Bonne lecture à tous ^^
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Chapitre 35
Entre coeur et raison
Entre coeur et raison
— Tu es sûr de vouloir le voir ? interrogea Goten, perplexe.
Satan observa un instant de réflexion. Pour la première fois depuis qu'il avait pris sa décision, il hésitait. Et si Gohan avait raison ? Et si c'était de la folie de vouloir à tout prix revoir Buu ? Après tout, il ignorait comment le Djinn réagirait cette fois-ci en le voyant débarquer sur sa planète. Et après ce qu'il avait découvert sur le Djinn, le terrien se demandait si le Saiyan n'avait pas raison... Les débuts de négociations auprès de son gendre pour obtenir les informations concernant la vérité sur la mort de son ancien ami furent quelque peu difficiles. Les réponses du Saiyan étaient très évasives. Un peu trop au goût du Terrien...
La vérité était que lors d'une discussion avec son mari, Videl lui avait demandé de ne pas dévoiler les détails de l'affaire pour ne pas effrayer son père si ce dernier venait à poser des questions. N'en voyant pas non plus l'utilité, Gohan avait accepté de jouer le jeu. Mais il ignorait encore à quel point le père de sa femme pouvait se montrer insistant et déterminé. Il en fit du reste l'expérience lorsque ce dernier lui posa un ultimatum : celui de révéler à tout le monde que c'était en réalité lui qui avait vaincu Cell, s'il ne lui donnait pas les informations qu'il voulait. Un chantage très sournois, mais qui eut son effet sur le métis.
Il crut tout d'abord à une plaisanterie. Mais face à la détermination du Terrien, il finit par abdiquer. Il savait pertinemment que cette révélation aurait de lourdes conséquences sur lui et sa famille si son beau-père venait à mettre ses menaces à exécution. Et même s'il ne prenait pas toujours très au sérieux le comportement parfois léger et plaisantin du champion du monde, il ne tenait pas à prendre ce risque. Il lui exposa alors tout dans les moindres détails. Du moins, ce qu'il savait et ce qu'on lui avait raconté.
De l'arrivée de Babidi et ses sbires au 25ème tournoi des arts martiaux, le réveil du Djinn, en passant par la rébellion de ce dernier qui tua son maître. Le dédoublement du Majin. La raison pour laquelle il avait épargné Satan. Son combat contre Gotenks dans la salle de l'esprit et du temps, son duel contre lui... Sans oublier les multiples absorptions du démons qui avaient assimilé sa famille et ses amis. Leur libération grâce à fusion de Vegeta et son père en la personne de Vegeto avec l'aide des Potalas. Les dernières mutations de Buu...
Puis, il lui conta plus en détail la bataille finale au Kaioshinkai et la raison pour laquelle le petit Buu avait recraché son double enfantin. Quant à l'arrivée d'un Buu venu d'un autre monde, Gohan ne trouva hélas aucune réponse que le champion du monde ne savait déjà...
Satan mit plusieurs minutes à assimiler toutes les informations tant il fut déstabilisé par le récit du Saiyan. Certes, certains événements contés par Gohan ne lui étaient pas inconnus, mais jamais il n'aurait pensé que cette histoire se serait étalée aussi loin... Bien sûr, l'idée que cette aventure n'était en réalité pas le fruit de son imagination - comme il l'avait pensé au début -, avait fait son bonhomme de chemin depuis longtemps déjà. Pourtant, il se surprenait encore parfois à penser que tout ceci n'avait été qu'un affreux rêve. Un cauchemar dont il était heureux d'avoir pu se réveiller.
Et maintenant ? Qu'allait-il faire à présent qu'il disposait de tous ces renseignements au sujet du Djinn ? Fallait-il suivre le conseil avisé de sa fille et de son gendre et se méfier du démon ? Devait-il faire demi-tour et abandonner l'idée de le retrouver ? Satan oscillait. Sa raison l'appelait à rebrousser chemin, mais son coeur, lui, n'avait pas peur et l'incitait à poursuivre sa démarche... Il savait qu'il n'était plus celui qu'il avait connu. Mais une partie de lui ne pouvait se résoudre au fait de l'ignorer.
