@Zaagaan
@Kurama
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Chapitre 21 ci-dessous (non jure omurah ?) notons que l'image de l'œil est "cliquable", et ce sera le cas à chaque fois que cette image apparaîtra dans la fic ^^ Bonne lecture j'espère o/ *glups*
Kat & Barta a écrit:
— Allez Barta ! Je veux juste vérifier si le coup du stylo mortel a marché !
— Tu vérifieras dimanche.
— Non… je veux savoir tout de suite !
— Non.
— Allez quoi !
— Nein.
— Cette voiture est si puissante que ça ? J'avoue qu'elle m'intéresse, notifia Yamcha.
Pas à titre personnel. Mais en support de la bataille finale à venir entre la Terre et l'Empire.
— Tu n'imagines même pas tout ce que tu peux faire avec.
C'est mon trésor de guerre ça. Et j'en suis fier…
— Tu m'en diras tant.
— Tu la veux ?
— La question n'est pas là. Elle est de savoir contre quoi tu serais prêt à me la céder.
En espérant que tu sois raisonnable sur le prix. C'est qu'elle est plus toute neuve ta caisse. C'est une voiture d'occasion là…
— Tu as conscience qu'en l'état, elle ne te servira pas à grand-chose ?
— La guerre n'aura lieu que demain au plus tôt. D'ici là… cette voiture aura eu le temps de faire un petit tour dans les garages du Docteur Brief sur la côte Ouest. Si j'arrive à le faire sortir de prison.
— Il y a eu une descente ?
— Oui.
Soit du Gouvernement, pour intelligence avec les révolutionnaires. Soit de l'Empire, illégalement.
— Je comprends mieux pourquoi Bulma ne me calcule plus quand j'appelle au téléphone…
— Je suis à peu près certain que cet enlèvement tactique est signé Kiwi.
Sur ce coup il m'a bien grillé la politesse. Il fait la course avec moi. Une course à l'armement. Chacun d'entre nous deux essaye de s'arroger les meilleures “cartes à jouer” avant l'ouverture officielle de la guerre. Déjà qu'il a recruté Tagoma hier matin sous mon nez. Voilà maintenant qu'il se paye Lévis Brief avant moi. Mais j'ai bien l'intention de récupérer le vieux. La résistance peut se passer d'un 9 de carreau comme les graines du Champ de Saïbamen marrons, ou d'un 10 de trèfle comme la Capsule rouge, elle aussi capitalisée par l'Empire, mais un roi de pique comme le docteur Brief, on ne peut décemment pas le leur laisser. Quitte à ce que je propose de l'échanger contre ma propre personne.
— Et du coup, tu m'as fait venir ici parce que tu veux récupérer la voiture avant le colonel ? coupa Gero.
— Affirmatif. Cet As de cœur au moins appartiendra au camp Révolutionnaire.
Alors, ton prix ? Que veux-tu en échange des codes d'accès du véhicule ?
— Du coup, on devrait peut-être continuer cette conversation à l'abri des regards…
— Ne t'inquiète pas pour ça.
— … Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué…
— Oui. Je sais. Il y a des Impériaux dans le café.
— …
Pourquoi ils ne t'attaquent pas ?
Ou plutôt, pourquoi ils ne m'attaquent pas ?
Tu as signé un pacte de non-agression avec Kiwi ou quoi ?
— Tu te rappelles de la télécommande niveau 99 dont tu m'avais parlé dans le métro Cogachi ?
— Oui… Pourquoi ?
— L'Empire, le Gouvernement et l'URR se tiennent en respect mutuel, notamment grâce au phénomène plus connu sous l'appellation : “équilibre triangulaire de la terreur”. Cet équilibre qui tient grâce à trois piliers. Trois légendes urbaines. Trois rumeurs plus ou moins étayées. La télécommande est l'une de ces trois rumeurs.
— Était.
— Effectivement. Si on se fie à ton témoignage comme quoi cette télécommande existe pour de vrai, alors on peut supposer qu'il ne reste plus que 2 rumeurs à démythifier. Ou plutôt 3 en fait. Tu devines à quoi je fais allusion pour la troisième ?
— L’existence de l’Empereur ?
— Bingo.
— Je pense qu’il a bel et bien existé. Mais qu’il est déjà mort depuis belle lurette. Sauf que l’Empire nous cache cette mort histoire de nous laisser mariner. Ce faisant, les Impériaux se comportent comme qui n'aurait plus de balles dans son revolver, mais ferait quand même semblant d’en avoir encore. Bluff classique.
