Spoiler
Chapitre 9 – L’attaque combinée
Sur le ring, Trunks serrait les poings. Son regard s’était assombri, durci par une frustration grandissante. L’assurance glaciale d’Aya l’irritait. Elle se jouait d’eux avec une aisance presque insultante, évitant chaque attaque comme si elle esquivait des vagues légères plutôt que des coups de demi-Saiyens.
— Ça suffit ! grogna-t-il en s’élançant.
Il canalisa toute sa force dans son mouvement, son corps fusant vers elle dans une explosion de puissance. D’un geste vif et assuré, il tendit la jambe, visant un coup redoutable droit sur son adversaire.
Le coup était rapide, précis, parfaitement exécuté.
Aya ne bougea pas immédiatement. Mais, dans une souplesse irréelle, elle bondit au dernier moment, laissant le pied de Trunks siffler en dessous d’elle sans la toucher.
Ce n'était pas une simple esquive.
D’un mouvement fluide, presque chorégraphique, elle se réceptionna sur sa jambe tendue, posant ses mains dessus comme si elle s'appuyait sur un support stable.
Le public retint son souffle.
Trunks tressaillit en sentant le poids d’Aya, mais ce qui le déstabilisa encore plus, ce fut l’équilibre parfait de la jeune fille.
Elle ne chancela pas.
Elle s'était littéralement installée sur sa jambe, son corps formant un grand écart aérien, comme une danseuse suspendue dans un numéro d'acrobatie.
Les spectateurs écarquillèrent les yeux devant cette vision irréelle.
L’arbitre lui-même ouvrit la bouche, stupéfait.
Goten en oublia de respirer.
Aya resta immobile un instant, sereine, puis tourna un regard calme vers le proprio de son perchoir.
Il sentait déjà son équilibre vaciller sous l’effet de cette manœuvre improbable.
— Trop de force… pas assez de finesse.
Sa voix, claire et posée, résonna dans le stade.
Avant même que Trunks ne puisse réagir, elle pressa légèrement sa jambe du bout des mains et effectua un saut arrière gracieux.
Son mouvement fut d’une élégance absolue, une rotation maîtrisée, une fluidité parfaite.
Elle se réceptionna avec une précision chirurgicale, ses pieds se posant exactement là où elle l’avait décidé, immobile et toujours impassible.
Trunks, lui, tituba légèrement, secoué par la déroute.
Goten, sentant la tension monter, se positionna immédiatement à ses côtés.
— Trunks, on fait quoi ? murmura-t-il en gardant les yeux rivés sur Aya.
Son compère reprit son souffle, remontant ses poignets de sport.
— On a une solution.
Il jeta un coup d’œil complice à son ami, un sourire en coin.
— Super Saiyen ?
Goten hocha immédiatement la tête.
— Super Saiyen.
Sans attendre, les deux garçons se mirent en position.
Ils écartèrent légèrement leurs jambes, bandèrent les muscles, et commencèrent à crier en concentrant leur énergie.
Mais… rien.
Leurs cheveux restèrent désespérément de la même couleur.
Ils insistèrent avec plus d'intensité, poussant des hurlements dignes d’un combat de titans.
Rien ne se produisait.
Ils essayèrent encore, et encore…
Le calme régna un instant dans l’arène.
Puis, des ricanements fusèrent. Et en l’espace d’une seconde, tout le stade explosa de rire.
Les spectateurs hurlaient de rire, il y en avait même qui pleuraient devant le ridicule de la scène.
L’arbitre lui-même se couvrit la bouche, tentant en vain de masquer son amusement.
Sur le ring, Trunks et Goten, visiblement agacés, se mirent à gesticuler, adoptant des poses absurdes dans l’espoir de débloquer leur transformation.
Ils écartaient les bras, pointaient le ciel, fléchissaient les genoux, grimaçaient en crispant tout leur corps.
Bra, dans l’aile des adversaires, était littéralement pliée en deux.
