CHAPITRE 93
Problèmes d'Hokage
L'ermite aux Byakugan observait les cieux de ses yeux. Ses pupilles si performantes avaient repéré un étrange mouvement dans l'immensité spatiale. En fait, cela venait directement de la planète autour de laquelle il gravitait...
Car Hamura Ōtsutsuki, au même titre que son frère et les plus grands défunts sages de l'Univers, avait élu résidence sur ce satellite du Paradis.
Et ce que le jumeau du Rikudō Sennin observait à présent était une créature qui volait dans l'espace depuis la planète jusqu'à eux. Ses immenses ailes, inutiles dans le vide, semblaient pourtant dégager une énergie suffisante pour le propulser dans cette immensité.
Cela faisait longtemps qu'il l'avait remarqué, car l'animal volait ainsi depuis plusieurs jours, à une vitesse suffisante pour pouvoir couvrir une telle distance astronomique en un temps record.
C'était là la prouesse d'un dragon.
Mais il n'était pas seul. Sur son dos se tenaient trois individus, qui avaient visiblement réussi l'exploit de dompter la Bête.
L'une d'eux était d'ailleurs responsable de l'étrange sphère érigée pour tous les contenir et qui les protégeait de l'espace. Un autre en profitait quant à lui pour parsemer ce cocon de végétation qui leur assurait une autosuffisance. Quant au dernier, il alimentait l'ensemble en eau.
Et les quatre ne tarderaient plus à arriver, sous l’œil attentif du gardien de ces lieux.
Leur entrée dans l'atmosphère fut brutale et lumineuse, mais ne déclencha aucune réaction chez l'Ōtsutsuki qui pouvait à présent remarquer l'immense dragon rougeoyant battre majestueusement des ailes tandis que la sphère se dissipait, que la végétation se rétractait et que l'eau s'évaporait.
Hamura n'avait pas bougé d'un pouce. Et visiblement, il avait prévu avec une précision remarquable leur position d'arrivée, car lorsque la créature ailée rejoignit le sol, elle eut la surprise de se retrouver nez à nez avec le sage immobile, apposé contre son bâton.
Les trois humains sur son dos ne l'avaient quant à eux pas encore remarqué, pas plus qu'ils n'avaient senti son insondable Chakra. Et d'énergies, tous en disposaient assurément de remarquables.
Et si le dragon, à lui seul, n'aurait guère eu à rougir même devant la puissance dévastatrice d'un Bijū, cela n'était guère surprenant. Il fallait dire qu'il n'était pas n'importe lequel...
– Ignir, le salua calmement Hamura.
Roi Dragon de Feu.Il s'agissait bien du plus puissant des dragons de son monde avant de finir terrassé par le redoutable Acnologia à la suite d'un combat acharné. La créature fixa l'Ōtsutsuki avec un mystérieux mélange de surprise et de méfiance. Visiblement, en dépit de cette salutation, lui-même ignorait qui était ce sage énigmatique.
À ses côtés atterrissaient ses trois cavaliers, partageant la même expression en observant le frère du Rikudō Sennin.
– Qui êtes-vous ? demanda l'un d'eux.
C'était un homme au regard calculateur et aux cheveux argentés.
– Le Byakugan... murmura la femme aux côtés du dragon.
Serait-ce un Hyūga ?Elle était particulièrement remarquable par sa chevelure écarlate.
L'homme au centre avait finalement l'apparence la plus banale. Il était plutôt grand, ses cheveux étaient plutôt châtains et ses yeux plutôt bruns... Son expression était un peu moins méfiante que celles des trois autres et tournait davantage vers la curiosité.
Et pourtant, en dépit de sa banalité apparente, il avait étonnamment la plus grande présence. Il fallait dire que son Chakra était sans nul doute le plus puissant des quatre – peut-être même par rapport au dragon...
– Vous êtes qui ? demanda-t-il alors simplement, sans une once de méchanceté.
– Hamura Ōtsutsuki.À ces mots, le dragon laissa échapper un soupire de stupeur et se mit à trembler.
– N'aie crainte, tenta de l’apaiser la femme à ses côtés en apposant un doux contact de sa main contre son poitrail.
– N'espérez pas vous opposer à nous, menaça l'homme aux cheveux argentés à l'adresse de l'ermite.
– Imbécile ! s'exclama Ignir.
Il vient de votre monde...
– Ça ne change rien, répliqua l'autre sans perdre de ses yeux durs les Byakugan du sage.
– ... et il est le frère de celui que nous cherchons, ajouta alors le dragon.
Ses paroles furent suivies d'un silence. Le plus puissant du groupe, silencieux durant l'échange, s'approcha d'un air gêné.
– Veuillez excuser mon petit frère, dit-il en tendant une main rassurante.
Il a un petit côté parano...
