@ RMR : merci !
Bon, tu vas voir, cela s'agite un peu, enfin !
@ dbphoenix10 : ben dis donc, si la description et la mise en place des combats sont ton point faible, chapeau, parce que t'arrive à tenir super longtemps sur un même combat, à décrire tous les mouvements, choses dont je suis parfaitement incapable
@ Rusk : oui, les beaux jours sont finis
Et pour Végéta... Ben oui, on ne la lui fait pas, à lui
Pour ce chapitre, j'ai considéré que les Sons ne vivent pas près de la cabane de grand-père SonGohan, mais plus au Sud, là où Goku rencontra Bulma. J'ai en effet trouvé des infos très contradictoires : tantôt ce sont deux endroits différents, tantôt Goku a fondé son foyer là où son grand-père l'a élevé...
Bref, j'ai fait un choix !
Chapitre 10 : Ce matin-làCe matin-là, quand Pan ouvrit les yeux, son cœur se serra instantanément dans sa poitrine. C’était le grand jour, enfin.
Elle se redressa, étonnée même d’être parvenue à dormir dans l’état de tension où elle se trouvait depuis des semaines. Elle éteignit avec un peu d’eau les quelques braises du feu qui était mort pendant la nuit. Le temps, en cette fin de septembre, était encore beau, mais les nuits sur le Mont Paozu restaient fraiches et la jeune fille ne pouvait utiliser son ki pour se réchauffer sans risquer de se faire repérer.
Pan était parfaitement consciente que son grand-père, lui, savait pertinemment où elle était depuis le début, mais il n’était jamais venu la voir. Elle lui en était reconnaissante, même si elle savait depuis toujours que Son Goku respectait par-dessus tout la volonté d’autrui et sa propre parole. Et elle aurait difficilement supporté de le revoir, de faire face à ce regard si doux et si franc en sachant qu’elle devrait trahir sa confiance.
Pan revenait à présent de la rivière proche où elle s’était lavée et avait pêché un solide petit-déjeuner. Elle enfila l’une des tenues noires d’entraînement qu’elle utilisait avec son grand-père et remonta ses cheveux en chignon à l’aide de deux baguettes de bois blond. Enfin, le cœur serré, elle glissa à son poignet l’anodine montre qu’elle gardait cachée depuis son arrivée sur cette Terre.
Elle prit quelques morceaux de poisson cru et se posta au milieu de l’étendue plane qui jouxtait la cabane en ruines de son arrière-grand-père. Elle n’attendit que quelques instants avant de reconnaître parfaitement l’énergie du petit dinosaure : il approcha en sautillant et attrapa dans sa gueule la chair offerte, dévorant avec appétit. Pan le regarda faire en souriant doucement et en lui grattant affectueusement le haut du crâne, entre ses cornes roses.
Ils avaient toujours eu le coup de main avec les dinosaures, c’était de famille à priori. Quand elle avait découvert celui-ci non loin de la cabane, gémissant dans la montagne à cause d’une aile blessée, elle l’avait recueilli et soigné, parce qu’elle ne pouvait se résoudre à laisser souffrir un animal. De plus il lui serait utile, hélas. La jeune fille jeta un coup d’œil à l’aile : elle était parfaitement ressoudée, mais Pan n’en doutait pas, comme il s’était remis quelques jours plus tôt à voler gracieusement entre les cimes des arbres.
Le cœur gros, elle saisit la corde épaisse qu’elle avait attachée à un arbre tout proche et, sans cesser de caresser le dinosaure qui mangeait toujours, elle la passa autour de son large cou. Il ne releva même pas la tête, mais la jeune fille murmura :
- Je suis désolée, cela me fait encore plus mal qu’à toi. Mais ce n’est que pour quelques heures, je te promets. Après je te libèrerai, pour toujours.
L’animal releva vers elle de grands yeux étonnés, se léchant les babines après avoir terminé son repas. Comme s’il voulait épargner à la jeune fille une peine supplémentaire, il se coucha sagement sur l’herbe et ferma les yeux, entamant un repos digestif bien mérité sans même s’alarmer de cette laisse qui l’aurait empêché de partir. Pan s’assit près du dinosaure et passa son doigt sur le bouton spécial dissimulé à l’arrière de sa montre. L’écran vert, pour l’instant totalement inerte, apparut sur le cadran rond. Elle n’avait plus qu’à attendre.
