Tous les Vikings n'ont pas été des pillards, comme partout dans le monde à cette époque, les guerriers avaient aussi fort à faire protéger leurs clans, garantir la sécurité des leurs. C'est d'ailleurs de ces besoins qu'est née la mécanique qui veut que les communautés humaines qui survivent soient celles dotées des chefs parfois les plus forts, mais surtout les plus intelligents/rusés, ce qui laisse toute latitude aux femmes pour occuper le poste avec succès.
Quant à savoir si cette intelligence était tournée vers des intérêts personnels ou communs, va savoir... il est par contre communément admis que les femmes soient plus facilement altruistes que les hommes.
Or les chefs Vikings (comme Celtes) gagnaient leur place au mérite - un mérite qui profitait à tous dans des clans dont survie et prospérité étaient dépendantes de la confraternité ; dans ces conditions, combien y-a-t-il de chances qu'une femme - plus faible physiquement que beaucoup de ses guerriers - puisse s'accaparer le pouvoir pour son unique profit ?
Et qu'un tel souverain (quel que soit son sexe) soit à ce point honoré après sa mort dans pareille société ?
Guerrière certes, mais à mon avis, celles qui parvenaient à s'imposer au plus haut niveau devaient avoir - à l'instar de leurs homologues masculins - ce petit quelque chose en plus qui démarque du commun : intelligence, à coup sûr, mais aussi charisme, sans aucun doute.
Autre indice de l'évolution de la place de la femme dans les sociétés européennes : chez les Celtes, Germains ou en vieux norrois, les noms féminins imageaient souvent force et bravoure, significations qui ont survécu dans la composition de célèbres prénoms féminins du moyen-âge en
"hilde" "ide" = combat ou
"und" "onde" =guerre-guerrier-guerrière ou encore
"haid" "aïd" = lance.
Ainsi, un nom tel que Radegonde qui peut paraît disgracieux à notre époque en raison de sa phonétique prend-il une toute autre dimension quand on en comprend le sens : rade = conseil - gonde = guerre > les parents souhaitaient donc à leur fille de devenir bonne tacticienne sur les champs de bataille - vœu devenu impensable sous l'hégémonie chrétienne.
Quant à Gunhild, prénom féminin toujours en vogue en contrées nordiques, il associe combat et guerre, ni plus, ni moins.
Sûr que ça change du symbole de soumission d'un prénom tel que Marie !
