Mizuumiii a écrit:Makai a écrit:Le passage où on entend la musique de Flow dans BoG (qui est d'ailleurs le seul bon moment du film).
Sinon les séries animées DB/Z/GT avaient des épisodes très bien dessinés certes, mais pour trouver des scènes techniquement bien "animées" faut vraiment creuser. Même Super est plus susceptibles de contenir des scènes bien animées.

Souffrance que de lire que DB Super, série réalisée dans un souci d'économie par Tôei Animation, "est plus susceptible de contenir des scènes bien animées".
Que ça ait un attrait particulier, aux yeux de certains, car le rendu fait moins "old school", ok.
Que la nouvelle palette de couleurs plaise, ok.
Que le chara-design de Tadayoshi Yamamuro plaise, ok.
Mais de là à dire que l'animation est meilleure, c'est vraiment se méprendre sur le sujet.
Avant toute chose, NON, je ne dis pas que DB Super ne comporte aucune scène de qualité. Ce serait totalement faux puisque Super nous a proposé des séquences d'anthologie, très soignées et maîtrisées.
Néanmoins, aujourd'hui Tôei Animation oeuvre dans une volonté de limiter la production de frames : autrement dit, une réduction drastique du nombre de dessins par épisode. Pourquoi ? Parce que le Japon rencontre une pénurie d'animateurs. Moins nombreux sont ceux à vouloir exercer ce métier aujourd'hui. Tôei n'est pas le seul studio touché par ce problème.
Là où certains studios ont fait le choix de produire moins de dessins animés, Tôei a voulu continuer à travailler sur de nombreuses licences différentes en même temps, éparpillant donc son personnel qui doit être sur tous les fronts et créant ainsi des plannings surchargés et des absences de vrais talents de l'animation sur certains épisodes.
Alors, pour compenser leur manque de personnel, Tôei s'est lancé dans la sous-traitance à l'étranger : création de studios secondaires dans d'autres pays (Philippines, Chine, Corée du Sud, Taiwan, entre autres). Cela peut sembler intéressant, car ça crée de l'emploi et ça forme de nouveaux talents. Mais il n'en est rien. Ou presque rien. Un animateur débutant est payé moins qu'un citoyen Français touchant un SMIC (les "in-between" (animateurs débutants chargés des dessins secondaires) touchent en moyenne 600 à 750 € / mois : autrement dit, ils ne vivent pas de leur métier et, considérant le rythme infernale de production chez Tôei Animation, finissent souvent par jeter l'éponge, brisant une carrière qui aurait pu, dans un autre studio, être mémorable).
Ce n'est pas une généralité, même si ça arrive très souvent.
Il y a toujours eu des in-between dans l'animation japonaise. Heureusement. Cela permet, une fois ces jeunes formés, de renouveler le personnel. Mais autrefois, la sous-traitance ne se faisait pas à l'étranger. Les in-between pouvaient alors profiter de l'expérience des animateurs clés et des Directeurs de l'animation et de leur judicieux conseils. Aujourd'hui, c'est impossible puisque chacun travaille dans son propre pays. C'est l'un des premiers freins à la formation d'un nouveau personnel.
Le second frein, c'est l'abandon de ces jeunes animateurs : alors qu'ils ont accumulé de l'expérience au gré des épisodes sur lesquels ils ont travaillé, leur départ oblige le studio a recommencer le processus de formation à zéro avec d'autres débutants (qui, pour certains, abandonneront à leur tour puisque le noeud du problème reste le même : un salaire indécent pour une charge de travail journalière considérable).
Vient ensuite le problème des animateurs expérimentés : les animateurs clés.
Si certains animateurs travaillant sur DB/DBZ/DBGT sont encore présents sur DBS, les équipes dans lesquelles ils interviennent sont très, TRES hétérogènes.
Avant on avait régulièrement 4 ou 5 génies sur un même épisode. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'un ou deux, corrigés par un Superviseur de l'animation débordé de travail car sollicité de toutes parts par Tôei Animation.
Comment produire sereinement et professionnellement dans ces conditions ?
Plutôt que de réduire le nombre de licence à un nombre plus adaptés à son effectif, Tôei a eu la """""brillante idée""""" de réduire le nombre de dessins par tout un tas de procédés : frame unique subissant un tremblement ou un effet de flou aux extrémités, zoomlines et speedlines animées à la place du personnage, zoom ou dézoom sur un dessin unique quand un personnage s'éloigne, gros plans plus nombreux (moins de détails à animer), réduction du nombre d'effets de lumière, utilisation de la CGI (animation générée par ordinateur), 12 principes essentiels de l'animation non respectés (
[ici), parties du corps animées de manière robotique (seuls les bras sont animés alors que le corps devrait suivre en cas de coup de poing, par exemple) et j'en passe.
Le but étant pour Tôei de continuer à travailler sur beaucoup de licences différentes, sans ralentir leur production alors qu'il conviendrait mieux de travailler sur moins de séries animées / films / anciennes licences déterrées à la fois, pour alléger les plannings du personnel et le rendre disponible afin de constituer des équipes homogènes, comme autrefois.
Les seules fois où les équipes sont constituées à l'ancienne, avec plusieurs animateurs vétérans, c'est lors des épisodes climax qui, étrangement, mettent tout le monde d'accord ou presque (épisode de Gokû SSJ contre Beerus, Gokû SSJ Blue Kaiôken, Trunks et Gokû Blus contre Zamasu et Black, épisode de Vegetto Blue, Golden Freeza contre qui combat chez Baba la voyante, entre autres).
On va me répondre que DB et DBZ possédaient des épisodes ignobles. Oui. C'est vrai. Mais cela avait un sens. Histoire de développer sur ce point, ce sont, le plus souvent, les épisodes supervisés par l'équipe d'Uchiyama ou l'équipe d'Ebisawa qui étaient les moins jolis, esthétiquement parlant. L'effectif de leurs équipes était restreint et donc, moins onéreux, permettant d'économiser le budget alloué à la série animée afin de l'utiliser pour d'autres épisodes aux équipes plus conséquentes et donc, plus chères.
Quand Uchiyama travaillait sur un épisode, moult autres équipes très qualifiées travaillaient sur les épisodes suivants, souvent irréprochables ou presque. Le temps moyen pour concevoir un épisode est compris entre 4 et 6 semaines. Un épisode d'Uchiyama permettait, en plus d'économiser de l'argent, de laisser du temps à X autres équipes le temps nécessaire à produire des épisodes de qualité.
Et il en va de même pour l'équipe d'Ebisawa, très souvent critiquées pour ses dessins vraiment pas tops.
Aujourd'hui, cette stratégie n'opère plus, car Tôei n'accorde plus le même soin à Dragon Ball.
Alors comment une série animée produite aussi chaotiquement pourrait posséder une animation de meilleure facture que ses "prédécesseuses", des séries plus peaufinées, réalisées par des équipes plus expérimentées, plus homogènes, moins surchargées dans leurs emplois du temps et au budget plus important ? Impossible, ou alors de manière très éphémère, comme les fameux épisodes climax réalisés à l'ancienne.