par Satan sama le Mer Déc 18, 2019 14:56
Effectivement Kami Sama et Daimao sont bel et bien de nouveau séparés. Concernant la puissance de Daimao elle est très très très largement supérieur à celle qu'il a pu avoir au début de la fiction. Il a conservé toute la puissance du Piccolo originel et il est boosté à l'extrême par l'énergie noire présente dans le Royaume des démons parce qu'il incarne le mal absolu. Il est devenu comme un pille qu'on recharge constamment et qui ne se remplit pratiquement jamais.
De retour pour un chapitre un peu spécial puisque ma fiction va faire un bon de 7 années. Qui plus est ce sera un chapitre très volumineux puisqu'il dessine la situation politique des différentes organisations à travers tous les personnages importants.
Chapitre 38 - 7 ans plus tard
[Planète jungle Juman - Secteur indépendant]
Les arbres de la gigantesque forêt luxuriante de Juman étaient parmi les plus grands des galaxies connues. C’était un territoire hostile, où il fallait se montrer constamment alerte. Chaque pas était une mésaventure vers un nouveau danger, chaque fleur pouvait produire le plus puissant des poisons, chaque habitant petit comme géant pouvait se montrer d’une férocité redoutable, ou appliquer une morsure mortelle. Les squamates Jumani, de grands monstres reptiliens, quadrupèdes écaillés à la carapace presque indestructible, aux crocs acérés, la bave acide, les griffes coupantes, une force prodigieuse, représentaient un péril important, même pour l’élite impériale.
Sutā n’était pas à l’aise dans cet environnement. Sa mère était originaire de la planète Brench et leur espèce n’avait pas évolué dans un milieu semblable à celui-ci. La gravité y était plus forte, même si elle était déjà élevée sur son monde, qu’il n’a pourtant jamais visité. Néanmoins les forêts denses, l’absence d’espaces, de plaines, de monts rocheux sur lesquels observer l’horizon limitaient relativement ses capacités. Il était un jeune homme intrépide et assez prétentieux, il insistait toujours pour accomplir les choses les plus difficiles. Sa peau azur et sa crinière argentée faisaient de lui un être particulièrement beau. Il n’avait que 8 ans, mais il était déjà un jeune garçon de 14 ans d’apparence. De son père il avait hérité, hormis sa chevelure très fournie, la queue caractéristique des saiyans, la sienne cependant avait une couleur brillante et argent, unique en son genre. Il était le deuxième fils de Raditz. Le numéro un de leur fratrie s’appelait Shai. Elle était encore plus belle que lui, le teint pâle, les yeux brillants, les oreilles en pointe et une chevelure ébène qui touchait presque le sol. Elle était élancée, élégante, très grande pour son âge, elle dépassait d’une tête Sutā. Elle était d’un calme olympien, toujours attentive, ses yeux voyaient tout un cran en avance sur le regard moins averti du métis Brench. Aussi pouvait-elle aisément abattre le danger avant même qu’il n’en devienne un. Elle sauta sur les branches d’un arbre et tua un Squamate qui ne les avait pas encore vus en lui tranchant le cou, son point faible. Elle avait l’incroyable capacité de matérialiser une forme avec son énergie. Elle choisissait souvent l’épée, ou la hache, à force d’entraînement elle parvenait à augmenter la capacité de destruction de ses armes énergétiques, et en créait toujours de nouvelles.
_ « Les scientifiques voudront certainement un spécimen. », déclara-t-elle. « Il faudra épargner le prochain. »
_ « Père n’a rien demandé de tel. »
_ « Père oublie toutes les autres missions lorsqu’il en a une bien précise en tête. Ce rebelle est difficile à pister. »
_ « On devrait peut-être raser cette foutue forêt, histoire d’y voir plus clair et… »
Un bip sonore l’interrompit.
_ « Attend, nouvel ordre de mission. On va avoir le droit à quelques précisions. »
Shai consulta elle aussi sa montre holographique.
_ « Merde c’est un foutu démon », grogna Sutā.
_ « Bon au moins on sait enfin ce que l’on cherche. »
_ « Pourquoi tant de secrets ? On n’est même pas sur un territoire impérial, père s’imagine bien qu’on ne va pas dévoiler ce genre d’informations. »
_ « Probable que ce soit un traître, peu de démons font partie de l’armée impériale, ce doit être un de ceux qui ont changé de camp. »
_ « Tsss y’en a trois à tout casser. Si on ne compte pas Kuro et Akuma. D’ailleurs tu penses qu’ils s’en sortent comment ? »
_ « Comme à leur habitude je suppose. »
[Plus loin sur la même planète]
Kuro et Akuma étaient surnommés par leurs frères et sœurs, les jumeaux maléfiques et ce surnom n’avait rien d’une petite réflexion infantile. Ils étaient réputés comme étant cruels et impitoyables. Akuma était une jeune démone au teint rose. Comme son frère son crâne était orné de cornes qui les distinguaient clairement comme faisant partie de la race des démons. A ceci près qu’ils possédaient la queue de singe caractéristique des saiyans. Elle se battait souvent à l’arme blanche avec des lames taillées dans ses cornes qui avaient aujourd’hui repoussées. Elle était assez menue et petite de taille. Kuro était tout aussi chétif, mais ses bras étaient disproportionnés par rapport au reste de son corps, comme taillés dans la roche, des poings solides et puissants. Lui aussi se battait à mains nues, une excroissance osseuse tranchante et pouvant mesurer un mètre sortait à son bon vouloir de sa paume droite et transperçait à peu près n’importe quoi.
La même information leur était parvenue. La cible était l’un des leurs.
_ « Un démon, un fidèle de Daimao tu crois ? », demanda Akuma.
_ « J’en sais rien, un traître certainement, il risque de sentir notre odeur, les démons savent se reconnaître. »
_ « Alors on le sentira aussi. Père a dit qu’après cette mission on doit retourner à la capitale, il doit nous présenter à une nouvelle sœur. »
_ « Oui je sais, encore une fille. C’est désespérant. »
_ « La ferme avec tes préjugés, ou je te taille en pièces. »
_ « Mademoiselle se vexe, en tout cas elle a eu un traitement de faveur, il parait que l’Empereur lui-même a assuré son éducation. »
_ « Ça doit faire trois ans qu’on ne l’a pas vu, tu crois qu’il était occupé à l’entraîner ? »
_ « On ne l’a pas vu surtout parce que c’est nous qui étions occupé ailleurs. Allez finissons-en avec cette mission, la traque est trop longue je m’ennuie. »
_ « Tu as raison, essaie de contacter Aka pour savoir où elle en est. »
[Dans un village Jumani, plusieurs kilomètres de là]
_ « Oui ? Vous avez trouvez quelque chose ? »
Aka était d’une froideur à toute épreuve, distante, discrète, elle ne parlait qu’à ses frères et son père. Aussi se retrouvait-elle insupportée par la présence des autochtones autour d’elle. Sur tous les mondes où on pouvait en trouver, les vampires avaient très mauvaise réputation. Mais ici ils ne connaissaient rien d’autre de la galaxie que leur propre existence. Aussi hésitaient-ils entre une méfiance raisonnée et une hostilité grandissante. Les Jumani étaient de drôle d’aliens, certains s’apparentaient à de grosses larves poisseuses, les autres à des humanoïdes écailleux avec une tête de reptile et tout ce jolie monde semblait vivre en parfaite harmonie, dans leur crasse et leurs coutumes archaïques. Aucun n’avait la puissance nécessaire pour lui faire peur, mais leur simple présence l’agaçait profondément.
_ « Moi, je n’arrive rien à en tirer de ces types, je sens que je vais me les faire. »
_ « Laisse nous en quelques-uns », ricana Kuro à l’autre bout de l’appareil.