— En fait je crois que l’Empire lui-même ignore s’il a encore ou pas des balles dans son chargeur.
— Ah ?
— Tu veux un peu de bacon ? Je te vois lorgner sur mon plat depuis tout à l’heure.
— Peut-être après mon café, souffla Gero, qui croisa posément les jambes, écrasant au passage le mégot tout frais dans le cendrier posé au beau milieu de la table encombrée de tasses à moitié vides.
— Tu sais que tu me fais penser à Gokū ?
— …
— Tu remplaces juste les tasses de café par des assiettes vides.
D'ailleurs je pense que tu le bats d'une courte tête pour ce qui est du compteur de vaisselle.
— …
— Tu n'as pas oublié de commander les plats à emporter pour ta maisonnée ? s'enquit loup blanc.
— Non.
— Ah, excellent ! C'est bien.
— Qu’est-ce qui te fait dire que l’Empire ignore si l’Empereur est encore vivant ou pas ?
— Pas seulement s'il est encore vivant ou pas, mais même par rapport au fait qu’il ait jamais existé.
— Il a existé. C’est certain. Sans lui la seconde guerre mondiale n’aurait pas eu la configuration qu'on peut lui connaître dans les livres d’histoire. S’il n’y avait eu - à l’époque - que Danmarine à la tête de l’Empire, cette guerre aurait été un massacre unilatéral. Les vaisseaux Impériaux auraient été atomisés par les forces conjointes de l’URR et du Gouvernement. Et notre planète n’aurait jamais été colonisée après-coup.
— Si ce que tu dis est vrai alors comment tu expliques le fait que personne ne se souvienne ne serait-ce que du visage ou du nom de cet Empereur qui - à t’entendre - aurait participé très activement à une guerre dont les archives ne font pourtant jamais mention ni de sa personne ni d'aucune de ses interventions militaires ?
— Ça c’est la question à 1000 zenis.
— Et le grand Gero n’as même pas un début de réponse ?
— Tu connais Franklin… Le meuporg qui efface les mémoires ?
Eh bien moi je dirais qu’il y a Franklin sous roche. Du Franklin de haut niveau même. Voire de très haut niveau. C'est du moins mon intuition. Sans plus de certitude que ça. Et pour savoir qui a fait quoi il faudrait en discuter directement avec les Impériaux. Or ces derniers n'abordent jamais le sujet de l’Empereur avec un profane comme moi.
— Ça dépend. Il y en a qui parlent. Suffit de les trouver.
— Tu as des infos sur l’identité de l’Empereur ?
— Oui et non. Mais ce serait long à expliquer.
Parce qu’avant d’en venir au fond de l’affaire, il faudrait déjà que j’aborde le sujet du code Impérial de surveillance Galactique. Et que je t’explique au passage comment fonctionne la politique de conquête, d’annexion et d’exploitation planétaire de l’Empire. On en aurait pour la journée. Or sans ces explications tu ne peux pas comprendre pourquoi ce même Empire est actuellement divisé entre les pros-Danmarine et les pros-Kiwi. Et si tu ne sais pas pourquoi l’Empire est déchiré entre les pros-diplomatie et les pros-guerre, tu ne pourras pas comprendre les tenants et aboutissants de la disparition inexplicable de l’Empereur.
— Attends… j’y pense… en parlant de disparition…
Y’aurait pas du C-X derrière toute cette histoire ? Les plumes noires tout ça…
— C-X ? Non, je ne pense pas. En fait, l’Empereur se trouve actuellement dans son bureau principal, situé au cœur de l’aile Sud du vaisseau-mère. Du moins, il est censé se trouver dans ce bureau. Le problème c’est qu’il n’en sort plus. Et vu que la porte est fermée, personne n’ose la pousser pour vérifier si l’Empereur se trouve encore ou pas dans le bureau en question.
— Et ça fait combien de temps qu’il n’est pas ressorti de son bureau ?
— Bientôt 7 ans.
— …
Non, ce n'était pas une attaque silence pour une fois. Du moins pas de type indifférent.
— Je sais, c'est difficile à croire. Et pourtant…
— Si ça fait 7 ans, alors il est mort. De faim, de soif, d’ennui, de ce que tu veux…
— C’est bien ça le problème. Les soldats de l’Empire n’osent toujours pas ouvrir la porte du bureau pour vérifier. Et pourtant, cette porte n'est même pas fermée à clé…
— Ils n'osent pas ouvrir ?
Alors pourquoi ne pas tout simplement vérifier ce qu'il se passe dans le bureau en utilisant des caméras thermiques ? Par exemple.
