Rusk a écrit:Pourquoi ne pas dire qu'ils ont utilisés le reste du médicament dont Goku avait bénéficié mais qu'il n'en reste plus et qu'il est impossible d'en recréer ou quelque chose dans le genre.
En fait, j'ai besoin qu'il faille utiliser Shenron et que, pour cela il faille attendre un an... Donc, s'il reste du médicament
1) Goten et Gohan ne devraient pas avoir été malade et mort.
2) Pan pourrait être ramenée tout de suite car le dragon n'aurait pas été invoqué.
RMR a écrit:Je crois deviner le problème qui inquiète tant Hel...! pourquoi Pan, morte de la maladie du cœur, mort naturelle, a pu être réssucité par Shenron et pas Goku dans le futur de Trunks? Qu'à cela ne tienne, c'est parce que le Shenron de Dendé n'est pas le même que le Shenron de Dieu, et que celui-là peut réssuciter tout le monde tant que ce n'est pas une mort de vieillesse. J'invente, bien sûr, mais ce n'est pas impossible comme justification. Tadaaaam!!!!
mais c'est vrai ça.... Le Shenron de Dendé n'est plus le même que celui du Tout Puissant.... et on a vu que les Nameks avaient le pouvoir de modifier et d'élargir les pouvoirs du dragon.... Donc ça pourrait marcher !!!
Génial ! Voilà qui me rassure un peu ! Mille merci RMR !!!!!
Et merci à vous deux, Rusk et RMR, de votre fidélité. Voilà la suite, j'espère que vous la trouverez digeste car on est en plein shojo pour quelques chapitres Chapitre 4 : de l'autre côté du miroir- Salut.
Pan sortait de la salle d’eau de sa chambre d’hôpital quand elle se figea. Devant elle, mains sur les hanches, sourcils froncés, se tenait fièrement une petite fille de neuf ans. Elle portait une ravissante robe rouge, des bottines assorties et toisait la jeune fille qui balbutia :
- Euh… Bonjour. Je suis…
- Asuka, je sais. Moi je suis Bra, la sœur de Trunks. Alors tu vas vivre chez nous ?
- C’est… Oui, mais c’est temporaire, ton frère me l’a proposé et…
Bra jaugea la jeune fille, passant son regard appréciateur sur elle, et déclara froidement :
- Ok, je veux bien que tu viennes. Mais je te préviens, c’est moi qui commande, toujours.
« Ça, j’avais peu de chance de l’oublier… »
À cet instant une femme très élégante, entre deux âges, au port de tête altier, les cheveux bleus coupés court, entra à son tour dans la pièce :
- Bra, ne commence pas s’il te plait !
Puis elle se tourna vers Pan et lui sourit gentiment en lui tendant la main :
- Bonjour, je suis Bulma Brief, la mère de Trunks et de cette petite chipie.
- Eh ! s’offusqua l’enfant.
- Enchantée, murmura Pan en serrant la main de Bulma. Je suis Asuka.
- « Juste » Asuka, oui, je sais, répondit la présidente de Capsule Corp avec un clin d’œil. Bon, je t’ai apporté quelques affaires, étant donné que tu ne vas pas sortir d’ici avec cette immonde chemise de nuit d’hôpital, et que tes propres habits semblent bons pour la poubelle.
- Merci beaucoup, balbutia la jeune fille en prenant le sac que Bulma lui tendait.
- Allez, va t’habiller, nous t’attendons.
Pan ressortit cinq minutes plus tard de la salle d’eau, vêtue de baskets légères, d’un pantalon taille basse noir et d’un t-shirt à manches longues bleu pâle qui moulait délicatement son buste. Elle portait en outre un gilet noir à fermeture éclair. Bra déclara :
- Maman avait raison, ça te va bien.
- Oui, c’est impeccable, comment avez-vous su…
- Pour le style, Trunks nous a dit quels vêtements tu portais quand il t’a trouvée. Pour les mensurations… disons que je connais mon fils, répondit Bulma avec un sourire entendu qui fit rougir Pan.
- Merci beaucoup, vraiment.
- Allez, hop, on récupère tes affaires et on file, je ne supporte pas les hôpitaux dernièrement.
Elle avait achevé sa phase d’un ton emprunt d’amertume, et Bra glissa sa main dans celle de Bulma. Mais déjà la mère et la fille avait retrouvé leur sourire et traversaient le couloir d’un pas également conquérant. Pan les suivit, récupérant à l’accueil son petit paquet d’affaires, vérifiant d’un geste discret que la montre, et surtout la fiole étaient toujours dans sa poche de pantalon… bien inutilement à présent.
