- c'est une fic romantique. Oui, je sais, pas bien... Mais je suis une fille, ultra romantique de surcroit, alors bon, on ne se refait pas.

- mon histoire a un énorme défaut (parmi d'autres !) : elle se base sur une impossibilité dans DBZ. Je vous jure, j'avais essayé de rester fidèle aux lois dictées par le maître... Mais un truc m'a échappé...et il se trouve que tout repose dessus, je n'ai pas trouvé de moyen de corriger. Donc voilà, les puristes vont hurler, et ils auront raison.

- j'avais, ailleurs, déconseillé cette fic à un public non averti. Des allusions un peu osées, mais rien de grave. Et un chapitre un peu dur peut-être. Mais rien à classer dans le "gore" ou le "lemon", rassurez-vous

- cette fic est quasiment totalement déconnectée de DBGT, dont j'ai entraperçu quelques épisodes avant de laisser tomber, écoeurée

- elle est finie, elle fait 16 chapitres.
Voilà. Bonne lecture, et je vais tâcher de me préparer aux critiques, je sens qu'ici je vais m'en prendre plein la tête


Chapitre 1 : destructions.
Elle s’effondra dans la capsule et, de sa main tremblante, enclencha la fermeture de l’habitacle. Elle parvint à se traîner jusqu’à la console de pilotage, malgré la douleur et les secousses de l’appareil sur le sol instable. Le vaisseau avait lui aussi été endommagé, elle ignorait s’il pourrait l’emmener où que ce fût. Il ne lui restait plus que cela, de toutes façons. C’était sa toute dernière chance de vivre, même si tout son être lui hurlait au contraire d’en finir au plus vite.
La mort serait si douce, si facile comparé à ce qu’elle avait vécu. La mort viendrait d’elle-même, dans quelques secondes.
Elle ne pouvait pas. Elle était une saiyenne, la dernière. Un saiyen n’abandonnait pas, jamais. Elle devait essayer, pour sa race, pour sa famille, pour tout ce qu’elle avait aimé et qui était en train de disparaître.
Elle passa ses doigts sur les boutons de la console, sans vraiment savoir où appuyer, où elle devait aller. Ses mains blessées laissaient des traces de sang sur le métal alors que, fébrilement, elle enclenchait les machines. Quand l’engin se mit à vibrer, dans un dernier effort, elle attacha la lanière qui la maintiendrait contre le siège. Elle sentit le vaisseau s’élever doucement, puis accélérer, s’éloignant de plus en plus vite.
Elle se mit à trembler et les larmes coulèrent enfin sur ses joues sales. Quand elle perçut les premières déflagrations, elle éclata en sanglots, enfouissant son visage dans ses mains écorchées. L’appareil fut secoué, pris dans l’explosion, heurté par des débris, mais il continua sa course vers l’infini, vers l’inconnu.
Elle releva cependant son visage baigné de larmes vers la vitre du poste de pilotage, dans un élan de désespoir et de macabre curiosité. Comme si elle voulait graver en elle cette vision sublime et apocalyptique, ce spectacle grandiose et terrible qui se déroulait devant ses yeux effarés.
Déjà loin et encore si proche, dans un déluge de feu et d’explosion, la Terre finissait de se désagréger lentement. L’espace noir et vide semblait soudain empli de bruit, de fureur, d’une lumière rougeoyante digne des flammes de l’Enfer.
Cette vision atroce s’imprima à jamais dans les pupilles noires de la jeune femme quand Pan, vaincue par la douleur, la fatigue et le désespoir, tomba évanouie sur la console.
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- Je vais vous laisser quelques minutes, murmura le médecin. Je suis désolé.
Videl poussa un gémissement et aurait glissé au sol si les bras de Goku ne l’avait soutenue doucement.
Gohan resta parfaitement figé, immobile, ses yeux noirs rivés sur le lit blanc.
Elle reposait, ses cheveux sombres étalés sur l’oreiller immaculé. Son visage enfantin semblait si parfaitement détendu, soudain si merveilleusement débarrassé du masque de douleur de ces dernières heures. Elle, si forte, semblait soudain minuscule et frêle dans ce lit blanc d’hôpital. Ses paupières fines étaient fermées et, sans la pâleur qui gagnait déjà ses joues d’habitude délicieusement roses, on aurait pu la croire juste assoupie.
