J'annonce qu'il ne reste plus de 2 chapitres avant la fin du 1er arc et que l'écriture du 2ème a été achevée il y a peu !
J'en profite pour remercier Masenko pour sa fidélité au poste de lectrice et commentatrice (ça se dit ?

Mais SURTOUT, mes deux relecteurs : Xela et Omurah qui me suivent depuis plusieurs mois déjà. Un grand merci à vous pour votre patience, votre soutien ainsi que toute l'aide directe et indirecte que vous m'apportez !
Sur ce, place au chapitre !
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Chapitre 30
Le destin en main
... Quelques jours plus tard. ...
La baston de regard que se livraient Buu et Genïe au beau milieu de la cuisine s'étalait en longueur depuis une dizaine de minutes. Deux minutes en réalité. Une éternité à leurs yeux... Elle n’avait même pas été engagée d’un accord préalable. Elle s’était immiscée subitement, hostilement, sans qu’aucun des deux partis ne le souhaite vraiment.
Une part... Une seule part de gâteau survivait encore dans l'assiette posée sur la table siégeant au milieu de la pièce, baignant dans un silence de mort… Rien ne semblait pouvoir perturber les deux Djinns dans leur "combat" acharné. Pas même le bruit incessant - et ô combien insupportable - du tic-tac émanant du balancier de l'horloge accrochée au mur situé en face de la porte d'entrée. Une grimace déforma peu à peu le visage des deux Majins, tandis qu'ils se faisaient face tel des cowboys prêts à dégainer leur arme. À la différence près que celles des Djinns pouvaient s'avérer bien plus dangereuses qu'un simple révolver.
Leur KI augmenta brusquement, libérant un vent qui se diffusa dans toute la cuisine, brisant au passage plusieurs objets répartis sur le plan de travail longeant le réfrigérateur. La tension avait atteint son paroxysme. Un seul d'entre eux ressortirait vainqueur de cette "lutte". Un seul d'entre eux savourerait cette ultime pâtisserie dont le délicat et envoûtant parfum chocolaté irradiait délicieusement jusqu'à leurs narines.
La main droite de Buu tressautait régulièrement à la manière d'un cowboy paré à faire feu, [/font]jusqu'à former un poing qu'il serra légèrement. Ses yeux ne quittèrent pas une seule seconde la Gardienne qui persistait à le défier du regard. Plusieurs secondes s'écoulèrent sans qu'aucun des opposants ne bougent d'un millimètre, traquant le moindre signe de faiblesse de la part de l'autre.
La patience était de rigueur.
Inutile de se précipiter… Un seul mouvement brusque, et la partie serait terminée ! De quoi mettre en pelote les nerfs de Buu dont le sang-froid déclinait en flèche à mesure que le temps défilait.
Le démon fronça les arcades sourcilières. Elle tenait bon. Mais si elle croyait qu'elle l'emporterait cette fois-ci, elle se mettait le doigt dans l'oeil ! Elle avait déjà eu son heure de gloire lorsqu'elle s'était furtivement emparée de la tarte au citron qui s'exhibait fièrement dans le plat en verre figurant à côté du réfrigérateur, plusieurs minutes auparavant. Alors, pas question de la laisser s’en tirer à si bons compte. Elle ne la méritait pas. Lui, oui ! Et pour cause ; il venait de passer plus de quatre jours entiers sans rien manger, préférant s'entraîner pour continuer de progresser. Il avait beau être le guerrier le plus puissant de l'univers, ce n'était pas une raison pour se relâcher. C'était donc à lui de manger cette part de gâteau !
En réalité, il mangeait plus par gourmandise que par réelle nécessité. La constitution de son corps étant telle, qu'il pouvait aisément se passer de nourriture pendant au moins trois semaines. Mais il avait tellement pris l'habitude de manger régulièrement, que l'appel du sucre finissait par avoir raison de lui. Il le voulait ce dernier morceau… Et il l'aurait ! La victoire pencha finalement en sa faveur lorsque Genïe baissa légèrement ses yeux dans un bref élan d'étourderie.
Une erreur fatale ! La faille que Buu guettait depuis plusieurs minutes. Une chance qu'il ne fallait pas surtout pas laisser passer.
