Shinki. Le type c'est un légume divin.
Un indice, c'est un OC ou pas ? :mrgreen:

Sinon, j'allais râler sur le coup des 400 000 unités, mais finalement, j'ai ma réponse, le détecteur ne compte donc pas les humains normaux.

Relative 'faiblesse' de la Z-team donc. Les personnages sont bel et biens nerfés, si une SSJKat atteint les 50 000 unités, Freeza (je suppose) est vraiment un monstre avec ses 530 000.

Alors 9M... Mystère et boules de colles.

“Je faisais partie d'un commando qui se distinguait par le fait qu'on y gagnait sa place en étant le meilleur dans une discipline donnée.

Théorie très sympa sur le commande Ginyu BTW.

See ya later horker hater !
Cogito Gero Sum[Terminée] : Fic en duo avec Omurah.
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Re: Calfirũ

Messagepar broly97 le Mar Juin 13, 2017 15:18

9,5 millions d'unité... Sur Terre...Rien que ça. Même les anciens livres/magazines sur DBZ indiquants les frces n'en donnait pas autant à Freezer. Personnellement je table sur Red, le dresseur légendaire de meuporg ou tout simplement sur Rick Sanchez (sinon je ne vois pas qui d'autres) :mrgreen: .

En tout cas, bon chapitre comme à l'accoutumé. J'aime toujours autant les 23,456% de surplus d'infos qui ne nous servent à rien mais qui sont tellement plaisants à lire :mrgreen: . Sa me rapelle certains passage comique des aventures de Picsou dessiner par Don Rosa, notamment quand il dessinait des scènes un peu wtf en arrière plan. C'était complètement dispensable mais qu'est-ce que c'était poilant lorsque tu le remarquait :lol: :lol: .

Par contre a fait tout de même bizarre d'imaginer Barta bedonant. C'est comme imaginer Végéta chauve, ça se peut mais c'est tellement incroyable que le cerveau d'un fan moyen ne peut pas y penser ou tout du moins le mettre par écris.

PS :
Spoiler
Celui dans lequel tu te trouves actuellement. L'autre on va l'appeler hyper saïyan.


Sa me rapelle un truc qu'il faudrait que je finisse ça :)
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Ven Juin 16, 2017 16:22

@Max
Spoiler
Max a écrit:Waw, tu te souviens de ça ? :shock: même moi, j'avais oublié, pour te dire... x)

Quand on a trop de bonnes idées à la seconde, forcément le risque, c'est qu'on fini par en oublier :p :p

Max a écrit:Si le grand horloger est bel et bien une entité Shinki-like ou du même calibre (Démigra dans le canon CGS, peut-être pas ici ..? Un Dieu de la destruction ? Zen-ô ? La mère de Bulma ?), ça risque d'envoyer du paté ! J'ai quand même du mal à voir sa possible implication dans l'hypothèse d'un Shinki. Le type c'est un légume divin.

:lol: Shinki en légume divin bordel, c'est tellement fort à propos :lol:
Sinon ouais, le GH est bien une entité Shinki-like :mrgreen: avec un grade dans la hiérarchie de l'univers et tout
C'est effectivement aussi un personnage du DBverse, mais comme tu sais, tout est twisté dans Calfiru, de la même manière qu'on avait twisté Démigra et d'autres 8D

Max a écrit:Sinon, j'allais râler sur le coup des 400 000 unités, mais finalement, j'ai ma réponse, le détecteur ne compte donc pas les humains normaux.

J'ai grave la haine en vrai de pas avoir pu poster le chap qui s'étendait sur tout ça, surtout que ce chap développait au passage la relation Yamcha-Gero, mais voilà, faut faire des arbitrages entre l'efficacité du récit et le souci du rythme :cry:

Max a écrit:Relative 'faiblesse' de la Z-team donc. Les personnages sont bel et biens nerfés, si une SSJKat atteint les 50 000 unités, Freeza (je suppose) est vraiment un monstre avec ses 530 000.

Image
Max a écrit:Alors 9M... Mystère et boules de colles.

Nufufu les théories de Broly97 sont une bonne piste 8D

Max a écrit:Théorie très sympa sur le commande Ginyu BTW.

Thanks ! Oo
Je suis content, surtout que ça a pas été emmené juste pour la déco :p

Max a écrit:See ya later horker hater !

Genre tout de suite ? :mrgreen:
Chapitre plus bas tout ça :3
J'hésite à tenter un nouveau système de publication (du genre un chapitre par jour mais relativement court), je sais que Zaagaan et toi notamment appréciez les chapitres plutôt longs, du coup j'hésite. Au pire je tenterai, et si ça marche pas, je rétropédale :lol:

Merci pour ton com' dude ça fait toujours très plaisir de voir ton pseudo apparaître dans le coin !


@Broly97
Spoiler
broly97 a écrit:9,5 millions d'unité... Sur Terre...Rien que ça. Même les anciens livres/magazines sur DBZ indiquants les frces n'en donnait pas autant à Freezer. Personnellement je table sur Red, le dresseur légendaire de meuporg ou tout simplement sur Rick Sanchez (sinon je ne vois pas qui d'autres) :mrgreen: .

Yop!
Je remarque que tu as intelligemment pris garde de ne pas parler de Chuck Norris dans tes hypothèses :mrgreen: car toi tu sais qu'aucun détecteur ne peut mesurer sa puissance 8-)

broly97 a écrit:En tout cas, bon chapitre comme à l'accoutumé.

Merci!

broly97 a écrit:J'aime toujours autant les 23,456% de surplus d'infos qui ne nous servent à rien mais qui sont tellement plaisants à lire :mrgreen: .

C'est sympa de le souligner, parce que ça m'arrive souvent de me demander si ces 23,456% intéressent les lecteurs ou pas, donc si t'aime bien tu m'en voies ravi! D'ailleurs les 23% auraient dû être plutôt dans l'ordre de 35% mais il m'arrive très souvent de couper des trucs au montage pour éviter de ralentir le rythme :cry:

broly97 a écrit:Sa me rapelle certains passage comique des aventures de Picsou dessiner par Don Rosa, notamment quand il dessinait des scènes un peu wtf en arrière plan. C'était complètement dispensable mais qu'est-ce que c'était poilant lorsque tu le remarquait :lol: :lol: .

Tes comparaisons à Picsou me font toujours autant plaisir, parce qu'en vrai, Picsou c'est toute mon enfance (et une partie non négligeable du façonnement de mon identité du coup) et que c'est même pas impossible qu'inconsciemment je m'inspire de situations/ambiances m'ayant marqué à l'époque!
D'ailleurs pour les trucs d'arrière-plan, je me rappelle en particulier d'une scène avec deux souris je crois, je me souviens plus ce qu'elles faisaient mais je me souviens que ça m'avait scotché de rire :lol:

broly97 a écrit:Par contre a fait tout de même bizarre d'imaginer Barta bedonant. C'est comme imaginer Végéta chauve, ça se peut mais c'est tellement incroyable que le cerveau d'un fan moyen ne peut pas y penser ou tout du moins le mettre par écris.

Bedonnant vraiment très vite fait, loul
D'ailleurs il y a une scène coupée au montage où Kat à force de se foutre de sa gueule sans fondement a fini par le faire complexer au point qu'il soulignait désormais ses muscles au feutre noir loul

Bon, je suppose que toutes les scènes coupées resurgiront un jour ou l'autre ^^

Mais d'ici là, merci beaucoup pour ton commentaire ! :D
Et j'espère arriver à maintenir votre envie de poursuivre la lecture au moins jusqu'à la fin de l'arc en cours o/

broly97 a écrit:Sa me rapelle un truc qu'il faudrait que je finisse ça :)

Si c'est bien ce à quoi je pense, alors on attend la suite avec impatience :twisted:


———————————————————————————————————————————

23


Liste VIP






Au cœur du “dōjō Zeon” – à même le tatami central – Kat et Barta se promettaient encore pis que pendre — par regards interposés. Bien que les éclairs fussent plus épais dans les yeux et l'aura du Stanis. Il amorça d'ailleurs - le premier - sa marche vers le toit du bâtiment. Zeon s'étonna alors de n'être sitôt suivi par Lupanar qui fut pourtant celle à avoir proposé ce duel…

— Tu viens ou merde ? J'ai pas que ça à faire. Finissons-en avant l'heure du déjeuner, tiqua Barta.

— Euh… euh… attends… je… j'ai…

— Ah non… tu vas pas te dégonfler maintenant.

— Non non… m… mais… je……
Aaaahhh!

Kat se tint la tête à deux mains, et semblait sur le point de s'écrouler par terre.

— C'est quoi ce cinéma, darda Stanis, incrédule au possible.

— Je… je vois des trucs dans ma tête… attends…


Kat se mit bientôt à tituber vers Zeon, dont elle s'en vint tâter le visage comme une aveugle.

— Mais… à quoi tu joues ? s'assourdit Barta, tandis qu'une goutte décontenancée dévalait son visage.

Kat n'en finissait plus d'hasarder ses mains sur le visage du Stanis.
Au point de bientôt lui glisser deux doigts dans le nez.

— Je… je vois une porte !

— De quoi ?! fit l'enrobé sur un ton nasillard, doigts dans le pif obligent.

— Je vois la porte d'un bureau…
Je pousse la porte…


Kat aventura ses mains sur les joues de Stanis, qu'elle étira.

— Un parfum de femme. Je vois un registre posé sur le bureau.

— …

— Sur le registre il y a marqué “liste restreinte des survivants de la fin des temps”

— …

— J'ouvre le registre…
… Je vois des noms.
… Je ne vois que 11 noms !
Barnaby Red. Lord Jaguar. Aaron Wheelo. Darius Pilaf. Dimitri Stein…
Adeline Jaguar. Piccolo Daimaô. Joachim Kochin. Julien Wilpher. Veronica Blanc… Stanis Barta Zeon !

— Tu as vraiment beaucoup… beaucoup d'imagination mam'zelle…
C'était pas plus simple de juste dire “ok c'est bon je me dégonfle” ?

— Le… le bureau commence à s'effacer… à la gomme.
Je suis transportée dans un autre décor, plus sombre…

— …

— Une salle du trône. Un trône Impérial… Quelqu'un est assis dessus.

— …

— Ce quelqu'un, c'est toi. Tu es fagoté en Empereur de la tête aux pieds. Mais…

— Mais…

— C'est toi… mais c'est pas vraiment toi.
C'est ta tête rattachée au corps de Piccolo, avec les jambes de Blue.
Et le trône. Il est vraiment très très bizarre. Il est fait de plumes noires…

— Soit. Tu mélanges des infos flatteuses avec d'autres plus inquiétantes, par souci de crédibilité.

— Il y a des grenouilles partout dans la salle du trône. Vraiment partout. Elles sautent.

— Oui… les grenouilles ça saute, s'exaspéra Stanis, qui retira bien vite les doigts de Lupanar pour ensuite coller une claque monumentale à la jeune fille - l'envoyant rouler-bouler sur les lames du parquet dûment ciré.

— … Pourquoi tu m'as giflée ? se ressaisit Kat, au sol, main droite sur la joue copieusement rougie.

— Pour te remettre les idées en place.

— Mais elles sont parfaitement en place…
Et je viens de te donner la preuve par quatre que tu fais d'ores et déjà partie des futurs survivants du Tsunami. Ce qui signifie par ailleurs que même si tu acceptes de me déposer sur Terre maintenant, tu n'as aucune chance d'y laisser ta peau. Car ton destin est déjà tracé : tu ne mourras pas. Ni demain ni après-demain. Quoi que tu fasses.

— Aah… c'est donc là que tu voulais m'emmener avec tes pseudo-histoires de visions…
Me convaincre de te déposer sur Terre ? Dire que tu es allée jusqu'à te souvenir de Darius Pilaf et de ce bon vieux Piccolo Daimaô juste pour les besoins de ta mise en scène ridicule ! Ben dis-donc…
Cela dit, tu me rappelles que je dois de l'argent à l'antenne de la mafia Flip-Flap enregistrée sur cette planète. Le nain bleu est super fort quand même hein… non content d'avoir su déployer son business à l'internationale, il a aussi trouvé le moyen de l'étendre à échelle intermondiale.

— La mafia Flip-Flap… c'est celle de ce “Darius Pilaf” ?

— Pitié fais pas comme si tu ne le savais pas.

— J'ai jamais entendu le nom de Pilaf de ma vie ! Tu vois, c'est la preuve que je ne suis pas folle ! J'ai rien inventé !

— Bah écoute… j'espère pour toi que tu mens.
Parce que je te ferai remarquer que dans ta liste de survivants, ton nom n'apparaît pas.

— …

— Ah on la ramène moins !

