Questions et débats sur le droit

[Foenidis]

Ah mais clair !
"Gagner la Guerre", est écrit à la première personne, tu vivras donc toute l'aventure dans la peau de ce "bon" Benvenuto...

(pardon pour ce petit HS culturel au milieu du droit).

[Antarka]

J'ai une question sur le droit du travail.

J'ai un pote qui est encore ambulancier. Suite à la promotion de sa nana il veut démissionner (enfin faire une rupture conventionnelle) de sa boîte et profiter un peu de leur gamin, donc compte sur le chômage sur une période allant de 6 à 12 mois (je le juge pas, ça fait 10 ans qu'il fait ce taf de merde et je comprend qu'il ait besoin d'un break).

Le soucis qui se pose et auquel j'ai pas su répondre vient du fait qu'il a 9 semaines de congés payés non prises. Qui seront donc payées par l'employeur dans le solde de tout compte. Mais ça repousse d'autant (9 semaines ici) le début du versement de ses alliés chômage (déjà de 6 semaines à la base, +9 donc).

Donc il comprend pas et moi non plus. Ou est l'intérêt de se faire payer des congés qu'on a pas pris si ça te coûte finalement autant à cause d'une carence chômage prolongée d'autant que la durée de ces congés ?

Déjà que le montant de la prime pour une rupture conventionnelle est une énorme blague (il a droit à 850 balles pour plus de 3 ans dans la boîte)...

[Foenidis]

Les indemnités de congés payés sont tout simplement considérées comme... des congés payés par l'assurance chômage.
Si ton pote avait pris ses congés avant la fin de son contrat, il serait resté chez lui en étant payé, eh ben là, c'est pareil. L'assurance chômage considère qu'elle n'a pas à l'indemniser alors qu'il est déjà payé par son employeur pour les jours en question.

Donc si ne pas prendre ses congés payés pour se faire du pognon quand tu embrayes sur un nouveau contrat est valable, quand tu n'as rien d'autre derrière que le chômage, ça ne marche pas.

Mais ce n'est pas tout à fait perdu non plus, parce qu'en repoussant la date de début des droits, tu retrouves le nombre de jours en question à la fin si jamais tu ne parviens pas à retrouver du boulot d'ici là (seulement, c'est au taux du chômage, pas à celui de ton ancien emploi). M'enfin, il vaut mieux avoir retrouvé avant d'en arriver là... ^^^"

Je m'interroge quand même sur cette pratique de la rupture conventionnelle à la demande des salariés qui donne droit au chômage. Parce que je me suis retrouvée dans la merde sur mon dernier poste à cause du collègue qui en a fait autant (et n'a pas été remplacé, j'ai dû me taper le boulot de deux personnes). Alors non seulement il est parti avec un indemnité plutôt coquette, mais il voulait en plus en profiter pour se la couler douce aux frais de la princesse en Polynésie. Pas de bol, le chômage, ça ne marche que si tu restes en métropole.

NB : il est quand même parti un mois là-bas et est rentré avec une blessure infectée après s'être coupé sur des coraux... ce qui lui a coûté un séjour à l'hôpital. Le pouvoir des ondes négatives.

[Antarka]

Ondes négatives ? Carrément ? Salaud d'être humain qui a voulu faire un break entre deux emplois. Qu'il creve.

Dsl doit y avoir des trucs basiques que je pige pas. Si j'ai pas pris 9 semaines de CP, qui auraient valu disons 2000€ dans les ambus. On me paye ces 2000€, mais Pôle Emploi en me reculant de deux mois les allocations me fait perdre 2000€ à son tour.
Bilan : c'est comme si j'avais jamais eu ces CPs non ? Sauf si je vais exploiter la totalité de la durée de droit du chômage ? (En gros si j'ai droit à 30 mois, ils finiront 9 semaines plus tard ici ?).

Sinon l'indemnité coquette pour une rupture conventionnelle n'existe pas. C'est une blague cette indemnité. Si ton collègue a eu bien plus, c'est qu'il a magouillé ou a brillamment négocié (ou menacer)
Et perso j'ai vu bien des patrons payer des indemnités pour éviter un procès ensuite (ils filent quelques milliers maintenant pour éviter d'en perdre 50000 aux prud'hommes 5 ans plus tard). Mais c'est parce que je parle d'un domaine où la plupart sont de gros pourris aussi, et que les salariés n'ont pas les moyens de se payer un médiateur et encore moins un avocat.