Il n'aura fallu que d'un seul instant. D'une micro seconde au guerrier rose pour s'emparer du précieux butin et mettre un terme à ce drôle « combat ». Les yeux de Genïe s'écarquillèrent et un grognement de rage s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle réalisa que le démon avait finalement eu raison d'elle au moment où il exhiba fièrement sous son nez la part de gâteau au chocolat avec un sourire jubilatoire.
— Hey ! C'est la mienne, je l'ai vu la première ! s'écria la Gardienne furieuse.
Le démon ne réagit pas, se contentant de contempler avec des yeux envieux la pâtisserie qu'il était sur le point de dévorer, comme si de rien n'était.
— Buu tu m'entends ? rends-là moi ! insista Genïe, les poings serrés.
La Majin se téléporta, puis dans un clignotement, réapparut face au Djinn. Elle tenta de lui arracher la part de gâteau des mains, mais Buu avait déjà levé son bras pour l'en empêcher.
— Allez, un petit effort, tu peux y arriver, lâcha Buu tandis que son sourire dévoilait désormais l'intégralité de ses dents. Ah bah non, finalement... conclut-il en voyants que la jeune Gardienne baisser les bras.
Un grognement de rage saisit l'ensemble la pièce. Genïe avait beau user de toute les stratégies, impossible de lui dérober cette fichue pâtisserie !
— Tu abandonnes déjà ? Dommage... Tu aurais peut-être pu avoir une petite chance... Allez, je vais être sympa, tiens ! dit-il en extirpant une petite miette du gâteau pour ensuite l'offrir à Genïe tandis qu'un sourire démoniaque s'étalait sur ses lèvres. Les yeux de la Majin s'arrondirent telles des soucoupes en voyant le minuscule morceau qui se perdait dans la main du démon. Et en plus, il se moquait d'elle ! C’était de la provocation ! Pire ! Le plus vicieux de tous les affronts !
— Ça, tu vas me le payer ! pesta la jeune Majin en fusillant le guerrier, tandis que de la fumée sortait par le troue des orifices sa tête.
— Ne me remercie pas, c'est tout naturel ! répondit le Djinn tandis que son sourire s'élargissait.
— Ah, tu veux la jouer comme ça ? Parfait ! acheva Genïe.
La démone se précipita sur la cuisinière, saisit le paquet de bonbons traînant sur l'une des plaques chauffantes et engloutit un à un les bonbons, sous les yeux ronds de Buu.
Le Majin se figea sur place, frappé de stupeur. C’était le dernier sachet de friandises qui restait dans la maison. Le paquet qu'il avait lui-même - et sans demander permission aucune -, sortit du placard et choisit de déguster lorsqu'il était rentré de son entraînement. Et voilà que cette maudite Djinn venait de le devancer... encore une fois ! Un grognement s'échappa des lèvres de Buu tandis que la colère déferlait dans son esprit. Il était hors de lui. Tel un enfant à qui on retirait son jouet favori. Sauf que là, on parlait de nourriture. C'était même peut-être pire... Il s'agissait de SON sachet, de SES bonbons à LUI !
Le geste de trop.
— DE QUEL DROIT OSES-TU MANGER MES BONBONS ! s'écria Buu, déchaînant une puissante vague d'énergie qui pulvérise la maison, les cents hectares de jardin ainsi que la moitié de la forêt avoisinant le manoir.
Genïe se statufia, les yeux grands écarquillés. C'était la première fois qu'elle voyait le Majin s'emporter. Pour un peu, son regard chargé de colère et son visage imprimé de veines lui faisait presque peur. Elle n'avait manifestement pas mesuré les conséquences de ses actes. Elle réalisa alors qu'elle avait été un peu trop loin…
Mais il l'avait cherché aussi ! Après tout, c'était bien lui qui avait lancé les hostilités... Il n'avait pas cessé de la chercher depuis qu'il était arrivé au manoir. D'ailleurs, que faisait-il là, au juste ? Tayrun s'était trompé. Elle aurait dû s'en douter... De quel droit se permettait-il de boire SES boissons et de manger SA nourriture ? Elle n'allait pas rester là les bras croiser à le laisser faire, tout de même ! Elle devait lui donner une bonne leçon ! Et elle avait bien savouré se petit vengeance... Hm... non. À la réflexion, Il valait mieux qu'elle garde cette pensée pour elle-même...
Le manoir se reconstituant autour d'elle après quelques brèves secondes, la fit presque oublier sa légère angoisse. D'une trop courte durée...
