Login a écrit:On peut toujours tout expliqué.
Euh... Oui ?
J’aurais pu prendre d’autres exemples.
On peut poursuivre les statistiques défavorables à l’homme dans notre société.
- Les hommes sont surreprésentés dans la mortalité routière.
En 2015, 2 604 hommes ont été tués pour 857 femmes : ils représentent 75 % de la mortalité.
- Les hommes vivent 6 années de moins que les femmes.
- Les hommes sont plus exposés au cancer.
- Les hommes sont surreprésentés dans les crimes et délits (plus de 80 % commis par des hommes).
- Les sanctions pénales prononcées sont plus clémentes à l'égard des femmes, et d'autant plus pour les cas de violences.
Je vais pas tout reprendre d'autant que, à la base, je ne souhaite pas me faire le porte-voix de tes ennemis idéologiques mais je pense qu'on pourrait t'opposer que le patriarcat ou le privilège blanc peuvent expliquer une bonne partie de ces chiffres.
Tu disais qu'on peut toujours tout expliquer. Je ne sais pas si c'est le cas mais en tous cas, je vois un avantage aux explications généralement données par ceux qu'on affuble de l’appellation SJW, c'est que ce sont des explications qui me sont intelligibles.
Je comprends le raisonnement et je trouve qu'il s'applique globalement bien à une multitude de situations comme celles que nous avons listées (pourquoi plus d'hommes en politique ou à la tête des sociétés, pourquoi plus de noirs et de personnes de type maghrébin en prison (si j'en crois le type à droite sur ton avatar), etc...).
Les explications sont peut être simplistes, peut-être même malhonnêtes, ça, c'est à discuter, mais je les comprends.
Quand je regarde les explications des anti-SJW, je peux pas en dire autant. Je note qu'il y a un discours, assez homogène, qu'on retrouve chez des personnes qui semblent avoir un gros problème avec les SJW. A ce sujet, ton discours ne me surprend pas trop, il est comparable à ce que j'ai pu entendre ou lire assez souvent.
Mais le problème, c'est que je ne le comprends pas.
Je te prends un exemple:
Login a écrit: Pour les femmes, il y a effectivement une discrimination historique, mais il y a d’autres facteurs sociaux, culturels et biologiques qui peuvent expliquer une présence bien moins importante en politique que les hommes.
Pareil, ça évolue.
C'est la réponse que j'ai eu de ta part après t'avoir demandé la raison de l'absence des femmes en politique (aux postes clefs en tous cas).
Ben je trouve ça extrêmement vague. J'ai envie de demander "pourquoi ?". Pourquoi l'égalité n'est elle toujours pas là alors que le combat pour obtenir l'égalité juridique avec les hommes a été globalement remporté après la fin de la première moitié du XXème siècle ?
Si on me dit que le patriarcat est une forme d'organisation sociale qui va toujours pousser les hommes à se mettre en avant et les femmes à se mettre en retrait, à tel point qu'elles se sous-estiment elles mêmes et n'osent pas entreprendre des carrières qui pourraient les mener à l'élite et que c'est pour ça qu'il faut lutter contre le patriarcat (je simplifie), je comprends plus que si on me dit que l'origine est multi-factorielle (mais sans développer du tout) et que le temps va faire son oeuvre et que ça sert à rien d'agir, alors que ça fait 60 ans que le temps fait son oeuvre (trois générations de femmes).
Voilà, disons que dans la manière de présenter les idées, je trouve ça moins impactant, moins structuré du côté anti. ça pourrait venir de toi, tu pourrais être peu convainquant, mais comme je te disais, je trouve que tu n'as pas à rougir, par rapport à ce qui se dit à côté.
Ce discours Anti-SJW, c'est un discours en réaction. Ton camp va discuter les chiffres, discuter la définition des mots, etc. Mais je ne vois pas la vision globale derrière qui viendrait expliquer pourquoi le monde ne tourne pas comme il le devrait. C'est peut-être en ça qu'il me touche peu.
Pour les homosexuels, ce n’est pas les hétérosexuels qui sont favorisés mais les homosexuels qui sont discriminés.
Les homosexuels sont empêchés d’adopter des enfants, on leur met des bâtons dans les roues. On les handicape.
Le but n’est pas que l’on mette des bâtons dans les roues des hétérosexuels pour obtenir une égalité de handicap mais que les homosexuels aient le même statut social, que l’on compense leur "handicap".
En fait, on peut parler de "privilèges" lorsque ces avantages ne peuvent pas être octroyé à l’ensemble d’une population pour des raisons pratiques ou des raisons physiques.
Comme l’ensemble de la population ne peut pas bénéficier de ce privilège, il faut abolir le privilège du groupe pour obtenir l’égalité.
Tu vois, quand je disais que ça joue beaucoup sur les mots.
Quand je faisais cette distinction entre privilèges des hommes blancs cishet VS handicap des femmes et minorités, c'est car il y a un vrai enjeu (enfin je trouve). Selon comment on considère les choses, la réponse à apporter est fondamentalement différente.
Si c'est un privilège, c'est indu, il faut l'abolir, de manière brusque souvent (et donc violente) .
