RMR a écrit:Enfin, tout ça est un peu flou, ça aurait mérité une explication plus précise, je crois.
Non 
Pourquoi :
1) parce que je suis nulle en explications précises, et en descriptions en général, alors de là à vous décrire l'apocalypse...
2) parce que là, ça aurait pris deux plombes
Bref, c'est une des nombreuses failles de ma fic sur laquelle vous avez posé un doigt douloureux, mais jsute
En fait, je m'imaginais davantage des trucs comme Hildegard dans l'OAV Tapion... Un truc immatériel, mais bon un truc quand même... et qu'on puisse combattre, et vaincre parfois... sauf qu'il y en a plein, partout, tout le temps, et bien plus puissants...
@RMR : je pense qu'on cite ta fic en exemple pour les combats, mais loin de moi l'idée de dénigrer ses autres qualités
Arf, t'as de la chance, j'ai jamais été à la Japan Expo
Pour Pan, oui, elle est très forte, même si moins que les autres dans mon idée (elle n'était pas encore passée ssj). Comme c'était sous-entendu dans le chapitre, elle a vécu avec ses parents jsuqu'à 10 ans, donc entrainée par Gohan et Goku, normal. Puis tout a basculé, là il a fallu survivre, et à la fin s'est Piccolo qui était avec elle. Je considère donc qu'elle a malgré elle été obligée de beaucoup progresser.
J'aime bien Kaio, j'avais envie de lui faire un petit clin d'oeil, entre deux concours de "qui fait pipi le plus loin"
Arf, tu as surement raison pour les dragons, je ne savais pas
@ dbphoenix10 : désolée
Bah, de toutes façons ici on peut tout imaginer, car la fille perdue qui revient avec 12 ans de plus, ce n'est pas fréquent
@ Rusk : pour les dragon ball qui n'étaient qu'une seule, je me base sur l'animé (hélas, oui, je sais
) où c'est bien Tortue Géniale qui raconte l'histoire, si mes souvenirs sont bons. Je ne doute pas que cela puisse être différent dans le vrai manga...
Allez, courage, plus que 4 chapitres : 2 de parlottes, et 2 de "combats" (enfin j'essaye
)Chapitre 13 : DuosLa main de Videl ne trembla qu’au moment de tourner la poignée de la chambre de sa fille. Pan, qui la suivait, balbutia :
- Si tu veux, je peux dormir dans le salon, je…
- Non, trancha Videl en ouvrant la porte. C’est ta chambre, elle a été vide bien trop longtemps.
- Mais je sais que…
La jeune femme s’interrompit devant le regard décidé de sa jeune mère. Celle-ci plongea ses yeux dans ceux de Pan et dit lentement :
- Oui, tu sais. Tu sais que tu n’es pas elle, tu sais qu’elle me manque, qu’elle me manquera toujours. Plus de dix ans de la vie de ma fille me manqueront à tout jamais. Et oui, je vais mettre longtemps, très longtemps à m’habituer à avoir une fille d’à peine onze ans de moins que moi. Je ne sais même pas comment je parviens à accepter cette situation, mais c’est un fait, je l’accepte. Tu es Pan, tu es ma fille. C’est une évidence totale, limpide, et cela seul me suffit. Le reste est une question de temps, et ne te concerne plus. Tu as assez souffert, il est temps que tu te reposes. Chez toi.
La gorge nouée, Pan acquiesça et un sourire doux étira les lèvres de Videl. La jeune fille passa devant elle et entra dans la chambre, sa chambre. Rien n’avait changé, rien n’avait bougé depuis ces heures dramatiques où elle était tombée malade. Les murs jaune pâle, le mobilier de bois clair, les jouets… La chambre gaie d’une petite fille de huit ans. La main de Videl se posa sur son épaule :
- Tu pourras aménager la chambre à ta guise. Je vais t’apporter des affaires à moi pour que tu puisses te coucher, il faut que tu dormes.
- Et… Et mon père ?
Sa jeune mère soupira :
- Gohan reviendra. Je ne sais pas quand, mais il reviendra. Ne t’occupe pas de cela.
Elles échangèrent un sourire amer. Videl sortit quelques habits à elle pendant que Pan se douchait, et une heure et un bon dîner plus tard la jeune fille se glissa, non sans appréhension, dans les draps frais du lit de son enfance. La nuit était tombée depuis un moment et seule la clarté lunaire, qui perçait entre les rideaux, baignait la chambre d’une pâle luminosité.
Pan resta un moment parfaitement immobile, dans cette petite chambre qui évoquait tant de lointains souvenirs. Elle connaissait le moindre des objets qui se trouvait là, la fissure dans le coin du plafond, la latte de plancher vermoulu qui grinçait dès qu’on mettait le pied dessus, le parfum de la lessive… Tout cela était à la fois si familier et si lointain. Elle réintégrait un monde qu’elle avait vu s’effondrer. Elle réintégrait un monde où tout serait dorénavant identique et totalement différent.
Elle sentit la présence de sa mère et baissa les yeux vers la porte ouverte. Bras croisés, debout dans l’embrasure, Videl l’observait.