Tel un enfant privé de désert, Buu prolongea son bras pour s’emparer du sachet de friandises afin d’empêcher la Gardienne de tout dévorer, mais cette dernière prit la fuite dans le salon pour échapper à son assaut. Elle n’eut pas le temps de reprendre ses esprits que Buu avait déjà surgit face à elle. Mais sans qu'elle ne sache pourquoi - et alors qu'elle était sur le point de se téléreporter -, la Djinn s'orienta vers la table basse, puis y déposa le sachet de bonbons avant de s'affaler sur le canapé. Un sourire satisfait se tissa sur les lèvres de Buu. Vraiment efficace ce pouvoir. Le démon s’approcha de la table, reprit son dû, puis libéra la démone d’un claquement de doigts avant de prendre le chemin de la cuisine tout en dégustant les derniers bonbons restants…
Genïe cligna des yeux, quelque peu désorientée. Soudain, un grognement de rage s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle constata que Buu lui avait dérobé son paquet de friandises. Elle se précipita dans la cuisine, bien décidée à en découvre, quand une dizaines de sacs remplis de nourriture apparurent sur la table de la cuisine, suivit quelques secondes plus tard par Gluus et Ayaà les bras chargés de sacs à provisions.
La Gardenne plissa les yeux. Sauvé par le gong… On peut dire qu’ils tombaient vraiment à pic ! Quelques secondes de plus et cette cuisine se serait transformée en un vrai champ de bataille.
— On a loupé quelque chose ...? interrogea Gluus qui ne comprenait l'attitude étrange des deux Majins en face d'elle.
Le guerrier rose ne répondit pas, trop occupé à lorgner les tartes à la crème fraichement préparées par l'un des nombreux pâtissiers de la planète, se distinguer parmi les cake et autres gâteaux. Il avait tellement faim, que son estomac se tordait de douleur. Ses yeux se levèrent et son regard défia une fois de plus celui de Genïe.

À des kilomètres de là, très loin de l’agitation régnant au manoir, Tayrun observait avec attention son élève en plein exercice de magie.
Contrairement aux sorciers dont les pouvoirs provenaient -pour la plupart d'entre eux- uniquement par des objets tel qu'une amulette, une bague ou encore une baguette magique, les Magiciens naissaient avec la magie en eux. Elle faisait partie de leur être entier dès l'instant où ils venaient au monde. Certains même, les contractaient déjà dans le ventre de leur mère...
La première chose que Tayrun enseignait à ses élèves lorsqu'ils entraient en premier cycle, -soit à l'âge de dix ans-, était la découverte de leur propre énergie magique. L'étape où l'on prenait réellement conscience de tout ce que l'on pouvait et pourrait accomplir avec elle. Ce qui ne prenait guère plus de quelques mois. Lorsque cette notion était acquise, il leur enseignait comment projeter cette énergie hors de leur corps pour la transformer en sortilège ou en maléfice. Cet apprentissage était si éprouvant et laborieux que les jeunes débutants épuisaient rapidement toute leur magie. Certains d’entre eux devaient même attendre plusieurs jours avant qu’elle ne soit complètement régénérée…
[font=Century Gothic]Si Maelyss canalisait parfaitement sa propre énergie sans risquer de se retrouver à cours de magie et qu'elle exécutait et maintenait sans aucun effort n'importe quels sorts de deux et troisième cycle. L’art de capter et recevoir la magie provenant de l’extérieur - passage obligatoire pour accéder aux quatrième et cinquième degrés -, [/font]s’avérait bien plus difficile à effectuer…
— Ça suffit Maelyss arrête-toi ! s’exclama Tayrun, assit en tailleurs en face d'elle.
La fille de Gokû ouvrit brusquement les yeux tandis que l’aura qui l'animait s’estompait.
— Tu n’es pas du tout concentrée, reprit le Vergassien.
— Je sais… soupira la jeune femme.
Cela faisait des heures qu’ils étaient assis sur ces rochers, au sommet de cette colline verdoyante. Des heures qu’elle tentait d’appliquer les conseils de son mentor, en vain. Malgré tous ses efforts et sa bonne volonté, elle ne parvenait pas à ouvrir son corps afin de faire entrer la magie planant tout autour d’elle. La fatigue la tenaillait et son estomac criait famine depuis plus d'une heure...
La jeune femme se redressa, prit une grande inspiration et ferma les yeux tout en dévoilant à nouveau son aura verte. Plusieurs secondes s'écoulèrent et rien ne se produisit...
