Bon bah, 3 ans après ce débat, moi je vais parler de Harry Potter en jeu vidéo !
Les jeux de ma vie “d’adulte” (3/3)
Lego Harry Potter (Playstation 3, 2010)
Pourquoi je m’y suis mis ?
Ma copine avait beau affectionner les jeux AAA de type Uncharted 4 ou Batman Arkham City, son pêché mignon se trouvait ailleurs, à travers une tout autre expérience : Lego Harry Potter ! J’ai toujours apprécié le petit sorcier à lunettes et son univers, mais jamais au point d’acheter un jeu vidéo sur le sujet. Pareil pour les Lego ; ces briques de plastique ont rendu mon enfance très heureuse, mais y revenir en virtuel ? Je n’y avais jamais vraiment pensé. Du coup, j’ai un peu rechigné à endosser mon rôle de spectateur en chef, quand elle mettait le disque dans la console. Mais en regardant de plus près, j’ai fini par m’y intéresser un peu plus, et encore un peu plus, jusqu’à devenir complètement accro.
Pourquoi j’ai aimé ?
Mais comment un titre m’arrachant à peine une moue ennuyée a pu me plaire autant, au final ? Cela a trait à mon caractère, qui me pousse toujours à aborder le mauvais côté des choses avant de changer d’avis. Mais pas que. C’est surtout que le Lego Harry Potter est génial sur tous les plans, en fait ! Jamais je n’aurais cru me faire autant emporter, par une histoire que je connaissais déjà, qui plus est.
L’histoire, donc, parlons-en un peu. Tous les grands moments des bouquins se retrouvent dans le jeu, et ça fait bien plaisir. Ça fait d’autant plus plaisir que les passages légers sont drôles, mais que les passages sombres ou tristes ont été rendus drôles aussi ! Et quand je dis drôle, même moi et ma mauvaise humeur légendaire, on s’est bien éclatés tout du long, du début de l’épisode I à la fin du VII (qui s’étalent sur deux jeux). Le but reste de s’amuser comme des petits fous, et les développeurs ont accompli un travail titanesque pour y parvenir. Voldemort rivalise de ridicule avec ses sbires ou le Basilic, tandis que les protagonistes enchaînent gags sur gags pendant l’accomplissement de leur quête.

Les graphismes aident énormément à l’immersion également. Mis à part la nécessité de ramollir les bras et jambes des personnages pour donner des animations plus fluides (personnellement, j’aurais préféré qu’on laisse les membres rigides), tout le reste rend un hommage très fidèle aux Lego. Mis à part les gros décors et le sol, tout a été modélisé en briques. Là encore, ça fait plaisir, on passe souvent quelques minutes à admirer les scènes dans lesquelles notre équipe se balade.
Le gameplay ne verse jamais dans le très compliqué, sans doute pour une question d'accessibilité aux enfants. Mais il faut lui reconnaître une grande diversité. Exploration, combat de baguettes magiques, plateforme, résolution d’énigmes, phases de vol en balai, utilisation de divers sortilèges, assemblage de Lego… On ne s’ennuie jamais, d’autant plus qu’on peut incarner pas mal de personnages, allant de Harry, Ron et Hermione bien sûr, mais aussi Hagrid, d’autres élèves et professeurs, sans oublier Pattenrond, Croûtard ou Crockdur ! Que demander de plus ? Rien, mais on nous en offre encore ! Car qui dit Lego, dit destructibles à gogo ! Il existe tout un tas de machins à dégommer, nous filant divers bonus dans l’opération. Des pièces de monnaie, des étudiants coincés qu’il faut libérer, divers secrets et collectibles. Et des collectibles, il y en a un paquet à récupérer ! Combien d’heures a-t-on passé à fracasser tout autour de nous à coup de baguette magique ? Juste pour le plaisir de voir les briques voler en éclats de partout ? Des dizaines, ouais. Et parfois en Coop, évidemment ! Ce jeu devient encore plus génial quand on s’y met à deux, ou plus.

Mais là où Lego Harry Potter devient carrément légendaire, c’est au niveau du son, et particulièrement des voix. Comme dans Little Big Planet 1, et contrairement à la plupart des autres jeux Lego, les personnages ne parlent pas : ils gémissent, ricanent, babillent et jacassent, sans jamais prononcer le moindre mot intelligible. Et non seulement ça participe à l’humour omniprésent, mais en plus, ça ne nuit absolument pas à la compréhension. Par je ne sais quel miracle, les devs ont réussi à nous expliquer tout ce qu’on doit faire via des bruitages et quelques feedbacks visuels. Un véritable tour de force, là encore. Encore aujourd’hui, on s’éclate, ma copine et moi à imiter certains de ces sons devenus mythiques pour nous.

Reste alors la bande-son, très cinématographique et pointue, qui parachève le tout. Rien à dire, à part envoyer encore quelques félicitations à l’équipe qui a bossé dessus. Je ne sais même pas laquelle choisir tant chacune d’entre elles porte une énorme charge émotionnelle.
Pourquoi j’ai arrêté ?
Je ne sais pas si on a arrêté d’y jouer pour toujours. Ma copine a dû le terminer trois ou quatre fois, avec moi en soutien sur quelques sessions, et elle finit toujours par le relancer. Ce jeu arrive presque à me refiler des shots de nostalgie, alors que pas un seul n’avait réussi, pas depuis mes quinze ans en tout cas. J’aurais ADORÉ découvrir Lego Harry Potter pendant mon enfance. J’aurais juste dû naître vingt ans plus tard pour vivre cette expérience, qui n’aurait pas eu à rougir face aux émois provoqués par la Megadrive ou mon vieux Pentium 75 MHz. Mais clairement, c’est le jeu de console qui m’aura le plus marqué durant ma vie d’adulte. Et connaissant mon côté réac, de plus en plus prononcé au fil des ans qui passent, l’exploit est de taille.