Aka raccrocha et répéta le mot « démon », pour voir si elle allait susciter une réaction. Mais à nouvelle tentative, nouvel échec. Lassé elle massacra tout ce peuple avec une vague déferlante. Elle en laissa un en vie pour se délecter de son sang et de son énergie, mais le repas ne fut pas vraiment bon.
_ « J’aurais dû tenter la larve, si ça se trouve elle aurait eu meilleur goût que ce reptile. Beurk. »
[Plus loin - à proximité d’un lac]
Raditz l’avait trouvé, enfin. Le traître n’avait d’autres choix que de quitter la forêt, ses enfants étant sur sa piste, il ne pouvait pas rester à leur portée. Et il ne savait absolument pas où ils se trouvaient. La planète était grande, mais un détecteur performant suffisait à le localiser si l’un d’entre eux s’approchait suffisamment. Et ça le démon le savait parfaitement. Lorsqu’il vit Raditz arriver il sursauta, mais se résigna aussitôt, il ne tenta ni de fuir ni de l’attaquer. Il souriait bêtement acceptant son sort aussi dignement qu’il le pouvait.
_ « Quitte à ce que quelqu’un me trouve, j’espérais que ce soit toi. »
_ « Commandent Zeeun, l’Empereur a été déçu d’apprendre ta traîtrise. »
_ « Aucun démon ne résiste à l’appel de l’obscure entente, je ne pouvais me renier, même pour lui. »
_ « C’est quoi cette obscure entente ? Ca fait quelques temps qu’on entend ça un peu partout mais personne ne sait exactement définir ce qu’il en est. »
_ « Il ne sert à rien de torturer un démon tu le sais ? »
_ « C’est pour ça que je me contente de poser la question. Tu as déjà prêté allégeance à Daimao n’est-ce pas ? »
_ « Oui ».
_ « Alors tu ne diras rien. »
Raditz le pulvérisa instantanément, observant ses cendres se poser délicatement vers le sol. Il n’avait rien appris de plus, comme d’habitude, mais il n’avait pas perdu son temps pour autant.
Il enregistra son rapport sur son journal de bord. Et l’envoya au commandement.
_ « Planète habitée, faune hostile, pas de technologie avancée. Invasion programmée, nécessite au moins un régiment. Terminé. »
Il n’était pas sûr de ce que ce monde pouvait bien leur apporter, mais cela pouvait intéresser la cellule scientifique. Et il ne fallait pas cracher sur un nouveau territoire à annexer. Il appela ses enfants.
_ « C’est bon les mômes, mission accomplie on rentre à la capitale. »
[Nouvelle Vegeta – Palais Impériale]
Bulma était fidèle à elle-même, les années n’avaient d’emprise sur elle. Resplendissante dans sa tenue de présidente, une robe blanche d’une grande simplicité, décorée d’épaulettes de métal et d’une longue cape ivoire. Kakarotto regrettait de ne pas pouvoir la voir en face à face mais il s’était habitué à leurs conversations annuelles et les chérissait tout particulièrement. Son hologramme vacillait, elle n’était pas sur Galacté, certainement sur un monde plus éloigné. Bulma faisait pourtant peu de déplacements, elle redoutait qu’en son absence les délégués de l’Alliance ne fomentent quelque chose derrière son dos.
_ « Toujours pas de nouvelles réjouissantes ? »
Bulma avait la mine sévère, la question était devenue leur « bonjour » à eux depuis quelques temps. Cela faisait des années qu’un mystérieux individu faisait souffler un vent de rébellion sur les planètes de leur organisation. Les actes anti-impériaux s’étaient dernièrement multipliés, avec toujours plus de violence. Une colère grandissante grondait au sein de certaines populations. La peur d’une réponse répressive impériale ou de l’Alliance ne semblait absolument pas les arrêter et la paix était chaque jour de plus en plus en péril.
_ « Yamcha est à sa poursuite, mais le Prospecteur a toujours un coup d’avance sur lui. »
C’était le nom qui lui avait été donné. Le Prospecteur professait une parole haineuse, et vivifiait les foules en scandant la mort de Kakarotto et la fin de l’Empire saiyan. Personne ne comprenait comment il s’y prenait mais il était très efficace pour semer le trouble et organiser des révoltes.
_ « Un de mes vaisseaux commerciaux a encore été détruit. Cela fait trois fois cette année. Je dois penser à intervenir Bulma. »
_ « Tu renforcerais encore les révoltes en faisant ça, et je perdrais tout soutiens des délégués à l’Assemblée. »
_ « A quoi peuvent-ils bien te servir ? Ils ne parviennent absolument pas à gérer leurs populations, tu ne devrais pas leur faire confiance. »
_ « Je ne leur fais pas confiance mais ils me sont nécessaires, je ne tiens pas un Empire Kakarot. »
_ « Tu devrais peut-être considérer l’idée. »
_ « Très drôle, l’Assemblée Galactique a peur d’une intervention impériale, tu devrais envoyer un ambassadeur les rassurer. »
_ « Paragus va … »
_ « Pas Paragus, Kakarot, s’il te plait. »
Autrement dit, Trunks.
_ « Il est très occupé en ce moment, il… »
_ « Il ne m’a pas vu depuis quatre ans, ne me torture pas une année de plus. »
Kakarotto fronça les sourcils, contrarié. Bulma cherchait toujours à obtenir une visite, même courte de son fils. Mais cela ne facilitait pas les choses. L’Alliance pourrait exiger de lui des informations, encore convaincu à l’idée qu’il était l’espion parfait alors que Trunks faisait preuve d’une neutralité toujours aussi désolante. Quoi qu’il s’investissait un peu plus dans les affaires d’Etat, en modérant les directives gouvernementales locales qu’il jugeait peu pertinentes et trop répressives. Il était le garde-fou des gouverneurs et aussi leur pire ennemi politique, alors Kakarotto pouvait bien lui céder quelques petits règlements progressifs.
_ « Il partira dans deux semaines », consentit-il enfin, « En revanche, si Yamcha ne parvient pas à arrêter le Prospecteur, j’exigerais une intervention de mon élite sur votre territoire, je n’ai pas le choix. »
_ « Bon sang Kakarot, tu vas risquer de rompre le Traité ? »
_ « Ici certains considèrent déjà que vous l’avez rompu vous-même, et que le Prospecteur n’est qu’une excuse pour nous affaiblir. On attend d’un Empereur qu’il agisse, pas qu’il négocie. Il ne vous reste pas beaucoup de temps pour en finir avec ce divulgateur d’idées révolutionnaires, si on perd encore un vaisseau, mon frère se chargera de le traquer. »
Bulma soupira.
_ « Tu ne me facilites jamais la tâche Kakarot, à dans un an. »
_ « A dans un an Bulma, essaie… prend soin de toi. »
Kakarotto coupa la communication et Paragus le rejoignit. Il avait le visage émacié d’un homme qui prenait de l’âge, toujours d’une stature remarquable il n’avait rien d’un vieillard, mais sa barbe blanche et ses cheveux gris signifiaient très nettement qu’il était passé dans la troisième phase de sa vie. Les saiyans pouvaient vivre jusqu’à 100 ans, certains même quelques décennies au-delà, ce qui était plus rare tout de fois, et ils vieillissaient lentement. Un saiyan pouvait paraître jeune très longtemps. Passé les 60 ans l’âge commençait à avoir une emprise sur son physique, mais un guerrier entraîné et qui s’entretenait pouvait conserver un corps athlétique et sculpté pour le combat encore quelques années.
_ « Et si Yamcha échoue ? Tu interviendras vraiment ? », dit-il sévèrement.
