Chapitre 40 : Confrontation.
- C’était bien une fausse alerte alors ?
La question de Wind était tout ce qu’il y avait de plus innocente, ils étaient là depuis une trentaine de seconde et il n’y avait rien de spécial à signaler. Le vent qui agitait ce haut plateau faisait virevolter les cheveux de la géante et elle venait de renoncer à les tenir en place. Derrière elle, Anik fixait l’horizon d’un air absent, signe d’une détente tellement parfaite qu’il n’était plus qu’à moitié là. C’était quelque chose qui lui arrivait de temps en temps, quand il n’avait pas eu sa dose de sang et de combat dans le mois. Par chance, l’Empire avait toujours des prisonniers à lui fournir si ça devenait trop grave mais il n’en avait pas reçu depuis plusieurs semaines.
- On dirait bien Wind … Eh Anik ! Reste avec nous je te prie.
Pour appuyer son propos, le commandant Obi tendit sa main dans le champ de vision du lézard, claquant plusieurs fois des doigts juste devant lui pour le ramener à la réalité. Secouant la tête, le soldat acquiesça vivement, ses yeux jaunes retrouvant leur vivacité habituelle.
- Euh … Oui, désolé commandant.
Il le savait sincère. Malgré son caractère un peu particulier, Anik s’était révélé être un excellent soldat toujours avide de mieux faire. Le chef de la Main lui fit un petit signe de la tête pour lui signifier que ce n’était rien. Quand on lui avait confié le commandement de cette unité, il savait qu’il allait devoir gérer les soldats les plus atteints de l’Empire. Bizarrement, la puissance semblait aller de paire avec une certaine dégénérescence au niveau cérébral. Obi et la famille de son Seigneur étaient des exceptions bien évidemment.
Mais dans le cas de la main, cela se vérifiait presque à tout les coups. Wind cachait sous son air gentillet une redoutable manie pour la manipulation et le contrôle. Palpi souffrait de paranoïa aigüe depuis fort longtemps, cela lui avait aiguisé les sens et lui avait offert ce don si particulier d’observation. Quant à Anik, il était inutile de fouiller bien longtemps dans son passé pour découvrir qu’il n’était pas foutu comme tout le monde. Les raisons de cette particularité n’étaient pas encore bien connues mais Obi en avait suffisamment entendu sur le sujet pour se douter que l’enfance de son subordonné n’avait pas été très rose.
Il n’y avait que lui et Yod qui semblaient à peu près normaux. Encore que c’était peut-être parce que le Yardrat était le plus faible du lot, il avait progressé pendant ces deux années d’entraînement avec Freezer en personne mais beaucoup moins bien que ses coéquipiers. Alors qu’Obi avait été agréablement surpris par les efforts de chacun, il n’avait été que peu satisfait des avancées du petit extra-terrestre. Même Palpi, qui ne partait pourtant pas de bien haut et qui était le doyen du groupe, avait atteint un niveau plus que respectable, dépassant même des membres du regretté commando Ginue. Mais il avait son utilité, le déplacement instantané, ce n’était pas rien tout de même et il était le seul à le connaître. Selon lui, seul les Yardrats pouvaient apprendre cette technique, dommage.
- Commandant, y a quelqu’un. Prononça justement le petit être.
Obi sortit de sa réflexion et son regard suivit tranquillement le bras de Yod.
Un homme. Un militaire apparemment à en juger par les treillis et la coupe imposée à sa chevelure blonde. Ses deux yeux d’un bleu d’orage fixait le commando avec le même air absent que celui d’Anik tout à l’heure.
La Main ne se gêna pas pour lui rendre le même genre de regard fixe, sans que personne n’ose prononcer le moindre mot de plus. Le silence ne fut troublé que quelques secondes plus tard par un concert de bip sonores alors que les détecteurs de toute l’équipe annonçaient en même temps qu’il leur était impossible de faire correctement leur travail s’il n’y avait pas quelque chose à détecter.
- Commandant, je n’aime pas ça. J’ai l’impression que c’est … Commença le stratège du groupe.
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’étrange bonhomme qui leur faisait face avait disparu, la demi-seconde d’après ce fut le tour de son commandant. Les deux réapparurent quelques mètres devant la main, dans un petit bruit d’explosion alors que la poigne d’Obi venait d’arrêter le poing tendu de l’homme.
Un petit sourire s’afficha lentement sur le visage du guerrier bleu alors qu’il sentait son adversaire forcer légèrement sur sa main.
- Un cyborg, compléta-t-il avec un air assez joyeux.
Impossible.
C’était tout bonnement impossible.