— C'est pas possible, je ne sens rien ! lâcha-t-elle en ouvrant les yeux pour fixer le Vergassien aux cheveux bruns.
— Maelyss, combien de fois devrais-je le répéter ? Tu dois penser avec ton corps et non ton esprit. C'est ton corps, le réceptacle de cette énergie.
-—Je le sais. J'ai beau essayé de me concentrer, je n'y arrive pas. C'est comme si quelque chose bloquait et m'empêchais de la capter...
— C'est normal. C'est ton corps qui réagit comme auto-défense. Il n'est pas naturellement disposé à s'ouvrir ainsi. Il faut le lui enseigner. Mais pour cela, tu dois absolument apprendre à dissocier ton corps de ton esprit. Car c'est lui qui créée ce blocage.
La métisse baissa légèrement les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Pense avec ton corps, pense avec ton corps... C'était facile à dire pour lui, il y arrivait parfaitement ! Enfin, pour un Mage de son niveau, cela n'avait rien d'étonnant. Cela faisait des mois qu'elle s'adonnait à cette pratique. Et qu'est-ce que ça donnait ? Rien. Que dalle, le néant ! Qu'est-ce qui clochait avec elle ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à mettre ce fichu exercice en pratique ? La théorie n'était pas si compliquée pourtant ! Maelyss inspira une seconde fois pour se calmer, puis entreprit une nouvelle tentative...
— Du calme, détends-toi, concentre-toi. Oublie tes pensées et ouvre ton corps. Laisse-le s’imprégner de la magie qui l’entoure. Ne résiste pas… murmura le Mage en fixant son élève. Non, non, non ! Stop, arrête tout, reprit-il tandis que l’aura de la guerrière disparaissait à nouveau. Tu es complètement dispersée, ça ne va pas du tout. Il va vraiment falloir y mettre du tiens. Comment veux-tu espérer passer tes examens de troisième degré si tu ne fais pas d’efforts ?
— Je… je fais ce que je peux, se défendit la fille de Gokû.
— Ce que tu peux, ce n’est pas suffisant ! répliqua Tayrun.
La guerrière détourna le regard, désemparée.
— De plus, les résultats de tes derniers examens sont loin d’être bons. Que t'arrives-t-il ? Ce n'est pas dans tes habitudes de te laisser aller de la sorte.
—Je ne sais pas. Avec tout ce qui s’est passé, je n’ai pas vraiment eu la tête à…
— Les événements récents ne devraient pas t’abstenir d’étudier.
— Mais c'est ce que je fais ! se défendit la jeune femme.
— Pas assez, manifestement. Maelyss, tu es en troisième degré ! Seuls les plus brillants peuvent accéder à ces études. Un niveau d’excellence qui ne te permet pas de te reposer sur tes lauriers. À moins que tu ne souhaites plus devenir chasseuse de Mage noir.
— Bien sûr que si !
— Alors ressaisi-toi, car tu ne pourras pas redoubler si tu échoues.
— Je sais, je suis désolée…
— Je suis conscient que c’est beaucoup de pression. Mais tu dois persévérer et continuer de travailler. Même si c’est dur.
Maelyss baissa les yeux, honteuse. C’était la première fois que Tayrun se montrait aussi dur avec elle. Mais elle ne pouvait pas le blâmer. Il est était vrai qu’elle s’était un peu relâchée depuis ces quelques mois. La preuve résidait dans ses résultats scolaires… Les études devenaient vraiment difficiles et elle se demandait si elle parviendrait à aller jusqu’au bout…
Le Mage observa un instant sa jeune élève. Ce n’était pas sans raison qu’il l’avait prise sous son aile. Elle ne s’imaginait pas un seul instant du pouvoir qui sommeillait en elle… Et si la Saiyanne se posait de sérieuses questions concernant son avenir, Tayrun, lui, n’avait pas le moindre doute quant à sa réussite. Mais si le Vergassien se montrait aussi exigeant avec son étudiante, ce n’était pas uniquement parce qu’elle avait du talent. Il savait qu’il ne survivrait peut-être pas à la bataille finale contre Darkon. Et Vergas ne pourrait demeurer sans dirigeant. Il fallait donc à tout prix qu’il s’assure qu’elle soit prête lorsqu’elle prendrait la relève. Après tout, c'était son héritage…