— Toutes ces méthodes ont été essayées. Et ça ne donne aucun résultat.
En fait ce bureau est devenu une véritable boîte noire. Et la seule manière d'y jeter un œil c'est tout simplement d’en ouvrir la porte. Or la dernière fois qu’un soldat s'y est osé, il a été retrouvé mort et méconnaissable, sur le pas du même bureau. Depuis lors, les officiers se contentent de glisser des plateaux-repas sous la porte sans jamais l'ouvrir. Le fait particulièrement surprenant étant que ces plateaux ressortent ensuite par la même fente, généralement quelques jours plus tard.
— Vides ?
— Vides.
— Et les scouters Impériaux, ils en pensent quoi de cette affaire ?
Eux non plus ne donnent aucun résultat ?
— C’est là que ça devient vraiment très bizarre.
Les détecteurs perçoivent encore les 530000 unités de l’Empereur, en sondant l’enceinte du bureau.
— 530000 unités ?
— En fait, les Impériaux ne se souviennent plus que de quatre choses concernant l’Empereur : la date approximative de la dernière fois qu’il a été aperçu en circulation dans les couloirs du vaisseau-mère, ses 530000 unités, son amour des vins très rares qui coûtent les yeux de la tête, et enfin : la peur viscérale et inoubliable qu’il inspirait à ses propres hommes. Ces quatre informations-là ont, pour une raison ou une autre, échappé à l’Archivage dans le Néant.
— Les Impériaux ne se souviennent même pas de son visage ?
— Même pas de son visage.
Encore moins de ses directives quant à la gestion administrative de la planète Terre en son absence. Les Impériaux sont à ce jour totalement laissés à l’abandon. Ils ne savent même pas s’ils sont censés faire la loi sur Terre et tout raser jusqu’à se faire entendre, ou s’ils doivent au contraire chercher à occasionner le moins de tensions et de dommages collatéraux possible. D'où cette situation de guerre froide assez bizarre, que tu retrouves d'ailleurs dans ce café à petite échelle. Il y a environ 40 consommateurs dans la salle. Pour à peu près 30% de soldats Impériaux classe plastron jaune. 20% d’officiers Gouvernementaux dont 5 membres de la Team-B. 10 étudiants de l’URR. Et le reste : une poignée de cadres du 4e arrondissement.
— Ajoute à ça une pincée d'hipsters matineux qui doivent certainement être les seuls avec toi à avoir compris le concept métaphysico-dualiste de ce boulevard touristique. D'ailleurs ma main à couper que c'est aussi ces hipsters qui ont demandé la musique d'ambiance coréenne de tout à l'heure. Je te dis pas la torture.
— Euh… ok… je disais donc… Les Impériaux embêtent serveurs, serveuses et civils, de manière plus ou moins ostensible et décomplexée. Les officiers du Gouvernement surveillent tout ça timidement, à coup de regards dissuasifs, tout en faisant parfois semblant de ne rien voir ni entendre, quitte à se chercher - comme moi diras-tu - des excuses dans l'alcool.
— …
— Tes petits camarades de l'URR ne se mouillent pas, mais échappent curieusement aux harcèlements des Impériaux. Harcèlements dont ces mêmes étudiants semblent par ailleurs s'amuser depuis leurs balcons, comme les romains s'amusaient du spectacle de leurs prisonniers enfermés dans une fosse aux lions. Ainsi va l'ambiance dans ce bar. Ce matin comme tous les autres. C'est même devenu une tradition. Le “style de la maison”.
— …
— En bref : les Impériaux sont complétement paumés et, dans le doute, certains d'entre eux préfèrent ne pas trop se mouiller politiquement, ni prendre d’initiatives trop guerrières contre nous, car ils ont peur de perdre leurs têtes au retour hypothétique de l’Empereur. Là où ça se complique, c'est qu’une part importante de l’état-major Impérial pense au contraire que le fait de ne pas prendre d’initiatives martiales est justement ce qui les fera tous décapiter au retour de l'Empereur, qui s’énervera en voyant que ses hommes se sont laissé marcher sur les pieds par la vermine terrienne, en son absence.
— …
— Et bien sûr, il y a les pros-Kiwi qui sont quant à eux persuadés du fait que l'Empereur ne reviendra plus jamais sur le devant de la scène. Chez ces gens-là court d’ailleurs le bruit de couloir comme quoi l’Empereur serait en fait maladroitement devenu alcoolique à force de descendre trois millésimes par jour, et qu’on pourrait même l’entendre se parler à lui-même dans son bureau, parfois, tard la nuit. Bref, plus personne ne sait sur quel pied danser et tout le monde retient son souffle depuis 7 ans.