Si c'est un handicap, il faut le compenser, ce qui se fait petit à petit car on ne va pas supprimer l'avantage de l'autre groupe. On va essayé d'amener le groupe en-dessous au même niveau. Et souvent, ça ne réussit pas totalement.
Pour reprendre la métaphore que tu prenais je crois, on ne peut pas dire que les valides sont des privilégiés par rapport aux personnes en fauteuil roulant car on ne va pas couper les jambes aux valides. Donc on va compenser. On va mettre des rampes d'accès, des ascenseurs, etc. Mais il n'en reste pas moins vrai que les handicapés mettront toujours plus de temps pour arriver au 1er étage que le valide qui peut facilement monter les marches.
Toi, tu dit qu'il vaut mieux parler d'avantages que de privilèges car "privilège", c'est connoté. En soit, c'est vrai, mais les répercussions pratiques de cette distinction sont quand même assez limitées.
Et puis ensuite tu apportes une définition qui me parait hyper restrictive.
On ne peut parler de "privilèges" lorsque ces avantages ne peuvent pas être octroyé à l’ensemble d’une population pour des raisons pratiques ou des raisons physiques.
Ben je suis pas trop d'accord. Sous l'ancien régime, le droit de chasse était un privilège de la noblesse. C'est pas pour ça qu'on a pas pu donner ce droit à toute la population par la suite. Un privilège doit être aboli, certes, mais il peut l'être de deux manières; soit en supprimant la possibilité de l'exercer, soit au contraire, en l'étendant à tout un chacun.
Mon objectif dans notre échange n’est pas de te contredire pour le plaisir, mais tu as relevé un point intéressant sur la perception privilège/handicap qui me paraît être fondamental dans la perception du sujet.
Merci mais je n'ai fait que donner libre court à ma folle envie de mansplainer Baddy qui a, la première, évoqué la question.
Peut-être d'ailleurs qu'elle trouve que j'ai raconté n'importe quoi ou que j'ai inventé l'eau tiède !
Bon sinon, je vais un peu me mettre en retrait de ce débat pour le moment je pense, parce que je me force à endosser un rôle que je ne veux pas.
Une dernière chose néanmoins. Si on a beaucoup parlé du fond, des idées, généralement défendues par ceux qui se font taxer de SJW, je trouve qu'on a pas trop parlé de la forme.
C'était évoqué dans ton article du mec de la tronche en biais, mais, tellement mal à mon sens que je n'ai pas souhaité y donner suite. Cela dit, quand on parle de SJW, j'avais cru comprendre que c'était aussi beaucoup un comportement qui était critiqué.
Ils sont jugés donneurs de leçons, hypocrites, cherchant à appliquer leurs théories à tout et n'importe quoi, et notamment, à ce qui n'est pas de l'oppression.
Pour les deux premières critiques, c'est souvent du procès d'intention. Tu sais ce que j'en pense. ça m'en touche l'une sans faire bouger l'autre si on me dit que tel ou tel youtubeur ou twito s'en fout comme de l'an 40 des oppressions et qu'il surfe dessus parce que ça lui permet de faire des centaines de milliers de vue.
Concernant la troisième critique en revanche, elle éveille quelques rappels en moi. J'admet avoir regardé d'un air amusé des articles qui critiquaient le terrible problème des sparadraps non-adaptés aux racisés ou le fameux problème des numéros de sécurité sociale des femmes qui commencent par un 2 et qui signent là une hiérarchie explicite.
https://francais.rt.com/france/50362-di ... rds-menardhttps://www.liberation.fr/societe/2012/ ... ecu_855088Je ne suis toujours pas convaincu par l'importance de ces sujets mais j'essaye d'être un peu honnête avec moi-même. Je ne vais pas donner des leçons sur les causes qui méritent d'être défendues quand je n'ai, moi-même, jamais milité pour quoi que ce soit.
A un moment, je me trouve quand même pas mal de proximité avec de nombreuses causes défendues par les personnes qui sont l'objet de ton sujet, je ne vois pas pourquoi j'irai les défoncer publiquement parce que parfois ils ne militent pas comme je le voudrais ou parce qu'ils font état de sujets qui me paraissent anodins.
Si j'estime qu'ils se trompent, ben je l'écrirai éventuellement ici mais je ne les qualifierai certainement pas de manière globale et dévalorisante "Les SJW sont ci ou sont ça". Il y a des personnes militantes et je suis d'accord avec certaines positions, pas avec d'autres, avec des manières de militer et pas avec d'autres. ça s'arrête là.
Toi-même d'ailleurs, tu a employé à de nombreuses reprises des mots forts, comme "discriminations des homosexuels en France". Tu as l'air de reconnaître que ce n'est pas très normal que des femmes tout à fait valables n'accèdent pas aux plus hautes sphères de l'Etat. Etc.
Et bien, à un moment, je trouve que l'on se définit aussi par rapport à nos ennemis.
Et souvent, je ne comprends pas pourquoi certains semblent avoir une véritable obsession pour les prétendus SJW alors que d'autres groupes militants me paraissent être beaucoup plus leurs ennemis idéologiques.