Lui apprendre les codes de bonne conduite et la vie en société. Tel était l'objectif que le champion du monde s'était fixé lorsqu'il comprit que l'attitude du Majin ressemblait ni plus ni moins à celle d'un enfant que l'on n'avait tout simplement pas éduqué. Une des raisons pour laquelle le père de Videl tenait tant à revoir le Djinn. Car au fond, il savait que ce dernier n'était pas si méchant. Il l'avait vu de ses propres yeux. Et même si ses actes jouaient en sa défaveur et que tout le monde était contre lui, Satan, lui, voulait continuer de croire en Buu.
Après tout, s'il avait réussi à s'adoucir à ses côtés, - allant même jusqu'à ce montrer gentil avec lui -, le terrien ne voyait aucune raison pour qu'il ne le soit pas avec d'autres personnes. Le tout était de le lui apprendre ! Il s'était beaucoup attaché à Buu, il était devenu un ami. Et il n'était pas question de le laisser tomber ! Il n'y avait plus qu'à espérer que le Djinn se montre coopératif et accepte son aide. Une tâche qui s'annonçait difficile. Mais Satan gardait espoir ! Et qui sait, peut-être réussirait-il à regagne sa confiance.
— Wouf !
L'aboiement de Bee sorti brusquement Satan de ses pensées. Il baissa les yeux, puis observa un instant son chien qui le fixait du regard. Ce dernier était impatient de voir le Djinn. Et son air guilleret et sa queue s'agitant vivement derrière lui étaient là pour le prouver.
— Oui, mon toutou, on y va ! Goten, c'est quand tu veux, lança le Terrien à l'adresse de l'adolescent.
— Si tu es sûr de toi, alors allons-y ! Mais je persiste à dire que ce n'est pas une bonne idée... marmonna l'adolescent avant de se téléreporter à la rencontre du Majin.

— Tu as absorbé une puissance magicienne. Une Vergassienne... s'exclama Tayrun.
Une puissante magicienne. Une puissante magicienne... ces paroles tournèrent en boucle dans l'esprit du Djinn tel un écho sans fin. Buu reposa sur la table la fraise en gélatine qu'il s'apprêtait à manger, tandis que l'ombre d'une grimace se peignait sur son visage. Alors, elle était là depuis le début... Même bien avant qu'il n'ait assimilé les Kaioshins. Enfin, s'il se référait aux dires du Mage. Mais dans ce cas, pourquoi n'avait-il subi aucun changement ? À moins... qu'elle soit à l'origine de ses dons magiques ? Non, impossible. Ses facultés étaient Majins et non Vergassiennes ! Puis, pour quelle raison Bibidi avait-il effacé ces souvenirs de sa mémoire ? Quel en était le but ?
Le Majin fixa la part de cake à la banane et aux pépites de chocolat trônant au milieu de la table basse, alors qu'une myriade de questions se bousculaient dans son esprit. Il fallait qu'il en sache plus sur cette mystérieuse locataire. Mais de quelle façon ? Son enveloppe corporelle avait atteint sa limite depuis longtemps. Seule son âme subissait encore. Et comme cela ne suffisait pas, cette dernière semblait prendre un malin plaisir à jouer à cache-cache dès qu'il tenait de la localiser. Qu'à cela ne tienne ! Si elle voulait jouer à ce petit jeu, ils allaient jouer à deux ! Et ce serait lui qui en sortirait vainqueur. Si elle croyait pouvoir lui échapper encore longtemps, elle se trompait lourdement. Buu avait la ferme intention de traquer cette hôte "indésirable". Et pour cela, il allait employer les grands moyens...

— Ah, bonjour monsieur Goten ! Comment allez-vous ? s'enquit une Majin bleu en souriant.
— Bonjour Ayaà, je vais bien merci ! Et vous ? J'ai contacté Tayrun et... commença le métis hésitant.
