Mesdames et messieurs, comme convenu, la suite ! Mais avant de débuter la lecture, un p'tit rappel des chapitres précedents s'imposent :
Rappel :
Précédement, après avoir fui la Terre, les terriens et derniers saiyans se sont réfugiés sur Exen afin de panser leurs plaies et se préparer à un inévitable affrontement face aux multiples Buus. Ils ont été récemment rejoins par Goku, Gohan et Darack après que ces derniers se soient débarrassés de l'invasion démoniaque au paradis. Pendant ce temps, Givre s'est rendu sur Terre à la recherche de nameks disparus. N'étant pas parvenu à les découvrir, et après avoir échangé avec Buuleria et découvert l'existence de Dragon Ball terrienne, il part enquêter sur Exen.
Sur Terre, la méfiance reste omniprésente entre Dabuura et les trois autres transformés majeurs : Buuleria, Buucolo et Buudel. Après une attaque du paradis et des menaces de la part des terriens, la tension monte d'un nouveau cran au sein de la bulle rose.
Chapitre 97 : Se préparer au pire
« -Voilà, comme ça, c’est parfait ! », complimenta Krillin, les bras croisés.
Et en effet, le mouvement de ki était idéal, se dirigeant avec grâce entre les différents obstacles avant d’atteindre le récipient ouvert. Ce dernier engloutit l’énergie et se referma automatiquement. Yamcha se redressa à peine en sueur. Diriger du ki était déjà une épreuve en soi, mais le faire slalomer entre plusieurs piliers s’avérer d’autant plus fatiguant.
« -Honnêtement, ce n’est pas si difficile, avec le sôkidan j’ai déjà l’habitude de diriger du ki en l’air.
-C’est vrai, mais le mafûba demande un peu plus de précision, ce doit être un peu différent quand même, non ?, ajouta le guerrier nain.
-C’est plus lourd, confirma Yamcha en massant ses poignets.
-Plus lourd et ça consomme pas mal de ki. » ajouta Ten Shin Han.
Les trois terriens se regardèrent, avant d’observer les différents pots verrouillés.
« -Elle est lointaine l’époque où ça pouvait nous tuer à l’usage, souffla Krillin.
-Très lointaine. À cette époque, c’était Piccolo le plus grand danger. Maintenant… Maintenant ça n’a plus rien à voir, ajouta le triclope.
-Je ne sais même pas si le mafûba suffira, soupira Yamcha.
-On n’a pas que le mafûba, on peut compter sur d’autres techniques. »
Comme pour confirmer les dires de Krillin, une explosion eut lieu à l’autre bout de la salle. À son origine se trouvait une petite guerrière, portant un pantalon bouffant blanc, des chaussons de combats et un gilet noir court. Un gilet noir sans manches au rembourrage orange qui longeait la bordure des épaules ainsi que les contours de la nuque. Quant à ses cheveux, ils étaient longs, tombant un peu en dessous de ses épaules, d’une base bleue se terminant par un blond lumineux. Ce déchaînement de ki s’accompagna d’un cri de joie.
« -Je crois qu’il y a un duo qui a enfin réussi, et du deuxième coup, annonça Krillin.
-Sacrée puissance… », constata Yamcha, surpris.
La guerrière faisait des bonds, frappant le vide, jubilant de cette nouvelle force nouvelle. À ses côtés se trouvait un autre guerrier, bien moins joyeux. Bien moins vif également. Et pour cause, il était clairement en surpoids.
« -C’pas juste… Pourquoi ça marche avec elle et pas avec moi ?!, se plaignit la fusion ratée.
-Trunks, tu as trop arqué tes jambes lors de la fusion, ce qui a contraint Goten à compenser, déséquilibrant vos positions, expliqua Goku.
-Parce que je suis meilleure, c’est tout !, lança la jeune guerrière tout sourire en sautillant sur place.
-T’es meilleure rien du tout !
-Tu parles, je vais te botter les fesses !
-Les enfants…, commença Gohan.
-On va voir ça ! »
La fusion ratée chargea la fusion réussie. Et sans surprise, elle se fit littéralement botter les fesses, l’envoyant s’écraser de pleine face contre un mur.
« -Ahahah, je te l’avais dit !
-Huuurrrrh…, lâcha dans un râle étouffé la fusion de Goten et Trunks, la tête encastrée dans la paroi.
-Impressionnant SéléaBra !, félicita Goku.
-SéléaBra ? C’est pas mon nom ça ! Je m’appelle… hum… euuuuh… Ah, oui ! Bréa pour Bra et Séléa !
-Alors impressionnant Bréa !
-Merci, merci ! Avec cette nouvelle force, je pourrai…
-Mieux défendre tout le monde sur Exen, coupa net Gohan.