En plusieurs mois, Videl n’avait franchi le seuil de cette chambre qu’une seule fois : c’était la veille, pour tout nettoyer, ôter la poussière accumulée en près d’une année. Son souhait se réalisait, après tout : Pan était là, dans cette chambre, dans ce lit. Pan était vivante, en bonne santé, et la vie reprenait son cours.
Mais ce n’était plus une petite fille de huit ans. C’était une jeune femme de onze ans de moins que sa propre mère, qui avait vécu, souffert. Ce n’était plus l’enfant innocente et espiègle qu’elle connaissait. Et pourtant c’était sa fille, c’était indéniable, chaque fibre de son être la reconnaissait à présent. Elle était belle ; elle était forte et fragile à la fois.
Videl s’approcha et vint s’asseoir sur le rebord du lit. Pan sourit alors que, d’un geste tendre et machinal, sa mère dégageait doucement une mèche sombre qui avait glissé sur le visage de la jeune femme. Elle murmura :
- Tu as hérité de la magnifique chevelure de Chichi.
- Oui, je sais.
- Tu ressembles énormément à ton père. Tu as son regard, sa force.
Un voile de tristesse passa à nouveau dans les yeux noirs de Pan mais elle s’efforça de répondre joyeusement :
- Mais j’ai ton mauvais caractère !
- Je crois bien oui ! acquiesça Videl en riant. Tu l’as toujours eu, hélas. Mais bon, il faut bien cela, pour tenir tête à ces saiyens.
Videl fronça les sourcils quand sa fille détourna le regard. La femme de Gohan hésita un instant, puis demanda d’une voix très douce :
- Tu es amoureuse de Trunks, c’est ça ?
Pan se mordit la lèvre et murmura :
- Oui.
- C’est… sérieux entre vous ?
- Cela l’était, oui, pour moi.
- Pour lui aussi.
Surprise, la jeune fille regarda à nouveau Videl. Cette dernière sourit tristement :
- Bulma a raconté à ta grand-mère ton départ de Capsule Corp. Et Chichi m’en a parlé, tu penses bien. Il était… très malheureux. Bien plus qu’il ne l’avait jamais été. Il t’aime, tu sais.
- Non, coupa Pan. Il aimait Asuka, et elle n’existe pas. Moi il me hait, car je lui ai menti, car je l’ai trahi. Il a raison, je ne mérite rien d’autre.
- Ma chérie…
La jeune fille se détourna, ravalant ses larmes. Elle acheva dans un souffle :
- Mais c’est Trunks. Il se consolera vite.
- Il est normal qu’il soit un peu… déstabilisé. Laisse-lui du temps. Si votre histoire en vaut la peine, vous vous retrouverez, un jour.
- Un jour… répéta Pan d’une voix atone. Maman ?
- Oui ?
- As-tu été amoureuse, avant de connaître mon père ?
Videl sourit :
- Non, jamais. Je n’étais pas du genre à m’occuper de ces choses-là, pas du tout. Les garçons ne m’intéressaient que lorsqu’il s’agissait de se mesurer à eux au combat. Et puis ton père est entré dans ma vie… et cela a été une évidence.
- Alors… tu n’as jamais connu de chagrin d’amour. Enfin, tu as cru qu’il était mort quand tu étais au palais de Dendé, mais ce n’est pas pareil… Moi Trunks est bien vivant, mais je l’ai perdu.
- Je suis désolée Pan. Mais dis moi…
Videl hésita un instant et seule la pénombre empêcha la jeune fille de déceler la rougeur sur les joues de sa mère. Celle-ci maugréa :
- Mon Dieu, moi qui me disais que nous n’aurions pas cette conversation avant des années, c’est raté…
Elle inspira un bon coup, et demanda d’une traite :
- Pan, que s’est-il passé exactement entre Trunks et toi ? Est-ce que…
- Oui, coupa la jeune fille dans un souffle, ses mains crispées sur le drap du lit.
Un silence suivit. Videl se raidit un instant, puis soupira :
- Ah. Je vois.
Pan prit son courage à deux mains, et enchaîna :
- Nous nous sommes embrassés le soir du Nouvel An. Je n’avais jamais connu d’autre garçon avant, c’était… vraiment nouveau pour moi, d’où je viens c’était évidemment notre dernière préoccupation.
- Je comprends, murmura Videl.
- Il était… tellement gentil avec moi. Il respectait mon silence, il était attentionné, prévenant, doux… Bien sûr parfois il se montrait dur, froid, comme Végéta, mais cela ne durait jamais. Tout était… si parfait. Je savais ce que nous risquions mais je ne pouvais vraiment pas le rejeter.
- Tu étais amoureuse, conclut Videl en souriant.
- Oui. Et puis un jour… c’est arrivé. Nous n’avons rien prémédité. Mais juste après j’ai…
La voix de la jeune fille se brisa un instant et sa mère fronça les sourcils.
- … Je suis partie, c’est le jour où j’ai quitté Capsule Corp. J’ai réalisé le mal que je faisais autour de moi…
- Pan, non, ce…
- Si, c’est cela. Je lui ai fait du mal. J’ai entretenu un rêve impossible, pour moi et pour lui. Alors j’ai fui. Et j’ai eu raison, tu as bien vu comment il a réagi ce matin, il est parti comme papa.
