par omurah le Sam Fév 20, 2016 15:27
Je n'ai jamais été attristé par la mort de quelqu'un, même pas celle de mon grand-père.
J'ai déjà eu peur pour ma mère, mais je ne serai pas triste quand elle partira. Et elle partira.
De même, je ne veux pas qu'on soit triste quand je partirai.
La mort nous a tous niqué. Dès la naissance. Et s'il y a au moins une victoire qu'on peut avoir sur elle, s'il y a au moins un doigt d'honneur qu'on peut lui faire, c'est de ne pas lui faire le plaisir de lui donner l'importance qu'elle veut qu'on lui accorde.
Là je ne parle pas de la volonté des vivants mais de celle des morts. Car les morts ont une volonté puisqu'ils étaient déjà morts de leur vivant. "Tu es un homme mort ! you're a dead man !"
Si le vivant est triste et le mort triste, alors la mort a gagné.
Si le vivant est triste et le mort content, alors la mort a gagné.
Si le vivant est content et le mort triste, alors la mort a gagné.
Si le vivant est content et le mort content, alors la mort a perdu.
Mais ça c'est ma position de principe. Malheureusement ça ne m'a jamais permis de ne pas être meurtri non pas pour les morts, mais pour les vivants - comme toi Tinky - qui les pleurent. Lorsque le meilleur ami de mon frère était réputé mort, j'ai cru que je ne m'en remettrais pas, parce que mon frère je le voyais triste, je le savais triste, même s'il prenait la chose façon : "haha, vieux con de X, repose en paix, mon frère". Oui, j'ai cru que je ne m'en remettrais pas.
Et pourtant, ça m'arrive encore régulièrement de parler avec mon grand-père. Comme s'il était encore là. Alors que je sais bien qu'il ne l'est plus. Et je ne crois pas (plus) à la vie après la mort. Mais je lui parle. Pourquoi, je ne sais pas.
Est-ce du déni, je ne sais pas. Certainement. Parce qu'il y a ce que dit le cerveau et ce que dit le coeur. Finalement, la mort on ne sait pas vraiment ce que s'est, et on ne le saura probablement jamais. Donc quand les morts sont morts... nous, on ne sait pas vraiment s'ils sont allés à la boulangerie, s'ils peuvent vraiment partir, si les choses peuvent vraiment changer, si les bad-ends peuvent vraiment exister pour de vrai, on ne sait pas. On redevient des enfants.
Je suis d'accord avec Davebond, le temps est l'alié le plus puissant.
Toutes mes condoléances et cœur sur toi Tinky.
(en espérant que le début de mon message ne soit pas mal pris)