kyoju kenpu a écrit: Ouais au final tu pond une définition de Mary Sue tout en réfutant nos exemples qui y collent parfaitement.
C'est que tu n'as pas compris la définition que j'ai pondu.
Faut avouer qu'on en perd le fil assez rapidement, de ta définition (faute à la longueur). Moi, j'y ai un peu réfléchi, et je crois qu'on peut en faire une qui tient en cinq mots.
"Un avatar fantasmé de l'auteur."
Et j'insiste sur le "fantasmé". J'ai plusieurs oeuvres en tête où un avatar de l'auteur reste à sa place.
Il y a trois fantasmes qu'on trouve toujours, parce qu'ils sont universels. Il peut y en avoir d'autres.
Fantasme de puissance : Les Sue sont des combattants hors-pair selon les standarts de leur univers. Il est possible de les vaincre, mais toujours difficilement, et ils sont respecté pour cela. Ce qui nous amène au second fantasme :
Fantasme de recconnaissance sociale : Les Sues sont craintes, aimées et admirées des autres personnages. Toute personne échappant à cette règle est stupide, jalouse ou maléfique. Plus important que les personnages : le lecteur l'aime, le supporte, et comprend au moins que lui aussi, à sa place, prendrait ce genre de décisions. On ne lui laisse pas trop le choix sur le sujet : on a bien montré que seul un méchant ou un idiot pouvait ne pas le faire. Découle tout naturellement le troisième fantasme :
Fantasme sexuel : Les Sues ont un sex-appeal inimaginable. C'est une des manières les plus faciles de les reconnaître. Toute personne vue par l'auteur comme un(e) partenaire sexuel(le) valide sera sous le charme. On insistera longuement sur son physique, et toute déviation du canon "standart" lui donnera, d'une manière ou d'une autre, encore plus de charme.
Si vous cochez toutes les cases, c'est probablement un(e) Sue. S'il en manque une, c'est peut-être juste un personnage que vous n'aimez pas.
Donc : Sasuke, oui, clairement
Thanos : non
Superman, Ray... Ils sont fantasmé, pas de soucis. ça coche tout. Mais... Mais ce ne sont pas des avatars de l'auteur. Superman est vu comme un parangon de justice, défendant des valeurs universelles, et Rey est juste trop insipide. Il y a très peu d'insistance sur le côté sexuel, on sent l'auteur moins investi.
Guts (de Berserk) aussi, colle très bien, mais l'auteur ne s'acharne pas à nous montrer qu'il a tout le temps de bonnes raisons d'agir. Assez l'inverse, en fait. Il reste une Sue, selon moi, mais entre le développement intense qu'il a reçu et les efforts de l'auteur pour prendre un peu de distance, il reste un personnage que l'adore.
Par contre, au lieu de chercher qui correspond vraiment au sens de Mary Sue, j'aurais des questions, celle-ci pour commencer : croyez-vous que le plot armor puisse être considéré comme une forme (dérivée) de Mary Sue ?
Pas vraiment. Ce sont deux syndrômes séparés de mauvaise écriture. Du coup ils vont souvent ensemble.
Exemple : dans MHA, Tomura Shigaraki (et toute la ligue des vilains tant qu'on y est) survit aux plus récents événements exclusivement par sa "plot armor". Il ne m'apparaît pourtant pas comme un Gary Stu.
kyoju kenpu a écrit:Ca c'est impossible !

Faut chercher dans les années 70 pour trouver de plus gros Gary Stu que Sasuke à mon avis.

Laissez moi vous introduire la Sue pour les gouverner toutes. Le cas d'école ultime, éhonté, qui ne fait jamais un pas en arrière, l'insubmersible paquebot qui détrône le (pourtant respectable) trois-mât "Sasuke" comme roi sur l'océan des mauvais choix scénaristiques, transportant à son bord la (très) pesante cargaison des idéaux politiques sans nuances de l'auteur, pour un voyage long de pas moins de quinze tomes. J'ai (ou plutôt, Terry Goodkind a) nommé, la turbo-méga-über-Sue ultime Richard Rahl, protagoniste principal de "l'épée de vérité"
Je ne sais pas par où commencer, ça fait très longtemps que j'ai pas lu et j'ai un peu la flemme d'écrire plus, alors je fais du pèle-mèle:
- Il est l'élu de je sais plus combien de prophéties, le dernier (et plus puissaant des) sorciers de guerre (c'est des sorciers +++ censément éteints depuis des siècles), il est devenu ami avec un dragon (censément super rares), l'héritier d'un royaume immense et surpuissant, le sourcier de vérité (porte méga-excalibur et a toujours raison, on y reviendra)... Bref, il est la personne la plus importante qui ait jamais existé, et qui existera jamais.