_ « La paix est fragile, je ne sais pas si je dois m’en mêler à ce point, j’espère surtout que la menace d’une intervention impériale fera bouger les autres. »
_ « Peut-être que la paix a assez duré, peut-être que notre pacte a montré ses limites. Tu ne dois pas oublier que l’Alliance n’est pas une alliée. C’est une… concurrente.»
_ « Je le sais très bien, mais tant que Bulma restera présidente, le pacte tiendra le coup. »
_ « Je l’espère. Pour le moment ce ne sont que des vaisseaux de commerce, mais chaque année la situation empire et l’Alliance est dépassée. Les gouverneurs ne comprennent pas pourquoi il n’y a aucune sanction. »
_ « Tsss, ils ne sont intéressés que par leurs marchandises, nous n’avons pas la même vision. »
_ « Trunks fait de son mieux pour les contenir mais ça ne suffira pas éternellement. Tu dois exiger un nouveau Traité encore plus à notre avantage. »
_ « Je veux d’abord laisser une chance à Bulma, j’aviserais ensuite. »
_ « Comme il te plaira. »
Paragus n’était absolument pas convaincu par l’impartialité de l’Empereur dans cette affaire. S’il s’était montré plutôt pragmatique lorsqu’il avait négocié avec talent le premier pacte, Bulma avait repris l’ascendant sur le plan affectif. Malgré les nombreux débordements, l’Empire ne réagissait pas, et cela encourageait l’Alliance à croire qu’ils étaient assez protégés par le Traité pour se permettre des écarts. L’amitié profonde, quoi qu’étrange, qui liait l’Empereur à la Présidente était devenue le pilier de la pérennité de l’Alliance Galactique, mais le cancer de l’Empire. Et ils n’avaient absolument pas besoin de ça. Surtout que de graves évènements leur prenaient toute leur énergie.
_ « Raditz a envoyé son rapport », l’informa Paragus, « Zeeun est mort, mais aucune nouvelle info. Les démons préparent quelque chose. »
Il y a 4 ans Daimao s’était révélé à l’univers. Un ennemi du passé qui ne devait pas poser plus de problèmes que cela. Sauf que le Roi Démon semblait plus fort que jamais, méconnaissable si on se fiait à sa puissance d’antan. Il avait détruit deux planètes, une de l’Alliance, une de l’Empire, des mondes mineurs certes mais une catastrophe sur le plan politique et humain. C’était une déclaration de guerre, à laquelle il n’avait jamais donné suite, disparaissant de nouveau dans la pénombre. Mais depuis quelques temps de nombreux démons répondaient à son appel. Et le bruit persistant de cette inconnue Obscure Entente troublait les Galaxies et plongeait leurs habitants dans la peur d’un conflit sans précédent.
_ « Faisons courir la rumeur que je veux lui parler, malgré sa poussée incompréhensible de puissance, je suis sûr que je peux largement l’anéantir s’il tente quoi que ce soit de stupide. Si on veut des informations sur l’Obscure Entente, il faut poser les questions à la source. »
_ « C’est un risque à prendre, il vaut mieux qu’il réapparaisse de façon préméditée, plutôt que par surprise avec une armée de fidèles. Il faut aborder cela en Conseil, les gouverneurs ne savent pas tenir leur langue, l’univers entier sera au courant d’ici une semaine. »
_ « Oui qu’ils se rendent utiles pour une fois. »
[Planète Terre- Terre Sacrée de Karin]
Le territoire sacré entourant la célèbre Tour Karin était devenu le lieu de culte d’une communauté pacifique où de nombreuses races et peuplades étaient représentées sous une même bannière. Chaque peuple détenait une partie du village avec un centre-ville commun où l’activité marchande faisait bon train et où se réunissait parfois les chefs des différents clans. C’était un véritable havre de paix et un refuge pour toutes les âmes désolées en quête d’une vie paisible loin des enjeux politiques et guerriers qui régnaient sur le reste de la planète. C’était un lieu où les ethnies se mélangeaient et s’acceptaient, un lieu de développement culturel, où il y était pratiqué les arts martiaux, l’architecture, la magie, où y était enseigné l’histoire, les lettres, les coutumes, l’élevage. Beaucoup d’animaux merveilleux vivaient parmi les habitants, dans une harmonie presque parfaite, dinosaures, dragons, phœnix, des créatures légendaires comme le dragon ailé de Namek, exporté grâce aux dragon ball avant sa destruction des mains de Freezer. Ici on construisait les légendes, la mémoire était le pilier de l’espoir. Et pour l’incarner, une jeune fille, qu’on appelait autrefois Becky, mais qui depuis des années se faisait appelé Megami, ce qui voulait dire déesse. Elle était la protectrice des terres sacrées, mais la Terre était trop polluée par la haine pour qu’elle lui accorde sa bienveillance et sa lumière, elle se concentrait uniquement sur le village surréaliste qu’elle était parvenu à fonder.
De temps en temps elle y descendait. Interrompant ses longues méditations dans le Palais du Très-Haut pour accorder des audiences à ses gens et prodiguer les soins qui étaient nécessaires.
Aujourd’hui se réunissait les chefs de clans, la paix était menacée par une crise qui depuis longtemps menaçait leur prospérité et qui n’allait pas tarder à les toucher directement.
Après s’être rendu dans le centre-ville, répondant en souriant aux regards et gestes bienveillants, accueillant chaleureusement qui souhaitait lui demander conseil ou assistance, elle allait chercher les chefs de clans, assise en tailleur sur le tapis de Popo, ancien serviteur de Dieu. Lorsqu’ils furent tous installés sur ce moyen de transport curieux, ils allèrent au sommet de la Tour Karin pour une réunion qui s’annonçait, elle le savait, houleuse. Maître Guilan était devenu le seul résidant de la Tour, sa solitude le pesait mais sans sa proximité avec le palais du Très-Haut, le fil qui le maintenait dans le monde des vivants serait rompu. Il veillait donc sur les senzus, les cultivait et les récoltait. Ainsi les chefs de clans s’installèrent autour d’une table. Il y avait Guilan, Megami, Tsuburi, chef du clan Namek, Dengiras représentant des Girasu, la race de Guilan, le Roi Kress, chef du clan des hommes et Upa chef de la tribu Karinga. Tous avaient en tête l’invasion imminente des démons.
_ « Megami », commença le Namek, « Trop longtemps nous nous sommes détournés des assauts subis partout sur Terre, et toujours ma voix était donnée à la paix et à la neutralité que tu prodigues, mais cette fois nous risquons de perdre tout ce qui a été construit ici. Mai est dépassée, l’armée terrienne subit de lourdes pertes, des villages entiers sont décimés, et l’Alliance Galactique ne fournit pas assez de moyens pour contrer la menace, cette fois-ci nous devons intervenir. »
Quand elle entendit le Namek suggérer la guerre elle sut immédiatement que prendre le parti de la paix lui serait délicat. D’autres que Tsuburi prenaient souvent trop facilement la solution du conflit pour résoudre un problème, mais les Nameks eux s’étaient toujours montrer soucieux de s’éloigner le plus possible du combat. Aujourd’hui la tendance avait changé.