Elle tapait du poing sur le mur, incapable de contenir son fou rire.
— Hahaha… C’est… C’est ça des guerriers Saiyens ?! S’étouffa-t-elle en essuyant une larme.
Goten, rouge de honte, jeta des regards gênés au public qui continuait de se moquer.
Il porta une main à sa joue, se la grattant nerveusement avec l’index, puis se tourna vers son partenaire.
— Euh… Trunks… Je crois que la fusion a pompé assez d’énergie pour nous empêcher de nous transformer…
Trunks stoppa immédiatement tout effort, haletant.
Il réfléchit une seconde, puis poussa un soupir de défaite.
— Tss… Sérieux ?
Goten hocha lentement la tête, acceptant l’évidence.
— Ouais… On est foutus.
* * * * * * *
Trunks et Goten se tenaient légèrement en retrait, échangeant des murmures précipités tout en jetant des coups d’œil à leur adversaire. Le front plissé par la réflexion, l’héritier de la célèbre entreprise fronça les sourcils avant de lancer à mi-voix, l’urgence perçant dans son ton :
— Si on combine nos attaques, on a peut-être une chance de…
Il s’arrêta net, sa phrase mourant sur ses lèvres. Ses pupilles se dilatèrent sous l'effet de la surprise lorsqu'il remarqua ce qui se trouvait au centre du ring.
Aya, d’une nonchalance presque irréelle, venait d’adopter une posture si improbable que Trunks en oublia de respirer pendant une fraction de seconde.
Elle était en équilibre sur ses coudes. Son coude gauche replié, son menton délicatement posé sur sa paume comme si elle était tranquillement allongée et non suspendue en plein combat. Son autre bras, détendu, reposait contre le sol, stabilisant subtilement sa posture. Une de ses jambes était tendue haut dans les airs, parfaitement droite, tandis que l’autre était pliée, son pied frôlant presque son épaule.
C’était une vision surréaliste. Un mélange de puissance maîtrisée, de grâce et de confiance absolue.
Trunks sentit un frisson lui parcourir l’échine. Sa gorge se noua sous l’effet d’une frustration difficile à décrire. Cette fille… Elle ne se contentait pas d’esquiver leurs attaques ou de contrer avec brio. Elle prenait le temps de leur envoyer un message clair, sans dire un mot : « Ce combat ne me demande aucun effort. ».
— C’est quoi cette posture ?! Lâcha-t-il dans un souffle, incapable de détacher son regard d’elle.
À côté de lui, Goten, qui venait de suivre son regard, ouvrit de grands yeux, abasourdi.
— On dirait qu’elle… nous attend, murmura-t-il avec étonnement et admiration dans la voix.
Un léger courant d’air fit onduler les mèches d’Aya, qui se contenta de regarder dans leur direction, ses yeux perçants les scrutant avec amusement. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire subtil, à peine visible, mais terriblement provocateur.
Le silence tomba sur le stade.
Trunks serra les poings. Ses muscles se contractèrent sous la tension grandissante. Son cœur battait plus fort, non pas de peur, mais d’une brûlante envie de prouver qu’ils n’étaient pas de simples adversaires à ridiculiser.
— Très bien… Si elle veut jouer, on va lui montrer qu’on ne plaisante pas.
Sa voix était plus grave, plus déterminée. Il échangea un regard avec Goten, qui hocha la tête en réponse.
Ils s’élancèrent simultanément, leurs corps tendus par l’élan et la détermination. Le sol trembla légèrement sous leurs pas rapides, leur approche fusant comme une tempête. Mais au centre du ring, Aya demeurait impassible, observant leur assaut avec une tranquillité presque déroutante.
