Supaman a écrit:Pierre Bourdieu a écrit:Il faut avoir à l’esprit qu’il n’y a pas un racisme, mais des racismes : il y a autant de racismes qu’il y a de groupes qui ont besoin de se justifier d’exister comme ils existent, ce qui constitue la fonction invariante des racismes. Il me semble très important de porter l’analyse sur les formes du racisme qui sont sans doute les plus subtiles, les plus méconnaissables, donc les plus rarement dénoncées, peut-être parce que les dénonciateurs ordinaires du racisme possèdent certaines des propriétés qui inclinent à cette forme de racisme. [...]
Tout racisme est un essentialisme[...]
Un peu facile de tronquer une citation complètement hors-propos. Ce texte est tiré de "Racisme de l'intelligence" si je ne me trompe pas, ça fait partie de la vague d'écrits marxistes que Bourdieu à écrit quand il souhaitait "rénover" les théories de lutte des classes, d'ailleurs Bourdieu fait dedans bien la distinction entre racisme de l'intelligence, et racisme tout court. Le terme racisme sert pour lui à faire un parallèle entre la lutte des classes, qui passe par le capital culturel notamment, et le racisme.
Secondement, c'est dommage de citer Bourdieu quand ça t'arrange, alors que si on lit attentivement :
il y a autant de racismes qu’il y a de groupes qui ont besoin de se justifier d’exister comme ils existent
Faudra m'expliquer à quel moment les chrétiens ou les blancs en France ont besoins de se justifier d'exister comme ils existent, au contraire des noirs ou des homosexuels par exemple.
D'ailleurs pour Bourdieu, le racisme c'est avant tout un rapport social dominant / dominé, et là encore, j'aimerais bien voir en quoi les blancs ou les chrétiens en France subissent des rapports de dominations (et ça va être dur, quand tu vois que les 3/4 des politiques rappellent sans cesse l'importance des racines chrétiennes de la France, et qu'on a encore beaucoup de députés issus de partis chrétiens...).
Michel Wieviorka donne dans ta citation une définition du racisme tel qu'il était conçut au XXème siècle comme un branche de la science, les fameuses théories raciales des années 1900. Sauf que cette définition elle est utilisée pour l'étude des phénomènes sociaux des années 20-30 notamment, mais elle ne fait plus sens aujourd'hui puisque plus personne ne perçoit le racisme de cette manière (ou une très faible minorité à la limite).
Le racisme anti-blanc en France existe. Point.
Franchement, juste le terme est dégueulasse en soit. Ça me sidère toujours autant qu'un petit groupe de cons puisse penser que les blancs puissent subir en France quelque chose de comparable à ce que subissent les personnes noires ou homosexuelles, d'autant plus que les personnes plaidant pour l'existence d'un racisme anti-blanc sont aussi celles qui parlent de "victimisation" des victimes de racisme, drôle d'hypocrisie. Le racisme anti-blanc, tout comme la théorie du grand-remplacement, ou de la fin de la société européeano-caucasienne, ce sont des concept de l'extrême droite qui vise à alimenter le débat sur un "conflit civilisationnel", l'idée qu'il faudrait combattre pour la survie d'une culture blanche. C'est d'autant plus drôle que ça vienne de la frange politique historiquement à la pointe de tout ce qui est mesure raciste, homophobe et autre, qui n'a jamais levé le petit doigt pour faire quoique ce soit en matière d'égalité, tout domaine confondu.
Ce sont les mecs qui prônent jour après jour que la France vaut mieux que les autres pays, que les arabes c'est de la racailles, les immigrés des violeurs et des voleurs, que les femmes ça reste en cuisine et que les homosexuels sont des détraqués, qui viennent finalement dire la bouche en cœur sur les plateaux télés où ils sont invités régulièrement que "on peut plus rien dire parce qu'on est des hommes blancs", "y'a un racisme anti-blanc en france, on ne se sent plus chez nous"...
Je ne crois pas avoir lu quelqu’un prétendre le contraire.
Le simple fait d'utiliser le même terme mais les deux à un même niveau, c'est exactement le même problème sémantique que parler de prise d'otage pendant une grève, ou de terrorisme pour une vitrine fracassée...
Maintenant, si tu es incapable de comprendre que le terme racisme renvoi à tout une histoire impliquant le meurtre de masse, l'esclavagisme, la ségrégation et des mesures discriminatoire et que c'est donc légèrement choquant de voir des gens faire de la reconnaissance d'un "racisme anti-blanc" leur priorité, alors même que le racisme est encore très mal reconnu et combattu, bah libre à toi. D'autant plus que le terme de discrimination, beaucoup plus large est adapté existe. Mais bon avoir pour principal combat dans la vie le fait de mettre au même niveau les situations vécues par les personnes noires et les personnes blanches c'est franchement risible.
Bah lorsque je lis tout ça, je ne vois pas en quoi cela étaye ta définition du racisme. Bien au contraire.
Peux-tu m’expliquer où tu voulais en venir ?
Le premier article c'est surtout sur la construction des classes dominantes qu'il est intéressant (la manière d'aborder le concept de
whitness) et sur la vision que ces groupes ont d'eux même, le second je l'ai surtout mis parce qu'on parlait racisme, et que c'est toujours intéressant de voir que non, le racisme c'est pas juste des insultes franches, c'est beaucoup plus large que ça (et que beaucoup de gens se disent non racistes alors que c'est complètement faux)
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"