_ « Je suis d’accord avec lui », continua Dengiras, « il y a plus de 7 ans, les démons sont sortis des entrailles de la Terre pour venir conquérir, saccager, tuer. Ils ne sont jamais parvenus à envahir les espaces qui leur étaient autrefois interdits, mais ils sont en passe de le faire aujourd’hui. Cette fois nous devons faire la guerre pour préserver la paix. »
_ « J’ai toujours dit qu’il n’y avait pas de paix sans sang versé », grogna Guilan. « Nous avons assez de Senzus et de guerriers pour monter une bonne armée et soutenir l’effort de guerre du gouvernement. »
_ « Il ne s’agit plus de se cacher », confirma le Roi Kress, « les démons ont détruit mon royaume, ont tué ma fille, ont tué ma Reine, mes guerriers veulent depuis longtemps se faire justice, nous sommes plus que jamais prêts à défaire ces immondes créatures. »
Upa la regarda tendrement. Il avait été longtemps son protecteur, son doux et puissant gardien, soutiens de la première heure. Mais elle lut dans ses yeux qu’il allait lui aussi la décevoir.
_ « Neytiri ne s’est jamais remise de la mort de Krillin. Elle ne vivra jamais paisiblement en sachant son fils dans la nature, livré à des hordes de démons sans pitié. Ils ont fait trop de mal et ils se rapprochent de nous. On doit se défendre. »
Elle resta silencieuse face à cette unanimité désastreuse. Elle ferma les yeux et sentit l’impatience des chefs de clan mais prit le temps de réfléchir longuement à ce qu’elle allait leur dire. Coute que coute c’est la paix qu’elle devait défendre.
_ « Souvenez-vous des Repentis et de leurs louables intentions. Y’en a-t-il encore un ici pour nous témoigner du bienfondé de la guerre ? »
_ « Ils sont morts en héros », hurla Kress en se levant.
_ « Ne vous laissez vous submerger par vos émotions majesté, votre fille était une guerrière courageuse qui a donné sa vie à une noble cause, mais je crains que leur entreprise n’ait fait qu’aggraver la situation. Piccolo leur a presque été offert. Au lieu de ramener les Nameks capturés comme nous lui avions demandé, il s’est formé une élite de combattants dont les actions ont conduits inexorablement à sa corruption par le mal, à la destruction de la Capitale Sud, à des milliers morts, et des milliers de démons se déversant sur Terre depuis la porte de votre Royaume cher Roi Kress. En voulant agir, nous ferons peut-être les mêmes erreurs. Nous ne devons pas quitter ce village pour partir en campagne, mais nous pouvons préparer nos défenses ici, avant toute chose j’essaierais de parler aux démons, je… »
_ « Tu voudrais qu’on attende de se faire assiéger et leur demander gentiment de ne plus agir aussi méchamment ? », demanda Guilan. « Megami, tu n’es pas un chef de guerre, tu es la sagesse, tu es la guérisseuse, tu es notre modèle à tous, mais tu ne peux pas décider de notre mort pour un idéal auquel plus personne ici ne semble croire. Je suis encore le chef de ce village, et les chefs de clan se sont montrés unanimes. Nous irons en guerre. »
_ « Tu n’as pas ma voix Guilan, et tu ne pourras pas partir en guerre si je ne suis pas à tes côtés, tu retournerais bien vite dans le royaume des morts. »
Guilan baissa les yeux et serra les poings devant l’évidence prononcée si abruptement par Megami.
_ « Upa est un grand guerrier », suggéra Dengiras, « Il a été entraîné par Kame Sennin il y a deux ans, il pourrait devenir notre général et mener des troupes pour arrêter l’avancée des démons. »
_ « Upa si tu me fais confiance », lui supplia Megami, « tu ne dois pas mener nos habitants à la mort. »
Le jeune Karinga semblait désemparé, tous les regards s’étaient tournés vers lui. Il ne se sentait pas la force de refuser quoi que ce soit à celle qu’il a toujours chéri et admiré mais il avait la responsabilité des peuples de Karin entre ses mains, et Megami semblait envouté par un idéal auquel il était difficile de croire et qui ressemblait de plus en plus à du déni et à de l’égoïsme vis-à-vis des autres terriens.
_ « Il n’y a pas que nous sur cette Terre, nous avons trop longtemps fermé les yeux, oui je me souviens des repentis, ta mère en faisait partie, je me souviens de leur combat et de leur volonté de changer les choses pour les habitants de la Capitale Sud, leur échec est devenu l’arrêt de mort de beaucoup de personnes innocentes, mais nous, nous n’échouerons pas. J’accepte de mener le combat, je le fais au nom de la paix, et au nom de notre sécurité à tous. »
_ « Les chefs de clans ont parlé », conclut Guilan, « nous enverrons demain un messager à Mai pour l’informer de notre intention d’intervenir. Megami s’il te plait ne nous en veut pas, parfois certaines choses sont inévitables. »
_ « La bêtise terrienne est effectivement inévitable. Le tapis vous ramènera. »
Elle appela Kinto-Un, et s’en alla sur son nuage, laissant derrière elle une assemblée médusée par sa réaction. Elle se sentait incomprise, trahie dans ses convictions profondes par ses plus proches. Pourtant elle ne pouvait pas aller contre la volonté des peuples, mais seulement les conseiller au mieux pour leur éviter de reproduire les mêmes erreurs commises dans le passé. Aujourd’hui ils pensaient autrement, elle ne désespérait pas que demain les esprits échauffés s’apaiseraient et reviendraient à la raison.
[Planète Terre – Ecole de la Grue]
Videl combattait comme une acharnée, mais comme toujours Nicy la dominait très largement. Les yeux du vieux maître de la Grue s’illuminaient en la voyant combattre, elle avait la hargne de sa mère mais aussi la précision et le calme de son père. Elle n’était plus tout à fait une adolescente, du haut de ses 18 ans elle avait encore ses caprices, et son côté rebelle n’aidait pas à lui inculquer la moindre discipline. Mais avec le temps elle avait fini par le respecter, comprendre sa méthode, et son efficacité.
_ « Videl ça suffit, elle te ridiculise. »
Honteuse la jeune fille cessa immédiatement le combat et alla nettoyer ses blessures dans le lac. Tsuru l’ignorait de plus en plus, tous ses espoirs résidaient clairement en Nicy et il ne faisait même plus semblant de s’intéresser à Videl. Elle avait eu son utilité, elle avait plongé la famille Brief dans la déchéance, mais ce temps-là était révolu. Avec l’intégration de la Terre à l’Alliance Galactique, organisation fumeuse dont les habitants de cette planète ne connaissaient que le nom, Bulma comme Yamcha étaient les maîtres à bord et le gouvernement ne pouvait plus rien attenter contre eux.
Quant à Arob, son père avait été tué par les démons. Il n’était plus du tout un moyen de pression, mais un élève de seconde zone qui lui servait de garçonnet à tout faire. Le jeune garçon de 9 ans venait justement lui apporter une collation.
Il l’a lui tira des mains et lui demanda de s’en aller d’un geste désintéressé. Pour eux Tsuru Sennin pouvait paraître comme un maître épouvantable mais pourtant il leur accordait malgré tout son enseignement. Si Nicy était le fruit de toutes ses intentions, il ne pouvait se permettre de traîner deux faiblards dans son école, malgré tout le ressentiment qui le saisissait à leur égard, ils devaient en faire des êtres puissants. Ainsi parfois se montrait-il malveillant, d’autres fois plus conciliant.
En tant qu’élève Videl avait certes peu d’intérêt, mais la dureté du maître cachait en réalité une certaine forme d’affection qu’il ne voulait absolument pas montrer.
_ « Videl », cria-t-il à son intention. « Ce soir tu travailleras ton Dodompa. Et tache cette fois de te montrer méritante, cette technique n’a pas la vocation d’être maîtrisée par une faible. »
_ « Oui maître », grogna-t-elle.