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Petite, elle avait été capricieuse, fantasque, facétieuse, indisciplinée, une enfant pleine de vie et d’énergie, c’était vraiment le cas de le dire. Mais, confrontée à tant de douleur, elle avait appris bien malgré elle la patience, la mesure, la dissimulation, la prudence. Ces leçons de la vie avaient profondément changé son caractère, sa façon d’être et d’appréhender les situations.
Elle ne commit aucun impair. Elle se laissa conduire à Capsule Corp, feignant la plus parfaite admiration devant cette propriété dont elle connaissait pourtant le moindre recoin par cœur. Bra ne la lâchait pas, l’entraînant en courant un peu partout, lui montrant sa chambre, tous les gadgets compliqués que Bulma avait installés au fil des années.
Pan eut un instant d’inquiétude quand, au détour d’un couloir, Végéta surgit. Il sortait manifestement de la salle de gravité, sa serviette négligemment passée autour du cou. Il fronça les sourcils en apercevant la jeune femme et elle sentit son propre cœur accélérer dangereusement. Végéta serait le test, le test ultime. Mais Bra bondit dans les bras de son père :
- Regarde ! C’est Asuka, ma nouvelle copine ! C’est elle que Trunks a trouvée et qui va rester à la maison !
- Ah, se contenta de répondre le Prince en reposant doucement sa fille à terre.
Végéta jeta à peine un coup d’œil à la jeune fille qui s’inclina poliment devant lui, et il s’éloigna dans le couloir. Pas un regard suspicieux, à peine une fluctuation dans son ki… Il ne savait pas, elle avait passé le test.
Pan s’était inquiétée à l’hôpital, quand elle avait réalisé qu’elle avait volé pour venir du vaisseau, mais en fait personne ne semblait l’avoir remarquée. Ils étaient au même moment bien trop murés dans leur chagrin ; de plus elle-même était alors en très mauvaise condition physique, et son ki avait du être assez faible pour ne pas attirer leur attention.
C’était à présent la fin de cette première journée à Capsule Corps et Pan était seule dans sa nouvelle chambre, à observer le gris du ciel par la porte-fenêtre. Tout était si étrange… Elle retrouvait sa vie d’avant, elle retrouvait ceux qu’elle aimait. Mais elle n’était plus chez les Son, elle était chez les Brief. Elle n’était plus dans la maison de ses parents, sur le flanc de la montagne, elle était dans une des plus belles chambres de la propriété de Bulma, et elle avait onze ans de plus que sa meilleure amie.
Et c’est de cette place privilégiée qu’elle allait voir tout s’effondrer dans un an ? Impossible, elle ne le supporterait pas. Il fallait qu’elle parte, vite, ailleurs, ou alors…. Ou alors il fallait que cela n’arrive pas, il fallait qu’elle l’empêche…
Une sueur glacée coula dans son dos quand elle entraperçut tout ce que cette perspective entrainait.
- Euh… Je peux entrer ?
Pan se retourna vivement et découvrit Trunks debout dans l’encadrement de la porte.
- Oui, oui, bien sûr !
Le jeune homme fit quelques pas dans la chambre, et balaya du regard les dizaines de sacs de différentes tailles qu’elle n’avait pas encore rangés :
- Waou… Ma mère et ma sœur t’ont emmenée faire les boutiques, à ce que je vois !
- Oui… C’était dingue. J’ai essayé de leur dire, mais…
- Mais tu n’as rien pu faire, ne t’inquiète pas, c’est toujours comme ça. Et puis elles adorent ça, je pense que cela leur a fait bien plus plaisir à elles qu’à toi.
- Mais quand même, c’est… trop, tout ça… je ne sais pas…
- Arrête, ce n’est rien pour nous vraiment. Au contraire, tu leur permets de se changer les idées, et d’après ce que j’ai compris, ma sœur t’adore, ce qui est déjà en soi un exploit, car à part mon père et…
Le regard bleu de Trunks se voila un instant :
- … et Pan, peu de gens trouvent grâce à ses yeux.
- Ah, balbutia la jeune fille, qui serra le poing pour s’empêcher de trembler.
- Allez, du moment que tu ne files pas avec l’argenterie, tout le monde sera ravi de t’avoir ici ! s’exclama joyeusement Trunks.
