
Voici le chapitre 10! Merci à Ananas pour sa relecture et ses corrections!
Comme promis, c'est un chapitre plus dynamique avec un petit combat à la clef :p
Bonne lecture à tous !
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Chapitre 10
Sombres desseins.
Sombres desseins.
… .Vergas, au palais royal. …
Installée à une petite table ronde en fer style baroque, Kera sirotait une tasse de thé chaud en compagnie d’Eylee. Jaya arpenta l’allée pavée de briques beiges, foula une pelouse verdoyante bordée d'arbustes impeccablement taillés, puis s’arrêta face à la table abritée par un grand parasol.
— Kera, tu voulais me parler ?
— Oui, installe-toi, il faut qu’on discute.
Jaya s’exécuta, puis fixa sa tante. Kera avala une dernière gorgée de son thé, puis posa la tasse sur la coupelle assortie.
— Jaya, ton père a décidé d’avancer ton couronnement, annonça-t-elle sans détour.
— Mon couronnement ? Pour quelle raison ?
— Je pense simplement qu’il te sent prête à lui succéder. Mais ce n’est pas pour cela que je t’ai demandé de venir. Ton père s’inquiète de te voir seule et il a émis le souhait que tu te trouves un fiancé.
— P…pardon ? lâcha Jaya, stupéfaite. Est-ce, selon lui, la condition de mon accession au trône ?
— Les dieux merci, non ! Les Vergassiennes n’ont pas besoin de se marier pour régner. Cela n’a jamais été une convention chez nous et ça ne le sera jamais. Cela étant, je suis d’accord avec lui. Il te faudra bien un époux si tu veux un jour avoir des enfants.
— Oui, enfin, ça peut attendre, non ?
— Si tu veux que ton règne se déroule dans les meilleures conditions, il te faudra discipliner ton mari afin qu'il te respecte et ce, bien avant ton couronnement. Cela t’évitera bien des désagréments, crois-moi.
— Discipliner ? Ce n’est-il pas un peu exagéré ?
— Jaya, écoute-moi ! On ne peut pas faire confiance aux hommes pour la magie, ils sont beaucoup trop faibles. Il n’y a qu’à voir comment ton oncle a terminé… Et si tu ne suis pas mes conseils, ton mari aura vite fait de vouloir te dominer. Les Vergassiens sont si fourbes et présomptueux… Il n’hésitera pas à s’immiscer dans les affaires royales et tu pourras dire adieu au trône.
— Ils ne sont pas tous comme ça…
— Oh, Jaya… Tu es bien trop naïve ! Il existe bien sûr quelques exceptions, mais ils sont ainsi pour la plupart, crois-en mon expérience !
— …
— Mais ne t’inquiète pas ! Nous allons faire en sorte de te trouver un fiancé digne de ce nom.
— Et quel genre de fiancé serait digne de ce nom d’après toi ?
— Il te faut un homme gentil et généreux, doté d’un certain charisme, mais sans pour autant être arrogant. Quelqu’un qui sache mettre son égo de côté pour t’épauler dans ton devoir en cas de besoin et qui saura faire face en cas de crise !
— Je vois…
— Mais ne t’inquiète pas, Jaya ! On va tout faire pour te le trouver, intervint Eylee.
— Ah non, pitié ! Ne me dites pas que vous avez l’intention d’organiser une fête pour me trouver un prétendant, c’est… d’un tel cliché !
— Eh bien ? Comment veux-tu te trouver un fiancé sans cela ? répliqua Kera, incrédule.
—… en laissant faire les choses ? suggéra Jaya, mal à l’aise.
La Vergassienne et la Majin échangèrent un regard perplexe. Tôt ou tard, il allait bien falloir qu’elle se mette en quête de l’homme qui partagerait sa vie. Mais au train où allaient les choses, elle était partie pour ne jamais se marier…
— Jaya, je conçois que tu ne veuilles pas précipiter les choses, néanmoins, je pense qu’il serait bon pour toi de songer à te marier rapidement. Tu ne voudrais tout de même pas finir vieille fille ?
— Bien sûr que non ! Mais je préfère prendre mon temps. Sur ce, je dois vous laisser, je dois donner un cours d’appui cette après-midi. Et ne complotez pas trop derrière mon dos, vous deux ! acheva-t-elle en souriant avant de disparaître.

… .Sur une planète de l’univers 9. …
Deux silhouettes féminines âgées d’une vingtaine d’années environ apparurent sur le toit d’un haut building. Le soleil se faisait timide en cette après-midi et l’atmosphère qui régnait au sein de la ville était aussi chargée que le ciel gris et envahi de nuage.