Si leurs relations étaient souvent houleuses, elle lui restait soumise. Et même si Nicy attisait quelques jalousies, ses trois élèves avaient développé entre eux un lien fort et fraternel. Il le fallait, il préférait être le méchant de la famille et laisser l’affectif à ceux qui en avaient le plus besoin. Comme Ten Shin Han et Chaozu, Nicy, Arob et Videl étaient liés par leur école, par le sigle qu’ils portaient sur leur uniforme et ainsi la règle primordiale de sa maison serait respectée, une grue ne devait pas s’attaquer à une autre grue. C’était fondamental.
_ « Nicy ton niveau est exceptionnel, je te félicite. »
_ « Merci maître. Je n’ai pas encore fini mon entraînement aujourd’hui, je vais continuer avec quelques techniques de combats rapprochés. »
_ « Entraîne toi seule alors, Videl en a eu assez pour le moment. J’ai de la visite aujourd’hui, surtout ne me dérangez sous aucun prétexte. »
Il se dirigea tranquillement vers la maison, laissant ses élèves vaguer à leurs occupations. A l’intérieur l’y attendait déjà son invité et cette visite n’était pas commune.
_ « Tu en as mis du temps », marmonna Tortue Génial.
_ « J’ai une école à faire tourner, on ne peut pas en dire autant de toi. »
_ « Comment vont les enfants ? »
Comme à son habitude Muten Roshi se préoccupait de ce qui ne le regardait pas. Ça lui coutait toujours autant de ne pas dévoiler la cachette de Tsuru, de ne pas montrer au monde que Videl allait bien et que Yamcha n’avait rien à voir dans la mort de son père, de ne pas pouvoir annoncer à Lunch la présence de sa fille ici, de ne pas pouvoir mettre hors d’état de nuire son plus vieil ennemi. Mais la priorité était encore une fois ailleurs. Une menace guettait et s’il y avait bien des ennemis capables de rassembler les deux anciens élèves de Mutaito, c’était certainement les démons.
_ « Ils se portent très bien, leur puissance augmente c’est l’essentiel. Qu’en est-il des démons ? »
_ « On se dirige doucement vers une invasion, je pense qu’ils vont bientôt s’attaquer aux capitales, ou alors ils vont se répandre par nuées dans les provinces, je ne sais pas encore. »
_ « L’Alliance ? »
_ « Silencieuse. La Terre est coupée du reste du territoire de l’Alliance par des routes spatiales contrôlées par l’Empire, apparemment il y a des tensions diplomatiques, Kakarotto ne la laissera pas nous rejoindre. »
_ « Tsss ! Et le gouvernement ? »
_ « Ses forces armées s’émiettent, Mai est toujours aussi réticente à s’entretenir avec moi. Ils risquent de faire bande à part. »
_ « Alors tout ne dépend que de nous.»
_ « Pas nécessairement, mon plus récent élève, Upa, m’a prévenu que les peuples de Karin allaient rejoindre la bataille. »
_ « Ces lâches ? Combattre ? »
_ « Devant l’ampleur du danger et la paix menacée, il semble que les chefs de clan aient mis de côté leur passivité. Tu as contacté les maîtres ?»
_ « Il ne restait que trois écoles d’Art Martiaux sur Terre depuis l’ère Kakarotto, cinq avec les nôtres, le village du vieux Korinto a été décimé. Maître Lao n’a plus aucun élève, et Maître Chin Taiken de l’école de l’étoile ne dispose que d’une dizaine d’élèves valables pour le combat. »
_ « Oui j’ai appris pour ce pauvre Korinto, Upa m’a prévenu que Megami les avait accueilli lui et quelques-uns de ses petits enfants qui ont survécu. Maître Lao va sans doute combattre à nos côtés. On a une base raisonnable pour combattre les démons. »
_ « Si on échoue, tu sais ce qu’il adviendra de nous, de nos écoles, et de nos élèves. »
_ « Oui, nous disparaîtrons. Et nous ne le permettrons pas. »
[Sur Terre – Laboratoire Secret du Dr. Brief]
Ce qui était autrefois une cellule dormante de l’ingénierie scientifique du professeur Gero et de son mécène Kakarotto, était aujourd’hui le plus grand et le plus impressionnant laboratoire du professeur Brief. Libéré de l’emprise que Gero exerçait sur lui, Brief avait étendu le complexe scientifique à travers d’incroyables tunnels et salles sous-terraines, chacun entretenant un secteur d’activité bien précis. Muten était le seul et unique scientifique attaché au projet secret du Dr. Brief, volé à l’esprit malade et dérangé de Gero, afin de le sublimer en une merveille du monde scientifique.
Avant de rejoindre ses effectifs robotisés afin de finaliser son travail de la journée, il se décida à passer par les prisons de réinsertion. C’est comme ça que son Grand-Père les avait appelés. Dans ce monde qui fourmillait de criminels, les fidèles de Kakarotto étaient encore nombreux et au fur et à mesure que les années passaient ils s’étaient très vite rendu compte que le saiyan ou même Gero avaient perdus toute autorité ici. D’ailleurs tout contact avait été coupé avec la Capitale Impériale et Kakarotto avait assumé cette perte comme une nécessité. La Terre étant un territoire exclusivement attaché à l’Alliance il n’était pas bon de voir un complexe impérial y figurer. Mais il n’était pas non plus bon de retenir des prisonniers qui faisaient jouer de leur statut de personnel impérial pour exiger des libérations immédiates. Avant toute chose ils se devaient d’être certains qu’en les libérant ils n’allaient pas dévoiler des informations compromettantes sur leurs projets. Et Muten veillait particulièrement à cela. Avec un dispositif permettant de cibler spécifiquement les souvenirs qui les concernait, il annihilait des milliers d’informations neuronales sans endommager la mémoire globale ou même l’organe cérébral. Une fois qu’il en eut terminé avec les sujets il revint à sa principale occupation. Le fameux dossier C.E.L.L.
Son Grand-père l’y attendait comme toujours. Le Dr. Brief n’était pas sujet au sommeil depuis qu’il était un cyborg. Il devait juste s’alimenter suffisamment pour entretenir ses organes humains. Tout le reste de son temps il le passait sur C.E.L.L. en utilisant les travaux du Dr. Willow et du Dr. Gero pour créer un être surpuissant défendant la justice et le bien. Mais surtout apte à devenir la meilleure arme de défense de l’Alliance, et donc de sa fille, Bulma.
_ « Papy ! »
Le vieil homme se retourna en l’entendant arriver, il lui saisit aussitôt les épaules en lui lançant un formidable sourire.
_ « Il est presque prêt, on a réussi. »
[Nouvelle Vegeta – Conseil des gouverneurs]
C’était une institution particulièrement déclinante pour le pouvoir impérial. Chacun devait fidélité à l’Empereur mais avait assez d’autonomie pour pouvoir faire le genre d’exigences que Kakarotto s’insupportait d’entendre. Il ne présidait plus depuis longtemps ce genre de Conseil et avait délégué à ce sujet une grande partie de ses pouvoirs à son fils. Ce qui avait conduit le régime à entamer une politique beaucoup plus libérale et respectueuse des droits humains. Bien sûr rien à avoir avec le havre libertaire qu’incarnait l’Alliance, mais la répression locale avait bien diminuée et la présence militaire était une menace suffisante pour éviter quelque révolte que soit. Son père avait été contraint de constater qu’avec des méthodes plus douces, les populations se montraient bien moins hostiles au régime. Les victoires spatiales contre les pirates avaient d’ailleurs renforcé la popularité de l’Empire, et techniquement des gouverneurs. Mais aucun d’entre eux n’avait véritablement avalé la pilule lorsque des années plus tôt Kakarotto avait supprimé l’intégralité de leurs titres pour les nommer gouverneurs, ce qui entendait que leur pouvoir était uniquement dû aux choix de l’Empereur. Ces monarques déchus, réduits à des administrateurs, d’avantage représentants de l’Empire que de leur propre peuple, était un poison du quotidien qu’il fallait gérer avec précaution. Mais la menace d’un coup d’Etat politique planait, et Trunks avait été chargé d’orchestrer une sorte de purge du personnel politique. Comme à son habitude il voulait s’y prendre avec diplomatie, car si un des futurs dépossédés de leur mandat nominatif se sentait pousser des ailes, si la déraison l’emportait sur l’acceptation, l’armée allait encore faire des ravages et peut-être au final aggraver la situation.