— Oui, il nous a dit que vous viendrez au manoir avec un ami pour voir monsieur Buu. Enchantée de vous connaître !
— Oh, moi de même mademoiselle ! répondit courtoisement le père de Videl à l'intention de la Djinn.
— Entrez donc, je vous en prie ! s'exclama cette dernière en écartant un peu plus la porte pour leur céder le passage.
Le duo s'exécuta aussitôt.
— Mais quel adorable chien vous avez là ! Salut, toi, fit Ayaà en approchant sa main pour lui caresser doucement la tête. L'animal fixa la démone et aboya tout en remuant la queue. Comment s'appelle-t-il ?
— Il s'appelle Bee ! répondit Satan.
— Ça lui va très bien ! releva la Majin, le sourire jusqu'aux oreilles. Venez vous installer au salon ! Je vais dire à monsieur Buu que vous êtes là, ajouta-t-elle. En attendant, puise-je vous servir quelque chose à boire ?
— Un verre d'eau ça ira très bien pour moi, indiqua Goten.
— Pour moi aussi, enchaîna le champion du monde.
— Parfait, je vous apporte ça !
Satan suivit l'adolescent au salon, puis s'installa dans le canapé quelque peu intimidé. Il avait été très surpris d'apprendre de la part de Goten qu'il existait des créatures similaires à Buu sur cette planète. Cette information avait fini peu à peu par attiser sa curiosité. D'où venaient-ils ? Avaient-ils tous la même couleur ? Étaient-ils tous comme gros comme le Buu qu'il avait connu ? Des questions que le champion du monde s'était empressé de soumettre au métis lorsqu'il avait décidé de se rendre sur la planète de son ami. Un mystère très vite élucidé par le Saiyan. Et le terrien était ravi de rencontrer les semblables du Majin.
Goten se mit à l'aise tout en observant son environnement. Ce n'était pas la première fois qu'il mettait les pieds dans la demeure de Tayrun. Ce dernier l'avait du reste invité à plusieurs reprises pour des cours particuliers. Mais il était toujours impressionné par l'immensité des pièces de la maison et surtout, leur décoration. Un agencement baroque avec une pointe de modernité. Touche apportée par les Majins résidants la propriété, préférant vivre un peu plus dans l'air du temps actuel.
Si cela ne tenait qu'à eux, ils auraient fait refaire toutes les pièces de la résidence depuis longtemps. Mais cette idée fut vite abandonnée lorsqu'ils virent la réaction peu enthousiaste du maître des lieux. Après tout, c'était sa demeure, il la décorait comme il le voulait. Et puis, ils s'y sentaient bien ici. Et ce manoir dégageait un puissant sentiment de sécurité. Une sensation que Goten et Maelyss éprouvaient également à chaque fois qu'ils pénétraient à l'intérieur...
Un léger soupir s'échappa des lèvres du fils cadet de Gokû. L'idée de revoir Buu ne l'enchantait pas. Mais Satan avait tellement insisté pour qu'il le conduise ici qu'il n'avait pas pu refuser. Et puis cela semblait tellement lui faire plaisir... Connaissant Buu il fallait se parer à toute éventualité. Il avait donc décidé de rester avec lui au cas où cela tournerait mal. Histoire de s'assurer que le champion du monde ne risque rien. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour que tout se passe bien...

— Monsieur Buu, vous avez de la visite, annonça Ayaà en entrant dans la bibliothèque du manoir.
Le démon fronça les arcades sourcilières. De la visite ? Lui ? Ses sens lui indiquaient la présence de deux nouveaux venus dans la demeure. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement à l'instant où il reconnu à qui appartenait la seconde aura.
Satan ?
Que faisait-il ici ? Et pourquoi était-il avec Goten ?
— J'ai pas le temps, j'suis occupé, lâcha-t-il en tournant les talons pour se diriger vers l'autre bout de la pièce, un gros bouquin sous le bras droit.
— Hum, hum ! Si je puis me permettre, ils ont insisté auprès du maître pour venir vous voir... fit remarquer la Majin sur le pas de la porte, les mains jointes contre son ventre.