Alors qu’ils arrivaient à portée, elle engagea son mouvement avec une précision chirurgicale. S’appuyant fermement sur ses bras, elle propulsa son corps dans un envol contrôlé, usant de la seule force de ses membres supérieurs. Ses paumes enfoncées dans le sol lui offraient un ancrage parfait tandis que ses jambes se déployaient avec une souplesse féline. Son ascension était d’une fluidité envoûtante, d’une puissance maîtrisée et d’une légèreté absolue.
Dans une synchronisation parfaite avec leur charge, elle se retrouva alignée dans leur direction, comme si elle avait anticipé chacun de leurs gestes. Trunks et Goten ne ralentirent pas pour autant, enchaînant une offensive féroce. Poings et pieds fendaient l’air avec force, leurs attaques se succédant en un ballet de coups précis et rapides.
Cependant…
Aya semblait glisser entre leurs assauts. Son corps se mouvait avec une agilité surnaturelle, esquivant chaque frappe avec une grâce instinctive.
Elle basculait son poids d’un côté à l’autre, ses jambes suivant des trajectoires élégantes et calculées, se repliant ou s’étendant pour éviter l’impact à la fraction de seconde près. Chaque tentative de ces deux-là se heurtait à du vide, leurs poings ne trouvant que l’air là où, un instant plus tôt, elle se trouvait encore. Son attitude contrastait violemment avec l’énergie brute et nerveuse de ses adversaires : elle ne luttait pas, elle dansait entre leurs attaques.
Frustré par cette défense insaisissable, Goten lança un regard rapide à Trunks et fit un signe bref : ralentir, changer de rythme. Prenant les devants, il accéléra seul, feintant un premier coup pour tester ses réflexes avant d’enchaîner des frappes plus calculées. Ses mouvements étaient plus stratégiques, son énergie concentrée dans chaque impact. Pourtant, Aya ne se laissait pas piéger. Non seulement elle évitait ses attaques, mais elle parvenait à riposter avec une aisance frustrante, ses propres coups venant frôler son adversaire avec une précision chirurgicale, comme pour lui rappeler qu’elle aurait pu l’atteindre à tout moment.
Goten, haletant, s’adapta rapidement. Il réduisit légèrement l’intensité de ses coups pour camoufler sa véritable intention. Dans une manœuvre calculée, il projeta une faible vague d’énergie à bout portant, visant non pas à blesser, mais à forcer Aya à quitter sa position favorable. Comme prévu, elle bondit pour éviter l’explosion, exécutant un saut d’une pureté acrobatique, son corps se courbant en une arche parfaite.
Mais le guerrier avait anticipé ce mouvement. Avant même qu’elle ne retombe, il lança une seconde vague d’énergie, cette fois plus rapide et plus précise, visant son axe de descente. Aya, toujours alerte, effectua une torsion aérienne pour échapper à l’attaque, mais son esquive la contraignit à atterrir dans une posture plus défensive, les pieds fermement ancrés sur le sol, son centre de gravité légèrement plus bas.
À peine eut-elle touché terre qu’un court silence s’installa. Son regard s’assombrit d’une nuance de concentration plus intense. Pour la première fois, elle marqua une pause, ses pupilles analysant Goten avec une pointe d’intérêt nouveau. Il y avait une logique derrière ses mouvements, un calcul plus subtil qu’un simple enchaînement d’attaques.
* * * * * * *
Aya s’apprêtait à bondir vers son seul opposant actuel pour riposter, ses muscles tendus, son regard verrouillé sur lui. Mais au moment où elle tenta de pousser sur ses jambes, son corps refusa de répondre. Une sensation étrange parcourut ses chevilles, une résistance inattendue. Elle baissa les yeux, intriguée, et son expression changea en un éclair lorsqu’elle aperçut deux mains serrant fermement ses jambes par-derrière.
C’était Trunks. Allongé à plat ventre sur le ring, il avait profité de son moment de réflexion pour ramper discrètement jusqu’à elle et lui immobiliser les chevilles avec une poigne d’une force surprenante. Un frisson d’agacement traversa Aya. Elle s’était laissée distraire.