Les yeux de l’Empereur clignèrent deux fois, comme pour s’assurer que l’être qui se tenait devant lui était bel et bien réel. Pourtant, cela semblait être lui. Ces cheveux d’ébène pointés ostensiblement vers le ciel, ce regard aussi prétentieux, ce visage fin et ce nez relevé en une attitude des plus outrancièrement hautaine.
Végéta.
Celui là même qui était sensé être mort depuis des années maintenant.
Ce Prince des singes se tenait maintenant devant lui. Il avait l’air bien vivant.
Pire encore, il avait commis l’outrage de s’attaquer de nouveau à celui qu’il aurait dut assimiler depuis longtemps comme étant son Seigneur et son maître. Il avait osé s’attaquer à Freezer. Le percuter en plein vol pour l’envoyer s’écraser dans une petite colline tranquille dans un coin éloigné de tout.
Bien évidemment, il s’était éloigné de quelques pas pendant que le souverain se relevait. Et depuis ce moment, qui s’était déroulé il y a au moins deux minutes, ils n’avaient pas cessés de se fixer l’un l’autre des yeux. Dans un défi muet, deux égos d’une telle taille était bien obligé de mesurer leur pleine puissance avant de se confronter réellement.
Finalement, ce fut le fils de Cold qui sonna la fin de la période contemplative, il ramena sa main à son épaule, chassant rapidement la poussière qui s’était déposé dessus quand ce minable lui était tombé dessus.
- Alors comme ça, mon frère n’a pas été capable de couper la dernière bouture de votre misérable race de raté ?
Malgré la crispation visible de son poing, le prince des Saiyens ne répondit pas.
- Il semblerait que cet honneur me revienne finalement puisque tu te jette toi-même dans la gueule du loup. Tu désires tant que cela mourir Végéta ?
Il y eut enfin une réaction, un petit ricanement hautain s’éleva de la gorge du Saiyen alors qu’il frottait un poing contre sa paume.
- Tu t’imagine capable de me vaincre aussi facilement Freezer ? Je ne suis pas resté caché tout ce temps pour rien. Tu à affaire au Prince des Saiyens ! Je suis devenue bien plus puissant que sur Namek et tu va le vérifier très vite !
Freezer se devait de répondre par le même ricanement prétentieux, sa main remontant à ses lèvres pour faire semblant de vouloir contenir son rire.
- Comme si tu avais atteint un niveau suffisant pour me vaincre. Oublierais-tu que sur cette planète, j’ai vaincu votre légendaire guerrier, le Super Saiyen ? Un vulgaire singe doré que je n’ai eu qu’à écraser comme un insecte. Malgré tout tes efforts, tu ne pourras pas dépasser ce niveau.
Un fin sourire s’afficha sur le dernier des Saiyen. Il serra les deux poings et soudainement, sans que rien ne le laisse paraître auparavant, il fut entouré d’une aura doré, émettant une pulsation caractéristique. La seconde d’après, ses cheveux avaient virés au doré également et ses yeux s’étaient transformés en émeraudes étincelantes.
- Tu en es toujours sûr ?! Freezer !? Cria le guerrier avec toute la force de la rage qu’il contenait depuis le début de la conversation.
S’il avait paru surpris au moment la transformation, le fils de Cold se reprit bien vite. Il ne devait pas laisser le moindre avantage à son adversaire. Même si la vision de cette chevelure d’or et le bruit de son aura lui rappelait de bien mauvais souvenir. Il s’était entraîné depuis, il était devenu bien plus puissant qu’il ne l’était sur Namek. Il avait bien fait d’ailleurs, cela se confirmait de nouveau aujourd’hui.
- Ah, c’était donc ça. Une vulgaire transformation comme celle de beaucoup de peuples extra-terrestre. Comme quoi, votre Super Saiyen n’était pas si légendaire que cela, c’est pour ça que j’ai eu tant de facilité à le vaincre. Et ça sera ton tour aujourd’hui parce que je ne suis plus du tout du même niveau qu’à l’époque.
En finissant sa tirade, le tyran avait écarté les jambes pour prendre un meilleur appui sur le sol, ses deux bras s’étaient tendues, paumes en avant pour se préparer au combat.
C’est à ce moment là qu’une ombre surgit derrière lui, des jambes s’enroulèrent autour de sa taille en même temps qu’un bras autour de ses épaules. Il ne put même pas pousser d’exclamation de surprise parce qu’une main recouvrit sa bouche.
Le Seigneur de l’Univers sentit brusquement sa force lui échapper.
J'en profite aussi pour faire de la pub pour le crossover que j'ai écrit avec Majin-Vegeto89, entre ma fic et celle de Nekomajin. Honnêtement et en toute impartialité, c'est vraiment trop génial :p C'est ici :
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