Oui, voilà, il était arrivé, le jour où elle trahirait ceux qu’elle avait tant aimés.
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Paradoxalement, Gohan et Videl furent les derniers à rejoindre Capsule Corporation. Le silence se fit quand ils se posèrent doucement dans le vaste jardin et tous sentirent leur cœur se serrer à nouveau devant l’air fermé de Gohan et la mine défaite de Videl. Celle-ci sourit pourtant et s’inclina légèrement :
- Bonjour. Merci à tous d’être là.
- C’est normal Videl. Nous attendions tous ce jour, nous aussi, répondit doucement Krilin.
Son Goku posa la main sur l’épaule de Gohan et celui-ci esquissa à son tour un sourire. Bulma demanda :
- Bon, les Boules de Cristal ne sont pas encore activées, c’est normal, il était onze heures quand nous avons fait appel au Dragon la dernière fois, il nous reste une petite heure. Qui va aller les chercher ?
D’un même geste, Goku, Gohan, Goten, Trunks, Piccolo, Yamcha et Krilin firent un pas en avant. Bulma passa les yeux sur eux :
- .. six et sept. Parfait.
- Impeccable, je n’ai même pas besoin de participer à votre chasse au trésor, soupira Végéta.
Bulma le foudroya du regard et fouilla dans le sac posé devant elle :
- Bon. J’ai fait six répliques au radar, comme ça vous en aurez un chacun, et chacun de vous s’occupera d’une des sept Boules. On va gagner beaucoup de temps, en quelques heures à peine nous devrions toutes les avoir.
Elle donna en effet à chacun un radar et ils les enclenchèrent. Les écrans restaient pour l’instant vides de tout signal, comme prévu. La plupart s’assirent sur les chaises de jardin, dans un silence pesant. Videl s’était blottie dans les bras de Gohan et il caressait la chevelure de sa femme d’un air absent. Marron parlait à mi-voix avec Goten, et C18 se tenait à l’écart, adossée contre un mur, manifestement déjà agacée de devoir patienter. Trunks, seul un peu plus loin, restait également silencieux, le visage fermé. Une voix s’éleva soudain :
- Euh… On ne peut pas manger un morceau en attendant ?
- Son Goku ! hurla Chichi, écarlate. Comment oses-tu parler nourriture dans un moment pareil ?!
- Ben quoi ? répondit-il avec un sourire gêné. On va faire de la route, c’était juste histoire de prendre un encas…
- Quelle excellente idée ! s’exclama alors Madame Brief en sautant sur ses pieds. Je vais vous chercher cela tout de suite, surtout ne bougez pas !
Un mince sourire passa sur les lèvres de Végéta alors que Goku se frottait les mains d’impatience. Chichi leva les yeux au ciel. Quelques minutes plus tard – Madame Brief avait toujours chez elle de quoi satisfaire les appétits des saiyens – les tables de jardin étaient couvertes de mets délicieux sur lesquels Goku, Goten et Végéta se jetèrent allègrement. Videl leva les yeux vers son mari :
- Gohan, va manger un peu, ça te fera du bien.
- Non, merci, je n’ai pas faim.
Sa femme le regarda avec un sourire doux :
- Tu as toujours faim. Allez, ça te changera les idées.
Il soupira et se dirigea vers la table où Goten et Goku s’empressèrent de lui faire une place. Végéta jeta un coup d’œil à Trunks et dit :
- Toi aussi, viens manger.
- Merci, je n’ai pas envie, répondit son fils froidement.
- Ce n’était pas une proposition, mais un ordre.
- Mais père…
- Ne discute pas ! coupa froidement le Prince. Il est hors de question que mon fils perde l’appétit à cause d’une fille, quelle qu’elle soit.
Trunks fronça les sourcils, furieux de la remarque de son père et des regards à présent braqués sur lui. Krilin demanda en souriant :
- Oh ? Tu es amoureux ?
- Certainement pas ! répliqua le jeune homme d’un ton sec.
Krilin et Yamcha échangèrent un regard surpris alors que Goten observait avec tristesse son meilleur ami. Il murmura :
- Allez, Végéta a raison, viens manger un morceau avec nous.