— Oui et alors ?
— Et alors ? C'est très impoli de faire patienter des invités ! s'indigna la jeune femme en secouant la tête tandis qu'en grimace se tissait sur son visage.
Pour seule réponse, le démon lui tourna le dos et orienta son regard sur la trentaine d'ouvrages face à lui.
"Allez, tu peux faire un effort ! Et puis il y a Satan ! Tu ne vas pas congédier ton vieil ami, quand même !" raisonna la voix de la huitième locataire.
— Mets-là en veilleuse, j't'ai pas sonné !
— Pardon ? s'offusqua Ayaà.
"S tu ne le fais pas, tu le regretteras amèrement !"insista la Vergassienne.
"Fous-moi la paix !"
Et alors que le Djinn s'apprêtait à s'emparer d'un nouveau livre, quelque chose, - ou plutôt quelqu'un -, bondit brusquement contre ses jambes. Buu mit son geste en suspens, puis baissa les yeux. Bee, le chien qu'il avait soigné et recueilli le fixait d'un air enjoué. Le démon haussa une arcade sourcilière tandis qu'il observait d'un air dubitatif l'animal. Ce dernier tourna plusieurs fois autour de lui en remuant frénétiquement la queue puis avant posa ses pattes avant sur ses jambes en aboyant.
—Bee ! Bee ! Allons, mon chien reviens ! Tu n'as pas le droit de venir ici ! s'exclama le père de Videl qui avait poursuivit le quatripède jusqu'au premier étage. Le champion du monde caressa la tête de l'animal, puis s'empara de la laisse. Bo... bonjour Buu !
— Pourquoi es-tu venu ? interrogea ce dernier.
— On m'a dit que tu habitais ici désormais, alors je... je voulais venir te rendre visite. Et Bee était très impatient de te revoir ! indiqua le Terrien.
— Je ne vis pas ici, répondit Buu. Je viens juste pour manger et prendre des informations dans la bibliothèque.
— Ah, ah bon ? Mais où est-ce que tu vis alors ?
— Ici et là, où ça me chante. Je n'ai pas besoin de logement fixe où dormir. Je dors très peu.
— Ah, je comprends...
"Buu tu pourrais être un peu plus gentil ! N'oublie pas que c'est ton ami !"
"La ferme ! J'veux plus t'entendre !"
— Et que fais-tu de tes journées ? questionna Satan.
— J'étudie la magie.
— Ah oui, la magie ! Oui, oui, c'est très bien ça ! Mais dis-moi tu n'as pas recommencé à tuer j'espère !
— Non, je préfère absorber c'est encore mieux ! sourit le Djinn.
Un léger frisson d'angoisse parcourut l'échine de Satan à cette réponse. Mieux, mieux, ça dépendait pour qui... Enfin, la bonne nouvelle c'était qu'il ne tuait plus. Cela faisait une chose de moins à régler. Qui sait ? Peut-être qu'avec le temps, il réussirait à le convaincre d'abandonner la manie d'assimiler les gens. Un exploit qui n'était pas prêt à être réalisé... Le champion du monde des arts martiaux fixa un instant son ancien ami. Il avait tant de choses à lui demander. Il ne savait pas par où commencer...
Buu semblait légèrement plus ouvert au dialogue. Mais manifestement, pas encore assez pour entamer une réelle discussion. Encore moins une discussion sérieuse. Si au fil des jours il s'était habitué à l'imposante carrure du gros Buu, il n'en était pas tout à fait de même avec cette version-là. Certes, il était moins impressionnant que l'autre. Mais il dégageait quelque chose d'étrange qui intimidait quelque peu le Terrien, ne sachant pas trop de quelle façon tourner leur conversation. Un sentiment qui n'échappa pas aux sens aiguisés de Buu.
— Bon eh bien... je ne vais pas te déranger trop longtemps. J'imagine que tu as des choses à faire, alors... commença le terrien, hésitant.
— Tu peux rester si tu veux... acheva le Djinn en posant son gros livre sur la grande table table de la pièce avant de se tourner pour faire face au champion du monde.