Le cœur de Pan se serra et elle balbutia :
- Non, je te promets, je n’ai jamais rien fait de mal, je n’ai commis…
Elle baissa la tête et se mordit la lèvre. Trunks se passa la main dans les cheveux en bafouillant :
- Pardon, j’ai dit cela pour rire, je n’en pensais pas un mot… C’est très maladroit de ma part, je n’ai jamais cru que tu puisses…
- Pourquoi ? demanda-t-elle d’un ton soudain étrangement sec.
Le fils de Bulma releva vers elle ses grands yeux bleus, surpris :
- Pourquoi ? Mais je… j’ai confiance en toi.
- Parce que je suis « ravissante », comme l’a dit ton ami ? C’est tout ?
- Mais non… Pas du tout… Je…
Pan détourna la tête, fuyant le regard effaré de Trunks, partagée entre colère et désespoir. Elle pouvait être n’importe quoi, une voleuse, une fuyarde, une meurtrière… Ils avaient le droit de la regarder avec suspicion, de lui demander des comptes qu’elle ne pourrait jamais rendre.
Son cœur faillit manquer un battement quand les mains de Trunks se posèrent sur ses épaules. Elle tourna à nouveau la tête vers lui et plongea dans le bleu limpide de son regard soudain étrangement sûr de lui. Sourcils froncés, il déclara :
- Écoute, d’accord, c’est stupide, mais j’ai confiance en toi. Je ne sais pas pourquoi, je ne peux l’expliquer, et je ne suis pas le seul : ma mère a confiance, ma sœur t’adore déjà, et même mon père n’a rien trouvé à redire à ta présence. Tu as besoin d’un endroit où rester quelque temps, et nous… nous avons besoin d’oublier un peu. Personne n’attend rien de toi, tu es libre, tu fais ce que tu veux, tu ne nous dois rien.
Ils restèrent un instant parfaitement immobiles, les yeux dans les yeux au milieu de cette immense chambre. Puis Trunks relâcha les épaules de la jeune femme et baissa le regard en rougissant :
- Bon, il faut y aller, j’étais passé te chercher pour le diner.
Il se détourna et regagna la porte, jetant un coup d’œil en arrière depuis l’embrasure, le sourire aux lèvres :
- Et puis entre nous, si tu avais été animée de mauvaises intentions, tu serais vraiment mal tombée, car mon père déteste qu’on touche à ses affaires. Et il vaut mieux éviter les colères de mon père, crois-moi sur parole.
La vision farfelue d’un cambrioleur surpris en pleine nuit par le Prince Végéta passa dans l’esprit de Pan et elle retint un éclat de rire, avant de suivre finalement Trunks dans le couloir.
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En cette matinée qui s’annonçait froide mais ensoleillée, Pan descendit d’un pas joyeux les escaliers qui menaient à la cuisine. Elle suspendit son pas en reconnaissant son ki et, s’arrêtant avant d’entrer dans la pièce, tendit l’oreille. La voix douce de Bulma demanda :
- Ton père arrive à lui parler ?
- Non, soupira Goten. Personne n’arrive à lui parler. Il passe tout son temps à la fac, dans son labo, Videl le voit à peine elle aussi.
- Et comment va-t-elle ? demanda Trunks.
- Mal, vraiment mal. Je crois qu’elle est persuadée que Pan reviendra, et donc elle parvient à vivre avec cette idée mais… Mais c’est Gohan qui est en train de la détruire. On ne peut rien faire, maman passe beaucoup de temps avec elle, mais c’est de lui dont elle aurait besoin.
- Quel malheur… soupira Bulma. Et dire qu’il reste encore près de neuf mois avant de pouvoir la ramener.
- Oui, murmura Goten.
Le silence se fit. Pan serra ses doigts sur son sac, se força à sourire et d’un pas décidé entra dans la cuisine. Bulma, Goten et Trunks relevèrent immédiatement la tête et sourirent à leur tour à la jeune fille. Le fils de Goku s’exclama:
- Salut Asuka ! Alors, prête ?
- Je ne suis toujours pas sûre que ce soit une bonne idée… Je n’ai vraiment jamais été très assidue en classe, et franchement, l’université…
- Allons allons, intervint Bulma. Cela fait deux mois que tu es ici, tu ne vas pas passer ta vie à faire la baby-sitter pour Bra, même si elle ne demande que ça. Il faut que tu ailles à la fac, que tu fréquentes des gens de ton âge.
