Seychar a écrit:un président qui ose s'augmenter avec tous les frais de dégrèvement auquel il a droit, j'ai juste trouvé ça hors de propos
Pour ma part, je ne suis pas choqué par l'augmentation de salaire du Président en 2007 (avant la crise donc !).
Quand on est à la tête d'un pays de plus de 60.000.000 de personnes, gagner 7.000 Euros/mois (soit environ deux fois moins que mon patron à la tête d'un cabinet de 3 personnes) ne me parait pas énorme.
J'ajoute qu'à cette époque, le Président de la République gagnait environ trois fois moins que le 1er Ministre (20.000 Euros) et deux fois moins qu'un ministre (environ 13.000 Euros). Je pense que c'est un héritage de la IIIème et de la IVème République où le rôle du chef de l'Etat était plus honorifique qu'aujourd'hui.
Que son salaire ait été placé au niveau de celui de son 1er ministre et des autres chefs d'Etat et de gouvernements Européens ne me dérange pas.
Pour ce qui est du sujet principal, j'estime ne pas avoir à répondre à cette question. En revanche, je peux donner mon avis sur l'ensemble des impétrants (comme dirait l'autre):
- N. Sarkozy : A l'heure du bilan du quinquennat écoulé, celui-ci ne parait pas glorieux. La France va mal, les politiques d'austérité se succèdent sans que nos prêteurs ne soient convaincus, nos dettes explosent et nul ne sait comment nous pourront les rembourser. Pourtant, il serait injuste de mettre cela sur le dos d'un seul homme. N. Sarkozy a hérité d'une situation qui n'était déjà pas brillante et a du faire face à une grave crise économique. De plus, nous sommes tous, à des degrés divers, responsables des crises. Les Banques, en proposant des formules d'emprunt qui ne sont pas viables. Les entreprises, en faisant de mauvais choix. Les particuliers, en faisant de la thésaurisation au moindre pépin. Etc.
Sur le plan des réformes, là aussi, bilan en demi-teinte. Tenma disait que plus de 900 réformes avait eu lieu sous son quinquennat je crois. Mais est-ce une bonne chose ? Je dirais: absolument pas. La multiplication des réformes crée une instabilité juridique, plus personne ne comprend ce qu'il doit faire et ce que prévoit la Loi. Je ne dis pas qu'il ne faut rien faire, mais dire "on va faire A, puis dire deux mois plus tard on va faire B, puis six mois après, on va faire A (c'était pas si mal), pour dire qu'au final, on fera C", je trouve ça plus dangereux qu'efficace.
Et d'ailleurs, il n'est pas à l'initiative de toutes les réformes de son quinquennat. Pour donner deux exemples: il a institué la question prioritaire de constitutionnalité. Il s’agit là d’une mesure majeure et il est normal que les citoyens puissent saisir un juge constitutionnel pour que celui-ci vérifie que la Loi respecte bien la Constitution (avant, ceux qui votaient la Loi ou la proposait pouvaient demander à ce que sa constitutionnalité soit vérifiée… ça parait assez peu démocratique comme système, non ?). C’est à mon sens une mesure majeure de son quinquennat et je le félicite pour cette mesure. Mais dans le même temps, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, relayée ensuite par nos hautes juridictions a imposé la présence de l’avocat en garde à vue. Là aussi, une mesure majeure, mais l’exécutif a freiner des quatre fers pour empêcher, puis retarder cette avancée. Toutes les réformes ne sont donc pas à mettre au crédit du chef de l’Etat, même si elles sont survenues sous sa présidence.
Sur un plan personnel, N. Sarkozy me semble avoir vraiment acquis la carrure d’un chef d’Etat pendant son quinquennat et à (re)donné à la France une importance considérable au plan mondiale (G-20 à l’initiative de la France, Guerre en Lybie, beaucoup d’analystes s’accordent à dire qu’il a fait une très bonne présidence européenne…).
