Eh bien, eh bien, comment refuser devant un tel enthousiasme !
D'abord, concernant le homestay, j'étais (et suis encore jusqu'au 21 mars) le seul guest de la maison, j'ai donc eu le choix de la chambre. J'ai choisi la plus japonisante des trois. Portes et placards coulissants, fenêtres de papier quadrillées de bois, futon (lit à même le sol typiquement japonais) et pour bureau, un kotatsu (une table basse avec une couverture et un système de chauffage intégré, on se glisse dessous presque comme un lit, d'ailleurs nombreux sont ceux qui s'endorment sous le kotatsu).
L'hôtesse est extrêmement serviable, elle m'a fait découvrir quelques restos, de grands complexes de bains appelés "super sento" (où on peut quitter les bains, se mettre en yukata ou en pyjama et prendre le dîner sur place, se faire masser, regarder la télé ou lire des mangas dans des salles de repos, entre autre). J'ai assisté à la cérémonie de réussite du lycée de sa fille ("graduation", je sais pas si on a un mot en français pour ça), j'assisterai prochainement à un concert où sa fille participe... Bref, l'immersion est complète. Elle m'a aussi aidé pour trouver des écoles de français et me fait découvrir régulièrement des plats japonais. Très cool.
Après, tout n'est pas rose non plus, dès que je ne fais pas quelque chose de la façon habituelle au Japon, par exemple pour manger un certain plat et son accompagnement ou disposer le futon, elle va m'expliquer (ce qui est cool) mais en ayant le chic pour me donner l'impression que je suis un crétin qui s'y prend d'une façon absurde que même un enfant n'y penserait pas. Elle est pas mal borderline sur certaines choses (la ponctualité n'est pas son fort et elle oublie très facilement les choses, genre elle me demande de l'attendre quelque part mais ne revient pas, ou genre je pars deux jours sur une île à 123 kilomètres de Tokyo, je reçois un SMS pour me dire que le diner est prêt, à quelle heure je rentre ?) Elle n'est aussi pas très franche, elle va me proposer un bout de gâteau qu'elle n'a pas envie de me donner, elle va espérer que je l'aide sur certaines choses mais ne va pas juste me demander (alors que je suis ravi et le lui montre bien chaque fois que je peux aider) voir va sciemment brouiller les pistes pour voir si je vais aller aux devants de ce qu'elle veut (par exemple un jour qu'un meuble est arrivé chez elle et qu'on s'était mis d'accord pour le monter le lendemain matin, elle m'a donné volontairement des explications confuses sur l'heure du petit-dèj' quand je lui ais demandé, me disant qu'elle le laisserait à réchauffer dans la cuisine, genre je me débrouille, parce qu'elle risquait d'avoir des trucs à faire avec sa fille, donc pas vraiment d'heure. Quand je suis allé prendre le petit-déjeuner le lendemain à 9h30, le meuble était déjà monté et elle me l'a reproché le soir, genre j'aurais dû mettre mon réveil à 5h00 pour guetter quand elle allait s'attaquer seule au meuble contrairement à ce qu'on avait convenu ?) Du coup, je peux pas me relaxer à la maison parce que je dois rester vigilant à "à quel moment va se présenter un truc pour lequel je dois aider ?" sans pouvoir compter sur simplement de la communication, ce qui est un peu beaucoup chiant. Elle dit que c'est comme ça au Japon, je dis que c'est comme ça partout avec les gens qui aiment se compliquer la vie, c'est pas la première fois que je rencontre ce genre de personnes. C'est la vie en société, y a des plus et y a des moins. Même si le fait de ne pas vouloir engendrer le désagrément de devoir rendre un service (raison pour laquelle le service n'est pas demandé) mais de ne pas avoir de problème avec le fait d'engendrer le désagrément autrement plus gênant d'installer des tensions et une ambiance délétère me laisse songeur (et ce depuis des années que j'ai expérimenté ce genre de cas de figure, heureusement minoritaires, la plupart des gens agissent avec simplicité et naturel et DEMANDENT quand ils veulent un truc). Bref, je m'éloigne du sujet, mais c'est bien, vous me servez aussi à évacuer mes petits soucis. *s'installe plus confortablement sur le divan*
À partir du 21 mars un autre français arrive. C'est bien pour pouvoir discuter facilement, pas très bien pour mon objectif de pratiquer le japonais. Faut voir dans quel optique il sera là, peut-être qu'on parlera en japonais même entre nous !
