Tant mieux si elle dort à nouveau la nuit car du coup, vous aussi

Sinon concernant le chantage, je vois les choses différemment.
Déjà, on ne peut pas faire du chantage à un enfant en espérant lui inculquer que tout se mérite dans la vie. C'est bancal ça.
Et travailler pour un salaire ce n'est pas une carotte... C'est un contrat : c'est pas pareil.
Que tout se mérite et qu'il faut se donner les moyens : clairement oui. Mais le chantage n'a rien à voir là dedans, la corrélation entre ces éléments est mauvaise à mon humble avis.
Si plus tard ton patron te dit : "tu veux ton augmentation chérie ?... Tu sais ce que t'as à faire alors...

"
Enfin vous avez compris quoi.
Bref, ici nous on n'est pas trop fan du chantage (même si ça reste efficace et qu'on a souvent envie d'y avoir recours... :p)
Après, tout dépend de comment tu vois le chantage et de comment tu le pratiques ?
Petite astuce pour savoir où te mets à peu près les pieds : quand tu te poses une question par rapport à l'éducation, retourne la situation mais à ton niveau pour que ça te parle.
Genre grossièrement : est-ce que ça te plairait que ta femme te dise "si tu ranges le garage, ce soir je te fais ce que tu veux !" ?
Je ne sais pas toi/vous, mais moi : BEUARGH
La différence entre l'enfant et soi c'est que les conséquences sont + importantes pour l'enfant puisque que son cerveau n'a pas encore finit de se développer.
À terme, ça peut jouer sur leur estime de soi, la confiance en eux et en l'adulte etc...
Les messages envoyés (non intentionnels bien sûr) peuvent varier en fonction de comment est exercé le chantage et dis comme ça, ça parait évident... Mais on ne mesure pas toujours l'impact réel qu'ont nos paroles.
Par exemples, si tu dis à ton enfant (en voici plusieurs à la volée ) :
1 / "Si tu ranges ta chambre, on fera un jeu ensemble"
--> Là tu sous-entends que passer du temps avec ton enfant est soumis à condition et qu'en gros, il doit
mériter ton attention et ton temps...
L'enfant de but en blanc il va se dire quoi ?... : "Pour avoir le droit de passer du temps avec mon père, je suis obligé de faire ce qu'il veut, même si j'en ai pas envie".
2 / "Si tu as des bonnes notes, tu auras un billet"
--> Là, tu mets une pression sur l'enfant. Soit l'enfant a des facilités et la pression qu'il se met pour avoir ce billet peut lui faire rater un contrôle... Soit l'enfant a des difficultés eeeeeeeet la pression est encore + forte car il va avoir peur de ne pas y arriver (coucou estime de soi !).
Pour peu qu'il ait travaillé et qu'il rate : là c'est le pompon parce que non seulement il ne gagne pas sa carotte mais en plus il va se dire "ça sert à rien de travailler etc..."
3 / "Si tu es sage dans le magasin, en rentrant tu auras un bonbon"
--> Là en fonction de l'âge de l'enfant c'est surtout sa capacité à être sage dans un endroit bruyant où y'a beaucoup de stimulation qui est difficile, ce qui leur demande énormément de concentration.
Alors avec en + la pression de devoir y arriver pour avoir ce petit bonbon tant espéré, c'est dur pour eux...
Ça parait tout bête pour nous adulte, mais pour eux c'est vraiment une épreuve.
En fin de compte, le seul avantage qu'a le chantage, c'est l'obéissance non ?
Donc évidemment qu'en tant que parent c'est cool... En revanche, ça leur apprend aussi à faire ce qu'on demande
POUR avoir une récompense et malheureusement, ça peut avoir des conséquences dramatiques si des gens mal-intentionnés tirent ce genre de ficelles...
"Tu veux un bonbon ? Vient dans mon camion et je t'en donne un"...
...
Oui c'est extrême comme exemple. Mais la façon de procéder reste la carotte pour avoir quelque chose n'est-ce pas ?
Bien sûr le chantage qu'on fait à nos enfants n'est pas malveillant, mais les enseignements qu'ils en tirent ne sont pas positifs et ne les aideront pas plus tard. Imo.
Pour reprendre l'exemple du rangement de chambre avec "jeu ensemble en récompense", ne serait-il pas mieux de tourner ses mots autrement pour que ça ne ressemble pas à du chantage ?
Exemple version chantage non dissimulé : "Si tu ranges ta chambre, on fera un jeu ensemble"
--> Réaction espérée : il range sa chambre et là, il a mérité que tu joues avec lui.
Exemple version chantage dissimulé : "C'est dommage que ta chambre soit en bazar parce que j'aurai bien fait un jeu avec toi ! Mais pour ça, j'ai besoin d'un espace agréable et rangé..."
--> Réaction espérée : il range sa chambre et t'invite à venir y jouer dedans.
Vous voyez la nuance ?
Pour nous adulte c'est la même chose : on voulait qu'il range sa chambre et pour ça, on lui a donné une carotte.
Seulement l'enfant percevra la chose différemment avec des tournures de phrases mieux choisies.
Bref : je pense que le chantage n'est pas indispensable pour élever un enfant mais si on doit y recourir, il faut le faire de façon astucieuse en choisissant bien ses mots afin d'arriver à faire passer un message ou une action sans que l'enfant se sente sous la contrainte.
Ça me semble être le meilleur compromis à l'aspect moral du procédé sur lequel tu t'interroges Lalilalo.
(Désolé si je pars dans tous les sens, j'ai du mal à en parler à l'écrit xD
C'est le genre de conversation beaucoup plus intéressante à l'oral car ça demande à rebondir sur tellement de choses !)