Bon en discutant avec San je me suis rendu compte qu’on pouvait passer à côté de beaucoup de détails dans ma fic, on m’a proposé de les expliquer, chose que j’ai jugé pourquoi pas utile de faire.
Donc bon, je lève le voile sur le mystère qui entoure le récit, et apporte quelques éclaircissements en plus qui permettront de saisir l’histoire dans son ensemble.
/ !\ ATTENTION SPOILER / !\
Naoshige :
Naoshige est le dernier des trois enfants de la famille Adachi. Il est encore un jeune adolescent bien qu’approchant bientôt de sa majorité, et étudie au lycée.
Dans la famille Adachi, la mère a toujours porté ses espoirs sur les épaules de l’aîné Nakahira et sur celles de sa sœur Narumi, ne se préoccupant peu de Naoshige le petit dernier. Celui-ci a toujours ressenti une certaine jalousie envers ses aînés, croyant toujours qu’ils étaient davantage aimés par leur mère. Naoshige grandira avec ce sentiment de manque d’affection, et son adolescence passe par une crise en silence, où il finira par se replier complètement sur lui-même. Sans s’en rendre compte, il sombre peu à peu dans une sorte de dépression, s’isole, si bien qu’au lycée, il n’a pas d’amis. Il ne considère les autres que comme une masse de gens insignifiants, parfois comme des moutons tous calqués sur le même moule.
Naoshige vit beaucoup dans ses pensées, le récit qu’il nous fait vivre de l’intérieur se base beaucoup sur les gestes et les expressions des visages plutôt que sur les paroles. A ce sujet, il ne parle que très peu, les dialogues engagés dans le récit ne se font qu’à une voix, d’où l’absence de « dit-il », « fit-elle », etc car on devine pratiquement toujours que c’est l’interlocuteur qui parle, sauf à 2-3 exceptions près.
Chez lui, tout est également centré autour de lui-même et de son ego, si bien qu’il en développe une sorte d’égocentrisme poussé à l’extrême bien que parfois inconscient. Le fait qu’il ignore la brûlure de sa mère, qu’il en oublie presque d’aller la voir une dernière fois avant de partir, et que l’idée d’aller aider les gens au moment de l’accident (il est le seul à courir dans le sens inverse de la foule qui se rue sur les lieux) ne lui frôle même pas l’esprit, tout cela pour la simple et unique préoccupation de son retard, et du stress d’avoir à régler une longue période d’absence avec laquelle il a joué avec le feu.
En effet, Naoshige sèche beaucoup les cours (d’où la sensation de froid sur sa chaise qu’il retrouve après une longue absence), il imite la signature de sa mère sur les bulletins d’absence (ce qui retient l’attention de sa prof) en prétextant des maladies, connaît parfaitement les raccourcis pour sortir du lycée en douce. Sur le plan scolaire il connaît beaucoup de difficultés ayant du mal à se motiver pour travailler.
Les pouvoirs de saiyen se retrouvent donc entre les mains d’un être fragile… qui pense cependant au départ être une chance qu’il a reçu pour lui donner enfin l’opportunité « de s’exprimer et montrer aux autres qui il est réellement », citation qu’on retrouvera à la fin, qui finira par prendre finalement une tout autre résonnance.
Naoshige a du mal à contrôler ses pouvoirs au début, il brise involontairement la table en tapant du poing lorsque sa mère parle de son manque de maturité, et est également à l’origine de l’accident du bus en laissant échapper sa colère sous la forme d’un kiaï.
Shoji on l’a compris réunit énormément de qualités chez une même personne, son portrait nous prête même à dire que c’est un type bien (il ne cède pas à toutes les filles qui lui courent après, il invite Naoshige à s’entraîner avec lui). Pourtant, Naoshige éprouve une haine contre lui tout simplement parce qu’il est l’archétype de la perfection chez une personne, à la fois sur le plan physique et intellectuel, à qui tout réussit. Shoji est son total opposé, il ne conçoit simplement pas qu’un être comme lui puisse exister.
Le meurtre de Shoji a lieu dans le gymnase à l’heure du déjeuner. Le récit s’interrompt lorsque Naoshige s’apprête à partir. En réalité, il ne supportera pas le dernier ricanement moqueur de Shoji, et acceptera finalement de s’entraîner avec lui. L’entraînement dégénèrera assez vite, Naoshige se défoulant sur lui en finissant par le tuer. Il tente par la suite de tout effacer, quand le récit reprend, on le retrouve d’ailleurs forcé à utiliser les toilettes horribles du gymnase pour se faire, un indice que j’ai laissé, tout comme lorsqu’on apprend que les autres ne vont pas tarder à arriver, ainsi que l’heure qu’il donne au britannique sur le parking (13h15 alors qu’il devait être 12h15 lorsqu’il arrive au gymnase).