- Mais…
- Pas de mais ! Tout est arrangé, j’ai appelé moi-même le directeur de l’université…
Son fils leva les yeux au ciel d’un air blasé.
- …. tu suivras les cours avec Trunks, même en auditeur libre, c’est juste pour que tu sortes un peu.
- Mais Bulma, balbutia Pan, j’ai deux ans de moins que lui ! Et je ne connais rien aux études commerciales !
- T’inquiète, moi non plus je n’y connais rien, grinça Trunks, et ça fait quatre ans que j’y suis. Moi, ma mère a décidé que je reprendrais la Corp, et toi elle a décidé que tu irais en cours avec moi.
- … et ce que Bulma Brief veut, Dendé le veut ! s’exclama Goten en riant.
La mère et le fils foudroyèrent Goten du regard, ce qui permit à Pan de réaliser in extremis qu’elle n’était pas censée comprendre ce genre de blague. Contenant son rire, elle demanda innocemment :
- Euh… C’est quoi Dendé ?
- Rien, rien, balbutia Goten, une blague familiale… Bon, on y va ?
Les trois jeunes prirent le chemin de l’Université Orange Star. Ils passèrent devant le lycée du même nom, auquel Pan ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil. Semblant lire dans ses pensées, Goten expliqua :
- Là, c’est le lycée où mon frère a rencontré Videl. C’était le bon temps.
« Tu ignores à quel point… » pensa Pan alors que son cœur se serrait douloureusement dans sa poitrine. Goten enchaîna :
- Trunks et moi y sommes allés après.
- Et pas de Videl pour vous ? demanda Pan en souriant.
- Non, pas de Videl pour nous ! renchérit le fils de Goku.
- C’est ça, plein de Videl pour toi tu veux dire, ajouta Trunks avec un sourire malicieux.
- Oh tu peux parler, monsieur « je suis le plus beau parti de la planète et toutes les filles me courent après » !
- Arrête, tu dis n’importe quoi ! rétorqua Trunks en rougissant jusqu’à la racine des cheveux.
Goten lança un clin d’œil à Pan qui rit franchement :
- De toutes façons, Asuka, tu vas voir si je mens dans trois secondes…. deux… une… c’est parti !
Les trois jeunes gens venaient de franchir les grilles de l’université et, immédiatement, bon nombre de regards se tournèrent vers eux alors qu’ils remontaient à présent l’allée menant au bâtiment principal. Pan jeta un coup d’œil sur le côté et écarquilla les yeux quand elle remarqua que quasiment toutes les jeunes étudiantes présentes couvaient de leurs regards énamourés Trunks qui, lui, gardait les yeux désespérément fixés sur le bout de ses baskets.
- Salut Trunks !
- Bonjour Trunks !
- Ça va Trunks ?
- Qu’est-ce qu’il est beau….
Pan étouffa un éclat de rire et Goten déclara tranquillement :
- Eh oui, c’est dur la vie de séduisant héritier…
- Ça va, hein, grogna son ami.
- Mon pauvre Goten, il t’en laisse quelques unes ? demanda Pan en riant.
- Mais c’est ça qui est génial ! Qui viennent-elles voir pour aborder leur idole ? Son meilleur ami ! Moi !
- Monsieur Son Goten est passé maître dans l’art de la consolation, crois-moi, renchérit Trunks.
Pan observait avec une joie totale ces deux amis de toujours. C’était si agréable, si parfait, si exceptionnel de les retrouver, de partager leur quotidien, de pouvoir grappiller ces instants si précieux qui parvenaient même parfois à lui faire oublier le futur.
Mais le futur se rappela à elle, soudain, de la façon la plus terrible.
Elle sentit son ki, et Goten et Trunks aussi car les deux garçons froncèrent au même instant les sourcils :
- Aïe, murmura seulement le fils de Goku.
Déjà la haute silhouette avait franchi les grilles à son tour et Pan le vit avancer au milieu des étudiants qui s’écartaient comme par magie, comme pour fuir son contact. Une jeune fille, non loin du trio, murmura :
- Je ne comprends vraiment pas… C’était le prof le plus sympa, et super séduisant en plus…. et maintenant, c’est vraiment un connard…
Pan serra le poing pour s’empêcher de sauter à la gorge de l’imprudente et se rendit compte que Goten et Trunks avaient fait de même… Ah, l’ouïe des saiyens… Mais déjà il passait à proximité, fendant la foule soudain silencieuse des étudiants, son regard noir fixé sur l’entrée du bâtiment des sciences. Goten, presque à regret, fit un pas en avant et appela :
- Salut Gohan !