-…oui. Aussi…, grommela la fusion ayant soif d’action.
-J’fveux une revanfe…, fit la fusion ratée en s’approchant, le nez en sang et des dents manquantes.
-Quand ta fusion sera réussie, tu y es presque !, ajouta Goku.
-Ou alors, je peux lui botter les fesses encore une fois… », proposa Bréa, tout sourire.
Les terriens échangèrent des regards mi-amusés, mi-fatigués.
« -Après, ça reste des enfants… », tempéra Krillin en souriant, une main derrière la tête.
***
Gohan restait les bras croisés, observant le ballet aérien haut dans le dôme. Les exeniens avaient augmenté la taille de la salle à un niveau exceptionnel, si bien qu’il était envisageable de se lancer dans un duel en plein air sans presque aucune restriction. Bréa avait donc tout le temps qu’elle voulait pour s’habituer à son nouveau corps, tout en affrontant Goku. Ce dernier, en super saiyan, tenait bon contre une guerrière sans transformation dont la puissance lui était légèrement supérieure. Mais l’expérience faisait ici toute la différence, au point de faire arme égale.
« -C’est du gâchis de ne pas les laisser se battre avec nous, lâcha Vegeta, bras croisés.
-C’est amusant que tu dises ça. »
Le prince jeta un regard en biais au métis.
« -C’est-à-dire ?
-Je pensais que tu voudrais réparer ton erreur toi-même, fit Gohan sur un ton plus froid qu’il ne l’aurait voulu.
-C’est ce que je fais déjà, répliqua le guerrier sur un ton égal.
-Alors apprend la fusion métamol, à défaut de t’en servir. »
Le prince observa son interlocuteur de haut en bas. L’analysant, toujours dans la même posture.
« -Tu as changé. » conclut Vegeta, reportant son attention sur l’affrontement.
Le métis ne répondit rien. Pourtant, il voulait dire quelque chose. Il voulait réfuter l’affirmation du prince. Lui affirmer qu’il n’avait pas changé. Mais ce serait un mensonge, et il le saurait tous les deux.
***
« -Arrêve de bouver !, grommela Bulma, un tournevis dans la bouche.
-Dé…désolé… ça chatouille beaucoup… beaucoup trooooop, ahahahah », s’agita C-22, gigotant dans tous les sens alors que ses bras étaient ouverts, les câbles à l’air libre.
Installer sur une table d’opération sous des lumières vives, C-22 avait toutes les peines du monde à rester immobile. D’ordinaire, les opérations de maintenance de son corps avaient pour mauvaise habitude de la fatiguer, voire d’êtres douloureuses. Là, les modifications subies chatouillaient ses nerfs, étouffant les pics de douleurs survenant ici et là.
« -Essaye de résister, tu ne me facilites pas la tâche ! », râla clairement Bulma, son tournevis désormais dans la main droite.
Après de longues minutes de travail, toujours aussi difficile, Bulma put refermer les bras en appliquant une peau synthétique. Travailler avec outils exenniens s’avérait plus simple que prévu. Certains avaient même pris part à la maintenance des cyborgs. Pourtant, la scientifique ne pouvait s’empêcher de remarquer un certain amusement dans leur regard. Le même amusement qu’un adulte a pour la construction branlante et archaïque de son enfant.
« -Avoue-le, tu t’es vengée pour la gifle, lança C-22 en s’habillant, reprenant difficilement son souffle.
-Hein ? Oh, non. Non, pas du tout. Pas encore. Pas avec ça en tout cas.
-…c’est-à-dire ? », demanda la cyborg, soudainement méfiante.
Pour toute réponse Bulma agita un outil ressemblant à une clé à molette dotée de trois pointes dorées, un outil que C-22 ne reconnaissait pas. Toutefois, l’arc électrique qui circulait à ses trois extrémités représentait une menace suffisante.
« -Oh, ne fait pas cette tête. Je réserve ça à Yamcha !
-Qu’est-ce que tu me réserves, au juste ?, fit le nouvel arrivant en rentrant dans la salle.
-Un grand coup de taser, répondit Bulma en agitant son outil.
-Je ne pense pas que ça ne me fera grand-chose.
-Oh, mais ça dépend où je l’utilise !
-Charmant, lâcha l’ancien bandit dans un sourire aussi amusé qu'inquiet.
-J’ai besoin de lui entier, Bulma, contesta C-22 en enlaçant son conjoint.
-Je sais, je sais… bon je vais me rabattre sur le plan B.
-Plan B qui est ?, demanda le terrien en enlaçant sa partenaire.
-Il consiste à reprogrammer C-22 pour qu’elle t’étrangle dans ton sommeil. »
Les deux amoureux lancèrent un regard surpris à la terrienne avant de progressivement interrompre leur étreinte.