Le saiyen finit par hausser les épaules et rejoignit la table, s’asseyant face à Goku. Alors qu’il attrapait sans conviction sa première cuisse de poulet, il croisa soudain le regard étrangement intense du père de Goten et fronça les sourcils. L’espace d’un instant, Trunks eut l’impression que Goku comprenait parfaitement ses sentiments, ce qu’il pouvait éprouver depuis des semaines… Mais la seconde d’après, Goku avait replongé dans son assiette. Le fils de Bulma le regarda, décontenancé, puis attaqua son propre « encas ».
Le grand-père de Pan finissait juste la dernière assiette posée devant lui quand la voix calme de Piccolo retentit :
- Ça y est, les Boules de Cristal sont actives.
Tous les regards se portèrent immédiatement vers les écrans des radars sur lesquels, en effet, brillaient les sept signaux. Piccolo continua :
- On se répartit les recherches et on y va.
Ils acquiescèrent et les sept guerriers, se rapprochant les uns des autres, définirent rapidement la direction que chacun prendrait. Pendant ce temps, Bulma avait disparu dans le laboratoire. Quand elle revint, un robot à ses côtés portait ce qui semblait être un cocon de métal lisse, d’un peu plus d’un mètre cinquante de long. Tous les cœurs se serrèrent et Videl, sentant ses jambes se dérober sous elle, s’appuya au bras de Gohan. Celui-ci avait détourné les yeux, incapable de regarder le caisson qui contenait le corps de sa fille. Chichi ordonna alors sur un ton qui se voulait enjoué :
- Allez-y, et dépêchez-vous, on vous attend ici !
Gohan baissa alors les yeux vers le visage de Videl et ils échangèrent un sourire triste. Puis, très doucement, il déposa un baiser sur les lèvres de sa femme et murmura :
- On va la ramener.
Elle acquiesça, les larmes aux yeux. Le sept guerriers décollèrent dans un ensemble parfait et disparurent chacun à un point de l’horizon.
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Pan s’était levée en voyant apparaître, sur l’écran du radar intégré à la montre, les sept points lumineux. Voilà, cela commençait. Elle n’avait plus que très peu de temps à attendre, et elle devait se tenir prête. Elle ne disposerait que de quelques minutes. Immobile, l’estomac noué, son sac vide en bandoulière, Pan se concentra sur la position du ki de son grand-père. C’était lui qu’elle devait trouver en premier, sinon il se téléporterait trop rapidement à Capsule Corp et tout serait perdu.
Dès qu’elle le sentit s’immobiliser, elle sut qu’il avait du repérer la Boule de Cristal. Alors elle porta la main à son front et disparut.
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- Pan ? demanda Goku en se redressant, surpris.
Elle était apparue devant lui, dans cette jungle humide où il venait de trouver la Boule de Cristal qu’il était parti chercher. Elle baissa les yeux, et vit luire dans la grande main du guerrier le globe doré. Goku sourit largement :
- Je suis content de te voir ! J’étais un peu inquiet, il parait que tu as vraiment disparu, tout le monde se fait un sang d’encre chez les Brief. Je n’ai rien dit, bien sûr.
- Merci grand-père, murmura-t-elle sans parvenir à croiser son regard. J’ai… J’ai une dernière chose à te demander.
- Ah bon ? demanda-t-il en écarquillant les yeux. Écoute, là ça tombe un peu mal, tu sais, je viens de trouver la Boule de Cristal, et je dois la…
- Prends-moi juste dans tes bras. Serre-moi contre toi, je t’en supplie, balbutia-t-elle.
Il resta figé, transpercé par le regard implorant et désespéré de Pan. Il murmura :
- Bien sûr…
Elle se jeta dans ses bras, crispant ses doigts contre le tissu du kimono, s’enivrant de son odeur, refusant de laisser couler ses larmes. Goku, totalement stupéfait, resta un instant immobile, puis la serra à son tour. Il la laissa se blottir contre lui quelques instants, puis entendit la jeune fille murmurer quelque chose et demanda doucement :
- Qu’est-ce que tu dis, Pan ?
- Pardonne-moi, grand-père.
