par Antarka le Dim Oct 27, 2019 9:08
Foe : c'est totalement anormal.
Nucléus : La aussi y'a pas d'évolution vraiment chez les ambulanciers.
Je veux dire, rien a voir avec l'évolution d'un fonctionnaire, qui peut passer de la catégorie C a B puis A avec son ancienneté et quelques concours.
Quelques vérités sur le métier d'ambulancier donc :
1 : y'a que deux grades d'ambulancier. L'Auxiliaire ambulancier : amené a disparaître, peu payé, 15 jours de formation (comme l'AFGSU2 pompier).
Et le Diplômé d'état. 340h de formation. A peine mieux payé de base.
Pas de grade supérieur.
Même le DEA n'a aucune équivalence a l'international (ptetre en Belgique). Il y offre la possibilité de bosser dans aucun autre pays (contrairement a infirmier ou aide soignant).
2 : l'évolution des salaires ambulanciers c'est calculé sur l'ancienneté DANS LA MEME BOÎTE, pas dans le métier. Si je me trompe pas ça plafonné a +8% au bout de 8 ans d'ancienneté. De quoi amener un DEA au top de son ancienneté vers 1450€ mensuel avec 42h de boulot par semaine. Mais bon doit déjà y avoir genre 80% des DEA qui ont abandonné après 8 ans. Et en général ils ont fait plusieurs boîtes donc rarement dépassé le +2% de bonus due a 2 ans d'ancienneté.
3 : même le DEA n'est un tremplin pour quasiment rien. Quelques modules dont tu serais dispensé si tu voulais faire un jour une formation d'aide soignant.
4 : y'a très peu de bonus. Ambulancier SMUR c'est intéressant (j'ai fait ça 6 mois) mais c'est répétitif et perso je préférais être DEA dans le privé (le chef d'équipe quoi) qu'être la 3eme roue de la moto. Soyons clair, un ambulancier SMUR tu peux le remplacer par un boulanger, tant qu'il sait conduire et servir de pied a perf.
Et les places sont chers en SMUR, même si les conditions de travail sont cools (45 jours de CP par an vu que t'es fonction publique, et en général tu bosses que 3 x 12h par semaine. Et le salaire est plus cool (genre 1600 balles net).
J'avais fait de la régul SAMU aussi. C'est une grosse grosse prime, la seule que tu puisses avoir qui fasse une grosse différence sur le salaire (+600€ pour moi a l'époque). Mais comme pour le SMUR y'a peu de places, et sans modestie faut qu'ils te connaissent comme quelqu'un qui assure et qui en plus connait bien la région. On était que deux ambulanciers à faire ca, alors que les pompiers étaient une demi douzaine.
Si tu gères vraiment bien, tu as la possibilité de faire passer des petites formations (des PSC1 j'ai fait, et des brevets de secourisme), mais c'est du bénévolat et t'as en général pas le temps pour ça. La plupart des vrais formateurs dans le soin sont des infirmièrs, ayant ensuite fait l'école des cadres puis des formateurs. Ou des monstres dans leur domaine (des directeurs de CESU ou de centre hospitalier, des colonels des pompiers de Paris, ce genre de gars).
Donc c'est bien d'être confiant, mais c'est mieux quand tu sais a quoi t'en tenir.
What else... La durée de vie moyenne dans le métier était de moins de 3 ans quand j'y étais. Ensuite on se reconverti. C'est une moyenne hein, certes déséquilibrée par ceux qui abandonnaient en moins d'une semaine.
Et ça offre donc aucune aide, aucun tremplin pour se reconvertir.
Une fois un homme très sage m'a dit qu'il y avait 3 choses vraiment importantes dans la vie professionnelle. Que c'était génial si t'avais les 3, qu'il en fallait au moins 2 pour que ce soit cool, 1 c'était dur et 0 c'est pas la peine. Ces 3 trucs sont :
- le salaire
- la disponibilité (physique et mentale) que ça te laisse quand tu bosses pas.
- la considération (personnelle et d'autrui) que tu en recoltes.
Ambulancier c'est très mal payé.
Ambulancier ca laisse peu de disponibilité. Déjà tu bosses énormément. Tu as pas tjrs ton planning des jours ou tu bosses 2 semaines a l'avance, en général tu sais la veille pour le lendemain tes heures d'embauche (ça peut aller de 5h a midi en général en horaire de jour). Donc oublie toute activité régulière (sport en salle où je sais pas).
C'est aussi clairement un "métier de célibataire", disons plus contraignant que bcp d'autres sur le sujet.
J'ajouterais la disponibilité mentale... Déjà le stress un peu permanent de pouvoir être rappelé souvent sur tes jours de repos. Et tu met du temps a décompresser a la fin de la journée. Je connais plein de gens qui sont totalement sorti du taf dans leur tête dès qu'ils sont chez eux. Peu d'ambilanciers, on voit des horreurs longues a digérer.
Et la considération, AH AH AH. Du patron c'est au cas par cas, j'ai déjà eu les deux extrêmes. Des patients bah c'est du soin parfois d'urgence donc ça dépend, tu auras quelques mercis et beaucoup de patients qui insultent. En général ils sont vexants (combien de fois j'ai entendu dire que ça va, on nous paye a conduire des belles bagnoles toute la journée, on va pas se plaindre). Mais globalement tu l'as pas. On te comparera toujours aux pompiers (et ça sera moche), encore plus souvent on te prendra pour un taxi (et ça sera vexant). T'as des infirmières qui te diront que t'as pas le droit de lire le courrier du toubib et que tu dois le filer (avec le patient) au médecin des urgences. Alors si, t'as le droit, et tu leur rappeleras, 10 000 fois, et ça changera rien.
Et on saura te rappeler que les ambulanciers dépendent du ministère des transports et pas de la santé.
Bref, deviens ambulancier si tu veux. Ce que je veux dire c'est que si tu kiffes pas le metier (je parle pas d'apprécier, mais d'adorer), il n'a pas le moindre intérêt. Y'a des tafs qui te passionnent pas que tu peux faire quand même pour tierces raisons que j'ai évoqué plus haut (c'est bien payé, ou pépère, où tu y géres et est reconnu, et faut bien bosser) mais pas ambulancier.
Enfin techniquement tu peux mais ça sera gâcher ta vie.
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.