« -Euhm…, commença C-22, mal à l’aise.
-Ce n’est pas à l’ordre du jour. Par contre, j’ai amélioré tes bras C-22, avec l’aide des exeniens ici présents.
-Ce fut un plaisir, répliqua l’un des scientifiques, tout sourire.
-Merci à vous. Et pour ce qui est de C-17 et de C-18 ?, demanda la cyborg, curieuse.
-Juste une maintenance, j’ai à peine amélioré leurs capacités. C-17 a juste fait une demande un peu spéciale.
-Ah ? Qui est ?
-Disons qu’il aime les pistolets. »
Alors que la discussion se poursuivait, un écran s’alluma, révélant Goku, ou du moins une partie de son visage tant le cadrage était approximatif.
« -Salut Bulma ! Juste pour te dire que je prends Bra et Séléa dans la Salle de l’esprit et du temps pour les entraîner, et pour entraîner Bréa aussi !
-Saluuuuuut mamaaaaaan !, lança Bra dont on n’apercevait que la main.
-Salut ma puce, amuse-toi bien avec tonton Goku et Séléa !
-Ouiiii, merciiiii !
-On revient demain ! Bye ! »
Sur ces mots, le message prit fin et l’écran s’éteignit. Alors que Bulma rangeait ses outils, elle put entendre C-22 demander confuse :
« -C’est qui Bréa ? »
***
« -Général Kantou, vous devez voir ça. »
Le général exénien se tourna vers l’opérateur qui lui faisait signe dans la salle de commande. Il s’en approcha, notant mentalement que bien des sièges étaient vides. Beaucoup de machines remplaçaient désormais le personnel. Toutefois, certains d’entre eux aimaient beaucoup trop leur métier pour laisser leur place à la technologie, à l’instar de celui qui l’appelait.
« -Je vous écoute. »
Le concerné pointa du doigt un petit bip lumineux sur un écran. Le général regarda le secteur concerné. Ce dernier était étonnement lointain.
« -Il s’agit d’un vaisseau. En soi ce n’est pas bizarre, surtout à une telle distance. Mais…
-Mais vous ne me faites pas déplacer pour rien, n’est-ce pas ? », sourit le général.
Sourire rendu avec un hochement de tête.
« -Effectivement. C’est un bip fantôme. J’ai fouillé dans notre historique récent et j’ai remarqué que ce vaisseau a été détecté il y a de cela environ six heures. Par contre, il avait la manie de s’arrêter par endroit pendant une dizaine de minutes avant de repartir en voyage. Comme si…
-Comme s’il cherchait quelque chose ?
-Tout à fait. J’ai donc suivi son activité et c’était assez régulier. Une heure de voyage, un arrêt court. Une heure de voyage un autre arrêt, et cetera… Par contre, cet arrêt, il dure depuis quelques heures. J’ai donc fait mes recherches sur ce vaisseau et je peux dire qu’il est ancien.
-Ancien ?
-Très ancien. Trop ancien. »
Le général échangea un regard lourd de sens avec l’opérateur avant de reporter son attention sur l’écran.
« -Je vois. Ce vaisseau n’est pas composé de matière organique ?
-Non. Rien qui ne laisserait penser à ce « Buu » dont nous ont parlé les rescapés de la Terre. Ce n’est pas un vaisseau terrien non plus, bien trop ancien pour cela, les terriens n’existaient probablement pas lors de sa conception. Par contre… j’ai retracé son itinéraire…
-Laissez-moi deviner. Il vient de la Terre.
-Avec 84,77% de chance.
-Aucune autre information ? Concernant le ki notamment ?
-Ce vaisseau est doté d’un système furtif. Un système assez performant pour laisser nos appareils dans le doute. Ce bip fantôme est une fausse trace laisser sur un radar pour laisser croire qu’il est immobile, ou qu’il se déplace très lentement. C’est assez commun pour un vaisseau de ralentir, même sur plusieurs heures, que ce soit pour éviter un champ d’astéroïde ou pour effectuer une brève période de maintenance. Mais tout ce qui entoure ce vaisseau n’a rien de commun. Avec un système furtif aussi élaboré, je ne peux normalement pas recevoir la moindre information concernant son équipage.
-Mais ?
-Mais j’ai affiné les différents scans faits concernant le vaisseau. Notamment les scans concernant le ki et la chaleur corporelle. À plusieurs moments, l’un de ses occupants à quitter le vaisseau, sûrement pour se repérer. En reconstituant les traces de son ki et le peu chaleur corporelle émise, j’ai pu créer un semblant d’image schématique. Disons que c’est assez important pour que vous consultiez le résultat. »
L’image créée s’afficha sur l’écran. Kantou plissa les yeux avant de se redresser et de croiser les bras. Il n’aimait pas ce qu’il voyait.