- Mais, pourq…
Il ne finit pas sa phrase. Concentrant un très bref instant son énergie, Pan venait de lui asséner dans la nuque un coup sec et précis, parfaitement calculé. Elle sentit le corps du guerrier s’affaisser doucement contre elle et réprima un sanglot. Alors, avec délicatesse, elle allongea le saiyen sur la mousse, ramassa la Boule de Cristal qui avait glissé à terre et le radar, et les déposa dans son sac.
Elle jeta un dernier regard à Son Goku évanoui et porta à nouveau les doigts à son front.
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- Végéta ? Quelque chose ne va pas ?
Bulma avait vu avec étonnement son compagnon se raidir soudain, sourcils froncés, les sens manifestement en alerte. Chichi et Videl, qui étaient avec elle, tournèrent à leur tour leur visage vers le Prince. Bulma, n’obtenant aucune réponse, demanda à nouveau :
- Végéta ? Que se passe-t-il ?
Il sembla se détendre, mais restait manifestement préoccupé. Il grinça entre ses dents :
- Je ne sais pas… J’ai cru sentir quelque chose mais… cela n’a duré qu’un instant….
- Qu’est-ce que c’était ?
Il se laissa à nouveau aller contre le dossier de son siège, l’air cependant contrarié, et ne daigna pas répondre.
Il se passait quelque chose.
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Piccolo l’avait senti également et sa main tenant la Boule de Cristal était restée en suspend un instant. Le namek fronça les sourcils mais n’eut pas le temps de se poser la moindre question : une jeune fille apparut soudain juste devant lui, lui prit des mains la Boule et le radar, et disparut aussitôt. Il resta pétrifié, furieux, regardant autour de lui, tâchant en vain d’identifier et de localiser le ki si éphémère de la jeune inconnue.
Serrant les mâchoires, en désespoir de cause, il s’envola vers Capsule Corp.
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Yamcha cligna des yeux plusieurs fois, pour être sûr de n’avoir pas d’hallucination. Non. Une jeune fille venait bien d’apparaître devant lui, dans le ciel de cette étendue glacée où il avait trouvé la Boule de Cristal. Il balbutia :
- Mais… Qui êtes-vous ?
Il n’eut pour toute réponse qu’un sourire triste et, l’instant d’après, alors qu’elle venait de disparaître à nouveau, il réalisa qu’elle venait de lui prendre des mains la Boule de Cristal et son radar.
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Krilin tâta fébrilement ses poches, totalement paniqué. L’apparition n’avait duré qu’un bref instant, mais, à une vitesse hallucinante, elle l’avait délesté de la Boule de Cristal et du radar.
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- A… Asuka ?! balbutia-t-il, immobile dans le ciel, fixant pétrifié son amie qui venait d’apparaître devant lui.
- Je suis désolée Goten, murmura-t-elle.
- Mais… Mais tu voles ? réalisa-t-il soudain.
Elle baissa les yeux et porta la main à son front. Ce ne fut que quand elle disparut qu’il comprit que, d’un geste d’une fulgurante rapidité, elle venait de lui arracher des mains le radar et la Boule de Cristal.
Pour la jeune fille, le pire restait à venir.
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Gohan avait choisi la Boule de Cristal la plus éloignée, et venait juste de remonter à la surface du lointain lac, le globe entre les mains. Debout sur la grève, il se sécha instantanément grâce à une légère fluctuation de son ki, les yeux posés sur la surface dorée scintillante.
Enfin…
Un souffle d’air le fit se retourner.
Elle était devant lui, et le mélange de désespoir et de détermination qu’il lut dans ses yeux noirs le pétrifia. Cela et autre chose, une impression fugace, étrange, sur laquelle il n’eut cependant pas le temps de s’étendre : d’une main agile et, il l’aurait juré, cependant tremblante, la jeune fille venait de lui arracher des mains la Boule de Cristal et le radar de Bulma.
Poussant un cri de rage, il lança son poing en avant, mais ne rencontra que le vide : profitant de la demi seconde de l’effet de surprise, elle avait disparu.
Le saiyen poussa alors un terrible hurlement de rage et la Terre trembla autour de lui. Auréolé de puissance, il décolla à une vitesse fulgurante.