Son frère aîné suspendit sa foulée un instant, et tourna la tête vers les trois jeunes gens.
Pan sentit son cœur se déchirer dans sa poitrine. C’était lui, c’était son père. Tout son être lui hurlait de s’élancer vers lui, de serrer contre elle cet homme qui lui manquait atrocement depuis si longtemps. Plus rien ne pourrait lui arriver dans ses bras, plus rien, jamais.
Mais ce ne fut pas la raison de Pan qui la retint de courir vers lui ; ce fut le regard de Son Gohan. Un regard glacial, vide de tout sauf d’une colère froide et sourde. La mâchoire serrée, les sourcils froncés, il toisa un instant les trois jeunes gens et dit sèchement :
- Vous ne devriez pas déjà être en cours ? Goten ton devoir était nul, tu ferais mieux de travailler au lieu de passer tes journées à ne rien faire.
Pan vit Goten respirer profondément pour prendre sur lui et répondre avec un calme relatif :
- Je sais, c’est toujours nul. Je n’ai cours que dans une heure, je suis venu accompagner Trunks et Asuka, tu sais, elle habite chez Bulma, elle va suivre quelques cours.
Gohan jeta à peine un bref coup d’œil à la jeune fille tétanisée, puis se détourna et poursuivit sa route. Trunks le suivit du regard tristement… avant de froncer les sourcils en sentant une main crispée sur son bras. Il tourna la tête et découvrit sa camarade livide, tremblante, qui se cramponnait à lui pour ne pas tomber.
- Asuka, ça va ? s’écria-t-il en passant un bras autour de la taille de la jeune fille pour la soutenir.
Pan ferma les yeux un instant, tâchant de récupérer une respiration normale, de chasser cette vision atroce de ce que l’homme qu’elle aimait le plus au monde était devenu à cause d’elle. Elle entendit la voix de Goten :
- Qu’est-ce qu’elle a ? C’est mon frère qui lui fait cet effet là ? Je sais qu’il n’est pas commode en ce moment, mais…
- Non, non, tout va bien, bredouilla-t-elle. C’est seulement… Son regard… il était…
- Oui, répondit tristement Trunks. Il est comme ça depuis la mort de sa fille. Avant, c’était l’homme le plus gentil que j’aie jamais rencontré, avec son propre père.
Elle acquiesça, et murmura avec un sourire désolé :
- Pardon, je suis… encore un peu trop émotive je crois, et de voir le regard de cet homme, c’était… Désolée, ça va bien, tout va bien.
- Ben dis donc, siffla Goten, ma pauvre, déjà la fac c’est pas drôle, mais là en plus tu commences bien ton semestre !
- Ça va, répliqua Trunks, elle s’est juste sentie mal un instant, pas de quoi en faire un plat !
- Oui, ça, et aussi le fait qu’elle s’est grillée toute chance de se faire la moindre copine sur le campus.
Les deux jeunes gens observèrent Goten sans comprendre, puis regardèrent autour d’eux : toutes les filles présentes dans l’enceinte dévisageaient Pan sévèrement, les sourcils froncés. Pan et Trunks réalisèrent au même instant que le jeune homme la tenait toujours étroitement par la taille, et que la main de Pan était toujours cramponnée à son bras. Ils rougirent instantanément, s’écartèrent d’un bond, et reprirent d’un pas rapide la direction du bâtiment principal, accompagnés par l’éclat de rire de Goten.
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Les semaines passaient, et Pan s’enivraient de ces temps de calme et de sérénité, de ce monde de jeunesse et d’insouciance, de luxe et de rire. Elle avait suivi quelques temps les mêmes cours que Trunks, mais n’étant définitivement ni intéressée par les études commerciales, ni capable de suivre des cours de quatrième année, elle se rabattit sur les langues et la littérature, dans lesquelles elle se débrouillait honorablement. Elle fuyait désespérément le bâtiment de sciences où étudiait Goten et où Son Gohan semait la terreur.