_ « Ca suffit Trunks on en a marre de tes petites remontrances de prince impérial. On ne te doit aucun compte sur la politique menée sur nos territoires. », aboya le gouverneur Moai.
_ « A moi certes non, mais à mon père si, et il a bien spécifié que quelques changements étaient nécessaires. »
_ « L’Empereur, à qui nous devons tous un immense respect, aurait peut-être négligé l’idée que nous lui confions tous une fidélité totale. »
_ « Ne prenez pas de pincettes gouverneur Moai, je n’ai pas l’intention de rapporter à l’Empereur quelques mauvais propos. Ce sont d’avantage vos actes qui iront me convaincre concernant de possibles destitutions. A commencer par vous gouverneur. Je pense que le seigneur Atla est plus à même de mener nos futurs projets. Vous avez le choix entre un emprisonnement immédiat ou accepter de céder votre charge et intégrer avec un grade raisonnable et tenant compte de vos capacités réelles les forces de défenses de la planète Litt. »
Les yeux verts de l’insecte n’exprimaient aucune émotion mais le tremblement de ses antennes en disait long sur son état de colère.
_ « Après sept ans de fidélité c’est comme ça que vous me remerciez. »
Effectivement si le seul désir de ne plus le voir gouverner était la raison avancée par Trunks, il s’exposait à un scandale politique d’envergure. Mais il avait d’autres arguments et des enquêtes minutieuses avaient été entreprises pour justement apporter un élément de poids à l’affaire. Et ça n’avait pas été difficile de trouver de quoi faire tomber l’ex Roi Moai, c’était un être affable, intéressé par le pouvoir et les richesses. Il avait fait détourner plusieurs cargos de vins et de minerais exportés d’Arlia pour commercer avec des contrebandiers. De quoi le faire exécuter, mais Trunks préférait une méthode moins rude mais tout autant efficace. Déjà lui laisser un minimum d’autorité et l’éloigner de son monde d’origine pour éviter qu’il ne mette en place des rébellions depuis le bas du panier, ensuite ne surtout pas l’enfermer ou le tuer pour éviter que ses fidèles ne se retournent contre l’Empire, et enfin mettre un de ses rivaux à sa place pour avoir la certitude que le nouveau gouverneur n’allait pas suivre les instructions de Moai dans l’ombre. Le seigneur Atla était un bon soldat, et sa compagne lui avait été volée par Moai, pendant que lui avait été contraint de travailler aux mines. En libérant sa promise du joug du gouverneur, Trunks s’était attiré la totale fidélité d’Atla, une voix qui allait compter parmi le Conseil.
_ « Si c’est un arrangement qui vous déplait, nous avons toutes les raisons du monde de vous mettre au cachot, déjà pour ce refus d’obéissance, mais aussi parce que vous êtes très loin d’avoir une façon de gouverner irréprochable, notamment sur le plan commercial. »
Trunks indiqua à Hope, compagnon de toujours et seul souvenir d’une enfance trop vite évaporée, le désormais ancien gouverneur et aussitôt le petit robot lui retira son insigne de gouverneur, broche décorée des armoiries Arliennes, deux scarabées d’or avec en arrière-plan un papillon d’argent.
C’était là l’ultime affront, la broche soutenait une cape bleue marine, habit officiel des gouverneurs, qui tomba au sol aux yeux de tous.
Le conseil était organisé comme un banquet, les gouverneurs étaient assis en U autour de celui qui présidait le conseil. Aussi chacun put observer la déchéance de Moai.
_ « Gouverneur Motta… »
Et c’est ainsi que Trunks changea considérablement les membres du Conseil, tous n’eurent d’autre choix que d’accepter ce sort funeste et humiliant. Par un stratagème politique que beaucoup qualifieraient de coup de génie, Trunks avait offert à son père des gouverneurs à la fidélité sans faille et surtout des individus qu’il avait eu le loisir de choisir lui-même et donc conformes à ses idées progressistes qu’il jugeait nécessaire pour faire évoluer l’Empire dans le bon sens. Une fois la purge arrivée à son terme, les nouveaux gouverneurs qui avaient été convié dans le plus grand secret, prirent place dans le Conseil quand les autres étaient raccompagnées vers la sortie par la Garde impériale.
_ « Très bien ceux qui sont encore parmi nous ont plusieurs fois prouvé leur fidélité à l’Empereur mais je les enjoins à reconsidérer sérieusement toute tentative nouvelle de contestation ou d’actes illégaux, et cela vaut aussi pour les nouveaux, vous n’êtes en aucun cas irrévocables. »
Ces mots furent reçus par le Conseil par un assentiment total et une grande crainte se lisait dans les yeux de chacun.
_ « Passons aux choses sérieuses désormais. L’Empereur a spécifié sa volonté de rencontrer Piccolo Daimao dans l’espoir de dénouer le problème gravissime qu’il nous enjoint de résoudre et qui concerne les démons. Vous êtes chargé de faire en sorte que cette information soit divulguée mais aucunement publiquement, aucun document officiel, aucune annonce, montrez-vous aussi discrets et indiscrets que possible, vous m’avez compris ?
Devant l’acquiescement général, Trunks ne cacha pas sa satisfaction, c’était une belle victoire, sa victoire.
[Royaume du Sombre Empire]
Piccolo Junior s’attarda, comme souvent, auprès de la prison de Kami Sama. Sa présence lui rappelait un passé qui, ici, n’avait pas sa place. En sept ans le mal absolu qui s’était épris de lui s’était adouci, progressivement le non-sens d’un monde chaotique lui était vite parvenu comme une évidence. Son père tenait absolument à mettre l’univers à feu et à sang et à répandre son nouvel Empire « jusqu’aux confins des galaxies inconnues et même jusqu’à celles qui n’existent pas encore. »
C’était un peu devenu sa phrase fétiche, son appel à une éternelle obscurité omnipotente, qui s’étendrait grâce à sa suprématie.
Progressivement il avait repris plaisir à ce qui l’identifiait normalement avant sa transformation, son goût pour les arts martiaux, son esprit savant, travaillé par les longues discussions et débats qu’il entretenait avec son deuxième père, enchaîné dans le domaine de Towa. Il ouvrit la cellule et s’installa face au corps squelettique et décrépi de Kami Sama, noircis de pourriture, asséché par le temps, empoisonné par l’énergie noir, il n’était plus que l’ombre de lui-même, mais il ne pouvait pas mourir, malgré les mauvais traitements, malgré l’isolement, malgré qu’il soit enchaîné debout depuis des années, son lien avec Daimao le rendait presque impossible à abattre par l’absence de soins, le dépérissement, ou la vieillesse. Sa seule façon de quitter ce monde était d’être tuée par la main d’un être épris de pitié qui prendrait l’initiative de l’achever. Ici cet être n’existait pas, pas dans ce royaume.
_ « Junior ? »
Il arrivait à peine à ouvrir les yeux.
_ « Je suis venu m’entretenir avec toi, j’ai fait des rêves étranges. »
_ « Raconte-moi », dit-il d’une voix à peine perceptible.