Sinon, niveau activité, je suis encore plus productif depuis que j'ai réglé toutes les questions administratives.
L'époque étant alors aux pruniers en fleurs, je suis allé dans pas mal de parcs réputés pour leurs pruniers et même à un festival.
Les illuminations d'hiver approchant de leur fin, je suis allé en voir quelques autres encore, notamment les illumination orange de la Tokyo Tour. C'est là que j'ai vu le parc One Piece de la Tokyo Tour. San999 en avait déjà parlé, il y était allé lors de son premier voyage, mais j'ignorais que c'était toujours là. J'avais pas spécialement le temps de visiter, j'y retournerai, mais j'ai quand même fait un petit tour, mangé un omurice au design de chapeau de paille au restaurant de Sanji, tiré sur des marines avec un lance-pierre à la Usopp, tranché des boulets de canon et un pacifista avec Zoro, visité la maison hantée "Thriller Bark" de Brook et le Thousand Sunny en compagnie de Chopper, mangé un napolitain au bar de Franky et gagné le gros lot à son flipper.
J'ai été au musée de l'animation de Suginami, assez sympa, mais j'ai surtout beaucoup aimé la possibilité de réaliser le doublage de petites scènes d'anime (trois scènes possibles, je connaissais aucun des trois animes à part Doraemon de nom, mais c'était quand même fun de voir la scènette avec ma voix).
Et puis dans quelques autres musées aussi : un musée d'aéronautique, un musée sur les sumos, un sur l'architecture des bâtiments japonais ancien, un sur les égouts de Tokyo (plus intéressant qu'il n'y parait dit comme ça).
J'ai été voir des festivals dans des temples, avec des processions, d'autres en pleine rue avec des défilés, très intéressants !
Je vois toujours mes anciens camarades de la guesthouse, une fête par ici, un resto par là. Mais surtout, on a fait le voyage à Niigata que j'ai déjà évoqué ! C'était la première fois que je faisais du snowboard (déjà fait du ski une fois cependant), c'était bien cool, même si j'ai fini claqué et en morceaux (beaucoup de chutes, mes genoux et mes fesses criaient grâce, mais à la fin de la journée, je faisais une descente de dix minutes avec seulement trois chutes). Puis on s'est retapé dans un onsen (ce qui après du sport d'hiver est un délice !)
J'ai été deux jours à Ooshima, une île à 123 kilomètres au sud de Tokyo. Cette île est réputée pour ses camélias et on était en pleine saison, c'était donc le bon moment pour y aller.