— … Je ne me souviens même plus de la liste que je t'ai faite…

— Eh bien tu seras heureuse d'apprendre que le nom de Gero n'y figurait pas non plus.

— …

— Sur ce - et à supposer que ça t'intéresse encore - viens me retrouver sur le toit dès que tu le sens. Et sache que c'est la seule manière pour toi de monnayer ta sortie de ce bled avant l'heure du déjeuner. Tu me bats, je te dépose. Aussi simple que ça. Alors tes pseudo-visions mensongères… il y avait de l'idée mais comme dirait une amie à moi : range ta camelote.


In fine, Barta prit congé par la première fenêtre ouverte qui se présenta à sa vue.

Kat quant à elle demeura hagarde, deux bonnes minutes durant.
Puis se tint le front, comme elle n'avait cessé de le faire depuis son arrivée sur cette planète.

— Ce n'était pas des mensonges…, souffla lady Lysandre, blême.

Elle se leva, mais retomba aussitôt, frappée par de nouveaux maux de têtes, évidemment accompagnés de nouvelles images.

Celles d'un garage emménagé en laboratoire de fortune.




Image



— Qu'est-ce que vous m'avez fait espèce de malade, murmura Stanis, assis sur une table d'opération.

En face de lui, ou plutôt sur sa gauche, un jeune homme. Tout juste la vingtaine. Charmant s'il en est, grand pour le moins, pas loin du mètre 90. La peau presque aussi blanche que son costume apparemment taillé dans le kaolin pour la couleur ; le marbre pour la rectitude. Une chevelure flanquée d'un orange vif quasi-lumineux. Des lunettes rondes finement posées sur son nez constellé de taches de rousseur. Un très beau jeune homme pour ainsi dire, quoi que très fluet. Un très beau jeune homme, quoi que…

Joachim s'approcha de Barta, et posa ses deux mains en appui sur les genoux de ce dernier, pour ensuite clouer le vert de ses prunelles dans celles écarlates du Stanis.

Les bras tendus tremblaient au-dessus des genoux.
Les genoux tremblaient dessous les bras tendus.
Les genoux tremblaient de peur. Les bras : de haine.
Les genoux avaient peur d'eux-mêmes. Les bras, ou plutôt chaque cellule, chaque atome de ces derniers, vibraient sur la même fréquence, celle d'une haine sans nom, qui n'avait pas les genoux pour objet.

— Emmène-le moi, fit Joachim.

— Je ne peux pas. Il est aussi bien protégé que le serait un Président de Cour Intergalactique.

— …

— Que m'avez-vous fait… ?

— Emmène-le moi…

— Je ne peux pas ! Il est protégé par des hauts fonctionnaires. Par des dieux ! Et par un Dieu !

— Les dieux - avec ou sans majuscule - ne sont plus un problème pour toi… mon œuvre d'art…

— Que… que m'avez-vous fait ?!

— Emmène-le moi…

— Zamasu ne me laissera pas passer !

— Zamasu n'est qu'un insecte. Une pustule pour toi. Tu es le numéro 1 de l'univers. Désormais.

— Que m'avez-vous fait !


Emmène-le moi !

Les bras se firent pilons quand les genoux se firent coton.

Zeon avait l'impression de supporter le poids d'un immeuble sur ses jambes.
Pourtant, Kochin ne pesait jamais plus que 62 kilogrammes.
Quant au poids de la haine…

— Je le hais autant que vous. Ou presque. Il m'a tout pris. Tout détruit. Tout effacé. Je le hais presque autant que vous… Mais soyez raisonnable… Gero Jr. est impossible à approcher aujourd'hui. Même le roi Enma serait plus facile à assassiner.

Kochin retira subitement ses mains des cuisses du Stanis, qui se sentit aussitôt libéré d'un poids insoutenable.
Joachim s'éloigna de quelques pas. Il fit dos à Barta et récupéra un sachet de barres protéinées depuis un comptoir en bois. Kochin porta ensuite l'une des barres à sa bouche. Morceau par morceau - coup de dent après coup de dent - le bâton survitaminé rétrécissait comme un Toblerone en période de crise. Il rétrécissait au même rythme que la contenance du Stanis qui brûlait de reposer pour la énième fois sa déjà sempiternelle question.

— Va faire un tour dehors. Prends l'air, va courir, souffla Joachim, qui entamait calmement sa deuxième barre.

Mille questions jouèrent des coudes dans la tête de Zeon.

Il n'en posa qu'une seule.

— Je suis libre de partir d'ici ?

— Bien sûr que tu es libre. Tu l'as toujours été.

— Si je m'en vais maintenant… je ne pense pas revenir.

— Tu reviendras.




Image



Courir ?


Soit.



Zeon courrait à grandes enjambées, tout le long du no man's land éternel.

Il serpentait une route goudronnée, lézardée par le temps et l'abandon. Le monde n'était plus qu'une immense ville-fantôme. Pas un chat dans les rues. Barta baissa les yeux pour aviser sa poitrine tout juste affublée d'un marcel. Elle s'était faite translucide au niveau du cœur, et ce dernier brillait d'un beau vert citron, signe que Stanis en avait encore sous la pédale.

Ce qui n'allait pas durer car au rythme auquel Zeon courait, son cœur allait virer au rouge d'ici une poignée de minutes. Le rouge étant la couleur de la fatigue. Un rouge qui se ferait plus foncé à mesure que ladite fatigue se ferait croissante.

Après le vert, le rouge.

Après le rouge ?


Barta ne savait pas. Il n'avait jamais été assez curieux - ou stupide - pour pousser le curseur de la fatigue aussi loin.




Il courait.

Il courait.

Le QG n'était plus très loin.

Alors il accéléra.

Il accéléra encore.




Une fois arrivé à destination, Stanis Zeon s'apprêta à annoncer son arrivée de vive voix.
Il s'arrêta pourtant lorsqu'il se vit lui-même à travers la vitre de la vieille Po-orch garée juste en face du bâtiment délabré.

Vert.


Son cœur brillait en vert dans sa poitrine.

Ce qui était tout sauf normal.

À la vitesse à laquelle Zeon avait couru pour arriver jusque devant cet immense bâtiment rongé par l'air marin et les maladies de la pierre, son cœur devrait être orange au mieux, rouge au pire, mais pas vert.

Barta hésita.

Il hésita à sonner au portail du QG.

Et finalement, Stanis reprit la route.

Il poursuivit son chemin sur la voie lézardée.

Plein Nord.


Zéon accéléra.

Il accéléra encore.

Il accéléra encore…

… Et s'arrêta au bout de 20 secondes du même régime.

Barta baissa la tête…

Vert.


Impossible.


Il n'était même pas essoufflé.


Barta reprit la route.
Toujours vers le Nord.

Il alla à fond dès le début, cette fois.

Sauf que de fond il n'y eut pas.

Alors Zeon dut accélérer.

Il accéléra.

Encore.

Et encore plus que ça.

Barta s'arrêta net.

Il s'arrêta parce qu'effrayé par sa propre vitesse.

Le décor avait changé du tout au tout, mais Stanis n'y fit aucunement attention, effrayé par l'anormalité du fait de n'être toujours pas ne serait-ce qu'un chouia essoufflé.

Il baissa la tête.

Vert.


Stanis tomba lourdement sur son séant, à même le goudron poussiéreux qui ne manqua pas d'entacher son pantalon en toile ambrée, grignoté par le temps sur les bords. Ses jambes - qui tremblaient au moins autant que ses mâchoires - ne le portaient plus ; ne voulaient plus le porter.

— Que m'avez-vous fait espèce de malade… !
Je ne devrais pas exister ! Un être comme ça n'a pas le droit d'exister !


Barta ne croyait pas si bien dire.
Ou plutôt si… il savait parfaitement que l'aberration qu'il était devenu — et encore, il n'avait toujours pas envie de savoir jusqu'à combien de “chevaux” il pouvait monter exactement — représentait non seulement une provocation directe envers les dieux — car un simple coup de poing donné à ne serait-ce que la moitié des vitesses dont Zeon venait de faire l'expérience, suffirait pour annihiler Zamasu sans autre forme de procès — mais aussi et surtout une provocation directe à l'égard de l'univers et ses lois.

Ce qui était autrement plus inquiétant.

Barta leva les yeux vers le zénith, fiévreusement.

Sur cœur rata un battement.

Comme il s'y attendait… trois corbeaux noirs rôdaient déjà en cercle quelque part au-dessus de sa tête.



Image



Le toit du dōjō Zeon.
Un toit relativement plat, de planches et de béton. De lucarnes et de murets. De bric et de broc. Une guitare éventrée par-ci. Un barbecue par-là. Rouillé pour avoir été abandonné en ces lieux tout une saison des pluies durant. Quelques chaises pliantes éparses… pour autant de bouteilles de bière laborieusement valdinguées par un vent malingre qui se lassait déjà de perdre son temps à tenter de soulever une certaine nappe fixée aux quatre coins par quatre pierres. Sur cette nappe fleurie par le cerisier arc-en-ciel en surplomb se tenait Boucle d'Or. En position du lotus, la méditation en moins ; baignant sous les senteurs fruitées de ce beau vendredi matin à peine ensoleillé.

Le toit du dōjō Zeon.

Le rêve de toute bande d'étudiants.



— Tu en as encore pour combien de temps ? s'impatienta Barta qui s'échauffait à quelques pas de la nappe occupée.

— Donne-moi trois minutes.


Trois minutes pour se souvenir des formules magiques dont Boucle d'Or espérait bien pouvoir faire usage en temps réel durant leur imminent combat. Lysandre regrettait d'ailleurs son caprice de n'avoir marqué que le nom de Gero sur son ineffable antisèche. Car à ne vouloir se souvenir que du nom de l'adolescent, et de rien d'autre, elle en avait fatalement oublié les douzaines de formules magiques qu'elle avait pourtant mis une bonne dizaine d'années à capitaliser.

Des formules qui pour certaines s'avéraient d'ailleurs particulièrement rares. Voilà donc Kat toute penaude assise sur sa nappe, essayant de rattraper le coup ; de se souvenir du maximum possible d'expressions ésotériques. Elle les notait sur une feuille à mesure que ces dernières lui revenaient. Kat doutait de jamais pouvoir retrouver la totalité des mots de pouvoir perdus. Mais dix ou quinze formules ce serait déjà pas mal. Elle n'en avait retrouvé que deux jusqu'ici, et se creusait encore la tête.

— Trois minutes ? Tu as 2 minutes et pas une seconde de plus.

— …


Lupanar propose, Barta dispose.
C'est donc une Lysandre résignée qui refit tous les calculs dans sa tête.
En deux minutes, et au rythme où ça allait, elle n'arriverait au mieux à se souvenir que de 4 phrases.

— D'ailleurs tu les tiens d'où tes formules ?

— Gagnées à la sueur de mon front.

— Ce qui ne répond pas à ma question.

— La cadette de la famille Tao. C'était elle mon professeur.

— La fillette qui collectionne les “têtes de valeur” ?

- Oui. Celle-là.

— … Et tu lui as remis combien de têtes en tout, à cette sorcière haute comme trois pommes ? Juste pour savoir…

— Une formule magique de rang C coûte trois têtes de rang C ou une tête de rang B.

— Ha ha ha ! Non mais qu'est-ce qu'il faut pas entendre !
Et ma tête à moi c'est quoi son rang ? Juste pour rigoler…

— La tête de l'homme le plus rapide du monde ?
Rang A peut-être. Mais ça se fait sur devis. Par contre je n'ai jamais eu à remettre aucune tête moi, parce que Reï m'a prise comme élève et pas comme cliente. M… mais… au fait…

— Ne t'inquiète pas, le temps de notre discussion ne comptera pas dans les 2 minutes.

— Ah…

— Et puis d'ailleurs j'y gagne quoi moi à te laisser le temps de te souvenir de toutes ces formules ?

— … Un combat intéressant ? tenta Lupanar, qui froissa le visage dans une moue à cheval entre le grotesque et le suppliant.

— J'ai une meilleure idée, souffla alors Stanis, qui s'accroupit soudain au pied de Boucle d'Or, pour ensuite tendre la main vers cette dernière à la manière d'un agent du fisc. Vas-y fais tourner les mots magiques…

— C'est pas aussi simple, fit Lupanar, qui leva le nez de sa feuille pour s'intéresser un minimum à Zeon.
Certaines formules peuvent effectivement être récitées par n'importe qui, et prendre effet. D'autres non.

— Et comme par hasard, les seules dont tu te souviens appartiennent à la deuxième catégorie, c'est ça ?

— J'ai eu une vision qui te concerne, tout à l'heure. Tu veux que je te la raconte ?

— Change pas de sujet, Lupanar.

— Je suis on ne peut plus sérieuse… Et c'est une vision très grave.

— Du coup… ce pouvoir de médium… tu le tiens aussi de ta prof ?