Videl caressa doucement la joue de sa fille et murmura :
- Je suis désolée. Alors, vous ne vous étiez jamais revus depuis ce jour ?
- Jamais. Je sais que je te déçois toi aussi. J’aurais du être plus prudente, attendre, comme papa et toi l’avez fait toutes ces années.
Une toux gênée l’interrompit et Videl détourna le regard :
- Oui, enfin bon, ton père et moi ne sommes pas non plus parfaits, hein.
Pan écarquilla les yeux :
- Quoi ? Mais je croyais… Enfin…Vous êtes restés ensemble longtemps avant de vous marier, et grand-mère disait toujours…
- Justement, il y a la version officielle, pour ta grand-mère entre autres… et puis la réalité des faits.
Un silence pesant régna quelques instants, avant que Pan ne pouffe de rire nerveusement et que Videl, écarlate, ne se mette à balbutier :
- Oui, bon, bref, ton père et moi c’est une autre histoire, hein, là il s’agit de toi ! Tout ce que je veux te dire, c’est que je ne te juge pas, loin de là. Je suis juste très triste que Trunks et toi en soyez là à présent. J’aime beaucoup Trunks, c’est un garçon adorable. Bon, pour ton père, c’est une autre histoire, je sens que tout de suite il va beaucoup moins l’apprécier… mais je pense que c’est le lot de tous les pères, après tout.
- Je ne vois pas pourquoi mon père en voudrait à Trunks, puisqu’il ne me considère même plus comme sa fille.
Videl soupira à l’amertume des propos de Pan, et lui caressa à nouveau la joue. Elle finit par se lever et gagna la porte de la chambre. La main sur la poignée, elle se retourna et sourit :
- Dors, Pan. Tu es chez toi à présent. Il faut que, tous, nous laissions le temps guérir nos blessures. Après… nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve.
Elle s’apprêtait à refermer le battant quand, mue par une intuition, elle demanda :
- Dis-moi… J’ai une dernière question. Je sais que tu n’y as pas répondu cet après-midi, mais… Quel a été ton premier vœu ?
Pan hésita un instant puis murmura :
- Shenron m’a dit qu’il ne pouvait pas le réaliser, que cela dépendait surtout de moi. Mais je ne voulais pas souhaiter autre chose et risquer d’influencer l’avenir, encore. Alors je lui ai dit que c’était bien mon premier vœu, que je ne demandais rien d’autre. Il a fini par accepter, mais je crains qu’il ne se réalise jamais.
Videl attendit quelques instants, immobile, silencieuse, que la voix de sa fille s’élève à nouveau, dans un souffle :
- Je lui ai demandé que, peut-être, un jour, vous puissiez tous me pardonner.
La femme de Son Gohan sourit et, fermant doucement la porte, murmura :
- Shenron réalise toujours les vœux, quels qu’ils soient.
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Son Gohan avait volé, longtemps. Il était finalement arrivé sur la plateforme du Palais de Dendé, que baignaient déjà les premières lueurs de l’aube. L’édifice d’un blanc immaculé brillait sous la pâle chaleur du soleil levant et l’air limpide bruissait d’une brise légère.
Piccolo se trouvait debout, immobile sur le bord de la terrasse, sa cape se soulevant doucement au rythme du vent. Le Namek ne fit cependant pas un mouvement quand les pieds de Gohan se posèrent sur le sol, à quelques mètres de lui ; il dit seulement :
- Je t’attendais.
Le saiyen s’avança et s’assit, les jambes dans le vide, à côté de son sensei. Ils demeurèrent plusieurs minutes silencieux, sans échanger un regard. Puis la voix de Gohan retentit, emprunte de fatigue et d'incertitude :
- Piccolo, je ne sais plus quoi faire. Je suis perdu.
- Je ne peux malheureusement pas t’être d’une grande aide. Il est clair que vos sentiments et liens familiaux sont au cœur de tes interrogations, et cet aspect de vos personnalités m’est totalement étranger. Mais une chose est certaine : celle contre qui tu t’es battu est bien ta fille.
- Elle a douze ans de plus que ma fille ! Je ne la connais pas !
- Alors apprends à la connaître. Presque tous les autres semblent disposés à le faire.
- Je ne peux pas. Je ne peux pas faire comme s’il ne s’était rien passé. Ma fille me manque toujours, son vide n’est pas comblé, et rien ne le comblera jamais.
- C’est pour cela que tu dois aller de l’avant. Elle est là à présent, c’est une saiyenne, et une guerrière hors pair.
Gohan ne répondit rien. Les images de son combat contre Pan lui revenaient en mémoire, mêlant dans son esprit fierté et honte. Elle était extraordinaire, au sens premier du terme. Sa technique était parfaite ; elle alliait puissance, rapidité et grâce à un niveau qui ne pouvait que forcer l’admiration de son père. Car, rétrospectivement, c’était dans sa façon de se battre qu’il reconnaissait le plus sa fille. Aveuglé par la colère, il n’avait alors pas fait le rapprochement, mais c’était à présent une évidence. Sa technique était tellement similaire à la sienne, à celle de Goku également. Il avait compris que ce dernier avait dernièrement entraîné la jeune femme, mais il avait retrouvé également en elle les heures passées à se battre avec l’enfant qu’elle avait été, dans la montagne.