En fait, elle fuyait tout ce qui pouvait lui rappeler son passé, qui était devenu son futur. Elle avait quelques mois devant elle, quelques mois de bonheur dont elle n’avait pu profiter auparavant et qu’elle gouttait cette fois pleinement. L’atroce vérité revenait, parfois, quand les Brief évoquaient devant elle la famille Son, où quand une parole, un geste, lui rappelaient soudain sa propre enfance.
Elle ne s’autorisait à pleurer que seule, le soir, dans sa magnifique chambre. À ce moment là, seulement, elle s’obligeait à se rappeler pourquoi elle était là, et ce qu’elle aurait à faire, dans quelques mois.
Elle savait ce qu’elle avait à faire, elle savait quelle était leur dernière chance.
Elle savait que, qu’elle réussisse ou qu’elle échoue, elle perdrait tout.
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Elle avait failli se trahir, une après-midi, dans un des couloirs de la fac. Elle était agenouillée par terre, cherchant un livre dans son sac de cours, quand une conversation attira son attention. Elle releva la tête pour découvrir, à quelques mètres, un groupe d’étudiantes qui discutaient bruyamment :
- … j’hallucine !
- Tout ça parce qu’il avait deux heures de retard pour rendre son devoir. Il l’a déchiré devant tout l’amphi. Trois semaines de boulot anéanties d’un geste !
- Je vous jure, il est flippant. D’ailleurs faut voir ses cours, il n’y a pas un seul bruit, c’est impressionnant.
« Rester calme… rester calme… »Les jointures des doigts de Pan blanchissaient au fur et à mesure que son poing serrait la lanière de son sac. Ces filles ne pouvaient parler que d’une seule personne : son père.
- D’un autre côté, tu fais tomber un stylo t’as l’impression qu’il va te tuer !
- Les moyennes avec lui ont complètement chuté. Quand il rend des copies c’est simple, tout le monde est en larmes.
- Oui, c’est devenu un bel enfoiré, Son. Quel salaud ce type !
Pan se releva lentement et grinça entre ses dents :
- Ne parlez pas de lui comme ça.
Les filles se retournèrent et toisèrent la jeune étudiante en jean taille basse et ample pull de laine qui les regardait, immobile et manifestement furieuse. La fille qui se tenait au centre du groupe dit avec un petit sourire en coin :
- Si c’est pas mignon… Elle veut se taper le petit frère, alors elle défend le grand !
- Ah bon ? C’est pas l’héritier Brief qu’elle veut se faire ?
- Les deux, surement, c’est plus drôle, minauda une autre.
- Espèces de garces, comment vous permettez-vous de parler ainsi de quelqu’un que vous ne connaissez même pas ? grinça Pan.
- Pardon ? demanda la première en faisant un pas en avant. C’est nous que tu traites de garces ?
- Parfaitement. T’as un problème avec ça ?
L’autre s’avança davantage, pour se retrouver face à Pan. La fille était grande, athlétique, et très sûre d’elle. L’une de ses amies gloussa derrière elle :
- Alors là, ma pauvre, t’es mal barrée, Kim suit des leçons d’arts martiaux à l’école de Satan !
L’évocation du nom de son grand-père ne fit qu’accentuer la peine, et donc la colère de Pan. Elle sourit méchamment et murmura :
- Waou, je suis terrifiée.
Des cours à l’école de Satan, quelle blague. Elle était la petite fille de Satan et, surtout, la petite fille de Son Goku, la fille de Son Gohan et une saiyenne. Et l’autre essayait de l’impressionner ? Pathétique, risible et pathétique.
Elle en avait envie, elle en avait tellement envie. Se battre, pratiquer les arts martiaux, sentir cette montée d’adrénaline, concentrer son énergie, encaisser les coups, les rendre… Cela lui manquait terriblement. Mais il ne fallait pas, surtout pas maintenant, surtout pas là. Et surtout pas contre cette abrutie qu’elle pouvait massacrer d’une chiquenaude.
Et pourtant elle en avait tellement envie…
Sans même s’en rendre compte, elle se mit en position de combat. Le sourire de la jeune fille face à elle s’effaça soudain et elle fronça les sourcils, inquiète de l’assurance et du calme soudain de cette quasi inconnue. Un cri retentit :
- Asuka !
La fille face à elle esquissa une grimace pour masquer son soulagement :
- Tiens, voilà tes chevaliers servants, t’as de la chance.
Trunks et Goten arrivaient en courant et s’arrêtèrent près de Pan, qui abandonna sa position de combat. Le fils de Goku demanda :
- Mais il se passe quoi ici ? Vous êtes folles ou quoi ?