— Non. Ce “pouvoir” est lié à mon amnésie, d'une manière ou d'une autre.

— Bah tiens… V'la encore une raison de se méfier du portail.
Si tu veux mon avis l'amnésie est un effet secondaire du voyage par failles dimensionnelles interposées.

— Peut-être. Ou alors ça vient de…


Lupanar s'arrêta, comme frappée par une révélation divine.

— Attends… le garde du casino. Celui à qui j'ai foutu un coup de boule. Il était de quelle race au fait ?

— Kokouy Tassmak ? Un kanassien, pourquoi ?

— Eh………… merde…

— Quoi ?


Kat ne répondit pas, et perdit le nez dans les nuages, durant un long, long moment.

— Euuuh… Bon et sinon, pour ton histoire de vision… ? hasarda Stanis.

— “…”, répondit Kat, sur un ton absent. Tu veux que je te la raconte ?

— … Pourquoi pas.

— Le problème, sans entrer dans les détails, c'est qu'il existe deux types de visions, celles qui dépeignent un avenir certain, et celle qui dépeignent un avenir probable. La vision que j'ai eue te concernant me semble bien appartenir à la première catégorie. Mais dès l'instant où je t'aurais raconté ce que j'ai vu, alors elle tombera d'office dans la seconde catégorie.

— …

— La règle est ainsi faite.

— …

— Tu veux toujours que je te la raconte ?

— Bah ça dépend si c'était un “avenir désirable” ou pas…

— …

— Tu ne sais pas caractériser cette vision ?

— Pas vraiment. Je ne saurais dire si ce que j'ai vu tient de la catastrophe ou du miracle.

— Alors laisse tomber. De toute façon connaître mon avenir ne m'intéresse pas plus que ça.


Barta s'en retourna à ses échauffements. Il partit cette fois sur un “talons aux fesses”, courant au large du toit partout tapissé de planches en bois enduites de moult matériaux anti-aériens.

— Tu as trois minutes, précisa-t-il au passage.

Kat en était désormais à 5 formules retrouvées. Sur au moins 80.
Et si Barta lui faisait réellement la grâce de trois bonnes minutes de répit, alors elle pouvait espérer en retrouver 4 ou 5 de plus. Mais une donnée en particulier venait perturber ce calcul : Lupanar n'avait pas manqué de remarquer la couleur de par laquelle luisait actuellement le cœur de Zeon.

Orange.


Le cœur de Barta brillait en orange. Une minute plus tôt, il brillait en rouge. Et dans 3 minutes, il brillerait en vert. Car Barta aurait eu le temps de récupérer par rapport à sa dernière séance de course intensive sur tapis. Or le fait que Zeon récupère n'arrangeait pas du tout Boucle d'Or. Elle préférait affronter un Barta essoufflé qu'un Barta reposé. Elle préférait affronter un cœur orange qu'un cœur vert.

Alors, elle avait le choix.
Soit elle lançait le combat tout de suite, et son adversaire serait alors un Barta au cœur orange. Mais en contrepartie, elle n'aurait que 5 formules à son actif.
Soit elle faisait le choix de consommer toutes les trois minutes pour capitaliser un maximum de formules, au risque d'avoir à affronter un Barta au cœur vert.

En temps normal, ce dilemme l'aurait certainement fait sourire.
Mais là, étant donné l'enjeu du combat, à savoir rentrer chez elle, retrouver son lit, s'occuper des préparatifs de la guerre côté Empire, chercher les corps de Gero, Zvei et Dieu, la dernière chose dont Lupanar avait envie c'était bien de sourire. Surtout qu'une nouvelle donnée venait complexifier le problème, car Lysandre réalisait à l'instant-même — par autoexamen — que sa transformation “rouge” n'était plus active.

Elle ne se souvenait pas l'avoir jamais désactivée.
Mais elle ne se souvenait pas non plus avoir fait l'effort de la maintenir d'aucune façon.
Alors il fallait désormais tout relancer manuellement. Or cela prendrait 3 minutes au minimum.
Car lady Lysandre ne connaissait qu'un seul moyen de lancer la machine, et c'était l'auto-asphyxie.
Or même en se vidant au préalable les poumons, Kat se savait capable de tenir le coup 160 secondes.

Eh voilà…
Boucle d'Or ne savait plus quoi faire.
Attaquer tout de suite pour affronter “cœur orange” ?
Ou alors attendre pour pouvoir disposer de plus de formules magiques et d'une transformation bonus ?

La réponse à toutes ces questions prit finalement la forme d'un flash lumineux qui ne manqua pas d'attirer l'attention du Stanis. Il se tourna vers la jeune fille pour alors réaliser que cette dernière, désormais droite sur ses jambes, venait de changer de vêtements par la grâce d'il ne savait quel bain de lumière probablement “magique”.

Exit les loafers et le chemisier à froufrous. Kat arborait désormais une armure médiévale lourde à la sophistication abusivement abusive. Et encore le mot était faible car cet ensemble royal - mâtiné de mysticisme antique - devait bien comporter 300 pièces d'armure pour autant de matériaux différents. Le heaume en moins. Les épées en dents de sabre en plus.

— Alors… tu as fini de te poser des questions ?
On peut commencer ? lança Barta, dans un sourire carnassier, après avoir fait craquer son cou.


Kat avisa la poitrine du Stanis. Elle brillait en orange.

Lupanar se fendit elle aussi d'un sourire ardent.

— Oui… Je suis prête. Viens voir tata ! scanda la sang-mêlé, avant de discrètement bloquer sa respiration.

Ni une ni trois, les auras couleur cuisse de nymphe sinon blanc crème explosèrent à en faire saigner les tympans. Volatiles et rampants déguerpirent aussi sec. Le tout dernier insecte présent sur le toit n'eut pourtant pas encore plié bagages que Lupanar chargeait déjà comme un taureau du futur. Un bang supersonique au démarrage, un autre au moment de freiner comme une dératée pile sous le nez de Barta, avec le poing gauche serré si fort que le câblage des phalanges grinça en série.

D'un grincement sonore et sordide.
Le poing ganté de Lupanar s'écrasa sans autre forme de procès sur le torse de Zeon… pour alors littéralement enfoncer la cage thoracique du banni comme une voiturette percutée par un camion. Le tout en moins de temps qu'il n'en fallait pour l'écrire.

Et qui eut écrit ceci avait tout intérêt à aussi disposer d'une touche “Backspace” car les choses ne se passèrent pas exactement ainsi qu'énoncées. Le poing de Kat percuta bel et bien le torse de Stanislas, mais fit autant de dégâts qu'une mouche tentant de cabosser la carapace d'une tortue à coups de boule.

— J'ai dit que j'étais rapide. Je n'ai jamais dit que je n'étais que ça.

Sonna-t-il. Lui dont les membres supérieurs pendaient toujours aussi nonchalamment le long du tronc.
Lupanar ne réalisa sa monumentale erreur qu'au moment de voir Barta lui immobiliser subitement le bras gauche pour tuer dans l'œuf toute tentative d'évasion. Tout ce que vit Lysandre ensuite, ce fut son propre sang vomi sur le torse du Stanis au moment où ce dernier payait à son propre genou une visite guidée dans les profondeurs de l'estomac cuirassé. Et cette fois nul besoin de touche “Delete”. La douleur fut telle que Lupanar hurla instantanément comme une femme en couches dont le bourreau ne se décidait toujours pas à lâcher le bras ni ne se rendait compte que la détonation du coup de genou avait suffi à réveiller les derniers dormeurs du village. Voire des villes voisines.

Cela, Barta n'en savait rien.

Ce qu'il savait par contre, c'est qu'il avait tout intérêt à profiter de l'état de choc éminemment passager de sa captive pour déposséder cette dernière de tout son attirail mystico-magique, du moins de tout ce qu'il était possible de retirer en moins d'une seconde. Or il y avait 300 pièces en tout, qui semblaient dignes d'être retirées aux yeux de Stanislas. Malheureusement, le temps ne permettait pas de gérer 300 objets, alors Zeon retira hâtivement tout ce qui semblait prioritaire aux yeux de son instinct. Car Barta n'avait guère que l'instinct pour juger, sachant qu'il n'y connaissait goutte en magie et en mysticisme.

C'est ainsi que de sa main libre – celle qui n'enserrait pas le poignet gauche de Lupanar contre son propre torse bleu – Stanis s'empressa de retirer d'instinct 4 objets différents : une espèce de fiole au design beaucoup trop poussé pour ne pas être extrêmement dangereuse, une dague faite entièrement de sable serti de joyaux verts, jaunes et rouges, une sorte de vieux médaillon celtique et enfin : un livret entièrement noir, très solidement harnaché à la hanche droite de Boucle d'Or. 4 objets sur 300 furent ainsi arrachés à l'équipement de Lupanar puis jetés aussi loin que possible de cette dernière.

Le tout en moins d'une seconde.

Parmi les 4 objets ne figurait néanmoins pas le papier sur lequel Boucle d'Or avait tantôt marqué ses formules magiques retrouvées. Barta avait bien cherché la feuille du regard, mais sans la trouver. Alors tant pis, il avait mieux à faire, comme…

— Et maintenant tu vas goûter à ma technique ultime !

“Mais il est malade ! Je suis déjà quasi-morte après un seul coup de genou sans élan !” pensa Lysandre qui commençait à comprendre - pour son plus grand malheur - que Barta était comme ces enfants qui ne savent pas se retenir en jouant ni mesurer la puissance de leurs propres coups.

L'aura du Stanis doubla soudain de volume tandis que celle de Lupanar s'affaissait comme la flamme d'une bougie à l'agonie.

“J'abandonne ! J'abandonne !”

Comme Lysandre aurait aimé pouvoir dire ce mot qui lui paraissait désormais plus magique que toutes les formules dont elle pourrait jamais se souvenir. Comme elle aurait aimé pouvoir dire ce mot.
Mais dans son état actuel, elle ne pouvait malheureusement que le penser. Or tant que le mot ne serait pas articulé, Barta considérerait le match comme en cours. Lupanar avait pourtant fait baisser son aura en signe de soumission mais Zeon ne semblait pas saisir le message. De sa main encore prisonnière, Kat tapota mollement sur le torse puissant du Stanis. Mais ce dernier - au lieu de comprendre le signe de l'abandon - interpréta la chose comme une tentative de le frapper, ou plutôt de lui lancer un sort vu la faiblesse des coups portés.


Barta Shaker !

Lupanar pria tous les dieux pour que ces deux mots ne soient pas le nom de l'attaque ultime de Barta.
Elle pria comme pas possible… mais ce ne pouvait être que ça. Elle le savait tout au fond d'elle-même.

Elle savait qu'elle allait prendre cher.


Stanis glissa un bras dans le dos de Lupanar et une main dans une autre. Ceci fait, il se mit subitement à courir avec la jeune fille sur 10 mètres vers le Nord du toit, puis il s'arrêta - d'un coup d'un seul - pour faire machine arrière de 10 mètres à nouveau, revenant ainsi à sa position de départ. Barta repartit alors pour un nouveau tour de piste Nord-Sud mais à une vitesse beaucoup plus élevée que la première fois.

Et de tours de pistes en tours de piste, la vitesse ne cessait de se démultiplier tandis que la distance parcourue se réduisait de plus en plus, passant de 10 mètres à bientôt 30 centimètres de rien du tout. Ce qui rapprocha les bangs supersoniques dans le temps au point que les habitants du village crurent à une attaque terroriste à la mitraillette post-moderne. Ironiquement, Kat et Barta avaient - durant ce tango endiablé, car c'était bien un tango - plusieurs fois dépassé les mach 10 dont Lupanar rêvait tant.

Elle qui d'ailleurs apprit à ses dépens que l'attaque ultime de Barta portait plutôt bien son nom.
Lorsque Zeon lâcha enfin la grappe à Boucle d'Or cette dernière s'écroula aussitôt comme un château de cartes. Sa tête tournait tellement qu'elle en aurait oublié son nom si ce n'était déjà fait. Et encore, compte tenu de la violence du Barta Shaker, ce n'était pas son nom que Lupanar était le plus susceptible d'oublier, mais jusqu'à son existence, qui avait d'ailleurs tenu à moins qu'un fil plus d'une fois durant l'attaque. Combien de fois Lysandre avait-elle craint que son cou ne rompît ? D'ailleurs les choses se seraient passées de la sorte pour peu que Barta n'ait pas pris la peine de sécuriser d'une main cavalière le cou de Lupanar durant les instants les plus critiques de l'attaque.

Au sortir de la danse infernale, les planches enduites et renforcées du toit - sur lesquelles s'était fait le Barta Shaker - étaient chaudes. Ou plus exactement : enflammées. Aussi Stanis balaya-t-il Lupanar du bout pied pour épargner à cette dernière la proximité avec la longue traînée de flammes bleues longeant désormais la partie du sol sur laquelle miss Empire s'était grossièrement laissée choir.