Elle semblait avoir assimilé parfaitement les techniques des deux guerriers qu’étaient son père et son grand-père, et les avoir faites siennes. Il ignorait si elle aurait pu le battre, mais il s’était rendu à l’évidence : elle s’était laissée frapper, elle s’était contentée d’encaisser les coups de Gohan sans jamais les rendre, quand il était évident qu’elle aurait pu largement lui tenir tête.
La honte étreignit à nouveau la poitrine du guerrier. Honte de n’avoir pas su la reconnaître. Honte de l’avoir frappée, encore et encore. Honte d’avoir levé la main sur celle que sa fille deviendrait, un jour. Honte d’avoir désiré, au plus profond de lui-même, lui faire affreusement mal. Honte d’avoir recherché sa mort et d’y avoir mis toute sa puissance.
Honte de s’être laissé aveugler par sa souffrance et d’avoir risqué de blesser des innocents.
Pourtant il était toujours en colère. Son être hurlait toujours de n’avoir pas retrouvé celle qu’il attendait depuis près d’un an, et il doutait que sa souffrance puisse un jour prendre fin. Plus de dix années lui avaient été arrachées, et toute sa puissance ne pourrait rien y faire.
Tous semblaient accepter cette situation, même Videl… Alors comment lutter ? Contre qui ?
Piccolo qui semblait, comme toujours, lire dans les pensées de son ancien élève, brisa le silence :
- Que tu l’acceptes ou non comme ta fille n’est plus la question Son Gohan. Sa présence est dorénavant un fait. Elle nous a tout expliqué, et nous n’avons pas le choix. Elle ne l’a pas non plus, et je ne crois pas qu’elle ait jamais prémédité cette situation.
- Peut-être, je ne sais pas. Je n’ai même pas envie de savoir pourquoi, comment… Je voudrais juste… revoir ma fille.
- Alors rentre chez toi. Videl l’a ramenée là-bas.
- Je sais, soupira Gohan. Je l’ai senti. Mais j’ignore si je pourrai supporter ce que tout le monde semble soudain trouver si normal.
- Pas tout le monde, murmura Piccolo.
Son Gohan leva la tête, surpris, vers le Namek :
- Comment cela ? Tout le monde semblait pourtant…
- Trunks est parti tout de suite après toi.
Le saiyen écarquilla les yeux :
- Trunks ? Mais pourquoi ?
- Il semble qu’il ait éprouvé des sentiments pour cette jeune fille avant de savoir qui elle était. Si tu crois avoir perdu une enfant, lui croit avoir perdu une compagne.
Son Gohan resta figé, bouche bée. Trunks était amoureux de Pan… C’était impossible ! Gohan avait toujours adoré Trunks, partageant leurs jeux avec Goten et remplaçant souvent le grand frère que le jeune héritier n’avait jamais eu. Si le fils de Végéta savait parfois se montrer aussi dur que son père, il avait cependant toujours considéré Gohan avec le plus grand respect. Le père de Pan se doutait que sa victoire contre Cell y était pour beaucoup : il resterait, pour tous, celui qui à dix ans les avait tous surpassés, Goku et Végéta en tête. Même si ce souvenir douloureux semblait à présent très lointain pour Gohan, même s’il n’était plus le petit garçon de jadis, il avait du accepter depuis longtemps l’admiration que tous garderaient à jamais à son égard. Et Trunks parmi eux…
Si Trunks s’était toujours montré adorable avec la famille Son, il n’en restait pas moins l’héritier de la plus puissante multinationale au monde… et le fils de Végéta. Sa réputation n’était plus à faire, Gohan avait maintes fois levé les yeux au ciel en entendant les discussions de Goten et du fils de Bulma : ils enchaînaient les conquêtes, passaient leur temps libre à s’amuser et à s’entraîner aux arts martiaux… Trunks Brief, même si Gohan le connaissait mieux que cela, restait synonyme d’argent et de plaisirs faciles.
Gohan se passa nerveusement la main dans la nuque, totalement déboussolé, partagé entre stupéfaction et colère. Ce n’était pas possible… Trunks avait quatorze ans d’écart avec Pan !
- Mon Dieu… murmura-t-il.
- Tu sembles réagir comme si elle était toujours une enfant, commenta Piccolo, et comme si Trunks avait su qui elle était. Mais c’est une jeune femme et, quoiqu’il se soit passé entre eux, elle seule savait la vérité, et elle a décidé en connaissance de cause.
- Tu vas bientôt prétendre que c’est elle qui a profité de lui ! coupa Gohan.
- Non. Mais je trouve plus normal que Trunks se sente trahi, plutôt que toi.
Le saiyen ne répondit rien. Ils regardèrent le soleil se lever peu à peu et envelopper la Terre, en dessous d’eux, d’une lumière chaude et douce. Gohan murmura finalement :
- Il devait y avoir un autre moyen…
Piccolo baissa les yeux vers lui et posa la main sur l’épaule du saiyen :
- Non. Sinon elle l’aurait trouvé. Je t’expliquerai ce qu’elle nous a raconté, plus tard. Rentre chez toi, Son Gohan.