— Tu es vraiment sûr que tout ça n’a rien à voir avec C-X et la malédiction des plumes noires ?
— Je ne suis sûr de rien Gero. Je pense que le cas “Empereur” et l'affaire “C-X” sont deux droites parallèles qui ne se touchent pas. Mais il n’est pas à exclure que ces deux lignes passent de parallèles à perpendiculaires dans les heures à venir. Tout s'accélère et converge vers je ne sais quel centre depuis ce matin. Je ne sais pas si tu le sens dans l'air… Mais moi je le sens.
— La troisième guerre ?
— Hm.
Je ne sais pas d'où elle va venir. Mais j'entends ses pas de plus en plus clairement.
Et j'ai la désagréable sensation qu'il y aura infiniment plus que 2 camps, quand les tambours de guerre retentiront.
— C'est pour aujourd'hui ?
— Plutôt demain. Ou dimanche.
— …
Quand tu dis “plus de 2 camps”… tu sous-entends que le Ruban Rouge serait capable de ne pas faire front commun avec le Gouvernement contre l'Empire ? Même si ça commence à chauffer sérieusement pour la Terre ?
— En fait… Là tu es en train de me parler de la pointe visible de l'iceberg.
Donc des trois camps les plus débiles. C’est-à-dire les trois dont on connait déjà identité, intentions et alignement, avant même l'ouverture du bal écarlate. Moi je te parle pas de ces trois-là. Je te parle des 7 ou 8 autres factions - unipersonnelles ou pas - qui ont été assez intelligentes jusqu'ici pour ne pas décliner leur identité avant l'heure. Ces mêmes 7 ou 8 qui attendent sagement la toute dernière minute avant de venir fracasser la porte d'entrée pour saboter la fête, façon Légendes Vivantes 2 si t'as déjà vu le film.
— Tu fais référence à C-X ?
— Pas que.
Pas que…
— …
— Purée… Avec tout ce bordel j'ai même pas pu trouver le temps de m’entraîner un minimum avant le prochain Tenkaichi Budōkai, soupira abondamment l’enfant du désert, qui reprenait enfin une posture à peu près décente, tandis que ses pupilles pas bien sobres surfaient déjà sur les dunes.
Pas bien sobres pour ne pas dire noyées dans l'ébriété.
Et pourtant, combien de flammes dansaient encore dans les yeux de Wolfgang.
Preuve que le feu sait éclore sous l'eau.
Pas un feu de joie, non.
Car dans cet apparemment tranquille regard de jais, tant de flammes muettes, tristement attisées par la perspective des batailles à venir. Et surtout d'une guerre. À nulle autre pareille. Dont les pas se faisaient entendre. Enfant du désert l'aurait juré. Des pas qui depuis hier n'étaient plus ceux d'un marcheur blanc, car la mort s'habille en blanc. Plutôt ceux d'un coureur.
— La prochaine édition du tournoi est pour quand ? s'enquit l'étudiant, entre deux bouchées de bacon.
— Demain normalement. Demain soir. Dans les docks en bordure du port Yasuhiro'Yoiiteh.
— Tu penses que tu pourras enchaîner directement sur ça… après la tour du muscle ?
— Il le faudra bien. C'est important, comme je te l'ai dit dans la voiture ce matin.
Les boules du dragon valent As de trèfle - que dis-je - Joker. Et si on arrive à en gagner au moins une au tournoi de demain, pour le compte de la Résistance, c'est parfait de chez parfait. En priant pour que l'Empire n'en gagne pas de son côté…
Mais compte sur Kiwi pour envoyer ses meilleurs hommes s'inscrire au tournoi de demain…
— Tu seras trop K.O après la tour du muscle pour enchaîner sur le tournoi. Tu dois choisir.
— Pas le choix justement.
Le projet de Red est aussi grave que le projet d'invasion Impériale. Si je m'occupe de l'un sans m'occuper de l'autre, bah c'est cet autre qui va nous tomber sur le coin de la gueule dans la nuit. Je vais devoir jouer sur les deux tableaux en gérant au mieux mon emploi du temps. Donc après la tour… j'enchaine sur le tournoi pour gagner les œufs. Au moins un.
— Tu seras trop K.O après la tour du muscle pour enchaîner sur le tournoi.
— Pas le choix. Je vais juste devoir me rebooter avec un senz…
— …
— …
— Désolé pour ça, fit Gero.