- Son tableau de chasse est encore plus impressionnant. Il dégomme un nombre incroyable d'ennemis supposément surpuissants, qu'il est généralement le seul personnage de l'histoire à surpasser. Je n'ai plus toute la liste, mais je me souvient qu'il tabasse le
dieu de la mort à un moment. Genre, la mort en personne quoi. C'était pour ressusciter quelqu'un je crois, sais plus. Et cce n'est meme pas le boss final.
- Il est hyper-canon. Je me souviens de trois femmes décrites comme d'une beauté quasi-surnaturelle qui sont transies d'amour pour lui. Il y en a surement plus. En tout cas il est fidèle à sa copine/femme parce que le charme des viles tentatrices n'a pas d'effet sur lui. Sauf la tortionnaire-dominatrice qu'un méchant utilise pour tenter (vainement) de lui briser l'esprit. Celle-la il sa la tape, parce que Terry-euh, Richard aime bien le BDSM.
- Ses ennemis sont tous des ordures incompétentes, des crétins qui rompent la suspension d'incrédulité par leur stupidité crasse, ou des psychopathes
très visiblement inspirés de Staline. Oh attendez, je crois qu'on y vient.
- Terry Goodkind est un "objectiviste". Cela ne veut pas dire qu'il voit les choses de manière objective, mais plutôt qu'il adhère au discours de la philosophe américaine Ayne Rand sur le fonctionnement d'une société et surtout d'une économie idéale. En gros, le plus à droite imaginable du point de vue économique : pas de régulation, et un état réduit à un squelette militaire/policier pour assurer que les contrats sont respectés (je shématise). Tout naturellement, Richard Rahl est lui aussi objectiviste. Et presque tous ses ennemis sont partisants d'une forme ou l'autre de socialisme. Richard étant parfait, il remet les peuples égarés et opprimés dans le droit chemin en terrassant leurs dirigeants par ses actes et ses paroles pleines de vérité (souvenez vous, il porte "l'épée de vérité", ça veut littéralement dire qu'il ne peut dire que la vérité. Si tu n'es pas d'accord avec lui tu as tort). Idem, sa vue sur la religion est... Peu nuancée. Genre Foenidis.
- Richard Rahl n'a jamais entendu parler de la convention de Genève. Ou d'aucune forme de législation qui ne soit pas son humeur du moment ou celle de sa femme, d'ailleurs. C'est vrai ça : pourquoi s'emmerder avec des lois quand un a toujours raison ? Du coup il massacre les gouvernementss de plusieurs nations pour ne pas avoir abdiqué sans conditions en sa faveur, exige de ses sujets qu'ils lui adressent un culte de la personnalité, avec des prières quotidiennes, fait un usage extensif des méga-tortionnaires citées plus haut une fois qu'elles sont sous son contrôle, envoie un nuage de verre pilé (magiquement, du coup c'est + fin) sur une armée ennemie, les rendant tous aveugles, et mon préféré :
mène ses troupes d'élite dans une campagne de terreur en territoire ennemi, visant spécifiquement les civils, avec empalements à outrance et collection d'oreilles mutilées. La plupart de ces atrocités ont été effectuées ou tentées par les méchants plus tôt dans l'histoire, et c'était effectivement traité comme des crimes de guerre. Par contre, quand Richard le fait, ça devient admirable. C'est juste incroyable, il faut le lire pour le croire.
- Plein d'autres trucs mineurs, genre sa relation magiquepment confirmée comme parfaite avec sa femme, sa perspicacité hallucinante, etc...
Il y a plein de choses à dire sur cette série, et je tiens à dire qu'elle regorge de bonnes idées (j'en ai pompé plein pour ma fanfic), mais Richard Rahl est juste incroyable.