— Les mortels de cet univers n’ont décidément vraiment pas changé… nota la première Vergassienne alors qu’elle observait des citoyens tenter d’échapper aux assauts répétés de criminels armés
De taille moyenne, la première femme arborait des cheveux roux foncés, coiffés en un carré plongeant. Sa peau était marron et ses yeux vert émeraude. Elle portait un jeans foncé et un tee-shirt blanc à manches courtes, un bracelet en or à chaque poignet et de petites bottines noires.
— À croire qu’ils sont tout bonnement incapables d’évoluer, acquiesça sa camarade, d’un air impassible.
La deuxième Vergassienne dévoilait une silhouette plus grande que celle de la première femme. Elle arborait des cheveux noirs, une peau marron et des yeux vert d’eau clair. Elle portait une tunique rouge à manches courtes, un pantalon noir et de longues bottes marron à talon.
— Hey, vous ! Dégagez de là ! Ici, c’est notre planète désormais ! raisonna une voix masculine.
L’ombre d’un sourire se dessina sur les lèvres de la première jeune femme alors qu’elle fixait l’extraterrestre derrière elle du coin de l’œil. Elle se retourna et orienta sa main droite, main tendue à plat en direction du petit arrogant tandis qu’un halo de lumière noire en jaillissait, avant d’animer le corps de ce dernier, le plaquant violemment au sol.
— Les mortels sont si fragiles… Le choix va être simple pour vous ; soumettez-vous à notre volonté, ou mourrez ! À vous de choisir ! lança la deuxième Vergassienne d’un ton froid.
— Parce que tu crois qu'on va obéir à une femme ?! On a d'ordres à recevoir de personne ! hurla un autre extraterrestre aux cheveux violets.
Il braqua son fusil sur elle avant de tirer plusieurs coups. Des coups qui n'atteignirent personne, car la magicienne les esquiva sans aucune difficulté. Les yeux de l'homme s'arrondirent telles des soucoupes.
— Je crois que le message n'est pas bien passé, lâcha la jeune femme.
Le sang de l'extraterrestre se glaça à l'instant où le regard émeraude de la Vergassienne se posa sur lui. Il déglutit. Il recula pour fuir, mais une puissante décharge électrique le stoppa net dans sa tentative Il s’écroula à son tour, inconscient, sous le regard pantois de ses coéquipiers.
— L'un de vous a autre chose à ajouter ? demanda-t-elle à l'intention des deux derniers criminels.
Ces derniers secouèrent la tête en signe de négation avant de prendre leur jambes à leur cou.
— Ah, ah ! De la magie ! ça faisait longtemps que j’en avais pas vue par ici !
La jeune femme aux yeux vert d’eau fit volte-face. Basil se tenait face à elle, les bras croisés, le sourire mauvais.
— Passes ton chemin, cabot. Ou tu finiras comme eux, fit la Vergasienne en désignant les criminels à ses pieds.
— Tss, si tu crois que tu m’fais peur ! Tu ne sais pas à qui tu as affaire ! Je suis Basil, le frère cadet du Trio des Dangers !
— Je me moque de qui tu es. Tu ne représentes aucune menace pour moi.
— Ça, c’est ce qu’on va voir ! cracha le loup.
— Oh, tu veux te mesurer à moi ? Comme c'est courageux, ou... stupide, lança la Vergassienne, d'un sourire sardonique.
— Je vais te faire ravaler ce sourire tu vas voir !
La femme aux yeux émeraude considéra un instant le canidé anthropomorphique face à elle. Les Vergassiens n’étaient pas réputés pour être de grands guerriers. Seuls quelques individus savaient se battre. Et la magicienne dont elle avait emprunté le corps faisait partie des chanceux. Mais son énergie seule n’était pas assez importante pour rivaliser avec un guerrier bien entraîné. Heureusement, sa propre force originelle venait aisément combler ce manque manifeste de puissance. Il fallait rester prudent toutefois. Le but était d’opérer au maximum dans l’ombre et de ne pas se faire repérer. Elle devait donc veiller à ne pas trop faire étalage de sa force. Pour le moment…
Sans perdre de temps, la Vergassienne se volatilisa, puis réapparut au-dessus de son adversaire pour lui envoyer un coup de pied magistral en plein dans la joue droite, expédiant le guerrier au sol, créant un gros trou, suivit d’une violente explosion. Le Loup surgit des décombres quelques instants plus tard et fit face à son adversaire, les bras croisés.
— Je vois, tu es du genre coriace, toi ! Mais si tu crois que ça va suffire pour me battre, tu te trompes lourdement ! s’exclama le loup roux.