« -Qu’est-ce qu’un éeinnien vient faire par ici ?
-Aucune idée mon général. Mais je ne serai pas étonné que ça ait un rapport avec nos réfugiés. »
***
Dabuura tapotait sur son trône du bout des doigts. Puis il se raidit. Il tapota de nouveau et il se raidit de plus belle. Il souffla longuement, se redressa, s’étira légèrement et se mit en marche. Pendant ce temps, caché, Buucolo observait. Le roi agissait étrangement ces derniers jours, bien avant son face-à-face avec le général le matin même. Il était parfois pris de soubresauts, tremblotant avant d’agir comme si tout allait bien. Ces crises très brèves n’arrivaient que quand il était seul. Il semblait éteint, ailleurs, complètement déconnecté.
Le reste du temps, il paraissait lui-même. Aussi normal qu’un démon pouvait l’être. Heureusement pour Piccolo, l’immense salle du trône ne manquait pas de coins d’ombre où se faire discret. Il se demanda plus d’une fois s’il n’avait pas été repéré. Mais rien. Rien pour le moment. Alors il guettait, en silence, son ki étouffé au maximum.
Il avait déjà interrogé d’autres transformés, essayant de recoller les morceaux. Notamment l’assaut contre le palais divin. Tout était vague pour lui, comme un rêve que l’on regardait à travers une vitre fumée. Beaucoup de transformés avaient participé à ce combat, pourtant ils ne les voyaient nulle part. Sauf un. Un qu’il avait un peu malmené, mais qui avait craché le morceau. L’assaut n’était pas un ordre direct, reçu de la bouche à l’oreille. Non, il s’agissait d’une intime conviction, d’un besoin uni. Comme un esprit de ruche.
Piccolo détestait ça. Son propre esprit était-il compromis ? Il avait pris sur lui de procéder à l’espionnage. Buuleria était plus puissante que lui et son intellect se rapprochait du sien, Buudel, de loin plus faible, avait une autorité certaine sur les humains. Lui, il n’était pas juste discret, il était sacrifiable. Sa perte serait la moins lourde. Mettre les deux guerrières dans la confidence risquait de faire d’elles des cibles de choix s’il venait à être capturé. Ou absorbé.
Alors, à défaut de mieux, il espionnait le roi, essayant de déceler quelque chose dans son comportement qui pourrait servir d’indice, qui lui permettrait de comprendre la situation. Mais surtout, un indice qui lui indiquerait si Dabuura était réellement de leur côté. Hormis d’étranges soubresauts et quelques paroles murmurées, rien de bien intéressant ne se produisait. Un comportement suspect qui ne l’aidait pas réellement à trancher.
Sans signe avant-coureur, Dabuura se leva enfin, droit comme un « I », avant de sortir de la salle du trône avec détermination. Sur son chemin, il salua plusieurs transformés, que ce soit de la main, par un sourire ou un hochement de tête. Puis il s’engagea dans d’autres couloirs, ceux qu’il n’empruntait jamais en temps normal. Il tourna brusquement sur sa gauche et descendit des escaliers dans l’obscurité, s’enfonçant dans les sous-sols du bâtiment. Puis, il emprunta un nouveau couloir qui allait dans une direction bien précise. Une direction que Buucolo reconnut. L’hôpital.
La filature dura de longues minutes. Plus d’une fois Dabuura jeta un regard méfiant derrière lui, méfiant. Plus d’une fois Buucolo échappa de justesse aux yeux inquisiteurs. Enfin, ils arrivèrent devant une porte métallique renforcée. Dabuura se retourna pour prononcer un ordre des plus simples :
« -Suis-moi, Buucolo. »
Sur ces mots, il disparut dans la pièce. Le concerné resta figé. Il avait été repéré. Depuis combien de temps ? Impossible de savoir. Il hésita à suivre sa cible ou à rebrousser chemin. Ce pouvait être un piège. Finalement, le namek transformé se résigna. Il entra dans la pièce et tomba face à Dabuura.
« Je craignais que tu ne fasses demi-tour.
-Crainte justifiée. Comment as-tu su que c’était moi ? »
Le démon sourit.
« -Par déduction. Je me savais suivi par quelqu’un qui sait parfaitement cacher son ki. Ce ne pouvait être que Buudel, Buuleria ou toi. Et comme tu es le plus discret…
-De la chance, en somme.