Satan observa un instant de réflexion. Pour la première fois depuis qu'il avait pris sa décision, il hésitait. Et si Gohan avait raison ? Et si c'était de la folie de vouloir à tout prix revoir Buu ? Après tout, il ignorait comment le Djinn réagirait cette fois-ci en le voyant débarquer sur sa planète. Et après ce qu'il avait découvert sur le Djinn, le terrien se demandait si le Saiyan n'avait pas raison... Les débuts de négociations auprès de son gendre pour obtenir les informations concernant la vérité sur la mort de son ancien ami furent quelque peu difficiles. Les réponses du Saiyan étaient très évasives. Un peu trop au goût du Terrien...
La vérité était que lors d'une discussion avec son mari, Videl lui avait demandé de ne pas dévoiler les détails de l'affaire pour ne pas effrayer son père si ce dernier venait à poser des questions. N'en voyant pas non plus l'utilité, Gohan avait accepté de jouer le jeu. Mais il ignorait encore à quel point le père de sa femme pouvait se montrer insistant et déterminé. Il en fit du reste l'expérience lorsque ce dernier lui posa un ultimatum : celui de révéler à tout le monde que c'était en réalité lui qui avait vaincu Cell, s'il ne lui donnait pas les informations qu'il voulait. Un chantage très sournois, mais qui eut son effet sur le métis.
Il crut tout d'abord à une plaisanterie. Mais face à la détermination du Terrien, il finit par abdiquer. Il savait pertinemment que cette révélation aurait de lourdes conséquences sur lui et sa famille si son beau-père venait à mettre ses menaces à exécution. Et même s'il ne prenait pas toujours très au sérieux le comportement parfois léger et plaisantin du champion du monde, il ne tenait pas à prendre ce risque. Il lui exposa alors tout dans les moindres détails. Du moins, ce qu'il savait et ce qu'on lui avait raconté.
De l'arrivée de Babidi et ses sbires au 25ème tournoi des arts martiaux, le réveil du Djinn, en passant par la rébellion de ce dernier qui tua son maître. Le dédoublement du Majin. La raison pour laquelle il avait épargné Satan. Son combat contre Gotenks dans la salle de l'esprit et du temps, son duel contre lui... Sans oublier les multiples absorptions du démons qui avaient assimilé sa famille et ses amis. Leur libération grâce à fusion de Vegeta et son père en la personne de Vegeto avec l'aide des Potalas. Les dernières mutations de Buu...
Puis, il lui conta plus en détail la bataille finale au Kaioshinkai et la raison pour laquelle le petit Buu avait recraché son double enfantin. Quant à l'arrivée d'un Buu venu d'un autre monde, Gohan ne trouva hélas aucune réponse que le champion du monde ne savait déjà...
Satan mit plusieurs minutes à assimiler toutes les informations tant il fut déstabilisé par le récit du Saiyan. Certes, certains événements contés par Gohan ne lui étaient pas inconnus, mais jamais il n'aurait pensé que cette histoire se serait étalée aussi loin... Bien sûr, l'idée que cette aventure n'était en réalité pas le fruit de son imagination - comme il l'avait pensé au début -, avait fait son bonhomme de chemin depuis longtemps déjà. Pourtant, il se surprenait encore parfois à penser que tout ceci n'avait été qu'un affreux rêve. Un cauchemar dont il était heureux d'avoir pu se réveiller.
Et maintenant ? Qu'allait-il faire à présent qu'il disposait de tous ces renseignements au sujet du Djinn ? Fallait-il suivre le conseil avisé de sa fille et de son gendre et se méfier du démon ? Devait-il faire demi-tour et abandonner l'idée de le retrouver ? Satan oscillait. Sa raison l'appelait à rebrousser chemin, mais son coeur, lui, n'avait pas peur et l'incitait à poursuivre sa démarche... Il savait qu'il n'était plus celui qu'il avait connu. Mais une partie de lui ne pouvait se résoudre au fait de l'ignorer.