Kazuki quand à lui partage quelques similitudes avec Naoshige, il a un côté assez marginal, il est en fait le cliché de l’adolescent qui se perd dans l’addiction que ce soit de substances ou de jeux vidéos, et connaît lui aussi des difficultés scolaires, à la seule différence qu’il arrive malgré tout à s’exprimer et faire part de son intelligence, chose dont est incapable Naoshige, ce qui finalement frustre ce dernier. Kazuki d’autre part est devenu ami avec Shoji, raison de plus pour que la haine de Naoshige se propage aussi sur lui.
Son meurtre est quand à lui davantage prémédité, Naoshige qui retrouve la parole pour proposer à Kazuki de le raccompagner, en affirmant avoir peur lui aussi de marcher seul dans la rue le soir (chose en réalité totalement fausse), n’a qu’une seule intention, le faire disparaître à l’aurée de ce bois qui longe une route obscure.
Le parti pris de sauter le récit des 2 meurtres a plusieurs raisons, la première est que cela permet d’aboutir à une chute soigneusement élaborée à la fin de l’histoire, d’autre part, il faut rappeler qu’il s’agit d’un récit à la 1ère personne, un récit subjectif donc par définition, Naoshige qui se remémore cette journée qui a bouleversé sa vie peut faire le choix de ne pas repenser précisément à ces 2 évènements dans leurs détails, et passer dessus, une manière aussi de se déculpabiliser, en ignorant l’existence de ce qu’il s’est réellement passé.
Naoshige pensait quelque part résoudre ses problèmes en faisant disparaître ces 2 personnes, que personne ne saurait ce qu’il leur est arrivé, il se croyait inconsciemment au dessus de tout avec ses pouvoirs de saiyen, ne réalisant pas la portée de ses actes. L’intervention du britannique le ramène subitement à la réalité, face à la loi, face à sa monstruosité (il se fait appeler « monstre »), face à sa déperdition par rapport aux autres humains.
Malgré tout, il simule la peur pour parvenir à lever sa main en direction du britannique et s’en débarrasser. Il est projeté en arrière par les rafales de tir, se croyant atteint, mais finira par se réveiller en s’apercevant qu’il n’a rien.
Il revit profondément sa journée en dormant, et croit au matin grâce également au concours de quelques coïncidences à un cauchemar, ce qui le rassure, Mais la réalité finit par le rattraper lorsque sa mère lui parle du linge tâché de sang séché. La scène qui se dégage, où le temps semble s’arrêter, où chacun de ses sens se fait ressentir, et où il se rappelle d’un souvenir d’enfance, n’est qu’un pressentiment que c’est le commencement de la fin. Cela ne tarde pas à se confirmer.
La mort de sa mère enlacée contre lui, qui est aussi une atteinte à son égo, participe à sa transformation en super saiyen.
Plus tard, on peut penser que les autres membres de la famille de Naoshige seront capturés par les autorités, pensant qu’ils pouvaient leur dévoiler l’origine de ce démon, ses secrets, ou qu’ils possédaient eux-mêmes ces pouvoirs. Apeurés, ils finiront pas commettre des atrocités à leur égard, ceux-ci finiront par en mourrir. Naoshige n’aura alors plus aucune considération envers l’humanité, et entamera son extermination.
A travers Naoshige, ce n'est pas seulement la fragilité de l'être humain qui s'exprime mais aussi les failles de l'humanité toute entière dans sa réaction face à l'étranger, à ce qui est différent.
La famille et l’officier Winters :
La mère de Naoshige n’a pas de travail et reste à la maison pour s’occuper de sa famille. Son père est très absent absorbé par un travail pesant qui l’empêche de voir souvent sa famille.
Nakahira, l’aîné, est étudiant en médecine (d’où l’anecdote sur les pâtes qui collent, que m’a confié une amie), c’est d’ailleurs à lui que fait appel Narumi à propos de la brûlure de la mère. Cette dernière entre autre s’est orientée plus ou moins dans la même voie que son frère.