-Je préfère déduction. Suis-moi, je vais te montrer quelque chose. »
Dabuura se remit en marche et emprunta un escalier qui descendait toujours plus bas, suivit par Buucolo qui imposait une distance de sécurité suffisante. Il refusait d’être pris de court. Enfin, ils atteignirent une grande pièce blanche, quasi immaculée. Une pièce à la fonction médicale évidente où se trouvait une multitude de lits. Et sur ces lits, des transformés endormit, raccordés par des câbles et autres tuyaux à des machines. Seuls quelques-uns étaient debout, en blouse blanche, prenant des notes.
« -Qu’est-ce que ça veut dire…, murmura Buucolo.
-Certains d’entre eux ont perdu connaissance dès leur transformation, d’autres se sont portés volontaires.
-Volontaires pour quoi ?! »
Les médecins tournèrent leur tête vers celui qui perturbait le calme des lieux où seuls les bips réguliers des machines retentissaient.
« -Volontaire pour nous aider à trouver un moyen de contrecarrer cette transformation. »
Buucolo resta interdit. Son interlocuteur semblait honnête, pour autant toute cette situation lui paraissait des plus improbables.
« -…
-Je suis en plein contrôle de ce corps. Pour l'instant.
-Tu résistes, n’est-ce pas ? »
Un sourire étira les lèvres du démon.
« -Absolument, l’originel essaye de refaire surface. Il l’avait partiellement le contrôle lorsqu’il m’a absorbé, un moment où nos deux volontés se sont mélangées. Mais il a sous-estimé la Corruption et j’ai repris le dessus. »
Buucolo arqua ce qui aurait pu être un sourcil. Dabuura détailla ses explications :
« La corruption provient du Makaï, il s’agit d’un élément aussi dangereux qu’instable. Quand on y est peu préparé, il peut s’avérer dévastateur. L’originel, ne s’y attendait pas. Pire, il l'a sous-estimé. La Corruption a agi comme un poison et il a dû lutter de toutes ses forces pour la repousser, pendant ce temps, j’ai réussi à me dissocier de lui et à prendre l’ascendant.
-Quand ?
-Entre l’assaut sur le palais du Tout-Puissant et notre arrivée dans la capitale du Nord.
-Je vois, je comprends mieux… ajouta Buucolo, saisissant l’étrange comportement de son interlocuteur. Par contre, cette Corruption, c’est… »
Dabuura leva la main, stoppant son interlocuteur.
« -Je ne veux pas revenir dessus. La Corruption… on ne l’emploie pas à la légère. Jamais. Je pensais détruire l’originel avec. Au moins, je l’ai handicapé pour un temps. Je ne compte pas l’utiliser de nouveau et je ne veux pas en parler davantage. S’il parvient à la maîtriser… »
Si Dabuura en avait été physiquement capable, il aurait frissonné. Buucolo le comprit sans mal, ce qui ne l’empêcha pas de continuer :
« -… cette corruption… c’est l’essence même du Makaï, n’est-ce pas ?
-…
-Hmph. J’ai ma réponse. J’ai une dernière question pour toi. Pourquoi me dire tout ça ?
-Pourquoi pas, je ne risque rien, n’est-ce pas ? » répliqua le concerné, tout sourire.
Buucolo se raidit, ce sourire ne se voulait en rien engageant, pourtant il n’était pas menaçant non plus.
« En toute franchise, j’affronte tout en solitaire depuis plusieurs jours, car j’ignore si je peux vous faire confiance, à toi comme à Buuleria ou Buudel.
-Voyez-vous ça…, lâcha le namek transformé avec un sourire narquois, décroisant ses bras.
-Je présume que c’était réciproque.
-Je confirme que ça l’est toujours.
-Évidemment… Ma plus grande crainte est que vous soyez en réalité partiellement contrôlé par l’originel pendant que je me démène à lui résister. »
Buucolo ne laissa rien paraître, mais la situation semblait prendre un peu plus de sens. Dabuura avait toujours pris des mesures pour ne pas finir acculé par eux et jusqu’à maintenant il avait évité toute agression à leur encontre. Ce semblant de guerre froide s’expliquait tout simplement.
« -Cela fait beaucoup d’aveux en très peu de temps… Et si on passait directement à l’étape où il est bien trop dangereux de me laisser en vie ? »
Un sourire étira les traits de Dabuura.
« -Non. Cette étape n’a pas lieu d’être. Comme tu t’en es peut-être rendu compte, il t’est impossible de te dédoubler. Il en va de même pour moi. Enfin, en parti… Nous sommes tous prisonniers de nos formes. Et si j’ai bien compris quelque chose ces derniers jours, c’est l’absence d’hostilité à mon égard.
-Pas de notre part.
-Bien sûr. La plupart des gens ici me craignent, me respectent et, ou, m’apprécient. Je me suis demandé si c’était parce que j’étais en partie l’originel. Mais non, il en va de même pour vous. Vous êtes libre d’agir comme bon vous semble. Et moi également.