Lui apprendre les codes de bonne conduite et la vie en société. Tel était l'objectif que le champion du monde s'était fixé lorsqu'il comprit que l'attitude du Majin ressemblait ni plus ni moins à celle d'un enfant que l'on n'avait tout simplement pas éduqué. Une des raisons pour laquelle le père de Videl tenait tant à revoir le Djinn. Car au fond, il savait que ce dernier n'était pas si méchant. Il l'avait vu de ses propres yeux. Et même si ses actes jouaient en sa défaveur et que tout le monde était contre lui, Satan, lui, voulait continuer de croire en Buu.
Après tout, s'il avait réussi à s'adoucir à ses côtés, - allant même jusqu'à ce montrer gentil avec lui -, le terrien ne voyait aucune raison pour qu'il ne le soit pas avec d'autres personnes. Le tout était de le lui apprendre ! Il s'était beaucoup attaché à Buu, il était devenu un ami. Et il n'était pas question de le laisser tomber ! Il n'y avait plus qu'à espérer que le Djinn se montre coopératif et accepte son aide. Une tâche qui s'annonçait difficile. Mais Satan gardait espoir ! Et qui sait, peut-être réussirait-il à regagne sa confiance.
— Wouf !
L'aboiement de Bee sorti brusquement Satan de ses pensées. Il baissa les yeux, puis observa un instant son chien qui le fixait du regard. Ce dernier était impatient de voir le Djinn. Et son air guilleret et sa queue s'agitant vivement derrière lui étaient là pour le prouver.
— Oui, mon toutou, on y va ! Goten, c'est quand tu veux, lança le Terrien à l'adresse de l'adolescent.
— Si tu es sûr de toi, alors allons-y ! Mais je persiste à dire que ce n'est pas une bonne idée... marmonna l'adolescent avant de se téléreporter à la rencontre du Majin.

— Tu as absorbé une puissance magicienne. Une Vergassienne... s'exclama Tayrun.
Une puissante magicienne. Une puissante magicienne... ces paroles tournèrent en boucle dans l'esprit du Djinn tel un écho sans fin. Buu reposa sur la table la fraise en gélatine qu'il s'apprêtait à manger, tandis que l'ombre d'une grimace se peignait sur son visage. Alors, elle était là depuis le début... Même bien avant qu'il n'ait assimilé les Kaioshins. Enfin, s'il se référait aux dires du Mage. Mais dans ce cas, pourquoi n'avait-il subi aucun changement ? À moins... qu'elle soit à l'origine de ses dons magiques ? Non, impossible. Ses facultés étaient Majins et non Vergassiennes ! Puis, pour quelle raison Bibidi avait-il effacé ces souvenirs de sa mémoire ? Quel en était le but ?
Le Majin fixa la part de cake à la banane et aux pépites de chocolat trônant au milieu de la table basse, alors qu'une myriade de questions se bousculaient dans son esprit. Il fallait qu'il en sache plus sur cette mystérieuse locataire. Mais de quelle façon ? Son enveloppe corporelle avait atteint sa limite depuis longtemps. Seule son âme subissait encore. Et comme cela ne suffisait pas, cette dernière semblait prendre un malin plaisir à jouer à cache-cache dès qu'il tenait de la localiser. Qu'à cela ne tienne ! Si elle voulait jouer à ce petit jeu, ils allaient jouer à deux ! Et ce serait lui qui en sortirait vainqueur. Si elle croyait pouvoir lui échapper encore longtemps, elle se trompait lourdement. Buu avait la ferme intention de traquer cette hôte "indésirable". Et pour cela, il allait employer les grands moyens...

— Ah, bonjour monsieur Goten ! Comment allez-vous ? s'enquit une Majin bleu en souriant.
— Bonjour Ayaà, je vais bien merci ! Et vous ? J'ai contacté Tayrun et... commença le métis hésitant.
— Oui, il nous a dit que vous viendrez au manoir avec un ami pour voir monsieur Buu. Enchantée de vous connaître !
— Oh, moi de même mademoiselle ! répondit courtoisement le père de Videl à l'intention de la Djinn.