Kat gisait lourdement sur le toit. Chacun de ses membres cloué aux planches du sol par leur propre poids, car Lupanar avait la sensation que chacune de ses jambes, chacun de ses bras, pesait 10 tonnes. Elle n'osait même plus ouvrir les yeux sachant qu'elle ne verrait rien d'autre qu'un monde assis sur un tourniquet - tout droit sorti des enfers - et interdit aux moins de 18 ans.

Les sons de l'extérieur lui parvenaient comme sous l'eau. En vitesse 0.25.

Tous le contraire des sons de l'intérieur, à commencer par ses propres battements cardiaques.


Échec et mat.


En deux coups.

No more no less.






La fierté de Lupanar ne voulait pas survivre à ça. Le suicide virtuel de l'égo s'imposait. Sauf à trouver un moyen de continuer le combat. Malheureusement la volonté comme l'amour n'étaient pas des pouvoirs officiels dans cette réalité. Le monde tel que Lysandre le connaissait carburait soit aux idées soit à Saint Argent.

Et c'est précisément avec une idée en béquille qu'elle se releva, comme Soondiatah Keyta s'était relevé en son temps, selon la légende qui fit la renommée du jeune garçon.

Les lèvres de lady Lysandre bougèrent sans bruit, et soudain… Kat se transforma en oiseau, aussi simplement qu'Oolong ou Plume aurait pu le faire. Le pigeon prit alors son envol de quelques mètres seulement avant d'aussitôt reprendre la forme d'une Lupanar en armure, qui retomba de tout son poids sur les planches, jambes bien droites. Stanis hoqueta les yeux ronds – sur un mouvement de recul un peu beaucoup forcé.

Puis comprit le subterfuge et revint à une posture plus noble.

— Tu as “resynchronisé” ton corps, sourit Zeon.

— J'ai rétabli mon équilibre inertiel par translation… oui, concorda Kat qui, elle, ne souriait pas.
Ton attaque ultime si puissante soit-elle ne peut théoriquement pas fonctionner contre un métamorphe.

— Sauf s'il m'était venu l'envie de jouer au tir au pigeon, rappela nonchalamment Barta les mains sur les hanches, l'air de n'y songer que maintenant, quand rien n'était moins faux.


Kat ne put d'ailleurs retenir une déglution suite à ces mots, elle qui avait parfaitement reçu le message, pour la prochaine fois qu'elle essaierait de lui faire ce coup en douce.

— Donc - si je comprends bien - tu as annulé les effets du Barta Shaker.
Mais pas ceux du coup de genou, par contre, continua de sourire Stanis au constat du sang qui s'écoulait encore silencieusement au coin des lèvres charnues de Boucle d'Or.


Kat ne répondit pas, car elle n'avait plus assez d'air dans les poumons pour le faire, sachant qu'elle retenait encore discrètement sa respiration. Heureusement d'ailleurs qu'elle avait dès le départ pensé à garder un minimum d'air de côté, notamment dans ses joues, histoire de pouvoir converser un tant soit peu et donc éviter d'attirer les soupçons de Stanis qui n'aurait pas manqué de s'interroger sur un trop long silence.

Cornées rouge sang et pupilles bleu océan croisèrent le fer.
Et pour chaque seconde qui fila ensuite, Lupanar peinait de plus en plus à ne pas baisser les yeux pour cirer ses propres pompes du regard. Clairement, Barta dominait sur tous les plans, et tous les deux le savaient très bien. Exception faite du plan de la condition physique, car Lysandre avait bien remarqué que le cœur de Zeon brillait désormais en rouge vif. La faute au recours à la technique du Barta Shaker qui était évidemment un couteau à double tranchant. Et même en sachant tout cela, Lupanar n'osait plus foncer dans le tas sans réfléchir.


Chat échaudé craint l'eau froide.


Le sourire de Barta s'élargit, tandis qu'il écrasait un peu plus le regard de Boucle d'Or, comme mégot sous godillot.

— Je vais te faire une révélation, poussa Zeon. Si tu viens m'attaquer tout de suite, tu m'étaleras d'un seul coup de poing. Je ne tiens même plus debout, en vrai. J'ai tout donné dans le Barta Shaker, confirma Stanis sur un air paradoxalement triomphal.

— …


Lupanar tremblaient imperceptiblement des jambes.
Ses pieds avançaient et reculaient en faisant du quasi- surplace.
Lysandre tergiversait entre charger séance tenante et garder ses distances. Ceci expliquant cela.
L'hésitation manifeste de Boucle d'Or n'eut d'autre effet que celui d'élargir encore le sourire de Barta Zeon.

— Je le répète : je suis dans un état de vulnérabilité absolue. Il te suffit d'un kikoha pour m'étaler.

— …

— Arrête d'écouter ta tête. Écoute ton cœur, recommanda Barta, toutes dents dehors.

— …


Lupanar ne distinguait plus le bluff du vrai.
Ses pieds avançaient et reculaient toujours autant.
Barta avait-il prévu depuis le début qu'elle ne l'attaquerait pas ?
Qu'elle ne prendrait plus le risque d'ouvrir sa garde même pour s'autoriser une offensive-test ?
Kat cessa de se poser la question, lorsqu'elle comprit qu'elle faisait justement le jeu de Barta en se la posant.

À cette interrogation donc, Lupanar préféra une autre : si je dégaine ma feuille, combien de formules aurais-je le temps de lire avant que Barta ne me chipe le papier en me fonçant dessus ? Cette question n'aurait même pas lieu d'être si seulement Lysandre s'était souvenue - de tête - des formules qu'elle avait marquées à peine 2 minutes plus tôt sur son antisèche.

Malheureusement, elle avait déjà tout oublié, alors Boucle d'Or n'avait d'autre choix que celui de jeter un nouveau coup d'œil au papier, ce qui impliquait de sortir ce dernier au grand jour, donc de l'exposer au vu et au su de Barta. Le papier avait échappé à la première fouille de Stanis, quand ce dernier avait dégagé 4 objets sur 300. Mais la feuille échapperait-elle à une nouvelle rafle furtive plus que probable ?

Alors que Lysandre se posait encore la question, le cœur de Barta était entretemps repassé au orange.
Ce qui restait toujours mieux que le vert aux yeux de Lupanar. Car s'il s'était agi du vert, alors elle ne se devinait capable de lire qu'une ou deux formules avant de se voir voler le papier. Mais puisque Barta Zeon en était encore au orange, les enchères pouvaient monter à 3 formules.

Peut-être 4.


Tout compte fait, Kat avait plus à gagner qu'à perdre.


Alors elle dégaina subitement son papier.


Mais lorsqu'elle releva les yeux vers Stanis, elle vit que la feuille était déjà dans ses mains à lui.
Qui plus est, Zeon ne venait pas de voler mais de troquer le papier. Et lorsque Lupanar ouvrit la main droite pour voir ce que Barta venait de lui remettre en échange, elle trouva au cœur de sa paume au teint de pêche un kikoha vert minuscule, extrêmement concentré.

L'explosion fut aussi subite que ravageuse.
Barta Zeon faisait dos aux flammes étendues, dans une position de gymnaste, avec un bras tendu vers l'Est et l'autre replié sur la poitrine.


Barta Big Deal !

Les morceaux d'armures et d'équipement volaient encore dans tous les sens, par-delà le nuage de fumée et de flammes auto-entretenues. Ce n'était plus seulement 4 objets sur 300 qu'avait perdu Lupanar au combat, mais bien des dizaines et des dizaines qui continuaient de pleuvoir dessus le toit du dōjō Zeon au rythme des averses.

Une genouillère tomba du ciel, s'écrasant devant Stanis dans un nuage de poussière qui trahit son poids.

Après la genouillère : la coudière.

Et quand ce fut au tour d'un bras entier - d'échouer au pied de Barta - ce dernier passa aussitôt du bleu marine au blanc linge, comprenant qu'il y était peut-être allé trop fort. Lui qui pensait pourtant avoir calibré la bombe suffisamment bien pour faire tomber l'armure en morceaux sans pour autant blesser Lupanar outre mesure…

Quel soulagement fut alors le sien quand il réalisa que le bras échu était celui fait de papier. Pas celui en chair et en os.

Quand la poussière retomba, Lysandre n'arborait plus que 23 pièces d'équipement sur les 300 du départ.

— Dis, je viens de réciter l'une de tes formules. Et ça marche pas…, notifia Barta, passablement déçu.

— Je t'avais prévenu, murmura Lysandre, qui ne quittait déjà plus la feuille volée de ses yeux gorgés d'une frustration non dissimulée, laquelle se lisait par ailleurs sur ses poings couverts de suie -elle avait reconstitué son bras artificiel perdu- ou sur ses tempes, sinon à la crispation de son corps de jeune fille qui n'était plus protégé qu'à hauteur de 5% à tout casser.


Un sourire non identifié apparut ex-nihilo sur les lèvres en sang de Boucle d'Or.

— Merci d'avoir récité la formule cela dit. J'ai lu sur tes lèvres… et je saurais en faire bon usage, garantit Lysandre.

— Ah bon ? … Tu m'as vu réciter ?
Malgré toutes les flammes et toute la fumée qui t'entouraient alors ?

— Voir à travers un rideau de gaz et de feu n'est pas un problème pour moi.

— Ah ouais ? … Et il y a un rapport avec la carotte rouge que tu tiens dans la main gauche ?


Pour toute réponse, Kat aux pupilles désormais orange vif, et aux deux dents de devant allongées, porta ladite carotte à sa bouche, et croqua dedans, sur un sourire qui en disait long.

— Cette carotte, tu viens de la créer avec l'Énergie Primordiale ?

Nouvelle bouchée. Nouveau sourire.

— Mais tu m'avais dit que les Carottes de l'Ancien Temps servaient à accroître le champ de vision sur 360°. Tu ne m'avais jamais dit qu'elles servaient aussi à voir à travers tout et n'importe quoi.

Nouvelle bouchée…

— Tu ne veux pas me répondre ? Ou alors tu ne peux pas me répondre…

Kat tiqua.

Barta commençait à comprendre pour l'auto-asphyxie.

Tout sauf ça.


— En l'occurrence, je ne suis pas capable de voir sur 360°, s'empressa de répondre Boucle d'Or, sur un air paniqué difficilement dissimulé derrière une série de rictus mal assurés. Je ne sais pas si tu es familier avec la notion de “drop rate” mais en gros, autant les Carottes de L'Ancien Temps possédaient énormément de propriétés différentes, autant les carottes que je crée ne sont que des approximations low-cost et incomplètes des versions originales. Autrement dit : des contrefaçons.

— …

— Mes chances de reconstituer à l'identique une Carotte version originale sont inférieures à 1%. Ce qui nous fait donc un drop rate inférieur à 1% pour ce qui est de recréer les versions de l'Ancien Temps. Par contre les propriétés desdites versions ont des drops rate plus élevés quand on les prend séparément. Par exemple j'ai remarqué que la propriété “voir sur 360°” a 40% de chances de sortir. Pour la propriété “voir à travers n'importe quoi” ça sort environ une fois sur trois. Une carotte contrefaite peut comporter une ou plusieurs propriétés cheatées. C'est complétement aléatoire au niveau quantitatif comme qualitatif.

— J'ai rien compris. La carotte que tu manges actuellement, elle a combien de propriétés “cheatées” ?

— Trois en tout je crois.

— “Voir à travers n'importe quoi” en fait partie ? Et les deux autres propriétés c'est quoi ?

— Tu veux pas du thé et des petits biscuits avec cette information, non ?! s'insurgea Lupanar - dont les yeux grands ouverts laissèrent finalement filer deux larmes malgré tous les efforts de Kat pour paraître aussi décontractée que possible.


Barta ne sembla pas s'émouvoir outre mesure du soudain craquage émotionnel de Lysandre.

— C'est le fait que ton prénom n'apparaisse pas sur cette liste stupide qui te fait pleurer de la sorte ?

— …


Lysandre ne répondit rien.
Les mots de Barta rebondissaient sur son esprit comme bulles de savon. Tout ce qu'il pourrait bien déblatérer serait trop facile à dire pour qui se trouvait du bon côté de la liste. Si elle avait à parler de tout ceci avec quelqu'un, ce serait avec un autre recalé de la vie comme elle, pas avec un Élu.

— Ne t'inquiète pas, tenta maladroitement Stanis, en se massant la nuque. Ça se trouve, si tu ne te vois pas apparaître dans tes visions, c'est tout simplement parce que tu en es l'angle mort naturel. Je veux dire… peut-être qu'on ne peut pas avoir de visions sur soi-même.