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Trunks freina instantanément et resta à flotter dans l’air, juste au-dessus des nuages, face à cette apparition. Il regarda la jeune femme qui, vêtue d’un pantalon ample noir et d’un débardeur de même couleur, le regardait avec des yeux embués de larmes. Il avança une main pour la toucher, pour s’assurer machinalement qu’elle n’était pas un rêve, un simple reflet de ce à quoi il aspirait depuis des mois.
Elle gémit et recula légèrement, fuyant d’instinct le contact de la main de Trunks.
Il réalisa soudain l’impensable, comme l’avait fait Goten quelques secondes plus tôt. Il releva vers elle ses yeux bleus pleins d’incompréhension et balbutia :
- Mais… Mais Asuka… Que… Tu ne peux pas voler… Tu….
Elle avait tellement de choses à lui dire, tellement de choses à partager, à avouer. Elle ne pouvait pas : la surprise était sa seule arme, et elle ne disposait que de quelques minutes à peine pour mener à bien la mission qu’elle s’était fixée.
Comme dans un rêve, il la regarda s’approcher de lui jusqu’à le toucher presque, et il vit la main fine de la jeune femme avancer doucement vers la sienne, celle dans laquelle il tenait la Boule de Cristal. Délicatement, elle délia les doigts du jeune homme qui, hypnotisé par son contact, la laissa faire sans réagir. Pan glissa son autre main dans la poche du pantalon de Trunks et en sortit le radar. Il suivit son geste du regard, sans comprendre, sans pouvoir imaginer ce qui se passait vraiment.
- Asuka, qu’est-ce que tu fais…. ? Qu’est-ce que… ?
Elle glissa le radar dans son sac, gardant la Boule de Cristal dans une main, et leva l’autre à son front. Il entrouvrit les lèvres, mais les mots moururent dans sa gorge devant le visage dévasté par la douleur de la jeune femme. Elle disparut. Trunks resta de longues secondes immobile dans l’air, totalement stupéfait, des dizaines de questions se bousculant dans son esprit et dans son cœur. Puis, lentement, la lumière se fit et la vérité s’offrit à lui, dans tout ce qu’elle avait de froid et d’atrocement évident : Asuka lui avait volé la Boule de Cristal.
Depuis le début, tout ce qu’elle voulait, c’était les Boules de Cristal.
Il sentit son cœur se gonfler d’une haine dévastatrice, totale. Un instant il se demanda ce qu’il devait faire puis, avec un hurlement de colère, il fonça vers Capsule Corp.
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Pan se matérialisa sur le Mont Paozu, devant le petit dinosaure qui se réveilla en sursaut et l’observa avec étonnement.
Elle resta un instant immobile, figée, les yeux baissés vers la dernière Boule de Cristal qu’elle venait de récupérer : celle aux quatre étoiles, celle de son arrière grand-père, justement. Quelle ironie.
Elle tomba à genoux et éclata en sanglots, recroquevillée sur le sol, ses doigts s’enfonçant dans la terre alors qu’elle hoquetait, le visage ravagé par les larmes. Dans son esprit dévasté était gravée l’image de Trunks, immobile dans le ciel pur, ses cheveux mauves flottant autour de son visage fin, dans ses yeux infiniment bleus, une joie totale mêlée de la plus complète incompréhension.
Tout le corps de la jeune femme tremblait comme une feuille quand elle se redressa lentement : elle ne devait pas flancher, pas maintenant.
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Goku revint à lui alors qu’un petit singe lui grattait gentiment la tête. Le guerrier se redressa et sourit à l’animal qui, apeuré, avait bondi un peu plus loin :
- Salut toi. Désolé, mais je ne vais pas pouvoir rester jouer, ce sera pour une autre fois.
Il se massa la nuque et ne put s’empêcher d’éprouver une certaine admiration pour la technique de sa petite fille. Un bref rire passa ses lèvres : il s’était fait avoir de la même façon avec Végéta, des années plutôt, lors de leur combat au réveil de Boo. Le Prince avait peut-être raison, sa confiance était décidemment son point faible !
Il se redressa et se concentra un instant sur les kis de ses compagnons : ils étaient presque tous à Capsule Corp, où près d’y arriver. Le ki de Pan était retombé à son plus bas niveau, au Mont Paozu manifestement. Il hésita un instant à aller la trouver, mais se dit que tous les autres devraient l’attendre, ils s’étaient donné rendez-vous chez Bulma avant tout.