— Ça ne fait rien. Ta vie est quand même plus importante que la récompense d'un tournoi d’arts martiaux.
— Ok…
— T'inquiète pas, gamin. Y'a pas de souci.
— Ok.
— …
— C'était ton dernier ? Tu ne pourrais pas en demander un autre à Tenshinhan ?
Quoi qu'il m'ait semblé comprendre que monsieur-trois-yeux est porté disparu…
— J’ai pas dit “porté disparu”. J’ai dit “injoignable”. C’est pas pareil.
C’est devenu une sorte d’ermite qui s’est totalement détaché des affaires du bas monde et se suffit de cultiver du riz à Pétaouchnock. Mais il ressortira de sa grotte en temps et en heure. Ne t’en fais pas pour ça.
— Ah mais moi je m’en fous, hein. J’ai pas l’intention de suivre ce tournoi-là.
Ni en direct ni à la télévision. J’aurais mieux à faire ce samedi soir, à supposer déjà que ce ne soit pas la fin du monde avec un jour d'avance.
— …
— C’était ton dernier ?
— Hahaha… tu sais quoi ?
— …
— Finalement je crois que je vais même pas me présenter à cette nouvelle édition du Tenkaichi Budōkai. Même pas en tant que spectateur. C'est plus sage de faire comme ça. Parce que même si je change d'apparence, les émissaires de Kiwi pourraient me reconnaître s'ils suivent le tournoi à la télévision, ou s'ils y participent eux-mêmes. Non tu sais quoi, toi et moi, on sera loin d'ici, et loin des caméras, à l'heure du tournoi. Tant pis pour les œufs du dragon.
— …
— Hey, haut les cœurs, on prend la vie comme elle vient, hein ! Pas vrai ? Hahaha !
Le loup blanc évitait de répondre à la question du “dernier senzu”. Gero le comprit avec quelques secondes de retard. Il comprit que le sujet fâcheux avait été contourné. Il comprit que si Yamcha tirait un trait sur le tournoi, et donc sur les boules de la récompense, ce n'était pas par peur d'être repéré, mais simplement parce qu'il se savait n'avoir aucune chance de gagner la compétition sans senzu. Autrement dit : le haricot offert à Gero dans la nuit du vendredi était bien le dernier que possédait Yamcha. Et l'enfant du désert avait au final gaspillé ce même senzu pour sauver la vie du génie le plus idiot qui soit.
Tu seras trop K.O après la tour du muscle pour enchaîner sur le tournoi.
Gero ne perdit pas plus de temps à demander s’il serait possible d’aller quémander un haricot de remplacement auprès des autres membres de la GN. Ou chez n'importe qui d'autre. Il ne posa plus la question car il la savait stupide. Tout le monde sait que les senzu c’est pas les bonbons à 0,5 zeni la demi-douzaine, qu’on se traîne dans la poche au point de les y oublier. Non, les senzu tiennent plus de la médaille d’or, le genre qui se mérite et qui ne se partage pas.
— Tu ne finis pas ton café Gero ?
— Il est froid.
— … Tu veux mon bacon ?
— … Passe.
— Tiens, finis tout, moi j’ai assez.
— 'k.
— Haha ça t’écorche vraiment la bouche un “merci” ?
— Je ne dis merci qu’à ceux que je vois comme des vaches à lait que je prévois de traire un jour.
— …
Ok, là je t'avoue que je ne sais pas comment je suis censé prendre ça, hahaha !
— …
Attaque silence. De type “continue de parler, je te prie, ça fait un bruit de fond sympa”.
Ou pas.
Car ce qui semblait au départ une attaque silence, s'apparenta bien vite à une attaque cardiaque.
Gero s'agrippa la poitrine. Et sembla bientôt étouffer, sous le regard halluciné du loup blanc.
Hiéronimus se mit à tousser de plus en plus grassement, de plus en plus frénétiquement.
— Wh… Qu… Mais qu'est-ce qui t'arrives ?! Tu… Tu veux un médecin ?! Dis-moi ce que je peux faire ! s'alarma Wolfgang.
— L… L… C… Cod… D'Accè… 654… 32… B9…
Je… Je… Va… Mon… mon petit-f… Protège… mon… pet…
Gero s'écroula face contre table.
Une bave épaisse s'écoula bientôt vers les rebords du meuble, avant d'aller heurter les carreaux.
Le regard de l'adolescent se fit alors plus vitreux que celui d'un poisson congelé de longue date.
Yamcha se leva brusquement de table, et se mit à reculer… puis à avancer… puis à reculer…
… comme sans plus de boussole interne.
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