Ce dernier afficha un sourire victorieux en sentant sa prise tenir bon. Il raffermit son emprise, s’assurant qu’elle ne pourrait pas s’échapper aussi facilement.
— Tiens-la bien, Trunks ! lança Goten, son énergie flamboyant autour de lui alors qu’il se ruait vers la jeune femme, le pied tendu, prêt à lui asséner un coup puissant.
L’instant critique approchait. Aya sentit la pression monter en elle, mais au lieu de paniquer, son esprit se focalisa instantanément sur une solution. Il était temps de prendre ce combat plus au sérieux. Son regard s’assombrit, une lueur perçante s’y allumant. Sa posture changea imperceptiblement, une énergie plus dense semblant se condenser autour d’elle.
Le pied de Goten fendit l’air à une vitesse fulgurante, visant sa tête. Mais au dernier moment, le corps d’Aya bascula en arrière avec une fluidité presque irréelle. Ses reins se plièrent dans un mouvement parfait, son dos s’arquant avec une souplesse improbable, échappant au coup par une marge infime.
— Quoi ?! S’exclama le métis aux cheveux noirs, les yeux écarquillés.
Il avait frappé une énième fois dans le vide. Son élan le portait en avant, incapable de corriger sa trajectoire.
Trunks, toujours au sol, remarqua le changement de ton de son équipier et leva la tête, cherchant à comprendre ce qui se passait.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il, mais à peine eut-il le temps de terminer sa phrase qu’il sentit une chaleur intense se diffuser dans son dos.
Aya, en pleine esquive, avait concentré une explosion d’énergie à bout portant. Un puissant kikoha percuta le corps de Trunks, l’écrasant légèrement contre le sol du ring. Les dalles sous lui tremblèrent, se fissurant sous la pression. Une grimace de douleur tordit son visage tandis qu’il serrait les dents, tentant de garder sa prise, mais en vain.
Profitant de cette ouverture, l’élève de Tenshinhan se redressa en un éclair et libéra ses jambes d’un mouvement brusque. D’une impulsion rapide, elle bondit sur le côté, mettant de la distance entre elle et ses adversaires.
Goten, réalisant que son ami venait d’encaisser un coup direct, oublia un instant l’affrontement et se précipita vers lui.
— Trunks ! Ça va ?
Il l’aida à se relever, mais ce moment de distraction leur coûta cher. Car, dans leur empressement, ils oubliaient Aya.
Elle, en revanche, n’avait rien oublié. Son regard était fixé sur eux, analysant leur posture vulnérable. Sans hésiter, elle concentra son énergie et propulsa une série de coups de poings et de pieds dans le vide. Ces frappes n’avaient pas pour but de les atteindre directement, mais de créer une rafale d’ondes de choc.
L’air vibra sous la puissance dégagée. Un grondement sourd accompagna la déflagration qui s’abattit sur Goten et Trunks, les frappant de plein fouet avant même qu’ils n’aient pu réagir. Une explosion invisible les projeta hors du ring avec une force implacable.
Un silence pesant tomba sur le stade.
Puis, la voix de l’arbitre résonna, brisant l’instant de stupeur :
— ANONYME A EST DECLAREE VAINQUEUR !
Les spectateurs, un instant figés, explosèrent en acclamations. Ils n’avaient pas seulement assisté à un combat, mais à un spectacle captivant, avec une conclusion aussi brutale qu’imprévisible.
Dans le vestibule des combattants, Goku et ses amis restèrent bouche bée. Ils connaissaient bien la force de Goten et Trunks, et pourtant… cette jeune combattante les avait battus avec une aisance troublante.
A l’étage supérieur, Chichi fut la première à rompre le silence.
— Mon fils… battu par une Terrienne ?!
Gohan, toujours les yeux rivés sur Aya, corrigea d’un ton pensif :
— Maman, rien ne dit qu’elle vient de cette planète.