- Mais…
- Laisse faire le temps. L’important est que, maintenant, tu auras tout le temps qu’il te faudra.
Le saiyen se redressa lentement. Il releva enfin vers Piccolo son visage aux traits fatigués, et sourit tristement :
- J’espère seulement qu’il suffira. Au revoir Piccolo, et merci.
Le Namek se contenta de hocher la tête, et suivit du regard Son Gohan quand il décolla de la plateforme et plongea vers la Terre.
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- Fous moi la paix.
- Ok, sympa l’accueil… soupira Goten en s’asseyant néanmoins.
Trunks ne bougea pas. Assis sur le bord de la falaise, il regardait d’un air absent le soleil se lever sur la mer. Bien plus bas, les vagues s’écrasaient contre les rochers dans un grondement régulier. Les deux jeunes gens restèrent en silence un long moment, avant que Trunks demande d’un ton agacé :
- Qu’est-ce que tu veux ?
- Rien de précis. Te tenir compagnie, j’ai cru comprendre que les événements d’hier ne t’avaient pas enchanté.
- Sans blague ? railla le fils de Végéta.
Il lança un coup d’œil furieux à Goten. Celui-ci respira profondément : cela ne serait pas une partie de plaisir… Il n’avait jamais vu Trunks dans cet état, mais ressentait parfaitement toute la rage et le désespoir qui l’habitaient. Il se lança néanmoins :
- Tu aurais du nous suivre chez ta mère. Pan nous a expliqué pourquoi elle avait agi ainsi, elle n’a vraiment pas eu le choix, car en fait…
- Je me fous de ses raisons, coupa Trunks froidement.
- Écoute…
L’héritier de la Corp plongea son regard dans celui de son meilleur ami et demanda :
- Et des raisons de nous tromper, ma famille et moi, elle en avait ? Des raisons de se jouer de ma sœur, de moi ?
Goten soupira :
- Non. Elle l’a reconnu, elle n’en avait pas. Les choses lui ont un peu échappé à priori.
- « Un peu échappé » ! Cette garce nous a menti, trompés !
Le fils de Goku fronça les sourcils :
- Eh oh, tu parles de ma nièce là, alors tu fais gaffe à ce que tu dis je te prie !
Un mauvais sourire passa sur le visage de Trunks qui articula lentement :
- Mais je me suis
tapé ta nièce, Goten ! Je me la suis tapée, et je peux te dire que c’est un super coup !
Le ki de Goten s’éleva brutalement, électrisant l’air autour de lui, mais Trunks ne bougea pas, ne baissa pas les yeux. Le fils de Goku respira profondément, serrant les poings. Il ne s’énerverait pas. C’était ce que cherchait Trunks, et il ne lui ferait pas ce plaisir. Il ne se battrait pas avec son meilleur ami. Il connaissait par cœur le fils de Végéta, il savait que comme son père il cachait sa tristesse derrière une méchanceté qui n’était pas lui-même. Un mince sourire passa sur les traits de Goten qui répondit à la provocation d’une voix suave :
- Tu me raconteras plus tard, quand je me serai fait ta sœur, et on comparera, ok ?
Le ki de Trunks explosa autour de lui et l’espace d’un instant ses cheveux se teintèrent d’un reflet blond alors qu’il s’apprêtait à bondir sur son meilleur ami. Mais l’éclat amusé dans le regard noir de Goten l’arrêta et un sourire passa sur les lèvres fines du fils de Bulma :
- Ok, c’était de bonne guerre…
- Écoute, Pan est pour le coup, à présent, assez grande pour avoir décidé seule de ce qu’elle avait à faire. En l’occurrence, je trouvais que vous alliez très bien ensemble, et maintenant que je sais qui elle est, franchement, cette relation ne me dérange pas. Je ne nie pas que l’idée me semble assez étrange, mais après tout, tu es mon meilleur ami, je préfère la savoir avec toi plutôt qu’avec un crétin quelconque.
Trunks reporta son regard vers l’océan et murmura avec amertume :
- Mais cela fait des mois que tout cela est terminé, justement. Elle est partie, c’est tout, fin de l’histoire.
- Elle t’aime, tu sais, murmura Goten.
Son ami se raidit un instant, puis grinça entre ses dents :
- Et moi je ne l’aime pas. J’étais attaché à elle. Mais c’était avant qu’elle parte, avant qu’elle nous abandonne, avant qu’elle brise le cœur de ma mère et de ma sœur…
« … et le tien… » songea tristement Goten.
- … et qu’on apprenne qu’elle n’était revenue que pour tuer ta nièce. Pour moi, soit elle n’est pas Pan, et dans ce cas Gohan aurait du la tuer…
- C’est bien Pan, tu le sais parfaitement, renchérit Goten.
- … soit elle est bien Pan, et dans ce cas je ne me vois vraiment pas sortir avec une gamine de huit ans qui est la meilleure amie de ma sœur !
- Elle n’a plus huit ans. Elle en a vingt et un.
- Peu importe, de toutes façons elle ne m’intéresse plus, ajouta Trunks sèchement. Je suppose que j’aurai du mal à l’éviter à l’avenir, vu qu’elle va prendre la place de Pan, mais ne compte pas sur moi pour me montrer aimable.