Gohan semblait ne plus jamais devoir détacher son regard de cet ange endormi à jamais. Les traits du saiyen paressaient figés dans la cire. Pourtant, au bout de quelques secondes de totale stupéfaction, le masque se craquela alors qu’une colère sourde enflait en lui.
Ce n’était pas possible. Ce n’était pas vrai. Ce n’était qu’une monstrueuse farce, un cauchemar ignoble.
Son corps se mit à trembler dangereusement et, dans la chambre, tous reculèrent d’un pas. Goku fronça les sourcils et assit délicatement Videl sur une chaise proche. Il se tourna alors vers son fils aîné et murmura :
- Gohan…
Celui-ci ne sembla pas l’entendre. Autour d’eux, les cloisons se mirent à vibrer. Le verre posé sur la tablette près du lit éclata et Chichi poussa un cri de frayeur au milieu de ses sanglots. Goten écarquilla ses yeux rougis de larmes et lança un regard terrifié vers son frère.
Gohan ne les vit pas, Gohan ne vit rien. Gohan regardait toujours le petit corps allongé sans vie devant lui, et murmura :
- C’est ma fille…. Ce n’est pas possible…. Elle a huit ans… Pan ne peut pas mourir. Pan ne pourra jamais mourir.
Son Goku sentait la puissance de son fils aîné augmenter à toute allure, chargée de rage et d’impuissance, d’un désespoir total et dévastateur. Il tourna la tête vers Chichi et murmura d’un ton qui n’admettait aucune contestation :
- Va chercher Végéta et Trunks. Maintenant.
Son épouse acquiesça et sortit à toute allure de la chambre pour rejoindre ceux qui attendaient dans le couloir, dans un silence de mort. Une seconde plus tard, le Prince saiyen et son fils entrèrent dans la pièce… et s’immobilisèrent, pétrifiés.
Des vagues d’énergie balayaient l’espace. Goku, très doucement, avança vers son aîné en murmurant :
- Gohan… Gohan calme toi…
Celui-ci sembla soudain prendre conscience qu’on s’adressait à lui et tourna lentement vers son père un visage déformé par la rage. Il murmura entre ses mâchoires serrées :
- Me calmer ?
- Gohan… Tu risques de…
- Mais elle est morte papa… Pan est morte… ma fille est morte…
Videl s’effondra un peu plus sur sa chaise, secouée par les sanglots, transpercée par l’atroce vérité énoncée par son mari. Chichi se précipita vers elle et la serra dans ses bras tremblants, avant de l’obliger à se lever doucement et de l’entraîner vers la porte, laissant les cinq saiyens seuls devant le lit de Pan.
Trunks lança à son père un regard inquiet. Le prince, les sourcils froncés, ne bougea pas.
La respiration de Gohan s’accéléra et sa puissance augmenta à nouveau. L’énergie qu’il dégageait était hallucinante, uniquement chargée de haine et de douleur. Goten balbutia :
- Gohan je t’en supplie…
- Et moi ? hurla-t-il soudain, faisant éclater les vitres de la chambre. Et moi ? N’ai-je pas assez supplié ? N’ai-je pas assez prié ?
- Ce n’est pas cela, Gohan. Tu n’y es pour rien, personne n’y est pour rien, on ne pouvait pas savoir, il ne faut pas… murmura doucement Goku.
- Il ne fallait pas qu’elle meure ! grinça le saiyen.
La voix brisée de Trunks s’éleva derrière eux :
- Dans moins d’un an on pourra récupérer les Boules de Cristal. Elle va revivre, elle va revenir. Shenron ramènera Pan.
La colère de Gohan sembla s’apaiser un bref instant, mais il reporta son regard sur le lit où sa fille reposait. Les cheveux noirs de l’enfant voletaient doucement autour de son visage si pâle, soulevés par l’énergie de son père. Ce dernier poussa un sanglot étouffé et serra les poings.
Les cloisons commencèrent à se fissurer lentement dans un concert de craquements sinistres. Goku détourna un instant le regard et plongea dans celui, inquiet, de Végéta. Les deux saiyens se comprirent instantanément et le Prince grinça :
- Ça ne va pas être une partie de plaisir…
Puis il décolla à une vitesse ahurissante par une des fenêtres béantes. Goku tourna à nouveau son attention vers son fils aîné :
