Foenidis a écrit:C'est donc bien ça : quand il défend un coupable, le rôle de l'avocat est de trouver des excuses à l'inexcusable pour faire de lui la victime de son propre crime.
Il y a une différence entre excuses et explications.
Foenidis a écrit:Trancher la vie d'un ou de plusieurs enfants, massacrer en masse, battre sa femme à mort... devient moins grave parce que la vie du coupable a été affectée par telle ou telle circonstance, évènement ?
Ce n'est pas que c'est moins grave. C'est que la sanction devra être adaptée. Quel intérêt pour la société de mettre en taule quelqu'un pendant 15 ans pour un viol si entre les faits et son jugement il a développé une maladie dégénérative qui l'empêche de lever ne serait-ce que le petit doigt ? Serait logique de punir de la même manière le primo-meurtrier et celui qui en est à son quatrième ?
Foenidis a écrit:
Désolée, pour les crimes les plus odieux, j'encadre pas. Parce que ces circonstances, ces évènements, une immense majorité les subi tout autant, voire de façon plus violente. Ils ne deviennent pas des tueurs pour autant.
Oui enfin la défense "il a eu une enfance malheureuse", ça marche quand même pas des masses.
Foenidis a écrit:Comment, en tant qu'avocat, peut-on se sentir bien en obtenant seulement 9 ans de prison pour une mère qui a tué huit de ses enfants ? HUIT ! ... et qui sort au bout de seulement 4 ans d'incarcération.
Cet avocat a donc réussi à convaincre la justice - et donc notre société - que 6 mois de prison suffisent à compenser le vol d'une vie entière ?
Comment doit-on recevoir ce message ?
Un mère jouit du droit de vie et de mort sur ses enfants, c'est ça ?
Les juges ont dû trouver que (8 X 80) 640 ans de prison ça faisait beaucoup pour une seule personne. Et puis accessoirement, la loi du talion est abolie depuis longtemps.
Foenidis a écrit:Que l'avocat puisse travailler à expliquer pour soulager les victimes et l'opinion publique du poids du "pourquoi", oui. Qu'il en profite pour coller une auréole au-dessus de la tête de son client, non.
Tu as vu beaucoup de plaidoiries où l'avocat collait une auréole au-dessus de la tête d'un trancheur de vie d'un ou de plusieurs enfants, massacreur en masse ou batteur à mort de femme ?
Foenidis a écrit:Hitler était-il un psychopathe ? C'est un peu comme si cet avocat expliquait qu'un mec qui tue une dizaine de personnes en est obligatoirement un, mais que passer à des millions amène à se poser la question.
Un psychopathe est-il coupable ? (levier de la responsabilité, qui est celui de l'avocat)
La logique voudrait que la balance penche du côté du "non". Après tout, un malade n'est pas responsable de sa maladie. Seulement, dans ce cas, pourquoi tout un chacun devrait-il faire l'effort de réprouver ses plus bas instincts ? Parce qu'au final, c'est bien de ça qu'il s'agit. Il suffit de se lâcher pour que le psychopathe qui sommeille en chacun de nous se réveille.
Non. Justement le malade n'a pas la possibilité de refreiner ses pulsions et c'est pourquoi il n'est pas accessible à une sanction pénale.
Foenidis a écrit:Il y a là un problème jusqu'ici insolvable. La prison n'est pas le remède idéal, sa menace sert avant tout de garde-fou, au sens propre comme au figuré, à ceux tentés de céder aux mêmes excès. Il paraît plus humain de soigner que de condamner, mais le jour où le meurtre ferait l'objet d'un simple traitement médical, comment croire que les passages à l'acte pourraient diminuer ?
Insoluble, le problème.
Et le jour où on pourra gérer les meurtres par un simple traitement médical, ça ne sera plus si grave que ça de tuer quelqu'un qu'on pourra ramener à la vie.
Foenidis a écrit:Je pense que les avocats devraient autant penser à cette question qu'à leur score en terme de compétitivité à alléger les peines des coupables.
Préjugé.