par Abysse le Jeu Avr 08, 2021 16:17
J'ai lu le bouquin aussi, en premier. Totalement par hasard, en flânant à Gilbert Joseph. Je me suis dis « Tiens, pourquoi pas, avec toute cette dictature sanitaire environnante et la propagande en continu de BMTV et autres merdias, ça pourrait peut-être me divertir. »
Franchement, j'ai trouvé plutôt sympa à lire. Suffisamment pour que je me dise que si je tombe sur le film un jour, je me le materai à l'occasion.
Le film est mieux. Il assume totalement que c'est une comédie, les situations parodiques et les coups de coude subtils sont plus nombreux et ont davantage de substance à l'écran. Les idées du roman sont là, mais exploitées différemment et mieux travaillées.
Les possibilités du support audiovisuel sont parfaitement exploitées pour mettre en place cette histoire du vrai Hitler qui se réveille et que tout le monde prend pour un acteur, avec tous les quiproquo qui vont avec. On devine sans peine les couilles qu'il aura fallu à l'acteur pour réellement se balader en Hitler dans la rue en caméra cachée et saisir l'authenticité de la réaction des gens.
Certains s'indignent et l'insultent. D'autres se marrent et prennent des selfies avec lui. Il y a en a qui lui balancent carrément le salut nazi.
La scène de la grand mère est repensée différemment. Dans le roman, après le déballage de la tragédie familiale, l'entrevue avec Hitler est expédiée hors champ et si je me souviens bien, ce dernier est tellement poli avec elle qu'elle croit aussi que c'est un acteur. En fait, dans le roman, absolument personne ne se rend compte, au final, que Hitler est véritablement Hitler. Dans le film, la grand mère est la première à se rendre compte, d'emblée, que c'est lui. Et après, c'est l 'escalade.
Le scénariste du film fait du meilleur boulot que le romancier. Le problème du bouquin, c'est que la forme est plutôt terne, on ne ressent pas grande émotion à lire, pourtant, le fond a du potentiel. En revanche, le film te fait enchaîner les émotions : Rire, doute, malaise, effroi. Il est extrêmement rare que je préfère le film au livre d'une œuvre quelconque, mais là, c'est le cas.