Goten baissa la tête : il connaissait Trunks sur le bout des ongles, et là c’était sans appel. Il n’avait jamais vu Trunks aussi amoureux, auparavant. Il ne l’avait jamais réellement vu amoureux, en fait. Mais là, depuis le début, entre cette jeune fille et lui, c’était une évidence. Ils les avaient observés, amusé, quand ils se tournaient autour, seuls à ignorer des sentiments que tout le monde autour d’eux avait décelés immédiatement. Ils se complétaient à la perfection, et même si à la lumière des derniers évènements leur lien pouvait trouver une justification, elle n’était pas la seule. Leurs racines saiyennes n’étaient qu’un élément de cette alchimie dont Goten s’était sincèrement réjoui.
Il avait eu confirmation de la force des sentiments de Trunks quand celui-ci s’était effondré au départ de Pan. Ces derniers mois, il était devenu froid, désagréable, blessant. Il avait totalement délaissé leurs amis, ses études, pour s’abrutir de coups dans la salle de gravité de la Corp. Goten savait pertinemment que Trunks avait recherché en vain Asuka pendant des semaines, craignant pour la vie de la jeune femme, furieux contre lui-même d’avoir provoqué son départ.
Il pouvait parfaitement imaginer ce que le jeune homme avait du ressentir en ne la retrouvant que pour réaliser immédiatement après qu’elle lui avait menti, qu’elle l’avait trahi. Et qu’Asuka, la jeune femme de ses rêves, n’était qu’une illusion au service de la mission qu’elle s’était donnée.
Goten lui-même ignorait si, dans les mêmes conditions, il aurait pu pardonner. Alors un prince saiyen, le fils de Végéta…
Goten soupira et se releva lentement. Il posa la main sur l’épaule de Trunks :
- Tu feras comme tu voudras. Personne ne pourra t’en vouloir, pas moi en tous cas. Pan est assez grande pour assumer les conséquences de ses actes, c’est entre elle et toi tout ça.
- Il n’y a plus rien entre elle et moi, corrigea Trunks d’une voix affreusement calme.
- Allez, rentrons.
L’héritier de la Corp acquiesça et se leva à son tour. Les deux amis échangèrent un regard et décollèrent dans le ciel clair.
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Contre toute attente, en effet, la vie avait plus ou moins repris son cours. Cette nouvelle identité était néanmoins fort déstabilisante pour Pan, qui peinait à s’adapter malgré les efforts conjugués de Videl, Goten, Goku et Chichi. La jeune femme avait retrouvé peu à peu ses marques, mais chaque nouvelle journée était semée d’embûches.
Satan, déjà, qui avait préféré rester à l’écart de ces histoires de Dragon, mais attendait le retour de sa petite-fille avec une impatience naturelle, mit une semaine à s’en remettre. Quand Pan était arrivée chez lui, accompagnée par Videl, il avait voulu la congédier avec un autographe, non sans avoir passé un regard appréciateur sur la silhouette de la jeune fille qui avait cru mourir de honte ; comme lui, quand sa fille lui avait expliqué la situation. Le grand champion avait bien du mal à encaisser toutes ces histoires, mais il accueillit finalement sa petite-fille avec sa bonne humeur et sa bonhommie habituelles.
Pan était retournée à la fac, accompagnée par Goten. Elle avait repassé sans y croire les examens auxquels elle ne s’était jamais présentée en juin, et était in extremis parvenue à décrocher son année. Goten également, à la surprise générale. L’oncle et la nièce gardaient un doute sur une éventuelle intervention de Bulma en leur faveur, mais ne cherchèrent pas le fin mot de l’histoire : plus que de vouloir passer dans l’année supérieure, ils désiraient surtout en finir avec l’année passée, sur tous les plans.
Videl, elle, luttait au jour le jour pour empêcher sa famille d’exploser. Gohan et Pan, s’ils vivaient sous le même toit, faisaient tout pour s’éviter. Le saiyen était rentré tard, le lendemain du retour de sa fille. Il n’avait fait aucune remarque, n’avait rien demandé, ne voulait rien savoir. Il s’adressait rarement à la jeune fille, qu’il appelait cependant par son prénom, même si celui-ci semblait à chaque fois lui brûler les lèvres. Pour ne pas souffrir de la froideur de son père, Pan fuyait. Elle passait de longs moments avec sa mère quand Gohan était encore à son labo, mais dès que l’heure de son retour approchait elle partait rejoindre son oncle ou son grand-père, épuisant son énergie et ses frustrations en entraînements longs et pénibles.
Sur l’insistance de Bra et Bulma, Pan était finalement allée les voir à la Corp ; depuis, elle y passait régulièrement. Elle s’arrangeait le plus souvent pour s’y rendre en l’absence de Trunks, mais hélas n'avait pu éviter de le croiser. La dernière fois qu’il s’étaient trouvés face à face, Pan se trouvait alors dans le salon, avec Bra et Bulma, à papoter en mangeant les délicieux gâteaux de Madame Brief. Sentant soudain son ki approcher, la jeune femme avait blêmi, mais déjà la porte coulissait, révélant la haute silhouette du jeune homme. Il avait lui aussi parfaitement senti la présence de Pan, qui ne dissimulait dorénavant plus son ki. Il s’avança d’un pas léger mais rapide, se dirigeant vers sa mère. Posant rapidement un regard froid vers la jeune fille, il se contenta à son égard d’un sec :
- Salut.