— …


Stanis sentait que Lupanar avait hâte que le combat reprenne.
Elle brûlait d'envie de lui cogner dessus comme un impécunieux aurait envie de cogner sur un nanti. Un recalé sur un Élu. Barta ne savait que penser de son propre reflet dans les yeux de Kat. Finalement, il se dit qu'elle avait raison. Que ça ne servirait à rien de parler, car quoi qu'il puisse dire, ce serait toujours facile à dire dans la position qui était la sienne.

Barta comprit que de discussion sur ce sujet il n'y aurait pas. Et changea donc son fusil d'épaule.

— Les effets de ta carotte imparfaite, ils durent combien de temps ?

— Aléatoire là encore.


Barta claqua lentement des dents, tout sourire.

— Parfait ! Alors que dirais-tu de reprendre le combat avant que mon cœur ne repasse au vert ?
Plus on discute plus j'ai le temps de me reposer tu sais…, termina-t-il entre deux burpees effectués pour la forme.


Certes.

Cela dit…
Plus il avait le temps de se reposer… et plus elle avait celui de se rapprocher de sa transformation “rouge”. Lysandre en était d'ailleurs précédemment à 1mn14s d'apnée discrète. Elle en serait déjà à 3 bonnes minutes si Barta ne l'obligeait pas tout le temps à parler.

À croire qu'il avait compris…

— Eh bien, mademoiselle “je lis sur les lèvres” -qu'est-ce que tu attends ?- fonce-moi dessus comme tu sais si bien le faire, intima Stanis, bras ballants.

Sans le savoir, Barta venait de rappeler à Boucle d'Or - qui avait complétement oublié - le fait qu'elle avait lu une certaine formule sur ses lèvres.

— Avant de charger bille en tête, je dois te remercier, sourit Lupanar aux yeux orange vif, d'une oreille à l'autre. Tu as certainement remarqué que les cinq formules notées sur le papier que tu tiens dans la main droite sont classées par rang allant de A à D. Tu sais donc que la formule dont tu viens gentiment de me faire cadeau sans le vouloir en est une de rang B.
Pour info, l'armure que tu as détruite provient d'une formule de rang C.


Stanis écarta légèrement bras et jambes, et fit exploser son aura, pour seule réponse.



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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Ven Juin 16, 2017 19:25

Subarashii !

J'ai trouvé ce chapitre particulièrement appliqué, plus même que les autres (alors que c'est quand même l'une des signatures de Calfirũ, selon moi).
En fait, j'aime beaucoup la richesse de tes phrases, aussi bien en vocabulaire qu'en fluidité, le tout avec ton style qui transparaît clairement. Par exemple...
Il serpentait une route goudronnée, lézardée par le temps et l'abandon. Le monde n'était plus qu'une immense ville-fantôme. Pas un chat dans les rues. Barta baissa les yeux pour aviser sa poitrine tout juste affublée d'un marcel. Elle s'était faite translucide au niveau du cœur, et ce dernier brillait d'un beau vert citron, signe que Stanis en avait encore sous la pédale.


L'histoire en elle-même est à la hauteur (ce serait ballot).

En fait, Kat, c'est un gros mélange de plein de pouvoirs. Entre les capacités Kanassiennes, le Super Saiyan, le Death Note... Manque plus que l'Énergie Primordiale lui fasse éveiller le Rinnegan (quoique, on n'en est pas loin avec les pouvoirs de la karot). :mrgreen:

Et malgré ça, elle n'est pas foutue d'encaisser potablement un seul coup de Barta. Même si j'ai l'impression que la suite réserve quelques surprises...

Je commence à vraiment bien aimer le personnage de Kat. Elle est intéressante, c'est pas juste une "grande gueule" comme on en voit tant dans les fictions (et la réalité). Elle a de la volonté et est prête à se mettre en difficulté pour ses objectifs.

Bref, good job, et bonne continuation !
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Re: Calfirũ

Messagepar broly97 le Dim Juin 18, 2017 16:06

Bon je vais y aller cash omurah. J'ai envie de te baffer :evil: . De te baffer parce que... Merde j'adore comment tu écrit les combats !!!
C'est bien joli les complots politiques, conversations plus ou moins mondaines et autres courses poursuites, mais les bonnes vieilles baston à l'ancienne il n'y a que ça de vrai et tu débrouille très bien. J'adore particulièrement les images que tu utilises pour nous faire visualiser l'effet d'une attaque. Le côté second degré et demi j'adhère complètement.

Par contre je suis un peu tombé des nues pour l'attaque finale de Barta. Elle est classe, ça il n'y a pas à dire, mais je m'attendais à un truc genre un Dragon fait de Flamme Noire qui brûle tout, un super rayon de la mort, un Méga Avada Kedavra, enfin une attaque qui me fasse penser à la destruction absolu et à un troupeau de petit chat que l'on brûle à 1000°C, un truc atroce quoi. Pour le coup les seuls choses auquels j'ai pensé lorsque j'ai lu le nom son un shaker de waye, un cocktail et le harlem shake ... anecdote interessante sur ma psychée, d'ailleurs...

Pour mon best 3 des meilleurs passages (ou j'aurais dût me poiler à mort mais j'étais au ciné donc j'ai dût me retenir), les voilà :

out ce que vit Lysandre ensuite, ce fut son propre sang vomi sur le torse du Stanis au moment où ce dernier payait à son propre genou une visite guidée dans les profondeurs de l'estomac cuirassé. Et cette fois nul besoin de touche “Delete”. La douleur fut telle que Lupanar hurla instantanément comme une femme en couches dont le bourreau ne se décidait toujours pas à lâcher le bras ni ne se rendait compte que la détonation du coup de genou avait suffi à réveiller les derniers dormeurs du village. Voire des villes voisines.

Spécial dédicace à la phrase de fin.

Elle n'osait même plus ouvrir les yeux sachant qu'elle ne verrait rien d'autre qu'un monde assis sur un tourniquet - tout droit sorti des enfers - et interdit aux moins de 18 ans.
Les sons de l'extérieur lui parvenaient comme sous l'eau. En vitesse 0.25.


— Mes chances de reconstituer à l'identique une Carotte version originale sont inférieures à 1%. Ce qui nous fait donc un drop rate inférieur à 1% pour ce qui est de recréer les versions de l'Ancien Temps. Par contre les propriétés desdites versions ont des drops rate plus élevés quand on les prend séparément. Par exemple j'ai remarqué que la propriété “voir sur 360°” a 40% de chances de sortir. Pour la propriété “voir à travers n'importe quoi” ça sort environ une fois sur trois. Une carotte contrefaite peut comporter une ou plusieurs propriétés cheatées. C'est complétement aléatoire au niveau quantitatif comme qualitatif.

— J'ai rien compris. La carotte que tu manges actuellement, elle a combien de propriétés “cheatées” ?

— Trois en tout je crois.

— “Voir à travers n'importe quoi” en fait partie ? Et les deux autres propriétés c'est quoi ?

Tu veux pas du thé et des petits biscuits avec cette information, non ?! s'insurgea Lupanar - dont les yeux grands ouverts laissèrent finalement filer deux larmes malgré tous les efforts de Kat pour paraître aussi décontractée que possible.


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broly97
 
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Mar Juin 20, 2017 16:03

Kurama_Senju a écrit:Subarashii !

J'ai trouvé ce chapitre particulièrement appliqué, plus même que les autres (alors que c'est quand même l'une des signatures de Calfiru, selon moi).
En fait, j'aime beaucoup la richesse de tes phrases, aussi bien en vocabulaire qu'en fluidité, le tout avec ton style qui transparaît clairement.

Merci c'est super cool !
Cette écriture n'est pas bien académique, les gardiens du temple mourraient de lire la moitié d'un chapitre, mais si ça plaît par ailleurs ^-^

Kurama_Senju a écrit:L'histoire en elle-même est à la hauteur (ce serait ballot).

Un esprit sain dans un corps sain ??

Kurama_Senju a écrit:En fait, Kat, c'est un gros mélange de plein de pouvoirs. Entre les capacités Kanassiennes, le Super Saiyan, le Death Note... Manque plus que l'Énergie Primordiale lui fasse éveiller le Rinnegan (quoique, on n'en est pas loin avec les pouvoirs de la karot). :mrgreen:

l'EP n'a pas fini de vous dévoiler ses secrets ! mouahaha

Kurama_Senju a écrit:Et malgré ça, elle n'est pas foutue d'encaisser potablement un seul coup de Barta. Même si j'ai l'impression que la suite réserve quelques surprises...

J'espère !

Kurama_Senju a écrit:Je commence à vraiment bien aimer le personnage de Kat. Elle est intéressante, c'est pas juste une "grande gueule" comme on en voit tant dans les fictions (et la réalité). Elle a de la volonté et est prête à se mettre en difficulté pour ses objectifs.

Content de voir qu'elle a fini par t'avoir à l'usure :lol:

Kurama_Senju a écrit:Bref, good job, et bonne continuation !

Merci beaucoup pour tes coms qui sont comme un phare dans la nuit !

broly97 a écrit:Bon je vais y aller cash omurah. J'ai envie de te baffer :evil: . De te baffer parce que... Merde j'adore comment tu écrit les combats !!!


Pour le coup je suis effectivement gifflé par la surprise !
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Et cette surprise n'a pas un goût de poisson mais plutôt de
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broly97 a écrit:C'est bien joli les complots politiques, conversations plus ou moins mondaines et autres courses poursuites, mais les bonnes vieilles baston à l'ancienne il n'y a que ça de vrai et tu débrouille très bien. J'adore particulièrement les images que tu utilises pour nous faire visualiser l'effet d'une attaque. Le côté second degré et demi j'adhère complètement.

Et moi je m'en vais encadrer ce commentaire :o


broly97 a écrit:Par contre je suis un peu tombé des nues pour l'attaque finale de Barta. Elle est classe, ça il n'y a pas à dire, mais je m'attendais à un truc genre un Dragon fait de Flamme Noire qui brûle tout, un super rayon de la mort, un Méga Avada Kedavra, enfin une attaque qui me fasse penser à la destruction absolu et à un troupeau de petit chat que l'on brûle à 1000°C, un truc atroce quoi. Pour le coup les seuls choses auquels j'ai pensé lorsque j'ai lu le nom son un shaker de waye, un cocktail et le harlem shake ... anecdote interessante sur ma psychée, d'ailleurs...

La version 2 du Barta Shaker, l'Ultimate Barta Shaker 97, ne sera autre qu'un Harlem Shake. 8D
#Barta-aime-ça
#Et-le-97-est-le-numéro-de-son-basketteur-préféré

Sinon, tu auras probablement l'occasion de te rendre compte que Barta avait tendance à qualifier n'importe lequel de ses coups d'attaque ultime :p c'est un gimmick qui concerne le commando (chaque membre ayant sa propre version de ce gimmick) et qui vient à l'origine de Reecoom qui aura tendance à donner un nom à n'importe laquelle de ses attaques, même un banal coup de genou 8D

Et ton florilège de citations fait très plaisir :cry:

Merci x9000!

Le prochain chapitre est quasi-full combat, je croise les doigts pour que ça passe way :?
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Re: Calfirũ

Messagepar omurah le Ven Juin 23, 2017 18:50

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24


Pomme Empoisonnée





— Tu voudrais pas qu'on aille se taper ailleurs ? proposa Barta.
Les planches du toit sont bien trop fragiles pour nous survivre.


Kat posa un genou à terre… puis la main. Ses lèvres articulèrent alors une série de mots chinois dans tous les sens du terme. Lorsqu'elle se redressa, les planches étaient toutes comme recouvertes d'une nouvelle couche de peinture entièrement noire. Barta testa la résistance du nouveau sol en sautant dessus.

— Parfait ! valida-t-il alors.

Une question demeurait néanmoins.
L'enduit noir avait-il un rapport avec la formule de rang B ?
Si oui, cela aurait le mérite d'expliquer l'origine du bouclier noir tout juste apparu dans les mains de Lupanar.

Des mains qui ne tremblaient plus de peur mais d'exaltation.


Les auras cuisse de nymphe ré-explosèrent comme au début du combat.

Barta chargea le premier.
Il chargea en ligne droite mais en trois temps.
Trois dashs au lieu d'un seul… Pour perturber la garde de Lupanar.
Stanis arriva sur Lysandre tel un bulldozer équipé d'un moteur de Budgéta Von Rey.