— Entrez donc, je vous en prie ! s'exclama cette dernière en écartant un peu plus la porte pour leur céder le passage.
Le duo s'exécuta aussitôt.
— Mais quel adorable chien vous avez là ! Salut, toi, fit Ayaà en approchant sa main pour lui caresser doucement la tête. L'animal fixa la démone et aboya tout en remuant la queue. Comment s'appelle-t-il ?
— Il s'appelle Bee ! répondit Satan.
— Ça lui va très bien ! releva la Majin, le sourire jusqu'aux oreilles. Venez vous installer au salon ! Je vais dire à monsieur Buu que vous êtes là, ajouta-t-elle. En attendant, puise-je vous servir quelque chose à boire ?
— Un verre d'eau ça ira très bien pour moi, indiqua Goten.
— Pour moi aussi, enchaîna le champion du monde.
— Parfait, je vous apporte ça !
Satan suivit l'adolescent au salon, puis s'installa dans le canapé quelque peu intimidé. Il avait été très surpris d'apprendre de la part de Goten qu'il existait des créatures similaires à Buu sur cette planète. Cette information avait fini peu à peu par attiser sa curiosité. D'où venaient-ils ? Avaient-ils tous la même couleur ? Étaient-ils tous comme gros comme le Buu qu'il avait connu ? Des questions que le champion du monde s'était empressé de soumettre au métis lorsqu'il avait décidé de se rendre sur la planète de son ami. Un mystère très vite élucidé par le Saiyan. Et le terrien était ravi de rencontrer les semblables du Majin.
Goten se mit à l'aise tout en observant son environnement. Ce n'était pas la première fois qu'il mettait les pieds dans la demeure de Tayrun. Ce dernier l'avait du reste invité à plusieurs reprises pour des cours particuliers. Mais il était toujours impressionné par l'immensité des pièces de la maison et surtout, leur décoration. Un agencement baroque avec une pointe de modernité. Touche apportée par les Majins résidants la propriété, préférant vivre un peu plus dans l'air du temps actuel.
Si cela ne tenait qu'à eux, ils auraient fait refaire toutes les pièces de la résidence depuis longtemps. Mais cette idée fut vite abandonnée lorsqu'ils virent la réaction peu enthousiaste du maître des lieux. Après tout, c'était sa demeure, il la décorait comme il le voulait. Et puis, ils s'y sentaient bien ici. Et ce manoir dégageait un puissant sentiment de sécurité. Une sensation que Goten et Maelyss éprouvaient également à chaque fois qu'ils pénétraient à l'intérieur...
Un léger soupir s'échappa des lèvres du fils cadet de Gokû. L'idée de revoir Buu ne l'enchantait pas. Mais Satan avait tellement insisté pour qu'il le conduise ici qu'il n'avait pas pu refuser. Et puis cela semblait tellement lui faire plaisir... Connaissant Buu il fallait se parer à toute éventualité. Il avait donc décidé de rester avec lui au cas où cela tournerait mal. Histoire de s'assurer que le champion du monde ne risque rien. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour que tout se passe bien...

— Monsieur Buu, vous avez de la visite, annonça Ayaà en entrant dans la bibliothèque du manoir.
Le démon fronça les arcades sourcilières. De la visite ? Lui ? Ses sens lui indiquaient la présence de deux nouveaux venus dans la demeure. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement à l'instant où il reconnu à qui appartenait la seconde aura.
Satan ?
Que faisait-il ici ? Et pourquoi était-il avec Goten ?
— J'ai pas le temps, j'suis occupé, lâcha-t-il en tournant les talons pour se diriger vers l'autre bout de la pièce, un gros bouquin sous le bras droit.
— Hum, hum ! Si je puis me permettre, ils ont insisté auprès du maître pour venir vous voir... fit remarquer la Majin sur le pas de la porte, les mains jointes contre son ventre.
— Oui et alors ?
— Et alors ? C'est très impoli de faire patienter des invités ! s'indigna la jeune femme en secouant la tête tandis qu'en grimace se tissait sur son visage.
