bon, ma campagne est finie. et s'est mal terminée ( pour moi)
les joueurs ont one-shot mon boss la première fois qu'ils le rencontraient. totalement dégoutté, je suis.
et même pas sur de bons jets.
non, ils ont réussit à trouvé une faille et ont mis le boss dans une situation où il ne pouvait strictement rien faire, sinon attendre que l'armée arrive l’arrêter.
donc, pour l'instant, plus de JDR, pas en tant que MJ, en tout cas. je jouerai peut-être un peu avec d'autre MJ, à d'autres jeux, mais en attendant, la campagne pathfinder est terminée. peut-être définitivement.
c'est aussi un peu la cause de mon absence de posts, je suis vraiment incapable de créer quoi que ce soit pour le moment, je suis toujours sous le choc.
donc, pour patienter, je vais commencer ici à poster l'histoire de ma campagne.
elle n'est pas écrite par moi, mais par Luc, qui joue Cathran, et est écrite sous la forme d'un journal.
et je précise que si tout ça est écrit après coup, tout c'est réellement passé durant les parties. c'est juste le roleplay vu par un joueurCarnet de voyage de Cathran Kyndottir
Le 17 germinal de l'An 43 du règne de Leodath IVLe chancelier Zirul m'a confié ce carnet pour consigner les faits marquants de mon voyage par-delà les frontières civilisées.
Le brave homme m'a présenté fort poliment sa requête, arguant qu'ainsi aucun détail de ce périple ne sera oublié quand j'en ferai l'inévitable compte-rendu devant le cercle des mages. Je le soupçonne plutôt de craindre me voir mourir sur la route, et dans ce cas espère-t-il récupérer ces pages avec noté à l'intérieur une information vitale pour le royaume.
Demain, je quitterai la capitale accompagnée par trois âmes sensées me protéger. En attendant, les souvenirs de ce dernier mois se succèdent. Ma vie a radicalement changée en si peu de temps, qu'il serait judicieux de mettre un peu d'ordre dans les fils du passé avant que Helsonn, dieu du destin ne tisse ceux de l'avenir.
Je suis née de l'union entre elfe et humain pour être abandonnée sitôt devant la lourde porte des appartements de l'intendant Surissen.
Ce noble nain dirige d'une manière exemplaire la cité de Kyndale depuis des décennies, comme son père avant lui, et le père de son père. Il est réputé pour être juste et bon, aussi ne soyez pas étonnés de savoir qu'il découvre régulièrement d'autres bambins ainsi « oubliés ».
Dans mon cas, mon apparence indiquait que j'étais de première génération. Mon père ou ma mère venait d'un peuple légendaire dont le dernier représentant a quitté le continent voici un demi-millénaire.
Cela a dû l'intriguer fortement, je suppose, mais après, comme tout nain qui se respecte, il retourna a ses affaires et confia son problème à la personne ou à l'institution la plus qualifiée. Dans mon cas l'orphelinat. Il me fit quand même avant un unique présent, en me choisissant un nom elfe issu de l'histoire.
Les années suivantes ont été marqués par davantage de souffrances morales ou physiques que de joies.
Mais dans ce monde si rude, d'autant plus rude pour une fille aux longues oreilles, il subsiste toujours des moments d'espoirs, car si les nains sont durs comme la roche, en contrepartie ils sont justes. Ils savent reconnaître et valoriser le travail et la volonté, offrir une éducation à ceux qui la méritent. Les domestiques comme moi sont traités de façon plus juste et plus humaine dirais-je qu'à la capitale par les « vrais » humains.
Je ne tiens pas à expliquer dans ces lignes comment je suis devenue magicienne. Ceci est mon secret.
J'arrivais à mener mon étude des arts arcaniques dans la plus grande discrétion, enfermée dans ma minuscule chambre de bonne. Vingt et une années ont passé depuis mon arrivée dans notre belle cité gelée, et à ma connaissance, seulement une petite dizaine de pratiquants ont été découverts par l'inquisition.
Les ensorceleurs ou les sorcières sont exécutés sans pitié, tant leur forme de magie est incontrôlable.
Les invocateurs sont particulièrement surveillés, de peur que l'un d'eux reproduise les erreurs du passé en recréant un autre Indestructible.
Et tous les autres, magicien ou guérisseur, illusionniste ou enchanteur, sont envoyés à la capitale pour être formé, sous la continuelle surveillance de l'inquisition.