J'ai pris un bateau le lundi soir, à 10H00, et voyagé de nuit pour arriver à Ooshima à 06H00 du matin. Je me suis d'abord rendu en bus à un endroit appelé "tsubaki tonneru" (le tunnel des camélias), une route bordée de camélias qui se rejoignent au-dessus de nos têtes. Puis j'ai marché (parce qu'il n'y a des bus que très sporadiquement, j'ai beaucoup marché à Ooshima) en longeant la côte sur des chemins de randonnée jusqu'au parc d'Ooshima. Il y avait un immense jardin botanique et un zoo. J'y ai aussi vu un festival de danse en lien avec les camélias, et comme j'étais là vachement tôt, seul touriste présent à ce moment, les danseuses m'ont fait porter la tenue traditionnelle et pris des photos ! J'ai ensuite traversé l'île à la marche pour me rendre au "tsubaki hana garden" (le jardin floral des camélias) et j'ai rejoins ensuite la ville portuaire de Motomachi. J'ai profité d'un premier onsen d'extérieur (aussi appelé rotenburô), mixte celui-ci, mais avec port du maillot de bain, avec vue sur la mer. J'ai mangé une spécialité locale, le kusaya, du poisson séché avec divers accompagnements de légumes et de produits de la mer. Il tire son nom de son odeur très forte ("kusai" signifie "ça pue" en japonais). J'ai à nouveau marché quelques heures pour me rendre dans la montagne (le mont Mihara) à un rontenburô avec vue sur Honshû (l'île principale du Japon) et le Mont Fuji. Puis, à la nuit tombée, j'ai marché jusqu'au cratère du mont Mihara, très impressionnant ! On trouve sur le flanc de petits temples et aussi des espèces d'abris, comme des tunnels fermés de quelques mètres de profondeur tournant le dos au volcan. Je n'ai pas trouvé d'indications, mais je soupçonne que ça serve à s'abriter en cas d'éruption, la lave ne pouvant remonter à l'intérieur de l'abri. J'ai rejoins de nuit, par une autre route, la ville de Motomachi pour profiter à l'aube d'un troisième et dernier onsen. Puis je me suis rendu en bus jusqu'au port de Habu, au sud de l'île, pour visiter le musée des coquillages "Palais - la mer" (ils aiment bien donner des noms français, au Japon), mais il était fermé, malheureusement. J'ai repris à Okata (le port au nord par lequel je suis arrivé), que j'ai rejoins en bus, un bateau pour Tokyo à 14H30.
Mon téléphone ayant une fonction podomètre m'indique que j'ai marché 34,4 km le mardi, 8 heures 30 de marche, et 17,4 km le mercredi, 4 heures 30 de marche. J'aurai fait un peu de sport !
Et récemment, je suis allé au mont Takao à l'ouest de Tokyo, y randonner un peu, mais surtout parce qu'il y avait un festival, le hiwatari, avec des moines qui marchent sur des cendres brûlantes. On pouvait ensuite le faire à notre tour (ou plutôt marcher sur le chemin qu'ils aménagaient dans les cendres, à peine tiède), ce que j'ai bien entendu fait.
J'ai terminé ma participation à des classes de collège avec 5 autres heures d'anglais où les élèves m'ont présenté en anglais des aspects historiques ou culturels typiques du Japon (la cérémonie du thé, les nouilles instantanées, le festival estival de Tanabata...) J'ai reçu plein de gourmandises japonaises en cadeau. Un groupe m'a aussi présenté les mangas, avec l'exemple d'un certain dragon ball. Ils m'ont expliqué que c'était connu et que l'auteur était Akira toriyama. J'ai reçu des images de Piccolo, Vegeta et Son Gokû et une figurine bizarre de Trunks du futur fusion potala avec Broly (en tout cas c'est ce qu'elle m'évoque, voyez plutôt :

). J'suis pas sûr qu'elle soit homologuée. Les étudiants et les profs étaient ravis. Ils aimeraient bien m'avoir à nouveau en avril, en fonction de mes disponibilités (puisque je vais bientôt travailler).
J'ai passé des entretiens avec des écoles de français. Dans un premier temps, jusqu'à mon départ à Okinawa début juin, je vais donner auprès d'une école 8 heures de cours par semaine (3 le mercredi, 5 le samedi) plus quelques heures où j'animerai un salon de conversation française (aléatoire car fonction de la demande des étudiants à la semaine). Je serai peut-être également remplaçant pour une seconde école sur cette même période, ils me donneront leur réponse définitive début avril. Je pourrais peut-être même avoir un plein temps auprès de cette seconde école (40 heures par semaine) à partir de mon retour d'Okinawa début juillet. Une troisième école intéressée par ma candidature pourrait me servir de solution de repli si la seconde école me fait défaut. Bref, j'ai de bonnes pistes et quelques heures dors et déjà garanties.
Bref, vous l'aurez compris, on ne peut pas dire que je m'ennuie ! Quelques photos :
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