– Et toi, tu es trop naïf, grommela le concerné en croisant les bras.
Hamura observa d'un air interdit la main que lui tendait l'homme.
– Pourquoi me présentez-vous votre membre ? demanda-t-il alors.
– Ah, euh... Ouais, c'est vrai que si vous êtes le frère du Rikudō Sennin, vous devez pas être super au fait de nos cultures.Il retira sa paume qu'il plaça derrière son cou, laissant échapper un rire gêné, avant de se tourner vers son cadet.
– Imagine que Madara ait réagi comme ça pour notre poignée de main historique...Il se mit soudain à pouffer puis éclata ouvertement de rire. Son frère grommela quelques paroles indistinctes tandis que la femme soupirait. Quant au dragon, en dépit de son sang reptilien, il ne put visiblement s'empêcher de laisser couler une goutte de sueur.
Après ce nouvel instant de malaise visiblement parfaitement maîtrisé par le plus étonnant individu du quadrio, ce dernier se retourna vers Hamura avec un sourire sincère.
– Je vous présente mon épouse, reprit-il en montrant la femme aux cheveux rouges,
Mito Uzumaki.Il attendit un court instant une éventuelle réaction d'Hamura, qui ne vint cependant pas.
– Et donc mon frère, poursuivit-il,
Tobirama Senju.Le concerné ferma les yeux, agacé.
– Et moi, déclara-t-il enfin avec un clin d’œil,
c'est Hashirama.Un nouveau silence suivit ses paroles. Hamura se contenta de les étudier un temps qu'il fut difficile de définir.
Quand soudain, un sourire se dessina sur les lèvres du sage, au grand soulagement du Senju qui semblait ne plus si bien gérer cette situation trop calme.
– Uzumaki... Senju... Je me disais bien qu'il y avait un air de famille...Ses paroles surprirent le trio d'humains qui se regardèrent sans comprendre.
– Bien, reprit Hamura.
Et que faîtes-vous ensemble ?
– Eh bien... commença Ignir.
S'il ne put terminer, c'est qu'il venait de se prendre une tape amicale sur l'épaule. Elle venait d'Hashirama.
En soi, cela n'aurait pas dû l'interrompre. Pourtant, aussi surprenant que cela pût paraître, le dragon se retrouva propulsé tête la première face contre terre.
– Désolé, désolé ! s'excusa le fautif tandis que le dragon se relevait et lui adressait un regard de braise.
J'avais pas fait gaffe que j'étais passé en mode Sennin...
– Effectivement, remarqua Hamura,
pour les initiés au Senjutsu, ce monde est un puits énergétique difficilement maîtrisable...Tobirama fronça les sourcils, croisant les bras. La sensation de puissance qui émanait de son frère était terriblement oppressante. Ignir lui-même n'avait jamais ressenti pareil pouvoir. Quant à Mito, elle ne pouvait s'empêcher de frissonner, sous le regard désolé de son mari qui ne parvenait pas à se débarrasser de cette incroyable énergie.
– Bien, reprit l'homme aux Byakugan, pas du tout perturbé.
Si ma compréhension est exacte, vous aspirez à rencontrer mon frère, le Rikudō Sennin. Veuillez me suivre, je vous prie.***
– Ce gamin... gronda Tsunade en fixant le jeune ninja de dos.
Laisser une femme ainsi encombrée...
– Hmpf, grommela ledit encombrement, lequel n'était nul autre que son alter-ego Sannin, dont la démarche encore difficile obligeait son associée à le supporter.
– N'a-t-il aucune manière ? reprit-elle sans s'occuper de son partenaire vexé.
À notre époque, les gosses avaient un minimum d'éducation...Jiraiya lui jeta un coup d’œil en biais.
– On ne peut en blâmer ses parents, murmura-t-il sombrement.
– Tu crois ? réagit-elle vivement.
Jiraiya fronça les sourcils.
– Je n'arrive toujours pas à croire que le Yondaime ait pu enfermer Kyūbi dans son propre fils, exprima Tsunade en fixant le symbole en spirale sur le dos de Naruto.
Le regard de l'ermite sembla s'égarer à l'horizon.
– Cela fait longtemps que j'y songe... répondit celui-ci.
Je connaissais suffisamment Minato... Il n'aurait jamais fait une telle chose s'il n'y avait pas été obligé.Étonnamment, Tsunade se montra intriguée par ses paroles.
– Que veux-tu dire ?
– Il savait quelque chose de très important. Et il a scellé Kyūbi dans son propre enfant, en espérant qu'il apprendrait quoi en faire.
– ...
– Quand est-ce qu'on s'arrête ? marmonna Naruto.