Ceci, je ne l'ai su que récemment, voyant en réalité de pauvres âmes se faire emmener sans ménagement, traitées comme des pestiférés. Je n'en ai jamais revu aucun revenir en ville. J'imaginais le pire pour eux, alors qu'en fait les lois de l'inquisition ignorées du peuple interdissent à un pratiquant de magie de retourner dans les terres où il a grandi.
Comprenez-vous mieux ainsi pourquoi je craignais plus que tout la possibilité que quelqu'un suspecte mes dons et me dénonce ?
Et évidemment vint le jour où mes facultés ont été découvertes...
Kyndale s'anime suivant un rythme bien réglé.
Pour les mineurs au fond des puits de forage, la notion de temps est très relative, chacun s'organise selon l'évolution ou l'urgence des travaux, au point que certains nains peuvent se passer de voir le soleil pendant des semaines.
Par contre, l'extérieur s'organise suivant les arrivés de trains provenant de la capitale.
Deux fois par semaine, une locomotive tracte des dizaines de wagons de fret et un unique rempli de quelques voyageurs.
Les échanges commerciaux sont très simples. Notre ville fournit en métaux et charbon la capitale, et reçoit en contrepartie des vivres et textiles.
Ce jour-là, Yavetrude, la matrone qui dirigeait les cuisines, m'envoya à la gare porter une collation pour maître Arold Surissen et Jiru Brenten, le conducteur de la locomotive.
Je les trouvais en grande discussion et les servis en vin.
Non loin de nous, un groupe d'inquisiteurs mené par Dame Fradissa était venu accueillir à son arrivée un haut membre de leur ordre.
Autant la Dame qui dirigeait l'Inquisition locale possède une réputation flatteuse parlant de générosité et de justice, autant le demi-orque venant la relever de ses fonctions ne m'inspirait que peur. Je me faisais aussi discrète que possible tout en commençant à sortir du panier les repas quand l'attaque débuta.
Nous vivons dans des régions dangereuses, où le climat comme les animaux sauvages sont une menace constante.
Les gobelins eux sont plus sournois encore, vivant en petits clans épars et désorganisés, tuant les imprudents qui s'aventurent seul sur leurs terres.
Heureusement, le courage est assurément une qualité qui leur est complètement inconnue. Jamais ils ne se risqueraient à engager un combat ou leur nombre n’excéderait pas dix fois celui de leurs victimes. Jamais ils ne s'aventurent prêt des villes ou villages. Jamais, jusqu’à aujourd’hui.
La voie ferrée explosa et apparut au milieu de la fumée un étrange dirigeable qui lâcha sur nous une horde de gobelins.
Ils descendirent par des cordes engager le combat avec les soldats soutenus par les courageux qui ne fuyaient pas la gare.
Pendant la bataille, les hideuses créatures nouèrent ces cordes autour des caisses de vivres à peine déchargées pour les emporter dans leur vaisseau. La mêlée tourna finalement à notre avantage. J'avais été protégée par un façonné qui servait dans le train.
Quand le dernier gobelin tomba, le demi-orque inquisiteur sermonna Dame Fradissa pour sa faiblesse et son laxisme qui permirent cette attaque. Il continua en prétendant qu'elle se montrait incapable ne serait-ce que de repérer les mages cachés dans ces murs.
Naturellement, je tentais de m’éclipser discrètement en aidant un guerrier blessé à rejoindre nos guérisseurs, mais ma manœuvre attira l'attention de ce sinistre individu.
Il me prit pour exemple dans la foule pour démontrer les fautes de Dame Fradissa et détecta trop facilement mes dons.
J'essayais d'argumenter, mais le jugement des inquisiteurs est indiscutable. Sans l’intervention de Dame Fradissa, j'aurais dû attendre mon jugement dans les prisons.
Elle me réquisitionna ainsi que trois autres personnes pour rejoindre la capitale et annoncer l'offensive gobeline. Ainsi elle m’emmènerait personnellement à l'académie de magie où mon jugement serait forcément plus clément.
Je lui dois la vie pour la première fois ce jour.
Étant donné que notre cité sortait de l'hiver et ne peut se permettre le luxe d'avoir trop de stock de nourritures périssables, le vol de nos ravitaillements par les gobelins posait des problèmes immédiats à nos dirigeants.
De plus, rien ne nous garantissait qu'une seconde vague de monstres ne se préparait pas.
Nos défenses étant pleinement mobilisées, maître Surissen et le demi-orque inquisiteur convinrent que la proposition de Dame Fradissa était nécessaire.