Arrivé à moins d'un mètre de Boucle d'Or, il décrivit un arc de cercle qui le propulsa en un éclair dans le dos de la jeune fille. Puis un angle droit qui l'envoya pile au-dessus de la tête de Lupanar. Puis une vrille qui le ramena illico dans le dos de Lysandre alors que cette dernière levait les yeux au ciel pour ne rien voir d'autre qu'une traînée de fumée blanche décrivant le mot “derrière-toi” dans un style calligraphique qui se payait le luxe d'être si travaillé que les points sur les “i” avaient été remplacés par des cœurs. Lorsque Lupanar fit volte-face pour regarder derrière elle, il n'y avait déjà plus rien ni personne hormis les mots “trop tard” gravés sur les planches au moyen de l'une des quatre pierres qui jusqu'ici clouaient au plancher la nappe fleurie.

Dans un hurlement guttural, Kat lâcha un violentissime revers du coude sur sa droite, mue par un savant mélange de frustration et d'intuition. Elle toucha effectivement quelque chose. Ou plutôt frôla quelque chose. Les vêtements de Stanis peut-être. Impossible de savoir puisqu'il était déjà parti.

Par contre lorsque Boucle d'Or ramena son bras vers elle ce fut pour se découvrir un nouveau tatouage au niveau du poignet. Et en fait de tatouage, il s'agissait plutôt d'un autographe signé au bic bleu. Et pas n'importe quel bic car il était question du stylo qui devrait normalement se trouver sur le lit de Lupanar à l'instant-même. Stanis avait-il eu le temps de faire l'aller-retour entre la chambre d'ami et le toit ? Kat s'attarda sur la signature et réalisa qu'en fait d'autographe, il s'agissait plutôt d'un message.

“Où suis-je ?”


Lupanar fut sauvagement bousculée dans le dos et cavala vers l'avant… manquant de trébucher par deux fois. Elle ne s'était pas encore redressée qu'un souffle chaud se fit sentir sur sa nuque tandis qu'un doigt tapotait son épaule, comme on tapoterait l'épaule d'un passant dans la rue pour l'interpeller.

Kat se retourna d'un coup sec vers le Nord, d'où provenaient le doigt et le souffle…

… Personne.

Et à peine s'était-elle tournée qu'un nouveau souffle et un nouveau doigt se firent sentir.

En provenance du Sud cette fois.


Boucle d'Or se retourna une fois de plus tandis que son teint virait au rouge colère noire.
Personne. Par contre il y avait un nouveau message au sol, qui faisait suite au précédent.

“Indice : tu portes une culotte bleue”


Le rouge colère se superposa au rouge honte tandis que Lupanar se demandait encore en quoi ce dernier message était supposé l'aider à déduire la position de Barta Zeon. Il n'était pas sous ses pieds ; et de toute façon elle ne portait pas de jupe ce matin…

Un éclair frappa soudain l'esprit de Lupanar.

Elle avisa aussitôt la carotte qu'elle tenait dans la main gauche.


Enfer et Damnation.

Barta avait mordu dedans.


Kat baissa les yeux.
Quelque chose venait d'apparaître dans sa main.

Un papier.

Son papier.

“Alors comme ça, il me rend ma feuille……” se méfia-t-elle, pensive.

Les formules étaient là, toutes là. Ni barrées ni effacées…
Par contre il y avait une nouvelle phrase en bas du papier.

“Je suis ton ombre”

Rire ou pleurer ?
Kat comprenait enfin pourquoi un mètre-ruban traînait au sol. Barta avait mesuré l'allonge de Boucle d'Or… et il s'était imposé comme handicap de ne jamais s'éloigner de Lysandre au-delà du rayon de cette allonge. Autrement dit : Lupanar pouvait le toucher là maintenant tout de suite. Il lui suffisait de tendre le bras comme pour saisir une pomme.

Une pomme supersonique.




Oui… Elle devinait bien que Barta n'avait accepté d'endurer ce handicap que dans le but de lui faire péter les plombs avec la stratégie de la carotte au bout du bâton. Et si telle était bien l'idée fourbe de Stanis…

… Alors c'était parfaitement réussi.
Car Lupanar se mit aussitôt à taper dans tous les sens autour d'elle, enchaînant coups de poings, coups de pieds, coups de genou et autres figures martiales sur 360° - et sur une vitesse qui n'avait d'égale que la rage aveugle de la jeune fille. Boucle d'Or se déchaîna bientôt par dizaines, par douzaines, par centaines, par milliers de coups parfaitement aléatoires, incendiés au feu d'une colère qui montait et montait et montait et montait d'un nouveau cran pour chaque nouveau coup donné dans le vide.

— C'est salaud ce que tu fais Stanis. Lui faire croire que tu es à côté d'elle alors que tu es au salon…

Barta décapsula sa canette récupérée depuis le frigo-bar du séjour.

Il répondit à Roosbalt entre deux gorgées glacées.

— C'était trop tentant, sourit Stanis.

— Ça te va bien, les yeux orange.

— Merci frère.

— Tu ferais mieux de retourner tout de suite sur le toit. Sinon elle ne te le pardonnera pas.


Barta s'empressa effectivement de terminer sa canette, puis topa dans la main encourageante de Roosbalt qui regardait la télévision depuis son éternel canapé rouge. Zeon prit sans transition la direction du toit du dōjō et cueillit Lysandre d'un fabuleux coup de pied - venu de nulle part du point de vue de Lupanar - qui se réceptionna avec la grâce d'un hippopotame unijambiste. Elle eut toutes les peines du monde à se redresser ensuite. Non pas que le coup de pied l'avait mise K.O. Elle s'était mise K.O toute seule bien avant ça, à force de taper dans le vide.

— Comment tu as pu te faire avoir par ça sérieusement ? s'étonna Stanis.
Il n'est pas encore midi… Les deux soleils n'ont pas encore effacé nos ombres.
Que tu ne me voies pas autour de toi c'est une chose. Mais que tu ne voies jamais mon ombre aurait dû te mettre la puce à l'oreille et te faire comprendre que je n'étais pas là.


Certes, la fourberie de Barta avait très bien payé.
Lui dont le cœur brillait désormais d'un vert éclatant. Beaucoup trop éclatant pour quelqu'un supposé avoir esquivé 9000 coups de pied, 8000 coups de poing et 564 coups de coude ; entre autres. Lupanar comprit de ce fait que Barta n'avait rien esquivé du tout et s'était joué d'elle sur toute la ligne. Kat ne lui fit pas le plaisir de beugler comme vache en chaleur, et préféra hurler toutes ses tripes en son seul for intérieur.

Et pendant ce temps…

… Barta avait sacrément mal au pied droit. Celui-là même qui avait frappé Lupanar. Ce coup de pied était d'ailleurs censé valoir estocade finale, mais Lysandre l'avait entièrement bloqué avec son drôle de bouclier noir. Pour le coup, Stanis le sentait vraiment passer. Et contrairement à Lupanar, il ne retint ni grimace de douleur ni commentaire.

— Il est foutrement résistant ton bouclier dis-moi, se tordit-il… d'autant plus qu'il savait très bien que sa vitesse au sol venait bêtement de perdre un joli 4% en potentiel, et ce du seul fait de cette nouvelle blessure au pied pour le moins inattendue.

L'histoire d'Achille se répétait-elle ?

Barta n'attendit pas la réponse et fonça sur Lysandre avec les 96% de vitesse qu'il lui restait.
Il se posta au-dessus de la jeune fille sans que cette dernière ait pu suivre le mouvement du regard.

Barta arma son talon gauche et tenta de l'abattre sans sommation sur la tête de Kat Lupanar qui plaça aussitôt le bouclier au-dessus de sa toison d'or pour parer le coup. Lysandre avait déterminé la position de Barta en voyant son ombre en dessous.

Mais c'était justement ce qu'avait cherché Stanis.
Au point d'avoir sciemment parlé de son ombre juste avant de charger.

Il voulait que le bouclier soit parallèle au sol. C'était désormais chose faite. Alors Zeon abattit pour de bon son talon sur la protection de Lysandre tout en se disant que le sol - fait du même matériau noir - ne céderait pas plus que le bouclier, ce qui aurait donc pour effet de compresser Boucle d'Or comme une canette coincée entre un marteau noir et une enclume noire.

Pour une fois, Lupanar avait un coup d'avance sur Stanis.

Elle désactiva “l'enduit noir” sous ses pieds juste avant de voir ses jambes casser sous la pression bilatérale. Kat encaissa donc le marteau sans l'enclume et traversa les planches du toit pour s'écraser avec perte et fracas dans l'enceinte du dōjō, laissant derrière elle un trou béant dans la toiture.

Barta Zeon suivit d'un regard prédateur le redressement de Kat Lupanar quand elle sortit laborieusement de son cratère.
Ce qu'il ne suivit pas par contre, en dépit de ses yeux orange vif, c'était la présence d'une autre Kat Lupanar dans son dos.

La Boucle d'Or présente incognito sur le toit était l'originale.
L'autre était un clone low-cost généré grâce à l'une des cinq formules marquées sur la feuille A4 que Boucle d'Or avait actuellement entre les dents.

Kat - l'originale - fit apparaître un bouclier noir dans sa main gauche. Une épée blanche dans la droite.
Elle s'approcha ensuite à pas de loup tandis que Barta “prédatait” toujours au-dessus du gros trou.

Lupanar tenta un coup de bouclier sur la tête de Stanis qui vit aussitôt 36 chandelles. Un nouveau coup de bouclier mais cette fois au niveau des mollets faucha Zeon qui tomba de suite à la renverse pour s'aplatir le nez entre deux planches mal agencées. Kat tenta de planter sa lame blanche dans l'épaule de Stanis mais un tir buccal aussi soudain que meurtrier força un repli de la jeune fille prise de court. Elle sourit néanmoins en constatant que Barta venait de tenter sa première vraie attaque mortelle.

— Tu te décides enfin à me prendre au sérieux ? triompha-t-elle, pointant son épée droit vers l'homme à terre.

Stanis quant à lui pointa sa main vers Lupanar. L'intensité de son regard orange précédait celle de sa réponse.

— Oui.

5 kikohas d'une densité aussi extrême que leur puissance fut éclatante jaillirent aussitôt des mains de Barta pour fondre en direction de Lupanar qui pour autant ne recula pas d'un pouce. Elle trancha prestement chaque boule verte à coups d'épée. Dans une chorégraphie haute en couleur.

— À la fin de l'envoie… je touche ! interjeta Lysandre - sourire aux lèvres - portant une main princière dans le dos.

Barta n'en revenait pas.
Chacun des obus décoché aurait suffi à raser trente villages comme celui-ci.
Comment une épée d'apparence si banale saurait en disposer comme de rien ?
La lame était-elle faite du même matériau que le bouclier ?
Quelle était donc la limite de cette “matière noire” ?

Barta tapa du poing - de toutes ses forces - sur les planches du sol qu'il caressait de son souffle éteint. Il ne tapait pas sous le coup d'une quelconque colère - il n'était pas du tout en colère, que du contraire - mais pour tester la résistance de l'enduit noir.

Il réalisa finalement qu'aucun de ses coups, pourtant donnés à 100%, n'avait ne serait-ce qu'éraflé le bois noirci.

Lupanar entama vers Barta une marche dont chaque pas sonnait comme une note de requiem.

Le Stanis trouva la force de se relever puis celle de courir vers l'ennemi qui - lui - marchait toujours. Et tandis qu'elle avançait encore d'un pas calibré, Lupanar gravait une rune sur le dos du bouclier, se servant du sang qui s'écoulait sans arrêt de ses propres lèvres depuis un certain coup de genou.

Du sang pour les “lettres” ; de la salive pour les “accents”.


À peine la rune complétée, le bouclier se mit à flotter tout seul dans l'air - aux côtés de Lysandre - qui marchait encore tandis que Zeon - lui - approchait à pas de géant. Et au point de jonction, un combat au corps à corps sans pitié s'engagea soudain.

Le rythme des échanges passa bien vite de trois ou quatre coups par seconde à plus de 40 par centième de seconde. Lupanar se servait de son bouclier comme d'une protection autant que d'une arme semi-autonome. Elle n'utilisait pas l'épée par contre — pour une raison ou une autre. Barta quant à lui ne comptait que sur ses poings et sa vitesse d'exécution.


Mais le coup des “déplacements éclairs” semblait être tombé en panne.


Zeon se déporta dans le dos de Lupanar ; suffisamment vite pour que cette dernière ne suive pas le mouvement. Le bouclier flottant par contre avait parfaitement suivi et se glissa in extrémis entre le pied rageur de Stanis et les vertèbres de Boucle d'Or. Barta ignora la douleur et se déplaça instantanément sur le côté gauche de Kat qui ne vit que du feu… au contraire du bouclier qui s'interposa une fois de plus. Zeon ignora la douleur au coude et enchaîna les “déportations éclair” sans regarder à la dépense au niveau cardiaque. Son cœur était déjà orange… Tant pis. Il s'en fichait et s'autorisa même à doubler son allure.