Il leva la main et, l’instant d’après, se matérialisa dans le parc de Capsule Corp, où régnait la panique la plus complète. Chichi, dès qu’elle le vit, se précipita vers lui en hurlant :
- Son Goku ! Mais où étais-tu ? C’est une catastrophe, toutes les Boules de Cristal ont disparu, elle les a volées !
- Elle, Asuka, celle que j’ai recueillie chez moi pendant des mois, grinça Bulma, évidemment furieuse.
Goten acquiesça, écoeuré de ce qui venait d’arriver. Videl, à genoux dans l’herbe, semblait totalement anéantie, entourée de Krilin et Yamcha manifestement dépassés par les évènements. Le père de Marron balbutia en regardant Goku :
- Et toi ? Où est ta Boule de Cristal ?
- Elle me l’a volée aussi, elle m’a assommé.
- Quoi ?! hurlèrent tous les présents d’une seule voix.
La stupéfaction la plus complète se lisait sur tous les visages. Végéta, qui était resté à l’écart, haussa un sourcil surpris et secoua la tête :
- Je savais que cette fille avait quelque chose de spécial.
- Je l’ai senti moi aussi, murmura Piccolo qui venait d’atterrir à son tour. Elle a une énergie très puissante, mais j’ai été incapable de l’isoler assez longtemps pour pouvoir la suivre.
- D’autant plus qu’elle est passée de l’un à l’autre grâce au déplacement instantané, elle connaît la même technique que toi, Son Goku, renchérit Yamcha.
Le saiyen ne répondit pas, l’air sombre. Il tentait de comprendre pourquoi elle avait fait cela, pourquoi elle avait volé les Boules de Cristal quand elle savait que c’était pour la sauver qu’ils les avaient réunies… Cela n’avait aucun sens, aucun.
C’était Pan, il en était certain. Il n’avait jamais douté de son identité, ni des sentiments qu’elle éprouvait pour sa famille, au cours des mois qu’il avait passés à la retrouver en secret. Alors pourquoi ?
Au même instant, Trunks et Gohan, venant de deux points différents, atterrirent dans la propriété. Le silence se fit et, après un instant de totale immobilité, Videl se leva et d’un bond se jeta dans les bras de son mari :
- Mon Dieu… Cette fille, elle a volé toutes les Boules de Cristal.
Gohan ne répondit pas, ne sembla même pas prendre conscience de la présence de Videl contre lui. Bulma se mordit la lèvre quand elle découvrit le visage haineux de son fils ; elle murmura :
- Trunks, nous ne pouvions pas savoir, tu…
- Il faut la retrouver, se contenta d’énoncer froidement le jeune homme.
Gohan lui jeta un coup d’œil et acquiesça en silence.
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Pan, d’un geste rapide, déversa par terre le contenu de son sac et jeta plus loin les sept radars. Elle réunit les Boules de Cristal mais, avant d’y ajouter celle aux quatre étoiles, elle alla délier la laisse du dinosaure :
- Il faut que tu partes maintenant. Grâce à toi j’ai pu revenir ici, et je t’en remercie, mais maintenant il faut que tu t’en ailles, avant qu’ils arrivent.
L’animal lui jeta un regard plein d’incompréhension et, au lieu de s’éloigner, entreprit de lécher la main de la jeune fille. Elle ferma les yeux un instant puis, respirant profondément, repoussa le dinosaure d’un geste brusque :
- Va-t’en j’ai dit ! Tu comprends, pars ! Ils vont venir pour me tuer, alors pars ! Maintenant !
L’animal poussa un cri plaintif, et cligna des yeux. Pan, les larmes roulant sur ses joues pâles, attrapa une pierre et la lança vers le dinosaure qui encaissa le choc avec un glapissement de surprise.
- Pars ! Va-t’en ! Je ne veux plus te voir ! Laisse-moi ! hurla-t-elle.
L’animal, manifestement malheureux et déconcerté, hésita à nouveau puis, doucement, s’éleva dans les airs. Il jeta un dernier regard vers Pan qui, à nouveau, lança une pierre dans sa direction. Le petit dinosaure poussa une longue plainte triste et disparut au-dessus de la forêt.