- Salut, répondit Pan, les yeux baissés, le cœur au bord des lèvres.
Trunks se tourna immédiatement vers Bulma :
- Maman, je prends la voiture, la dernière. Ne m’attends pas, je rentrerai tard.
- Ah, bon. Amuse-toi bien, et attention à la voiture, hein, c’est un prototype je te rappelle !
Il haussa les épaules. Une voix retentit alors, depuis l’entrée de la pièce :
- Pardon, je…
Bulma, Bra et Pan se retournèrent d’un seul geste, et découvrirent dans l’embrasure une ravissante jeune femme blonde, élégante et souriante. Elle posa sur Trunks ses grands yeux pâles :
- Je n’ai pas trouvé, je suis navrée.
- Au fond du couloir, sixième porte à droite ! répondit-il avec un agacement manifeste.
Malgré lui, il jeta un coup d’œil vers Pan : très pâle, celle-ci ne quittait pas la nouvelle venue du regard. Un mince sourire naquit alors sur les lèvres du jeune homme qui susurra :
- Mais entre donc, que je te présente !
La jeune fille sourit plus largement et entra dans la pièce, Bulma et Pan se levant automatiquement. Seule Bra resta profondément enfoncée dans son fauteuil, le regard noir. Trunks fit les présentations :
- Mindy, je te présente ma mère…
- Madame Brief, c’est un grand honneur ! s’exclama la jeune fille, rose de plaisir de serrer la main de ce génie mondialement connu.
- Enchantée, se contenta de répondre Bulma en souriant.
- … ma sœur, Bra…
- Salut, marmonna l’intéressée.
- .. et Pan, une copine de ma sœur.
Mindy écarquilla les yeux, surprise. Elle était certaine d’avoir déjà croisé Pan, et ne s’attendait pas à ce que Trunks la lui présente comme l’amie d’une fillette d’à peine dix ans. Pan sourit à peine :
- Je crois que nous nous sommes déjà vues mais nous n’avions pas été présentées.
- Oui, je crois aussi… murmura Mindy. Ah oui ! C’était au réveillon de l’an dernier !
Pan accusa le choc, livide. Il lui sembla, soudain, qu’elle manquait d’air. Elle parvint à balbutier :
- C’est possible, je ne sais plus.
- Bon, on y va, coupa Trunks.
Le visage du jeune homme s’était instantanément assombri. Il passa un bras autour des épaules de Mindy et l’entraîna vers la sortie, dans un geste plus autoritaire qu’affectueux. La jeune fille parvint juste à crier un « au revoir ! » à la cantonade que déjà la porte se refermait sur eux. Pan se laissa tomber sur le canapé, crispant ses poings sur le tissu de son jean. Bulma et Bra échangèrent un regard navré, et la mère de Trunks soupira :
- Désolée pour… ça.
- Ce n’est rien Bulma, répondit Pan avec un sourire triste.
- Je ne l’avais jamais vue avant, je n’en avais pas même entendu parler.
- C’est bon, il n’y a rien à expliquer. C’est normal, la vie continue.
La voix de Pan manquait atrocement d’assurance, elle en était parfaitement consciente. Un silence gêné s’installa, avant que quelques longues secondes plus tard Bra ne déclare d’un ton acerbe :
- De toutes façons cette fille je ne l’aime pas.
- Comment peux-tu dire ça ? demanda Pan en souriant doucement.
- Elle est blonde, je n’aime pas les blondes. À part C18 et Marron, bien sûr, commenta la petite fille avant d’enfourner un gâteau.
- Et à part ta grand-mère, renchérit Bulma.
- Grand-mère ne compte pas, c’est une fausse blonde, répondit calmement l’enfant.
- Bra ! hurla Bulma d’un ton plein de reproche… et d’amusement.
Pan pouffa de rire, aspergeant de café la table basse. Bra lui jeta un coup d’œil victorieux : il était hors de question que son frère rende Pan malheureuse. Hors de question.
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- Papa ! Mon papounet chéri !
Végéta eut un réflexe de recul quand la petite fille vint passer ses bras autour de sa taille, se lovant contre lui. Instinctivement, il balaya le couloir du regard, vérifiant qu’ils étaient bien seuls. Passablement rassuré, le Prince soupira et posa sa large main sur la joue rose de Bra. Elle releva vers lui ses grands yeux bleus et lui décocha un sourire angélique qui fit fondre instantanément le cœur de glace du saiyen.
Comme à chaque fois. C’était horripilant, délicieusement horripilant. Il était persuadé que, quelque part, elle était peut-être l’être le plus dangereux qui lui ait été donné de rencontrer. Cette gamine était à la fois sa plus grande défaite… et sa plus belle victoire. Il sourit, amusé, et demanda d’un air las :
- Qu’est-ce que tu veux cette fois ?
- Mais rien ! répondit-elle avec une moue boudeuse. Qu’est-ce qui te fait croire que je veux quelque chose ?