Barta apparut sur une vitesse proprement impensable, par-dessus l'épaule gauche de Lupanar, puis disparut aussitôt pour reparaître cette fois sous le nez bientôt morveux de Lysandre. Il re-disparut à peine arrivé. Puis re-re-disparut, insaisissable comme le vent. Barta se matérialisa enfin -dans une glissade surréelle- sur le flanc droit de Boucle d'Or, persuadé cette fois d'avoir définitivement semé le bouclier ancestral.

La douleur qu'il ressentit au moment de jeter son pied vers la jeune fille suffit comme preuve que non.

Barta commença alors à se poser des questions existentielles.

La vitesse du bouclier était-elle mystiquement copiée sur sa vitesse à lui ou était-elle propre ?
Dans le premier cas, chercher à aller encore plus vite ne servirait strictement à rien. Barta pouvait encore multiplier sa vitesse par 1.60 — quitte à faire rougir son cœur comme un charbon ardent. Mais si multiplier sa propre vitesse revenait aussi à multiplier d'autant celle du bouclier, alors Barta mortifierait son organe vital pour rien du tout comme gain - au final. Et Lupanar l'étalerait ensuite d'un coup d'un seul. Les réflexions impérieuses du Stanis furent interrompues par un crochet du droit né du feu, allaité par le néant. Le menton de Barta craqua net tandis que son corps fendait les airs en deux.

Et Lupanar n'attendait que ça.

Que ça.

Elle se servit de son bouclier comme d'un “escalier” à dix marches —ou plutôt à une marche, laquelle se replaçait -après chaque bond en zigzag- sous les pieds de Lupanar en guise de nouvel appui— et rejoignit rapidement la position aérienne de Zeon pour alors coller dans la tête du Stanis un coup de pied vertical impitoyable qui l'envoya cent fois plus haut encore. Kat se servit à nouveau de son bouclier -désormais tâché du sang bleu de Barta- pour monter les étages du ciel un à un. C'est alors qu'elle sauta de la 23e marche pour enchaîner elle-même dans les airs après avoir fait apparaître deux énormes ailes bicolores dans son dos.

Ces mêmes ailes qui la menèrent en ligne droite vers Zeon qui - lui - n'avait toujours pas atteint le pic de sa projection. Il tentait laborieusement de se stabiliser malgré le dernier coup reçu pile dans l'appareil auditif -à destination de son oreille interne- précisément en vue de perturber son sens de l'équilibre. Il tenta de gagner du temps en ouvrant le feu sans sommation ; vers Kat qui lui fonçait toujours dessus, toutes voiles et toutes dents dehors. Elle trancha les trois obus en faisant simplement tournoyer son épée blanche de manière aussi nonchalante que peu orthodoxe.

Barta n'y comprenait vraiment plus rien. À croire que ses tirs étaient ridiculement faibles. Pourtant, lorsqu'il vit une moitié d'obus exploser au loin dans le désert bleu ciel, il sut que ce n'était absolument pas le cas. Le problème ne venait pas de ses capacités à lui, il venait de l'équipement de Lupanar.

Le compteur de questions explosa alors tandis que celui de réponses collectionnait les toiles d'araignées.

Pourquoi l'épée était-elle blanche et le bouclier noir ? Pourquoi l'un comme l'autre s'avéraient aussi cheatés alors qu'ils n'étaient aucunement issus de l'Énergie Primordiale mais plutôt d'une simple formule de rang B ? Pourquoi Lupanar avait-elle dit “je me ferai exploser par le premier fils de Piccolo venu” alors qu'avec son épée et son bouclier, elle était théoriquement capable de se faire un Empire entier au petit-déj' ? Pourquoi Lysandre avait-elle tenu à envoyer Barta aussi haut dans le ciel ?

Finalement, et de toutes les questions soulevées, une seule avait une réponse évidente : la dernière.
Oui, c'était évident aux yeux de Barta Zeon que Lupanar l'avait envoyé dans les nuages car elle voulait épuiser son endurance cardiaque dans un combat aérien. Le cœur de Barta tanguait actuellement entre le orange et le rouge. Or la danse de l'air couplée au manque d'air respirable dans les hauteurs allait certainement faire passer l'organe vital au rouge très très vite si combat aérien il y avait. Lysandre quant à elle, en fieffée magicienne, avait justement créé deux ailes parfaitement fonctionnelles pour pouvoir s'épargner la dépense énergétique due à la pratique d'une danse de l'air connue pour être extrêmement gloutonne en ressources spirituelle.

Ainsi, elle dilapidait volontairement son énergie magique sans jamais taper dans son énergie Spi.

Au contraire de Barta qui n'avait pas le luxe du choix.


10 secondes avant impact.

Le manque d'azote… évidemment…
Plus exactement : la baisse de la pression atmosphérique en altitude.
Or l'azote était le combustible de Barta autant que l'O2 était celui des humains.
Déjà que la qualité globale de l'air n'était plus ce qu'elle était depuis la grande déforestation…

Lysandre était finalement moins tête en l'air que Barta n'aurait cru.

Elle visait la mise à genou de son cœur.


Les regards orange se croisèrent.
L'échange perdura… S'intensifia.

Puis soudain : les ailes de moineau devinrent ailes de colibri.

Barta comprit par là que Lupanar voulait absolument l'atteindre le plus vite possible.

Alors s'il avait une carte à jouer, un joker à dégainer, un truc à tenter, n'importe quoi, c'était maintenant ou jamais, car une fois le combat rapproché commencé, réfléchir ne serait plus une option. D'ailleurs si Lupanar passait ainsi la seconde, c'était justement pour arriver au contact au plus tôt et ainsi empêcher à Barta d'avoir le temps de réfléchir…

… Car il y avait quelque chose à comprendre.

Mais quoi ?

5 secondes avant impact.




Stanis usa de la propriété “zoom” inhérente à ses yeux orange pour analyser tous les détails de l'épée… du bouclier… puis des planches noires tapissant le toit. Dans l'espoir de trouver un indice sur le “Quoi”. Il réalisa très vite qu'une espèce de petite virgule noire était gravée au milieu de la lame blanche, tandis qu'une virgule blanche ponctuait l'immense tapis de planches noires… ainsi que le centre du bouclier couleur néant lui aussi.

1 seconde avant impact.

Barta cracha en direction du visage de Lysandre.
Le bouclier s'interposa aussitôt entre le crachat de Stanis et le nez de Boucle d'Or.
Par conséquent, il s'interposa aussi entre le regard de Lupanar et le corps du Stanis, qui l'avait fait exprès.

Barta prit rapidement appui du pied sur le bouclier puis se laissa aussitôt retomber sur une Lysandre aveuglée par son propre matériel. Zeon roula sur le dos de Boucle d'Or comme une boule de bowling sur une piste. Et bientôt, Stanis se retrouva tête en bas, la plante des pieds parfaitement juxtaposée voire superposée aux semelles des chaussures de Lupanar. Barta tenta alors de prendre appui sur les pieds de son adversaire pour se propulser vers le plancher des vaches.

C'était sans compter sur un habile jeu de jambes de Boucle d'Or qui par contorsion convertit sa propre cheville droite en “crochet” naturel qui fit instantanément prisonnière la cheville gauche du Stanis. D'un puissant mouvement rotatif, Lysandre propulsa alors Barta dans la direction opposée à celle qu'il visait.

Mais avant même que les chevilles bleu marine et les chevilles couleur pêche ne se soient désolidarisées, Lupanar reçut un phénoménal et non moins explosif coup de pied sauté dans le dos, gratifié par un Barta tout vert venu de nulle part. Bien sûr le coup de pied fut stoppé net par le bouclier. Mais ce dernier ne pouvant être au four et au moulin ne put alors rien faire contre le poing brûlant du Stanis bleu laissé pour compte.

Ce dernier eut tout juste le temps de placer son direct du droit assassin avant de se voir éjecté dans le ciel par le précédent mouvement rotatif qui pour le coup l'arrangeait bien dans la mesure où cette projection empêchait à Lupanar toute contre-attaque par rapport au poing bouillant encaissé en pleine poire.

Barta “bleu” se stabilisa dans les airs après avoir intelligemment tourné en boule dix fois sur lui-même, pour retrouver son équilibre rapidement avant d'atteindre les étoiles. Barta “vert” se faisait littéralement décapiter au même moment à coup de Bouclier par une Lupanar déjà folle et furieuse.

Furieuse de comprendre que Barta “bleu” avait utilisé la propriété “zoom” pour lire à longue distance une certaine formule couchée sur le papier que Lupanar avait entre les dents. La même formule qui avait servi à la création d'une Lysandre Low-cost. La même formule qui avait aussi permis à Barta de se dédoubler et donc de neutraliser le bouclier sur le strict plan numérique.

Le sang du clone de Stanis gicla sur le visage de Boucle d'Or, révélant l'expression d'une psychopathe en puissance que n'arrangeaient pas les jurons blasphématoires ni les coups d'épée compulsifs qu'elle n'arrêtait pas d'affubler dans le corps sans tête… mais toujours aussi dangereux, juste privé de certains sens, dont l'intelligence… puisque décapité, donc décérébré.

Kat désintégra finalement le clone au moyen d'une immense vague déferlante injectée de hargne et de frustration. Elle voyait rouge et pas seulement du fait de la colère mais aussi à cause du sang qui coulait comme une rivière en crue sur son visage. Le sang du clone oui, mais aussi son sang à elle.

Elle qui voyait flou maintenant.

Colère et sang perdu là encore.

— J'ai compris ton truc, scanda Barta bleu.

Lysandre s'orienta vers lui en un seul battement d'ailes.

— Premièrement, ton bouclier, tu l'as paramétré pour arrêter les coups en fonction de leur vitesse et pas de leur nature. Grave erreur. Car ton bouclier a considéré mon crachat comme un coup.

— …

— Deuxièmement…

— …

— Tu utilises le Yin et le Yang !


Kat tiqua.

— Ton épée peut trancher n'importe quel Kikoha. N'importe quelle attaque énergétique quelle que soit sa puissance. Par contre elle se briserait facilement si soumise à une attaque physique quelconque. C'est l'exact contraire pour ton bouclier. Il peut encaisser n'importe quelle attaque physique, même la plus puissante, mais tomberait en pièces au premier Kikoha venu !

Barta n'était pas peu fier de sa déduction, quand bien même n'était-il pas 100% sûr qu'elle soit la bonne car Lysandre ne laissait absolument rien paraître sur son visage ensanglanté. Ni déception ni satisfaction. Alors Stanis décida d'aller vérifier lui-même.


Il se rua vers Lupanar.


Cette dernière mit aussitôt son bouclier en rempart ; apprêtant son prochain coup de lame.
Barta sourit… et lorsqu'il parvint à bon port, accueillit l'épée d'un net coup de genou tandis que sa main gauche aplatissait un kikoha juteux sur la surface du bouclier.

Que se passa-t-il alors ?

Ce qu'il devait se passer.

L'épée traversa le genou de Barta dans une effusion de sang tandis que le kikoha lui explosait dans la main, ou plutôt : lui explosait la main, sans causer le moindre dégât au bouclier. Kat laissa tranquillement au Stanis le temps de comprendre que le bouclier n'était plus noir mais blanc, et inversement pour l'épée.

Lupanar fit alors repasser l'épée en mode “blanc” puis planta subitement cette dernière dans le plexus bleu.

Barta pouffa aussitôt un mélange d'air, de sang et de cris.

Quand il aventura ses propres mains -ou ce qu'il en restait- dans son dos, il sentit ses doigts courir sur le tranchant de la lame qui le traversait désormais d'un bout à l'autre. Pourtant, lorsqu'il posa les yeux sur son plexus, Barta se rendit compte qu'il dégoulinait non pas de sang mais de Ki, sous forme de fumée noire-verte.

Kat ne souffrit aucun temps mort et porta immédiatement deux nouvelles estocades, transperçant Barta au niveau de l'abdomen puis au niveau de la cuisse gauche, augmentant ainsi les points d'hémorragie énergétique. À ce rythme, Stanis allait tomber en panne sèche de Ki d'ici quelques poignées de secondes !

Barta croisa le regard de Lupanar.
Ce regard qui n'était plus du tout froid, mais suppliant.
Il criait “Abandonne!” mais malheureusement Barta n'en avait aucune envie.

Il s'amusait trop pour ça.


Lupanar se transforma subitement.

Et alors, son “abandonne!” prit tout son sens.

Elle ne voulait pas blesser son seul ticket de sortie.

Mais elle le pouvait.

“Merde !
Ça fait déjà trois minutes ?!”
s'étouffa Stanis.