Ainsi, je me trouvais à quitter la cité pour la première fois sur un petit chariot prévu pour se déplacer sur les rails à la force des bras. Notre petit groupe était très surprenant à voir.
Voyons en détail mes compagnons.
Dame Fradissa, en armure brillante, symbole vivant de force et de bonté incarnés, me rassurait même si je ne l'avais jamais approchée avant ce jour.
La présence de son subordoné, Ivann Klopsky m’était moins plaisante. Il semblait avoir toute la confiance de la vertueuse Dame Fradissa, mais comme son mentor, il suit scrupuleusement les préceptes de leur ordre.
Vous verrez plus tard qu'il ne m'a ni maltraitée en me livrant à l'académie, ni été spécialement méprisant. Mais il n'a à aucun moment envisagé de m'aider. Ces impressions divergentes m’empêchent de définitivement savoir encore aujourd’hui si un allié inattendu ou un ennemi rusé marche à nos côtés.
Tout le paradoxe de l'Inquisition, je suppose...
Ösgaroth est un homme d'arme au physique impressionnant qui travaillait à la forge.
Son nom semble indiquer qu'il vient des tribus nordiques, réputées pour leurs guerriers exceptionnels, mais ce n'est que supposition de ma part.
Par contre, je suis certaine que quiconque s'aventure dans une forge remplie de nains pour y apprendre leur savoir-faire tout en supportant leur humour bourru en ingurgitant des quantités indécentes de leurs bières mérite un profond respect.
Le façonné qui nous accompagne, C12-100, est particulièrement intéressant.
Il y a peu, je ne considérais ces étranges machines humanoïdes que comme des outils luxueux. Tout le monde les voit tels qu'ils veulent bien nous paraître : infatigables, obéissants et sans âme.
Les premiers façonnés furent forgés juste avant la guerre des mages. L'indestructible lui-même est un façonné, même s'il reste unique et exceptionnel.
Après la guerre, personne ne voulut vraiment se débarrasser de ses si pratiques serviteurs.
Pourtant la vérité est plus complexe. Zirul et encore plus Mère Amara m'ont apporté des informations tellement importantes qu'il ne me paraît pas judicieux de les évoquer ici et maintenant.
Revenons à ce premier voyage.
C12-100 manœuvrait avec la régularité typique des façonnés la barre actionnant la mécanique du chariot, permettant à notre petit groupe de parcourir une première partie du trajet à une vitesse qui ne permit pas aux gobelins de nous arrêter.
Mais ont-ils seulement essayé ? S'ils savaient ce qui nous attendait au bord de la voie ferrée, je comprends qu'ils n'aient même pas bougé un seul de leur doigt répugnant pour nous intercepter.
J'avais envoyé subtilement en reconnaissance mon fidèle familier. Le corbeau m'avertit suffisamment tôt de la présence d'un danger.
Ainsi quand nous aperçûmes l'immense golem de fer, Dame Fradissa réagit sans hésitation et avec un courage digne des plus grands héros.
L'immense créature artificielle possède un nom qui résume mieux son statut que n'importe quelle autre description, « l'Indestructible ». Il approchait avec l'intention indiscutable de nous balayer.
L’inquisitrice descendit du chariot en nous ordonnant de continuer sans elle. Puis elle avança vers un combat qu'elle ne pouvait gagner.
Personne ne discuta son ultime ordre et nous redoublions d'efforts pour fuir.
Nous n'avons ralenti le chariot qu'une fois en vue du premier relais après plusieurs heures d'angoisse.
Ces régions étant parfaitement contrôlées et sécurisée par des soldats expérimentés, rejoindre la capitale ne fût qu'une formalité.
Pourtant j'étais terrorisée. J'avais contemplé une créature de terreur façonné il y a cinq siècles et dont les seuls faits rapportés par l'histoire ne parlent que de destruction et de mort.
Et j'appréhendais encore plus le sort qui me serait réservé devant mes juges. Les Dieux sont témoins, je n'ai jamais fait de mal à qui que ce soit avec mes pouvoirs, ni même seulement envisagé de nuire.
Je ne prétends pas que ma magie n'est pas dangereuse, ce qui représente le principal argument de l'Inquisition pour nous chasser.
Mais une épée n'est-elle pas dangereuse aussi ? Quand un malandrin tue un malheureux avec un couteau, personne n'a jamais eu l'idée de considérer tout citoyen portant une arme à la ceinture comme un criminel.
Toutefois, cela est admis qu'un pratiquant de magie est forcément une menace. Surtout s'il a jugé préférable de cacher ses dons.