Un sourire amer passa sur les lèvres de Pan et elle murmura pour elle-même :
- Voilà, maintenant ils me haïssent vraiment tous.
Elle posa alors la dernière Boule de Cristal près des autres et, levant son visage vers le ciel, cria :
- Shenron, j’ai rassemblé toutes les Boules de Cristal, je t’appelle, viens exaucer mes souhaits !
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- Mais comment la retrouver ? demanda Goten. Elle a pris tous nos radars, impossible de localiser les Boules de Cristal, et aucun de nous n’est arrivé à repérer son ki, elle le cache !
Gohan serra le poing de rage et Bulma grinça :
- Je vous avais donné tous les radars, je n’en ai plus aucun.
- Moi je sais où elle est.
Le silence se fit et tous se tournèrent vers Son Goku qui se tenait immobile, bras croisés, le visage grave. Piccolo fronça les sourcils :
- Tu la connais ? Tu as rencontré cette fille sur Yardrat, c’est pour cela qu’elle maîtrise le déplacement instantané ?
- Non. Elle le maîtrise car je le lui ai enseigné tout récemment, répondit simplement Goku.
L’ahurissement le plus complet se peignit sur tous les visages. Gohan toisa son père avec colère :
- C’est toi qui le lui as appris ? Tu la connais et tu l’as laissée faire ça ?
- J’ignorais qu’elle comptait s’en servir pour nous voler les Boules de Cristal.
- Non mais je rêve… murmura Bulma.
Son Goku baissa le regard, incapable de soutenir la déception qu’il lisait sur tous les visages. Le rire méprisant de Végéta brisa le silence :
- Mais quel imbécile ! Tu n’apprends vraiment jamais rien mon pauvre Son Goku !
Le saiyen releva les yeux et les plongea dans ceux du Prince :
- Je suis sûr que toi, Végéta, tu as compris pourquoi je lui faisais confiance.
- C’est possible, en effet, répondit Végéta avec un sourire en coin. J’ai mis le temps, je dois bien l’avouer. Elle est assez forte.
Goten fronça les sourcils :
- Mais alors, qui est…. ?
Il fut interrompu par un grondement sourd alors que, soudain, le ciel s’assombrissait, une nuit chargée d’électricité tombant en pleine journée sur le pays. Ils levèrent tous le visage vers le ciel, regardant les nuages noirs s’amonceler à une vitesse hallucinante. Videl se tourna vers Goku et s’écria :
- Elle a invoqué Shenron ! Elle va prendre nos vœux ! Emmenez-nous auprès d’elle, je vous en supplie !
Il sembla hésiter un bref instant. Mais, vaincu par le visage dévasté de sa belle-fille, ému par l’immense douleur qu’il lisait dans ses yeux pâles, il acquiesça :
- Bien. Accrochez-vous à moi, je vais nous y téléporter.
Tous se précipitèrent autour de Goku qui leva la main à son front mais fut arrêté par le cri de Bulma :
- Attendez ! Le caisson, il nous faut le caisson ! On ne peut pas la laisser se réveiller seule !
Végéta, qui se trouvait le plus proche de l’objet en question, s’en saisit comme s’il n’avait rien pesé et grinça entre ses dents :
- C’est bon, arrête de hurler, je l’ai.
Et, avec une grimace de dégoût, il posa à peine un doigt sur l’épaule de Son Goku qui lui sourit. Au moment où ce dernier allait toucher son front, Bra s’échappa de la poigne de son grand-père qui la gardait à l’écart, et s’élança à son tour vers le saiyen, jetant ses petites mains contre le pantalon de Goku. Elle disparut avec tous les autres.
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La voix grave de Shenron résonna à nouveau, faisant trembler la montagne :
- Voilà. Aussi étrange que soit ton premier souhait, il est exaucé.
- Merci, murmura Pan.
- Tu as droit à un second et dernier vœu.
- Alors je souhaite…
À cet instant, à quelques mètres de la jeune fille, Goku apparut et, avec lui, tous ceux que Pan ne voulait pas voir. Elle croisa un bref instant le regard haineux de Gohan qui, le premier, fit un pas en avant. Alors, sans perdre une seule de ces secondes qu’elle savait si précieuses, elle hurla vers le ciel, vers la figure calme de Shenron qui brillait au-dessus d’eux :
- Je veux que le corps mort de Pan Son disparaisse à tout jamais !