- Gohan, tu ne dois pas rester ici. Tu risques de blesser du monde.
Celui-ci ne répondit pas, son regard brillant toujours fixé sur son unique enfant, mort. Goku lança un coup d’oeil aux deux autres jeunes saiyens et, acquiesçant en silence, Trunks et Goten firent un pas en avant.
- Gohan, je t’en prie, viens avec nous, supplia Goten, ses yeux embués de larmes posés sur son frère.
Celui-ci ne voyait plus rien que le visage angélique de Pan. Que son sourire. N’entendait plus que ses cris d’enfant et son rire.
Goku s’approcha doucement de lui, tout en portant lentement ses doigts à son front. Goten et Trunks s’avancèrent en même temps, et levèrent dans un ensemble parfait leur main vers le jeune père dévasté, prêts à rejoindre Végéta dans un endroit plus sûr.
Tous au même instant touchèrent Gohan et, avant que celui-ci réalise ce qui arrivait, ils disparurent.
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Goku tomba à genoux, haletant, et releva douloureusement la tête vers son fils.
Des larmes de rage coulaient toujours sur les joues de Gohan qui, bien qu’en piteux état lui aussi, semblait toujours auréolé de puissance.
Végéta, Goten et Trunks gisaient dans l’herbe roussie à une distance raisonnable, blessés, fourbus.
Le soleil avait décliné sans qu’aucun d’eux ne s’en aperçoive. Ils s’étaient battus tout l’après-midi, tentant l’un après l’autre d’épuiser la colère du saiyen, de canaliser l’énergie dévastatrice qui l’habitait.
Gohan, bien que seul toujours debout, luttait lui aussi pour retrouver son souffle. Son visage et son corps étaient marqués par les coups que les autres avaient depuis longtemps renoncé à retenir. La lande autour d’eux était à présent dévastée, creusée de cratères béants, brûlée par l’énergie des saiyens.
La rage, la colère étaient pourtant toujours là. Elles habitaient son corps, son cœur. La vision de Pan immobile dans ce lit blanc ne quittait pas son esprit ravagé. Il serra à nouveau les poings, grinçant des dents, fermant les yeux pour lutter contre l’assaut du désespoir qui l’envahissait par vagues, encore, toujours.
Face à lui, Goku tâcha de retrouver son souffle, sachant que le prochain assaut n’était pas loin.
Il ne savait pas combien de temps il tiendrait. Il doutait à présent de pouvoir épuiser la colère de Gohan avant que celui-ci ne les blesse vraiment, voire pire. Son fils se remit à vibrer de colère. Goku tenta de se remettre debout, chancela, et reposa un genou à terre. La fin était proche.
A cet instant, une voix retentit derrière Gohan. Une voix calme, douce et impérieuse.
- Arrête. Ça suffit. Tuer ceux que tu aimes ne la ramènera pas.
Le jeune saiyen se retourna et bredouilla :
- Piccolo ?
Le Namek se tenait derrière lui, bras croisés.
- Piccolo… Elle est morte. Pan. Elle est morte.
- Je sais.
- Je ne peux…
- Si. Tu as la force de surmonter cela, ne la gâche pas à t’en prendre à ceux qui veulent te protéger.
Goku, les yeux écarquillés, sentait l’énergie de son fils décroître lentement, redevenir légèrement plus douce, plus mesurée. Gohan balbutia :
- Non, je ne pourrai jamais… Je ne pourrai pas…
- Si, tu le pourras. Et de toutes façons, je ne te laisserai pas tout détruire, et ton père non plus.
Les traits fins de Piccolo étaient emprunts à la fois de sévérité et de douleur. Debout devant Gohan, ses yeux dans les siens, il lui parlait avec une étrange détermination. La même qu’il avait montrée, bien des années plus tôt, à entraîner ce même saiyen, alors âgé de quatre ans à peine.
Cette voix, ce regard, à la fois si exigeants et si justes, renvoyèrent Gohan à ce même passé, à cette même époque où, là encore, il avait connu le désespoir de perdre un être cher.
L’enfant qu’il était encore, quelque part, s’effondra.
Végéta, Trunks, Goten et Goku se relevèrent lentement et, un long moment, regardèrent en silence cet homme brisé qui pleurait, à genoux dans la poussière, aux pieds de son ancien maître.