- F. Hollande : Il n’a vraiment pas beaucoup de charisme. Je regarderai les réformes qu’il propose plus en détail dans les mois qui viennent, mais une politique budgétaire rigoureuse et courageuse me semble être impossible à éviter. Aura-t-il le courage de la proposer ?
En ce qui concerne les problèmes de société, j’aime les idées en général de gauche : mariage et adoption pour les homosexuels, lutte contre le délit de faciès, etc…
- M. Le Pen : Je pense qu’elle souhaite se dépêtrer de l’image diabolique du FN, mais que son père lui met encore des bâtons dans les roues pour que son parti reste un éternel parti d’opposition, incapable de gouverner, ne serait-ce qu’au titre d’une coalition. J’ajoute que je suis cependant très mal à l’aise quand les autres partis font l’union sacrée contre elle. De deux choses l’une, soit le FN n’a pas le droit d’exister en tant que parti, et on l’interdit purement et simplement, soit il est légitime en tant que parti, et dans ce cas, on arrête de le diaboliser et de faire un front commun contre lui (qui regroupe de la LCR à la droite populaire de l’UMP).
Je n'apprécie pas le style Le Pen. Pas assez argumenté à mon goût.
- F. Bayrou : sur le papier, l’idée est séduisante : prendre le meilleur de la droite, le meilleur de la gauche pour gouverner. Le problème c’est que le meilleur de la droite veut rester à droite et le meilleur de la gauche veut rester à gauche. Je suppose que les hommes politiques de droite et de gauche n’arriveront pas à se réunir sous la bannière orangée de F. Bayrou (d’ailleurs, le bleu et le rose, ça donne plutôt du violet, pas de l’orange…). J’ajoute qu’il manque cruellement de charisme.
- J-L. Mélanchon : Alors là, petit coup de cœur. Je ne suis pas d’extrême gauche, mais j’avoue apprécier particulièrement le style de cet ancien professeur de philosophie. Il est clair dans ces propos, précis, argumenté, un vrai tribun à l’ancienne. Je me rappelle d’un débat avec Mme Le Pen dans lequel il reprenait chacun de ses propos et les démontait méthodiquement, en argumentant à chaque fois quand sa contradictrice vociférait et affirmait péremptoirement.
- E. Joly : Je ne comprends pas pourquoi les écologistes l’ont préférée à l’hyper médiatique présentateur d’Ushuaia… Peut être car celui-ci avait des liens avec TF1, chaine TV de droite… Pourtant, l’écologisme ne devrait être ni de droite ni de gauche. Mais il semble qu’on considère encore que les écologistes doivent être comme des pastèques, verts à l’extérieur et rouges à l’intérieur. Mme Joly a commis, je pense, une erreur, en proposant de supprimer le défilé du 14 Jt, s’opposant ainsi frontalement à ceux pour qui le patriotisme va de paire avec l’esprit militaire.
Elle semble également incapable d’imposer quoi que ce soit aux socialistes avec qui les verts gouvernent traditionnellement. D'ailleurs, et même de façon plus globale, elle peine à imposer ses thèmes dans la campagne. En effet, après un évènement majeur comme Fukushima, personne ne parle plus des dangers du nucléaire aujourd'hui.
En revanche, son accent et ses lunettes ne me dérangent absolument pas.
- D. De Villepin : J’admire ce côté revanchard qui le pousse à vouloir se présenter afin de prendre à N. Sarkozy les 1 ou 2% des voix qui pourraient peut être lui manquer pour arriver au 2nd Tour. Tant de haine force le respect.
- N. Dupont Aignan : Comme pour Mélanchon, j’apprécie son côté pédagogue. Ses idées sont assez proches de celles du FN mais sont plus réfléchies, et on n'y retrouve pas la haine de l’étranger.
- P. Poutou. Qui ça ?
- N. Arthaux : très absente des médias. A voir.