Les notions de droit ont été inventées par l'homme, et l'homme est perfectible.
Oui c'est court mais je tenais à dire ça.
Sur l'impunité relative des hommes (tout court), auteurs d'agressions sexuelles en revanche, le faible taux de condamnations semble s'expliquer par un grand nombre de facteurs:
Pour les autres mesures qui pourraient être mises en place pour aider les victimes (spots de publicité sur le harcèlement, meilleure formation des enquêteurs, associations de victimes pour accompagner dans les démarches, etc.), elles tiennent plus du changement des comportements que d’un véritable changement de l’organisation judiciaire.
La statistique sur les « seulement » 2 à 8% de déclarations mensongères ne change strictement rien à ce sujet.
En revanche, il m'apparait sain qu'ils ne croient pas sur parole toute personne venant dénoncer un crime ou un délit.
Zhatan a écrit:On pourrait tout à fait avoir des tribunaux spéciaux pour ce genre d'affaire. Avec des juges formés à ce genre d'affaire et des gendarmes formés à l'enregistrement de ces plaintes (on pourrait aussi parler de l'accompagnement des victimes).
Zhatan a écrit:On pourrait discuter de cette pratique courante qui consiste à passer les crimes en délit (même si c'est souvent fait dans "l'intérêt" de la victime du fait des délais très longs de traitement des affaires, cela contribue à minimiser ce genre de crime) et cela pose la question plus générale des moyens alloués à la justice.
Zhatan a écrit:On pourrait discuter d'une présomption irréfragable d'absence de consentement pour les mineurs de moins de 13 ans (15 ans, ça me paraît vieux, mais bon). Bien sûr, chacune de ces mesures peut être discutée mais il y a des choses à faire, je crois.
Zhatan a écrit:La statistique sur les « seulement » 2 à 8% de déclarations mensongères ne change strictement rien à ce sujet.
Avoir cela en tête permet tout de même de ne pas accabler la victime (potentielle, disons) alors qu'il y a en réalité peu de chance qu'elle mente. Donc garder une certaine réserve certes, pourquoi pas, mais ça veut dire ne pas accabler la victime potentielle non plus.En revanche, il m'apparait sain qu'ils ne croient pas sur parole toute personne venant dénoncer un crime ou un délit.
Il y a une différence entre ne pas croire sur parole et mettre en doute la parole. On peut être neutre voire bienveillant sans prendre la parole du plaignant pour argent comptant. On peut enregistrer la plainte sans rendre la victime responsable de son agression.
Pourquoi des juridictions particulières pour les délits/crimes sexuels et pas pour d'autres infractions ?
De plus, la correctionnalisation ne peut se pratiquer qu'avec l'accord (au moins tacite) de toutes les parties, y compris la partie civile.
Du coup, ça me permet de rebondir sur un projet en cours auquel tu me fait penser : Le gouvernement souhaite créer des tribunaux criminels afin de juger les crimes punis de quinze à vingt ans de réclusion.
Cela dit, tu as raison, être reconnu comme victime de viol n'est pas la même chose qu'être déclaré victime d'une simple agression sexuelle.
Oui bien sûr, c'est ce que je préconisais (meilleure formation des enquêteurs = meilleure formation pour gérer correctement ces dossier).
Zhatan a écrit:Parce qu'on considère que ce sont des infractions particulières, qui concernent l'intime doublement : l'intimité des victimes (la sexualité est relativement taboue, personne n'hésite à porter plainte pour un cambriolage sauf cas particuliers) et les coupables sont souvent des proches. Et du fait de la nature même de l'enquête et de jugement : difficulté pour la collecte des preuves, difficulté de la parole... etc. Pour ces raisons, on pourrait considérer que des précautions particulières sont à prendre, aussi bien pour la sécurité que l'intégrité des victimes (et des agresseurs potentiels, par ailleurs).
Du coup, ça me permet de rebondir sur un projet en cours auquel tu me fait penser : Le gouvernement souhaite créer des tribunaux criminels afin de juger les crimes punis de quinze à vingt ans de réclusion.
Ça changerait quoi ? Et quel est le but ?
Pour ce qui est de la protection des victimes et témoins, les procès peuvent tout-à-fait avoir lieu à huis-clos mais ce n'est peut-être pas de cela dont tu parles ?
Tu me diras, les juges professionnels aussi mais on doit globalement considérer que ce n'est pas le cas vu le recours massif à la correctionnalisation des viols
Les viols et agressions sexuelles, ben c'est du droit pénal, c'est tout. Et les juridictions spécialisées en droit pénal sont le tribunal correctionnel et la Cour d'assises.
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