Oh mais ça, c'est dans le meilleur des cas ! C'est à dire celui des très grosses maisons d'éditions.
Parce que de mon côté, côtoyant nombre d'auteurs et plus particulièrement dans les genres SFFF qui sont emmenés par de petites et moyennes maisons d'éditions, la chanson est toute autre.
L'auteur ne glande rien, dans 99% des cas,
Faux !
C'est l'éditeur qui fera la promo.
Et l'auteur !
Qui se déplace dans les librairies, les salons, les conventions, répond aux interviews... et ça, gratos ?
C'est bien l'auteur.
C'est tout juste si certains éditeurs leurs remboursent les déplacements (je connais des auteurs qui le font sur leurs deniers).
Pire, dans les plus petites maisons d'édition, la majorité des ventes sont celles que les auteurs font d'eux mêmes.
L'éditeur qui fera la relecture et ré écriture obligatoire etc
AVEC l'auteur ! Lors de cette étape, auteur et directeur littéraire bossent autant l'un que l'autre.
(discussions sur les suggestions de corrections, soumission des corrections faites par l'auteur, retour du directeur littéraire, etc.)
L'editeur qui pondra le titre et la couverture.
Vrai... et faux.
Le bouquin arrive toujours avec un titre, l'éditeur ne le change que s'il pense qu'il ne convient pas... ce qui entraîne presque toujours une concertation avec l'auteur = échange et réflexion à deux.
Pour la couverture, c'est très variable selon les éditeurs. Certains imposent la couverture et informent juste l'auteur quand d'autres établissent une relation entre l'illustrateur/graphiste et l'auteur. Donc là encore, il y a des auteurs qui ne glandent pas "rien".
L'éditeur qui fera les tirages.
Non, ça c'est l'imprimeur. Et là encore l'auteur intervient. Il reçoit un bon à tirer pour consultation et l'impression ne démarre qu'après son accord.
Dans le cas de l'édition de roman, la maison d'édition fournit un travail bien bien plus considérable que l'auteur.
Vraiment très drôle !
Tu connais la réponse de Picasso à une femme qui s'offusquait de le voir réclamer une grosse somme pour un croquis qui lui avait pris rien de temps à faire ? « Non Madame, ce sont des années de travail. »
Et même sans le travail d'acquisition des techniques qui différencient l'écrivain du commun des mortels, l'écriture de certains romans demande parfois des années de travail... notamment parce que certains genres/histoires demandent des recherches importantes en marge de l'écriture proprement dite.
Et que dire de la création en elle-même ? La matière grise ? Ce qui fait que ce récit ou ce trait de crayon sont uniques !
Ce que certains appellent talent, est composé à 80 % de travail.
Asura dessine comme un dieu, oui, mais combien d'entre vous ont une idée du nombre d'heures d'entraînement qu'il lui a fallu et il lui faut encore pour maintenir un tel niveau ? Combien imaginent l'investissement personnel que cela représente ?
Cela est si conséquent que la plupart d'entre vous sont même incapables de le concevoir. Pour une grande majorité, le mec qui dédicace son bouquin ou sa BD, il a simplement reçu un don du ciel, c'est juste un veinard, quoi.
D'ailleurs très bien illustré par :
Perso si je devais prendre une année sabbatique le temps d'écrire un roman, bah je pourrais pas, pas les moyens, même sans attendre les chiffres de vente qui me sauveront probablement pas.
Voilà, comment les gens voient l'activité d'auteur : il suffit de s'asseoir devant un clavier et de taper ce qui nous passe par la tête.
Ben mon p'tit père, si j'avais les moyens, je te la paierais ton année, rien que pour rigoler en te voyant te débattre pour essayer de faire éditer ton truc.
En nombre d'heures de travail - exception faite de certains trucs écrits ou dessinés avec les pieds, bien entendu - le nombre d'heures de travail de l'auteur dépasse de trèèès loin celui des services de l'éditeur, tous corps de métier confondus.
Et pas seulement dans le travail en amont, mais un style soigné, ce sont des centaines, des milliers d'heures de relecture et corrections, parfois des années de travail.
Autre détail qui a son importance : l'éditeur et les autres vivent grâce au travail de plusieurs auteurs (des dizaines pour les plus petits, des centaines/milliers pour les plus gros). L'auteur, lui n'a que sa production personnelle.
Remarque qu'auteurs et éditeurs rament souvent autant à gagner leur vie. Le nombre de petites et moyennes maisons d'édition qui coulent tous les ans a de quoi faire peur. Seulement, c'est un mal silencieux, invisible pour qui ne suit pas ce milieu.
Et puis, selon moi, le grand méchant n'est pas tant chez l'éditeur que le distributeur. Parce que lui, il ramasse sans trop d'efforts, hein !
Résumons :
C'est le mec qui se charge de prendre les bouquins et de les distribuer dans les réseaux commerciaux. C'est un peu une sorte de monopole détenu par deux grosses boîtes en France si je ne me trompe pas. Ces boîtes ont la particularité de CHOISIR les éditeurs et les livres qu'elles veulent bien distribuer. Ce qui veut dire que les éditeurs sont coincés, ils ne peuvent pas faire autrement que passer par eux et toute leur activité en dépend ! (un peu moins maintenant avec le numérique) ET ce sont les distributeurs qui fixent leur prix. On en revient un peu au système qui fait que l'agriculteur patine dans la misère quand grossistes et supermarchés se gavent du fruit de son travail.
Et puis ce que réclament les auteurs, ce n'est pas de devenir millionnaire en vendant un millier de bouquins, mais d'être plus justement rémunéré au sein de la filière qu'ils font vivre. Parce que non, recevoir le plus petit pourcentage alors que c'est toi qui fournis le plus gros du travail et qui permet à tout le monde de travailler, ce n'est pas normal... et encore moins quand par dessus le marché, on te rackette le peu que tu as réussi à gagner.

Antarka a écrit:Quand je vois ma nana, ses deux bac+5 et son SMIC mensuel dans l'édition (+ les avances de frais parce que faut bien que l'auteur ait un stand), je pense pas que les éditeurs se fassent une si grosse marge que ça.
Je signale, juste au passage, que la corrélation entre les deux faits n'a rien d'évident.
Le marché du travail fonctionne selon le système de l'offre et de la demande, or, le nombre de demandeurs d'emploi dans tous les secteurs administratifs est largement supérieur à l'offre = des emplois sous-payés.
« Si t'es pas content, va voir ailleurs, y'en a 50 qui attendent ta place. »
J'ai vu passer des annonces qui demandent deux qualifications post-bac + langue étrangère pour un salaire au smic.
Et puis si une maison d'édition n'est pas compétitive, c'est un peu facile de mettre ça sur le dos de la rémunération de ses auteurs !
Surtout qu'ils paient tout autant les pots cassés que leur éditeur qui ne réussit pas à être rentable.
Que l'éditeur fasse donc sont travail, foutre de dieu !
À lui de choisir les bons textes et de se bouger pour les vendre...
Je suppose que si ta nana avait le choix de se barrer pour un meilleur contrat, elle l'aurait fait. À moins qu'elle aime bosser pour cette boîte là, tant pis pour la paye, remarque, ça arrive. Mais ne viens pas mettre ça sur le dos des auteurs, please.