C'est pas tout ça, mais je dois encore m'entraîner !Jiraiya fixa un instant le jeune ninja, pensif, avant de lui montrer d'un signe de tête un acacia isolé, à quelques dizaines de mètres de leur position, enveloppant le sol à ses pieds d'une ombre qui ne serait que bienvenue.
Et tandis que Naruto s'éloignait en courant, Jiraiya eut la surprise de constater que Tsunade le fixait. Elle semblait prendre ses paroles particulièrement au sérieux.
– Penses-tu que... Cela ait quelque chose à voir avec le Saiya-jin ?
– ...***
* Une ouverture... ! *Gokū venait de se lancer directement sur Kyūbi. Le démon les avait de nouveau rejoints, comme chaque jour, pour un autre combat susceptible de réveiller les Enfers.
Profitant d'une faille créée par Ichigo, et suivant les conseils de leur maître, le jeune guerrier venait d'abattre un puissant coup dans la truffe du démon, déstabilisant ce dernier.
Aussitôt, le sol s'était fissuré sous les pattes du Renard, sur plusieurs dizaines de mètres, suite à une technique tranchante de la lame du Shinigami. L'effet fit légèrement perdre l'équilibre au monstre à l'instant où une série de parchemins explosifs étaient projetés contre ses oreilles par Minato.
La multitude de détonations qui suivit acheva de le faire chanceler et le titan s'effondra. Sa pupille entrouverte vit alors juste en face d'elle le guerrier qui lui lança sa plus célèbre technique. Encaissant un Kamehameha à bout portant, le monstre ne remarqua pas le deuxième Getsuga Tenshō que lançait Ichigo, cette fois-ci directement au niveau de sa tempe, tandis qu'un immense Rasengan de Minato s'abattait sur son crâne.
La synchronisation et la localisation précises des trois techniques telles que dirigées par le Yondaime Hokage, combinées à leurs puissances respectives, parvinrent à sonner la Bête.
– Ça devrait suffire, murmura Minato, observant d'un regard soucieux le monstre étendu dont la bave se répandait au sol.
Je ne ressens plus rien...
– Vous parlez de votre besoin quotidien de vous fritter avec ce démon ? interrogea ironiquement Ichigo.
Minato acquiesça d'un signe de tête tandis que Gokū s'approchait du Bijū étourdi en l'observant avec une fascination sans cesse renouvelée.
– Bon sang, je n'arrive toujours pas à croire qu'il soit aussi fort...
– Viens, Gokū, l'intima son maître.
On s'en va.Après que le guerrier eût rejoint ses deux compagnons, le trio se volatilisa pour réapparaître plus loin.
– Vos styles se sont affinés, nota alors Minato.
Il en va de même pour vos capacités d'analyse et de coordination.
– Grâce à votre enseignement, déclara alors le guerrier.
– Détrompe-toi, tempéra le Yondaime.
Jusqu'ici, je n'ai fait que corriger vos aptitudes au corps à corps. Mais dans ce domaine, en dépit de vos styles respectifs, vos compétences sont déjà très élevées... Je pense n'avoir que peu de choses à vous apprendre...
– Ne dîtes pas ça, Minato-sensei, répliqua Gokū.
Votre style de combat est impressionnant. De tous les combattants que j'ai rencontrés, votre art est le plus efficace.
– Mais vos propres arts diffèrent trop des miens pour que je puisse efficacement les optimiser, fit remarquer le Shinobi.
Gokū comprenait où voulait en venir son maître. L'enseignement dont ils avaient hérité disposait de nombreuses bases communes, mais pas au point de pouvoir permettre au Yondaime d'identifier leurs points faibles et axes d'amélioration. C'était sans doute encore plus le cas pour Ichigo, qui avait clairement adapté ses mouvements à son arme.
Cela n'avait quand même pas empêché Minato de lui apporter quelques conseils issus de son expérience et d'une de ses anciennes partenaires de combat.
– Attendez, intervint Ichigo.
Vous êtes en train de nous dire que ce sont là les limites de votre enseignement ?!Minato lui jeta un coup d’œil surpris, puis éclata d'un rire gêné.
– Eh bien, oui, reconnut-il en passant sa main derrière sa nuque.
Du fait de vos parcours respectifs, je ne vois pas quoi vous apprendre de plus en Taïjutsu...
– VOUS ÊTES SÉRIEUX ?! s'exclama le Shinigami.
Gokū ouvrit grand la bouche de stupeur – et de déception. Pour une fois, les deux disciples du Yondaime Hokage semblaient s'accorder.
– Je vous aurais cru plus enthousiastes... s'étonna Minato face à leur réaction.
C'est pourtant souvent le cas, chez les apprentis ninjas, quand finit un cours de Taïjutsu...Ses deux interlocuteurs restaient sans voix. Un sourire amusé se dessina alors sur les lèvres de l'Hokage.
– ... et que commence le Ninjutsu.