Shoji Kawada est le fils d’une japonaise et d’un britannique, c’est pourquoi il se fait désigner par le terme de gaîjin. Son père, l’officier Winters, est un ancien membre des forces spéciales britanniques, les SAS, dont on peut lire la devise « Who dares wins » sur son uniforme, avec la description du badge qui l’accompagne (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Special_Air_Service ). N’étant plus membre actif de l’unité, car approchant d’un âge avancé, il a été envoyé de son propre vœu au Japon où il exerce désormais en tant qu’officier instructeur et conseiller auprès des forces spéciales japonaises.
Winters était allé chercher son fils ce jour-là au lycée, qui devait exceptionnellement rater les cours pour se rendre à un RDV. Habitué à voir son fils à l’heure, ce dernier avait déjà un quart d’heure de retard lorsque l’étrange garçon qu’il a vu s’échapper du lycée lui donne l’heure. Au bout d’un certain temps, il finit par rentrer dans le lycée et se renseigner, il croise Kazuki qui lui dit que Shijo était parti s’entraîner au gymnase à la pause déjeuner. Son père se rend donc à la salle d’entraînement où il croise les autres personnes mais aucune trace de son fils, cependant, son expérience et son flair lui laisse penser que quelque chose d’anormal s’est passé. L’heure des cours reprend et il se rend en classe en espérant finalement voir son fils parmi les siens, mais il apprend qu’il est bel et bien absent, mais c’est le cas également d’un autre élève... Sa description qu’il demande à tout hasard lui fait repenser au jeune homme qu’il a vu s’échapper du lycée, et décide aussitôt de se mettre sur sa piste. Il se rappelle du bus qu’il a pu furtivement apercevoir le jeune homme prendre à l’arrêt du lycée et décide de suivre le trajectoire de la ligne, lorsque tout à coup en longeant la forêt, il aperçoit une lumière jaune s’élever dans le ciel au loin. Instinctivement il décide d’en prendre subitement la direction et s’engage un peu plus tard sur la route qui traverse la forêt, bien qu’il sache que cela le menait nulle part mis à part à la décharge. Il croise cependant sous une trombe de pluie, en ralentissant légèrement pour bien le discerner, le jeune homme qu’il retrouve en train de courir sur le bord de la route. Obligé de sortir de la forêt pour faire demi-tour, il retrouve quand même la trace de celui-ci au moment où il monte dans un bus, et décide de le suivre minutieusement. Il se planque non loin du cyber café où le jeune homme semble finir sa journée, et profite de l’attente pour faire appel à un ancien frère d’arme qui vient le rejoindre avec son équipement. Winters est persuadé que le jeune homme est le responsable de la disparation de son fils, et en fait une affaire personnelle. Lorsque celui-ci ressort du cyber café en rejoignant Kazuki, ils continuent à les suivre, mais Winters sent le danger lorsqu’ils arrivent à cette route obscure qui longe la forêt, il décide de les suivre à pied en pensant pouvoir arrêter le jeune homme avant qu’il commette quoi que ce soit. Au bout de quelques dizaines de mètres, il est pris de court subitement par le spectacle d’une main braquée en direction de sa victime d’où s’échappe une boule d’énergie qui consume Kazuki dans un spectacle effroyable. Reprenant ses esprits, il fait appel à son coéquipier pour amener la voiture et faire une manœuvre d’approche furtive de sa cible. La voiture, lumière aveuglante, moteur vrombissant, dépose Winters juste derrière sa cible sans qu’elle le voit.
Winters tient le démon, mais malgré toute son expérience face au danger il ne peut s’empêcher de ressentir une certaine peur en repensant au pouvoir maléfique dont a fait usage ce jeune homme pour tuer. En le voyant braquer à nouveau subitement sa main dans sa direction il perd totalement le contrôle de ses moyens. Il subit finalement le même sort que Kazuki.
L’ancien frère d’arme de Winters avait pour consigne si ce dernier ne revenait pas, d’aller avertir le plus vite possible le groupe d’intervention d’Akahito, et d’organiser l’arrestation du jeune homme en y mettant tous les moyens disponibles. Lorsque Winters s’était aggripé au rebord de la voiture, il avait pu voir une expression inhabituelle sur son visage, Winters ne lui a glissé que quelques mots, disant que ce jeune homme était un démon et qu’il se servait de ses mains pour faire usage d’étranges pouvoirs…
Le matin de l’arrestation, le coéquipier de Winters se trouve là, regardant avec mépris celui qui a assassiné son ancien frère d’arme, et confirme au commissaire Yasuo Sano qu’il s’agit bien du jeune homme.