par Foenidis le Mar Juin 09, 2009 22:38
Je pense qu'il y a incompréhension entre citadins et campagnards tout simplement parce que leurs codes d'échange sont diamétralement opposés.
Je m'explique (j'ai la chance d'être issue du premier milieu et d'avoir grandi dans le second, donc d'avoir le mode d'emploi des deux...).
Un citadin apprécie l'anonymat, le campagnard, c'est tout le contraire.
Il vous manque une pomme pour finir votre tarte... c'est jour de grève, tous les commerces sont fermés.
Vous sonnez à la porte d'un citadin, il va regarder par son judas et de deux choses l'une, soit il n'ouvre carrément pas parce qu'il ne vous connait pas... soit il vous ouvre et vous êtes automatiquement suspecté de vouloir l'arnaquer d'une façon ou d'une autre. Vous lui dites que vous auriez besoin d'une pomme, s'il ne vous a jamais vu, vous êtes quasiment sûr de vous prendre la porte dans le nez (encore plus fort si vous lui proposez de la lui payer...).
Vous êtes à la campagne, et le pommier du paysan d'à côté croule sous d'appétissantes pommes.
Première chose à éviter, enjamber le barbelé et aller se servir... c'est le coup de gros sel dans le postérieur assuré !
Frappez à la porte du paysan... il ne vous a jamais vu et vous regardera certainement d'un oeil intrigué pour commencer, mais ouvrira à coup sûr... dites-lui simplement que vous venez le voir car il vous manque une pomme... soyez assuré de repartir avec un plein panier de pommes pour pas un centime (d'autant plus si vous proposez de payer... surtout ne pas insister, cela le vexerait...) une invitation à venir en chercher autant que vous le voulez et que vous serez invité à prendre le café par dessus le marché !
Moralité, quand vous venez à la campagne, n'hésitez jamais à dire bonjour à toutes les personnes que vous rencontrez... et vous verrez que sans faillir, les fusils resteront là où ils sont... et que par contre, le lendemain quand vous repasserez, vous serez accueilli par une avalanche de sourires et de saluts amicaux... (tout le contraire de la ville, je le dis plus haut...).
Le futur me donne un peu trop souvent l'impression d'avoir les mots de Dante « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance » gravés en lettres sombres sur son fronton.