-Tu ne me dis pas tout ça sans arrière-pensée, n’est-ce pas ?
-…non. Les scientifiques ont fait une découverte… dérangeante. Nous sommes… indivisibles. Ce que nous portons… ce rose… C’est un parasite avec lequel nous fusionnons progressivement. Il essaye de vivre tout en nous dévorant, sans nous tuer. Mais il va nous tuer, c’est inévitable. Pour le moment il fait partie de nous, avant que l'on ne fasse partie de lui. Nous sommes condamnés. »
Buucolo grimaça. Il avait l’intime conviction que Dabuura disait la vérité.
« -Une solution ?
-Peut-être. La magie ne donnant rien, la technologie demeure la meilleure option pour l’instant.
-Et le ki ? » proposa Buucolo.
Le démon secoua la tête.
« -À chaque fois que je l’emploi, je sens l’originel essayer de reprendre le contrôle. Je l’ai très bien senti pendant l’assaut du paradis, j’ai manqué de lâcher prise. Sans compter que…
-Qu’utiliser le ki aggrave notre état ?
-Tout à fait, acquiesça Dabuura. Le parasite gagne en force. Notre corps est pratiquement immunisé à la magie, à l’exception de quelques techniques. Il n’y a que la technologie qui a l’air de marcher sur nous.
-Qu’est-ce que tu entends par technologie ? » demanda Buucolo, suspicieux.
Dabuura croisa les bras, son regard affiné, concentré, comme s’il essayait de trouver des mots simples pour faire comprendre un concept complexe à un enfant. Non sans une pointe d’agacement.
« -C’est simple pourtant. La chimie, la science… La technologie ! C’est comme ça que l’on désigne cette branche au makaï !
-Très bien, très bien… tempéra Buucolo, et cette… Technologie… Pourrait nous débarrasser de ce problème ?
-Oui, elle a permis d’identifier ce parasite. Si on ne parvient pas à s’en débarrasser, nous serons condamnés à rester ainsi pour l’éternité.
-Que peut-on faire dans ce cas ? »
Dabuura fit un signe de la tête et Buucolo le suivit à l’extérieur.
« -On a besoin d’un personnel plus performant. Les médecins et scientifiques présents ne sont pas assez… qualifiés.
-Et donc, à qui penses-tu ?
-…
-… »
L’échange de regard perdura pendant quelques secondes. Quelques très longues secondes. Puis, Buucolo comprit, les yeux s’arrondissant à peine.
« -Non, contesta le namek transformé.
-Si.
-C’est une très mauvaise idée.
-C’est notre seul choix.
-Ils ne vont pas se laisser faire.
-On doit agir immédiatement. Au plus vite. Le temps joue contre nous à tous les niveaux. Le paradis nous a accordé un répit inespéré.
-Si on agit, il risque de répliquer.
-Si on n’agit pas, ils répliqueront aussi. »
Un silence lourd s’installa progressivement. Un silence pénible, douloureux, celui d’un choix crucial à faire, forcé par la situation.
« -Et si on laisse le parasite l’emporter ? » tenta Buucolo.
Il s’attendait à un regard outré par une telle suggestion, une telle insulte à l’honneur guerrier. Il reçut au contraire un regard entendu, plein d’une compassion triste. Un regard que l’on porte à une personne qui a procédé au même cheminement pragmatique que soi. Et qui allait se heurter au même problème.
« -Si le parasite l’emporte, il risque d’emporter le libre arbitre avec lui. Et si ça arrive, c’est…, commença le namek transformé.
-C’est la fin. Oui, je sais. »
Buucolo n’avait pas oublié. Lorsqu’ils avaient affronté les trois Buu, tout s’était déroulé sur le fil. Ils avaient passé leur temps au bord de la défaite, et la Terre au bord de l’annihilation. Le retour d’un seul Buu uni ayant accumulé la puissance d’autant de guerriers signerait la fin de leur monde. Si ce n’était la fin de l’univers tout entier.
« -Par contre, pour ton plan, il faut être en mesure de les localiser. Même si j’ai quelques idées sur l'endroit ils peuvent se trouver, je n’ai aucun moyen de le vérifier.
-J’en ai bien conscience. Toutefois, je devrai être en mesure d’en explorer au moins une… »
***
Le retour dans la salle du trône fut des plus silencieux. Buucolo ne cessait de réfléchir à ce que Dabuura lui avait révélé. Bien sûr, il devait bien admettre que son plan n’était pas sans mérite. Mais il avait du mal à l’approuver. Il avait besoin de réfléchir à tête reposée. Quant au roi, il était revenu sur son trône et Buucolo s’était adossé contre un pilier, pensif. Il remarqua une soudaine agitation et il ne lui fallut pas longtemps pour en comprendre l’origine : le roi allait prendre la parole.