Tous demeurèrent un instant pétrifiés, laissant la phrase imprégner leurs esprits avec tout ce qu’elle contenait de monstrueux. La consternation la plus totale se lisait sur tous les visages, puis un hurlement retentit, celui de Videl :
- Non ! Ne fais pas ça ! On ne pourra pas la ramener !
Le désespoir vibrant dans la voix de sa jeune mère fléchit Pan un bref instant. Videl la fixait d’un regard suppliant et horrifié à la fois, un regard qui lacéra le cœur de la jeune fille. Mais elle n’avait pas le droit, elle ne pouvait pas échouer : échouer c’était les condamner tous, la condamner elle, sa mère… Pan serra les mâchoires et hurla à nouveau de toutes ses forces :
- J’ai rassemblé les Boules de Cristal, réalise mon souhait Shenron ! Maintenant !
Les yeux du dragon se tintèrent un instant de rouge, et sa voix caverneuse retentit :
- Ton souhait a été exaucé.
Un gémissement s’échappa des lèvres entrouvertes de Videl alors que Bulma se jetait sur le caisson que Végéta avait posé au sol, ses doigts passant fébrilement sur les commandes, actionnant le mécanisme, faisant finalement glisser le panneau d’ouverture. La présidente de la Corp resta un bref instant immobile, les yeux révulsés de terreur, puis tomba à genoux au sol en murmurant :
- Elle a disparu. Le corps a disparu.
La scène sembla soudain figée, comme si le temps avait pétrifié à jamais tous ces visages bouleversés de désespoir et d’incompréhension.
L’instant fut brisé par la voix de Shenron :
- Tes deux souhaits ont été réalisés. Je repars.
La forme gigantesque du Dragon s’évanouit alors dans le ciel encore sombre mais, immédiatement, les nuages se dissipèrent, laissant place au soleil du début d’après-midi sur le Mont Paozu. Les sept Boules de Cristal s’élevèrent dans le ciel clair et, après avoir rayonné une dernière fois, éclatèrent dans l’espace aux quatre coins de l’horizon.
Pan, toujours debout, immobile, l’esprit dévasté, regarda ses mains tremblantes et murmura pour elle-même :
- Alors… Alors moi… Alors je suis toujours là…
La voix de Bra s’éleva, tremblante, faisant se retourner vivement Végéta et Bulma :
- Mais… Comment va-t-on ramener Pan alors ?
Le Prince fronça les sourcils et grinça entre ses dents :
- Bra, qu’est-ce que tu fais là ?
- Je voulais voir revenir Pan… Je voulais être là.
Bulma croisa le regard incrédule de sa fille et, au prix d’un effort monstrueux, articula lentement :
- Pan ne reviendra pas ma chérie. Pan ne reviendra plus, jamais.
Bra, qui s’était instinctivement blottie contre les jambes de son père, balbutia :
- Mais maman… Pourquoi Asuka a fait ça ? Pourquoi ?
Bulma détourna les yeux et les reposa, pleins de ressentiment, sur la jeune fille.
Machinalement, Pan avait relevé la tête et ce qu’elle vit la fit vaciller : ils étaient là, tous, face à elle, et elle ne lisait dans leurs yeux que stupéfaction… et haine. Elle sentit son cœur se tordre dans sa poitrine, à cette vision de cauchemar de tous ces visages qu’elle avait tant voulu revoir et qui l’observaient à présent comme la chose la plus abjecte qu’il leur ait jamais été donnée de rencontrer.
Une forme se redressa parmi eux, tremblante d’une colère totale et d’une détresse sans fond, et elle grinça :
- Je vais… Je vais la tuer…
Videl s’élança vers la jeune femme, ses yeux bleus brillants de larmes et de haine, mais une main la retint. Elle se retourna, prête à se dégager de la poigne qui s’était posée sur son épaule, mais s’immobilisa.
Son Gohan.
Son Gohan irradiant de colère, d’un désespoir total et dévastateur alors que la terre se fendillait déjà sous ses pieds. Videl entrouvrit les lèvres mais aucun son ne sortit. Sans baisser les yeux vers sa femme, il murmura entre ses mâchoires serrées :
- Laisse-la moi.