_ « Je me revois tuer mes amis repentis, et je ressens toujours autant de plaisir à le faire, c’est presque aussi libérateur que lorsque je l’ai fait pour de vrai. Puis le sentiment s’estompe brutalement, et je me sens pris par le dégoût, et cette sensation m’effrayait, terriblement. »
_ « Pas un rêve… Un souvenir. Junior, l’effet du sang de Garlic finit par s’estomper. Tu n’es pas comme Daimao, le bien et le mal, chez toi, ne se sont pas scindés en deux, ta bonté d’antan est certes perdue dans ton cœur assombri par le mal, mais il est encore bien présent. »
_ « C’est une théorie intéressante, tu veux dire qu’avec le temps, je vais de plus en plus rejoindre celui que j’ai pu être ? »
_ « Je l’espère. »
_ « Moi pas tellement. Tu as raison sur un point, mon père est une incarnation inquiétante de quelque chose qui n’est modéré par rien. Il est d’une pureté diabolique insensée, mais c’est mon père, le vrai. Et il va mener les démons à la place qui leur est dû depuis des années. »
_ « Tu ne crois pas ce que tu dis. »
_ « Je crois que tu cherches encore à me manipuler, j’ai passé l’âge du gentil petit Namek, et probablement celui du démon ultra maléfique aussi. Le Sombre Empire a un avenir tout dessiné, et je veux que cette conquête fasse revivre une idéologie plus proche de la réalité, loin de l’hypocrisie ambiante qui règne sur l’univers. Je veux revenir à un espace de liberté totale où chacun exerce pleinement son droit de faire tout ce qu’il a envie de faire et tout ce qu’il est capable de faire, aussi bien manger que tuer, dormir et brûler, se cultiver ou s’abrutir dans l’action violente compulsive. Un chaos qui en soit ferait régner un certain équilibre des choses. Une sélection naturelle de laquelle ressortirait à chaque fois le plus fort mais qui ne se lancerait pas dans un artifice de dictature institutionnalisée, il ne s’agit plus d’interdire, mais de permettre tout et à jamais. »
_ « Va et laisse-moi pourrir encore un peu. J’aimerais n’être bientôt plus capable de t’entendre. »
Junior sourit et s’en alla rejoindre Daimao dans le palais du démon, une immense Tour d’un kilomètre de haut, et tout au sommet le trône depuis lequel Daimao aimait observer le paysage sans vie du Royaume. Son père aimait la démesure et le spectaculaire. Tous les démons ici respectaient ça, c’était une démonstration de sa domination. Chaque jour un nouveau seigneur venait lui prêter fidélité, car chaque jour Daimao devenait plus puissant, galvanisé par l’énergie noire.
Son père n’avait de comportement humain que lorsque son fils venait le voir. Il s’était toujours demander si Daimao avait de l’affection pour lui. Il n’était pas naturel pour un Namek d’être père d’un seul enfant, et pas naturel non plus pour un démon de chérir passionnément sa progéniture. Mais l’amour persistait malgré tout, aussi bien chez les Nameks que chez les démons.
Daimao ne montrait aucun signe d’amour, c’était contre-nature pour lui.
_ « Fils ! Tu es encore parti le voir ? »
_ « J’aime l’écouter dire ses bêtises, c’est plus divertissant que de ne rien faire non ? Et puis il m’inspire pour mes écrits. »
_ « Des écrits, tsss, les démons n’ont pas besoin de bible. Tes délires théologiques ne nous mèneront à rien. Ils n’auront qu’à se fier à moi. »
_ « A toi ? », s’interrogea Junior, « les démons ne se fient à personne. »
_ « Ils me vouent une sorte de culte, ce que je dis fait loi, que demander de plus ? Allez cesses un peu de jaser j’ai une nouvelle à t’annoncer, il parait que Kakarotto chercherait à me voir. Cet idiot voulait certainement garder ça secret mais l’Empire est envahi par des oreilles indiscrètes et des bouches bavardes. »
_ « Tu comptes aller à sa rencontre ? »
_ « C’est un prétexte parfait pour débuter les hostilités. Je vais lui envoyer Mera pour convenir d’un rendez-vous et tu vas venir avec moi. »
_ « Ça ne m’enchante pas, Bulma finira par apprendre que je suis de votre côté. »
_ « Eh bien il est temps de montrer à cette garce que le fils qu’elle a adopté a retrouvé sa vraie famille. »
[Planète Iwa – Territoire Impérial]
C-18 ou Eva pour ceux qui l’appelaient dans l’intimité avait été chargé d’une mission particulièrement délicate. Et pour cause, elle impliquait Vegeta lui-même. Ou le Roi Vegeta comme il se faisait désormais appelé, voilà longtemps qu’il s’était totalement détaché de l’Empire et qu’il menait un règne dérisoire sur la planète Iwa, un monde exclusivement recouvert de roches noirs, un affleurement ininterrompu de pierres, et un gigantesque océan déchaîné qui recouvrait la moitié de ce monde. Vegeta n’avait pas vraiment fait sécession, ni même provoqué une scission du régime impérial. Il s’était juste décidé à voler de ses propres ailes. Mais problème. Le monde sur lequel il avait élit domicile depuis quatre ans était une planète appartenant à l’Empire, et malgré le peu d’intérêt que Kakarotto lui accordait, il se devait ne serait-ce que par principe, déloger Vegeta de son trône et le ramener à la raison. Lorsqu’elle arriva devant sa forteresse elle rencontra une garde particulièrement sobre, une sorte de minimum syndical pour un monarque, composé de quelques clones qui avaient déserté pour accompagner celui qu’ils estimaient être le vrai leader des saiyans.
Ils l’emmenèrent à la salle du trône. Jusque-là rien de bien nouveau, une grande salle au bout de laquelle se situait un siège gigantesque et aucunement confortable, la caractéristique de tout bon monarque. Vegeta avait l’air bien différent de la dernière fois qu’elle avait pu le rencontrer. Il était monstrueux, avec une musculature tellement détaillée qu’elle découvrit des muscles dont elle n’avait même pas envisagé l’existence. C’est un rock, surpuissant, dominant, les yeux affamés, le sourire absent. Un Roi guerrier, décoré d’une armure sombre et d’une cape aux couleurs de la nuit.
Sa cour ? Il n’en avait guère. Juste une ombre cachée derrière son trône dont elle n’apercevait que les yeux, brillants dans l’obscurité.
_ « Kakarotto n’a rien trouvé de mieux que de m’envoyer sa chienne pour me ramener à la Nouvelle Vegeta. »
Il avait prononcé ces mots sans colère, sans impulsivité, avec tout le naturel du monde.
_ « Il a envoyé la seule personne susceptible de te botter le cul si tu fais un peu trop le malin Vegeta. »
Le Roi fronça les sourcils, contrarié. Personne n’avait une once d’idée du niveau qu’avait pu atteindre Vegeta en 4 ans d’isolement complet mais personne ne l’imaginait capable d’opposer la moindre résistance à la guerrière la plus puissante de l’Empire.
_ « L’Empereur exige ton retour, voilà trop longtemps que tu es parti. »
_ « Entendons par-là que l’’Empereur exige la restitution de mon Royaume. »
_ « Modeste Royaume tu veux dire. Tu te comportes comme un enfant capricieux, tu avais une place d’honneur dans l’Empire et tu as préféré t’en aller. »
_ « Il n’y a aucun honneur à être le prince déchu qui sert de décorum à l’Empire de mon ancien sous-fifre. Je ne serais pas de ces seigneurs que l’on peut fédérer. Je ne suis pas un vassal. »
_ « Une guerre se prépare, l’Empire a besoin de ta participation, tu lui dois bien ça. »
_ « Je déteste l’idée de lui devoir quoi que ce soit. »
_ « Tu peux détester l’idée, c’est pourtant le cas. »
_ « Tu peux le rassurer, je ne fais pas parti de ses ennemis. »
_ « Encore heureux. Assez perdu de temps tu viens avec moi. De grès ou de force. »
Vegeta se leva brutalement et fit détoner son aura. C’était inattendu de le voir ainsi se tenir devant elle, resplendissant de puissance dans la forme la plus formidable et la plus convoité de leur race, le super saiyan.