La Magicienne ne répondit pas et se contenta de le fixer droit dans les yeux. Le combattant plissa les yeux, intensifia son énergie et s’éleva dans les airs avant de se ruer sur la Vergassienne en lui projetant son pied droit en plein visage. Mais à sa grande surprise, son adversaire ne bougea pas d’un millimètre. La Magicienne tourna la tête dans le sens du coup, planta un instant son regard vert turquoise sur le guerrier et… sourit. Un grognement s'échappa de la gueule de Basil à cette provocation. Et en plus elle se moquait de lui ? Elle ne perdait rien pour attendre !
Le loup disparut, puis réapparut face à la Vergassienne, lui projetant un féroce coup au visage mais la jeune femme l’esquiva en baissant la tête. Basil enchaîna avec un coup vers le sternum, mais la guerrière le stoppa du plat de la main droite et lui balança un violent coup de tête ! Basil encaissa le coup, grogna, puis contre-attaqua en lui enfonçant son pied le plus puissant, - le gauche -, sous le menton et profita de ce laps de temps pour se dégager avant de lui envoyer une rafale de Kikoha à l’aide de ses pieds. Une attaque qui n'atteignit personne, car la Vergassienne se trouvait déjà derrière lui, poing droit paré, prêt à frapper. Le guerrier l’évita de justesse et se volatilisa à son tour, puis se retrouva quelques microsecondes plus tard au-dessus d’elle.
S'ensuivit un corps à corps durant lequel la Magicienne prit largement le dessus. Au grand damne de Basil et au plus grand plaisir d’Anes. Même si elle bridait sciemment sa puissance pour ne pas être découverte, ce n’était pas une raison pour laisser un insecte tel que lui avoir l’avantage sur elle ! La jeune femme plissa les yeux alors qu’une légère grimace s’étalait sur son visage. Il était temps de mettre un terme à ce duel des plus ennuyeux.
Il tenta de riposter, mais la magicienne ne lui laissa pas le temps et lui balança un violent coup de pied dans le ventre qui lui coupa littéralement le souffle. Le loup eut à peine le temps de réagir que son adversaire lui flanqua un coup de coude sur le crâne, lui jeta son pied droit au menton, puis termina son enchaînement en l’éjectant au loin d'un nouveau coup de poing assassin. Sous la puissance de l’impact, Basil se retrouva catapulté en arrière et s’écrasa violemment sur le sol, inconscient…
— Il est toujours en vie. J’en déduis que tu n’as pas voulu te salir davantage les mains pour ce microbe, souligna Zarra, un léger sourire au coin des lèvres.
— Il n’en valait pas la peine.
La femme aux yeux émeraude tourna légèrement la tête et aperçut les frères aînés du guerrier inconscient qui venaient d’apparaître quelques mètres plus loin…

… .Sur Terre dans l’univers 7. …
— C’est bien, Gohan, continue ! s’exclama Jaya. Maintenant, je veux que tu changes cette fleur en verre à pied.
Le jeune père se redressa légèrement sur son coussin rouge, puis, d’un revers de la main, essuya la goutte de sueur qui perlait son front. Au-dessus d’eux, les feuilles de l’arbre, à l'ombre duquel ils étaient, dansaient au rythme de la brise qui s’élevait peu à peu dans les airs. Gohan aimait beaucoup travailler sa magie dans le jardin familial. Sa concentration était bien plus optimale que lorsqu’il était à l’intérieur de la demeure. Le métis prit une légère inspiration et porta son attention sur la feuille en papier qui se trouvait face à lui.
— Non, non, maintiens d’abord ton aura !
Gohan leva les yeux en direction de la jeune femme sans comprendre.
— Souviens-toi ! Tu dois d’abord centrer ton attention sur ton aura avant de pouvoir l’étendre sur l’objet et ainsi le transformer.
Le métis ferma les yeux, puis se concentra un instant. Quelques secondes plus tard, une faible aura bleue enveloppa son corps. Une légère grimace déforma son visage alors qu’il se concentrait afin d'éviter qu’elle ne s’estompe trop rapidement. Quelques instants plus tard, une lumière blanche anima la feuille de papier qui se changea peu à peu en verre à pied.
— Excellent ! Tu as réussi du premier coup ! félicita la Vergassienne. Maintenant, fait la même chose avec les deux autres feuilles !
Le guerrier s’exécuta.
— Étends ton aura… Encore ! Maintiens la même intensité !
Des gouttes de sueurs perlèrent sur le front de Gohan, alors que son corps se crispait. Transformer un objet en un autre était une chose, mais répéter la même opération trois fois de suite, sans faiblir, en était une autre. Et Gohan n’était pas encore habitué conserver un tel niveau de concentration. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il constata avec étonnement que la deuxième feuille avait pris la même apparence que la première. La transformation de la troisième n’était en revanche pas réussie.
— C’est vraiment pas mal du tout, tu sais ! lâcha Jaya, satisfaite. Tu progresses !