J'aurai logiquement dû tenter à un moment ou un autre de fausser compagnie à notre petit groupe pour me cacher dans ces terres inconnues. Mais je n'en avais ni la force ni le courage. Et combien de temps aurais-je gagné à ce jeu risqué ? Quelques mois traquée comme un monstre ?
Dès que les remparts de l'immense cité de Taywick furent passé, Ivann l'inquisiteur m'amena à son ordre qui lui-même me redirigea vers l'académie de magie cloîtrée dans leur enceinte.
Les barrières qui séparent les mages du peuple sont nombreuses, solides et bien gardées. Et pourtant ces jeunes apprentis affairés parcourant les couloirs n'avaient aucunement le visage triste de prisonniers.
On me présenta au chancelier Zirul, un vieil homme souriant qui fort adroitement me fit reconnaître la vérité. Il se montra très généreux par la suite. Il sait que ma place est en ces murs et fait des efforts considérables pour me rendre cet avenir agréable, ou au moins acceptable.
Ce jour-là, il respecta de nombreux silence de ma part. D'ailleurs, il les respecte toujours et attend le jour où il nous faudra discuter de certains secrets. Si je reviens...
Lorsque le nom de l'Indestructible arriva inévitablement dans notre discussion, l’inquiétude de Zirul était visible. Il s'entretint de suite avec les chefs de l'inquisition, et en moins d'une journée un train rempli de soldats et inquisiteurs d'élite partait pour Kyndale.
Mes compagnons aussi revinrent ainsi. Et moi avec le surprenant privilège de devenir durant le trajet l'assistante du chancelier Zirul.
Nous ne manquions pas de sujets de discussion, le plus surprenant étant sûrement que le vieil homme avait grandi dans la même cité que moi, sans jamais pouvoir revenir avant.
A l'arrivée de notre convoi, un triste spectacle nous attendait. L'Indestructible avait causé de nombreux dégâts durant notre absence.
Les gardes avaient miraculeusement réussi à le détruire. Ne restait de lui que la gemme qui alimente son corps en énergie, gemme rigoureusement incassable dans son cas, alors que celle des autres façonnés est particulièrement fragile.
La cupidité, cet amour des richesses incontrôlable, figure parmi les péchés les plus courants, et ce quelle que soit la race.
Ce défaut était particulièrement marqué chez Drodge Sharcey, administrateur et haut représentant du Roi, de même que son goût des femmes paraît-il...
Il voulut garder dans ses coffres l’énorme et superbe gemme rouge. Quelle erreur quand on sait que l'Indestructible peut facilement recréer son corps à partir de métaux, l'or des taxes entassé par exemple.
Une seconde bataille se livra, mais cette fois, le rapport de force fut plus clairement en notre faveur. Les soldats d’élite de l'Inquisition éclataient morceau par morceau la molle protection du corps d'or.
La gemme fut ensuite cadenassée dans un coffre couvert de glyphes de protection magique créés par Zirul en personne. Une grande victoire qui ne mettrait malheureusement pas fin à la guerre.
Un conseil s'organisa avec les hauts membres de chaque ordre.
Après de longues délibérations, en reconnaissant que toutes leurs précédentes tentatives n'arrivaient au mieux qu'à ajourner la prochaine réincarnation de l'Indestructible, les différents partis prirent une décision surprenante.
Après cinq siècles de rejet féroce, humains, nains et halfelins allaient renouer le dialogue avec le peuple elfe, dans l'espoir qu'il puisse nous aider pour détruire celui qui ne peut être détruit.
Encore plus déroutant fut le choix du messager, proposé par le chancelier.
Certes, je suis à moitié de sang elfique, une des très rares première génération, mais sont-ils désespérés au point de confier leur destin à une servante, une magicienne clandestine ?
Je serai escortée par mes trois compagnons, et particulièrement surveillée par l'un d'eux. Mais avons-nous réellement des chances de traverser le royaume vu notre manque d'expérience ? Zirul le croit, et mes compagnons ont une confiance en eux que j'admire.
Ces derniers jours de préparation, dans l'espoir de séduire les elfes, Zirul m'enseigna ainsi qu'à Ivann Klopsky les bases à moitié oubliées de leur langue.
Quand on sait que les elfes vivent facilement des siècles, ne peut-on pas supposer que leurs représentants ont vécu la terreur de l'Indestructible et la honte de l'exil ?
Il nous faudra des trésors de diplomatie pour surmonter l'inévitable haine qui les ronge depuis si longtemps.