Le namek transformé remarqua Buudel, dans un coin de la salle, soucieuse, avant de chercher Buuleria des yeux. Elle n’était nulle part.
« -Mes chers amis… »
Buucolo cessa immédiatement d’écouter. Il n’avait aucune envie de s’intéresser à ce discours. Toutefois, il resta sur place. Buuleria avait de plus grandes chances de venir ici qu’ailleurs. Alors, il patienta de longues minutes. Enfin il la vit. Il lui fit signe. Elle le lui rendit, le regard brillant, le visage tendu. Elle était en détresse. Buucolo fit un pas. Il ne sut pourquoi, mais ce fut à ce moment précis qu’il donna de l’attention au discours de son « roi ».
-… et c’est pour toutes ces raisons que je me vois dans l’obligation de proposer un confinement complet et temporaire qui ne souffrira d’aucune exception. »
Des contestations fusèrent ici et là, et alors que Dabuura y répondait, Buuleria se rapprocha de Buucolo.
« -Y a un démon du froid qui a survolé notre planète. »
Buucolo lui adressa un regard interloqué, les sourcils froncés.
« -Il était seul ?
-Étonnement, oui. Pas d’armée. Juste lui.
-Il cherchait quoi ?
-À ton avis ? », lâcha Buuleria, lassée.
(Les Dragon Balls, évidemment…), songea le namek transformé.
« -Tss, encore et toujours. Il est encore là ?
-Parti. Sûrement pour Exen, répondit la transformée en hochant les épaules.
-C’est embêtant. Mais s’il est du niveau de la famille de Cold, il ne représente pas un danger.
-Justement, non. Il est très différent.
-Sur quels points ?
-Tous. Mais c’est ce qu’il m’a dit qui m’a perturbé. Il a dit qu’on est en train de mourir.
-Vraiment ?
-… tu n’as pas l’air surpris…, fit la guerrière, méfiante.
-Hier, je l’aurai été. Aujourd’hui, moins.
-Tu as découvert quelque chose ? »
Buucolo songea à mettre Buuleria dans la confidence, mais c’était bien trop tôt. Il avait besoin d’un peu de temps pour mieux appréhender la situation.
« -Disons que mes informations valident les tiennent. Désolé de ne pas être plus précis.
-Hmm, très bien. »
Buuleria n’insista pas. De toute façon, le roi avait terminé son discours et une partie de la foule se dispersait déjà, certains plus contrariés que d’autres.
« Par contre, s’il pense que je vais me soumettre à son confinement, il peut rêver.
-Je n’approuve pas, mais l’alternative n’est pas réjouissante.
-Je suis malheureusement d’accord, confirma Buudel en s’approchant, si on continue de sortir, on ne donnera pas un bon exemple. On doit rester, ne serait-ce que pour surveiller la situation et contenir ceux qui voudraient partir. »
Le regard que Buudel reçu de la part de Buuleria la poussa à rajouter :
« Je n’aime pas ça non plus.
-Moi ce qui me dérange c’est eux, commença Buuleria en désignant quelques transformés avant de se concentrer sur une transformée en particulier, surtout elle.
-Pourquoi ?, demanda Buudel.
-Parce qu’ils sont déjà fidèles à Dabuura. Soit ce dernier est d’un charisme exceptionnel…, débuta Buucolo.
-…soit il a encore un peu d’influence sur nous et nous manipule, termina Buuleria. »
Buudel frissonna à cette idée et à son implication…
***
Quelques pas dans un couloir où le blanc du plâtre se mélangeait à un blanc organique. Des pas rageurs, furieux. Il avait participé à l’assaut contre cette espèce de bol géant flottant. Il avait participé à la capture d’une cible de choix : Videl, la fille d’Hercule Satan ! Et qu’avait-il eu en récompense ? Rien ! Le groupe qui a attaqué avait en bonne partie disparu, seuls quelques membres demeuraient. Sûrement parti mener d’autres missions commandos. Lui, il était mis de côté, oublié. Pire, confiné !
Ce confinement, il s’en serait bien passé. Son changement d’apparence avait été une bénédiction pour lui, l’ancien criminel emprisonné il y a peu de temps. Une libération ! Le confinement, il s’y était plié, dans un premier temps. Il ne voulait pas se faire remarquer, surtout par Buudel. Dans le pire des cas, il aurait tout simplement affirmé qu’il n’avait fait qu’obéir aux ordres. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de prendre son mal en patience. Mais plus maintenant, il en avait plus qu’assez.