- Elles ont insulté ton frère… grinça Pan, toujours furieuse.
Les deux garçons la regardèrent avec surprise. Goten balbutia :
- Mais… Merci… Mais tu sais, elles ne sont pas les seules malheureusement… Et tu n’as pas à…
- Je sais, désolée, murmura-t-elle en baissant la tête.
- Laissons tomber et allons-nous en, elles n’en valent pas la peine, dit Trunks en haussant les épaules.
Il attrapa le sac de Pan qui était toujours par terre et ils se détournèrent, partant sans regarder tous ceux qui avaient observé la scène. Pan, au bout de quelques mètres, leva la tête et découvrit les regards intrigués de Goten et Trunks fixés sur elle.
- Quoi ? J’ai dit que j’étais désolée, je me suis emportée. Mais elle m’a cherchée !
- Non, ce... ce n’est pas ça… murmura Trunks
- Oui… Alors comme ça tu pratiques les arts martiaux ? enchaina Goten.
- Moi ? Mais non, mais…
- Si, tu étais en position de combat tout à l’heure !
- Position parfaite, d’ailleurs…
Pan sentait la panique la gagner. Elle se força à sourire et répondit d’un ton faussement joyeux :
- Bah, non j’ai vu ça à la télé ! J’en ai fait un tout petit peu, petite, mais là c’était plus pour impressionner cette abrutie, c’est tout.
- T’es sure ? demanda Trunks, surpris.
- Tu ne veux pas qu’on s’entraîne ensemble ? renchérit Goten. Trunks et moi on pratique les arts martiaux depuis tous petits, on pourrait te montrer quelques trucs et…
Trunks et Pan le coupèrent dans un ensemble parfait :
- Je ne crois vraiment pas que ce soit une bonne idée !
Ils échangèrent un coup d’œil surpris et détournèrent immédiatement le regard. Goten sourit et se gratta l’arrière du crâne :
- Ok… Bon, eh bien devant un tel consensus je ne peux que m’incliner. On va manger un morceau ?
Cette proposition fit bien entendu l’unanimité chez les trois saiyens, et permit de détourner la conversation, au grand soulagement de Pan.
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Malgré le froid de l’hiver qui avait pris possession de la ville, Pan resta ce soir-là longuement sur la terrasse de sa chambre, enveloppée dans un pull épais. Les sous-entendus salaces des filles résonnaient étrangement à ses oreilles, bien que ce ne fût pas la première fois qu’elle entendît ce genre de remarques, plus ou moins appuyées, sur ses relations avec les deux jeunes gens.
S’ils avaient su pour Goten… Son oncle, son bien-aimé oncle, avec lequel elle avait fait les quatre cents coups, qu’elle faisait tourner en bourrique aussi facilement que Bra le faisait avec Trunks.
Trunks…
Trunks, c’était autre chose.
Trunks, cela avait toujours été autre chose, en fait.
Et, évidemment, elle ne le réalisait que maintenant.
Il avait toujours exercé sur elle une attraction particulière. Bon, d’accord, Trunks Brief exerçait une attraction particulière sur tout représentant de la gente féminine passant dans un rayon de trois cents mètres… Mais elle c’était différent, enfin, elle voulait le croire. C’était un jeune saiyen, comme elle, le seul autre à part son père et son oncle. C’était son compagnon de jeu, le grand frère de sa meilleure amie. Tout le monde connaît l’irrésistible attirance qu’exercent toujours les grands frères des meilleures amies… À raison de plus quand ils sont saiyens, extrêmement attirants, délicieusement charmants, prévenants, et multimilliardaires.
Le soupir qu’elle exhala projeta un nuage de buée dans l’air glacé et la ramena à la réalité. Sa réalité. Celle d’un monde promis au chaos, à la destruction. Un monde où ce genre d’émois n’avait plus sa place, où l’instinct de survie était le seul à suivre.
Un monde où elle était morte, un monde où elle ne pourrait jamais être elle-même, mais seulement l’instrument de la mission qu’elle devait accomplir. Un monde où de toutes façons elle perdrait tout, quoi qu’il advienne, y compris Trunks. Un monde où elle n’était qu’une inconnue, sans passé, sans avenir. Un monde où elle n’était rien pour eux.
Essuyant d’un revers de main rageur la larme qui coulait sur sa joue, elle rentra dans sa chambre.