Végéta soupira et se dirigea vers la salle de gravité, sa fille sautillant sur ses talons. Il grogna :
- Tu veux toujours quelque chose Bra.
- Mais non, là c’est juste pour savoir un truc…
- Demande à ta mère.
- Maman ne saura pas, c’est un truc de guerrier, minauda-t-elle, sûre de son effet.
Végéta suspendit son pas et baissa à nouveau les yeux vers sa fille, fronçant les sourcils :
- Que veux-tu savoir ?
Elle s’étira et fit mine d’hésiter, mains sur les hanches. Son père gronda :
- Bra…
- Tu vas participer au tournoi ?
Les yeux sombres du prince s’agrandirent de surprise :
- Le tournoi ? Lequel ?
- Ben, le tournoi mondial des arts martiaux !
Végéta resta coi quelques instants, face à sa fille qui lui souriait d’un air supérieur. Elle murmura, faussement surprise :
- Ah bon ? Tu ne savais pas ? Il va avoir lieu dans quelques semaines.
- Et comment est-ce que TU sais cela toi ?
- Je suis très intelligente. Et puis tu es l’homme le plus fort du monde, alors ce genre de chose peut t’intéresser, comme avant, non ?
Un éclat amusé passa dans les pupilles noires du Prince : comment parvenait-elle toujours à le manipuler avec tant d’aisance, sans qu’il n’en ressente plus qu’une légère pointe d’agacement ? Il s’en apercevait pourtant parfaitement, il lisait en elle comme elle en lui… mais il n’arrivait pas à trouver cela désagréable. Cela le stupéfiait toujours, après toutes ces années ; cela l’émerveillait, plutôt. Un très léger rire passa ses lèvres et il demanda :
- En effet. Mais non, je n’y participerai pas. Je ne savais même pas qu’il allait avoir lieu, et je m’en moque. Ce genre de soi disant compétition inepte m’ennuie.
- Ah. Personne que nous connaissons ne va y participer alors ? demanda Bra qui semblait déçue.
- Je n’en ai aucune idée, répondit Végéta en haussant les épaules. Il faudra demander à Son Goku si ses rejetons et lui ont l’intention de s’adonner à ces pitreries.
Le Prince fronça les sourcils et continua, songeur :
- Dans ce cas, cela pourrait être un entraînement valable pour ton frère, remarque…
Un sourire machiavélique passa sur les lèvres de Bra qui demanda d’une voix angélique :
- Trunks ? Ah oui, pourquoi pas… Il a fait des progrès, non ? Tu crois qu’il pourrait battre Goten ?
- Évidemment ! répondit le Prince, piqué au vif dans son orgueil paternel.
- Mais Trunks ne voudra certainement pas, avec ses études, ses copines, tout ça…
Végéta regarda sa fille avec un sourire narquois :
- Je n’ai aucunement l’intention de lui demander son avis.
Bra et son père échangèrent un sourire entendu. L’enfant s’avança alors et, se haussant sur la pointe des pieds, entoura de ses bras frêles le cou de Végéta avant de déposer sur sa joue un rapide baiser :
- Je te laisse, je vais aller voir maman. À tout à l’heure !
Il feignit une grimace mais, avant d’entrer dans la salle de gravité, suivit d’un regard bienveillant Bra qui s’éloignait d’un pas dansant dans le couloir.
La petite fille, rejetant en arrière sa magnifique chevelure bleue, se sourit à elle-même : c’était trop facile. Désespérément trop facile.
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Trunks entra dans le salon, son portable collé à l’oreille, et adressa un clin d’œil à sa petite sœur qui, allongée dans le canapé, suivait avec passion un dessin animé. Il continua sa conversation :
- … Oui, je pense venir samedi soir, mais c’est bien parce que tu seras là, moi ça me saoule… T’es certain de venir, hein ? Ta mère ne va rien dire ?... d’accord. Tu as vu Piccolo dernièrement ? …. Non, mais je me disais qu’à l’occasion je serais bien passé au Palais m’entraîner un peu avec lui, pour une fois, on pourrait y aller ensemble… C’est ça, pourquoi pas.
- C’est Goten ? demanda soudain Bra qui s’était redressée.
- Oui, c’est Goten, pourquoi ?
- Tu me le passeras après !
Trunks écarquilla les yeux, puis balbutia dans le combiné :
- Non, c’était ma sœur, elle veut te parler… Mais je ne sais pas moi ! Bra, pourquoi veux-tu parler à Goten ?
La petite fille décocha à son frère un sourire carnassier :
- Pour lui avouer que je suis folle de lui depuis toujours, évidemment.
- Stupide gamine, grinça Trunks. Bon, Goten je te dis à samedi au pire, et je te passe la peste qui me sert de sœur, je te souhaite bien du courage. Et je te rappelle qu’elle est mineure, hein !
Le jeune homme décolla en souriant son oreille du portable où résonnait la voix outrée de son meilleur ami, et la petite fille se saisit de l’appareil. Elle chantonna d’un ton enjoué :
- Salut Goten ! Tu vas bien ?
Trunks fronça les sourcils en la regardant quitter la pièce. Toute action inhabituelle de Bra Brief était, par nature, dangereuse.