Sans compter que l’un des transformés les plus puissants l’avait bien secoué dans sa quête d’informations. Il était hors de question pour lui de rester, il n’avait pas envie de servir de cible ou de subir un nouvel interrogatoire.
« -Buusser ? »
Le concerné se retourna, les sourcils froncés.
« -Faut voir. Qui le demande ?
-Une vieille connaissance. Hein, Messer ? »
Le transformé se raidit. Son nom, son vrai nom.
« -Tu fais erreur.
-Non, je ne crois pas non, répliqua le nouveau venu avec un grand sourire.
-Je crois bien, si. »
Il essayait de se faire menaçant, mais son cœur battait à toute vitesse sous l’adrénaline. Buusser n’aimait pas ça du tout. Il détailla son interlocuteur. Hormis le pantalon blanc bouffant, il avait une chemise bleue, une bonne musculature et des cheveux roses coiffés en arrière.
« -Je t’ai reconnu depuis un bout de temps, et maintenant que tu t’es éloigné on va pouvoir s’expliquer.
-On n’a rien à se dire.
-Arrête de fuir. Toi, t’as gardé la même sale tête, le même regard vicieux avec le marcel blanc du p’tit prisonnier. Tu n’as même pas pris la peine de te changer. »
Bussel se mit en garde.
« -Et toi t’es qui, hein ?! Un flic ?!
-Précisément. L’agent qui t’as foutu en prison.
-… et tu comptes faire quoi ? Me remettre en taule ?, pouffa le criminel.
-Non, j’crois pas. T’as échappé à l’exécution pour de la perpet’, mais on sait tous les deux que t’es un taré fini. T’as buté deux familles, j’te laisserai pas en buter une troisième. Je vais te faire la peau.
-Ben vient alors ! On verra comment… »
Une balle en pleine tête coupa net Busser dans son élan avant que son adversaire ne se jette sur lui pour le plaquer au sol.
« -Les flingues, ça ne nous tue pas, mais ça surprend toujours, hein ?!
-Enf… »
Un coup de poing en plein visage lui déforma la bouche et lui coupa la parole de plus belle. L’ex-policier matraqua sa cible sans une once de pitié. Les coups pleuvaient avec force, jusqu’à ce qu’un crochet du droit ne le décroche pour l’envoyer dans le mur. Le policier se releva et se mit en garde.
« -Tu te bats toujours comme un flic… Quel esprit étriqué ! »
Sur ces mots Busser liquéfia son corps, se transformant en une vague rose tentaculaire qui saisit le policier. La lutte reprit, à l’avantage du criminel. Les deux transformés roulèrent sur le sol, chacun essayant de prendre l’ascendant sur l’autre. Malgré son ingéniosité, Busser perdait. Son adversaire s’était déjà adapté. Un adversaire plus puissant et mieux entraîné au combat. Alors il paniqua, la peur prit le dessus. Et un réflexe se déclencha.
Son corps s’étira et enveloppa sa cible qui se débattit de plus belle. Les kikohas fusèrent en même temps que les coups. Inutile. Le policier disparut. Busser se reforma. Il avait absorbé sa cible. Quelque chose remonta dans sa gorge. Après plusieurs haut-le-cœur, sa mâchoire telle une gueule béante et il cracha quelque chose. Non, pas quelque chose, quelqu’un. Son ennemi.
« -Uuuuh… », râla l’homme sur le sol, sonné.
Buusser avait du mal à le croire. Il avait réussi là où Dabuura lui-même avait échoué. Il avait annulé la transformation. Devant lui gisait un humain affaibli, inerte. Vivant, à première vue. Lui, il était en pleine forme. Il se sentait encore plus puissant, et pour cause, son ki se déploya avec force. Il avait trouvé un moyen de gagner en force rapidement. Seul problème : le témoin.
Buusser tendit sa paume en avant et, dans un sourire sadique, ouvrit le feu. Le corps de l’homme fut instantanément désintégré, non sans provoquer un mélange de soulagement, de satisfaction et de plaisir au meurtrier. Il entendit d’autres personnes arriver, certainement à cause des bruits de luttes. Des curieux. Des proies.
Il allait devenir puissant, bien plus puissant. Et enfin, il allait prendre le pouvoir.
***
Nappa avança avec méfiance dans l’abysse. L’obscurité ambiante et la roche à perte de vue donner à l’endroit un aspect de désolation approprié. D’après ses informations, Freezer devrait être dans le coin, et il avait quelques comptes à régler avec lui. Notamment au sujet de sa mort sur Namek.
Or, tout ce qu’il remarquait, c’était une lueur malsaine au loin. Une lueur fluctuante. Le guerrier s’avança dans cette direction, sur ses gardes, s’attendant à tout…