Pour seule réponse, le démon lui tourna le dos et orienta son regard sur la trentaine d'ouvrages face à lui.
"Allez, tu peux faire un effort ! Et puis il y a Satan ! Tu ne vas pas congédier ton vieil ami, quand même !" raisonna la voix de la huitième locataire.
— Mets-là en veilleuse, j't'ai pas sonné !
— Pardon ? s'offusqua Ayaà.
"S tu ne le fais pas, tu le regretteras amèrement !"insista la Vergassienne.
"Fous-moi la paix !"
Et alors que le Djinn s'apprêtait à s'emparer d'un nouveau livre, quelque chose, - ou plutôt quelqu'un -, bondit brusquement contre ses jambes. Buu mit son geste en suspens, puis baissa les yeux. Bee, le chien qu'il avait soigné et recueilli le fixait d'un air enjoué. Le démon haussa une arcade sourcilière tandis qu'il observait d'un air dubitatif l'animal. Ce dernier tourna plusieurs fois autour de lui en remuant frénétiquement la queue puis avant posa ses pattes avant sur ses jambes en aboyant.
—Bee ! Bee ! Allons, mon chien reviens ! Tu n'as pas le droit de venir ici ! s'exclama le père de Videl qui avait poursuivit le quatripède jusqu'au premier étage. Le champion du monde caressa la tête de l'animal, puis s'empara de la laisse. Bo... bonjour Buu !
— Pourquoi es-tu venu ? interrogea ce dernier.
— On m'a dit que tu habitais ici désormais, alors je... je voulais venir te rendre visite. Et Bee était très impatient de te revoir ! indiqua le Terrien.
— Je ne vis pas ici, répondit Buu. Je viens juste pour manger et prendre des informations dans la bibliothèque.
— Ah, ah bon ? Mais où est-ce que tu vis alors ?
— Ici et là, où ça me chante. Je n'ai pas besoin de logement fixe où dormir. Je dors très peu.
— Ah, je comprends...
"Buu tu pourrais être un peu plus gentil ! N'oublie pas que c'est ton ami !"
"La ferme ! J'veux plus t'entendre !"
— Et que fais-tu de tes journées ? questionna Satan.
— J'étudie la magie.
— Ah oui, la magie ! Oui, oui, c'est très bien ça ! Mais dis-moi tu n'as pas recommencé à tuer j'espère !
— Non, je préfère absorber c'est encore mieux ! sourit le Djinn.
Un léger frisson d'angoisse parcourut l'échine de Satan à cette réponse. Mieux, mieux, ça dépendait pour qui... Enfin, la bonne nouvelle c'était qu'il ne tuait plus. Cela faisait une chose de moins à régler. Qui sait ? Peut-être qu'avec le temps, il réussirait à le convaincre d'abandonner la manie d'assimiler les gens. Un exploit qui n'était pas prêt à être réalisé... Le champion du monde des arts martiaux fixa un instant son ancien ami. Il avait tant de choses à lui demander. Il ne savait pas par où commencer...
Buu semblait légèrement plus ouvert au dialogue. Mais manifestement, pas encore assez pour entamer une réelle discussion. Encore moins une discussion sérieuse. Si au fil des jours il s'était habitué à l'imposante carrure du gros Buu, il n'en était pas tout à fait de même avec cette version-là. Certes, il était moins impressionnant que l'autre. Mais il dégageait quelque chose d'étrange qui intimidait quelque peu le Terrien, ne sachant pas trop de quelle façon tourner leur conversation. Un sentiment qui n'échappa pas aux sens aiguisés de Buu.
— Bon eh bien... je ne vais pas te déranger trop longtemps. J'imagine que tu as des choses à faire, alors... commença le terrien, hésitant.
— Tu peux rester si tu veux... acheva le Djinn en posant son gros livre sur la grande table table de la pièce avant de se tourner pour faire face au champion du monde.
EDIT:
Un new dessin de super green ranger! Merci à lui pour cette magnifique illustration :3