Perso dans ma dernière boîte j'ai pas eu la rupture conventionnelle parce que cet enfoiré voulait pas, j'ai du démissionné. Après 2 ans et demi de taf de nuit j'aurais eu droit à 700€ de rupture en gros (je trouve pas ça coquet, c'est ridicule).

[Foenidis]

Le mec est parti avec plus de 10 000 euros de cagnotte (il avait 17 ans de boîte).
J'estime qu'avec le pognon qu'il a encaissé au passage, ce pendard avait largement de quoi prendre un congé sabbatique.

Ben non, désolée, mais les gens qui se mettent au chômage pour se la couler douce sur le dos de nos impôts, je ne trouve pas ça cool du tout !
C'est à cause de tels connards que les gens qui ont vraiment du mal à retrouver un emploi se font traiter de fainéants.

[Antarka]

Ça y est je vais m'énerver.

Alors l'indemnité étant de 1/5 de salaire mensuel par année d'ancienneté, pour avoir 10000€ en 17 ans... Gnagnagna produit en croix gnagnagna...
Il gagnait 3000€ par mois ton collègue ? Normalement oui. C'est vraiment abusé 10000€ après 17 ans de boulot aussi ? 3 gros mois de salaire pour 17 ans d'ancienneté ? Que tu sois un peu aigrie/envieuse ok (moi je le suis) mais c'est objectivement si déraisonnable que ça ?


Dans ce cas 3000€ par mois, c'est pas abusé dès le départ ? Perso tu me files un salaire pareil, en 17 ans j'epargne (beaucoup) plus de 100 000€. Pas juste 10000.

Perso si ça pouvait être avantageux pour moi, je le ferais. Je trouve pas anormal de vouloir prendre un gros break dans notre société pourrie. Qui profite encore de la vie ? (Bon à 3000€ par mois oui, plus facile qu'avec un SMIC). Y'a plein de métiers qui te laissent pas vivre à côté, qui te laissent pas la liberté de prendre de vraies vacances, ou même simplement de faire du sport en club.

Je vais dévier sur la politique mais on devrait pas avoir à tous travailler. Déjà c'est impossible, la société n'a pas besoin de ça, et ça la complexifie énormément. Le plein emploi est une connerie, et qui plus est ça ne garanti pas un niveau de vie correct.
Moi je suis pour qu'on OBLIGE les gens à arrêter de bosser, par roulement de quelques années, pour laisser une chance aux autres de bosser aussi. Ce qui posera un problème que si tu as BESOIN de travailler pour vivre correctement (la aussi la société devrait évoluer en ce sens).

Perso j'ai déjà abusé du chômage. Plus de 28 mois dans ma vie (dont 24 de formation). Et vu les 50-60h par semaine de moyenne que je me suis tapé les 10 années précédentes, j'avais bcp de mal à me considérer comme un profiteur privilégié quand je touchais mes 900-950€ du chômage à la fin du mois. J'étais plutôt en train de me demander comment j'allais survivre à tout ça (réponse : en coloc, sans véhicule motorisé et en cultivant pas mal ses produits).

Et concernant le collègue, il va donc se barrer avec en gros 3000€ (en incluant la prime ET les congés payés) et devra donc tenir 15 semaines avec ça (sachant qu'a la fin du 4eme mois, il touchera donc. La louche 300€ et aura ses premières vraies allocations à la fin du 5eme mois).
Je refuse de considérer qu'il a de la chance. C'est une sodomie sans préparation.

[Foenidis]

Déraisonnable ?

Quand t'es viré, non.
Quand c'est toi qui te casses, oui.

Envieuse ? Non. Parce que je trouve ça malhonnête, et je suis quelqu'un qui aime bien pouvoir se regarder dans les yeux quand je me vois dans le miroir.

L'honnêteté, c'est une question de respect de son prochain.
Si tout le monde était honnête, la vie serait déjà plus simple, plus belle.

Perso si ça pouvait être avantageux pour moi, je le ferais. Je trouve pas anormal de vouloir prendre un gros break dans notre société pourrie. Qui profite encore de la vie ? (Bon à 3000€ par mois oui, plus facile qu'avec un SMIC).