— Oui, mais j’aurais aimé pouvoir réussir cette transformation jusqu’au bout…
— Ne te démoralise pas ! Je t’assure que tu as fait de gros progrès. Ton énergie magique est certes encore un peu faible, mais elle en constante augmentation. Ce n’est pas grave si tu ne réussis pas tout du premier coup. L’essentiel est que tu sois conscient de cette énergie, que tu l’apprivoises ! Et puis, je n’ai pas été très sympa, j’ai fait exprès de corser l’exercice pour voir jusqu’où tu irais. Tu n’as pas à rougir de ce que tu as fait !
— C’est gentil, mais j’ai encore beaucoup de chemin à faire…
— Mais comme nous tous, Gohan. Comme nous tous, fit Jaya, la mine légèrement sombre.
Après la démonstration qu’elle avait faite au palais des rois Zeno, personne n’était aussi convaincu par de telles affirmations qu’elle.
Les yeux du métis s’écarquillèrent légèrement face à la réaction de son amie.
— Tu en fais une drôle de tête… Ça ne va pas ?
— Si, si c’est juste… elle se tut un instant, puis enchaîna : Gohan, s’il y a une chose que tu dois à tout prix garder en tête, c’est que peu importe le niveau de magie que l’on a, on aura toujours des choses à apprendre, car rien n’est complètement acquis, crois-moi !

… .Dans un coin reculé dans l’univers 11. …
Un sourire se dessina sur les lèvres du Vergassien alors qu’il observait avec un intérêt certain Jaya et Gohan à travers une image holographique projetée par une sphère verte placée au-dessus de sa main. L’homme s’adossa à son siège en cuire tandis qu’il faisait disparaître l’image d’un bref mouvement de la main droite. Jaya éprouvait manifestement de grandes difficultés à canaliser son pouvoir. Voilà qui arrangeait grandement ses affaires ! Il devait cependant rester prudent. Car même sans ça, elle n’en demeurait pas moins puissante. Ce qui constituait toujours un obstacle à ses plans. Encore plus depuis que le Daishinkan l’avait retrouvée. Il fallait qu’il se dépêche de s’en débarrasser avant qu’elle ne retrouve la mémoire, tant qu’elle restait encore à sa portée.
Le Vergassien fit apparaître un verre rempli d’eau et en bu quelques gorgées tandis que deux silhouettes apparaissaient derrière son dos. Zarra et Anes.
— Vous êtes de retour, nota l’homme sans daigner leur accorder un regard.
Anes fléchis son genoux droit à terre, puis observa un instant son environnement. Spacieuse, la pièce possédait des murs de briques jaunes et rouges. Elle comportait deux canapés baroques de quatre places garnis de bleu marine et d'or, assortis à six fauteuils du même style répartis autour d'une table basse en verre. Les murs de briques rouges étaient ornés de torches enflammées de couleur rouge, orange et jaune, prodiguant la seule source de lumière de la pièce. L'atmosphère de la pièce était étonnement agréable, une odeur de cidre mélangée à un parfum d'homme embaumaient les lieux.
— Oui, nous avons effectué une nouvelle visite dans l’univers 9, répondit Anes. Il y a des éléments intéressants. En particulier, ces trois loups… Comment s’appellent-ils déjà ?
— Le Trio des Dangers, rappela Zarra.
— Oui, voilà, c’est ça !
— J’ose espérer que tu n’as pas fait trop étalage de ta force lorsque tu as affronté le plus jeune de ces frères, lança le Vergassien.
— Soyez sans crainte. J’ai été très prudente ! Je n’ai eus aucun mal à les soumettre tous les trois et à les rallier à notre cause. Je pense qu’ils seront de bons éléments.
— Où en sont vos recherches sur le Talisman ? s’enquit Zarra.
— Je pense avoir trouvé une piste. Mais elle reste à confirmer. Cependant, ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus pour l’instant. Daiki a retrouvé Zenia
— Pardon ? Comment ? Il ne savait même pas qu’elle était parmi les mortels…
— Les Terriens de l’univers 7 ont eu contact avec les rois Zeno, Zenia y compris. Mais tout cela n’aura bientôt plus d’importance.
— Que voulez-vous dire ? s’enquit Anes, intriguée.
— Que je vais personnellement me charger de la mettre hors d’état de nuire.
— Sauf votre respect, elle a beau être devenue une mortelle, elle n’en demeure pas moins très puissante. Comment…
— Comme tu viens de le souligner, Zarra. Ce n’est plus une déesse, mais une mortelle. Elle est donc plus vulnérable qu’elle ne l’a jamais été. Par ailleurs, je possède moi-même un certain nombre de pouvoirs par le biais de ce Vergassien. Il ne me sera à présent pas difficile de l’éliminer…