Et pour cause… Il avait initialement prévu de terminer le combat sous les 3 minutes. Car il savait qu'au-delà de cette limite, le mode facile expirerait pour alors céder la place au mode difficile. Comme ce venait d'être le cas. Clairement, il avait manqué de vigilance en se laissant absorber corps et âme par son combat au point d'oublier de compter les secondes et surtout au point d'oublier de faire parler Lupanar.

Bilan des courses : tel un dragon sacré d'Orient, elle brillait en rouge-or désormais.
Un rouge-or porté par un vent énergétique si violent qu'il en fit reculer Barta Zeon, l'obligeant à interposer un bras devant son visage pour amortir un tant soit peu la torrentielle déferlante écarlate aux évanescences dorées grosses comme des rochers.

Barta entendait de loin le détecteur qui s'emballait à l'intérieur du dōjō, depuis le plateau repas.

Abandonner ?

Pour quoi faire ?

Ce n'était pas un combat à mort.

Alors il allait évidemment continuer…

Cela étant, pour continuer il lui fallait désormais des idées vraiment béton.

Car sans bonnes idées il n'irait plus nulle part désormais. La vitesse ne garantissait plus rien.


Alors il chercha.



Et la première pensée qui lui vint fut celle de jeter un nouveau coup d'œil au niveau du papier de Lupanar. Malheureusement, Zeon se rendit bien vite compte que cette dernière avait d'ores et déjà modifié magiquement le langage dans lequel les formules étaient consignées.

Le nouveau langage posé sur la feuille en était un que Stanis ne comprenait pas du tout, notamment sur le plan phonétique. Donc rien à tirer de ce papier… sauf à tenter de le prendre en otage avec menace d'immolation par le feu et demande de rançon. Mais ce serait de l'antijeu sachant que ce match n'était pas un deathmatch. Sans non plus être un match amical ni quoi que ce soit entre les deux.

De toute façon rien ne garantissait que Lysandre n'ait pas déjà fait une copie du papier.




Barta ne savait pas si c'était une conséquence de la saignée spirituelle, mais il commençait à avoir drôlement sommeil…


Très sommeil même.


Un événement surprise le réveilla pourtant bien plus promptement qu'une bassine d'eau glacée sur la tête.
Cet événement, c'était le bouclier pendu au bras de Lupanar. Ce bouclier disposait maintenant d'un visage et d'une bouche. Pas des vrais de type organique. Plutôt des gravures décoratives comme on en trouvait sur moult objets d'arts. Cela étant, Barta n'avait pas suivi les derniers faits et gestes de Lupanar, concentré qu'il était sur ses propres réflexions, aussi ne saurait-il pas expliquer comment le bouclier en était arrivé à cette drôle de nouvelle forme luisante qui semblait se “charger” en puisant directement non pas dans le Ki mais directement dans l'énergie vitale de Lysandre.

Le bouclier des temps anciens ouvrit soudain grand la bouche.
Elle dont les tréfonds s'illuminèrent en rouge-vert-orange.
Émerveillé, Barta pencha la tête vers la belle lumière.

Il comprit avec trois trains de retard qu'il s'agissait en réalité d'un tir en préparation et que ce tir était pour lui.
Mais lorsqu'il comprit enfin, Stanis sut que les carottes étaient définitivement cuites. Essayer de désarmer Lysandre était une option trop dangereuse vu l'état d'avancement du tir latent dont Barta espérait d'ailleurs qu'il s'agisse du largage d'une bombe plutôt que d'un tir en rafale type Machine Gun. Car tenter d'esquiver toutes les balles d'une mitrailleuse surexcitée, alors que son cœur était déjà rouge feu, voilà une idée bien mauvaise, bien mortelle, d'autant qu'elle ne ferait qu'accélérer l'hémorragie énergétique en plus du risque de crise cardiaque.

“Si elle n'est pas trop stupide… alors ce sera un tir de mitrailleuse… obligé !”

Stanis pensa à récupérer l'une des planches du toit, plus précisément l'une de celles qui formaient la grosse virgule blanche au milieu de toutes les planches noires. Avec un peu de chance, s'il parvenait à temps à récupérer une planche couleur nuage, il pourrait alors s'en servir comme d'une batte de baseball anti-Ki. Malheureusement… Kat ne le laisserait certainement pas retourner au sol après avoir tant galéré à l'en faire décoller. Raison pour laquelle Stanis pensa à envoyer quelqu'un d'autre à sa place.

Ou plutôt quelque chose.

Il lui suffisait en effet de tirer une boule d'énergie. Laquelle irait se faufiler en pilote automatique dans l'enceinte du dōjō. Puis se ferait sauter sous le plafond afin de faire exploser une partie du sommet du bâtiment. Dans le but de projeter les planches du toit vers le ciel. Barta n'aurait alors plus qu'à intercepter au vol l'une de ces planches avant même que Lupanar n'ait compris ce qu'il se passait.

L'idée tenait debout en théorie.

Mais en pratique…

… Zeon ne savait pas tirer de Kikoha téléguidé.

Alors tout tombait à l'eau.

Sauf si Barta tentait une sorte d'effet Magnus.

Ce qu'il fit.

Stanis glissa une main dans son dos et relâcha discrètement un Kikoha en y appliquant quelque effet un peu comme au tennis. La petite balle d'énergie fila alors incognito vers le dōjō, traversa une fenêtre fermée, monta jusqu'à hauteur du toit et se fit sauter, éjectant ainsi les planches noires et blanches vers le ciel.

Le timing fut sans concession.
À la microseconde où Stanis s'emparait au vol d'une planche en bois blanc, les premiers obus rouge-orange auréolés de vert pleuvaient déjà sur lui. N'eut été sa vitesse hors normes, Barta aurait vite été submergé car les centaines de balles tricolores tombaient sur lui à un rythme tel qu'il ne les voyait pas venir au ralenti mais bien en temps réel, contrairement à son habitude de toujours tout voir en mode “lent” notamment grâce à ses yeux à micro-facettes.

De parades habiles en blocages chanceux, Barta tentait progressivement de se rapprocher du sol. Mais pas trop vite sinon Lupanar comprendrait la manœuvre. Zeon décida de descendre comme l'aiguille des minutes et pas comme celle des secondes.

Et pourtant… Il ne gratta même pas 50 mètres que le bouclier cracheur d'obus se laissa subitement perdre en altitude sur une bonne centaine de yards. Les tirs n'avaient pas cessé pour autant, mais ne visaient plus rien d'autre que l'horizon, créant ainsi une sorte de longue et tumultueuse rivière de kikoha qui allèrent tous se déverser au point de jonction entre Ciel et Terre.

“Merde… elle a compris” tiqua Barta, qui avisa la rivière qui courait plus bas, plus loin, sous ses pieds.
Il se déplaça latéralement, et réalisa alors que le bouclier cracheur de rivière s'était aussitôt déplacé dans la même direction et du même nombre de mètres.

“Ouais, elle a compris” conclut Stanis, qui était par ailleurs le premier au courant du fait que sa planche couleur nuage était bien trop petite pour lui permettre de traverser sans heurts la rivière qui le séparait désormais du plancher des vaches.

“Bon… Bah si je ne peux pas esquiver la rivière, je vais devoir plonger dedans…
Il va bien falloir traverser. Je ne peux pas continuer à rester en suspension dans les airs éternellement.
Ça me coûte trop d'énergie alors que je suis déjà en train d'en perdre par tous les trous…”

“Ah la maligne ! Elle avait tout calculé… Elle veut m'avoir à l'usure…”

“Il faut que je plonge !”


Ou alors…

Ou alors attendre que la rivière s'assèche. Donc que le bouclier tombe tout bêtement à court de munitions.
D'ailleurs… vu le nombre de balles tirées à la seconde, et vu la puissance de ces dernières, la banqueroute aurait déjà dû arriver depuis bien longtemps…

L'énergie infinie ça n'existe pas.

Barta tiqua enfin.


¿ Qué pasa ?


Il pivota sur lui-même pour regarder vers l'horizon… où se perdaient les milliers de Kikoha.
Il utilisa la fonction “Zoom” pour voir aussi loin que possible. C'est alors que la vérité lui sauta au visage avec la violence d'un screamer.

Il y avait un autre bouclier posté à des kilomètres d'ici, sur le même alignement que le bouclier ci-présent. Les kikohas crachés par l'un étaient ravalés par l'autre qui avait aussi la bouche ouverte.

“Un système de vases communicants ? … Ok je vois… Du coup la rivière n'est pas prête de tarir.”

— Tu as utilisé ta formule de clonage sur ton bouclier ? Bien joué mam'zelle… ! Je ne pensais pas que ça marchait aussi sur les objets…, lança Barta en se tournant vers Lysandre qui planait comme un oiseau à quelques dizaines de mètres de sa position.


Non.
Lupanar ne planait plus. Elle faisait du surplace. Pourtant… elle n'utilisait ni la danse de l'air ni même ses ailes brunes et blanches. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la jeune fille flottait passivement dans sa propre aura écarlate comme un baigneur flotterait dans l'eau, porté par la poussée d'Archimède. Oui, un miracle paradoxal comme seuls les dieux les plus ridiculement puissants sauraient en produire.

Elle flottait doucement, de haut en bas, tandis que ses immenses ailes de moineau jetaient leur ombre sur le monde mortel. Mains sur les genoux comme pétales de fleur sur eau dormante du lac, Boucle d'Or se tenait en tailleur. Son regard orange posé - comme une mouche impossible à chasser - sur le visage lointain de Barta, qui s'en agaçait déjà, lui qui détestait les mouches.

— Je ne te conseille pas d'aller faire trempette dans cette rivière de feu tricolore, amorça lady Lysandre. Tu penses que c'est jouable, parce que jusqu'ici tu n'as dévié les projectiles qu'avec ta planche en bois. Or cette planche est beaucoup plus puissante que toi. Si tu avais bloqué les bombes tricolores à mains nues, tu saurais qu'elles ne sont pas aussi faibles que tu sembles le penser.

Pour toute réponse, Barta glissa un doigt dans son “oreille”, avant de l'agiter dédaigneusement.

— On ne peut plus piquer une tête tranquille dans ce bled à ce que je vois, lança-t-il sur un air faussement contrarié. Non je déconne, merci de t'inquiéter, mais j'ai surfé sur des plages de plasma plus agitées que ça sur la planète Stoormz, et puis je sais ce que je fais…

Aussitôt dit, Barta retira de la poche de son bermuda une boule orange flanquée d'une étoile verte.

— Tu as pris ça dans la bibliothèque du salon ? tiqua Lupanar.

— Affirmatif.

— Et ?

— Et j'ai un petit creux, répondit Barta, sur un air sans équivoque.

— Ne fais pas ça…

— Je vais me gêner.

— … Quel vœu as-tu l'intention de formuler ?

— Je ne sais pas… je vais y aller au feeling.
En tout cas ce sera un vœu qui me permettra de rééquilibrer la balance des forces entre toi et moi.

— …

— C'est que j'ai un combat à gagner moi !
Et si je ne peux même pas te battre toi, comment je peux espérer battre le trio Danmarine-Zâbon-Tagoma ?

— Ne fais pas ça monsieur short-sandales.
Ce combat commence à te monter à la tête.
Papy Ed. Densno a dit que ce truc était avarié.
Que c'était dangereux. Qu'on ne savait pas ce qui pourrait se passer si quelqu'un mangeait cet œuf…

— Bah on va le savoir maintenant, sourit Stanis.


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Pomme Empoisonnée


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Re: Calfirũ

Messagepar Kurama_Senju le Sam Juin 24, 2017 13:43

Enfer et Damnation.
8-)

Ce chapitre transpire l'épicness.

J'ai surkiffé le côté Yin/Yang de l'épée et du bouclier. D'ailleurs, j'avais étonnamment l'image de ceci...
Spoiler
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Mais avec une composante blanche aussi (ouais, depuis ta réponse pour mon Rinnegan par rapport à l'EP, je suis encore plus hypé). :mrgreen:

Les phrases sont top et plongent totalement dans l'ambiance. Mention spéciale ci-dessous.
Non.
Lupanar ne planait plus. Elle faisait du surplace. Pourtant… elle n'utilisait ni la danse de l'air ni même ses ailes brunes et blanches. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la jeune fille flottait passivement dans sa propre aura écarlate comme un baigneur flotterait dans l'eau, porté par la poussée d'Archimède. Oui, un miracle paradoxal comme seuls les dieux les plus ridiculement puissants sauraient en produire.

Comment ne pas être à fond ?

Le pire, c'est que j'ai oublié d'écouter la musique en lisant (que j'écoute donc en écrivant) et qui en rajoute une couche.

De toute façon, les trucs de Yin, Yang et Energie Primordiale, je ne peux que kiffer.

J'ai adoré l'inversion des rapports de force, notamment perceptible au moment où Barta ne voit plus les choses au ralenti. :twisted:

Bref, encore un terrible chapitre de combats.
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