Bah oui, voilà. Qu'il ait envie de prendre un break, très bien, ça se comprend (quoique, à quatre ans de la retraite... il a plutôt calculé son coup pour ne plus rien branler).
Mais comme tu le soulignes, ce type avait largement les moyens de ne pas le faire payer au système de solidarité, son break. En attendant, à côté, tu vas avoir la pauvre femme qui élève seule ses gamins qui verra ses droits se réduire comme peau de chagrin parce que les gens tels que lui se gavent.

Sympa l'idée du système du roulement de l'emploi. Mais ça coûterait trop cher, on ne pourrait plus jeter à la rue les pauvres bougres qui arrivent en fin de droits.

[Antarka]

Bah c'est rentable de mettre des gens à la rue. Ça permet d'aménager les villes, de mettre des pentes la où ils pourraient dormir, ou des clous, ou des douches, ça crée du travail à priori plus que ce que feraient des logements sociaux.

Putain j'ai mal à mon ironie.


Bon sinon je peux pas être d'accord avec toi sur ton collègue. C'est la société qui est mal foutue, lui n'a rien à se reprocher selon moi.
Sinon autant hurler sur tout ceux qui touchent plus que le SMIC. Et aller chercher tout ces enfoirés partis à la retraite après 15 ans de service public et 3 gamins pour les remettre au taf.

J'arrête le H.S, à priori j'ai ma réponse pour mon pote, même si la réponse me plaît pas.


Parait qu'en France on devrait être content de tout nos acquis sociaux toussa. De quels acquis on parle déjà ?

[niicfromlozane]

Les indemnités de congés payés sont tout simplement considérées comme... des congés payés par l'assurance chômage.
Si ton pote avait pris ses congés avant la fin de son contrat, il serait resté chez lui en étant payé, eh ben là, c'est pareil. L'assurance chômage considère qu'elle n'a pas à l'indemniser alors qu'il est déjà payé par son employeur pour les jours en question.

Ça paraît effectivement assez normal.

[Batroux]

Maintenant que le mot race est supprimé de la constitution, est-ce que ça annihile l'existence du racisme ?

Une petite pensée aux utilisateurs réguliers de l'interjection "La con de ta -motquiestsupprimé- !".
Ça va être dur mais vous allez passer le cap (ou le bep comme vous voulez).

[Bushido]

Merde, les forains ne pourront plus dire "race de tes morts", maintenant.

[Antarka]

Du coup on pourrait connaître les alternatives ? Parce que "genre" c'est a priori réservé à l'identité sexuelle.

Donc ? Couleur ? C'est pas un peu péjoratif ? Typé(e) ?

[desa]

Du coup on pourrait connaître les alternatives ? Parce que "genre" c'est a priori réservé à l'identité sexuelle.

Donc ? Couleur ? C'est pas un peu péjoratif ? Typé(e) ?

Éthnie ca marche pas?

[Foenidis]

L'ethnie, c'est pour l'héritage socio-culturel ... la race c'est une « subdivision de l'espèce fondée sur des caractères physiques héréditaires représentée par une population »
(définition CNRTL).

Mais il est vrai que les deux se croisent la plupart du temps, enfin, se croisaient la plupart du temps. Parce qu'aujourd'hui, le brassage des populations est tel que beaucoup de pays perdent les repères physiques à peu près homogène qui composaient leur population et que les frontières socio-culturelles tendent à s'uniformiser tout en se diversifiant, se diluant les unes dans les autres (tout en étant fortement contaminées par la culture occidentale, il faut bien l'avouer). On ne parle d'ailleurs plus guère d'ethnie que pour de petites populations à la culture caractérisées par de fortes traditions ancestrales.

Et je pense que c'est en raison de ce brassage que le mot "race" devient tricard alors qu''à la base, il n'y a rien de péjoratif. Pas plus que de dire de quelqu'un qu'il est blond, roux,ou brun.

Bon, peut-être que les insultes à la mode ces dernières décennies y sont aussi pour quelque chose.

[Lalilalo]

Maintenant que le mot race est supprimé de la constitution, est-ce que ça annihile l'existence du racisme ?

Le mot "race" n'est pas encore supprimé de la constitution puisque la réforme constitutionnelle n'a pas encore été adoptée.

Le paradoxe est qu'à l'origine, l'interdiction de la discrimination selon la race avait pour objectif de montrer que la République française rejetait les idéaux racistes des dictatures des années 30/40.

Mais la mauvaise rédaction laisse penser que le principe de la distinction de l'espèce humaine en races est admis.

Du coup, je préfère la formulation proposée par la France insoumise d'une interdiction de la discrimination fondée sur une "prétendue race".