_ « Tu as réussi félicitation, tu es content maintenant ? On peut rentrer ? Parce que si c’est censé m’impressionner, au mieux ça m’a fait légèrement sursauter. »
Vegeta lui jeta un regard foudroyant.
_ « Impertinente. Dit à Kakarotto que sa guerre contre les démons ne me concerne pas. Et que je n’ai pas prévu de le revoir un jour, il devra faire sans moi. »
_ « Je t’aurais prévenu, je vais employer la manière forte. »
_ « Alors je vais devoir me montrer plus convaincant. »
Cette fois l’aura de Vegeta explosa. Sa puissance augmenta de manière fulgurante. Ses muscles étaient contractés, presque parcourus de spasmes. La force qu’il dégageait alors était déjà plus importante que celle d’Eva, mais elle grimpa encore, jusqu’à atteindre son paroxysme. L’air était électrique autour d’elle. Il n’était plus un super saiyan, il était devenu autre chose, de beaucoup fort et dégageant une énergie plus que remarquable.
_ « L’argument est convaincant. », dit-elle, « Qu’est-ce que je dois dire à l’Empereur ? »
_ « Les banalités habituelles, du genre ‘Sa Majesté Vegeta décline poliment votre proposition de retour à la Capitale et vous enjoins amicalement à aller vous faire foutre.’ »
Vegeta s’assit sur son trône et reprit sa forme ordinaire.
_ « Comment as-tu pu surpasser le Super Saiyan ? Tu n’étais qu’un… », balbutia Eva.
_ « …. Un esprit malade dans un corps de clone, oui je sais. Kakarotto va te poser la même question, sa curiosité va probablement l’attirer jusqu’ici. Tu le sais pertinemment. Mais s’il fait cette erreur je risque de le tuer. Alors tu as plutôt intérêt à taire ce que tu viens de voir, et à t’arranger pour que mon Royaume soit affiché sur vos cartes, en dehors du territoire impérial. »
[Planète Nutts – Territoire de l’Alliance]
Une boule saisissait le ventre de Bra. Jeune fille aventureuse qu’elle était, elle sentait que cette fois-ci elle avait sans doute été trop loin dans la curiosité. Cachée dans le vaisseau de son père, elle s’était amusée à l’accompagner dans le plus grand des secrets, dans sa quête désespérée pour retrouver le Prospecteur. Un individu que son imagination avait transformé en monstre de haine, un mage noir qui manipulait les foules et dont elle rêvait très souvent. Elle le sentait la nuit l’observer, le jour l’épier, et si cette présence malfaisante n’était peut-être que le fruit de son imaginaire juvénile, l’absence de son père, elle, était bien réelle, et lui était insupportable. Elle le savait impacté, changé, distant. Cette histoire le rendait malade, aussi bien mentalement que physiquement. Il s’entrainait peu depuis des années, maigrissait, s’agaçait très vite et parfois même il l’ignorait complètement.
Elle aurait aimé vivre l’ancien Yamcha comme père, mais chaque année passée de sa vie depuis sa naissance la renforçait dans l’idée qu’il dépérissait au contact de cette triste affaire. Elle avait quelques souvenirs d’un père attentionné et aimant mais plus le temps passait, plus cette figure paternelle s’estompait et plus son absence pesait. Même lorsqu’il était là physiquement l’impression qu’il donnait était qu’il se trouvait ailleurs. Elle avait besoin de comprendre pourquoi. Elle devait le savoir. Mais elle avait perdu trace de lui, dans une cité isolée, sur une planète lointaine, et elle ne trouvait plus le vaisseau. La peur de se faire surprendre s’était estompé, elle n’avait qu’une envie, c’était d’être retrouvé, quitte à se faire gronder. Elle n’osait cependant pas, tout haut, appeler son père. Elle avait trop peur de tomber sur des méchants, alors se dirigeait-elle tranquillement vers le cœur de la ville, car elle y entendait acclamations, applaudissements, et un brouhaha monstre. Elle s’était dit qu’elle avait peut-être une chance d’y trouver Yamcha. Mais ce qu’elle y vit était une chose atroce. Un homme portant une cape grise avec une capuche recouvrant son visage, sur une estrade devant une foule déchaînée. Et, du haut de ses sept ans, elle devina bien vite de qui il pouvait s’agir.
_ « Mes chers amis », disait-il. « C’en est assez, l’Alliance court à sa perte, le Destructeur guette ses faiblesses et se prépare à attaquer, le Destructeur et ses frères vont instaurer un règne de terreur sur l’ensemble de la galaxie. N’avez-vous pas vu ? Ne saviez-vous pas ? Est-ce que, volontairement, vous vous murez dans le silence, dans l’attentisme, dans la passivité, en attendant votre sort funeste ? Ou est-ce que c’est ce qu’on a voulu que vous deveniez ? Des proies faciles. »
Les gens hurlaient, fustigeaient, acquiesçaient d’un même élan de fureur. De l’individu elle vit distinctement se dégager une fumée bleue noire, épaisse, corruptible. Elle s’infiltrait comme un poison dans la foule et imprégnait les gens qui s’étaient rassemblés là, de quelque chose qui semblait être une matérialisation pure de la colère. Un mage noir, celui de ses cauchemars, celui qu’elle n’avait que trop bien imaginé.
Lorsqu’il eut finit, le monde était révolté, remonté, prêt à l’action. Chacun allait sans doute œuvrer pour s’attaquer d’une manière ou d’une autre au Destructeur, l’Empereur Kakarotto.
Alors c’était là l’homme qui lui prenait son père. Elle décida de le suivre, très loin derrière lui pour ne pas se faire repérer. Au loin elle reconnut le chemin qu’elle avait emprunté et qui menait droit à leur vaisseau. Paniquée elle s’empressa de se rapprocher de lui pour prévenir son père au cas où le Prospecteur voulait le surprendre. Et elle ne manquait pas d’idée puisque comme elle le craignait, l’homme se dirigeait bel et bien vers leur vaisseau. Il y monta sans prendre de précaution. Prenant son courage à deux mains, et même si elle était transie de peur, Bra entra doucement dans le vaisseau et alla jusqu’au tableau de bord pour appeler Yamcha. Mais il n'y était pas, lui par contre était là, le Prospecteur, retirant délicatement son accoutrement, ne prenant pas garde à sa présence. Elle le vit, de dos, ranger délicatement le costume dans une trappe sous le sol du vaisseau. Mais lorsqu’il se retourna elle cria, de surprise, d’indignation, de tristesse, elle hurla de peur. C’était son père qui se tenait là. Yamcha fronça les sourcils et la regarda longtemps avant de s’exprimer.
_ « Bra ?! Mais que fais-tu là ? »
_ « Je…je… »
_ « Les missions dangereuses ne sont pas faites pour les enfants, mon dieu Bra, il aurait pu t’arriver n’importe quoi, allez files t’assoire on réglera ça à la maison. Tu vas recevoir la punition du siècle, ta mère va devenir folle en apprenant ça. »
_ « Mais… mais, le Prospecteur… »
_ « Je l’ai encore manqué, cet homme réussit à soulever des foules et se fait voir de tous, mais j’arrive toujours un cran de retard. Ça n’est pas croyable. Bref, ce sont des histoires d’adulte, tais-toi maintenant, je suis pressé de rentrer. »
